ACOK 07 – Jon I

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  • #151076
    Eridan
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    ACOK 07 – Jon I
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 06, Arya II ACOK 08, Catelyn I

    Dans le dernier chapitre, on quittait des recrues de la Garde de Nuit qui évoquaient le Mur … quoi de plus logique qu’enchaîner sur un chapitre de Jon ? ^^

    C’est un chapitre de reprise assez classique : on nous représente rapidement les protagonistes et leur intrigue. L’auteur nous glisse dès l’introduction toutes les caractéristiques physiques de Jon (cheveux, yeux, vêtements et cicatrices) avec humour. Pas mal d’autres points sont évoqués rapidement au cours du chapitre (la disparition d’oncle Ben, le retour monstrueux d’Othor, l’arrivée d’un hiver rigoureux, le gigantisme du Mur), histoire de réactiver les souvenirs. Le terme « pionnier » remplace l’habituelle traduction de ranger en « patrouilleur » dans ce chapitre.

    Les archives de Châteaunoir

    Sam nous est (re)présenté d’office comme un rat de bibliothèque. C’est la première caractéristique mise en avant dans ce chapitre. Les livres sont rares (Winterfell en a seulement « plus d’une centaine » d’après Jon, et encore, ce doit être avant l’incendie d’AGOT), aussi, Sam considère comme des trésors ces quelques milliers de traces du passé qu’on trouve à Châteaunoir, contenant des rapports d’expéditions, des cartes, des rouleaux valyriens

    Petit clin d’œil au passage : l’histoire de Redwyn, rapporté par Sam à Jon avec tant de ferveur, a aussi en son temps suscité l’intérêt de mestre Aemon :

    Les archives de la Citadelle possèdent une lettre de mestre Aemon envoyée aux premières années du règne d’Aegon V, qui rapporte un tel récit, venu d’un patrouilleur du nom de Redwyn, rédigé au temps du roi Dorren Stark. Il narre un voyage jusqu’à Nonretour et la Grève Glacée, où le patrouilleur et ses compagnons affrontèrent des géants et commercèrent avec les enfants de la forêt. Dans sa lettre, Aemon disait avoir trouvé nombre de relations comparables en étudiant les archives de la Garde à Châteaunoir, et les jugeait crédibles.

    TWOIAF – Histoire ancienne, L’Âge de l’Aube.

    Sam n’a pas envie de partir au-delà du Mur, et tente de trouver des raisons de rester : remettre de l’ordre dans les archives, par exemple. Un travail colossal, mais nécessaire et qu’il est pratiquement le seul à pouvoir réaliser … en deux ou trois ans.

    Jon a beau être globalement bienveillant à l’égard de Sam, la passion de son ami pour les livres lui échappe totalement. Sam a un esprit scientifique et une conscience de la valeur historique des archives et des témoignages du passé. Une facture vieille de six siècles est précieuse. Mais Jon n’y entend rien : « Trésor signifiait or, argent, joyaux, pas poussière, araignées, cuir pourri. »

    Et comble du comble ! Jon se complaît dans son ignorance, et pense que c’est Sam qui est immature :

    Bien qu’il fût plus âgé que Jon et adulte au regard de la loi, « gosse » était le seul terme que sa personne vous inspirât spontanément.

    (On reparle de l’attitude « mature » de Jon, tout au long d’AGOT, ou bien ? ^^)

    Je trouve cette opposition entre les deux personnages très intéressante, car outre que Jon nous est une fois de plus présenté comme un ignorant qui juge les autres, on voit ici un Sam avec des convictions et qui les défend. Un autre signe de maturité et de courage, imperceptible pour le nigaud qu’est Jon, mais qui nous rappelle que Sam n’est pas « juste un couard ».
    La tête toujours truffée de gloire guerrière assez caractéristique de la jeunesse, Jon incarne ici la pensée conformiste de la société des Sept Couronnes, qui ne se remet pas en question et néglige ou méprise ce qui ne lui correspond pas (les livres, le savoir, le passé) … En première lecture, on peut se laisser abuser et penser que Jon est dans le vrai… Pourtant, de nombreux indices laissent songer à la relecture que c’est au point de vue de Sam auquel on nous invite à adhérer : la passion de Sam pour les livres attire la sympathie de n’importe quel lecteur, et les livres comme la connaissance du passé prennent de plus en plus d’importance dans la suite de la saga. (Cette opposition me fait d’ailleurs penser à celle de Brienne-PoV contre septon Meribald non-PoV, sur la question de la guerre, de la bravoure et des hommes en rupture de ban).

    Mais rapidement, dès qu’il est question de l’expédition, Sam se liquéfie de peur. Jon fait preuve d’empathie. Jon rappelle à Sam qu’il a prononcé ses vœux, qu’il est frère-juré de la Garde de Nuit, ce qui revoit une image en miroir de la manière dont les copains de Jon l’avaient ramené à la raison (et au Mur) à la fin d’AGOT.

    L’expédition de Mormont

    En passant, on commence à apprendre des choses sur la future expédition qui nous avait été teasée dans la première intégrale. Le nom de Qhorin Mimain est évoqué pour la première fois. GRRM continuera de nous teaser le personnage jusqu’au chapitre 44 où il apparaîtra enfin.

    200 hommes de Châteaunoir, 100 de Tour Ombreuse. Pyp et Rast restent au Mur, Grenn part en patrouille.

    On apprend au passage comment les hommes de la Garde mettent à profit leur dernière soirée au sud du Mur. La plupart des patrouilleurs, dont Grenn, sont allés passer leur dernière soirée au chaud à la Mole, qui pour boire, qui pour coucher avec une prostituée. Sam et Jon ont refusé : le premier par peur semble-t-il, le second par devoir « Libre à vous, mais je tiens mes vœux. » Une position rigoriste, comme souvent, et qui permet à Jon de rester ignorant, là encore …

    Parmi ceux qui ne sont pas allés noyer leur appréhension dans la boisson ou le plaisir, il y a ceux qui trouvent du réconfort dans la prière et la spiritualité du septuaire.

    (On retrouvera plusieurs fois dans l’œuvre de Martin ces deux types de réactions lors des événements importants.)

    La comète rouge

    Véritable fil rouge entre les différentes intrigues, la comète rouge est visible depuis Châteaunoir et les frères jurés, comme tous les autres, se sont empressés de rattacher son apparition à leur actualité. Pour eux, elle est donc naturellement devenue « la Torche de Mormont » (Mormont’s Torch en vo).

    Les recrues et le forgeron

    Conwy (un autre Yoren) a ramené des recrues du Val d’Arryn, où il était enfermé dans un cachot près de Goëville. Pour le moment, on ne s’attarde pas sur ces lascars. D’autres indices permettront plus tard d’en identifier certains :

    • une barbe grise appuyée sur un bâton, = ?
    • deux blondinets semblait-il frères, = deux orphelins = Emrick et Arron
    • un jeune fat en satin crasseux, = un cul à vendre = Satin
    • un gueux pied-bot = Hop Robin
    • un petit rigolard qui prend pour un guerrier = ?

    Reste à savoir lequel est le coupe-jarrets, lequel le barbier, lequel le mendiant ? ^^

    Jon estime qu’ils « sentent l’été », mais il reconnaît tout de même qu’ils feront l’affaire : chacun peut trouver sa place dans la Garde de Nuit, tout comme lui ou Sam. Ca au moins, il le sait. ^^

    On évoque que Robb est devenu roi, et Jon affirme (plus par amitié et esprit de famille que par conviction) qu’il fera « un bon roi ». Donal Noye se livre alors à une analogie intéressante entre les frères Baratheon et les différents type de métaux. Robert est l’acier, le métal des épées, des guerriers, des chevaliers. Stannis est le fer, Renly le cuivre. Des comparaisons particulièrement bien vues : Stannis est effectivement inflexible, quand Renly est voyant et sans grande valeur.
    Ce n’est pas la première fois que les hommes sont associés à des métaux dans les chapitres de Jon : c’était déjà le cas lorsqu’il parlait à mestre Aemon des différents chaînons d’une chaîne de mestre, les associant aux différents sujets d’un royaume (or=noble, acier=chevalier).

    On comprend alors la recette pour maintenir l’impartialité de la Garde et l’unité d’hommes issus de royaumes ou de clans différents : éviter de trop parler des sujets qui fâchent. Noye a de grandes chances d’être pro-Joffrey, Jon est naturellement pro-Robb, la famille de Sam est pro-Renly … On clôt là la discussion.

    Le Vieil Ours

    On arrive au milieu d’une confrontation. Mormont a beau être âgé et respecté, ses décisions ne font pas l’unanimité et il se trouve des gens pour les remettre en question (et l’énerver). Tohren Petibois n’a rien pour nous être sympathique : il est un ami d’Alliser Thorne, il est présomptueux, il est entêté. Mais a-t-il tout à fait tort de défendre l’idée que la place du lord Commandant est à Châteaunoir, à gouverner ? Est-il bien judicieux qu’en cette période d’instabilité et de danger, le chef de leur armée s’expose aux dangers d’au-delà du Mur ? (D’autant que Mormont envisage visiblement parfaitement la possibilité d’un massacre)
    Toutefois, en dehors du commandement, Tohren n’a pas l’air de remettre en cause l’organisation de l’expédition.

    Comme le seigneur son père occupe une place importante dans les conseils du roi Renly, j’avais presque envie de le dépêcher…, mais non, mieux vaut pas. Renly n’est pas homme à tenir compte d’un petit trembleur adipeux. J’enverrai ser Arnell. Il est nettement plus ferme, et il avait pour mère une Fossovoie pomme-verte.

    Une fois de plus, « la Garde ne prend pas parti, mais elle sait tirer le meilleur parti de chacun. » ^^ Et Mormont reconnaît juste après qu’il est obligé de mendier auprès des uns comme des autres : Après avoir expédié Alliser Thorne à Port-Réal, on envoie un chevalier auprès de Renly. On n’a depuis ce chapitre aucune nouvelle de ser Arnell, je crois.

    On a encore le droit à quelques anecdotes en passant :

    • Dywen (un patrouilleur vétéran, un des rares encore vivants depuis AGOT dans ADWD ^^) a vu un ours de quinze pieds. Le Vieil Ours n’y croit pas, mais il est toujours possible que Dywen ait croisé un géant et ait confondu avec un ours ?

    • Maege Mormont a un ours pour amant … C’est probablement « vrai » .

    Avoir un frère roi

    Une nouvelle fois, on se sert du cas d’Aemon Targaryen, prince de sang, fils et frère de roi, qui aurait pu régner, pour parler du cas de Jon Snow … Le parallèle est d’autant plus savoureux, quand on a en tête les théories sur l’ascendance de Jon.

    On entre un peu plus dans les détails, cette fois. La généalogie des Targaryen est explicitée, le doute concernant la paternité de Daeron II (Aegon ou Aemon) est répété, le background des Targaryens est explicité avec quelques frictions par rapport au canon (Aerys n’a pas été marié à sa sœur)… On les mettra sur le compte des oublis de Mormont, plus que des changements d’avis de GRRM ^^

    Au passage, on nous redit que Bran adore l’histoire d’Aerion le Flamboyant, et les histoires qui font peur de manière générale.

    Mormont en vient au cœur du sujet, la royauté de Robb. Il brosse son destin, qui à la relecture, a un goût amer : soieries, satins, velours, belle princesse, héritiers, gouvernement et chansons … Le destin d’un roi classique. Celui de Jon serait l’habit noir, pas de femme, pas d’enfant, une vie de servitude, sans aucune chanson et aucun souvenir à la fin … Quelque chose me dit que ces paroles ne seront pas plus prophétique pour Jon qu’elles ne l’ont été pour Robb.

    Mormont achève de pousser Jon dans ses retranchements, en lui faisant admettre qu’il est troublé par la nouvelle royauté de son frère … et le remettre face au dilemme de sa vie : est-il un Stark ou un frère juré de la Garde de Nuit ? Jon répond qu’il respectera ses vœux.

    Petite interrogation en passant

    The vault opened onto one of the tunnels the brothers called the wormwalks, winding subterranean passages that linked the keeps and towers of Castle Black under the earth.
    La resserre débouchait sur l’un des tunnels que les frères comparaient à des trous de vers, tant ils sinuaient sous terre pour relier les différents bâtiments, tours et fortins de Châteaunoir.

    Un tunnel qui permet à des personnes de taille humaine de se déplacer sous Châteaunoir … Spontanément, j’aurais pensé à un système de galeries /grottes des enfants de la forêt, mais le nom, trous de vers / wormwalks me fait penser à des vers de feu …

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #151078
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Chapitre encore qui nous en dit beaucoup en première lecture (Aemon origin story^^) mais encore une fois moins d’éléments à me mettre sous la dent

    Jon est de retour et au début, il n’a pas chanté, il est toujours à baffer

    Sa description, c’est quelque chose quand même

    All in black, he was a shadow among shadows, dark of hair, long of face, grey of eye.

    Pas longtemps à attendre pour avoir des pensées négatives de Jon envers Sam.
    Rast suggested that maybe Sam had deserted, but Jon never believed it. Desertion required its own sort of courage, and Sam had little enough of that.
    Moi aussi j’ai beaucoup tiqué sur le nom de Redwyn (mais n’avais pas fait le parallèle avec TWOIAF). On sait d’où il vient, ce frère ?
    “This,” he said reverently, “is the account of a journey from the Shadow Tower all the way to Lorn Point on the Frozen Shore, written by a ranger named Redwyn. It’s not dated, but he mentions a Dorren Stark as King in the North, so it must be from before the Conquest. Jon, they fought giants! Redwyn even traded with the children of the forest, it’s all here.”
    Enfin, Jon se fout des bouquins, ça fait de la peine à lire

    “Who cares how much pickled cod they ate six hundred years ago?” Jon wondered.

    “I would.” Sam carefully replaced the scroll in the bin from which Jon had plucked it. “You can learn so much from ledgers like that, truly you can. It can tell you how many men were in the Night’s Watch then, how they lived, what they ate . . .”

    “They ate food,” said Jon, “and they lived as we live.”

    “You’d be surprised. This vault is a treasure, Jon.”

    “If you say so.” Jon was doubtful. Treasure meant gold, silver, and jewels, not dust, spiders, and rotting leather.

    Môssieur veut de l’action. Et sort la même excuse que des parents diraient à un enfant qui veut rester dans ses livres^^ Puis comme preuve de son manque d’empathie, il zappe complètement que parler du château Tarly n’est pas vraiment de nature à rassurer Sam. Quel nul :/

    “The books will still be here when we return.”

    If we return . . .”

    “The Old Bear is taking two hundred seasoned men, three-quarters of them rangers. Qhorin Halfhand will be bringing another hundred brothers from the Shadow Tower. You’ll be as safe as if you were back in your lord father’s castle at Horn Hill.”

    Samwell Tarly managed a sad little smile. “I was never very safe in my father’s castle either.”

    On sort de la bibliothèque, via les tunnels (moi j’ai pensé « bookworm » = rat de bibliothèque).
    When the snows drifted forty and fifty feet high and the ice winds came howling out of the north, the tunnels were all that held Castle Black together.
    50 pieds ? 15 mètres de haut quand même… ça fait beaucoup, non ?
    Petit passage « près » de la comète, Jon redevient plus agréable, il a peur (c’est normal). Pas grand chose à ajouter à ce qu’a dit Eridan sur les voeux de Jon le rigoriste. Merci aussi d’avoir précisé les origines supposées des nouveaux venus. Là, Jon est bienveillant (enfin !), il dit qu’ils feront de bons frères.
    La discussion avec le forgeron est aussi fort intéressante, sur les « Baratheon-métaux » bien entendu mais aussi sur la pensée finale de Jon : de quel métal est Robb ? On nous rappelle aussi que les anciennes loyautés ne sont pas très profondément enfouies chez les frères de la Garde.
    Petit passage chez Mormont où il fait face à une forte tête (que j’avais oubliée). Il est très soutenu par ce farceur de corbeau. « me, me, me ». Après avoir parlé de sa soeur, Mestre Aemon (où on se rend compte que l’auteur a crée un background détaillé…) etc, le corbeau se fend même d’un « King ».
    Smallwood le ranger rebelle
    (ah, le corbeau « me, me, me »)

    “Give me a man for every vow I’ve seen broken and the Wall will never lack for defenders.”

    “I’ve always known that Robb would be Lord of Winterfell.”

    Mormont gave a whistle, and the bird flew to him again and settled on his arm. “A lord’s one thing, a king’s another.” He offered the raven a handful of corn from his pocket. “They will garb your brother Robb in silks, satins, and velvets of a hundred different colors, while you live and die in black ringmail. He will wed some beautiful princess and father sons on her. You’ll have no wife, nor will you ever hold a child of your own blood in your arms. Robb will rule, you will serve. Men will call you a crow. Him they’ll call Your Grace. Singers will praise every little thing he does, while your greatest deeds all go unsung. Tell me that none of this troubles you, Jon . . . and I’ll name you a liar, and know I have the truth of it.”

    Mormont a quand même le mot juste, l’expérience de celui qui a vu tant de recrues. Mais sur le coup, il se peut que le destin de Jon soit un peu différent… notamment car il ne restera pas sagement au Mur et car ses voeux seront souvent chahutés. Jeor est quand même sacré bien décrit, on a envie de l’avoir comme chef

    .

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #151082
    Athouni
    • Patrouilleur Expérimenté
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    La Garde de Nuit prépare son départ. Au total, un tiers des effectifs va quitter le mur pour affronter les Sauvageons de Mance Rayder. Si Tyrion I traitait du pouvoir, Jon I traite pour une bonne part de la royauté, de nombreuses scènes y faisant plus ou moins explicitement référence.

    Une bibliothèque exceptionnelle

    Le chapitre s’ouvre sur un dialogue entre Jon et Sam au cœur de la bibliothèque de Châteaunoir. D’une richesse exceptionnelle, tant en quantité (des milliers de livres) qu’en qualité (« I found drawings of the faces in the trees, and a book about the tongue of the children of the forest . . . works that even the Citadel doesn’t have, scrolls from old Valyria, counts of the seasons written by maesters dead a thousand years . . .« ), elle apparait comme une somme de savoirs considérables, nettement supérieure apparemment au standard des bibliothèques des grandes capitales régionales (Jon estime à quelques centaines seulement le nombre de livres disponibles à Winterfell). Dès lors, on ne peut que s’étonner de l’absence d’intérêt de la Citadelle pour ces livres. On peine à croire que mestre Aemon, plutôt très porté sur les bouquins, n’ait pas pris conscience de l’importance de ce fonds et n’en ait pas fait la publicité auprès de ses pairs à Villevielle…

    https://i.pinimg.com/originals/df/05/8b/df058b128d0cf827b2e5da92acaf31d6.jpg

    A mon sens, cela traduit bien l’isolement du Nord et plus largement le mépris avec lequel il est généralement considéré. La bibliothèque de Châteaunoir dispose sans doute du deuxième fonds le plus important de Westeros mais elle reste située à l’autre bout du monde et personne ne semble disposé à entreprendre un tel voyage.

    Shadows among shadows ?

    Un autre élément de cette ouverture de chapitre mérite d’être relevé. Il s’agit de cette phrase :

    All in black, [Jon] was a shadow among shadows, dark of hair, long of face, grey of eye.

    Voilà qui n’est pas sans rappelé les nombreuses scènes dans lesquelles apparaissent les Autres, ou les Marcheurs blancs, très souvent associés aux ombres. Les occurrences sont si nombreuses que je ne prends pas la peine de les citer mis à part celle-ci :

    Then he saw it, a shadow in the shadows, sliding toward the inner door that led to Mormont’s sleeping cell, a man-shape all in black, cloaked and hooded … but beneath the hood, its eyes shone with an icy blue radiance… AGOT – Jon VII

    Je ne sais pas si c’est significatif, je me contente de le relever. Il doit bien y avoir des gens qui ont creusé le sujet mais je n’ai pas eu le temps d’effectuer de plus amples recherches. On notera en tout cas que Melissandre se trompe quand elle dit :

    There are no shadows in the dark. Shadows are the servants of light, the children of fire. The brightest flame casts the darkest shadows. – ACOK – Davos II

    Apparemment si ^^. Jon et les Autres ont pu être une ombre parmi les ombres…

    An easy word to say. An easy word to like

    L’essentiel du chapitre porte néanmoins, à travers les discussions avec Donal Noye et Jeor Mormont sur la royauté et, indirectement, sur la définition d’un bon roi. On a vu, dans AGOT – Bran I, que la relation entre Robb et Jon était notamment fondée sur une rivalité, une émulation au fond assez courante entre deux jeunes hommes du même âge.

    Pour Jon, le sacre de Robb est un bouleversement : l’illusion de la fraternité entre les deux jeunes hommes vole en éclat et Jon dissimule fort mal une forme d’envie. Il le reconnaîtra d’ailleurs très sincèrement à la fin du chapitre avec cette phrase finale dont on peine à croire que personne n’ait fait un t-shirt.

    « What will you do? » Mormont asked. « Bastard as you are? »

    « Be troubled, » said Jon, « and keep my vows. »

    Un peu plus tôt, Jon est amené à discuter avec Donal Noye de la situation du Royaume. Comme nous disposons du flux de conscience de Jon nous savons, nous lecteurs, que la trajectoire ascendante et prestigieuse de Robb ne le laisse pas de marbre (« So now Robb will sip summerwine from jeweled goblets, while I’m kneeling beside some stream sucking snowmelt from cupped hands.« ). En tout cas, l’échange entre les deux hommes et notamment la comparaison établie par Donal Noye avec Robert Baratheon nous permet d’interroger les vertus de Robb en tant que Roi. Il est vrai que Robb Stark, comme Robert Baratheon en son temps, accumule les victoires sur le champs de bataille. Mais cela ne suffit pas à faire un bon roi : « Some men are like swords, made for fighting. Hang them up and they go to rust. » Robb, bien sûr n’est pas Robert, mais nous savons, nous relecteurs, qu’il a commis des erreurs politiques de tout premier ordre. Aussi est-il permis de douter… En somme, conquérir, ce n’est pas gouverner. Première leçon.

    La suite appartient à Donal Noye et à sa légende. On a beaucoup glosé sur la célèbre remarque du forgeron sur les frères Baratheon. Ce n’est sans doute pas nécessaire d’y revenir sinon pour tempérer le jugement de Noye. Les fans de Stannis ont ainsi remarquablement bien défendu la souplesse de leur personnage ! Voilà un homme qui prend conseil auprès d’une étrangère et d’un homme du peuple et finalement un bâtard de la Garde de Nuit, qui a pardonné aux anciens soutiens de Renly ou de Robb, etc. Pas si rigide que ça finalement…

    Jon découvre dans ce chapitre qu’Aemon Targaryen aurait pu être roi. Encore mieux, Aemon aurait été un roi choisi par le Grand Conseil (Great Council – j’ignore la VF). Non seulement il refusa mais en plus il prit le Noir pour ne pas miner le règne de son jeune frère Aegon. Aemon est une figure du dévouement et de la fidélité à ses vœux. Le meilleur des rois n’est-il pas celui qui ne cherche pas à l’être ?

    « King. […] An easy word to say. An easy word to like » nous dit le texte. A cette aune, ni Stannis, ni Renly, ni aucun des cinq Rois, ni même Daenerys, tous Roi et Reine autoproclamés (avec des nuances, ainsi Stannis dit ne pas vouloir du poste) n’offrent de grandes certitudes quant à leur disposition à être un bon Roi ou une bonne Reine…

     

    Sinon, j’applaudis l’identification des recrues et le rapprochement avec TWOIAF autour du mystérieux Redwyn. Dans les deux cas, ça ne m’était même pas venu à l’idée !

    Concernant Jon en lisant ce début de chapitre, je me suis rappelé qu’il envoyait Sam à Oldtown pour devenir Mestre et j’avais en tête qu’il lui disait également qu’il trouverait peut-être dans la bibliothèque de la Citadelle des informations sur les Autres. J’ai pas retrouvé de passage allant dans son sens. Serait-ce une scène de la série ? En tout cas, si elle existait cela permettrait de constater l’évolution du personnage car en l’état, il est vraiment à baffer le Jon.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Athouni.

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #151084
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 5993

    On sait d’où il vient, ce frère ?

    Nope. Ce sont les deux seuls fois où il est nommé dans le canon, et rien que la datation est impossible en soi ^^’

    Hypothèse personnelle : Il faisait partie d’une branche éloignée de la famille Redwyne, aux temps anciens où ils s’appelaient encore juste « Redwyn » … Ou alors, il était originaire de La Treille ? Je n’ai rien pour appuyer ni l’une, ni l’autre de ces suppositions.

    moi j’ai pensé « bookworm » = rat de bibliothèque

    Bien vu 😉

    On peine à croire que mestre Aemon, plutôt très porté sur les bouquins, n’ait pas pris conscience de l’importance de ce fonds et n’en ait pas fait la publicité auprès de ses pairs à Villevielle…

    Dans les communications Aemon-Citadelle, on a celle que j’ai cité autour de Redwyn, issu de TWOIAF. On sait aussi dans AFFC qu’Aemon leur a envoyé nombres de lettres, qui n’ont jamais reçu de réponses. Aemon pense qu’on l’a pris pour un gâteux. Quand l’occasion se présente dans AFFC, ils emmènent avec eux des documents que la Citadelle n’a sans doute jamais eu.

    Je ne sais pas si c’est significatif, je me contente de le relever. Il doit bien y avoir des gens qui ont creusé le sujet mais je n’ai pas eu le temps d’effectuer de plus amples recherches.

    Il y a énormément de références aux ombres dans ASOIAF (shadows : 667 occurrences sans compter Fire and Blood). Ca en devient étourdissant ! En cherchant bien, grâce à ce mot, on peut établir des liens (plus ou moins judicieux) avec pratiquement la moitié des personnages : Jon, Tyrion, Mélisandre, Daenerys, Varys, Arya, les Autres, Dontos Hollard, le Limier … et tant d’autres encore. ASOIAF est une saga sombre et pleine d’ombres. ^^

    Le meilleur des rois n’est-il pas celui qui ne cherche pas à l’être ?

    Une idée largement répandue … et qui me paraît ne pas s’appliquer à ASOIAF, en tout cas pas de manière systématique : Robert ne voulait pas particulièrement être roi, et on ne peut pas dire qu’il ait un bilan reluisant. Baelor le Bienheureux n’aspirait pas particulièrement à la royauté non-plus, pour ce qu’on en sait, et comme Robert, il s’est montré négligent envers les affaires de l’État qui ne le passionnait pas (Heureusement que Viserys était là ^^).

    On ne saura jamais vraiment si Aemon aurait fait « un bon roi » ou « un mauvais roi » , un roi progressite ou traditionnaliste, un roi qui sert ou qui se sert … D’autant que les couronnes changent les gens, et pas pour le meilleur, généralement.

    Sinon, j’applaudis l’identification des recrues

    Les wikis (anglais et français) aident beaucoup à ce petit jeu. ^^ Il faut dire que c’est une spécialité de GRRM : introduire un personnage qui n’a l’air de rien au départ, et lui donner progressivement de l’importance. Une manière de nous rappeler qu’il faut toujours s’intéresser aux personnages secondaires ? ^^

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    #151086
    Liloo75
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    Merci Eridan pour cette belle analyse du chapitre de Jon.

    je n’avais spécialement remarqué la description physique de Jon. A la relecture, je me dis qu’elle est là pour nous confirmer à nouveau sa ressemblance avec Ned Stark, son père oncle.

    Pourtant quelques pages plus tard, Jeor Mormont nous fait un rappel historique de l’histoire des Targaryen et nous relate dans le détail comment Mestre Aemon aurait pu accéder au trône, malgré son éloignement dans la ligne de succession. Mais Mestre Aemon a préféré rester fidèle à ses vœux envers la Citadelle, et laisser la place à son frère puiné, Aegon. Il est difficile pour le relecteur de ne pas faire un parallèle entre Aemon et Jon. Ce dernier est également un cadet. Il est probablement le dernier fils de Rhaegar Targaryen. Et comme Mestre Aemon, il devra peut-être faire un choix, le moment venu, entre ses vœux (envers la Garde de Nuit) et la couronne.

    Au passage, je note que Mormont conclut son rappel historique en disant que Jaime Lannister a mis fin au règne des rois-dragons. Peut-être pas…Le corbeau ne semble pas approuver d’ailleurs, il répète plusieurs fois « Roi » devant Jon Snow et Jeor Mormont.

    Sur l’accession au statut de roi du Nord, par Robb, je rejoins Eridan. Quand on connaît le devenir de Robb, nous pouvons, à la relecture, relever tout ce que  Robb ne sera pas : il ne portera pas longtemps de belles tenues de velours, il n’épousera pas une princesse (Jeyne est belle mais elle est de petite noblesse) et n’engendrera pas de fils (le thé de lune administré par Sybille Lépicier, la mère de Jeyne, empêchera la fille de donner naissance à un héritier, même après la mort de Robb). Et à ma connaissance aucun chanteur n’a écrit de texte louant les prouesses du roi du Nord.

    Si le destin enviable que Mormont imagine pour Robb n’a aucune chance de se réaliser, nous pouvons imaginer que le chemin qu’il trace pour Jon est erroné également, et réécrire la prophétie à contrepied. Jon ne passera pas sa vie vêtu de maille noire (il portera probablement encore le noir, mais celui de la famille de son père), il aura une épouse, engendrera un enfant de son sang, et les gens ne l’appelleront pas « freux » mais « Votre Majesté ».

    Ce n’est pas la première fois que Mormont est prophète malgré lui. Lorsque Jon était revenu à Châteaunoir après sa tentative de fuite, le Lord Commandant avait essayé de lui expliquer sa bêtise d’avoir cru qu’il pourrait être indispensable à son frère dans la guerre qu’il menait. Mormont lui avait dit en substance : « As-tu une épée magique ? », et Jon avait répondu par la négative. Pourtant, son épée pourrait s’avérer un jour plus qu’une simple épée…

    Il n’en demeure pas moins que l’idée de prendre la fuite à ce moment-là pour rejoindre Robb, était stupide.

    NB: chapeau pour l’identification des nouvelles recrues!

    Enfin, pour répondre à ta question @athouni, il me semble que dans les livres il y a un passage où Jon utilise l’argument selon lequel la bibliothèque de la Citadelle pourrait contenir des informations sur les Autres. Je crois que c’est au moment où Samwell essaie de trouver des prétextes pour ne pas quitter Châteaunoir, alors que Jon, nouveau Lord Commandant, lui demande de se rendre à Villevieille.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #151090
    Lapin rouge
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    Et à ma connaissance aucun chanteur n’a écrit de texte louant les prouesses du roi du Nord.

    Il y a juste La nuit du loup.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #151091
    Liloo75
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    Et à ma connaissance aucun chanteur n’a écrit de texte louant les prouesses du roi du Nord.

    Il y a juste La nuit du loup.

    Merci 🐺

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
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    #151092
    Athouni
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    Il y a énormément de références aux ombres dans ASOIAF (shadows : 667 occurrences sans compter Fire and Blood). Ca en devient étourdissant ! En cherchant bien, grâce à ce mot, on peut établir des liens (plus ou moins judicieux) avec pratiquement la moitié des personnages : Jon, Tyrion, Mélisandre, Daenerys, Varys, Arya, les Autres, Dontos Hollard, le Limier … et tant d’autres encore. ASOIAF est une saga sombre et pleine d’ombres. ^^

    Il faudrait regarder le détail. Rapidement, Shadow Tower et Shadow Lands, c’est déjà presque 150 occurrences qu’on peut retirer de la liste.

    Il faudrait regarder surtout les occurrences relatives aux ombres parmi les ombres (ou les ténèbres, le noir, enfin tu vois) pour distinguer ces emplois spécifiquement. Par exemple, il est vrai que Tyrion est associé au mot ombre mais à chaque fois pour signifier que son ombre est plus grande que lui (AGOT Jon I et ACOK Tyrion II). Rien à voir avec ce qui nous intéresse ici.

    Là, on est dans un usage métaphorique : Jon est une ombre. Il s’agit pas d’une ombre projetée (probablement la majeure partie des 600 occurrences).

    Après, ça fait beaucoup de boulot et je ne suis pas certain que le jeu en vaille la chandelle.

     

    « When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne »

    #151093
    Emmalaure
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    Là, on est dans un usage métaphorique : Jon est une ombre. Il s’agit pas d’une ombre projetée (probablement la majeure partie des 600 occurrences).

    Après, ça fait beaucoup de boulot et je ne suis pas certain que le jeu en vaille la chandelle.

    Je l’ai commencé (sur mon blog), dans le cadre de recherches sur les Autres, et ça en vaut la peine, parce que ça ouvre pas mal de pistes de réflexions. En revanche, je n’ai encore jamais eu le temps de poursuivre au-delà de ce que j’ai déjà fait.
    Le dragon Drogo, notamment, est qualifié d’ombre noire et du coup, ça donne une autre portée à la la phrase de Melisandre que tu as citée, d’autant que dans le premier rêve de Bran, il y a bien une phrase qui indique qu’il assiste à leur naissance à Asshaï-lès-Ombres. Bref, pour ceux que ça intéresse, c’est ici !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Emmalaure.
    #151161
    darkdoudou
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    Merci Eridan pour cette analyse d’un chapitre qui, semble-t-il, ne fait pas avancer l’intrigue, mais donne beaucoup de profondeur à l’ouvrage avec l’évocation de temps anciens à Westeros et le long du Mur. Et chapeau pour les recrues. J’avais reconnu seulement Satin pendant ma relecture.

    Et comble du comble ! Jon se complaît dans son ignorance,

    Tu as pensé très fort à faire la blague « you know nothing », n’est-ce pas ? Ce que propose de faire Sam a l’air inutile et est rejeté par tous, en premier par Jon qui est pourtant son plus proche ami, et qui s’accorde avec Jeor Mormont pour dire que le « fool » du chapitre, c’est Sam…

    Pourtant ce serait bien utile de s’intéresser aux Enfants de la forêt, aux géants, et surtout aux Autres ! Grâce à la bibliothèque et aux archives, le Mestre à Châteaunoir est celui qui a l’occasion de réconcilier les deux sagesses qui s’affrontent si souvent dans les chapitres de Bran : celle des livres et celle de Vieille Nan et Osha « qui se souviennent ». Mais pas le temps, vite il faut de l’action.

    Ce n’est pas la première fois que Mormont est prophète malgré lui. Lorsque Jon était revenu à Châteaunoir après sa tentative de fuite, le Lord Commandant avait essayé de lui expliquer sa bêtise d’avoir cru qu’il pourrait être indispensable à son frère dans la guerre qu’il menait. Mormont lui avait dit en substance : « As-tu une épée magique ? », et Jon avait répondu par la négative.

    Bien vu pour la prophétie de Mormont qui se réalisera (ou pas ?). Dans la même veine, il y a aussi le moment, à la fin d’AGOT, où il demande à Jon Snow s’il possède une monture ailée :

    Unless you have a horse with wings like a raven. Do you? » « No. » Jon felt like a fool. « Pity, we could use a horse like that. » AGOT Jon IX

    Et Blink Blink pour tous ceux qui voient en Jon un futur chevaucheur de dragons…

    #151169
    DJC
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    Athouni wrote: Sinon, j’applaudis l’identification des recrues Les wikis (anglais et français) aident beaucoup à ce petit jeu.

    ^^ Il faut dire que c’est une spécialité de GRRM : introduire un personnage qui n’a l’air de rien au départ, et lui donner progressivement de l’importance. Une manière de nous rappeler qu’il faut toujours s’intéresser aux personnages secondaires ? ^^

    C’est ce qui fait la richesse de l’auteur, et de ce travail de relecture 🙂 Pareil avec tout le background Targ pour Aemon, je m’étais pas attardé dessus en primo-lecture, mais après avoir lu toutes les autres oeuvres de l’Univers TDF, j’apprécie d’autant+ cette fois-ci.

    Je l’ai commencé (sur mon blog) (….) Bref, pour ceux que ça intéresse, c’est ici !

    HANNNNNNNNN ce blog que j’ai découvert avant de connaître ce site de la GDN ! C’est donc toi 🙂 Gros bravo, miss… beaucoup pris de plaisir à te lire.

    #151172
    Yfos
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    La tête toujours truffée de gloire guerrière assez caractéristique de la jeunesse, Jon incarne ici la pensée conformiste de la société des Sept Couronnes, qui ne se remet pas en question et néglige ou méprise ce qui ne lui correspond pas (les livres, le savoir, le passé)

    En lisant ce chapitre et sa relecture, on comprend mieux la réaction de Randyll Tarly lorsque son fils lui a annoncé vouloir devenir mestre. Même si Jon n’est pas, et de loin, aussi excessif, et s’il a défendu Sam en montrant l’utilité de ses compétences pour la Garde, il traite celles-ci avec condescendance.

    Mestre Aemon a sans doute été obligé de faire preuve d’une grande force de conviction pour convaincre son père de le laisser rejoindre la citadelle. C’est son grand-père, le roi Daeron, il me semble, qui l’a soutenu dans ce projet. Celui-ci devait être atypique dans une société de combattants pour soutenir ce projet.

    Pyp et Rast restent au Mur, Grenn part en patrouille.

    A la re-relecture, je m’aperçois en que les personnages secondaires ont plus de profondeur qu’il n’y paraît à la première lecture. Pyp apparaît alors comme malin, Grenn, l’Auroch, beaucoup moins. Leurs supérieurs ont pourtant considéré que c’était le second qui était apte à partir. Et Grenn est, de fait, plus posé, plus réfléchi et moins susceptible de commettre des erreurs. Par contre, il me semblait que Rast n’avait pas été titularisé avec les autres. Le fait qu’il reste au mur est donc logique.

    Là, Jon est bienveillant (enfin !), il dit qu’ils feront de bons frères.

    Heureusement que Donal Noye lui a ouvert les yeux à ce sujet. C’était mal parti à son arrivée.

    Dès lors, on ne peut que s’étonner de l’absence d’intérêt de la Citadelle pour ces livres. On peine à croire que mestre Aemon, plutôt très porté sur les bouquins, n’ait pas pris conscience de l’importance de ce fonds et n’en ait pas fait la publicité auprès de ses pairs à Villevielle…

    Je ne sais pas si elle contient le genre de connaissances intéressant la Citadelle même si lors du départ de Sam, il emmènera des livres. Les mestres actuels n’ont pas l’air dans l’ensemble très intéressés par Valyria (trop de magie) et ce qui se passe au-delà du mur où il n’y a que sauvageons et Autres (qui n’existent pas).

    #151192
    DJC
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    Unless you have a horse with wings like a raven. Do you? »

    « No. » Jon felt like a fool. « Pity, we could use a horse like that. » AGOT Jon IX Et Blink Blink pour tous ceux qui voient en Jon un futur chevaucheur de dragons…

    Perso je vois plutôt (aussi?) ça comme un rappel sur les Stark (faciès chevalin) et particulièrement Bran (raven), qui pourrait beaucoup aider la Garde à l’avenir… La réponse dans TWOW dans quelques jours mois années jamais

    #151202
    Emmalaure
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    Vous avez dit déjà plein de choses sur ce chapitre encore une fois très riche, et long. Si j’ai pris de l’avance sur la relecture, c’est plus difficile de suivre le rythme sur le forum !
    Pour celui-ci, j’ai à nouveau du symbolisme à revendre, et un petit truc pour le fun, auquel j’ai pensé quand on était en plein dans la dernière énigme proposée par Grendel lors du jeu des forts ^^.
    En premier lieu, on se souvient que dans le tome précédent, notre Samwell préféré était métaphorisé en dame/lune partenaire d’un loup bâtard (au passage, dans le chapitre de Bran I ACOK, on a bien Luwin qui ressort le poncif des loups hurlant à la lune). Cette métaphore n’est plus d’actualité dans ACOK et dès ce premier chapitre. Ici, Sam qui a passé la nuit la tête dans des milliers de livres et parchemins – véritable mémoire d’un monde qui ne demande qu’à être explorée – fait figure de vervoyant découvrant son nouveau pouvoir et explorant la mémoire du monde via les barrals et leurs racines. Comme le dira plus tard Jojen à Bran, un vervoyant/rêveur lit mille livres et vit mille vies. Avec Sam en « apprenti voyant » (sans magie en ce qui le concerne), la bibliothèque devient une grotte à vervoyant et les sous-sols de Châteaunoir les méandres des réseaux souterrains habités par les Enfants de la Forêt. Pour moi, les « wormwalks » font partie de l’ensemble de la métaphore, non pas que ces souterrains soient forcément des galeries préexistantes au Mur et à ses forteresses (elles ont très bien pu être creusées par les hommes par nécessité), mais parce que les lieux souterrains de la saga sont tous reliés d’une manière ou d’une autre (symboliquement ou « réellement ») aux Enfants et à leur magie, et partant de là à la mémoire, aux morts et à la manipulation d’autrui. Quand Bran s’enfonce dans la grotte des vervoyants, il compare les racines des barrals à de gros vers et serpents blancs. L’Araignée Varys dans les souterrains du Donjon rouge, avec ses petits oiseaux ou ses « petites souris », obéit à la même métaphore mais dans un registre beaucoup moins sympathique que Samwell. Le fait que là-dessous Jon apparaisse comme une ombre (« shadow ») parmi les ombres peut avoir plusieurs interprétations qui ne s’excluent pas, par exemple :
    – Au pied de la lettre, on a un vervoyant endormi qui est tiré de sa rêverie « éternelle » (=Samwell a perdu toute notion du temps pendant ses recherches, comme en témoigne sa première remarque) par l’arrivée de l’ombre d’un loup bâtard. Ce pourrait être une métaphore du réveil d’un ancien esprit (de loup bâtard) qui viendrait éveiller à son tour un très ancien vervoyant, ce qui fonctionne dans la mesure où à la fin du précédent tome, on a déjà assisté au réveil des dragons qui avaient disparu et que dans le premier chapitre de Bran dans ACOK, on insiste lourdement sur les hurlements des loups qui empêchent les gens de dormir.
    – Autre possibilité : un vervoyant (ou une vieille corneille ?) pourrait avoir réveillé et « convoqué » un vieux fantôme, celui d’un loup bâtard, dans des intentions pour le moment mystérieuses, mais le contexte général du chapitre de derniers préparatifs d’une expédition guerrière fait plutôt imaginer qu’il n’aurait pas été appelé dans le seul but de chanter la sérénade au clair de lune, mais bien dans une optique de lutte. Contre qui ? Les Autres ? les dragons et la comète enflammée ?
    Dans l’immédiat, je ne vois pas d’autres interprétations mais ça ne signifie pas qu’elles n’existent pas, juste qu’à l’instar de Jon, ma connaissance est limitée .

    Pour retourner à Sam, la métaphore qui se dessine sous le regard de Jon n’est donc plus celle de la partenaire plus ou moins amoureuse mais celle de l’enfant, du petit frère à éduquer et sortir de ses « folies » (c’est Sam le « fool » dans ce chapitre). Au passage, « fool » est accolé à un personnage métaphorisé en vervoyant et si on retourne quelques chapitres en arrière, dans le prologue d’ACOK, notre drôle d’ami Bariol introduit sa petite rengaine sur les ombres qui « entrent dans la danse » par quelques considérations incongrues, introduites avec l’arrivée du gros corbeau blanc de la Citadelle :

    « Clever bird, clever man, clever clever fool, » said Patchface, jangling. « Oh, clever clever clever fool. » He began to sing. « The shadows come to dance, my lord, dance my lord, dance my lord, » he sang, hopping from one foot to the other and back again.

    Notre Sam, en tant que « crow » est lui aussi un « clever fool » (et « clever man », bien que considéré comme infantile par Jon), et Jon joue le rôle de l’ombre qui « entre dans la danse ». Bon, Bariol ne parle pas spécifiquement de Sam et Jon, mais on voit là encore comment GRRM élabore sa narration à travers des schémas qui se répètent d’une page à l’autre et se répondent les uns aux autres.

    Dans la remontée de l’ombre vers la lumière du jour de nos deux héros, j’ai relevé une allitération comme les aime Graymarch ^^:

    The steep stone steps had Sam puffing like a blacksmith’s bellows by the time they reached the surface.

    Vu comment c’est facile à prononcer, cette succession de « st », on ressent physiquement l’effort qu’ils doivent produire pour remonter ces fichus escaliers ! Et Sam brièvement transformé en soufflet de forge pourrait indiquer une nouvelle métaphore qui concerne Jon cette fois : comme une épée  (au hasard l’épée rouge des héros ^^) longue et difficile à forger, Jon – après une première forge difficile et qui a n’a pas donné tous les résultats espérés (=sa tentative de fuite à la fin d’AGOT) – est remis à chauffer pour ensuite être retravaillé. Et je ne dirai rien sur le passage par la forge de Donal Noye et ses considérations sur le métal dont les rois sont faits, avant de retrouver le vieux Mormont dans la Tour du Roi (Riusma et Evrach ont écrit des analyses sur Jon et Illumination, ainsi que sur Jon et le symbolisme de la royauté, qu’on peut retrouver ici). La toute fin du chapitre – où comme plusieurs d’entre vous l’ont relevé, Mormont pourrait faire une sorte de prophétie inversée à propos du futur de Jon en roi – me laisse un peu perplexe : à mon sens, Jon n’est pas destiné à devenir roi ni à connaître un destin à la Aragorn, non plus que Robb, et j’y vois plutôt une fausse prophétie dans laquelle Mormont énonce les attendus du héros dans le genre épique mais que GRRM s’emploie à décevoir un par un. En clair, Mormont a raison sur toute la ligne à propos de Jon et il faut vraiment le prendre au pied de la lettre.

    Je reviens en arrière, sur notre Jon qui ne sait rien mais pourrait parfois connaître des trucs à l’insu de son plein gré :

    Sam squinted up at the Wall. It loomed above them, an icy cliff seven hundred feet high. Sometimes it seemed to Jon almost a living thing, with moods of its own. The color of the ice was wont to change with every shift of the light. Now it was the deep blue of frozen rivers, now the dirty white of old snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted stone. The Wall stretched east and west as far as the eye could see, so huge that it shrunk the timbered keeps and stone towers of the castle to insignificance. It was the end of the world.

    Je veux bien sûr parler de la description du Mur comme une « chose vivante » qui revêt plusieurs aspects. Les trois aspects décrits qui suivent sont à mon sens des indices sur ce qu’est le Mur et à quelle histoire on peut le relier :
    – d’abord une (ou plusieurs) rivière gelée. J’avoue que cela fait déjà pas mal de temps que je l’envisage comme un fleuve type Rhoyne qui aurait gelé par « magie » et serait devenu glacier à la longue et pas du tout comme une construction des hommes, des Enfants et des Géants, et qu’en l’occurrence, au lieu de diminuer faute d’entretien comme pourrait le laisser croire les paroles pessimistes de Mormont à Tyrion dans AGOT, il continuerait à grandir sans cesse. Je sais, c’est un peu iconoclaste d’envisager les choses sous cet angle et ça ne va pas dans le même sens que le délitement de la Garde. Mais si on considère le Mur comme une anomalie et un faux bienfait (sa première fonction dans la saga est ségrégative) qui mène le monde à sa perte (c’est aussi un des sens de « the end of the world »), le fait qu’il croisse de manière démesurée et se nourrisse des hommes qui viennent y vivre et y mourir l’apparente aux ogres.
    – la deuxième image, « dirty white of old snow », m’a fait rire car j’ai pensé très fort à une Blanche-Neige décrépite et de mauvaise humeur à force d’attendre le baiser libérateur : « dirty old snow white », quoi. Je renvoie ici à la vision de Bran dans le coma (AGOT Bran III) d’un Jon endormi et se refroidissant dans un lit/cercueil glacé. En outre, le loup de Jon Snow est blanc (white). La question est : qui est la Blanche-Neige qui attend dans le Mur et quelle est son histoire ? La porte noire de Fort Nox, que Bran et Sam traversent dans ASOS, est peut-être notre réponse sur l’identité de la Blanche-Neige (ou du Blanc-Neige, étant entendu que ce n’est pas parce que la BN du conte est une fille qu’elle en est forcément une aussi dans la saga)
    – La troisième image, celle d’un mur de pierre gris avec des trous (« pitted »), renvoie à mon avis au gris de Winterfell, et de fait, cette image revient une seule autre fois, dans les même termes, dans le pov de Bran (ASOS), lorsqu’il est à Fort Nox et voit enfin le Mur en vrai. L’association avec Winterfell est explicite :

    He had climbed the walls of Winterfell when he was little, and all the towers too, but none of them had been so high, and they were only stone. The Wall could look like stone, all grey and pitted, (…)

    Voilà de quoi relier l’histoire de Winterfell et celle du Mur.

    Pour finir ces diverses considérations, la tête pleine de la dernière énigme des forts proposée par Grendel, je me suis amusée à relever uniquement les mots prononcés par le corbeau de Mormont, dans l’ordre, et ça donne :
    « Me old strong fool king », « moi, vieux, fort, fou et roi ». Je vous laisse tenter l’exégèse de la présente énigme

    ps : sur les nouvelles recrues, j’en ai compté 6. Encore et toujours ce chiffre de la bête ^^.

    #151214
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Merci, #Emmalaure, pour cette analyse…et ta mise en gras de certaine parties en V.O. (je n’ai lu qu’en français) souligne des choses auxquelles je n’aurais pas pensé.

     » frozen Rivers, now the dirty white of old Snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted Stone « 

    N’a-t-on pas ici trois noms de batards ?
    Si « frozen Rivers » peut s’appliquer à Brynden coincé dans sa froide grotte, les autres sont plus problèmatiques :  –    – « dirty white Snow » = gris, ça va pour un Stark mais notre Jon Snow n’est pas « old » 

    – « pale grey of pitted Stone. » là, je sèche : je n’ai mémorisé que Mya comme « Stone » et elle n’a pas le visage grêlée que pourrait désigner « pitted » (piqueté).

    Vos avis, mes frères et soeurs ?

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Obsidienne.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #151220
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    » frozen Rivers, now the dirty white of old Snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted Stone «

    N’a-t-on pas ici trois noms de batards ?

    Comme quoi, plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul ! J’étais passé à côté des trois noms de bâtardise.
    Hypothèse : je n’irais pas chercher absolument trois bâtards « actuels » pour les faire coller dans leur ensemble, mais plutôt du côté du passé lointain et trois branches possibles d’une même origine (même père ou même mère) qui vont s’installer chacun dans une région de Westeros et prennent le nom de ce qui la caractérise géographiquement et à leur tour y impriment suffisamment leur marque pour leur nom/surnom reste celui de tous les bâtards du coin. Dans l’optique d’un présent qui rejouerait le passé, on s’aperçoit vite qu’il peut y avoir des divergences et que le jeu présent n’est pas la copie parfaite de l’éventuel jeu passé (sinon, ce serait trop facile ^^).

    Edit : il n’y a pas que Mya qui soit une « stone » : on a aussi Alayne Stone (qui naît d’un « oiseau moqueur ») et dans un autre registre Lady Coeurdepierre (« stoneheart ») qui n’est peut-être pas bâtarde au sens propre mais renaît de la rivière (et du feu avec le baiser de feu) et est bien grise.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Emmalaure.
    #151221
    Pandémie
    • Fléau des Autres
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    Chapitre qui à mon sens nous parle surtout de Jon, ou plutôt du futur Jon, au travers des autres. Il apprend, sans forcément que ce soit explicite, des personnes qui l’entourent, ce qui va le pousser à faire des choix par la suite. Il y a aussi un côté « Communauté », au sens littéral dans la Garde, mais aussi façon Seigneur des Anneaux. Les jeunes Jon le Frodon-ronchon avec son Samwell-Samwise  et des hommes faits qui servent d’exemples ou de contre-exemples. Ou de n’importe quelle œuvre de fantasy qui montre le parcours d’un jeune héros, en fait. Mais à la façon George Martin, il est rappelé qu’il est aussi important d’avoir un bon approvisionnement et de payer les factures, que les écuyers sont davantage là pour monter la tente qu’aider à pourfendre les dragons. Jon commence à le réaliser, mais ne se départit pas totalement de son idéal de noblesse et de chevalerie. Cela dit, les gens autour lui parlent aussi surtout de cela: Robb, les frères Baratheon, les rois Targaryens… Donal Noye aurait eu meilleur temps de lui dire de se méfier des gens qui sont comme le plomb, malléables, pesants et toxiques (et qui le poignarderont dans le dos) ou des amis et alliés qui sont précieux comme l’or.

    Mais je pense que GrrM  joue un peu avec le lecteur . Pour le lecteur averti, l’histoire de l’improbable héritage de mestre Aemon et d’Aegon V nous parle directement de la filiation cachée de Jon et d’un improbable destin pour lui aussi. Mais en même temps, on sait qu’il aime jouer avec les codes. Donc Jon n’aura probablement pas le destin de l’Oeuf non plus. Et je pense qu’il aime aussi jouer avec le cliché du lettré qui découvre un secret crucial sur un vieux parchemin au fin fond d’une bibliothèque (GrrM s’inspire d’ailleurs de l’Arcane des Epées où trouver le vieux bouquin  ou la vieille carte des souterrains donne lieu à quelques surprises). D’ailleurs, les vieilles cartes sont peu utiles car les villages ont bougé et les patrouilleurs sont indispensables, et Sam va découvrir le secret de l’obsidienne par la pratique en tuant un Autre, il aura la confirmation par les bouquins. Il y a aussi le côté flatteur pour l’historien et rat de bibliothèque qui sommeille un peu en chacun de nous, mais il faut être réaliste, si la connaissance est importante et qu’on ne peut pas innover sans, c’est rarement dans les bibliothèques que le destin du monde est bouleversé. Donc je ne serais pas surpris que Sam découvre quelque chose sous la Citadelle, mais pas forcément que ce soit la meilleure chose au monde.

    50 pieds ? 15 mètres de haut quand même… ça fait beaucoup, non ?

    C’est tout à fait possible, surtout que le vent doit pousser d’énormes quantité de neige contre le Mur. C’est donc plus une congère de 15m que 15m de chute de neige. Exemple au Japon:  https://youtu.be/zZeGekZjx0o

    Ici, Sam qui a passé la nuit la tête dans des milliers de livres et parchemins – véritable mémoire d’un monde qui ne demande qu’à être explorée – fait figure de vervoyant découvrant son nouveau pouvoir et explorant la mémoire du monde via les barrals et leurs racines

    J’ai eu la même impression en le trouvant dans une niche au milieu des étagères en bois et des « vieilles peaux ». Sauf que Sam n’a aucun pouvoir et que les Vervoyants ne sont pas forcément des gens sympas partageant leur savoir, ils ont sûrement des sales vieux secrets

    Vous avez dit déjà plein de choses sur ce chapitre encore une fois très riche, et long. Si j’ai pris de l’avance sur la relecture, c’est plus difficile de suivre le rythme sur le forum ! Pour celui-ci, j’ai à nouveau du symbolisme à revendre, et un petit truc pour le fun, auquel j’ai pensé quand on était en plein dans la dernière énigme proposée par Grendel lors du jeu des forts ^^. En premier lieu, on se souvient que dans le tome précédent, notre Samwell préféré était métaphorisé en dame/lune partenaire d’un loup bâtard (au passage, dans le chapitre de Bran I ACOK, on a bien Luwin qui ressort le poncif des loups hurlant à la lune). Cette métaphore n’est plus d’actualité dans ACOK et dès ce premier chapitre. Ici, Sam qui a passé la nuit la tête dans des milliers de livres et parchemins – véritable mémoire d’un monde qui ne demande qu’à être explorée – fait figure de vervoyant découvrant son nouveau pouvoir et explorant la mémoire du monde via les barrals et leurs racines. Comme le dira plus tard Jojen à Bran, un vervoyant/rêveur lit mille livres et vit mille vies. Avec Sam en « apprenti voyant » (sans magie en ce qui le concerne), la bibliothèque devient une grotte à vervoyant et les sous-sols de Châteaunoir les méandres des réseaux souterrains habités par les Enfants de la Forêt. Pour moi, les « wormwalks » font partie de l’ensemble de la métaphore, non pas que ces souterrains soient forcément des galeries préexistantes au Mur et à ses forteresses (elles ont très bien pu être creusées par les hommes par nécessité), mais parce que les lieux souterrains de la saga sont tous reliés d’une manière ou d’une autre (symboliquement ou « réellement ») aux Enfants et à leur magie, et partant de là à la mémoire, aux morts et à la manipulation d’autrui. Quand Bran s’enfonce dans la grotte des vervoyants, il compare les racines des barrals à de gros vers et serpents blancs. L’Araignée Varys dans les souterrains du Donjon rouge, avec ses petits oiseaux ou ses « petites souris », obéit à la même métaphore mais dans un registre beaucoup moins sympathique que Samwell. Le fait que là-dessous Jon apparaisse comme une ombre (« shadow ») parmi les ombres peut avoir plusieurs interprétations qui ne s’excluent pas, par exemple : – Au pied de la lettre, on a un vervoyant endormi qui est tiré de sa rêverie « éternelle » (=Samwell a perdu toute notion du temps pendant ses recherches, comme en témoigne sa première remarque) par l’arrivée de l’ombre d’un loup bâtard. Ce pourrait être une métaphore du réveil d’un ancien esprit (de loup bâtard) qui viendrait éveiller à son tour un très ancien vervoyant, ce qui fonctionne dans la mesure où à la fin du précédent tome, on a déjà assisté au réveil des dragons qui avaient disparu et que dans le premier chapitre de Bran dans ACOK, on insiste lourdement sur les hurlements des loups qui empêchent les gens de dormir. – Autre possibilité : un vervoyant (ou une vieille corneille ?) pourrait avoir réveillé et « convoqué » un vieux fantôme, celui d’un loup bâtard, dans des intentions pour le moment mystérieuses, mais le contexte général du chapitre de derniers préparatifs d’une expédition guerrière fait plutôt imaginer qu’il n’aurait pas été appelé dans le seul but de chanter la sérénade au clair de lune, mais bien dans une optique de lutte. Contre qui ? Les Autres ? les dragons et la comète enflammée ? Dans l’immédiat, je ne vois pas d’autres interprétations mais ça ne signifie pas qu’elles n’existent pas, juste qu’à l’instar de Jon, ma connaissance est limitée . Pour retourner à Sam, la métaphore qui se dessine sous le regard de Jon n’est donc plus celle de la partenaire plus ou moins amoureuse mais celle de l’enfant, du petit frère à éduquer et sortir de ses « folies » (c’est Sam le « fool » dans ce chapitre). Au passage, « fool » est accolé à un personnage métaphorisé en vervoyant et si on retourne quelques chapitres en arrière, dans le prologue d’ACOK, notre drôle d’ami Bariol introduit sa petite rengaine sur les ombres qui « entrent dans la danse » par quelques considérations incongrues, introduites avec l’arrivée du gros corbeau blanc de la Citadelle :

    « Clever bird, clever man, clever clever fool, » said Patchface, jangling. « Oh, clever clever clever fool. » He began to sing. « The shadows come to dance, my lord, dance my lord, dance my lord, » he sang, hopping from one foot to the other and back again.

    Notre Sam, en tant que « crow » est lui aussi un « clever fool » (et « clever man », bien que considéré comme infantile par Jon), et Jon joue le rôle de l’ombre qui « entre dans la danse ». Bon, Bariol ne parle pas spécifiquement de Sam et Jon, mais on voit là encore comment GRRM élabore sa narration à travers des schémas qui se répètent d’une page à l’autre et se répondent les uns aux autres. Dans la remontée de l’ombre vers la lumière du jour de nos deux héros, j’ai relevé une allitération comme les aime Graymarch ^^: The steep stone steps had Sam puffing like a blacksmith’s bellows by the time they reached the surface. Vu comment c’est facile à prononcer, cette succession de « st », on ressent physiquement l’effort qu’ils doivent produire pour remonter ces fichus escaliers ! Et Sam brièvement transformé en soufflet de forge pourrait indiquer une nouvelle métaphore qui concerne Jon cette fois : comme une épée (au hasard l’épée rouge des héros ^^) longue et difficile à forger, Jon – après une première forge difficile et qui a n’a pas donné tous les résultats espérés (=sa tentative de fuite à la fin d’AGOT) – est remis à chauffer pour ensuite être retravaillé. Et je ne dirai rien sur le passage par la forge de Donal Noye et ses considérations sur le métal dont les rois sont faits, avant de retrouver le vieux Mormont dans la Tour du Roi (Riusma et Evrach ont écrit des analyses sur Jon et Illumination, ainsi que sur Jon et le symbolisme de la royauté, qu’on peut retrouver ici). La toute fin du chapitre – où comme plusieurs d’entre vous l’ont relevé, Mormont pourrait faire une sorte de prophétie inversée à propos du futur de Jon en roi – me laisse un peu perplexe : à mon sens, Jon n’est pas destiné à devenir roi ni à connaître un destin à la Aragorn, non plus que Robb, et j’y vois plutôt une fausse prophétie dans laquelle Mormont énonce les attendus du héros dans le genre épique mais que GRRM s’emploie à décevoir un par un. En clair, Mormont a raison sur toute la ligne à propos de Jon et il faut vraiment le prendre au pied de la lettre. Je reviens en arrière, sur notre Jon qui ne sait rien mais pourrait parfois connaître des trucs à l’insu de son plein gré : Sam squinted up at the Wall. It loomed above them, an icy cliff seven hundred feet high. Sometimes it seemed to Jon almost a living thing, with moods of its own. The color of the ice was wont to change with every shift of the light. Now it was the deep blue of frozen rivers, now the dirty white of old snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted stone. The Wall stretched east and west as far as the eye could see, so huge that it shrunk the timbered keeps and stone towers of the castle to insignificance. It was the end of the world. Je veux bien sûr parler de la description du Mur comme une « chose vivante » qui revêt plusieurs aspects. Les trois aspects décrits qui suivent sont à mon sens des indices sur ce qu’est le Mur et à quelle histoire on peut le relier : – d’abord une (ou plusieurs) rivière gelée. J’avoue que cela fait déjà pas mal de temps que je l’envisage comme un fleuve type Rhoyne qui aurait gelé par « magie » et serait devenu glacier à la longue et pas du tout comme une construction des hommes, des Enfants et des Géants, et qu’en l’occurrence, au lieu de diminuer faute d’entretien comme pourrait le laisser croire les paroles pessimistes de Mormont à Tyrion dans AGOT, il continuerait à grandir sans cesse. Je sais, c’est un peu iconoclaste d’envisager les choses sous cet angle et ça ne va pas dans le même sens que le délitement de la Garde. Mais si on considère le Mur comme une anomalie et un faux bienfait (sa première fonction dans la saga est ségrégative) qui mène le monde à sa perte (c’est aussi un des sens de « the end of the world »), le fait qu’il croisse de manière démesurée et se nourrisse des hommes qui viennent y vivre et y mourir l’apparente aux ogres. – la deuxième image, « dirty white of old snow », m’a fait rire car j’ai pensé très fort à une Blanche-Neige décrépite et de mauvaise humeur à force d’attendre le baiser libérateur : « dirty old snow white », quoi. Je renvoie ici à la vision de Bran dans le coma (AGOT Bran III) d’un Jon endormi et se refroidissant dans un lit/cercueil glacé. En outre, le loup de Jon Snow est blanc (white). La question est : qui est la Blanche-Neige qui attend dans le Mur et quelle est son histoire ? La porte noire de Fort Nox, que Bran et Sam traversent dans ASOS, est peut-être notre réponse sur l’identité de la Blanche-Neige (ou du Blanc-Neige, étant entendu que ce n’est pas parce que la BN du conte est une fille qu’elle en est forcément une aussi dans la saga) – La troisième image, celle d’un mur de pierre gris avec des trous (« pitted »), renvoie à mon avis au gris de Winterfell, et de fait, cette image revient une seule autre fois, dans les même termes, dans le pov de Bran (ASOS), lorsqu’il est à Fort Nox et voit enfin le Mur en vrai. L’association avec Winterfell est explicite : He had climbed the walls of Winterfell when he was little, and all the towers too, but none of them had been so high, and they were only stone. The Wall could look like stone, all grey and pitted, (…) Voilà de quoi relier l’histoire de Winterfell et celle du Mur. Pour finir ces diverses considérations, la tête pleine de la dernière énigme des forts proposée par Grendel, je me suis amusée à relever uniquement les mots prononcés par le corbeau de Mormont, dans l’ordre, et ça donne : « Me old strong fool king », « moi, vieux, fort, fou et roi ». Je vous laisse tenter l’exégèse de la présente énigme ps : sur les nouvelles recrues, j’en ai compté 6. Encore et toujours ce chiffre de la bête ^^.

    Désolé, mais c’est quelque peu crackpot, le Mur traverse le continent dans sa largeur et passe par des collines, enjambent des vallées, etc. Impossible que ce soit le cours d’une rivière. La formation du Mur s’explique sans doute en grande partie par le fait qu’il est devenu un glacier. Les quelques mètres de neige se tassent et donnent quelques dizaines centimètres de glace chaque hiver. En quelques milliers d’années, ça fait des centaines de mètres de haut.

    Vos avis, mes frères et soeurs ?

    C’est juste la description du Mur et de la glace. Je pense que le Mur est vivant dans le sens qu’il est vivant comme l’univers. il a une histoire, des sortilèges anciens, et est dans la mémoire de cet univers et que sa naissance et son existence seront sans doute expliquées et permettront de mieux comprendre le monde d’ASOIAF.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.
    #151224
    Obsidienne
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    » frozen Rivers, now the dirty white of old Snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted Stone « N’a-t-on pas ici trois noms de batards ?

    Comme quoi, plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul ! J’étais passé à côté des trois noms de bâtardise. Hypothèse : je n’irais pas chercher absolument trois bâtards « actuels » pour les faire coller dans leur ensemble, mais plutôt du côté du passé lointain et trois branches possibles d’une même origine (même père ou même mère) qui vont s’installer chacun dans une région de Westeros et prennent le nom de ce qui la caractérise géographiquement et à leur tour y impriment suffisamment leur marque pour leur nom/surnom reste celui de tous les bâtards du coin. Dans l’optique d’un présent qui rejouerait le passé, on s’aperçoit vite qu’il peut y avoir des divergences et que le jeu présent n’est pas la copie parfaite de l’éventuel jeu passé (sinon, ce serait trop facile ^^).

    On aurait donc l’association de trois bâtards (apparentés ou pas, est-ce important ?) pour l’édification du Mur…
    Un rapport avec « Trois têtes a le dragon ? ».

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #151231
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Et je pense qu’il aime aussi jouer avec le cliché du lettré qui découvre un secret crucial sur un vieux parchemin au fin fond d’une bibliothèque (GrrM s’inspire d’ailleurs de l’Arcane des Epées où trouver le vieux bouquin ou la vieille carte des souterrains donne lieu à quelques surprises). D’ailleurs, les vieilles cartes sont peu utiles car les villages ont bougé et les patrouilleurs sont indispensables, et Sam va découvrir le secret de l’obsidienne par la pratique en tuant un Autre, il aura la confirmation par les bouquins. Il y a aussi le côté flatteur pour l’historien et rat de bibliothèque qui sommeille un peu en chacun de nous, mais il faut être réaliste, si la connaissance est importante et qu’on ne peut pas innover sans, c’est rarement dans les bibliothèques que le destin du monde est bouleversé. Donc je ne serais pas surpris que Sam découvre quelque chose sous la Citadelle, mais pas forcément que ce soit la meilleure chose au monde.

    Dans le genre « déceptions » possibles, il y a la destruction des différentes bibliothèques sans que jamais personne n’ait eu le temps d’y rien découvrir de crucial (celle de Winterfell subit ses premiers dégâts au feu dans AGOT, et Ramsay l’achève dans ACOK; on peut penser que celle du Mur a des chances de finir noyée; et l’ombre de la guerre menace celle de la Citadelle; il n’y a pas que Joffrey qui détruit les livres, en somme ^^).

    #151235
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    » frozen Rivers, now the dirty white of old Snow, and when a cloud passed before the sun it darkened to the pale grey of pitted Stone « N’a-t-on pas ici trois noms de batards ?

    Comme quoi, plusieurs cerveaux valent mieux qu’un seul ! J’étais passé à côté des trois noms de bâtardise. Hypothèse : je n’irais pas chercher absolument trois bâtards « actuels » pour les faire coller dans leur ensemble, mais plutôt du côté du passé lointain et trois branches possibles d’une même origine (même père ou même mère) qui vont s’installer chacun dans une région de Westeros et prennent le nom de ce qui la caractérise géographiquement et à leur tour y impriment suffisamment leur marque pour leur nom/surnom reste celui de tous les bâtards du coin. Dans l’optique d’un présent qui rejouerait le passé, on s’aperçoit vite qu’il peut y avoir des divergences et que le jeu présent n’est pas la copie parfaite de l’éventuel jeu passé (sinon, ce serait trop facile ^^).

    On aurait donc l’association de trois bâtards (apparentés ou pas, est-ce important ?) pour l’édification du Mur… Un rapport avec « Trois têtes a le dragon ? ».

    J’avais relevé cette phrase lors de la relecture, sans parvenir à lui trouver un sens. Je comprends mieux mon hésitation, quand je lis toutes les interprétations possibles qui sont proposées 🙂

    J’aime bien le parallèle avec le dragon à trois têtes.

    Peut-être qu’il faudra un Rivers (Brynden Rivers, le dernier vervoyant), un Snow (Jon ressuscité?) et une Stone (Lady Stoneheart ?) pour défendre le Mur, lorsque les Autres menaceront d’enténébrer le monde…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 2 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #151238
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Tant qu’à faire dans la fantaisie, je propose Alys Rivers (une sorcière, ça peut prolonger sa vie, peut-être cryogénisée), Ramsay Bolton (un mec sûr, anciennement Snow) et Alys (tiens encore une Alys) Stone !

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #151661
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    En première lecture, on peut se laisser abuser et penser que Jon est dans le vrai… Pourtant, de nombreux indices laissent songer à la relecture que c’est au point de vue de Sam auquel on nous invite à adhérer : la passion de Sam pour les livres attire la sympathie de n’importe quel lecteur, et les livres comme la connaissance du passé prennent de plus en plus d’importance dans la suite de la saga.

    Une facture séculaire n’est pas forcément la plus intéressante, mais l’attitude de Jon montre comment les hommes de la Garde de Nuit (et de Westeros en général) oublient ce qui s’est passé il y a longtemps. On a envie de leur donner tort, supposant que des informations permettant de combattre les Autres ont été perdues à cause de cela.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 1 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #151687
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4048

    Sur les archives de Châteaunoir, le dialogue de Sam et Jon sur l’utilisation des archives pour lutter contre les Autres, et, plus largement, l’usage de l’histoire dans les récits de fantasy, vous pouvez vous reporter aussi au résumé de l’intervention de Florian Besson lors du colloque en ligne des Imaginales 2020, intitulé « La vérité est dans les archives : l’utilisation du matériau historique dans Game of Thrones ».

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #152901
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1823

     

    Le corbeau ne semble pas approuver d’ailleurs, il répète plusieurs fois « Roi » devant Jon Snow et Jeor Mormont.

    Il est d’ailleurs plus précisément sur l’épaule de Mormont, donc en face de Jon lorsqu’il prononce ce mot.

    En VF, il se pavane d’arrière en avant à ce moment. Je ne sais pas à quoi cela correspond en VO. Est-ce que cela peut-être une manière de désigner celui-ci.

     

    Au passage, on nous redit que Bran adore l’histoire d’Aerion le Flamboyant, et les histoires qui font peur de manière générale.

    Le répertoire de Vieille Nan est assez intéressant: il y a des histoires qui remontent à la nuit des temps et d’autres qui lui sont contemporaines. Mestre Luwin l’a-t-il écoutée à ce sujet pour vérifier si elle était fiable sur un événement sur lequel il a des informations claires?

     

    #154607
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 5993

    Mestre Luwin l’a-t-il écoutée à ce sujet pour vérifier si elle était fiable sur un événement sur lequel il a des informations claires?

    Cent ans plus tard, je retombe sur cette conversation et je peux répondre à cette question. ^^’ Luwin (et les mestres en général) donnent des versions très différentes des histoires que ce que raconte Vieille Nan. En creusant un peu le sujet, on se rend compte au’elle part souvent d’événements ou de personnages réels (voyage de Jaehaerys et Alysanne dans le Nord ; Dagmer Gueule-en-deux) et qu’elle « embellit » le tout à la sauce fantastique (une dizaine de dragons dans le Nord ; le guerrier immortel). Ca ne l’empêche pas d’avoir raison sur certaines choses malgré tout. 😉

    Pour rappel, on a une page wiki, complète normalement, et entièrement consacrée aux contes de Vieille Nan :

    https://www.lagardedenuit.com/wiki/index.php?title=Contes_de_Vieille_Nan

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #157300
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 771

    Un chapitre riche.

    Je retiendrai le côté tête-à-claque, voire hypocrite, de Jon qui voit et décrit Sam comme un gros pleutre, en le  répétant tout au long du chapitre, et pis qui arrive quand même à lui sortir « non mais tqt, c’est pas grave la peur, c’est mon papa kiladi ».

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