ACOK 29 – Bran IV

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    Ysilla
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    ACOK 29 – Bran IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 28, Daenerys III ACOK 30, Tyrion VI

    Salut la compagnie…voilà un bon bout de temps, trop longtemps que je musarde en corbeau errant, bien loin du Mur. Il est scandaleux que les journées ne comportent que vingt-quatre heures ! Mais puisque me voici de retour, j’ai peut-être bien réussi à chiper son retourneur de temps à Miss Granger ! Chuuuuut, tout le monde croit que c’est un sablier.

    Changement d’ambiance avec ce chapitre : nous laissons les splendeurs de Qarth du chapitre précédent pour les camaïeux de gris et de vert du bois sacré de Winterfell, où jouent mais pas que… Bran, les loups et les Reed. L’évocation du déclin supposé de la magie relie les deux chapitres :

    Aux paroles railleuses de Xaro Xhoan Daxos :

    [Les Conjurateurs] furent puissants, jadis […]Ils ne sont, comparés à leurs prédécesseurs, que des coquilles vides. Entre vos doigts, je vous préviens, les dons de Pyat Pree deviendront poussière. 

    répond le constat désabusé de mestre Luwin :

    Il se peut que la magie, jadis, ait disposé de prodigieux pouvoirs sur le monde, ce temps n’est plus. Le peu qu’il en subsiste a autant de consistance que ces effilochures de fumée qu’on voit flotter dans l’air à la suite des incendies, et ce peu même achève de s’estomper.

    Mais en contrepoint, ce présent chapitre s’inscrit dans le droit fil du précédent de Bran qui s’achevait sur une scène onirique où Bran entrait inopinément en contact avec Jojen Reed au cours d’un rêve de loup.

    Si bien que, tout naturellement, ce chapitre réunit Bran, les Reed et Été comme une suite du rêve dans la réalité, chapitre important qui trace l’esquisse de ce qui va advenir de Bran, happé lui aussi par les forces centrifuges qui éloignent tous les Stark de Winterfell.

    Le texte comporte deux mouvements bien distincts :

    – La scène du bois sacré, chaleureuse d’abord, puis quelque peu inquiétante, baignée dans une atmosphère qui respire le surnaturel à laquelle je consacrerai ma présentation

    –  La scène chez mestre Luwin où il est question de l’existence de la magie et de sa nature que j’abandonne à votre sagacité.

    Du coup, le contexte politique dans lequel baignait le chapitre de la fête des moissons passe totalement à l’arrière-plan : l’enlèvement de la veuve Corbois par le bâtard de Bolton,  la réplique offensive de Manderly et le départ de Rodrick Cassel de Winterfell sont liquidés en quelques lignes par Bran. Il faut dire qu’il est occupé à des activités beaucoup plus amusantes : il a enfin trouvé en la personne des Reed non seulement les compagnons de jeu que n’ont pas su être les deux Walder Frey mais aussi des interlocuteurs plus âgés qui le prennent au sérieux.

    Ni l’un ni l’autre ne l’avaient jamais traité en mioche. « Que n’êtes-vous nos pupilles, au lieu de ces Walder… »

    On sait par le chapitre précédent de Bran que la venue des Reed à la fête des moissons était inattendue :

    Mestre Luwin […] lui chuchota : « Il te faut les accueillir chaleureusement. Je ne m’attendais pas à les voir ici. (ACOK 22, Bran III)

    Or d’invités surprise venus prêtés hommage, voilà les Reed installés à demeure à Winterfell sans que le PoV de Bran n’explicite davantage les raisons officielles de ce séjour.

    Quelques heures avaient suffi pour disperser tous les seigneurs et chevaliers réunis à Winterfell par la fête des moissons, mais les Reed demeureraient en permanence auprès de lui.

    Howland Reed a -t-il confié un message à l’intention de mestre Luwin ? On n’en saura pas plus. Il y a d’ailleurs beaucoup à dire sur le statut  et le rôle de vassal de Howland Reed quand on se penche sur les moyens de communications disponibles à Griseaux et son éventuelle capacité de nuisance vis-à-vis des ennemis du Nord qui s’aventureraient dans le Neck. En tout cas, les deux Reed sont traités en hôtes adultes et pas en pupilles : ils ne sont pas conviés aux leçons de mestre Luwin.

    [Mestre Luwin] consacrait, l’après-midi, plusieurs heures à l’éducation de Bran, de Rickon et des deux Walder.

    Une danse avec le loup

    C’est toute la trame de Bran qui s’apprête à prendre un tour nouveau dans ce chapitre avec son départ annoncé. Tout le passage est habilement construit.

    Il comporte deux scènes en miroir inversé :

    Dans la première scène, Meera tourne autour du loup Été qu’elle finit par prendre dans ses rets.

    Meera procédait par cercles circonspects. Dans sa main gauche pendait mollement le filet, sa droite balançait le mince trident à grenouilles. Tout en tournant sur place, Eté, la queue dressée, la suivait de ses prunelles d’or.

    La suite est une représentation métaphorique de la situation de Bran et aussi une préfiguration concrète du rêve de Jojen sur le loup enchaîné raconté quelques lignes plus loin.

    – L’emprisonnement du loup dans le filet de Meera renvoie à l’incapacité de Bran de répondre aux injonctions de la Corneille.

    Le loup avait beau se débattre et gronder pour se libérer, il ne parvenait qu’à s’entortiller de plus belle dans le filet, sans même pouvoir mordre au travers. « Délivrez-le. »

    – L’union physique intime de Bran et son loup dans le jeu renvoie à l’union mentale du zoman et de son animal :

    Ici, Eté. » Bran ouvrit ses bras. « Regardez », dit-il, et, une seconde plus tard, le loup déboulait sur lui. Il l’empoigna de toutes ses forces, tandis que le loup le propulsait dans l’herbe, et ils luttèrent en s’enchevêtrant, cramponnés l’un à l’autre, celui-ci grognant et jappant, celui-là riant à perdre haleine. Enfin, Bran prit l’avantage et s’allongea sur le loup-garou tout crotté de terre. « Bon loup », haleta-t-il. La langue d’Eté lui balaya l’oreille.

    Dans la deuxième scène, le mouvement est inversé ; le loup Été tourne autour des Reed pris au piège.

    [Été] se mit alors à louvoyer de côté, d’un trot souple, en traçant des cercles, et Meera à tourner pour lui faire face. « Rappelez-le, Bran. […] Il se jeta de côté et reprenait ses cercles. […] Les loups-garous resserraient cependant l’étau.

    C’est alors seulement que Bran recouvra suffisamment de présence d’esprit pour appeler à l’aide. « Hodor ! […] « Aide-moi, Hodor. Chasse les loups d’ici. Chasse-les. »

    Pour le relecteur, le deuxième mouvement sonne comme une préfiguration de l’étendue des pouvoirs de Bran comme zoman, de même que la clôture de la scène, en inversant la domination de l’un sur l’autre, attire l’attention du lecteur sur le danger de ces pouvoirs s’il n’apprend pas à les maîtriser, Broussaille représentant une version ensauvagée des capacités de Bran.

    Aux paroles de Bran à la fin du premier mouvement :

    Il ne vous ferait pas de mal. Il sait que je vous aime bien.

    répond :

    C’était eux, pas moi. D’où leur était venue pareille sauvagerie, voilà qui le stupéfiait.

    Entre ces deux scènes, le lecteur reçoit une foule d’informations au cours de la conversation qui se tend peu à peu entre Bran et les Reed.

    GRRM montre là une grande maîtrise de l’art du dialogue où, de manière naturelle, s’enchaînent les informations et les révélations sur les Reed, la situation de la veuve Corbois et ses conséquences, les questions sur les rêves qui se font inquisitoires, poussant Bran dans ses retranchements, tout en précisant la nature de ses liens avec son loup. Mais ce n’est qu’au chapitre suivant de Bran que sera prononcé le mot « zoman ».

    Les rêves verts

    Le chapitre inaugure le dévoilement de paroles prophétiques qui vont peu à peu émailler le texte de ASOIAF. (La prophétie du Dosh Khaleen se révélant – à tort ? – fausse à ce stade du récit et les paroles de Mirri Maz Duur résonnant davantage comme une version lhazaréenne de notre « quand les poules auront des dents » que comme une prophétie ?)

    J’ai rêvé d’un loup ailé que rivaient à la terre des chaînes de pierre grise. […]Une corneille essayait de picorer au travers des chaînes, mais leur pierre était trop dure, et elle s’y ébréchait vainement le bec.

    Vous étiez attablé pour souper mais, au lieu d’un valet, c’est mestre Luwin qui apportait les mets. Du rôti, il vous servit le morceau du roi ; assez peu de viande, et saignante, mais le fumet qui s’en exhalait mettait l’eau à la bouche de tous les convives. Aux Frey, en revanche, il servit une viande vieille et grise et morte. Ce qui ne les empêchait pas de se délecter beaucoup plus que vous.

    On apprend que Jojen a été, lui aussi, visité par la Corneille au cours de ce qui s’apparente, comme pour Bran, à une expérience de mort imminente.

    C’est un topos classique du conte : les révélations prophétiques des rêves verts, comme les nomme Jojen, sont toujours cryptées et demandent au destinataire un effort d’interprétation pas forcément couronné de succès. (sinon, ce serait trop facile ! mention spéciale aux Aemon, Rhaegar et last but not least, Mélisandre ! ).

    Au passage, GRRM utilise la symbolique du vert dans le sens traditionnel en usage au Moyen Âge signalé par l’historien Michel Pastoureau dans ses études des couleurs : « Le vert, c’est la couleur […] des êtres étranges : fées, sorcières, lutins, génies des bois et des eaux. »

    De la même façon, Jojen apparaît clairement dans un rôle-clé des contes : le personnage dont la mission est de révéler sa nature ou sa mission au héros et/ou de le guider au prix très souvent de son sacrifice et dès ce chapitre, Jojen coche toutes les cases.

    Vous feriez bien de quitter Winterfell. […] Et le plus tôt serait le mieux. […] La corneille nous a envoyés pour rompre vos chaînes. […] Avec deux yeux, vous voyez mon visage. Avec trois, vous verriez mon cœur. Avec deux, vous voyez sans peine ce chêne-là. Avec trois, vous verriez sans peine et le gland dont il est issu et la souche qu’il deviendra tôt ou tard. Avec deux, vous ne voyez pas plus loin que vos murs. Avec trois, vous verriez au sud jusqu’à la mer d’Eté et au nord par-delà le Mur. […] Une part de vous est Eté, une part d’Eté vous, et vous le savez, Bran.

    Les révélations de Jojen répondent aux visions de Bran au cours de son coma dans AGOT 18, Bran III et confirment sa future omniscience dans l’espace et le temps. Il semble par ailleurs que Jojen possède une partie de ces capacités : dialogue avec la Corneille au travers des rêves verts, la vision cryptée du futur dont le sien propre :

    Je ne mourrai pas aujourd’hui.

    Et s’il ne semble pas zoman lui-même, il possède la capacité à repérer et à sentir la présence d’un zoman comme le fera plus tard Bran lui-même avec Jon ou Varamyr Six-peaux qui lui-même sent la présence de Bran dans  Fantôme (ADWD 1, Prologue).

    Je vous laisse la deuxième partie, très instructive, sur le rapport qu’entretient mestre Luwin avec la magie.

    On y voit un mestre aux accents héraclitéens avec son « Tout est sujet au changement » qui évoque le « tout s’écoule » ou le « On ne se baigne jamais dans le même fleuve » du philosophe pré-socratique.

    J’ai trouvé très ambigu son discours sur la magie : a-t-elle existé ou n’existe-t-elle plus ? Elle ne marche pas ou elle ne marche plus ? Pourquoi la Citadelle met-elle au programme des études une science prétendument morte ? Mestre Luwin semble plus déplorer l’inefficacité de la magie que la croyance en son existence. Quant à son ami d’études, expert en tour de passe-passe, ce serait amusant d’apprendre plus tard qu’il s’agit de mestre Marwyn.

    En conclusion, c’est un chapitre que j’ai aimé relire. Je garde le souvenir d’une première lecture naïve, enthousiaste de voir se dessiner un destin mystérieux et passionnant pour Bran, d’assister à la pregnance de plus en plus sensible de la magie.

    La deuxième lecture a été en revanche l’occasion d’apprécier la construction subtile du chapitre tout en échos à l’intérieur même du chapitre : les deux scènes de loup, le septicisme de Luwin en contrepoint ironique pour le lecteur conquis par les Reed.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 10 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #156263
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Un chapitre en demi-teinte, encore. Certes en primolecture on apprend des choses (et c’est sans doute le plus important) mais aucune révélation ou moment trépidant. A la relecture en revanche on trouve d’autres pépites. Sans que cela ne devienne révolutionnaire.

    Effectivement la scène d’ouverture répond à celle qui vient plus loin. Mais l’ambiance n’a rien à voir

    On commence avec une tentative de capture d’Été par Meera. Sans doute pour « contrôler son loup » ?

    En arrière-fond, on voit que tout le monde a quitté Winterfell, mais pas les Reed et à quel point ils agissent/se comportent différemment vis à vis de Bran.

    All of the other lords and knights had departed within a day or two of the harvest feast, but the Reeds had stayed to become Bran’s constant companions. Jojen was so solemn that Old Nan called him “little grandfather,” but Meera reminded Bran of his sister Arya. She wasn’t scared to get dirty, and she could run and fight and throw as good as a boy. She was older than Arya, though; almost sixteen, a woman grown. They were both older than Bran, even though his ninth name day had finally come and gone, but they never treated him like a child.

    Au passage, on en apprend plus sur les Reed et ça étonne Bran : pas de chevalier, ni de maître d’armes et un château qui bouge.
    Oh tiens, on nous dit que Rodrik est parti régler la succession Corbois (à suivre).

    Une énorme partie du chapitre est consacrée aux Reed qui apprennent des choses à Bran (et au lectorat)

    “My brother has the greensight,” said Meera. “He dreams things that haven’t happened, but sometimes they do.”

    “There is no sometimes, Meera.” A look passed between them; him sad, her defiant.

    Meera said, “All of Winterfell knows you wake at night shouting and sweating, Bran. The women talk of it at the well, and the guards in their hall.”

    “I dreamed of a winged wolf bound to earth with grey stone chains,” he said. “It was a green dream, so I knew it was true. A crow was trying to peck through the chains, but the stone was too hard and his beak could only chip at them.”

    “Did the crow have three eyes?”

    Jojen nodded.

    Bran et Jojen comparent leurs expériences (je note « greywater fever »… pas si loin de la grisécaille ?)

    “When I was little I almost died of greywater fever. That was when the crow came to me.”

    “He came to me after I fell,” Bran blurted. “I was asleep for a long time. He said I had to fly or die, and I woke up, only I was broken and I couldn’t fly after all.”

    “You can if you want to.” Picking up her net, Meera shook out the last tangles and began arranging it in loose folds.

    You are the winged wolf, Bran,” said Jojen. “I wasn’t sure when we first came, but now I am. The crow sent us here to break your chains.”

    Et elle est où la corneille ? Au Nord. Au delà du Mur (tout se complique, surtout en lisant Jon^^)
    With two eyes you see my face. With three you could see my heart. With two you can see that oak tree there. With three you could see the acorn the oak grew from and the stump that it will one day become. With two you see no farther than your walls. With three you would gaze south to the Summer Sea and north beyond the Wall.”
    On reparle de rêves, lézards-lions, loups. Et là, Bran se braque, il est sur la défensive et évoque à nouveau « le Stark à Winterfell »
    “I don’t have to tell you my dreams. I’m the prince. I’m the Stark in Winterfell.”
    Et pourtant ça cogite dans la tête de Bran. Le loup est de plus en plus fort et devient de plus en plus agressif. On est loin du début du chapitre

    The falling, Bran thought, and the golden man, the queen’s brother, he scares me too, but mostly the falling. He did not say it, though. How could he? He had not been able to tell Ser Rodrik or Maester Luwin, and he could not tell the Reeds either. If he didn’t talk about it, maybe he would forget. He had never wanted to remember. It might not even be a true remembering.

    “Do you fall every night, Bran?” Jojen asked quietly.

    A low rumbling growl rose from Summer’s throat, and there was no play in it. He stalked forward, all teeth and hot eyes. Meera stepped between the wolf and her brother, spear in hand. “Keep him back, Bran.”

    “Jojen is making him angry.”

    Meera shook out her net.

    “It’s your anger, Bran,” her brother said. “Your fear.”

    “It isn’t. I’m not a wolf.” Yet he’d howled with them in the night, and tasted blood in his wolf dreams.

    “Part of you is Summer, and part of Summer is you. You know that, Bran.”

    Meera bloque Été mais pas pour rire cette fois ci. Broussaille attaque. Et c’est intéressant de voir que c’est Hodor qui fait fuir les loups
    Hodor went to it gleefully, waving his arms and stamping his huge feet, shouting “Hodor, Hodor,” running first at one wolf and then the other. Shaggydog was the first to flee, slinking back into the foliage with a final snarl. When Summer had enough, he came back to Bran and lay down beside him.
    On retourne vers le château. Il bosse, Luwin à donner des cours plusieurs heures par jour en plus d’aider à gérer le château…
    With Ser Rodrik gone, all of the governance of the castle had fallen on his shoulders. “My prince,” he said when Hodor entered, “you’re early for lessons today.” The maester spent several hours every afternoon tutoring Bran, Rickon, and the Walder Freys.
    Même si Bran était sur la défensive, ce qu’on lui a dit a fait son bonhomme de chemin. Et il questionne Luwin à ce sujet. Meera a répondu en avance à Luwin sur le fait que son frère fait des fois des rêves normaux, et puis des rêves verts qui s’avèrent (no pun intended).

    Luwin parle de la magie, et comme le note Ysilla, ça tombe fort à propos pour les « mages and warlocks » après le chapitre de Daenerys et son arrivée à Qarth
    Luwin donne sa leçon de choses sur tout ce qui change. Et la mort de plein d’éléments
    We look at mountains and call them eternal, and so they seem . . . but in the course of time, mountains rise and fall, rivers change their courses, stars fall from the sky, and great cities sink beneath the sea. Even gods die, we think. Everything changes
    /
    The dragons are no more, the giants are dead, the children of the forest forgotten with all their lore.”
    C’est filou de la part de l’auteur car pour les dragons, on sait que Luwin se trompe. Du coup pour le reste, le doute est permis.
    Bran revient voir les Reed. Il concède certains points mais ils restent inflexibles

    “I’m sorry for what happened with the wolves. Summer shouldn’t have tried to hurt Jojen, but Jojen shouldn’t have said all that about my dreams. The crow lied when he said I could fly, and your brother lied too.”

    “Or perhaps your maester is wrong.”

    “He isn’t. Even my father relied on his counsel.”

    “Your father listened, I have no doubt. But in the end, he decided for himself. Bran, will you let me tell you about a dream Jojen dreamed of you and your fosterling brothers?”

    “The Walders aren’t my brothers.”

    She paid that no heed. “You were sitting at supper, but instead of a servant, Maester Luwin brought you your food. He served you the king’s cut off the roast, the meat rare and bloody, but with a savory smell that made everyone’s mouth water. The meat he served the Freys was old and grey and dead. Yet they liked their supper better than you liked yours.”

    “I don’t understand.”

    “You will, my brother says. When you do, we’ll talk again.”

    A la fin, Bran est un peu déçu que la magie n’existe pas car au fond de lui, il aimerait bien. Sois patient, Bran ^^

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #156288
    DJC
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    The dragons are no more, the giants are dead, the children of the forest forgotten with all their lore.”

    C’est filou de la part de l’auteur car pour les dragons, on sait que Luwin se trompe. Du coup pour le reste, le doute est permis.

    haha j’ai adoré cette phrase, en primo et en relecture  ! Jme rappelle à chaque fois avoir fait une pause juste après, avec plein de pensées et d’images (différentes les deux fois, évidemment !).

    #156371
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Merci beaucoup Ysilla et R.Graymarch pour vos brillantes analyses. Pour ma part j’ai bien aimé ce chapitre où l’on voit encore Bran à deux écoles : celle de Mestre Luwin pour la rationalité, encore et toujours, et Jojen et Meera pour l’irrationnel (en remplacement de Osha ou vieille Nan). Comme d’habitude Bran confronte les points de vue pour se faire sa propre opinion, et comme Jojen l’y invite il fait attention à ce qui se passe au dîner dans les plats qui sont servis. En apparence le rêve vert n’était pas correct, et Bran est déçu comme le montre la conclusion :

    Il en fut soulagé… mais désappointé aussi. Tant qu’existait la magie, tout pouvait arriver ; les spectres pouvaient circuler, les arbres pouvaient parler, et les garçons brisés pouvaient devenir, une fois adultes, chevaliers.  « Mais elle n’existe pas, dit-il tout haut dans les ténèbres, du fond de son lit. La magie n’existe pas, et les contes ne sont que des contes. »
    Et jamais lui ne remarcherait ni ne volerait ni ne serait chevalier.

    Les derniers mots montrent que Bran essaie de se faire une raison, il met de côté ses rêves pour se tourner vers l’avenir que Mestre Luwin lui indique : sans magie. Je trouve que c’est l’une des réflexions les plus adultes parmi les personnages POV, et elle est faite par un enfant qui vient de fêter son neuvième « name day ».

    Aussi j’ai beaucoup aimé le contraste action/réflexion qui avait déjà été souligné dans le chapitre précédent de Bran : Meera agit et porte les armes, ici elle se bat avec le loup. D’un autre côté Jojen est sur la partie célébrale et onirique. Le moment le plus caricatural c’est quand les loups passent à l’attaque et que le jeune Reed ne prend pas la peine de se protéger, paralysé dans ses certitudes :

    — Dans l’arbre, Jojen.
    — Pas besoin. Je ne mourrai pas aujourd’hui.
    — Obéis ! » s’emporta-t-elle, et il se mit à grimper, utilisant la face du barral pour assurer ses prises.

    La colère de Meera est compréhensible, et sonne comme un avertissement : la connaissance ne suffit pas toujours, il est parfois nécessaire d’agir.

    #156380
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1872

    La colère de Meera est compréhensible, et sonne comme un avertissement : la connaissance ne suffit pas toujours, il est parfois nécessaire d’agir.

    C’est bien le problème que pose la connaissance du futur : les visions procurées par les rêves verts décrivent-t-elles des événements inéluctables ? Auquel cas, le futur est-il déjà écrit? Donc, comme semble le penser Jojen à propos de sa mort, pourquoi s’en faire, puisque manifestement Jojen n’a pas reconnu les circonstances et/ou la date de sa mort ?

    L’intervention de Meera était-elle un événement nécessaire dans l’enchaînement de ce qui arrive et va arriver à Jojen ? Ou bien, pouvons-nous considérer que de toute façon, mordu ou pas, décidé ou pas à grimper dans l’arbre, Jojen aurait survécu à l’attaque d’Été ? peut-être défiguré ou estropié mais pas mort.

    Un point que je n’ai pas signalé dans mon premier post : acculé par les questions pressantes de Jojen, Bran retrouve un peu la mémoire de ce qui a précédé sa chute ; il reconnaît Jaime Lannister dans l’homme doré qui le pousse dans le vide.

     

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