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La Garde de Nuit

[Bilan 2017] Notre année en films

Bonne année 2018 !

Tous les ans, début janvier, nous avions l’habitude sur le forum de la Garde de Nuit de faire un grand Bilan de l’année écoulée en terme de coups de cœur et coups de gueule ciné, histoire de commencer l’année du bon pied avec une pile de films à regarder longue comme le bras, chaudement recommandés par les Frères et Sœurs de la Garde. Cette année, nous vous proposons ce grand bilan sur le blog, à défaut de forum. Alors quels sont les films marquants de l’année 2017 ? Quelle est LA perle adorée par la Garde ? Nos rédacteurs vous répondent.

Bilan 2017 : Les résultats du grand sondage parmi le Groupe Facebook de la Garde de Nuit

Affiche du film Logan

Affiche du film Logan

Mi-décembre, nous avons lancé un grand sondage « Cinéma » sur le groupe Facebook de la Garde de Nuit. Sondage ouvert, chaque membre du groupe pouvait voter pour ses films préférés de l’année 2017. Si les résultats séries faisaient consensus avec la victoire sans appel de Game of Thrones, les résultats Ciné sont beaucoup plus dispersés, avec beaucoup moins de voix exprimées ; probablement parce que nos membres sont plus séries que films (après tout, beaucoup de membres sont venus au groupe par l’intermédiaire de la série Game of Thrones… on est manifestement un public de sériphiles plus que de cinéphiles…). Le film gagnant de l’année 2017 aux yeux des membres du groupe est finalement Logan (avec 30 voix).

Voici donc le top 5 du groupe Facebook :

  1. Logan : 30 voix ;
  2. Star Wars : 29 voix ;
  3. Blade Runner 2049 : 28 voix ;
  4. Les Gardiens de la Galaxie, vol2 : 24 voix ;
  5. Bordel c’est là que je me rends compte que je n’ai vu aucun film de 2017… : 14 voix ;
  6. Le « vrai » cinquième film : La La Land : 13 voix.

On peut comparer ces résultats avec les résultats du Box-Office en France : si l’on se réfère à la liste des films sortis en 2017 ayant dépassé 1 000 000 de spectateurs en France on constate que nos membres n’ont pour autant pas des goûts tout à fait en ligne avec ceux de nos concitoyens : aucun film français dans le top, et notre numéro 1 n’est que 23ème au box office.

Laissons maintenant la parole dans cet article à quelques un-e-s de nos frères et sœurs pour vous parler de leurs coups de cœur à eux. Vous verrez que si l’on retrouve certains noms du top 5, nos rédacteurs ont tout de même eu des coups de cœurs un peu plus « confidentiels » que les films cités ici.

Corondar : The Lost City of Z

Affiche du film "The lost city of Z"

Affiche du film The Lost City of Z

James Gray est un réalisateur globalement peu prolifique : ses réalisations sont souvent espacées de quelques années (6 longs métrages en une vingtaine d’années, on est loin du rendement d’un Spielberg). Mais il compense généralement la quantité par une qualité et une exigence certaines. Le réalisateur des excellents Little OdessaThe YardsLa Nuit nous appartient et Two Lovers  aime prendre son temps.

Il nous revient ici avec un biopic sur l’histoire vraie de Percival Fawcett, un explorateur britannique du début du XXe siècle, qui se lancera à la conquête cartographique de l’Amazonie occidentale. Et dont la vie inspirera plus tard la création du personnage d’Indiana Jones.

Dès les premières minutes du film, Gray nous rappelle qu’il est passé virtuose dans l’art des cadrages et de la lumière : le film s’ouvre sur une impressionnante chasse au cerf dans les collines verdoyantes de l’Irlande, filmée à hauteur d’homme. Comme toujours chez ce réalisateur, le film est esthétiquement proche de la perfection. Ses cadrages, sa photo et ses lumières sont magnifiques. Mention spéciale aux scènes tournées dans la jungle : on ressent à la fois toute la fascination et le danger que peut représenter cet enfer vert, dont la beauté n’a d’égale que les périls.

Le réalisateur-scénariste (là aussi, comme souvent, il a la double casquette) traite de ses sujets de prédilection habituels : la soif d’ascension sociale d’un parvenu, la famille, à la fois prison et idéal complexe à bâtir, et les tourments intérieurs du héros. Car le personnage de Fawcett (brillamment interprété par un Charlie Hunnam inspiré et charismatique) est torturé, tiraillé entre sa soif d’aventure et de promotion sociale d’un côté, et sa volonté d’être un père et mari aimant de l’autre. Ici, le héros, fasciné par le monde inexploré qu’il découvre, se rend compte que les sauvages indiens qu’on lui a décrits sont peut-être plus civilisés qu’il n’y parait. Il se lance alors à la recherche d’une cité mythique, la cité de Z, censément cachée dans les profondeurs de la jungle, défiant les carcans que la société victorienne finissante tente de lui imposer.

Le film nous place à une époque où des parties entières du globe restaient encore à découvrir. On ne peut qu’éprouver une pointe d’envie pour ces explorateurs de l’inconnu, là où nous devons aujourd’hui faire face à un monde aux contours nets et définis. C’est cette soif d’aventure, cette quête de l’inconnu et de la découverte pour notre planète que nous transmet le film, à une époque où l’exploration et la découverte nous invitent plutôt à regarder vers les étoiles. Quête de l’inconnu, encore et toujours…

Au niveau du reste du casting, Charlie Hunnam est très bien entouré : comme souvent, Robert Pattinson (et oui, il y a une vie après Twilight, Taylor Lautner si tu nous lis…) fait le job dans un second rôle d’aide de camp un peu bourru, Tom Holland (déjà remarqué dans le très émouvant The Impossible, et nouveau Spiderman) confirme sa capacité à livrer de l’émotion et du jeu dans le rôle du fils délaissé prêt à tout pour briller aux yeux de son père. Mais la palme revient surement à la splendide Sienna Miller, qui est bouleversante dans le rôle de l’épouse à la fois abandonnée, aimante et combative. Elle hérite d’ailleurs du plus beau plan du film, le dernier, qui laisse à la fois une impression de grandeur et de terrible solitude.

Si on voulait être tatillon, tout au plus se bornerait-on à constater que si Gray est très doué pour filmer l’intime et la psychologie à hauteur d’homme, il semble quelque peu perdu lorsqu’il s’agit de filmer des scènes de batailles à une échelle plus large (les quelques scènes dans les tranchées de la première guerre mondiale manquent un peu de souffle et de tension). Mais ce serait vraiment là faire la fine bouche. Gray nous livre à nouveau un film marquant, et on le suit bien volontiers dans cet enfer vert aux allures de paradis perdu. Pourquoi se priver ?

Top 5

  1. 120 Battements par minute : un film bouleversant, au ton quasi documentaire sur les débuts de l’épidémie de sida. Un devoir de mémoire indispensable où les acteurs sont tous d’une justesse incroyable. Malgré son sujet, le film est habité par l’espoir et la volonté de vivre.
  2. Au revoir là haut : adaptation du roman éponyme, qui suit les aventures de deux ex poilus roublards après la première guerre mondiale, et essayant de faire fortune de manière peu légale. Là aussi, un film qui malgré son sujet véhicule une certaine joie de vivre. Les acteurs sont tous formidables (mention spéciale à Nahuel Pérez Biscayart, qui jouait aussi dans 120 battements par minute : s’il ne remporte pas un César pour l’un des deux films ce serait désespérant), et le style visuel n’est pas sans rappeler Jeunet.
  3. La La Land : un très bel hommage à la grande époque des films musicaux, une très belle histoire d’amour et un duo d’acteurs formidable.
  4. Blade Runner 2049 : ce qu’il y a de bien avec Denis Villeneuve c’est qu’on est jamais déçu. Il réussit l’exploit de livrer une suite presque parfaite à un film pourtant culte. Le film rend hommage à son prédécesseur tout en développant sa propre mythologie et sa propre touche. Quant à Ryan Gosling, on pourrait lui faire réciter le bottin téléphonique que ça resterait intéressant :).
  5. Detroit : là aussi, avec Kathryn Bigelow on est rarement déçu. Le film suit une bavure policière commise à Détroit sur fond d’émeutes urbaines en 1967. Un film tendu au rythme insoutenable qui met en exergue ce que l’humanité peut faire de pire. Mais qui rappelle aussi que dans les moments les plus sombres certains résistent, et que cette résistance n’est jamais inutile. Je suis sorti de la salle avec la rage au ventre.

Flop 5

  1. Star Wars : The Last Jedi : malgré ses défauts évidents j’avais plutôt aimé le VII. Ici j’ai presque tout détesté : le scénario prend en permanence le spectateur pour un idiot, use et abuse des facilités les plus crasses, les actions des personnages n’ont aucun sens, et l’affrontement intergalactique qu’on essaye de nous vendre a tout du pétard mouillé (la course poursuite la plus nase de l’histoire du cinéma sans doute). La Princesse Leia méritait tellement mieux pour ses adieux.
  2. Mother : Aronofsky tombe très bas avec ce pensum biblique, prétentieux et foutraque. Heureusement que les acteurs et la photographie sont bons.
  3. La Grande Muraille : les acteurs cachetonnent sans vergogne et l’esthétique est super kitsch et flashy.
  4. Power Rangers : j’y suis allé pour Bryan Cranston sans rien en attendre. Vu le résultat j’ai bien fait. C’est long et sans intérêt.
  5. Kong : le blockbuster le plus pourri de l’année. Tout cela n’a aucun sens et parait interminable. Et c’est un festival de clichés et de dialogues indigestes.

R.Graymarch : Patti Cake$

Affiche du film "Patti Cake$"

Affiche du film Patti Cake$

L’instant fraîcheur de l’année à défaut d’être le meilleur film. Patti Cake$, de Geremy Jasper, raconte l’histoire de Patricia, jeune obèse blanche du New Jersey qui enchaîne les boulots merdiques et vit avec sa mère (barmaid alcoolique et ancienne chanteuse) et sa grand-mère malade. Patti adule une star du rap O-Z et aimerait faire partie de ce monde, d’ailleurs elle a de l’ambition, plein de rêves et sans doute du talent. Eminem chez Ken Loach ? Un peu, mais en ajoutant une bonne partie de comédie douce-amère. Un peu comme Whiplash mais pour le rap et en réussi.

Patti Cake$ entre totalement dans les cases « film indé », ce qui peut être un peu gênant quand on sait à quel point c’est balisé. Mais en fait, on s’en moque car on se laisse emporter par Patty et ses improbables amis, peut-être en route vers la gloire. Les codes du hip hop sont à la fois respectés et pulvérisés, les morceaux de rap clouent au siège, même quand c’est fait de manière ultra artisanale (par exemple en tapant sur le capot d’une voiture) et le film doit énormément à l’actrice australienne Danielle Macdonald et à l’alchimie avec son pote incarné par Siddharth Dhananjay. Outre les très bons morceaux de rap, le film parle aussi bien du milieu (dans la rue, dans les studios, en concert ou bien ses stars). Bonus en fin de film, j’ai même été surpris là où je ne m’y attendais pas. Et on sort de la salle avec la patate en repensant à « Killa-P » et à la chanson PBNJ. Bande annonce

 

 

Mon Top

  1. 120 Battements par minute (Robin Campillo) : impossible de ne pas mentionner ce film splendide et imparfait. Il est imparfait car trop long et j’aime moins la 2e partie « individuelle » par rapport à la 1e « collective » (même si je comprends ce choix), cela dit, le final est époustouflant et permet de relativiser ses faiblesses. La séquence d’ouverture est virevoltante et je suis resté scotché devant tant d’inventivité et de fluidité. Sur le fond, le film m’a aussi énormément touché car à cette époque, je ne cautionnais pas la méthode Act-up. Le fait est que j’étais choqué car ils voulaient choquer puisque c’était le seul moyen de se faire entendre en ces temps où les gens mouraient et où le grand public, le gouvernement, les médias s’en foutaient. Pour cela aussi, c’est un grand film, sans doute le plus marquant de mon année cinéma.
  2. L’Ordre divin (ou Les Conquérantes en France) (Petra Volpe) : film suisse-allemand (non mais ne partez pas !). Dans un village tranquille suisse en 1971. Nora est jeune maman mais aimerait reprendre le travail. Son mari est contre et, de par la loi, il peut lui interdire de travailler. Cela choque Nora qui se met à s’intéresser à  ses droits et notamment à la votation populaire sur « l’institution du suffrage féminin en matière fédérale » (oui, oui, 1971, ça pique un peu). Par ce biais, la réalisatrice raconte l’éveil à la lutte pour les droits des femmes. C’est généreux, bienveillant et salvateur.
  3. Patti Cake$ (Geremy Jasper) : voir plus haut
  4. Logan Lucky (Steven Soderbergh) : film de braquage très attachant grâce à son casting et à sa conclusion. Un grand petit film, une très bonne surprise, très enlevée.
  5. La La Land (Damien Chazelle) : j’ai toujours trouvé Whiplash surestimé mais j’aime beaucoup La La Land qui joue très bien la comédie musicale, pas si joyeuse que cela. Faut juste pas y aller en espérant voir des numéros de danse à la Gene Kelly.
  6. Petit paysan (Hubert Charuel) : quasiment un thriller campagnard lorsqu’un petit éleveur doit faire face à une épizootie qui menace son troupeau. Si une bête est contaminée, tout le cheptel devra être tué et ça, il n’en est pas question. Film rondement mené qui arrive à mélanger la campagne traditionnelle (solitude des éleveurs) avec des éléments contemporains (fermes connectées).
  7. La mécanique de l’ombre (Thomas Kruithof) : après un burn-out, un quinquagénaire accepte un travail étrange. Seul dans une pièce, il doit transcrire des enregistrements audio en utilisant une machine à écrire. Il se rend bien vite compte que ce sont des écoutes téléphoniques et qu’il devient au courant de complots politiques. « Petit » film d’espionnage bien ficelé.
  8. Ava (Léa Mysius). Ava a treize ans, elle est en vacances à la plage avec sa mère immature et son frère (un bébé). Alors elle s’ennuie et vagabonde. Elle va suivre un chien qui l’amène à un gitan sans papier. Film très « Femis » (et pour cause, la réalisatrice en sort) mais avec pas mal d’originalité pour qu’il sorte du lot
  9. Noces (Stephan Streker) : libre adaptation d’une histoire vraie sur le mariage forcé d’une belgo-pakistanaise. Film fort, et un peu dur.
  10. Coco (Lee Unkrich) : joli film avec une unité (graphismes, musique) exceptionnelle et un thème grand public bien traité. Je l’ai trouvé tout de même un peu lisse.

Issus de la télé avant de sortir en salles : I Am Not Your Negro (Raoul Peck) tour d’horizon implacable de la question noire aux États-Unis via les textes de James Baldwin. Et aussi À voix haute : La Force de la parole (Stéphane de Freitas) sur un concours d’éloquence en Seine Saint-Denis.

Films qui « remplissent leur contrat » sans entrer dans le top 10 pour autant :

  • Star Wars : The Last Jedi (Rian Johnson) : contrairement à Corondar, le VII m’avait déçu donc j’allais voir la suite en traînant des pieds. C’est clairement trop long mais j’ai été surpris et ça m’a étonné. Le film se permet d’explorer des voies nouvelles et je préfère ceux qui avancent (même s’ils se plantent parfois) que ceux qui recyclent à l’infini. Pour ça que j’avais bien aimé Rogue One aussi.
  • Au revoir là haut (Albert Dupontel), assez impeccable malgré des éléments narratifs qui tombent quand même super bien (et puis j’aime bien Émilie Dequenne)
  • Le Sens de la fête (Éric Toledano et Olivier Nakache) on passe un bon moment, si on oublie la vision rétrograde du monde du travail (et même si c’est la réalité, ce n’est pas une raison pour en faire la promotion)
  • Les Hommes du feu (Pierre Jolivet) avec une splendide interprétation (Roschdy Zem et puis j’aime bien Émilie Dequenne) mais on a un peu l’impression de faire le tour d’un catalogue de toutes les situations que les pompiers peuvent rencontrer.
  • Les Gardiens de la galaxie, vol2 (James Gunn), le premier ne m’avait pas trop emballé mais la suite m’a assez plu.

Mon Flop

  1. Gifted (VO) ou Mary (VF) (Marc Webb) : film larmoyant sur une enfant surdouée tiraillée entre ses parents divorcés. Fuyez
  2. L’un dans l’autre (Bruno Chiche) : très mal à l’aise devant cette comédie française lourdingue, une de plus.

Et dans ma fameuse catégorie « mouaif », on peut trouver Baby Driver, Ce qui nous lie, Logan, ou Manchester by the sea

Jean Neige : A Ghost Story

Affiche du film "A Ghost Story"

Affiche du film A Ghost Story

9 septembre 2017. Première fois que j’assiste à un festival de cinéma (celui du cinéma américain de Deauville, en l’occurrence), la salle est bondée, je m’apprête à voir, un peu par hasard, un film dont je ne sais rien si ce n’est deux choses très succinctes : une affiche avec un type qui porte un drap blanc sur la gueule, autrement dit un costume cheap de fantôme pour un Halloween fêté en speed, et le synopsis d’une ligne présent sur le site du festival, « Un couple emménage dans une nouvelle maison, le mari vient de mourir, et revient sous la forme d’un fantôme portant un drap blanc, et témoignant du deuil vécu par sa femme ».

Ou un truc du genre. Je crois que c’était encore plus concis. Mais passons.

Je me suis malgré tout laissé tenter par l’idée d’assister au pari fou de voir Casey Affleck porter un drap sur la figure pendant une heure et demie. Et, même si je craignais le four, j’avais réellement envie de voir un film fantastique audacieux et qui, potentiellement, pourrait toucher au-delà d’un public de niche. La présence d’un tel film au festival de Deauville m’a donc intrigué, aussi, même si je n’en savais rien, et que mes attentes étaient moindres, j’espérais un miracle.

Et on peut dire que j’ai été servi.
A l’heure où j’écris ces lignes, le film vient sans doute de sortir en salles. Et je vais essayer, même si cela s’annonce difficile, de vous pousser à aller le voir, car que l’on aime ou non, c’est définitivement un OVNI dont on peut tirer quelque chose. Une expérience qui vaut le détour, en somme.
La promotion du dit film faite par certains youtubers dits « cinéphiles » est, à mes yeux, assez pauvre et creuse par rapport à ce que le film mérite réellement. Mais je reconnais qu’il n’est pas simple du tout d’en parler, aussi je ne peux que rejoindre l’engouement général en vous disant d’aller le voir avant toute chose.

Ne vous attendez pas à assister à du fantastique outrancier ou à de l’horreur pure et dure, la seule horreur décrite par le film, c’est celle du deuil, du temps qui passe (ou l’horreur de voir Rooney Mara manger une tarte pendant 4 minutes – non, ok, je suis mauvaise langue, c’est bien fait, mais sacrément long). Il ne serait pas étonnant que les amateurs de Premier Contact de Denis Villeneuve (2016) soient happés par les thèmes et l’approche de Lowery sur A Ghost Story.

Le postulat de départ d’un type se réveillant en fantôme en drap blanc peut déranger, voire faire rire ou sembler ridicule, au début, pour au final s’inscrire peu à peu dans l’onirisme latent du film : le fantôme semblant en décalage avec le monde continuant à tourner autour de lui finit par devenir un témoin silencieux du cycle sans fin de notre existence. Malgré les touches d’humour (bienvenues) quasi-absurdes présentes tout au long du film, son histoire se concentre au final sur des thèmes sinistres qui ne manqueront pas de nous déranger et nous toucher : la fatalité de la condition humaine, la fragilité de l’humain face au deuil, l’insignifiance de notre espèce face à l’immensité (tout ça porté par la superbe photographie – raison de plus de voir le film en salle).

Une mention spéciale aux acteurs qui expriment tant avec si peu (et je ne parlerai même pas de Casey Affleck qui parvient… à exprimer des choses en bougeant simplement la tête, bien qu’étant caché sous un drap, j’en suis encore bluffé). A Ghost Story ne ressemble à pas grand chose d’autre dans le paysage du cinéma actuel (ou le paysage cinématographique tout court ?), et je ne saurais pas comment développer sans spoiler. Aussi, j’en reviens à mon conseil initial : allez le voir pour vous prendre la même claque, ou au pire, assister à une expérience singulière.

PS : Kesha est dans ce film. Mais vous ne trouverez pas où.

Top 2017

  • 1. Logan (James Mangold) : Le salut du personnage, le salut d’un genre en plein formatage, et un départ parfait pour Hugh Jackman et son rôle de Wolverine.
  • 2. Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve) : Pas seulement une bonne suite, mais même individuellement j’ai eu le sentiment de voir un grand film, qui prenait à contre-courant tout les écueils des grosses productions de ces dernières années. Et visuellement, on est à des années lumières du fade.
  • 3. Silence (Martin Scorsese) : Il aura divisé, mais comme pour La Dernière Tentation du Christ, Scorsese sait parler avec grande justesse d’un sujet controversé, et retranscrire la sincérité de sa foi.
  • 4. A Ghost Story (David Lowery) : cf. présentation ci-dessus.
  • 5. Jeune Femme (Léonor Serraille) : A l’opposé de l’image stéréotypée qu’on peut avoir des films d’auteurs français (même si beaucoup finissent par tomber dans le cliché, il est vrai), Jeune Femme réussit à parler de façon (très) drôle, divertissante et touchante des réalités qui touchent une jeune femme en France de nos jours.
  • 5. (ex aequo) Baby Driver (Edgar Wright) : Très bonne surprise que de voir enfin un film de notre génération parier sa mise en scène sur l’accord avec la musique et le son. Dès les premières minutes, on sent qu’on est face à un truc de dingue.
  • Autres bonnes surprises : Promised Land, Small Crimes, Mary, Une famille heureuse, La La Land, Le Jeune Karl Marx.

Flop 2017

  • 1. Death Note
  • 2. Justice League (Zack Snyder/Joss Whedon) : Je ne suis pas un grand fan des films DC depuis Man Of Steel, mais la bande-annonce m’avait vendu du rêve. Rêve aussitôt balayé d’un revers de la main par le film. C’est dommage, d’autant plus qu’Ezra Miller tire son épingle du jeu, suffisamment pour que je risque à nouveau le pigeonnage en allant voir « Flashpoint » à sa sortie.
  • 3. Castle of Glass (Destin Daniel Cretton) : Très bons acteurs, potentiel pour un sujet intéressant, mais ce serait bien d’éviter une quasi-apologie douteuse des violences parentales.
  • 4. Star Wars VIII (Rian Johnson) : Un bon divertissement, mais assez risible comparé aux deux premières trilogies.

Babar des Bois : Au revoir là-haut

Affiche du film "Au revoir là-haut"

Affiche du film Au revoir là-haut

Comment dire que je n’étais pas partante pour un nouveau film d’Albert Dupontel. A vrai dire, jusqu’à très récemment, je n’avais jamais vu aucun de ses films. Et puis j’ai été traumatisée par Bernie, que j’ai vraiment détesté, tout comme le premier court-métrage du réalisateur (Désiré). En revanche j’avais trouvé Le Vilain assez sympathique. Déjanté, mais sympathique. Alors quand en mars, j’ai eu l’occasion d’aller voir en « avant-première » le nouveau film d’Albert Dupontel (qui n’était pas fini à l’époque, il manquait la balance des sons et les voix-off), j’avais un peu peur. A vrai dire, je n’y allais pas pour moi, et je m’étais dit « moui, on verra ». C’est dire si je ne partais pas gagnante avec ce film. Et pourtant, quelle claque j’ai eu en le voyant ! Au Revoir Là-Haut s’est tout simplement hissé à la première place des films que j’ai préférés cette année.

Difficile de résumer ce film sans révéler certains points de l’intrigue, mais essayons de ne pas trop en dire : Au Revoir Là-Haut raconte le retour à la vie civile de deux poilus, dont l’un est une gueule-cassée. Aucun des deux n’arrive réellement à se réintégrer à la société, l’un parce qu’il n’en a pas la volonté, l’autre parce qu’il n’y arrive pas. L’un est en conflit avec sa famille et se fait passer pour mort, l’autre perd sa fiancé et enchaîne les petits boulots peu gratifiants. Ensemble, ils mettent en place une arnaque aux Monuments aux Morts que chaque commune de France veut s’offrir à la sortie de la 1ère guerre mondiale. Le film aborde de nombreuses thématiques tout au long de son déroulement (rapport à la famille, à la société, au mensonge, critique des années folles, des magouilles post-guerre, etc…)

Et j’ai vraiment adoré. Tout d’abord pour son histoire, où s’entremêlent les destins de plusieurs personnages, et qui porte en elle une vraie puissance tragique. Elle est très bien menée, servie par un montage et une mise en scène qui soulignent parfaitement les moments cruciaux de l’intrigue. Je pourrais reprocher cependant le fait que vu le nombre de thématiques et de sujets que le film veut aborder, il passe parfois un peu rapidement sur certains aspects. C’est dommage, parce qu’on en redemanderait bien. Les acteurs sont absolument incroyables, tous, et je ne peux que me réjouir qu’Albert Dupontel, qui au départ ne devait pas jouer dans son film, endosse finalement le rôle d’Albert Maillard. Nahuel Pérez Biscayart, qui joue Edouard Péricourt est bluffant (on le trouve aussi dans 120 battements par minutes), Laurent Lafitte incarne parfaitement la méchanceté, Niels Arestrup, le père torturé, etc… Bref, tous sont très justes dans les rôles qui leur ont été écrits, et certains côtés caricaturaux qu’on pourrait reprocher aux personnages ont finalement peu de poids. La musique est sublime, parfaitement dosée, vraiment poignante quand il le faut. Enfin, mention spéciale aux masques (gros coup de cœur, pour ceux qui ont vu le film, au premier masque bleu), et aux décors qui dénotent d’un véritable souci de reconstitution historique. Albert Dupontel expliquait qu’une grosse équipe avait travaillé aux costumes à partir d’originaux, et que le Paris d’entre-deux guerres était beaucoup le fait d’un travail sur les effets spéciaux que le réalisateur utilisait pour la première fois (il avait l’air aussi ravi d’utiliser les drones pour donner plus d’ampleur aux cadres larges).

Bref, arrêtez tout de suite ce que vous êtes en train de faire, et allez voir ce film 🙂

Petit Top 2017

  • Au Revoir Là-Haut (Albert Dupontel) : J’ai développé mon avis au-dessus. Mais allez voir ce film. Vraiment. Très beaucoup. Voila.
  • Le roi Arthur (Guy Ritchie) : Comme pour Au Revoir Là-Haut, ce film ne partait pas gagnant : la bande annonce était … euh… laissait envisager le pire dirons-nous. Et pourtant, ce film a très très bien fonctionné sur moi. Un montage très découpé et rythmé, qui s’accompagne d’une musique aux consonances celtiques qui colle parfaitement à l’ambiance. Une historie très simple certes, mais dont les développements restent cohérents. Des acteurs vraiment très bons (Jude Law en méchant <3). Bref, une très bonne surprise pour ma part ! A noter que pour une fois, Aidan Gillen (notre Littlefinger) n’est pas méchant 😀
  • Ça (Andrés Muschietti) : Avant tout, il est à noter que je n’ai ni lu le livre de Stephen King, ni vu le premier téléfilm de 1990. C’était donc avec un œil neuf et naïf que j’allais voir ce film. Je l’ai beaucoup aimé et j’ai pris plaisir à aller le revoir. Les acteurs, surtout les enfants, sont épatants, le clown est vraiment terrifiant (son sourire malsain :o), l’histoire est prenante, et l’horreur est bien dosée, certains passages étant absolument glaçants.
  • Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve) : scénaristiquement assez intéressant (j’aime beaucoup comment le film nous promène tout du long), un visuel très beau et travaillé (chaque scène a sa propre identité visuelle), et une bande son qui rend un bel hommage à Vangelis, ce nouveau Blade Runner est une belle réussite à mes yeux. Quelques défauts cependant : un Harrison Ford qui ne sert à rien, et l’ambiance un peu poissarde de la ville du premier opus n’est à mon sens pas assez poussée dans ce nouveau film.

Petit Flop 2017

  • Silence (Martin Scorsese) : Mon dieu (sans mauvais jeu de mot), mais que ce film est loooooooonnnng T_T, et qu’est-ce qu’il est ennuyeuuuuuux. Alors c’est peut-être parce que je ne partage pas les convictions religieuses du film, mais rarement j’ai autant détesté un film. Entre l’envie de donner constamment des baffes au « héros », la gêne causée par ce que je trouve être une vision pro-catholique, et la lenteur du truc, qui n’est même pas sauvée par le visuel ou la musique… berk. Et c’est dommage, parce que le sujet de départ est intéressant.
  • Pirates des Caraïbes 5 (Joachim Rønning et Espen Sandberg) : Alors oui, il est (un peu) mieux que le 4 (Sirenaaaaaa), mais il vole vraiment vraiment pas haut, avec les mêmes blagues encore et encore remâchées, recrachées et recuites, un capitaine Jack Sparow qui n’est plus que la caricature de lui-même (et qui ne sert à rien), une nouvelle génération d’acteurs peu charismatiques. Quelle déception, moi qui suis fan de la trilogie originale (qui a bercé mon enfance et adolescence). Un bon point peut-être pour la musique et le méchant.
  • The Circle (James Ponsoldt) : un film qui tourne en rond (sans mauvais jeu de mot – bis), qui je pense ne sait pas non plus où il va, ce qui donne des incohérences scénaristiques très gênantes. Le discours de départ, autour du développement des réseaux sociaux et des nouvelles technologies, et des dangers que cela peut provoquer en termes de sécurité et de protection de la vie privée est intéressant. Mais j’ai trouvé la morale sur laquelle finit le film bien pourrie (voire dangereuse).
  • Kong: Skull Island (Jordan Vogt-Roberts) : un film qui n’a franchement aucun intérêt. Mal monté (un bon jeu à boire vu le nombre de faux raccords ceci dit), avec un scénario convenu comme pas possible, et qui n’innove sur aucun plan. Bref, il n’apporte rien. Le seul point positif, c’est qu’il y a Tom Hiddleston dedans. A noter que pour ce dernier flop, j’ai hésité avec La Momie (Alex Kurtzman) qui souffre des mêmes problèmes.

Nymphadora : Coco

Affiche du film "Coco"

Affiche du film Coco

Deuxième film Pixar de l’année 2017 après Cars 3, et en attendant Toy Story 4 et Les Indestructibles 2, Coco nous amène dans un univers inédit, inspiré du folklore mexicain. Le film nous conte l’histoire de Miguel, un jeune garçon passionné de musique. Malheureusement, la musique est proscrite chez lui suite à un traumatisme familial datant de trois générations. Le jour de la fête des morts, Miguel décide de braver l’interdit familial mais il est touché par une malédiction qui le propulse dans le royaume des morts. Il va devoir y retrouver son arrière-arrière-grand-père afin de pouvoir regagner le royaume des vivants.

Ce film m’a totalement bluffée par son aspect visuel coloré et festif. Le niveau de détail est surréaliste, graphiquement, c’est sûrement l’une des productions Pixar les plus abouties. Dans un émerveillement de tous les instants, on en prend plein la vue. Et si la musique ne m’a pas forcément marquée même si elle très présente au fil du récit, j’ai adoré certains personnages hauts en couleur croqués avec charisme (avec une mention spéciale pour Hector, le squelette au grand cœur) et été très touchée par l’histoire, tantôt drôle, tantôt émouvante de Miguel, et son ode aux souvenirs et à la famille.

On pourra cependant reprocher au film de tirer un peu trop sur la corde sentimentale : si dans Là-Haut ou Vice-Versa, l’émotion passait sans donner au spectateur l’impression d’un tire-larme, Coco manque parfois de subtilité et surexploite le filon de l’émotion. Il faut également souligner les ressemblances du film avec le film d’animation La Légende de Manolo (The Book of Life en V.O.) qui lui aussi s’amusait avec les codes de la Fête des morts mexicaine, même si les deux films ont des trames assez différentes.

Il n’en reste pas moins que Coco est un film qui aura marqué mon année ciné 2017 et qui me laissera de beaux souvenirs, ne serait-ce qu’avec ses graphismes sublimissimes.

Les autres films de mon Top

  • Your Name : Je triche puisqu’il s’agit d’un film sorti à la toute fin de 2016 mais je ne l’ai vu qu’en 2017, et c’est à mes yeux le plus beau film que j’ai vu ces dernières années. Allez le voir, c’est un chef-d’œuvre !
  • La La Land : Une jolie ode à la comédie musicale, qui, si je l’ai trouvée un peu fade (grande amoureuse des comédies musicales, j’en attendais sûrement trop après avoir lu trop de critiques dithyrambiques) m’aura tout de même charmée grâce à sa jolie B.O.
  • Lion et Mary : Deux très jolies fables sentimentales dont je suis ressortie avec le sourire aux lèvres.
  • Baby Driver et Logan Lucky : Deux films vitaminés que je ne m’attendais pas à autant aimer. Avec une mention spéciale à la scène dédiée à G.R.R. Martin dans Logan Lucky qui m’a fait pleurer de rire.
  • La Belle et la Bête : Bonjour, je m’appelle Nymphadora, j’ai été bercée aux Disney, et j’ai adoré cette version si fidèle au dessin animé de mon enfance parce qu’elle a parlé à la petite fille qui est en moi. Et non j’ai pas honte !

Les ratés de 2017

  • Pirates des Caraïbes : Je n’en attendais pas grand chose, et je ne me rappelle déjà plus ce qui se passe dans le film… Mais je crois que c’était moins pire que celui d’avant, c’est déjà ça.
  • Valérian : Un scénario et du charisme, c’est quand même important dans un film… un gros raté quand on ne retrouve ni l’un ni l’autre.
  • La Tour Sombre : De temps en temps, les nanars de fantasy c’est mauvais mais c’est drôle… là c’était même pas marrant.

Jon : 120 battements par minute

Affiche du film "120 battements par minute"

Affiche du film 120 battements par minute

J’aurais adoré vous expliquer pourquoi il fallait absolument aller voir Jumanji ou Pitch Perfect en ce début d’année, mais il s’avère que personne ne s’est résolu à traiter de 120 battements par minute… Or, s’il est un film qui a, selon moi, marqué cette année 2017, c’est bien ce drame de Robin Campillo, Grand Prix du Festival de Cannes, et énorme choc cinématographique d’après approximativement la totalité des personnes interrogées par mes soins.

Le pitch est simple : Paris, dans les années 90. Les militant-e-s d’Act Up luttent pour la visibilité des personnes atteintes du Sida. Qui meurent. On pourrait presque s’arrêter là, car le principal est dit. La méthode choc, celle utilisée par Act Up pour essayer de réveiller les foules, de les faire réagir sur cette « maladie de pédés » – mais aussi de toxicos, de prisonniers, de prostituées, toutes ces populations dont la disparition ne dérangerait pas la société. Ce serait oblitérer une partie du film, l’humanité folle de ces militant-e-s, leur rage, une incroyable bouffée d’oxygène, et l’espoir, toujours, sans découragement, alors que la maladie est une condamnation à mort qui s’abat sur eux, sur leurs proches.
On retient de ce film Sean, bien sûr, ce jeune homme à l’énergie débordante, une tornade toujours en action, mais aux fêlures profondes, comme lorsqu’il lâche presqu’avec désinvolture cette glaçante réponse à la banale et classique question « Mais au fait, tu fais quoi dans la vie ? » : « Bah moi, dans la vie, je suis séropo, c’est tout. » ; mais on retient également cette foule de personnages secondaires qui se battent : cette mère dont le fils a été transfusé du sang contaminé, ce tout jeune homme dont la vie a subitement basculé, ce militant plus âgé qui voit ses amis mourir les uns après les autres…
Au milieu d’eux, et porté par la musique d’Arnaud Rebotini, c’est presque un devoir de mémoire qu’accomplit le spectateur, à une époque où le Sida n’est plus une sentence de mort, mais où les luttes pour les droits et la représentation des personnes homosexuelles restent tristement d’actualité. Une marche parmi les fantômes du passé, qui nous rappelle que la lutte n’est jamais gratuite ni inutile, et qui s’achève dans le silence le plus profond que j’aie jamais connu au sortir d’une salle de cinéma, comme s’il fallait quelques minutes pour digérer ce qui venait de nous frapper avant de se remettre à parler, à respirer, à vivre.

J’ai aussi aimé

De façon non ordonnée, les autres films m’ayant marqué cette année, et qui dépeignent des goûts…éclectiques :

  • Des suites qui assurent : Gardiens de la Galaxie et Kingsman, deux franchises dont les premiers volets m’avaient séduit, confirment l’amour que je leur porte. C’est déjanté, c’est génial.
  • Des films féministes engagés : Noces et Les Figures de l’Ombre, l’histoire d’une jeune adolescente belgo-pakistanaise mariée de force d’un côté, celle de scientifiques noires à la Nasa de l’autre, rien à voir, donc, si ce n’est montrer les multiples difficultés auxquelles peut être confrontée une femme parce qu’elle est femme. Noces, plus confidentiel, est pour moi un de ces films « coup de poing » à voir si vous aviez aimé Mustang ou Déesses indiennes en colère par exemple.
  • De l’animation : Your Name côté japonais, extrêmement touchant ; Zombillénium côté français, adapté de la BD éponyme, mignon et drôle ; Tous en scène côté américain, pour ceux qui aiment que ça chante, que ça danse, que ça bouge et que ça s’amuse.
  • Des films avec des enfants impressionnants (aka ce moment où les regroupements se font moins naturels) : Mary, intéressant et émouvant, et Logan, qui redonne enfin un intérêt au personnage de Wolverine en en faisant un personnage fatigué dans un monde où toute l’ambiance crie que la fin approche.
  • Des films plus controversés : Passengers, dont j’ai entendu beaucoup de mal, qui accomplit pour moi parfaitement sa fonction : une belle romance dans un magnifique environnement futuriste, et The Circle, qui pour moi soulève très intelligemment une problématique loin d’être évidente, sans se targuer d’y apporter une réponse, laissant au contraire le spectateur perdu dans ses réflexions.
  • Les comédies de décembre que personne n’attendait vraiment (aka quand tout le monde me rit au nez pour les films que je défends) :
    • C’est tout pour moi, comédie franco-belge racontant l’histoire de l’humoriste Nawell Madani, qui se révèle un film drôle et touchant, nous entraînant sans répit à travers les débuts difficiles de la jeune fille, tout en restant empli d’optimisme et de bonne humeur.
    • Jumanji, le dernier film avec Dwayne Johnson, frappe là où on ne l’attend pas. Loin des blagues lourdingues et de l’humour pipicacazizi/macho auquel on s’attendrait, j’ai trouvé les acteurs étonnamment justes, l’humour subtil, et même, qui l’eut cru, une touche de féminisme, dans ce classique remis au goût du jour.
    • Pitch Perfect, mon petit chouchou ; la conclusion de cette trilogie m’a mis des étoiles plein les yeux. Entre les chansons, les chorégraphies, le riff-off, et le nawak total et assumé qui composent ce film, n’hésitez pas ! (Enfin, sauf si vous n’aimez pas les films où ça chante. Dans ce cas, hésitez.)

J’ai été déçu

Plutôt qu’un flop (vous n’avez vraiment pas besoin de savoir tous les films nuls que je vois annuellement), je vous propose plutôt mes déceptions de l’année : ces films dont j’attendais mieux…

  • Lego Batman : j’avais adoré le premier film de la franchise Lego, celui-ci n’en est qu’un pâle reflet.
  • Lion : après tout le bien que j’avais entendu sur « le nouveau Slumdog Millionaire« , la désillusion a été cruelle. Le film est gentil, mais très facile, et les ficelles tire-larmes suffisamment grosses pour que même moi les vois, c’est dire.
  • Going to Brazil : une comédie féministe avec Alison Wheeler, j’étais enthousiaste. Hélas. L’humour vole très bas, l’histoire n’a aucun sens, seule la blonde-badasse rattrape vaguement le fiasco.
  • Ghost in the Shell : encore une fois, de grosses attentes pour ce film de SF sur la réalité virtuelle et toutes ces technologies affiliées. Au final, une immersion difficile et une intrigue trop rapide pour un résultat décevant.
  • L’Opéra : après l’excellent Relève, l’immersion est difficile dans ce film-patchwork errant sans direction.
  • Song to song : appâté par le casting, c’est la seule fois de l’année que je suis parti avant la fin du film. Il faut dire qu’il ne se passait absolument rien, et que la caméra tanguante me donnait des nausées.
  • Blade Runner : hélas, être une suite ne fait pas tout, être adapté d’un roman génial non plus. C’était long, très long, malgré des qualités visuelles indéniables.
  • A Beautiful Day : c’était long, bizarre, ennuyant, sans intérêt.

Yunyuns : Valérian et la Cité des mille planètes

Affiche du film "Valérian et la Cité des mille planètes"

Affiche du film Valérian et la Cité des mille planètes

Un scénario simple, un univers très riche et coloré, un couple d’acteur frais et drôle et la conclusion amenée par une tirade sur l’amour : oui, Valérian est un Cinquième Élément bis !
Mais est-ce vraiment une surprise ou une mauvaise chose ?
Pour moi, non.
Alors certes, ce n’est pas du grand cinéma d’auteur, on ne reste pas bloqué devant le générique de fin à se poser mille questions sur la vie et la condition humaine, mais si vous voulez simplement passer un bon moment et en prendre plein les yeux, Valérian fait le travail.
Comme dans le Cinquième Élément, Besson dessine un univers fourmillant de toutes sortes d’espèces exotiques originales même si bien sûr tout tourne autour de quelques humains.
Comme dans le Cinquième Élément, nous avons le droit à quelques gadgets improbables et des armes dévastatrices, avec bien entendu les héros qui arrivent à esquiver les 5000 balles qui leur sont destinées pendant les plus de deux heures de films alors que tous les autres personnages se font tuer à la première escarmouche.
Comme dans le Cinquième Élément, le duo de personnage remplit le cliché du héro petite brute pas très fine et de l’héroïne qui se veut forte mais se révèle bien sûr très fragile et sensible.
Bref, un film qui ne restera pas comme une œuvre magistrale du cinéma ; mais tout comme le Cinquième Élément (je l’ai assez répété ? ^^) c’est un film qui restera comme un bon moment de détente et qu’on pourra se remettre le dimanche soir quand on ne sait pas quoi regarder et qu’on veut se vider l’esprit devant de l’action et des aliens.

La bonne surprise de 2017

Baby Driver : Un film d’action sympathique, avec un peu d’originalité, et de la bonne musique : je dis oui !

La déception de 2017

Les Gardiens de la Galaxie, vol. 2 : un film qui tourne en rond, qui introduit des éléments qui se veulent très importants mais qui au final sont tournés en dérision par l’humour absolument ridicule présent toutes les 15 secondes. J’ai senti qu’ils avaient voulu explorer un pan de l’histoire des comics (je ne les ai pas lus, c’est juste une impression), mais qu’au final c’est juste loupé. Dommage.

Conclusion

Nous espérons vous avoir fait découvrir quelques pépites et vous avoir donné envie d’aller au ciné ! Si l’on résume, chez nos rédacteurs, il est difficile de trouver un film qui se détache mais on retrouve tout de même 120 battements par minute, Au revoir là-haut, Blade Runner 2049 et La La Land dans 3 tops sur 7.
Nous vous souhaitons une belle année cinéma 2018 en tous cas !

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Compte collectif de La Garde de Nuit.

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