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Recommandations littéraires

Février de l’Amour ! Nos recommandations

Février de l’Amour ! Nos recommandations

Ah, février ! Sa neige, ses JO d’hiver, mais surtout sa journée consacrée à Saint Valentin :p. Voici donc les recommandations de nos frères et sœurs de la Garde ayant pour thème cette notion si complexe et si belle qu’est l’Amour 😉 !

Geoffray : La trilogie Kushiel de Jacqueline Carey

Couverture du premier tome (Editions Bragelonne)

Couverture du premier tome (Editions Bragelonne)

A Terre d’Ange (une « France » fantasmée, dont la devise est « Aime comme tu le souhaites »), Phèdre a été vendue à la Cour de nuit par sa mère dans sa plus tendre enfance. La Cour de nuit regroupe treize maisons de plaisir, chacune ayant sa propre devise au sujet du sacrifice que fit Naamah, la déesse de l’amour. Car en Terre d’Ange, servir Naamah est un devoir sacré. Mais rapidement, les dirigeants de la maison du Cereus, à qui Phèdre a été confiée, voient en cette dernière une tare incurable : une touche vermeille dans son œil droit, semblable à une pointe de sang sur le brun profond de ses yeux. La perfection étant de mise dans la Cour de nuit, Phèdre y voit son avenir menacé. C’est alors qu’apparaît Anafiel Delaunay, noble surnommé « le Maquereau des espions », en quête d’un élève à former. Face à Phèdre, il reconnaît dans son œil l’empreinte du Dieu de la vengeance Kushiel, et qui vaudra à la jeune enfant d’éprouver un plaisir infini dans la douleur. Terminant son éducation au sein de la Cour de nuit, Phèdre rejoint la maison Delaunay lors de son dixième anniversaire, pour s’installer dans sa demeure en compagnie d’Alcuin, un jeune garçon, élève lui aussi de Delaunay. S’ensuit alors un apprentissage des langues, de l’histoire, de la musique et de tout ce qui peut agréer les futurs clients de Phèdre qui devra découvrir leurs secrets les plus sombres pour permettre à son maître de frapper ses ennemis et de protéger ses amis dans la cour tourmentée de Terre d’Ange.

« Mais quel rapport avec le thème de ce mois ? », hurlez-vous de concert devant votre écran (je le sais, je vous entends !) Tout ^^ ! En effet, l’un des thèmes centraux de la trilogie Kushiel, c’est l’Amour. Ce qu’on est prêt à sacrifier pour lui, ce qu’il implique pour soi, mais aussi pour les autres ! J’avoue qu’au départ, je n’étais pas vraiment vendu au concept (sur le papier, le quatrième de couverture n’est pas super alléchant), mais au fur et à mesure de la lecture, j’ai fini par énormément apprécier les intrigues (très politiques) et les personnages qui sont tous plus intéressants les uns que les autres (oui, même Joscelin !). Il faut aussi accepter cette étrange mixture contenant le monde réel « fantasmé » (la France terre de l’Amour et des intrigues par excellence) et la fantasy (car la magie et les dieux sont considérés comme vrais dans cet univers), mais ça vaut vraiment le coup ! La relation entre Phèdre et sa Némésis est vraiment intéressante et très riche.
Il y a plein de choses que je ne peux pas écrire ici car ce serait divulgâcher l’intrigue, mais si vous accrochez au thème assez adulte du récit (l’héroïne est une courtisane, et les scènes de sexe ne sont pas éludées), je vous assure que vous ne le regretterez pas 😉 !

Nymphadora : Fangirl de Rainbow Rowell

Couverture de Fangirl (Edition Castelmore)

Couverture de Fangirl (Edition Castelmore)

Parfois, on a besoin d’un roman léger et mignon, rapide à lire, sans prise de tête et qui vous met du baume au cœur. Fangirl est de ces romans. Il ne restera pas dans les annales comme un chef-d’œuvre, paraîtra probablement niaiseux à certains, mais en cas de passage à vide, il pourra occuper votre soirée d’hiver, bien au chaud sous son plaid avec un chocolat chaud pour compagnon.

Le livre nous amène dans l’univers de Cath, une mordue de fanfictions dédiées à Simon Snow, héros d’une saga remplie de mages et d’écoles de sorcier très proche de notre bon vieux Harry Potter (l’auteur a choisi d’intégrer de – faux – extraits de fanfictions écrites par l’héroïne, qui ne sont pas sans rappeler les Drarry qui peuplent notre internet). Cath a une sœur jumelle, Wren, et toutes deux rentrent à l’université. Elles étaient très fusionnelles mais Wren a décidé de prendre son envol et de faire sa propre vie, laissant Cath face à ses doutes et sa timidité. On va dans ce livre suivre Cath dans une petite tranche de vie et la regarder apprendre, grandir et surmonter progressivement sa peur de l’autre pour sortir de sa petite bulle de fiction… (et accessoirement rencontrer un amoureux, ce qui nous amène en plein dans le thème de ce mois-ci^^).

Un petit roman mignon, dans lequel beaucoup d’adolescentes pourront sûrement se retrouver, et qui a en tous cas parlé à mon cœur de fan d’Harry Potter :p

Célilune : La Nuit des temps de René Barjavel

La nuit des temps (éditions Pocket)

La nuit des temps (éditions Pocket)

C’est une fois de plus un roman français que je vais vous proposer, mais quel roman ! Fruit de l’imagination de Barjavel, l’un des pères fondateurs de la S-F française et malgré ses atours de roman d’anticipation « guerre-froidien » (il est paru en 1968), La Nuit des temps reste à ce jour l’une des plus belles histoires d’amour qu’il m’ait été donné de lire.

Tout débute en Antarctique lorsqu’une expédition scientifique découvre les ruines d’une civilisation très avancée technologiquement et disparue depuis près 900.000 ans enfouies sous la glace. Dans ces ruines, les corps en animation suspendue de deux êtres, un homme et une femme. Passé le choc de cette découverte qui remet en question l’histoire de l’humanité toute entière (et de son origine) et bouscule la géopolitique en ravivant les tensions entre Est et Ouest, les savants décident de réveiller la jeune femme, Eléa.

900.000 ans ont passé, mais pour Eléa, tout s’est déroulé hier. C’est hier que sa nation, le Gondawa, et la nation rivale, Enisoraï s’entredéchiraient. C’est hier que l’arme solaire fut utilisée. C’est hier qu’elle a été séparée de force de son fiancé, Païkan et choisie pour assurer la survie de son espèce, conjointement avec Coban, un homme qu’elle méprise et qui a été endormi avec elle. À travers les écrans du monde entier, hommes et femmes se passionnent pour l’histoire tragique d’Eléa et de Païkan, de ces deux amants séparés par près d’un million d’années alors même que le Dr Simon, médecin de l’expédition chargé de veiller sur Eléa, tombe éperdument amoureux de cette femme si forte et si passionnée.

Si le roman se veut un pamphlet pacifiste et anarchiste dénonçant l’absurdité de la course à l’armement de l’époque (Gondawa et Enisoraï étant des métaphores à peine déguisées des blocs est et ouest et l’arme solaire de l’arme atomique), c’est l’amour qui en demeure le thème central et le moteur de la narration. L’amour passionné d’Eléa pour Païkan qui la pousse à fuir son destin pour mourir avec lui. L’amour inconditionnel de Païkan pour Eléa qui le pousse à vouloir qu’elle survive, même si lui doit en mourir. L’amour malsain de Coban pour Eléa qui le pousse à la choisir comme nouvelle Eve. Ou encore l’amour naissant de Simon pour Eléa, pur et platonique.

Et de toutes les forces motrices de l’Histoire, les haines et les rivalités bassement matérielles ne pèsent finalement que peu de chose face à un amour si grand qui peut sauver tout un peuple, ou le condamner, qui peut stopper une guerre, ou la déclencher.

Pandémie : 22/11/63 de Stephen King

Couverture de 22/11/63 (Editions Albin Michel)

Couverture de 22/11/63 (Editions Albin Michel)

Il en faut beaucoup pour émouvoir mon cœur de pierre. De Barjavel, je choisirais plutôt Ravage que La Nuit des Temps.
Si j’ai comme pseudo Pandémie, c’est pour répandre des spores, pas l’espoir. Atchoum ! Vous reprendrez bien un peu de super-grippe ? Je vais donc vous parler d’une œuvre de Stephen King, adaptée à la télévision, d’ailleurs. Non, il ne s’agit pas du Fléau, mais de 22/11/1963 . Au cas où vous vous demanderiez à quoi cette date correspond, ce n’est pas celle d’un concert de Cloclo, mais de l’assassinat de John F. Kennedy à Dallas.

Au premier degré, l’intrigue raconte comment un professeur d’anglais, Jake Epping, est convaincu par le proprio mourant du snack du coin d’utiliser un portail temporel à l’arrière de son troquet afin d’empêcher l’assassinat de Kennedy et de construire un monde meilleur. À chaque fois que le portail est emprunté, un reset s’effectue et la trame temporelle originelle est remise à zéro, donnant une nouvelle chance au héros. Et ce dernier en aura bien besoin pour rejoindre Dallas, le Temps n’ayant absolument pas envie de voir les événements être modifiés, les causes et les effets n’auront de cesse de mettre des bâtons dans les roues de Jake.

Il s’agit surtout d’un prétexte fantastique, le roman ne se dirige pas du tout vers la science-fiction. Point de paradoxes temporels, il s’agit surtout de laisser la place à la trame secondaire et essentielle de l’histoire d’amour entre Jake et Sadie, une bibliothécaire croisée alors qu’il attend que les années passent dans une petite ville non loin de Dallas. Le roman tourne essentiellement autour de ces deux-là. Euphorique, mélancolique, tragique, leur histoire prend le pas sur l’Histoire…

Je me suis beaucoup identifié au couple, ça a sûrement joué, donc j’en profite pour faire une dédicace à ma Sadie à moi, ma grande, belle et maladroite moitié qui supporte mes lubies et le temps passé sur lagardedenuit.com ! ♥♥♥

O’Cahan : Notre-Dame de Paris de Victor Hugo

Couverture de Notre-Dame de Paris (Editions "Le livre de poche")

Couverture de Notre-Dame de Paris (Editions « Le livre de poche »)

Difficile difficile de résumer en un paragraphe à peine pourquoi vous devriez (re)lire Notre-Dame de Paris. C’est un roman cathédrale, un roman qui existe par lui seul. Dès les premières pages, nous sommes plongés dans une reconstitution d’un Paris médiéval mythifié qui nous livre multitudes de lieux, de personnages, de mots, de langues qui nous laissent ébahis (on se raccroche d’ailleurs désespérément aux notes de bas de page pour comprendre des références qui nous sont maintenant bien lointaines). Notre-Dame, c’est un roman qui vit de lui-même, ses personnages, des êtres dont l’existence semble véritablement réelle sous nos yeux. Eh oui, c’est bien l’archidiacre Claude Frollo qui a gravé ce mot dans un coin de la cathédrale. Notre-Dame, c’est un roman rempli d’histoire, de la petite à la grande, d’aventures, d’humour et bien sûr d’amour.

Si vous ne l’avez pas encore lu, détachez vous de la niaise version de Disney (Le bossu de Notre-Dame). Notre-Dame de Paris n’est pas un roman d’amours niais. Ce sont au contraire des amours tragiques. Je ne spoile pas mais rip ma vie à la fin. L’amour est immanquablement tragique, entre la belle et joyeuse Esmeralda amoureuse du beau mais manipulateur Phoebus, entre toujours la belle Esmeralda et le gentil mais laid Quasimodo amoureux de sa belle et tendre cathédrale, et enfin entre Esmeralda et le sombre Frollo dont les déclarations d’amour sont un peu beaucoup creepy :

Oh ! dit le prêtre, jeune fille, aie pitié de moi ! Tu te crois malheureuse, hélas ! Hélas ! Tu ne sais pas ce que c’est que le malheur ! Oh ! aimer une femme ! être prêtre ! être haï ! L’aimer de toutes les fureurs de son âme, sentir qu’on donnerait pour le moindre de ses sourires son sang, ses entrailles, sa renommée, son salut, l’immortalité et l’éternité, cette vie et l’autre ; regretter de ne pas être roi, génie, empereur, archange, dieu, pour lui mettre un plus grand esclave sous les pieds ; l’étreindre nuit et jour de ses rêves et de ses pensées ; et la voir amoureuse d’une livrée de soldat ! et n’avoir à lui offrir qu’une sale soutane de prêtre dont elle aura peur et dégoût ! Être présent, avec sa jalousie et sa rage, tandis qu’elle prodigue à un misérable fanfaron imbécile des trésors d’amour et de beauté ! Voir ce corps dont la forme vous brûle, ce sein qui a tant de douceur, cette chair palpiter et rougir sous les baisers d’un autre ! Ô ciel ! aimer son pied, son bras, son épaule, songer à ses veines bleues, à sa peau brune, jusqu’à s’en tordre des nuits entières sur le pavé de sa cellule, et voir toutes les caresses qu’on a rêvées pour elle aboutir à la torture ! N’avoir réussi qu’à la coucher sur le lit de cuir ! Oh ! Ce sont là les véritables tenailles de l’enfer ! Oh ! Bienheureux celui qu’on scie entre deux planches et qu’on écartèle à quatre chevaux ! – Sais-tu ce que c’est que ce supplice que vous font subir, durant les longues nuits, vos artères qui bouillonnent, votre cœur qui crève, votre tête qui rompt, vos dents qui mordent vos mains ; tourmenteurs acharnés qui vous retournent sans relâche, comme sur un gril ardent, sur une pensée d’amour, de jalousie et de désespoir ! Jeune fille, grâce ! trêve un moment ! un peu de cendre sur cette braise ! Essuie, je t’en conjure, la sueur qui ruisselle à grosses gouttes de mon front ! Enfant ! Torture-moi d’une main mais caresse moi de l’autre ! Aie pitié, jeune fille ! aie pitié de moi !

De fait, l’amour est toujours à sens unique : Frollo n’est pas aimé d’Esmeralda. Et celle-ci n’est pas aimée par Phoebus. Seule demeure l’innocence de Quasimodo devant une beauté qui le laisse sans voix et qu’il n’essaye pas de conquérir. L’amour est tragique, dans Notre-Dame de Paris. Mais l’amour survit à la mort. Et c’est ça qui est beau p’tain ! [insérer le dernier paragraphe du livre]

Voilà j’espère que ça vous aura pas fait fuir ! Car malgré l’ancienneté du roman et son aspect massif, ses thèmes nous paraissent toujours prégnants et la langue d’Hugo est vraiment agréable à lire et d’une modernité éclairante, et de fait, je l’ai lu en 3-4 jours seulement, si happée par cet incroyable roman. A lire et relire.

DNDM : Le Roman Inachevé d’Aragon

Couverture du roman inachevé (Edition Gallimard)

Couverture du roman inachevé (Edition Gallimard)

Qui dit lecture et Amour dit poésie. Et pour de la poésie qui ne soit ni datée, ni en vieux françois, ni romanticoplatonique et déconnectée du réel à en bouffer des roses, tentez Aragon. Le Roman Inachevé, par exemple, mais d’autres ouvrages seraient tout aussi – plus? – pertinents ici.

Aragon (1897 – 1982), c’est de la poésie suffisamment proche pour qu’on s’y raccroche, suffisamment audacieuse pour qu’on s’y perde. C’est la figure de l’intellectuel engagé français, mais c’est aussi l’éternel amoureux d’Elsa, et comme c’est Février of l’Amour, parlons d’eux. Elsa, c’est Elsa Triolet, autre figure littéraire, autre résistante. Eux et tout ça, en quelques vers :

Quand ce fut une chose acquise
Et qu’il devint bien évident
Qu’ils allaient ouvrir la valise
Et voir ce qui était dedans

Il t’a suffi pour tout me dire
Ce qu’on ne s’était jamais dit
Ce qu’on ne rêve pas d’écrire
Ce que le cœur en vain mendie

Tous les mots qui jamais ne viennent
Les mots qu’on remet à demain
De serrer ma main dans la tienne
Longuement simplement ma main

O mois d’août quarante-quatre
Maintenant maintenant il peut
Ce vieux cœur s’arrêter de battre
Je sais ce que c’est qu’un ciel bleu

Peut-être que d’autres ouvrages seraient plus indiqués. Le Fou d’Elsa, par exemple, dans lequel on retrouve « Aimer à perdre la raison », adapté en chanson par Jean Ferrat. Tout n’est pas qu’amour dans le Roman Inachevé, loin de là, mais l’Amour ne se détache pas de la vie qui l’entoure. Tout n’est pas cohérent ici, mais l’Amour non plus, et l’auteur pas mieux. Donc on picorera au hasard des pages, parce que c’est comme ça que la poésie se lit le mieux.

Et au hasard, on tombera sur L’Amour qui n’est pas un mot :

Mon Dieu jusqu’au dernier moment
Avec ce cœur débile et blême
Quand on est l’ombre de soi-même
Comment se pourrait-il comment
Comment se pourrait-il qu’on aime
Ou comment nommer ce tourment

Suffit-il donc que tu paraisses
De l’air que te fait rattachant
Tes cheveux ce geste touchant
Que je renaisse et reconnaisse
Un monde habité par le chant
Elsa mon amour ma jeunesse

O forte et douce comme un vin
Pareille au soleil des fenêtres
Tu me rends la caresse d’être
Tu me rends la soif et la faim
De vivre encore et de connaître
Notre histoire jusqu’à la fin

C’est miracle que d’être ensemble
Que la lumière sur ta joue
Qu’autour de toi le vent se joue
Toujours si je te vois je tremble
Comme à son premier rendez-vous
Un jeune homme qui me ressemble

M’habituer m’habituer
Si je ne le puis qu’on m’en blâme
Peut-on s’habituer aux flammes
Elles vous ont avant tué
Ah crevez-moi les yeux de l’âme
S’ils s’habituaient aux nuées

Pour la première fois ta bouche
Pour la première fois ta voix
D’une aile à la cime des bois
L’arbre frémit jusqu’à la souche
C’est toujours la première fois
Quand ta robe en passant me touche

Prends ce bruit lourd et palpitant
Jette-z-en la moitié véreuse
Tu peux mordre la part heureuse
Trente ans perdus et puis trente ans
Au moins que ta morsure creuse
C’est ma vie et je te la tends

Ma vie en vérité commence
Le jour que je t’ai rencontrée
Toi dont les bras ont su barrer
Sa route atroce à ma démence
Et qui m’as montré la contrée
Que la bonté seule ensemence

Tu vins au cœur du désarroi
Pour chasser les mauvaises fièvres
Et j’ai flambée comme un genièvre
A la Noël entre tes doigts
Je suis né vraiment de ta lèvre
Ma vie est à partir de toi

Conclusion :

Nous espérons que notre sélection vous a encore une fois plu 🙂 ! N’hésitez pas à commenter nos reco’ et à vous aussi donner votre avis sur les livres proposés :).

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Compte collectif de La Garde de Nuit.

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