ACOK 46 – Catelyn VI

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  • Ce sujet contient 5 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Liloo75, le il y a 2 années et 7 mois.
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    Hizieł
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    ACOK 46 – Catelyn VI
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 45, Tyrion X ACOK 47, Bran VI

    Bienvenue pour ce nouveau chapitre de Catelyn, qui introduit L’Invincible Forteresse dans le découpage français de Pygmalion.

    Dans son chapitre précédent, Catelyn était revenue à Vivesaigues après une traversée miraculeuse d’un Conflans toujours à feu et à sang (pour changer). A son arrivée, elle avait appris les exploits de Robb dans l’Ouest (notamment sa victoire de Croixboeuf) et convaincu Brienne de rester à ses côtés plutôt que d’assouvir ses désirs de vengeance vis-à-vis de Stannis. De son frère Edmure, elle avait appris le retour de ser Cleos Frey avec de nouvelles conditions de paix, la tentative avortée d’évasion de Jaime Lannister et le nouveau plan de bataille des seigneurs riverains pour barrer la route à l’armée Lannister se dirigeant vers l’ouest. Malgré ses doutes quant à ce plan (qu’elle exprime à son frère), elle ne s’entête pas et son chapitre s’achève par un retour à la Famille, avec une visite au chevet de son père Lord Hoster et les retrouvailles avec les os de son cher Ned, restitués par les Lannister. 

    Si j’ai choisi de rappeler les grandes lignes de ce dernier chapitre (outre pour se rafraîchir la mémoire, ce qui est toujours utile), c’est que le présent chapitre qui nous intéresse aujourd’hui se situe dans la droite lignée du précédent, en reprenant et poursuivant presque exactement les mêmes thèmes : la réalisation des plans de bataille d’Edmure, l’approfondissement de la relation Catelyn/Brienne, la confrontation avec ser Cleos Frey et enfin son rapport avec la famille.

     

    Un chapitre au gré / aux gués des batailles

    Le fil rouge principal de ce chapitre c’est bien sûr les batailles des gués de la Ruffurque, auxquelles nous assistons en partie à travers les yeux de Catelyn, et en partie par des rapports post-bataille (qui mettent plus ou moins de temps à lui arriver) : donc à distance, mais une distance qui évolue tout au long du chapitre. 

    Le chapitre s’ouvre avec le départ en grande pompe d’Edmure et de son armée, traversant les portes de Vivesaigues, notamment sous le regard de Catelyn et Brienne, dans une théâtralité qui fait son petit effet. Au signal de la main d’Edmure, seigneurial dans son armure étincelante, trompettes et tambours s’éveillent et le cortège s’active “lances au clair et bannières déployées”. Le dialogue avec Catelyn frise quant à lui la caricature :

    “ – En lui annonçant mon départ, dis-lui qu’il s’enorgueillira de m’avoir pour fils

    – Père a toujours été fier de toi, Edmure. Et il t’aime passionnément. Sache-le.

    – J’entends fournir à son affection des motifs supérieurs à ceux de la simple naissance”

    L’éclat et la superbe de ce départ sont cependant immédiatement balayés par les réflexions sombres de Catelyn, cet “ost formidable de doutes et de peurs”. C’est la première manifestation dans ce chapitre de ce mélange d’amertume et d’appréhension qu’elle dévoile, qui contraste souvent fortement avec les réactions des autres personnages autour d’elle. Ce n’est pas forcément un trait nouveau, nous avions déjà eu l’occasion de le remarquer lors de ses précédents chapitres, par exemple lorsqu’elle avait appris la victoire de Robb à Croixboeuf : 

    Ser Wendel Manderly lâcha un ouah ! de plaisir, mais Catelyn se contenta d’un hochement muet. Les épreuves du lendemain la tourmentaient plus que les triomphes de la veille ne la rassuraient”.

    Cependant dans notre chapitre du jour, la fréquence de cette situation semble s’accentuer et nous relecteurs savons que le cours des événements futurs ne feront rien pour infléchir cette évolution. 

     

    Pour en revenir au départ d’Edmure et de son armée, son sentiment de doute est compréhensible puisqu’elle désapprouvait déjà initialement le plan de son frère, consistant à ralentir le retour de Tywin vers l’ouest en lui faisant face sur les gués de la Ruffurque, pendant que Roose Bolton reprend Harrenhal : forçant ainsi Tywin à tenter par tous les moyens de traverser la Ruffurque ou à prendre le risque de voir sa retraite coupée. Si le plan d’Edmure est plutôt convaincant (même Bracken et Nerbosc l’approuvent de concorde, c’est dire), tout en respectant semble-t-il ce que Robb lui a demandé Sa Majesté a chargé Edmure de tenir la place ainsi que d’assurer ses arrières (Catelyn V), nous apprendrons bien plus tard que ce n’était pas ce qu’attendait Robb (qui escomptait bloquer Tywin entre son armée et Vivesaigues, plutôt qu’entre Vivesaigues et Harrenhal), d’autant plus que Tywin n’a finalement pas eu de mal à se dégager de cette « tenaille ». 

    Mais, outre l’aspect stratégique, Catelyn voit surtout qu’avec le départ d’Edmure et des seigneurs riverains, ne reste à Vivesaigues pour “défendre un château bondé de marmaille et de bonnes femmes” qu’une très maigre garnison dont la description “composée de blessés, de vétérans, de malades, d’une poignée d’écuyers et de petits rustres encore effarés de leur puberté et sans expérience des armes” m’a fait penser à une version encore plus famélique de feu l’armée de ser Stafford Lannister (décrite par Brynden dans le premier chapitre de Catelyn dans ACoK : un ramassis de reîtres, de francs-coureurs et de bleus recrutés dans les gargotes de Port-Lannis) – la garnison de Vivesaigues ayant cependant (au moins) des remparts, de pierre et d’eau, pour la protéger.

     

    Comme Tyrion au chapitre précédent, nous retrouvons ensuite Catelyn dans le septuaire, s’adressant comme lui au Guerrier, mais pour Edmure et Robb (en lieu et place de Jaime). La comparaison s’arrête ici, puisque là où Tyrion et Lancel étaient seuls et dans l’obscurité dans le septuaire de la capitale Tous seuls qu’ils étaient, à genoux dans le noir silence du septuaire, Catelyn souligne quant à elle que le septuaire est comble et décrit un lieu alliant lumière(s) et couleurs :  “chatoyant d’irisations” ; avec des effigies en “marbre polychrome” et l’arrivée d’un “septon muni du cristal”.

    Comme pour maintenir ce lien entre les deux chapitres, Catelyn a ensuite aussi le droit à son chanteur, Rymond le Rimeur, arrivé récemment à Vivesaigues, chantant la Geste de Lord Deremond à la Prairie Sanglante, devant les petites gens du Conflans réfugiés à Vivesaigues.  

     

    Plus loin dans le chapitre, les deux premières batailles des gués de la Ruffurque s’enclenchent à quelques heures d’intervalles, auxquelles Catelyn assiste directement (ayant demandé qu’on la réveille en cas de nouvelle attaque survenant pendant la nuit). Je ne vais pas les traiter en détail, mais souhaitais pour autant attirer l’attention sur certains aspects de la description qu’en fait Catelyn, qui les observe à distance, depuis les créneaux en compagnie de ser Desmond. 

    Déjà, aux prémices de la première bataille, on retrouve l’armée riveraine exactement comme on l’avait laissée quelques lignes plus tôt : on retrouve donc aussi bien les sonneries des trompettes, que l’éclat des armures, ou les “bannières déployées et le fer des lances ébloui de soleil”.

    Ensuite la description que fait Catelyn des combats alterne entre désignations des masses se faisant face : “colonne d’hommes revêtus d’armure” ; “poignée d’éclaireurs” ; “les archers Mallister” et des situations individuelles, uniques, décrites avec une grande précision par Catelyn (malgré la distance) : une bannière disparut soudain, comme fauchée avec son porteur ; le premier cadavre” ; “un homme barbelé de dards dansait, virevoltait, finit par s’effondrer”. 

    Enfin, cette description laisse transparaître la similitude des deux batailles auxquelles assiste Catelyn : ce sont des batailles courtes entre forces Mallister et Brax, avec une issue très clairement en faveur des défenseurs, mais appelées à se répéter, à l’image du soldat Lannister tombé au combat, puis invariablement charrié par les flots sous les murs de Vivesaigues, décrite dans chacune des deux batailles.

    Les batailles suivantes se déroulent plus loin de Vivesaigues, sans que Catelyn n’y assiste, avec des tactiques différentes mais la même issue. Au château, l’ambiance est au beau fixe, notamment grâce à Rymond qui leur fait profiter de sa nouvelle composition en l’honneur de la victoire de Robb à Croixboeuf (qu’on nous avait teasée lors du précédent chapitre de Catelyn).

     

    Enfin, la victoire totale des riverains est consacrée quelques jours plus tard, lorsque Catelyn apprend par une lettre d’Edmure que toutes les tentatives Lannister de traverser les gués se sont soldées par des échecs, et que Gregor Clegane lui-même avait du reculer au Moulin-de-Pierre. 

    Si ces succès forcent Catelyn à revoir un peu son jugement sur Edmure et ses capacités (on se rappellera son fameux “Le Silure avait une cinquantaine de batailles à son actif, Edmure une seule, et perdue” de son dernier chapitre), là encore elle ne partage pas l’enthousiasme de ser Desmond et des petites gens réfugiés à Vivesaigues ; à l’inverse la peur continue de l’étreindre, à l’image de sa dernière pensée du chapitre : “Nous serions en train de gagner … Mais d’où vient, alors, que j’ai tellement peur, tellement ?”. 

     

    Si les batailles des gués de la Ruffurque constituent le fil rouge principal de ce chapitre, de nombreux autres éléments constitutifs de la trame de Catelyn dans ASOIAF jalonnent ce chapitre, avec en toile de fond la devise Tully : Famille, Devoir, Honneur. Ces 3 piliers, bien qu’interconnectés, ne sont toutefois pas sur un pied d’égalité dans ce chapitre : Devoir et Honneur transparaissent en effet, mais c’est bien le pilier Famille qui semble central, revenant invariablement à l’esprit de Catelyn.

     

    Devoir

    La notion de devoir, tout d’abord, est omniprésente et explicite dans les interactions entre Catelyn et Brienne, qui ponctuent ce chapitre. Suite au serment d’allégeance de Brienne au chapitre précédent, qui venait sceller leur destin commun après ce qu’elles avaient vécu près d’Accalmie, on assiste dans ce chapitre à l’approfondissement de leur relation. 

    Déjà, leur intelligence et leur perspicacité respectives se complètent harmonieusement dans leurs dialogues, que ce soit lorsqu’elles échangent sur la stratégie de Tywin dans les batailles des gués ou sur les raisons de l’acharnement de Stannis à mettre la main sur Edric Storm. 

    Ensemble, elles partagent également leur sentiment de marginalité, celui de ne pas être là où elles devraient : à l’ost formidable de doutes et de peurs de Catelyn répond immédiatement la détresse de Brienne, enfermée dans Vivesaigues, comme dans les carcans de la société ouestrienne. Toutes deux élevées pour être des dames, leur situation actuelle n’y ressemble guère : lorsque Catelyn lui fait confectionner des atours aussi séants à son sexe qu’à sa naissance, Brienne leur préfère la maille et le cuir bouilli ; et pour une Catelyn élevée dans l’idée qu’elle serait protégée par les hommes de sa maison, elle ne peut que constater âprement qu’elle est désormais réduite à elle-même sans les hommes qui l’avaient vu grandir et qui caractérisaient le Vivesaigues de son enfance “Osmynd, Père, Oncle Brynden, le vieux mestre Kyn”, mais également sans Brandon et Ned Stark, ses deux promis dont le destin l’a privé. 

    Si c’est le devoir qui les fait rester là où elles sont, les doutes et le dénuement continuent d’habiter Catelyn et Brienne, mais elles savent désormais qu’elles peuvent compter l’une sur l’autre. Elles se confient donc de plus en plus, comme l’illustre l’anecdote de Brienne sur son enfance à La Vesprée. 

     

    Au fil des chapitres, Brienne et Catelyn se rapprochent et se font de plus en plus confiance, et cela semble également passer par une acceptation de leur ressemblance sur plusieurs points. Lors du précédent chapitre, Brienne reconnaissait en Catelyn une espèce de bravoure féminine quelque peu en miroir de sa propre bravoure au combat. Pour autant, elle mettait dos à dos la maternité (que Catelyn évoquait pour son cas personnel) et le combat, auquel elle se destinait quant à elle : “Je ne suis pas faite pour la maternité. Il me faut me battre” ; semblant donc se différencier par là de Catelyn. Mais à l’inverse dans ce chapitre, quand Catelyn évoque le risque de mort qui est indissociable des batailles, Brienne le compare cette fois au risque pour les mères dans l’enfantement : preuve que maternité et bataille(s) (et donc en un sens Catelyn et Brienne) ne sont finalement pas si différentes – même si comme elles le soulignent, aucun rhapsode n’a jamais composé de geste pour les dames mortes en couches, à l’inverse des chevaliers morts au combat. 

    Pourtant, si elles tendent à converger, nous pouvons observer à travers le point de vue de Catelyn qu’une sorte de barrière continue d’exister entre les deux : dans les pensées de Catelyn et de manière consciente déjà : Son cas personnel, Brienne le vivait en homme // autrement plus raboteuse  et difficile à définir se révélait la route, lorsqu’on était femme, lorsqu’on était mère” mais aussi dans la manière dont elle continue, plus inconsciemment sans doute, d’appesantir son regard sur l’aspect physique de Brienne, comme si elle ne s’était toujours pas habituée à son apparence : “voûtée de toute sa carrure et ses gros bras croisés sur la poitrine ; ses épaules se tassèrent ; cet épouvantail dégingandé de fille sortit à pas démesurés” 

     

    Honneur

    La notion d’Honneur, plus discrète dans se chapitre, se retrouve en filigrane dans le départ d’Edmure qui souhaite s’illustrer au combat pour faire honneur à son nom aux yeux de son père (et de ses pairs sans doute également). Elle transparaît également quand Catelyn s’interroge sur les bâtards, comparant les situations de Jon Snow, Edric Storm et Ramsay Snow, mais surtout les attitudes différenciées de leur paternel et/ou protecteur. C’est enfin également par cet impératif d’honneur (“sur ma foi de chevalier” ; “aucun petit-fils de Walder Frey ne s’abaisserait, je le sais, à se parjurer”) que débute le dialogue entre Catelyn et ser Cleos, sur lequel j’ai choisi de revenir quelques instants. 

    Là encore, Catelyn brille par sa sagacité et son habileté : quelques heures avant d’aller le voir, elle demande qu’on lui porte du vin (avec l’espoir qu’il s’enivre), et plus tard on voit que d’une part ça a fonctionné à merveille, et d’autre part que ça lui facilite effectivement grandement la tâche : “Il cherche à me mystifier, mais le vin lui brouille la cervelle”. Ensuite, son “Tiens-donc” immédiat à l’annonce de ser Cleos que Cersei était indisposée semble montrer qu’elle a bien compris que Tyrion ne devait pas y être étranger ; confirmé par son éclat “Il en a menti !”. 

     

    Sinon, comme à chacune de ses apparitions dans ACoK, j’ai apprécié les fluctuations entre les identités Frey et Lannister de ser Cleos. Là où Robb et Edmure précédemment le voyaient alternativement comme Frey-Lannister ou un Lannister tout court (Il est demi-Lannister, demi-Frey et menteur intégral, dixit Edmure), Catelyn, comme dans son premier chapitre d’ACoK, le considère uniquement Frey (dans ses paroles comme dans ses pensées). Mais, déjà, le tout premier échange entre ser Cleos et elle remet en lumière cette dualité :

    “- Le Lutin a dit qu’un Lannister devait être escorté par des Lannister

    – Aucun petit-fils de Walder Frey ne s’abaisserait à se parjurer”

    Et justement ensuite, quand elle le surprend à mentir, elle le bascule côté Lannister (donc côté ennemi) pour le menacer : en laissant vos gens se jouer de nous […] vous irez pendre au rempart en leur compagnie

    Famille

    Si, comme on l’a vu, le devoir et l’honneur transparaissent dans ce chapitre, c’est vraiment la Famille qui constitue le 2e véritable fil rouge de ce chapitre.

    Si Edmure et Hoster Tully sont les seuls membres de sa famille que Catelyn rencontre physiquement lors de ce chapitre (au départ du premier, et au chevet du second, notamment quand arrive la lettre d’Edmure), ses pensées toutes entières sont cependant dirigées vers ses enfants

    Dans son précédent chapitre, elle disait à Brienne n’être qu’une mère inquiète pour ses enfants, prête à tout, coûte que coûte, pour les préserver, ce qu’elle reconfirme ici, avouant son désir le plus profond Que ne puis-je être cinq moi-même, une pour chacun de mes enfants, je pourrais dès lors les sauvegarder. Mais outre ses paroles, ce qui nous prouve sa sincérité pleine et entière (si on en doutait), c’est la récurrence avec laquelle elle pense à ses enfants tout au long du chapitre, en lien avec chacun des sujets dont elle s’occupe. 

    Elle pense tout d’abord bien sûr à Robb : d’abord devant le Guerrier au septuaire puis quand mestre Vyman apporte une lettre, elle se dit qu’elle provient peut-être de son fils aîné, mais il s’agit de la lettre d’Accalmie (dont elle demande ensuite que Robb en soit informé). J’ajouterais qu’elle pensait aussi initialement que la lettre pouvait venir de ser Rodrik, peut-être pour avoir des nouvelles de Bran et Rickon (puisqu’elle sait déjà que ser Rodrik s’est débarrassé de Ramsay [si seulement]).

    Quelques instants plus tard, quand Brienne et elle comprennent qu’Edric est important pour Stannis du fait de sa ressemblance avec Robert, ses pensées dérivent immédiatement vers ses enfants “plus Tully que Stark sauf Arya (et Jon mais il compte pas). Puis de Jon sa pensée dérive vers le sujet des bâtards. 

    Plus tard, lorsqu’elle va voir ser Cleos, le sujet de ses filles à Port-Réal est logiquement évoqué puisque leur sort fait partie des négociations de paix. Comme évoqué plus haut, elle menace ser Cleos quand elle sent qu’il ne dit pas la vérité sur le fait d’avoir vu ses filles, pour finalement apprendre qu’il n’a pas aperçu Arya. Elle envisage le fait qu’elle ait pû être tuée mais rejette cette idée presque immédiatement. 

    Juste après, le sujet a dérivé sur Tyrion, mais dès qu’elle regarde ses mains meurtries, elle repense à la tentative d’assassinat de Bran.

    Et enfin, quand Brienne lui parle de toutes les chansons apprises dans son enfance à La Vesprée, Catelyn repense immédiatement à Sansa, à qui elle avait promis monts et merveilles à Port-Réal : 

    “Et je lui ai dit, moi, qu’elle en trouverait à la Cour du Roi [des rhapsodes]. Et je lui ai dit qu’elle y entendrait toutes sortes de musiques, je lui ai dit que son père engagerait un maître pour lui enseigner le jeu de la harpe”

     

    Je trouve que l’on ressent véritablement dans le chapitre ce désir ardent qu’a Catelyn de pouvoir être aux côtés de ses enfants, alors que le devoir et la situation l’en empêche, ce qui l’oblige à ne les accompagner qu’en pensées et à distance. Cette épreuve lui est déjà douloureuse, ce qui explique aussi en partie ce mélange de doute et de peur, évoqué en introduction et qui traverse ce chapitre (et son arc de manière générale), et nous savons malheureusement que ça ne va pas aller en s’améliorant. 

    Dans ce chapitre, je vois un peu Catelyn en Cassandre : une Catelyn qui certes ne voit pas l’avenir, mais, qui, par ses appréhensions, ne peut qu’attendre et craindre que ses peurs ne se réalisent, sans être en mesure de bousculer le cours du destin, qui, dès son prochain chapitre, commencera déjà à s’obscurcir.

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #159781
    R.Graymarch
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    On nous prépare à l’idée que Catelyn va libérer Jaime^^

    Je n’ai pas trouvé de la caricature dans le départ d’Edmure. Depuis toujours, on le déconsidère donc je peux concevoir qu’il veuille redorer son blason. En revanche, je ne pense pas Catelyn tout à fait sincère quand elle dit

    “He was always proud of you, Edmure. And he loves you fiercely. Believe that.”

    Mais j’imagine que c’était son devoir de dire ça à son frère.

    On apprend plus tard que Catelyn a tenté d’habiller Brienne en femme mais que cette dernière a refusé. Cela entre dans le long épisode de « la place de la femme » (et le côté ultra conservateur de Catelyn), on y reviendra.

    Toujours corsetée par son éducation (plus que Brienne), Catelyn, dans un discours intérieur, nous parle de tout ce qu’elle a fait par devoir. Cela va depuis ses deux frères aînés morts pendant l’enfance jusqu’à Brandon puis Ned.

    Allez, un peu de serpents qui sifflent

    Her steps took her to the sept, a seven-sided sandstone temple set amidst her mother’s gardens and filled with rainbow light.

    Vous avez noté que « sandstone » ça combine deux noms de bâtardise ? 🙂

    Catelyn prie le Guerrier pour Edmure et Robb. Puis ronchonne que les nouveaux, ils sont pas aussi bien qu’avant et que tout part à vau l’eau ma bonne dame (j’exagère à peine). J’imagine qu’elle regrette le passé mais je me demande à quel moment il était vraiment radieux.

    Heureusement après on a une chanson du barde et en réaction, des pensées sur les chevaliers de l’été. Du coup, elle en parle avec Brienne, qui, elle, veut du fight

    “Fighting is better than this waiting,” Brienne said. “You don’t feel so helpless when you fight. You have a sword and a horse, sometimes an axe. When you’re armored it’s hard for anyone to hurt you.”

    “Knights die in battle,” Catelyn reminded her.

    Brienne looked at her with those blue and beautiful eyes. “As ladies die in childbed. No one sings songs about them.

    Catelyn répond sur le rôle de la femme, tout ça. Tradi, on vous dit.

    Suite à une discussion sur Penrose et donc sur Edric Storm, on parle de bâtard. Les pensées de Catelyn divaguent sur la mère de Jon Snow

    “Those who favor Stannis will call it proof. Those who support Joffrey will say it means nothing.” Her own children had more Tully about them than Stark. Arya was the only one to show much of Ned in her features. And Jon Snow, but he was never mine. She found herself thinking of Jon’s mother, that shadowy secret love her husband would never speak of. Does she grieve for Ned as I do? Or did she hate him for leaving her bed for mine? Does she pray for her son as I have prayed for mine?

    They were uncomfortable thoughts, and futile. If Jon had been born of Ashara Dayne of Starfall, as some whispered, the lady was long dead; if not, Catelyn had no clue who or where his mother might be. And it made no matter. Ned was gone now, and his loves and his secrets had all died with him.

    Puis, on a des nouvelles du Nord et on reparle un peu de Ramsay Snow. Ouf, Roose est du côté des gentils 😀

    “Tainted blood is ever treacherous, and Ramsay’s nature was sly, greedy, and cruel. I count myself well rid of him. The trueborn sons my young wife has promised me would never have been safe while he lived.”

    Sauf que là on apprend qu’Arya est sûrement en danger !!!

    “A strong castle, and well garrisoned, but His Grace shall have it, if I must kill every living soul within to make it so.”

    Avec les escarmouches des Brax, on en apprend un peu plus sur eux aussi

    Brax had come to Riverrun once when she was a girl, to propose wedding one of his sons to her or Lysa. She wondered whether it was this same son out there now, leading the attack.

     Catelyn voit en effet toute cette mini bataille, puis on parle stratégie. Catelyn n’est pas très sereine avec Tywin dans les environs

    “That was the brush of Lord Tywin’s fingertip, my lady,” the girl said. “He is probing, feeling for a weak point, an undefended crossing. If he does not find one, he will curl all his fingers into a fist and try and make one.” Brienne hunched her shoulders. “That’s what I’d do. Were I him.” Her hand went to the hilt of her sword and gave it a little pat, as if to make certain it was still there.

    And may the gods help us then, Catelyn thought. Yet there was nothing she could do for it.

    On a une autre bataille pendant la nuit et Catelyn se dit qu’Edmure a peut être eu raison.. Il lui en faut beaucoup pour estimer son petit frère, non ?

    Après, elle utilise le même stratagème que Tyrion (et tant d’autres) : faire boire Cleos pour qu’il parle plus

    Qui a rigolé au « You know nothing » ? 😀 Cela dit, le pauvre Cleos n’en sait pas beaucoup. Et tout le monde le traite comme de la merde (noble, mais de la merde quand même)

    Elle rejoint Brienne pour parler chansons et on apprend que des gens venaient d’au delà du Détroit pour chanter à la Vesprée. C’est pas très loin, cela dit. A Winterfell, c’est très différent. Mais Catelyn se rappelle qu’elle avait promis que Sansa aurait des balladins à la cour (ouch)

    Puis, plus tard, on apprend les victoires d’Edmure, ainsi que le destin des forces d’Harrenhal qu’on a vu partir. Mais Catelyn a toujours un mauvais pressentiment. Rien de neuf, mais c’est pas prêt de s’arrêter.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #159792
    Liloo75
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    Merci Hiziel pour cette présentation très complète du chapitre de Catelyn.

    J’avais relevé quelques éléments, notamment quand Catelyn évoque son devoir, toujours accompli. Catelyn s’est conformée à ce qui était attendu d’elle sans protester. Elle pense à Brandon, l’époux que lui avait choisi son père. Il a eu le droit de porter ses couleurs, alors que Petyr Baelish, qui s’est battu pour elle, n’a pu bénéficier de rien, même pas d’un simple adieu. Je suis toujours étonnée de constater que Catelyn a de l’affection pour lui. Maintenant encore. Si elle savait…

    Quand elle évoque Ned et la femme qu’il a aimée (la fable que Ned lui a contée pour protéger son neveu), elle parle du don de sa virginité et du fait qu’elle a dû le laisser partir, « rejoindre et sa guerre et son roi et la femme qui portait déjà son bâtard. »

    En relisant cette dernière phrase, j’ai le sentiment que Jon Snow serait plus âgé que Robb. Puisque Ned est parti guerroyer avec Robert juste après sa nuit de noce. Si la femme « aimée » était déjà enceinte, cela implique que Jon Snow serait l’aîné.

    Ce qui en réalité n’a pas de sens puisque Jon n’est pas le frère de Robb.

    J’avais oublié le passage où Roose Bolton est si lucide sur Ramsay. Il sait déjà que lui vivant, ses enfants à naître avec sa nouvelle femme, Walda, seraient en danger. Il confiera bien plus tard à Theon qu’il a toujours soupçonné Ramsay d’avoir empoisonné son fils aîné, Domeric.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #159835
    Aurore
    • Fléau des Autres
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    Quand elle évoque Ned et la femme qu’il a aimée (la fable que Ned lui a contée pour protéger son neveu), elle parle du don de sa virginité et du fait qu’elle a dû le laisser partir, « rejoindre et sa guerre et son roi et la femme qui portait déjà son bâtard. » En relisant cette dernière phrase, j’ai le sentiment que Jon Snow serait plus âgé que Robb. Puisque Ned est parti guerroyer avec Robert juste après sa nuit de noce. Si la femme « aimée » était déjà enceinte, cela implique que Jon Snow serait l’aîné.

    Il est tout à fait possible qu’en réalité Jon soit plus âgé que Robb et que Ned ait menti sur ce point pour éviter que quiconque ait l’idée de dire à Jon « tu es plus Stark et plus âgé que Robb, ça te donne un peu de légitimité quand même », ou plus simplement pour que les gens ne se posent pas trop de questions sur son origine. Mais l’histoire dans la tête de Catelyn est la version « Ashara » de l’origine de Jon, et c’est une version plutôt incomplète, qui lui est parvenue par des rumeurs et des racontars. Cette version est basée sur les interactions entre Ned et Ashara lors du tournoi d’Harrenhal + le fait que pendant la guerre, on n’a pas vu Ned courir la gueuse (ni à un autre moment d’ailleurs) : peu de gens connaissent la version « Wylla » et même cette grande gueule de Robert ne l’a pas répandue (surprenant quand on y pense). La rumeur s’est construite sur ce qui a été le plus vu publiquement.

    #159837
    R.Graymarch
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    On a un article qui parle de la parenté de Jon Snow qui évoque aussi la chronologie

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    #159841
    Liloo75
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    On a un article qui parle de la parenté de Jon Snow qui évoque aussi la chronologie

    Merci pour le lien Gray.

    J’avais oublié que nous sommes dans les pensées de Catelyn, et qu’elle s’imagine que sa rivale était Ashara Dayne, rencontrée par Ned à Harrenhal.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

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