AGOT 28 – Eddard VI

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    Corneille
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    AGOT 28 – Eddard VI
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 27, Jon IV AGOT 29, Catelyn V

    Ce sixième chapitre d’Eddard (Ned pour les intimes) est consacré à la poursuite de l’enquête sur la mort de Jon Arryn. S’il n’y a pas de percée décisive dans l’enquête, on y découvre au fil de l’eau de nouveaux personnages (Janos Slynt, Lady Margaery au moins par son portrait, Lord Beric, Tobho Mott, Gendry), on en apprend davantage sur Renly, sur le livre de Mestre Maellon, sur l’origine de la famille Lannister, on aperçoit au détour des rues le petit peuple de Port Réal, et on ressent fortement l’ombre d’un personnage qu’on connaissait mal, Stannis Baratheon.

    J’ai choisi de me concentrer sur trois axes qui m’ont marquée à la relecture : Le caractère d’Eddard Stark, le mystérieux Stannis Baratheon, et le petit peuple de Port Réal.

    Résumé très court

    Ned préside une réunion du conseil restreint et donne des hommes à la Garde, papote avec Jory tout en enfilant son doublet, et va faire un tour à la forge de Port Réal sur les pas de Jon Arryn.

    Eddard Stark, Main du Roi

    Le chapitre s’ouvre sur Janos Slynt présentant une requête au conseil restreint, très restreint même, puisque seuls sont présents Ned, Renly, Pycelle, Varys et Littlefinger. Ce commandant du Guet, geignard, obséquieux et pas très avenant demande au conseil la fourniture de renforts pour assurer la mission de sécurité dans la ville.

    J’ai été frappée lors de cette relecture par l’indulgence ou le laisser-faire de Ned lors de ce conseil. Il accède très, trop facilement à la demande, et même plus, puisqu’il abonde les renforts en se dépouillant de vingt de ses propres gardes. Pourquoi cette générosité qui ressemble fort à de l’imprévoyance ? Pourquoi ne pas demander davantage d’explications, de justificatifs, d’efforts à Janos ?

    A cet égard, la réaction de Renly, si hautaine et méprisante soit-elle, me paraîtrait mieux convenir à une Main du Roi.

    Lord Renly Baratheon was less sympathetic. “If you cannot keep the king’s peace, Janos, perhaps the City Watch should be commanded by someone who can.”

    Lord Renly Baratheon se montra moins compatissant : « Si vous êtes incapable de maintenir la paix du roi, Janos, il conviendrait de remettre le commandement du guet à plus compétent. »

    AGOT – Eddard VI

    J’ai l’impression que Ned ne s’intéresse pas vraiment à ce qui se passe dans le conseil. C’est pourtant son rôle de Main du Roi. Il ne sait pas dire non (à Janos) ni faire face à l’indiscipline et à la turbulence (grosses blagues d’écolier de Renly et Littlefinger). J’ai aussi remarqué que plutôt que de gérer la situation, il mettait fin abruptement à la réunion, de la même manière que lors de son premier conseil juste après son arrivée à Port Réal. Comme une fuite devant des conflits et chamailleries qu’il n’a pas envie de gérer.

    Alors peut-être est-il trop préoccupé par son enquête sur Jon Arryn pour s’intéresser à ses devoirs quotidiens. Cette attitude n’est pas conforme à l’image d’Épinal d’un seigneur honorable, franc et direct, et soucieux avant tout de son devoir, que j’avais eue lors de mes premières lectures. Et je me ravis, comme à chaque nouvelle lecture, de voir que Martin a caché tant de profondeurs dans ses personnages.

     

    Stannis Baratheon

    Ce nom n’est pas étranger au lecteur. Jaime nous a appris que Stannis était le frère de Robert, que celui-ci ne le portait pas dans son cœur, et qu’il ne semble guère populaire :

    “Robert can barely stomach his brothers. Not that I blame him. Stannis would be enough to give anyone indigestion.”  

    « Bah, Robert peut à peine gober ses véritables frères. Loin de moi, d’ailleurs, l’idée de l’en blâmer. La seule vue de Stannis donnerait une indigestion ». 

    AGOT – Bran II

    Ned montre davantage de respect pour les qualités de Stannis, qui a montré sa valeur lors du siège d’Accalmie, jusqu’à le suggérer comme gouverneur de l’Est, en remplacement de Jon Arryn.

    « …, name one of your brothers. Stannis proved himself at the siege of Storm’s End, surely.” 

    « …, nomme un de tes frères. Lord du siège d’Accalmie, Stannis a fait ses preuves. Amplement. »

    AGOT – Eddard II

    Et enfin, Varys nous apprend qu’il est absent de Port Réal, parti à Peyredragon (peut-être parce que c’est dans son rayon de 100 kilomètres et qu’il en avait un peu marre d’être confiné à Port Réal avec Pycelle, Varys et Littlefinger).

    “Lord Stannis took himself to Dragonstone not long after the king went north,” Varys said. 

    « Lord Stannis s’est embarqué pour Peyredragon peu après le départ du roi pour le nord, expliqua Varys. 

    AGOT – Eddard IV

    Ce chapitre met de la chair autour de ce squelette de personnage, en développant son caractère et en mettant en lumières ses récentes actions.

    Son côté austère voire sinistre et rabat-joie est d’abord rappelé avec une certaine méchanceté par Renly, son petit frère, qui n’en sort pas grandi à mes yeux.

    Lord Renly laughed. “We’re fortunate my brother Stannis is not with us. Remember the time he proposed to outlaw brothels? The king asked him if perhaps he’d like to outlaw eating, shitting, and breathing while he was at it. If truth be told, I ofttimes wonder how Stannis ever got that ugly daughter of his. He goes to his marriage bed like a man marching to a battlefield, with a grim look in his eyes and a determination to do his duty.”   

    Lord Renly se mit à glousser : « Heureusement que mon Stannis de frère n’est pas des nôtres ! Vous souvenez, la fois où il a proposé d’interdire les bordels ? le roi lui a demandé s’il ne souhaitait pas, tant qu’il y était, interdire de bouffer, chier, respirer ! Pour parler franc, je me demande souvent comment Stannis à jamais pu fabriquer son laideron de fille … Il doit aborder le lit conjugal de l’air lugubre du type qui marche au combat, bien résolu à remplir son devoir ». 

    AGOT – Eddard VI

    Stannis, ô sacrilège, a voulu mettre supprimer les bordels. En 1946, Marthe Richard pour avoir promu cette même mesure était jugée féministe et courageuse par certains, et ridiculisée par d’autres. Dans le monde de Westeros, on sait de quel côté penche la balance, et le pauvre Stannis en fait les frais.  Le lecteur appréciera en fonction de ses propres sensibilités.

    Cette réplique nous introduit également le personnage de Shôren.

    Même Eddard, qui apprécie son sens du devoir, trouve que Stannis est dur, sévère et sans humour.

    « Robert’s lusts were the subject of ribald drinking songs throughout the realm, but Stannis was different sort of man; a bare year younger than the king, yet utterly unlike him, stern, humorless, unforgiving, grim in his sense of duty. »

    « La lubricité de Robert, tout le royaume la chansonnait en termes paillards, mais Stannis … Stannis était d’une tout autre espèce que son aîné. Avec tout juste un an de moins, il semblait son exact contraire, austère dépourvu d’humour, inexorable, homme de devoir à vous en dégoûter. »

    AGOT – Eddard VI

    C’est aussi un chef de guerre valeureux et tenace, dont la valeur est reconnue par tous et qui ne semble pas pouvoir connaître la peur.

    « Ned found it hard to imagine what could frighten Stannis Baratheon, who had once held Storm’s End through a year of siege, surviving on rats and boot leather while the Lords Tyrell and Redwyne sat outside with their hosts, banqueting in sight of his walls. » 

    « Peur, Stannis Baratheon ? la chose semblait impensable, de la part d’un homme qui, réduit à manger des rats et du cuir de bottes tandis que Tyrell et Redwyne festoyaient à son nez et à sa barbe, avait, jadis, soutenu toute une année le siège d’Accalmie ».

    AGOT – Eddard VI

     

    Cependant, Ned se rend compte que les actions de Stannis depuis quelques mois sont en net décalage avec tout ce qu’il sait de lui.

    Pour commencer, Stannis a agi de concert avec Jon Arryn lors de l’enquête que celui-ci a mené, alors qu’ils n’étaient pas particulièrement proches. Ensuite, Stannis a poussé la bizarrerie jusqu’à se rendre dans un de ces bordels qu’il voulait interdire.

    “Where did they go on these rides?” Ned asked. “The boy says that they visited a brothel.” “A brothel?” Ned said. “The Lord of the Eyrie and Hand of the King visited a brothel with Stannis Baratheon?”

    « Et pour quelle destination ? Le garçon a dit qu’ils se rendaient dans un bordel. Un bordel ? s’étrangla Ned. Le seigneur des Eyrié, Main du Roi, se rendait dans un bordel en compagnie de Stannis Baratheon? »

    AGOT – Eddard VI

     

    C’est bien dans son enquête qu’il accompagne Arryn lors de sa visite à la forge. S’il n’a rien dit il a observé, et a contemplé Gendry, le bâtard de son frère, avec un certain dégoût (comme si ce dernier avait voulu violer sa fille).

    “Did Lord Stannis question you as well?” “The bald one? No, not him. He never said no word, just glared at me, like I was some raper who done for his daughter.”

    « Et Lord Stannis ? il t’a interrogé aussi ?

    Le chauve ? Non, pas lui. Il a pas dit un mot. Juste y me regardait d’un air furieux, comme si j’y avais violé sa fille. »

    AGOT – Eddard VI

     

    Enfin il s’absente de la cour pour une durée anormalement longue, sans donner de nouvelles à personne et ne semble pas près de revenir. Ned commence à trouver ça vraiment louche, et ça le titille tout au long du chapitre.

    Ned had not joined the laughter. “I wonder about your brother Stannis as well. I wonder when he intends to end his visit to Dragonstone and resume his seat on this council.”

    Au lieu de se joindre aux rieurs, Ned grogna : « Stannis ne m’intrigue pas moins. Quand compte-t-il donc quitter Peyredragon et reprendre enfin sa place au Conseil ? »

    Eddard VI

     

    The matter nagged at him. Why did Stannis leave? Had he played some part in Jon Arryn’s murder? Or was he afraid?

    Cent questions le tarabustaient. Pourquoi ce départ subit ? Stannis avait-il joué un rôle, et quel, dans le meurtre de Jon Arryn ? Ou bien fallait-il invoquer la peur ?

    AGOT – Eddard VI

    Toutes ces informations nous laissent penser que Stannis est un personnage majeur qui a eu connaissance de secrets importants : Ned aimerait lui poser des questions et le lecteur aussi. Pour ma part, j’avais hâte de faire sa connaissance « en vrai », c’est-à-dire de le croiser dans une scène directement relatée par un POV.

    Et finalement, si le rôle de Stannis et les méandres de l’enquête seront connues du lecteur, ses motivations réelles pour s’éloigner de Port Réal aussi longtemps ne seront jamais totalement dévoilées par l’auteur, donnant encore une fois toute liberté à l’imagination du lecteur.

    Une plongée dans Port Réal

    Sur le chemin que Ned emprunte pour se rendre chez l’armurier, on découvre un peu mieux Port Réal, cité fourmillante de vie, de bruits et de couleurs avec de ce bas peuple qui se fout de savoir qui sera roi, comme le disait ser Jorah.

    « A mummer on stilts was striding through the throngs like some great insect, with a horde of barefoot children trailing behind him, hooting. Elsewhere, two ragged boys no older than Bran were dueling with sticks, to the loud encouragement of some and the furious curses of others. An old woman ended the contest by leaning out of her window and emptying a bucket of slops on the heads of the combatants. » 

    « Avançant à longues foulées parmi la cohue titubait ici, tel un insecte dégingandé, un cabot monté sur des échasses que harcelaient de leurs huées des hordes de petits va-nu-pieds. Là, deux gosses dépenaillés pas plus hauts que Bran ferraillaient, armés de bâtons, dans un tintamarre inouï d’encouragements frénétiques et de malédictions furibondes. Une vieille termina la lutte en se penchant à sa fenêtre pour déverser un baquet d’eaux grasses sur la tête des combattants. »

    AGOT – EDDARD VI

     

    On y voit aussi ce petit peuple acclamer un chevalier qui a belle allure et la bouche pleine de belles paroles. J’avais complètement oublié cette première apparition de Lord Beric Dondarrion, flamboyant et arrogant,  qui fait mesurer à la relecture l’importance de l’évolution du personnage.

    Ces descriptions de la ville et la présentation de la situation par Janos au début du chapitre nous montrent beaucoup de violence dans cette vie citadine.

    … last night we had a drowning, a tavern riot, three knife fights, a rape, two fires, robberies beyond count, and a drunken horse race down the Street of the Sisters. The night before a woman’s head was found in the Great Sept, floating in the rainbow pool. No one seems to know how it got there or who it belongs to.”

     «   … Rien que la nuit dernière, nous avons eu une noyade, une émeute d’estaminet, trois bagarres au couteau, un viol, deux incendies, d’innombrables vols qualifiés, une course d’ivrognes à cheval jusqu’au bas de la rue des Sœurs. La nuit précédente, on avait découvert au Grand Septuaire, flottant sur l’étang de l’Arc en ciel, une tête de femme dont nul ne sait ni comment elle est arrivée là, ni à qui elle appartenait »

    AGOT – Eddard VI

     

    Apparemment les nobles personnages du conseil, Ned à leur tête, n’y accordent guère d’importance : J’y vois les prémices des explosions de la ville qui seront des moments forts des prochains livres.

    Et pour conclure

    Et finalement, que Ned a-t-il appris sur la mort de Jon Arryn : Pas grand-chose, il se retrouve avec plus de questions à la fin du chapitre qu’au début :

    • Quel intérêt a le livre de Mestre Maellon ?
    • Pourquoi le rapprochement entre Jon Arryn et Stannis Baratheon ?
    • Pourquoi Stannis est-il parti à Dragonstone ?
    • Pourquoi ne donne-t-il pas de nouvelles ?
    • Pourquoi cette visite à un des nombreux bâtards de Robert ? Et qu’allaient-ils donc faire dans cette galère ce bordel ?

     

    Et l’ultime question, par laquelle se clôt le chapitre :

    What had Jon Arryn wanted with a king’s bastard, and why was it worth his life? 

    Que diable lord Arryn comptait-il faire d’un bâtard de roi, et pourquoi cela lui avait-il coûté la vie ?

    AGOT-  EDDARD VI

     

    Ce chapitre est si riche qu’on pourrait encore y consacrer des heures. Les miennes étant comptées, je me prive à regret de vous parler de Tobho Mott, de sa richesse et de sa connaissance de l’acier valyrien, de Gendry et de son caractère, de revenir sur les intentions cachées de Renly.

    Je compte sur vous, chers frères et sœurs, pour alimenter la réflexion commune par vos idées et vos analyses.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch. Raison: Baratheon sans accent
    #134939
    Yoda Bor
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    J’aime beaucoup les scènes du Conseil. Je trouve qu’on en apprend beaucoup sur les uns et les autres et même sur ceux qui ne sont pas là, Stannis notamment qui est omniprésent dans tout le chapitre.

    Mais aussi étonnée de retrouver un chapitre de Ned si proche du précédent.

    Arys du Rouvre 💜

    #134944
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    J’ai été frappée lors de cette relecture par l’indulgence ou le laisser-faire de Ned lors de ce conseil. Il accède très, trop facilement à la demande, et même plus, puisqu’il abonde les renforts en se dépouillant de vingt de ses propres gardes. Pourquoi cette générosité qui ressemble fort à de l’imprévoyance ? Pourquoi ne pas demander davantage d’explications, de justificatifs, d’efforts à Janos ? A cet égard, la réaction de Renly, si hautaine et méprisante soit-elle, me paraîtrait mieux convenir à une Main du Roi.

    Marrant, j’ai la lecture opposée (je note qu’on arrive aussi en cours de conseil et on ne sait pas depuis combien de temps ils débattent de ce point). Renly se moque complètement de la requête (qui est peut-être orientée ou exagérée mais ne paraît pas illégitime) de Slynt en balayant le souci tout en mettant une menace à peine voilée (« contentez de vous de ce que vous avez sinon on vous vire »). Alors que Ned prend la mesure du problème et essaye de trouver une solution, en partie en balançant « l’intendance suivra » ( = Petyr, trouve le pognon, on n’est pas à ça près) mais aussi en montrant l’exemple puisqu’il fait un effort en offrant une partie de sa (maigre) garde personnelle.

    Cependant je suis d’accord avec cette impression

    J’ai l’impression que Ned ne s’intéresse pas vraiment à ce qui se passe dans le conseil. C’est pourtant son rôle de Main du Roi. Il ne sait pas dire non (à Janos) ni faire face à l’indiscipline et à la turbulence (grosses blagues d’écolier de Renly et Littlefinger). J’ai aussi remarqué que plutôt que de gérer la situation, il mettait fin abruptement à la réunion, de la même manière que lors de son premier conseil juste après son arrivée à Port Réal. Comme une fuite devant des conflits et chamailleries qu’il n’a pas envie de gérer.

    Ned n’est pas à l’aise au conseil (depuis le début) donc il fait au mieux car c’est son devoir mais surtout il fait vite car il a envie de se concentrer sur autre chose (et qu’il n’a pas confiance dans « l’aide » proposée par ses conseillers).

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    #134948
    Mélusine
    • Pas Trouillard
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    J’ai été frappée lors de cette relecture par l’indulgence ou le laisser-faire de Ned lors de ce conseil. Il accède très, trop facilement à la demande, et même plus, puisqu’il abonde les renforts en se dépouillant de vingt de ses propres gardes. Pourquoi cette générosité qui ressemble fort à de l’imprévoyance ? Pourquoi ne pas demander davantage d’explications, de justificatifs, d’efforts à Janos ?

    C’est surtout que vu l’ampleur du tournoi, il devait se doutait qu’il n’y aurait pas que des chevaliers, ce genre de manifestations attirent toute sorte de gens: tire-laine, coupe-jarret, putes à foison. La sécurité n’a pas été prise en compte. Mais vu comment il décrit la populace de Port Réal, leurs devenir, ils s’en fout tant que ça éclabousse pas les murs.

    Dites, il lui a fallu un certain temps avant de reconnaître en Gendry un bâtard de Robert? Brienne l’a pris au premier regard pour Renly, c’est que la ressemblance doit être frappante.

    Une chose qui m’a frappé, il devient paranoïaque. Il a envoyé 2 hommes avant pour vérifier le chemin et vérifier qu’on ne le suit pas, plus 2 hommes avec lui.

    Une chose intéressante, lorsqu’il lit le livre il ne regarde que la famille Lannister, il n’a pas la curiosité de regarder d’autres familles en particulier la sienne afin de vérifier si le livre est fiable.

    « Avec tout juste un an de moins, il semblait son exact contraire, austère dépourvu d’humour, inexorable, homme de devoir à vous en dégoûter.  »

    Cela semble complétement contradictoire avec ce que pense Eddard de l’honneur.

    Edit: Le cordonnier-échanson dit que: « Lord Jon allait expédier son fils à Peyredragon chez un père adoptif » Eddard ne relève pas, mais Robert lui a dit que Robert Arryn serait envoyé à Castral Roc. Le bon roi Robert ne sait plus ce qu’il dit ou alors il avait changé d’avis peu de temps avant de partir pour Winterfell.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Mélusine.
    #134953
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
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    « Avec tout juste un an de moins, il semblait son exact contraire, austère dépourvu d’humour, inexorable, homme de devoir à vous en dégoûter. »

    Cela semble complétement contradictoire avec ce que pense Eddard de l’honneur.

    Un médecin m’avait raconté que parmi ses confrères, les motivations altruistes correspondent au plaisir chez les uns et aux scrupules chez d’autres. Les premiers sont gonflés à bloc par les guérisons, les seconds ne supportent pas l’idée de laisser leurs patients souffrir. Il remarquait que cela s’appliquait pour toutes les relations, parentales, amicales, de travail… Dans un cas comme dans l’autre, le résultat pour autrui est identique vu que l’aidant a agi au mieux. La différence, c’est pour soi-même.

    Pour moi, Ned et Stannis ont la même éthique mais s’opposent sur ce point seul. Ned est un personnage pudique mais très aimant pour les critères de la saga : il aime sa famille, et non comme une entité abstraite tel Tywin Lannister ou Randyll Tarly, il aime chacun de ses enfants. Il aime son épouse, son château, son pays, sa maisonnée, il ne parvient pas à en vouloir à Robert malgré les avanies qu’il lui fait subir.

    Stannis se montre froid avec sa femme comme avec sa fille, ses relations avec ses frères sont formelles ou professionnelles, il n’a jamais paru se plaire à Peyredragon ou n’importe où ailleurs. Il veut le trône et le royaume parce que c’est sa responsabilité mais l’idée de régner ne semble lui faire aucune joie. Pour ce qu’on en sait, il n’aime rien ni personne.

    Je trouve normal que Ned soit perplexe devant ce sens du devoir très semblable au sien mais avec des manières de voir la vie très différentes. Comme illustration, regardez la considération qu’ils accordent à leurs neveux bâtards. Edric est aussi bien traité que Jon mais en privé, Stannis méprise Storm tandis qu’Eddard aime le fils de sa sœur.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    #134956
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Dites, il lui a fallu un certain temps avant de reconnaître en Gendry un bâtard de Robert? Brienne l’a pris au premier regard pour Renly, c’est que la ressemblance doit être frappante.

    A mon avis Brienne a reconnu en Gendry le sang des Baratheon à cause de sa ressemblance avec Renly, et surtour grâce à l’amour qu’elle portait à ce dernier. En voyant Gendry, elle a vu le fantôme de Renly, son roi bien-aimé.

    Quelqu’un a écrit : « on ne voit bien qu’avec le cœur ».

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #134957
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Après une mini séance au Conseil restreint (où on ne voit que la fin), on épaule Ned dans son enquête. Car le lecteur en est au même point que lui, se dit qu’il y a quelque chose de louche derrière tout ça, mais quoi exactement ? Le procédé n’est pas vraiment neuf mais il est très accrocheur. Surtout quand l’auteur ajoute des doses de mystère sur Stannis. A côté de ça, on en apprend plus sur l’univers, notamment Lann le futé, c’est très malin d’apporter des petites touches pour en savoir plus.

    Chez l’armurier, on sent qu’Eddard est malin car il sent qu’il y a un truc louche avec Gendry même s’il ne sait pas quoi. Le fait que Mott ne dise rien est un atout pour Eddard (intéressant). J’ai aussi été étonné qu’il ne reconnaisse pas Robert jeune vu qu’en effet ça devrait se voir comme le nez au milieu de la figure, sauf qu’en fait non^^ Quand Ned sort, il en sait un peu plus mais est encore dans le brouillard. Le lecteur aussi. Même si on se dit qu’il sait bien mener son enquête, le père Ned (mouarf)

    Une chose qui m’a frappé, il devient paranoïaque. Il a envoyé 2 hommes avant pour vérifier le chemin et vérifier qu’on ne le suit pas, plus 2 hommes avec lui.

    Au chapitre précédent son nouvel ami Petyr lui a montré qu’il était suivi par Varys et par la reine. C’est assez logique qu’il fasse attention et évite les embuscades (à défaut des informateurs) dans ce nid de vipères

    J’avais aussi complètement zappé l’arrivée en fanfare de Dondarrion.

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    #134963
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Un chapitre agréable, effectivement les scènes de conseil sont très intéressantes. @bickel je suis tout à fait d’accord avec ta manière d’analyser le sens de l’honneur chez Eddard et chez Stannis, merci pour cette intéressante comparaison.

    Je pense, comme d’autres l’ont dit avant moi, que Ned ne s’intéresse pas réellement à ce qui se passe au conseil. Il est obnubilé par son enquête sur la mort de Jon Arryn. D’ailleurs, dans l’un des premiers chapitres, Cersei le pressent bien:

    «  Stark ne s’est jamais intéressé si peu que ce soit à ce qui se passait au sud du Neck. Jamais. Crois-moi, il mijote quelque chose contre nous. Pour quoi d’autre délaisserait-il le siège de sa puissance ? »

    Edit: Le cordonnier-échanson dit que: « Lord Jon allait expédier son fils à Peyredragon chez un père adoptif » Eddard ne relève pas, mais Robert lui a dit que Robert Arryn serait envoyé à Castral Roc. Le bon roi Robert ne sait plus ce qu’il dit ou alors il avait changé d’avis peu de temps avant de partir pour Winterfell.

    Le sort destiné à Robert Arryn est assez mystérieux, d’autant  que dans le second chapitre de Bran, Cersei dit qu’il devait devenir le pupille de Robert Baratheon…

    «  Arrête de te ronger… ! Ta Lysa n’est qu’une grosse vache apeurée.
    — Une grosse vache qui couchait avec Jon Arryn.
    — Si elle savait quelque chose, elle serait allée trouver Robert avant de filer.— Alors qu’il avait déjà consenti à prendre pour pupille son avorton ? Je n’en crois rien.  »

    Je n’ai pas grand chose à ajouter sur ce chapitre, dont les indices donnent en tout cas envie d’en savoir plus, même lorsqu’on connaît le fin mot de l’histoire…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #134977
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Edit: Le cordonnier-échanson dit que: « Lord Jon allait expédier son fils à Peyredragon chez un père adoptif » Eddard ne relève pas, mais Robert lui a dit que Robert Arryn serait envoyé à Castral Roc. Le bon roi Robert ne sait plus ce qu’il dit ou alors il avait changé d’avis peu de temps avant de partir pour Winterfell.

    Il n’a d’ailleurs que des infos intéressantes (et capitales !) à fournir, mais que Ned et Jory traitent comme des ragots de cuisine. C’est le genre qui a les oreilles ouvertes et sait ne pas exister aux yeux des puissants, comme fera Arya à Harrenhal quand elle en a l’occasion : donc sans être dans l’intimité des « grands », on peut détenir les clés de compréhension de leurs actes.

    Sur Stannis et les bordels : on a droit à la boutade de Robert rapportée par Renly, mais Stannis a une vision politique avec cette interdiction : à Port Real, Littlefinger y a tous ses indics quand il n’en est pas le propriétaire (coucou Catelyn !). Varys doit y avoir lui aussi des oreilles et des yeux, donc interdire les bordels, ce n’est pas un souci d’humanité ou de chasteté, mais de protection de ses intérêts. Ca limite grandement le champ d’action des espions habituels et/ou occasionnels.

    #134985
    BriceLaMalice
    • Éplucheur avec un Économe
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    J’ai l’impression que Ned ne s’intéresse pas vraiment à ce qui se passe dans le conseil. C’est pourtant son rôle de Main du Roi. Il ne sait pas dire non (à Janos) ni faire face à l’indiscipline et à la turbulence (grosses blagues d’écolier de Renly et Littlefinger). J’ai aussi remarqué que plutôt que de gérer la situation, il mettait fin abruptement à la réunion, de la même manière que lors de son premier conseil juste après son arrivée à Port Réal. Comme une fuite devant des conflits et chamailleries qu’il n’a pas envie de gérer. Alors peut-être est-il trop préoccupé par son enquête sur Jon Arryn pour s’intéresser à ses devoirs quotidiens. Cette attitude n’est pas conforme à l’image d’Épinal d’un seigneur honorable, franc et direct, et soucieux avant tout de son devoir, que j’avais eue lors de mes premières lectures. Et je me ravis, comme à chaque nouvelle lecture, de voir que Martin a caché tant de profondeurs dans ses personnages.

    Lors de ma première lecture d’AGOT, j’ai pensé qu’Eddard était tout sauf un politicien, et le dernier homme à envoyer dans le nid de serpents qu’est la capitale du royaume. Je l’ai vu comme un vrai bon seigneur, un conciliateur et un ciment entre ses gens par sa nature calme et attentive, respectueuse aussi. En aucun cas il ne m’a paru être fait pour vivre à la cour de Port Réal, qui n’est que tromperie, mensonge, sale coup etc. Avant même qu’on y soit plongés avec lui, on devine qu’une cour royale n’est pas le plus inoffensif des lieux de vie pour un tel homme, puisque les plus puissants personnages du pays y évoluent ou y viennent régulièrement, avec des ambitions dont est clairement dépourvu Eddard en seigneur suzerain du Nord.
    J’ai eu cette nette impression de profond malaise dissimulé, d’un homme qui n’est pas à sa place, ne sait pas vraiment comment agir, ni quoi faire, non pas face aux problèmes, mais face aux gens qui l’entourent, tous de fins politiciens rompus au jeu politique. Eddard est un novice propulsé sur un plateau avec des experts de la partie dont lui même ignore les règles et les joueurs, il aurait pu apprendre à jouer si il en avait eu le temps, mais il ne se serait jamais plu dans ce rôle, dans ce jeu, ni dans cette capitale je pense.
    Il n’aspirait qu’au Nord et à sa demeure, à son peuple et à sa famille, et c’est visible dès les premiers contacts avec son personnage. Mais comme il a déjà été maintes fois dit, c’est un homme d’honneur et il est venu en aide à un ami d’enfance, probablement son plus grand et illustre ami, qui requérait sa présence pour l’épauler comme au bon vieux temps. Eddard pressent une menace contre Robert, de mémoire. Il était donc là par obligation pour protéger son ami et son roi, et il me semble difficile de se plaire et d’éprouver du plaisir ou de la satisfaction lorsqu’on est forcé, par ses principes ou par les autres. A fortiori de quitter sa maison et tout ce qu’il connaît. Aussi mu par le devoir soit il, Eddard esquive et préfère naturellement ne pas se confronter à des situations et des gens qu’il ne sait pas encore gérer. Ça expliquerait que lors des Conseils (qu’il écourte face aux difficultés) il n’ait pas l’efficacité et le comportement nécessaires à une Main du Roi, et qu’on soit de fait témoin d’erreurs qui esquissent déjà son futur sort ; mais cela ne m’avait pas surpris car il est clairement pressenti comme inapte à ce poste. Cela me fait dire que son comportement à Port Réal, bien que peu conforme à ce qu’on attendrait d’un homme comme lui, ne me semble pas en contradiction totale avec sa nature véritable. Il est humain avant d’être des principes (il semble avoir déjà fait une entorse à son honneur une fois), et dans cette ville étrangère il n’agit pas comme chez lui.

    L’association d’Eddard et Stannis dans ce même chapitre, deux personnages réputés pour leur rectitude, est à mon avis une manière pour l’auteur, en plus de présenter Stannis indirectement via les membres de la cour qui ne respectent probablement pas ses valeurs (+ sans POV, biais du regard, ce qui attise la curiosité),  de montrer deux façons radicales d’être exemplaire par le devoir, la justice et l’honneur au delà de tout autre principe de vie avec deux résultats très opposés. En plus, le POV d’Eddard contrebalance l’opinion désastreuse qu’ont les courtisans pour Stannis,  puisque c’est un moyen d’introduire un homme d’honneur apprécié à travers la vision d’un autre homme d’honneur, ce qui crée une perspective plus propice à la sympathie.
    Il est donc naturellement enclin à le comprendre, mais rapidement le portrait fait du personnage est trop mauvais (il compare probablement la situation de Stannis avec sa propre vie heureuse dans le Nord) et lui fait réaliser qu’il ne porterait pas du tout l’homme en amitié, à l’inverse de ce qu’il ressent pour son frère Robert. Et donc il semblerait que partager les mêmes valeurs ne garantisse pas l’appréciation qu’une personne peut avoir d’une autre.
    Par ailleurs, alors qu’Eddard est naïf, imprudent et sourd aux avertissements, Stannis est averti, observateur, clairvoyant (il quitte Port Réal). Le mélange devoir-justice-honneur implique une rigidité totale pour être pleinement respecté et se manifeste de façons différentes chez les deux hommes, car ils ne se comportent et n’agissent pas identiquement, y compris avec leur entourage. Tout est dans la nuance : là où Stannis est au mieux supporté, au pire haï, Eddard lui est aimé et respecté de presque tous les Nordiens (les rares qui ne l’aiment pas n’en ont pas après sa façon d’être, je crois).
    Une exception toutefois pour Stannis, la seule personne qu’il semble « aimer » à sa façon est Shôren son héritière, qui l’aime aussi en retour.
    Même si en les intervertissant tous les deux, le résultat serait probablement le même concernant leurs décisions finales, il ne serait pas du tout vu et reçu de la même manière, parce que les deux hommes sont très différents (Eddard est plutôt diplomate et conciliateur, Stannis inflexible et intraitable, non?), et c’est ce qui fait aussi toute la différence pour ceux qui sont sous leur autorité et dans leur cercle. Les décisions seraient les mêmes, mais les conséquences ne le seraient pas, et cela dépendrait donc des décideurs.
    La preuve même de la conscience qu’en a Eddard, c’est sa pensée : « homme de devoir à vous en dégoûter ». Venant d’un homme de devoir, c’est très parlant. Lui même serait dégoûté par la manière de Stannis, pas par le devoir. Ce n’est pas contradictoire avec ce qu’Eddard pense du devoir, c’est en opposition ou en contradiction avec la façon dont Eddard applique le principe de devoir. Le mot qui m’apparaît le plus important dans la phrase est « homme ». Stannis est un homme qui n’a aucune délicatesse dans l’application de ses principes. C’est l’homme le problème. L’association devoir-justice-honneur impose déjà une inflexibilité pour être respectée, ce qui n’est pas propice pour être apprécié, et en plus de cette réalité, Stannis n’a et ne montre aucune espèce de ménagement pour personne, dans aucune de ses décisions ; il est parfaitement antipathique, et n’inspire justement en retour aucun sentiment agréable ou sincèrement amical à ceux qui sont sous ses ordres. Logique quand on est un homme aussi austère à l’extrême, qui n’accorde aucune importance aux sentiments et aux gens pour ce qu’ils sont vraiment.
    Je ne sais pas si j’ai réussi à expliquer ma pensée clairement, je dirais pour résumer que ce chapitre met en avant comment Eddard, homme de devoir apprécié, découvre Stannis, un autre homme de devoir détesté, et pense qu’il n’apprécierait pas l’homme en lui même, par son caractère extrême qui « négativise » son sens du devoir ou sa probité. En conclusion, ce serait l’homme décideur qui déterminerait la façon dont le devoir est perçu et reçu par les autres.

    Une dernière petite remarque, j’ai fait un parallèle avec Jon en même temps que j’écrivais, et il m’est venu à l’esprit que Stannis aurait pris à peu près les mêmes décisions que Jon (pas toutes je pense, vu son caractère ultra rigide) dans les prochains livres concernant les sauvageons, mais en étant plus averti, lucide et prudent que lui dans son application des principes de devoir-justice-honneur. Cela met je trouve le fils dans la même position que le père, aussi aveugle aux avertissements et naïf. Et à nouveau, ça prouverait que dans l’application du devoir, c’est l’homme qui est déterminant pour le résultat et ses conséquences. Un peu comme si une pilule nécessaire passait mieux avec une gorgée d’eau.


    La richesse de l’armurier Tobho Mott s’explique probablement, après son métier, par sa ville d’origine, Qohor, réputée pour avoir les meilleurs forgerons après les défunts Valyriens? Un forgeron d’arme et armure à cette époque, qui plus est dans la capitale, sans être qohori, a déjà accès à la richesse. J’imagine qu’il l’est encore plus car il est originaire de Qohor et que la réputation de la ville lui apporte plus de clients chez les nobles et chevaliers.
    Si tu sous-entendais autre chose à son propos, je ne l’ai pas perçu. Mon sens de l’observation et de l’analyse n’est pas aussi aiguisé que vous, les experts français de la saga!

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    #134998
    Samyriana
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    Eddard pressent une menace contre Robert, de mémoire. Il était donc là par obligation pour protéger son ami et son roi, et il me semble difficile de se plaire et d’éprouver du plaisir ou de la satisfaction lorsqu’on est forcé, par ses principes ou par les autres. A fortiori de quitter sa maison et tout ce qu’il connaît. Aussi mu par le devoir soit il, Eddard esquive et préfère naturellement ne pas se confronter à des situations et des gens qu’il ne sait pas encore gérer.

    Je suis tout à fait d’accord avec toi, tu l’énonces très clairement ici et ça explique très bien l’attitude de Ned lors de ce conseil.

    Par ailleurs, alors qu’Eddard est naïf, imprudent et sourd aux avertissements, Stannis est averti, observateur, clairvoyant (il quitte Port Réal).

    D’accord là aussi. Et j’ajouterai à ça que Stannis fréquente la cour depuis longtemps; cela fait 17 ans qu’il est frère de roi. De plus, les Terres de l’Orage sont voisines des Terres de la Couronne, et les Baratheon ont historiquement eu une part active au fonctionnement du royaume et aux intrigues de cours. Je pense donc que Stannis sait naturellement mieux qu’Eddard comment agir à Port-Réal, et quand quitter la ville. Stannis connaît aussi mieux son frère (tel qu’il est devenu, au contraire de Ned) et Cersei (Stannis n’aurait jamais commis l’erreur de lui dire pour l’inceste). Au contraire, les Stark se défient des intrigues de Port-Réal et du Sud en général. Il me semble qu’à part l’Heure du Loup, relatée dans Fire & Blood, les Stark ne sont jamais impliqués dans le jeu des trônes avant l’enlèvement de Lyanna. C’est donc normal qu’Eddard soit au mieux maladroit dans cet univers, dont les valeurs sont si contraires aux siennes, et où l’hypocrisie ambiante est trop complexe à saisir pour un homme comme lui. Il est aussi à l’aise qu’un poisson dans un arbre.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #135004
    darkdoudou
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    Merci à Corneille, et merci à tous pour cette analyse du chapitre, notamment John Lon Bickel et BriceLaMalice pour les comparaisons entre Eddard Stark et Stannis Baratheon : c’est très éclairant.

    J’ai été frappé à la relecture du chapitre par le passage dans Port-Réal, les tranches de vie des petites gens. Eddard Stark semble montrer de l’intérêt pour tout ce qui se passe autour de lui, aussi bien à Port-Réal que dans son entourage proche. Il se rend compte tout de suite quand il a pris un ton trop brusque avec Halwin, et déplore aussi l’arrogance de Ser Hugh qui ne veut pas parler à un « simple » capitaine des gardes. A la fin du chapitre, il accorde finalement son estime à Tobho Mott, on sent bien le côté observateur très présent dans la famille Stark-Tully-Snow.

    Littlefinger a bien réussi son coup en instillant la paranoïa chez Eddard Stark avec les oisillons de Varys, il n’a plus qu’à faire suivre Jory Cassel qu’il a identifié comme l’ « homme en qui [Eddard Stark a] une confiance totale, absolue », ainsi il peut suivre facilement les progrès de l’enquête.

    Je me suis posé la question de l’homme qui a amené Gendry (aux mains destinées à tenir un marteau, hu hu) à l’apprentissage de la forge. Je lis dans l’encyclopédie que ce pourrait être Varys. Oui pourquoi pas?(mais la barbe noire tirant sur le roux?). Et Varys aurait été commandité par Jon Arryn? Ou Robert? Ou agissant pour son compte personnel? Je trouve que ça fait pas mal de monde dans le secret car Littlefinger doit être au courant aussi.

    Quand Ned sort, il en sait un peu plus mais est encore dans le brouillard. Le lecteur aussi. Même si on se dit qu’il sait bien mener son enquête, le père Ned (mouarf)

    Je partage le même sentiment en tant que lecteur encore plus dans le brouillard que le père Ned en primo-lecture.

    Aux lectures suivantes, je souffle à Ned : va-t-en, vite (à la Stannis)! mais bien sûr il est retenu par l’amitié, le danger pour Robert, et aussi la volonté de découvrir la vérité sur la mort de Jon Arryn + les aggressions sur Bran. Difficile de blâmer Eddard Stark pour n’être pas clairvoyant plus vite.

    #135007
    Samyriana
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    Je me suis posé la question de l’homme qui a amené Gendry (aux mains destinées à tenir un marteau, hu hu) à l’apprentissage de la forge. Je lis dans l’encyclopédie que ce pourrait être Varys. Oui pourquoi pas?(mais la barbe noire tirant sur le roux?). Et Varys aurait été commandité par Jon Arryn? Ou Robert? Ou agissant pour son compte personnel? Je trouve que ça fait pas mal de monde dans le secret car Littlefinger doit être au courant aussi.

    Varys a une très bonne capacité à se déguiser et à se fondre dans le décor, avec son expérience de comédien. On retrouve ce déguisement lorsqu’il vient rendre visite à Eddard, alors que ce dernier est emprisonné dans les geôles du Donjon Rouge

    « Bien que le timbre lui parût singulièrement familier, Ned mit un moment à l’identifier. « Varys ? » douta-t-il enfin, suffoqué. Il toucha la figure du visiteur. « Non, je…, ce n’est pas un rêve. Vous êtes bien là. » Des picots de poil noir, rêches sous la main, hérissaient les grosses joues molles de l’eunuque. Métamorphosé en geôlier poivre et sel, Varys empestait la sueur, la vinasse.  »

    Pour la raison qui aurait conduit Varys à placer Gendry chez Tobho Mott, l’explication qui me convainc le mieux est que Varys le garde sous le coude pour pouvoir prouver la bâtardise de Joffrey, Myrcella et Tommen en temps voulu afin de favoriser l’accession d’Aegon au trône.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #135009
    Liloo75
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    Je me suis posé la question de l’homme qui a amené Gendry (aux mains destinées à tenir un marteau, hu hu) à l’apprentissage de la forge. Je lis dans l’encyclopédie que ce pourrait être Varys. Oui pourquoi pas?(mais la barbe noire tirant sur le roux?). Et Varys aurait été commandité par Jon Arryn? Ou Robert? Ou agissant pour son compte personnel? Je trouve que ça fait pas mal de monde dans le secret car Littlefinger doit être au courant aussi.

    Varys a une très bonne capacité à se déguiser et à se fondre dans le décor, avec son expérience de comédien. On retrouve ce déguisement lorsqu’il vient rendre visite à Eddard, alors que ce dernier est emprisonné dans les geôles du Donjon Rouge

    « Bien que le timbre lui parût singulièrement familier, Ned mit un moment à l’identifier. « Varys ? » douta-t-il enfin, suffoqué. Il toucha la figure du visiteur. « Non, je…, ce n’est pas un rêve. Vous êtes bien là. » Des picots de poil noir, rêches sous la main, hérissaient les grosses joues molles de l’eunuque. Métamorphosé en geôlier poivre et sel, Varys empestait la sueur, la vinasse. »

    Pour la raison qui aurait conduit Varys à placer Gendry chez Tobho Mott, l’explication qui me convainc le mieux est que Varys le garde sous le coude pour pouvoir prouver la bâtardise de Joffrey, Myrcella et Tommen en temps voulu afin de favoriser l’accession d’Aegon au trône.

    Je pense également qu’il s’agit de Varys passé maître dans l’art du déguisement. Lorsque Arya arpente les catacombes du Donjon Rouge elle rencontre deux hommes qui complotent. Le premier est vêtu d’une cotte de maille, il est coiffé d’acier et porte des armes. Barbu et couvert de cicatrices. Qui reconnaîtrait Varys ? Pourtant à la fin de la conversation,  il demande des oiseaux à l’autre homme. Jeunes de préférence, ses petits oiseaux, qui sont ses yeux et ses oreilles. C’est donc bien le maître des chuchoteurs qui porte maille et acier.

    Plus tard également lorsqu’il aide Tyrion à rencontrer Shae en secret, il se présente devant Tyrion déguisé en femme. Celui-ci ne le reconnait pas. Pourtant il le côtoie tous les jours.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #135011
    Mélusine
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    Pour la raison qui aurait conduit Varys à placer Gendry chez Tobho Mott, l’explication qui me convainc le mieux est que Varys le garde sous le coude pour pouvoir prouver la bâtardise de Joffrey, Myrcella et Tommen en temps voulu afin de favoriser l’accession d’Aegon au trône.

    La question qui me vient à l’esprit c’est depuis combien de temps Varys sait que les enfants du roi ne sont pas du roi?

    C’est Stannis qui vient voir (d’après le wiki) Jon Arryn pour lui parler de ses soupçons, est-ce qu’il serait possible que Varys ait subtilement soumis ce point aux bonnes oreilles? Ou Stannis est un fin observateur et il a compris l’inceste tout seul.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    #135015
    Obsidienne
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    Un médecin m’avait raconté que parmi ses confrères, les motivations altruistes correspondent au plaisir chez les uns et aux scrupules chez d’autres. Les premiers sont gonflés à bloc par les guérisons, les seconds ne supportent pas l’idée de laisser leurs patients souffrir. Il remarquait que cela s’appliquait pour toutes les relations, parentales, amicales, de travail… Dans un cas comme dans l’autre, le résultat pour autrui est identique vu que l’aidant a agi au mieux.

    Ned est nettement dans l’optique  » Ça-me-pèse-de-le-faire-mais-si-je-ne-le-fais-pas-personne-ne-le-fera-ou-le-fera-mal » .
    Ca vaut pour l’exécution des criminels, la mise à mort de Lady, l’acceptation du poste de Main, l’octroi d’une partie de ses hommes pour éviter une dépense de plus…et aussi la charge de « père » de Jon…

     

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #135018
    Eridan
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    C’est Stannis qui vient voir (d’après le wiki) Jon Arryn pour lui parler de ses soupçons, est-ce qu’il serait possible que Varys ait subtilement soumis ce point aux bonnes oreilles? Ou Stannis est un fin observateur et il a compris l’inceste tout seul.

    Qui de l’œuf ou de la poule ? ^^ La question est légitime, mais il ne me semble pas y avoir de réponse à l’heure actuelle. Maintenant, une chose est sûre : Varys suit la question des bâtards de Robert depuis un moment. C’est effectivement lui qui a placé Gendry et qui paie son apprentissage auprès de Tobho Mott (c’est aussi lui qui va ensuite l’en extirper pour l’envoyer à la Garde de Nuit en même temps qu’Eddard). Est-ce que Stannis a retrouvé Gendry tout seul ? Et Barra, comment a-t-il su, alors qu’il fréquente si peu les bordels ?
    A noter que Renly est un client habituel de Tobho … Là encore, on peut se demander qui lui a recommandé cette adresse et pourquoi. ^^

    Difficile de savoir qui s’est rendu compte de quoi en premier dans cette histoire. En tout cas, on a Varys et Littlefinger dans AGOT qui semblent connaître les divers éléments d’un jeu de piste (qu’ils ont pu monter ensembles ou séparément, chacun étant conscient d’une partie de ces indices), permettant de reconstituer le parcours de Stannis et de Jon Arryn et les conclusions auxquelles ils ont abouti avant l’assassinat de la Main (Littlefinger jouera les surpris devant Eddard, mais je suis sûr qu’il ment à ce propos : la manière dont il amène certains indices à Eddard, pile au moment où il faut, est beaucoup trop bien calculée pour être innocente).

    Pour la raison qui aurait conduit Varys à placer Gendry chez Tobho Mott, l’explication qui me convainc le mieux est que Varys le garde sous le coude pour pouvoir prouver la bâtardise de Joffrey, Myrcella et Tommen en temps voulu afin de favoriser l’accession d’Aegon au trône.

    C’est effectivement l’explication la plus convaincante : l’inceste de la reine et la bâtardise de ses enfants est une aubaine, qui va fatalement affaiblir la dynastie Baratheon. Varys et Illyrio compte jouer là-dessus (en temps utile) pour déstabiliser le royaume et favoriser FAegon. Jon Arryn s’en est rendu compte « trop tôt » et menaçait de tout dévoiler, donc il a dû être éliminé. Eddard a son tour menace de tout découvrir (ce qui est toujours trop tôt, mais déjà un peu plus correct niveau timing), d’où le fait que les conspirateurs s’interrogent sur l’opportunité de l’éliminer.

    On recommandera jamais assez le décryptage d’Evrach sur la question de la mort de Jon Arryn et de la partie de jeu des trônes qui suit, essentiellement entre Littlefinger et Varys :

    Des circonstances de la mort de Jon Arryn et du jeu des trônes qui en découle

    #135021
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Merci pour les retours !

    Ned est nettement dans l’optique » Ça-me-pèse-de-le-faire-mais-si-je-ne-le-fais-pas-personne-ne-le-fera-ou-le-fera-mal » . Cela vaut pour l’exécution des criminels, la mise à mort de Lady, l’acceptation du poste de Main, l’octroi d’une partie de ses hommes pour éviter une dépense de plus…

    Hum, un point pour toi. Je continue à penser qu’il y a une différence fondamentale entre le caractère de Ned et celui de Stannis mais oui, celle que j’avais pointée ne colle pas. Faisons comme si j’avais fait une métaphore^^

    Le mot qui m’apparaît le plus important dans la phrase est « homme ». Stannis est un homme qui n’a aucune délicatesse dans l’application de ses principes.

    Tu dois être dans le vrai. J’espère que les premiers chapitres d’ACOK permettront de décrypter un peu cette boîte noire qu’est le cadet Baratheon… Je vais poursuivre le message dans le sujet consacré à Stannis.

    #135041
    darkdoudou
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    Merci pour les rappels concernant les motivations de Varys!

    Il y a aussi une question que je me pose à propos de Renly. C’est dans ce chapitre qu’il montre le médaillon de Margaery à Eddard Stark. Bientôt nous apprendrons que Renly a aussi soufflé à Robert l’existence de la belle Tyrell. Le projet est d’en faire la nouvelle reine, si elle ressemblait à Lyanna ce serait parfait.

    Evidemment Eddard Stark trouve que Renly est tordu. Mais je ne comprends pas non plus le jeu de Renly. Qu’est-ce qu’il gagne à faire répudier Cersei? Ca ne fait pas avancer ses prétentions au trône. Lui n’est probablement pas au courant de l’inceste à ce moment.

    #135044
    Eridan
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    Evidemment Eddard Stark trouve que Renly est tordu. Mais je ne comprends pas non plus le jeu de Renly. Qu’est-ce qu’il gagne à faire répudier Cersei? Ca ne fait pas avancer ses prétentions au trône. Lui n’est probablement pas au courant de l’inceste à ce moment.

    Renly ne cherche pas spécialement à obtenir le Trône à ce moment-là ou à en déposséder Joffrey, juste à sécuriser sa vie et sa position, or, il redoute les Lannister (à tort et à raison … Et là encore, on peut se demander qui lui a soufflé cette idée ^^). A l’inverse, il est en très bon terme avec les Tyrell : Loras a été son écuyer (et il est même un peu plus). Du coup, éliminer une menace potentielle pour lui et mettre entre les pattes de Robert une nouvelle reine appartenant à une famille alliée (qui en plus lui serait redevable), ça n’est pas un mauvais plan pour Renly lui-même.

    #135046
    R.Graymarch
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    Le wiki dit que le plan vient de Loras Tyrell (même si on peut imaginer que c’est juste celui qui le lui présente) or on connait les liens entre Loras et Renly, ainsi que l’ambition des Tyrell de mettre Margaery sur le trône. Et pour cela, il faut virer Cersei. Après, une fois que Robert est mort, il faut changer le plan et envisager d’autres voies.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch. Raison: crossposté

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #135050
    Eridan
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    Le wiki dit que le plan vient de Loras Tyrell (même si on peut imaginer que c’est juste celui qui le lui présente)

    Je ne pense pas que l’idée vienne spécialement de Loras : on se rend juste compte dans ce chapitre et dans celui d’Arya que Loras et Renly agissent de connivence, mettant Margaery au cœur de leur petit complot et d’autres personnages le confirment par la suite (on en parlait déjà ici).

    #135067
    darkdoudou
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    merci pour les explications sur Renly. Je comprends qu’il ne joue pas encore directement au jeu des trônes à ce stade.

    #135069
    BriceLaMalice
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    Eddard pressent une menace contre Robert, de mémoire. Il était donc là par obligation pour protéger son ami et son roi, et il me semble difficile de se plaire et d’éprouver du plaisir ou de la satisfaction lorsqu’on est forcé, par ses principes ou par les autres. A fortiori de quitter sa maison et tout ce qu’il connaît. Aussi mu par le devoir soit il, Eddard esquive et préfère naturellement ne pas se confronter à des situations et des gens qu’il ne sait pas encore gérer.

    Je suis tout à fait d’accord avec toi, tu l’énonces très clairement ici et ça explique très bien l’attitude de Ned lors de ce conseil.

    Par ailleurs, alors qu’Eddard est naïf, imprudent et sourd aux avertissements, Stannis est averti, observateur, clairvoyant (il quitte Port Réal).

    D’accord là aussi. Et j’ajouterai à ça que Stannis fréquente la cour depuis longtemps; cela fait 17 ans qu’il est frère de roi. De plus, les Terres de l’Orage sont voisines des Terres de la Couronne, et les Baratheon ont historiquement eu une part active au fonctionnement du royaume et aux intrigues de cours. Je pense donc que Stannis sait naturellement mieux qu’Eddard comment agir à Port-Réal, et quand quitter la ville. Stannis connaît aussi mieux son frère (tel qu’il est devenu, au contraire de Ned) et Cersei (Stannis n’aurait jamais commis l’erreur de lui dire pour l’inceste). Au contraire, les Stark se défient des intrigues de Port-Réal et du Sud en général. Il me semble qu’à part l’Heure du Loup, relatée dans Fire & Blood, les Stark ne sont jamais impliqués dans le jeu des trônes avant l’enlèvement de Lyanna. C’est donc normal qu’Eddard soit au mieux maladroit dans cet univers, dont les valeurs sont si contraires aux siennes, et où l’hypocrisie ambiante est trop complexe à saisir pour un homme comme lui. Il est aussi à l’aise qu’un poisson dans un arbre.

    Merci du compliment! Et pour ces précisions bienvenues. Je n’avais pas la durée de service de Stannis au Conseil (à ajouter à l’ancienneté de Petyr, de Varys, de Pycelle), ça accentue encore plus l’inexpérience de Ned. Je pense qu’il n’a pas conscience du danger qui règne au Donjon Rouge. C’est un homme trop honnête pour la capitale. Il me vient à l’esprit cette phrase, que je trouve assez adaptée pour Ned : « tel on est on croit les autres ». Se pourrait-il qu’il se fourvoie en imaginant les autres aussi innocents et inoffensifs que lui , dépourvus d’ambition et de malignité, dans un milieu courtisan? car Eddard n’est pas une menace en politique (tout le monde se joue de lui). C’est un guerrier, comme son ami Robert. A la cour, il est un pantin.
    Il me revient à l’esprit une phrase de Robert à Eddard, qui en substance dit « tu détesteras gouverner encore plus que moi ». Robert le connaît bien. Mais ce n’est pas tant gouverner qu’il déteste, puisqu’il l’a parfaitement fait dans son pays en tant que seigneur suzerain du Nord, c’est gouverner avec les courtisans et le Conseil. Le problème pour Ned en tant que Main du Roi, ce sont les gens, rien d’autre. Il peut parfaitement faire face aux obligations de sa fonction.
    Ce qui ressort de ses chapitres, c’est la simplicité de l’homme du Nord face à la complexité des autres nobles et courtisans du Donjon Rouge qui ne sont que manigances. Il n’a vraiment pas été fait pour la politique, ni pour être ailleurs que dans le Nord.

    En effet, la capitale ne réussit pas aux Stark (qu’en est-il des autres maisons nordiennes d’ailleurs?). L’éloignement et l’isolement du Nord combinés à la différence notoire de mentalité, de religion et de mode de vie nordiens expliquent probablement pourquoi ils n’ont jamais été très présents à Port Réal (comme les Greyjoy).

    Merci à Corneille, et merci à tous pour cette analyse du chapitre, notamment John Lon Bickel et BriceLaMalice pour les comparaisons entre Eddard Stark et Stannis Baratheon : c’est très éclairant.

    C’est un plaisir de participer. Merci.

    #135074
    Eridan
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    qu’en est-il des autres maisons nordiennes d’ailleurs?

    Le Nord est très coupé du reste du royaume pour les raisons que tu cites : on a très peu, voire quasiment pas de Nordien au conseil restreint en trois cents ans de règne Targ (Cregan Stark qui reste un jour, les Manderly qui ont une culture plus andale que Premiers Hommes …). Comme la chevalerie commence à peine à percer dans le Nord au moment de la saga (Jorah, Rodrik, Tallhart, Glover), on a très peu de chevaliers d’origine nordienne, et donc aucun frère juré de la Garde Royale d’origine nordienne a priori. L’autre conséquence de cet isolement, c’est que les Nordiens semblent relativement épargnés par les conflits du royaume. Exception faite pour la Danse des Dragons et la conquête de Dorne de Daeron, où ils jouent un certain rôle ; en revanche, ils ne sont pas touchés par le soulèvement de la Foi Militante (ils ne sont pas concernés, ils ne croient pas aux Sept et ne suivent pas ces préceptes). Ils suivent de loin la querelle de succession Maegor-fils d’Aenys. Ils ne semblent pas particulièrement mouillés par les rébellions Feunoyr. (Bon, après, ils ont régulièrement leurs propres problèmes de sauvageons et d’hiver à régler, c’est pas non-plus une sinécure. ^^)

    Le Nord est très isolé du reste du royaume, les Manderly étant ceux qui montrent le plus de signes d’ouverture vers le sud.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    #135087
    Samyriana
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    C’est un homme trop honnête pour la capitale. Il me vient à l’esprit cette phrase, que je trouve assez adaptée pour Ned : « tel on est on croit les autres ». Se pourrait-il qu’il se fourvoie en imaginant les autres aussi innocents et inoffensifs que lui , dépourvus d’ambition et de malignité, dans un milieu courtisan?

    Oui effectivement, cette phrase s’applique très bien à Ned. Mais je ne crois pas qu’il imagine les autres aussi inoffensifs que lui, je pense qu’il n’a juste pas les capacités ou l’expérience de les penser si retors. Il ne connaît rien à la vie de Port-Réal, il déteste les courtisans, il a l’habitude des rapports francs du Nord. Les Nordiens sont souvent décrits dans la saga comme rudes et froids. Ned n’a tout simplement pas les armes pour lutter, il ne comprend pas les gens autour de lui.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #135093
    darkdoudou
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    Ce qui ressort de ses chapitres, c’est la simplicité de l’homme du Nord face à la complexité des autres nobles et courtisans du Donjon Rouge qui ne sont que manigances. Il n’a vraiment pas été fait pour la politique, ni pour être ailleurs que dans le Nord.

    Je suis complètement d’accord avec ça, ainsi qu’avec les remarques successives de Samyrania et d’Eridan

    Ned n’a tout simplement pas les armes pour lutter, il ne comprend pas les gens autour de lui.

    là par contre je ne suis plus d’accord, Ned malgré sa répugnance a les armes pour lutter, mais il ne veut pas toujours s’en servir. Il observe beaucoup et il comprend plutôt bien les gens autour de lui. A la fin d’AGOT il a une position très forte, il a deviné la vérité sur l’inceste (merci Sansa) et il est nommé Régent. Simplement il a des scrupules et ne cherche pas à utiliser à son avantage une opportunité qui va contre ses principes : il repousse l’idée de faire du mal à Cersei et aux enfants royaux, puis successivement les alliances avec Cersei, Renly et Littlefinger qui auraient pu changer le résultat final. Ou pas? Car c’étaient Cersei, Renly, et Littlefinger…

    En comparaison, le personnage de Tyrion est beaucoup plus retors, plus intelligent à sa manière que Ned Stark, et plus au fait des intrigues de Port-Réal. Pourtant à la fin d’ASOS, sans Varys, il y passait.

    #135096
    Eykho
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    Le problème de Ned Stark c’est qu’il pense que tout le monde est comme lui c’est-à-dire un homme d’honneur et de parole. C’est sa naïveté qui aura raison de lui. Il ne pense pas possible qu’un homme aussi fourbe que Petyr Baelish par exemple puisse exister. C’est bien pour cela qu’il fait la stupide chose de mettre au courant Cersei à propos de l’inceste.

    Il fait confiance à un homme Littlefinger qui a absolument toutes les raisons de le détester : son frère a tenter de tuer ce dernier et il est marié à la femme dont Baelish est amoureux. Pourquoi lui faire confiance alors qu’il a toutes les raisons de vous trahir (encore plus quand on connait le personnage de Littlefinger)? C’est tout simplement parce qu’Eddard est un personnage beaucoup trop naïf et je pense qu’il n’avait même pas idée de ce qu’était le jeu des trônes.

    Tout le monde n’est pas comme lui mais ça, il s’en est rendu compte bien trop tard.

    #135098
    Eridan
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    En comparaison, le personnage de Tyrion est beaucoup plus retors, plus intelligent à sa manière que Ned Stark, et plus au fait des intrigues de Port-Réal. Pourtant à la fin d’ASOS, sans Varys, il y passait.

    Pour moi, ces deux situations n’ont rien de comparable ^^ Mais ce n’est pas vraiment le lieu pour développer. 😉

    Perso, je suis plutôt d’accord avec Samyriana.

    Ned est suffisamment malin pour percevoir que Baelish est retors (d’autant qu’il ne s’en cache pas), que Varys est manipulateur et « laxiste » dans ses actions, que Pycelle est un vendu, que Renly est un intrigant en carton, que Cersei est arrogante et pourrie d’ambition, que la Garde Royale est indigne de confiance … que même Robert n’est pas parfaitement fiable. Mais effectivement, il « manque d’armes » pour jouer contre tout ce beau monde : déjà, parce qu’il ignore plein de choses (notamment sur LF et sur Varys, ce qui l’empêche de voir clair dans leur jeu : il constate qu’il y a un problème avec eux, mais il ne peut l’expliquer ou le résoudre) et aussi, parce qu’il lui manque une habilité politique essentielle : l’art du compromis. Ned se rend à peine compte qu’en s’obstinant, en rebutant tout le monde autour de lui, en ne leur disant pas ce qu’ils veulent entendre, il se les aliène, alors même que dans sa situation, il a nécessairement besoin d’alliés pour mener à bien ses dessins. Et puis, admettons le ! Il manque lui-même d’astuce, d’un sens des intrigues et de la politique : il trouve Loras trop jeune pour l’envoyer contre Gregor Clegane, alors il préfère envoyer Beric … Un choix louable, en soit, mais il a juste réussi à blesser l’orgueil du jeune Tyrell, et comme Baelish nous le révèle après, l’option politicienne était belle et bien d’envoyer Loras.

    Bref, on sort une fois de plus du cadre du chapitre. ^^

    #135113
    BriceLaMalice
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    qu’en est-il des autres maisons nordiennes d’ailleurs?

    Le Nord est très coupé du reste du royaume pour les raisons que tu cites : on a très peu, voire quasiment pas de Nordien au conseil restreint en trois cents ans de règne Targ (Cregan Stark qui reste un jour, les Manderly qui ont une culture plus andale que Premiers Hommes …). Comme la chevalerie commence à peine à percer dans le Nord au moment de la saga (Jorah, Rodrik, Tallhart, Glover), on a très peu de chevaliers d’origine nordienne, et donc aucun frère juré de la Garde Royale d’origine nordienne a priori. L’autre conséquence de cet isolement, c’est que les Nordiens semblent relativement épargnés par les conflits du royaume. Exception faite pour la Danse des Dragons et la conquête de Dorne de Daeron, où ils jouent un certain rôle ; en revanche, ils ne sont pas touchés par le soulèvement de la Foi Militante (ils ne sont pas concernés, ils ne croient pas aux Sept et ne suivent pas ces préceptes). Ils suivent de loin la querelle de succession Maegor-fils d’Aenys. Ils ne semblent pas particulièrement mouillés par les rébellions Feunoyr. (Bon, après, ils ont régulièrement leurs propres problèmes de sauvageons et d’hiver à régler, c’est pas non-plus une sinécure. ^^) Le Nord est très isolé du reste du royaume, les Manderly étant ceux qui montrent le plus de signes d’ouverture vers le sud.

    C’est très intéressant. D’ailleurs, Blancport n’est elle pas la cité la plus riche et commerçante du Nord? J’ai omis le lien avec l’origine sudière et andale des Manderly mais ca expliquerait cette prospérité unique et détonante comparée au reste des cités et maisons nordiennes du pays. Sait-on si la maison Manderly est plus riche que ses suzerains? Je ne crois pas avoir lu quoi que ce soit sur la puissance financière des Stark, de mémoire. C’est probablement à mettre sur la position centrale dans les terres de Winterfell, et sur le peu de ressources qu’offrent le Nord pour le commerce (des Fer-Nés à un moment le décrivent comme des côtes désolées peuplées de rocs et de pignes de pin)
    Avec les informations que tu viens d’apporter, je réalise que les Nordiens, bien qu’inclus dans le royaume des Sept Couronnes depuis trois cents ans, n’ont jamais cessé de vivre à part dans leur monde (d’ailleurs, les velléités d’indépendance n’ont pas disparu, preuve qu’ils ne se sont jamais vraiment considérés appartenant au royaume, comme les Fer-Nés et les Dorniens, dont les climats, priorités et intérêts diffèrent également).
    Le climat et leur histoire y sont probablement pour beaucoup. L’ombre du Mur, des sauvageons et de l’hiver ont maintenu une sorte de rupture entre les intérêts nordiens et sudiers dont les priorités sont radicalement différentes. Quand les seconds regardent vers Port-Réal, les premiers regardent leur pays, et le nord cardinal (y a t-il des Nordiens qui aient jamais convoité le Trône de Fer?). Les Nordiens ne peuvent se permettre les distractions que le Sud connaît. C’est un tableau de contraste saisissant au sein d’un grand royaume.
    Cela me fait penser que le Nord détient tous les ingrédients pour retrouver son indépendance, sans oublier que l’unification de tous les royaumes de Westeros est le fait d’une seule famille étrangère, et qui est au moment de la saga, détrônée depuis bientôt vingt ans et probablement sur le point de disparaître, donc d’emporter avec elle la seule raison pour les Nordiens de respecter l’union avec le royaume… mais je m’égare.

    C’est un homme trop honnête pour la capitale. Il me vient à l’esprit cette phrase, que je trouve assez adaptée pour Ned : « tel on est on croit les autres ». Se pourrait-il qu’il se fourvoie en imaginant les autres aussi innocents et inoffensifs que lui , dépourvus d’ambition et de malignité, dans un milieu courtisan?

    Oui effectivement, cette phrase s’applique très bien à Ned. Mais je ne crois pas qu’il imagine les autres aussi inoffensifs que lui, je pense qu’il n’a juste pas les capacités ou l’expérience de les penser si retors. Il ne connaît rien à la vie de Port-Réal, il déteste les courtisans, il a l’habitude des rapports francs du Nord. Les Nordiens sont souvent décrits dans la saga comme rudes et froids. Ned n’a tout simplement pas les armes pour lutter, il ne comprend pas les gens autour de lui.

    Je n’ai pas réussi à formuler ma question correctement, mais tu as répondu à celle que j’aurais voulu posé.
    Je questionnais donc la capacité d’une personne comme Ned à imaginer le comportement d’une autre, en étant fondamentalement elle même dans l’incapacité d’être cette personne, puisqu’en totale opposition avec son identité.
    Un exemple sera plus clair : Un loup pourrait-il se mettre à la place d’un agneau dans une bergerie, et inversement, un agneau saurait-il agir en loup dans une meute? Dans la saga, un lecteur qui s’identifie en tous points à Ned pourrait-il à sa place penser comme Petyr Baelish ou Varys? Difficile à imaginer.
    Je pense que pour Ned comme pour n’importe qui d’autre dans sa situation, il serait ardu d’agir comme son radical contraire.
    Interagir et réagir dans un milieu inconnu avec des gens dont on ignore tout des us et coutumes, et qu’on découvre rapidement être notre exact contraire, relève du défi. C’est possible, avec du temps. Mais Ned se trouve à cette période d’AGOT propulsé dans un monde étranger prêt à imploser sous ses yeux, que les personnages rompus à la courtisanerie ne lui laisse ni temps ni chance d’apprendre.
    Pour reprendre une expression bien connue, il ne joue pas dans la même cour (et je pense que cette phrase a dû être inventée pour des gens comme Eddard).

    A propos de la nature des Nordiens, leur réputation franche et directe malgré leur froideur apparente doit avoir rapport avec leur habitat de toujours, isolé, vaste, hostile et sous la menace constante des sauvageons et de l’hiver… ce qui n’est pas propice aux détours et tergiversations. Ce serait responsable d’un fossé culturel entre le Sud et le Nord. Vivre dans un tel environnement force probablement à se concentrer sur l’essentiel, la survie, ce qui passe par la proximité et la solidarité entre les habitants, non l’ambition personnelle et la considération en rival et ennemi de tous et chacun. Et la fameuse phrase retranscrite en substance : « quand l’hiver vient, le loup solitaire meurt, tandis que la meute survit », est à mon sens une très belle devise secondaire-complémentaire pour les Stark, tout autant que le Nord. Mais ce n’est peut-être là qu’une vision littéraire.
    Quoi qu’il en soit, cette parenthèse me permet de revenir à Eddard, qui à Port-Réal se trouve dans la position du loup non pas solitaire, mais isolé, encerclé d’ennemis, dans un environnement et une saison qui ne semblent pas favorables à son adaptation.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
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