AGOT 71 – Jon IX

  • Ce sujet contient 12 réponses, 7 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Chinaski, le il y a 3 années et 3 mois.
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    Samyriana
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    AGOT 71 – Jon IX
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 70, Tyrion IX AGOT 72, Catelyn XI

    Nous avions quitté Jon en plein dilemme cornélien : quel choix est le choix juste, lorsque l’amour et l’honneur sont en jeux ? Doit-il trahir son serment et venger son père, ou choisir la Garde et laisser son frère partir « seul » à la guerre ?

    Ce chapitre est la suite directe du précédent, et nous retrouvons Jon qui semble avoir fait son choix puisqu’il est en train de quitter Châteaunoir à la faveur de la nuit. L’arc de Jon est l’archétype du récit initiatique : le héros affronte des obstacles et des épreuves qui lui permettent de grandir et de triompher. Ce chapitre en est, encore une fois, un exemple clair.

    En plus d’être dans la continuité du dernier chapitre de Jon, on peut aussi dresser d’intéressants parallèles avec celui de Tyrion juste avant : il est aussi question de place dans une famille, d’une volonté de reconnaissance, de questionnements autour du statut filial.

    L’illusion du choix

    Jon a tranché : entre son devoir filial et son serment à la Garde de Nuit, c’est la famille et l’amour qui l’emportent. Il part rejoindre Robb pour venger leur père. Toute la construction de cette première partie nous fait en fait prendre conscience que Jon a fait son choix le jour où il a prononcé ses vœux, même s’il n’en a pas conscience au début du chapitre.

    Le système de POV nous fait pleinement entrer dans l’esprit de Jon, dont les pensées se succèdent au fur et à mesure qu’il imagine le réveil de Jeor Mormont, sa déception en voyant que Jon a déserté, puis qu’il pense à des considérations logistiques comme se procurer de nouveaux vêtements. Jon parvient, sans se l’avouer vraiment, à la conclusion auquel le lecteur arrive aussi : comment un homme de la Garde de Nuit, immédiatement identifiable par n’importe quel homme, femme ou enfant du Nord, pourrait-il échapper à ses poursuivants pour arriver jusqu’au camp de Robb ? Puis, comment parvenir jusqu’à Robb autrement que déguisé ? Et enfin, quelle sera la réaction de Robb face à son frère déserteur ? Le rêve de Jon, se battre aux côtés de Robb, venger Eddard, forcer les gens à reconnaître son statut de Stark, est un rêve puéril, un rêve d’enfant, une chimère. Jon touche la réalité du doigt : les Stark exécutent les déserteurs de la Garde de Nuit. Les portes de Winterfell lui seront fermées. Quant à son frère… Jon refuse d’y penser, mais le lecteur ne peut guère s’y méprendre : jamais Robb ne pourra être respecté par ses hommes s’il garde un parjure à ses côtés.

    Ce passage m’a fait sourire, quand on pense aux affres que connaît Jaime avec la notion de serment, de parjure, d’honneur : « Même à présent, où il doutait de suivre la voie de l’honneur. Les choses étaient autrement plus simples pour les gens du sud. »

    Trouver sa place

    Heureusement, et comme dans tout conte initiatique, le héros solitaire et incompris de tous (croit-il) a des adjuvants. Ses amis, ses frères jurés, embrassent pleinement leur serment en étant les « veilleurs au rempart ». Et ils arrivent au bon moment pour permettre à Jon de rentrer avant l’aube, et qui sait ? Probablement le sauver d’une exécution pour parjure.

    Sam est le premier à tenter de retenir Jon, et c’est lui qui va réveiller les autres afin d’aller récupérer Jon plus ou moins discrètement.

    « Samwell Tarly se dressait en travers du porche, avec sur l’épaule une pleine lune qui épiait. Il y gagnait une ombre portée formidable, gigantesque et noire. »

    L’image est forte, frappante : Sam, le couard, le lâche, se dresse devant Jon, et semble soudain un géant capable d’empêcher la fuite de Jon. Et, s’il n’y parvient pas immédiatement, il réussit en allant chercher les bonnes personnes, ce que Jon n’avait pas prévu.

    La scène dans laquelle les sept frères jurés de Jon l’encadrent et lui rappellent son serment est très cinématographique. Elle est aussi très symbolique, par son contenu évidemment mais aussi par sa forme : ce n’est certainement pas un hasard si c’est le chiffre sept qui a été choisi. Elle  me semble auss revêtir un aspect prophétique. Les amis de Jon ne seraient-ils pas les « boucliers protecteurs des royaumes humains » au sens littéral en maintenant Jon attaché au Mur ? Comme Jeor Mormont le note ensuite, Jon a tout de l’être élu avec le sang des Premiers hommes qui coule dans ses veines et son loup géant, et vu l’aspect initiatique de son parcours, on peut logiquement penser dès ce stade qu’il aura un rôle déterminant dans la lutte contre cette menace venue du froid qu’on nous a présenté dès le prélude.

    Petite remarque en passant : j’ai eu le sentiment que Jon s’aidait lui-même à retrouver la raison : tout d’abord, il a une sorte de réaction somatique à sa fuite, avec sa main brûlée qui le tiraille comme pour lui rappeler son devoir. Et ensuite, bien sûr, Fantôme qui agit de concert avec Sam pour retrouver Jon et l’empêcher de fuir. J’assimile Fantôme à une sorte d’extension de Jon, mais on peut bien sûr y voir la patte subtile de Freuxsanglant.

    Retour au bercail

    Évidemment, notre héros encore adolescent n’accepte pas la défaite : il est déjà en train de penser à une autre manière de fuir. La discussion qu’il a avec Mormont met en lumière la puérilité du comportement de Jon, qui se croyait sans doute trop bon pour ne pas être démasqué dans ses velléités de désertion. Mormont nous offre au passage une vraie illustration de ce qu’est être chef : ce n’est pas seulement commander et inspirer le respect, c’est aussi connaître ses hommes, anticiper leurs réactions, travailler en équipe, tout en leur faisant confiance pour prendre les bonnes décisions. Bref, Jon a été démasqué de bout en bout, il n’est pas si malin. Mormont, lui, fait preuve d’une réelle intelligence humaine en ne punissant pas Jon mais en l’amenant à réaliser par lui-même que sa place est au Mur. Sa manière de brosser le tableau d’une guerre à venir au Nord et de mettre en perspective le jeu des Trônes avec un renouveau de la Longue Nuit est très efficace. En plus, cela correspond aux aspirations chevaleresques d’un Jon exalté.

    GRRM nous glisse un point « connaissances médicales » sur les vertus du citron pour ne pas perdre ses dents : le scorbut semble être connu à Westeros.

    Dernier point : dans le chapitre précédent, nous avions un Tyrion qui n’aspirait qu’à être pleinement reconnu par son père, mais qui ne semblait pas accepter cette reconnaissance lorsque Tywin la lui accordait. Ici, on a un Jon tiraillé entre deux appartenances, qui veut être reconnu comme Stark et qui semble de prime abord rejeter sa nouvelle « famille » de la Garde. Ce point est subtilement amené par GRRM : au moment où Jon est en train de fuir, il pense à l’« affection véritablement fraternelle » qui l’unit à Sam. Immédiatement après, il imagine la déception de Mormont en découvrant sa désertion. Symboliquement, Jon rejette la filiation symbolique qu’avait établi Mormont avec lui en lui offrant Grand-Griffe. Puis, après que Jon soit parvenu à l’évidence en réalisant qu’il ne pourra pas trouver sa place auprès de Robb, ses frères jurés le retrouvent et on assiste à ce dialogue :

    « Que me voulez-vous ? s’insurgea-t-il.

    — Te ramener auprès des tiens, dit Pyp.

    — Les miens, c’est mon frère.

    — Tes frères, c’est nous, main’nant, dit Grenn. »

    Enfin, Mormont apporte à Jon une double reconnaissance : il souligne que Jon est un Stark en parlant de son sang, et il renouvelle le lien presque filial qui les unit personnellement. À la fin du chapitre, Jon scelle enfin le choix qui est celui de l’évidence, en ceignant Grand-Griffe. Il est un homme de la Garde de Nuit, et l’héritier symbolique de Jeor Mormont. Alea jacta est.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #148011
    R.Graymarch
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    J’ai peut-être été un peu dur ou exigeant envers Tyrion au chapitre précédent en disant qu’il était ingrat et surinterprétait (toujours négativement) les paroles de Tywin. Mais là, franchement, Jon est à baffer tout du long (et ce n’est pas le premier chapitre). Admettons que « c’est qu’un ado, ça arrive ». Le souci c’est que ses potes sont de la même tranche d’âge et ils paraissent bien plus mûrs. Je note toutefois qu’ils n’ont pas le même dilemme que Jon, sauf peut-être Sam mais pour lui c’était la Garde ou mourir…. mouais du coup, pour Jon aussi en fait, bref, grandis, Jon. Samyriana a raison de dire que c’est écrit de façon très traditionnelle comme un conte initiatique (et il est possible que j’aurais réagi différemment en tant que lecteur si j’avais eu l’âge de Jon), cela dit quand on pense que Ned était le héros traditionnel d’une histoire et comment il a fini, on peut se dire que ça fait bizarre de voir revenir un conte initiatique traditionnel à ce stade du récit. D’ailleurs, je trouve que Jon bénéficie de beaucoup de « jokers » : des gens qui prennent soin de lui, des grozyeux, une petite tape sur la main et on oublie tout. Arya, Sansa ou Daenerys apprécieront…

    Revenons au début

    J’ai noté aussi que Sam était un géant (notez aussi que c’est la pleine lune)

    Samwell Tarly stood in the stable door, a full moon peering over his shoulder. He threw a giant’s shadow, immense and black.

    Premier signal d’appel à la raison, Jon refuse d’écouter. Pire, il fonce sur son ami en espérant qu’il se poussera à temps. Qui fait ça à un pote, franchement ? Tu m’as déçu Jon, t’étais prêt à blesser Sam (qui est corpulent mais sans doute pas le plus vif).

    At the last moment, when they were almost on him, he jumped aside as Jon had known he would, stumbled, and fell.

    Un point positif quand même, même si c’est pour se donner bonne conscience comme si sa fuite était un geste honorable : Jon a laissé Grand-griffe sur son lit.

    Doubtless Lord Mormont would find someone more worthy of the blade.  /

    No matter what he did, Jon felt as though he were betraying someone.

    aka « ouin ouin, je suis un incompris »

    D’ailleurs, comme noté par Samyriana, Jon s’invente de bonnes excuses pour justifier son geste

    Even now, he did not know if he was doing the honorable thing. The southron had it easier. They had their septons to talk to, someone to tell them the gods’ will and help sort out right from wrong. But the Starks worshiped the old gods, the nameless gods, and if the heart trees heard, they did not speak.

    Après en effet, Jon se leurre un peu sur son retour à Winterfell. Ah, ça ne va pas être si simple en fin de compte si on est un peu réaliste.

    Plus tard, ce passage est très intéressant car il invoque à la fois Aemon et le discours de Tyrion. Certes, cela se termine par une auto-justification qu’il se battra toute sa vie au côté de son frère pour venger son père (même si, comme l’a noté Samyriana, est-ce que Robb peut régner avec un parjure à ses côtés ?? Sans doute non)

    Even now, Jon could not decide whether the maester had stayed because he was weak and craven, or because he was strong and true. Yet he understood what the old man had meant, about the pain of choosing; he understood that all too well.Tyrion Lannister had claimed that most men would rather deny a hard truth than face it, but Jon was done with denials. He was who he was; Jon Snow, bastard and oathbreaker, motherless, friendless, and damned. For the rest of his life—however long that might be—he would be condemned to be an outsider, the silent man standing in the shadows who dares not speak his true name. Wherever he might go throughout the Seven Kingdoms, he would need to live a lie, lest every man’s hand be raised against him. But it made no matter, so long as he lived long enough to take his place by his brother’s side and help avenge his father. /

    He wondered what Lord Eddard might have done if the deserter had been his brother Benjen instead of that ragged stranger. Would it have been any different? It must, surely, surely… and Robb would welcome him, for a certainty. He had to, or else…/

    Jon was not afraid of death, but he did not want to die like that, trussed and bound and beheaded like a common brigand. If he must perish, let it be with a sword in his hand, fighting his father’s killers. He was no true Stark, had never been one… but he could die like one. Let them say that Eddard Stark had fathered four sons, not three.

    On arrive à La Môle et je me dis que c’est bien plus loin de Winterfell que je ne pensais. On nous décrit un peu la ville souterraine et ses « trésors enfouis ». Cela permet à Jon de trouver des éléments de s’auto-justifier, avec le niveau de pertinence d’un enfant de 8 ans

    He wondered whether any of his brothers in black were down there tonight, mining. That was oathbreaking too, yet no one seemed to care.

    Maintenant qu’il est assez éloigné, il commence à se dire que ce qu’il fait n’est pas forcément malin, ni la bonne chose à faire.

    I am doing the right thing, he told himself, so why do I feel so bad? /

    That run had been truly stupid, an invitation to a broken neck. Jon wondered what had gotten into him. Was he in such a great rush to die?.

    Pause repas et on note que Fantôme est absent (ce n’est sans doute pas un hasard). Puis ses potes arrivent, et on peut noter leur sens pratique^^

    “I’d just ride south, you can tell south by the stars.”

    “What if the sky was cloudy?” Pyp asked.

    “Then I wouldn’t go.”

    Jon en veut à ses potes, en plus, on va les traiter de déserteurs eux aussi (le sens de la formule, Jonny boy parce que tout ça c’est un peu de ta faute^^)

    Damn them all. Come dawn, if they were not in their beds, they’d be named deserters too. What did they think they were doing?

    il tente de se cacher, en vain car il se fait repérer par sa jument et Fantôme. La scène suivante est magnifiquement écrite, on l’imagine parfaitement. Jon entouré de ses amis dans un cercle qui se referme sur lui, mais un cercle apaisé alors que Jon est tenté de résister physiquement (sans vouloir leur faire du mal), et pendant qu’ils récitent le serment de la Garde. C’est un peu long alors je mets en spoiler

    Spoiler:

    “You don’t have to tell me the words, I know them as well as you do.” He was angry now. Why couldn’t they let him go in peace? They were only making it harder.

    “I am the sword in the darkness,” Halder intoned.

    “The watcher on the walls,” piped Toad.

    Jon cursed them all to their faces. They took no notice. Pyp spurred his horse closer, reciting, “I am the fire that burns against the cold, the light that brings the dawn, the horn that wakes the sleepers, the shield that guards the realms of men.”

    “Stay back,” Jon warned him, brandishing his sword. “I mean it, Pyp.” They weren’t even wearing armor, he could cut them to pieces if he had to.

    Matthar had circled behind him. He joined the chorus. “I pledge my life and honor to the Night’s Watch.”

    Jon kicked his mare, spinning her in a circle. The boys were all around him now, closing from every side.

    “For this night…” Halder trotted in from the left.

    “…and all the nights to come,” finished Pyp. He reached over for Jon’s reins. “So here are your choices. Kill me, or come back with me.”

    J’avais complètement oublié la façon utilisée par ses amis pour le faire revenir. C’est bouleversant.

    Jon cède, de mauvaise grâce

    Jon lifted his sword… and lowered it, helpless. “Damn you,” he said. “Damn you all.”

    Puis il dit qu’il reviendra sans tenter de s’échapper, et fait remarquer à Fantôme qu’il ne l’a pas vraiment aidé (alors qu’en fait, si). Ouf pendant une minute, je n’avais plus envie de l’étrangler mais Jon revient à ses penchants calimeresques.

    Et ça continue, Jon rumine toujours

    They could take him back, Jon told himself, but they could not make him stay. The war would not end on the morrow, or the day after, and his friends could not watch him day and night. He would bide his time, make them think he was content to remain here… and then, when they had grown lax, he would be off again. Next time he would avoid the kingsroad.

    Au retour, Sam est là (donc il n’a pas dormi lui non plus !), il exprime sa joie de revoir Jon, ce dernier l’envoie chier (sympa, le pote).

    Retour à la réalité quand Pyp dit qu’ils vont devoir travailler la journée après une nuit blanche à chevaucher (et tout ça grâce à Jon)

    Au petit matin, on est chez Jeor. J’ai noté aussi son goût du citron (même que ça coûte cher à la Garde) et les vertus qu’il clame (sur ce point, il a raison)

    Mormont drank lemon in his beer every day, and claimed that was why he still had his own teeth.

    L’ours est vieux mais il a encore ses dents 😉

    Je ne vais pas reprendre ce qu’a écrit Samyriana, mais en effet, Jeor « fait la leçon » de manière intelligente à Jon. Aemon avait prévu son action, Jeor l’a laissé faire. C’est sûr qu’à côté d’eux, Jon a moins d’intelligence ou de classe. En plus ils sont plein de bonté, ça fait un combo dur à battre (et loin des « ouin ouin, je suis un incompris »). En relisant, on sait que Jon va beaucoup « grandir » entre AGOT et ADWD, c’est aussi grâce à ces coups de pouces du début (idem pour le forgeron de Châteaunoir)

    Honor set you on the kingsroad… and honor brought you back.”

    “My friends brought me back,” Jon said.

    “Did I say it was your honor?” Mormont inspected his plate.

    “They killed my father. Did you expect me to do nothing?”

    “If truth be told, we expected you to do just as you did.” Mormont tried a plum, spit out the pit. “I ordered a watch kept over you., You were seen leaving. If your brothers had not fetched you back, you would have been taken along the way, and not by friends.

    Pour les fans de crackpot, Jeor est un soutien d’Aigracier^^ Si on remplace les ailes de dragon par une corneille, du coup ça fait quasi Freuxsanglant, je suis perdu dans mon crackpot

    “Unless you have a horse with wings like a raven. Do you?”

    “No.” Jon felt like a fool.

    “Pity, we could use a horse like that.”

    Jeor nous montre aussi qu’il est pragmatique en laissant une certaine marge de manoeuvre aux frères jurés

    “You have not deserted—yet. Here you stand. If we beheaded every boy who rode to Mole’s Town in the night, only ghosts would guard the Wall.

    Quand Jeor parle de sa famille, je crois qu’il y met un jeu de mots^^

    Truth be told, I can hardly stand to be around the wretched woman, but that does not mean my love for her is any less than the love you bear your half sisters

    Puis Jeor montre qu’il se pose les vraies bonnes questions, celles sur la futilité de certains combats et la priorité d’autres

    “Gods save us, boy, you’re not blind and you’re not stupid. When dead men come hunting in the night, do you think it matters who sits the Iron Throne?”

    Il offre une dernière chance à Jon Snow de se racheter, de décider (même si sur le fond je doute que Jon ait vraiment le choix).

    “Are you a brother of the Night’s Watch… or only a bastard boy who wants to play at war?”

    Jon Snow straightened himself and took a long deep breath. Forgive me, Father. Robb, Arya, Bran… forgive me, I cannot help you. He has the truth of it. This is my place. “I am… yours, my lord. Your man. I swear it. I will not run again.”

    The Old Bear snorted. “Good. Now go put on your sword.”

    Vous avez noté qu’il n’y a pas Sansa ni Rickon (ni Catelyn) ? Je ne pense pas que Jon s’attendait à ce que Jeor le félicite, d’ailleurs ce dernier termine par « Bien, au boulot maintenant ». Ca parait assez juste.

    Ce chapitre se termine bien mais pas vraiment grâce à Jon plutôt à grâce à …. tous les autres en fait. On espère qu’il gardera cela en tête dans le futur. Surtout, vu où sont Robb et Cat, ça paraissait compliqué de voir Jon « aider à venger son père en combattant aux côtés de Robb » (même en oubliant sa désertion).

    Comme dit le chanteur

    Si on reconnait quelqu’un à ses copains, j’espère que les miens sont très très bien

    T’as vraiment du bol de les avoir, Jon (et tu ferais bien de t’en rendre compte !). Eux et Jeor sortent grandis de ce chapitre où Jon fait un aller-retour pour rien (sauf s’il retient la leçon car ce n’est pas la seule fois qu’il sera mis à l’épreuve)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #148014
    Samyriana
    • Pas Trouillard
    • Posts : 607

    Mais là, franchement, Jon est à baffer tout du long (et ce n’est pas le premier chapitre).

    Complètement, et je te rejoins sur toutes tes analyses. Dans mon brouillon j’avais un petit paquet de référence à un autre célèbre adolescent à cicatrice qui passe tout un tome à pleurer qu’il est seul, incompris et que son grand mentor ne l’aide jamais, alors que ses potes passent leur temps à lui sauver les fesses. Mais je me suis dit que ça alourdirait le récit…

    Clairement, Jon est insupportable et immature dans ce chapitre. Néanmoins, on peut comprendre une partie de ses ressentis, de sa frustration, etc. Déjà qu’il n’a pas du vraiment pouvoir faire le deuil d’Eddard, ça doit être très douloureux de voir ceux avec qui il a grandit partir le venger sans lui, d’avoir le sentiment d’être oublié aux confins du monde. Même Theon Greyjoy, avec qui il entretenait une petite rivalité, y va. Bon, ça n’excuse pas tout le chapitre, mais enfin il est jeune et il peut se payer le « luxe » de faire sa petite crise d’ado. Daenerys, Arya ou Sansa ne le peuvent pas parce que sinon, elles meurent. Mais qui sait comment elles auraient réagi dans des situations moins dangereuses? (Non, Jon n’est pas mon chouchou).

    Pour les fans de crackpot, Jeor est un soutien d’Aigracier^^ Si on remplace les ailes de dragon par une corneille, du coup ça fait quasi Freuxsanglant, je suis perdu dans mon crackpot

    Joli, je n’avais pas du tout remarqué.

     

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #148016
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    Merci pour l’analyse et les commentaires, le parallèle avec Tyrion est intéressant et je n’y avais pas fait attention (surtout que peut-être que Tyrion et Jon ont un lien de parenté)

    Concernant sa désertion, c’est comme si Jeor et Aemon avait anticipé que Jon partira ET reviendra, qu’ils attendaient juste de savoir comment plutôt que pourquoi.

    En manque d’hommes, je comprends que Jeor n’abbatte pas chaque homme qui fait le mur et qui revient, mais j’ai trouvé la leçon faite un peu légère quand même.

    Si Jon avait réussi à rejoindre Robb, ce dernier aurait surement voulu par affection l’accueillir, mais comme déjà expliqué plus haut ça aurait été une erreur pour Robb de garder près de lui un parjure, et Catelyn n’aurait pas manqué de rappeler que le châtiment pour avoir déserté la Garde de Nuit est la peine de mort.

    Toutefois Sam s’oppose à Jon et le fait revenir, si ce n’est pas physiquement malgré une stature de géant ça sera par son intelligence en faisant appel aux copains pour y aller à sa place. Pour l’auteur les géants ne semblent pas ceux ayant la plus grande force physique mais ceux qui d’une façon ou d’une autre se servent au mieux de leur esprit, puisque la comparaison est faite aussi avec Tyrion.

    Il est quand même important que les potes de Jon, qu’il méprisait un peu à son arrivée en les prenant de haut, viennent le chercher. Cela montre qu’ils sont tous désormais au même niveau, liés par serment, ils sont frères. Jon savait qu’il faisait une erreur en désertant, et qu’il ne devait pas « regarder en arrière sinon c’en était fini de lui », mais avec le coup de pouce de Fantôme, il sera amené à regarder en arrière, et revenir !

    Un point positif quand même, même si c’est pour se donner bonne conscience comme si sa fuite était un geste honorable : Jon a laissé Grand-griffe sur son lit.

    Jorah avait fait pareil, comme j’avais dit dans un autre chapitre, les épées en acier valyrien sont très valorisées à Westeros.

    Clairement, Jon est insupportable et immature dans ce chapitre.

    Exactement ! Et dire que dans ADWD ce sera lui le Lord Commandant, et qu’il exécutera Slynt. Heureusement Jon va murir, mais parce qu’il aura toujours la chance d’être bien conseillé et épaulé.

    Samwell, qui nous était présenté au départ comme le pleutre, le gras, le pataud, c’est à dire le personnage qui n’a rien d’héroïque, montre malgré lui déjà une grande force de caractère, qui va aller en grandissant au fur et à mesure qu’il prendra confiance en lui. Vivement ces POV dans AFFC

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 4 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #148022
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9924

    Joli, je n’avais pas du tout remarqué.

    C’était juste une galéjade de ma part, je ne crois pas du tout que ce soit un signe quelconque^^ Mais j’en connais qui en cherchent partout, alors c’est cadeau.

     

    Concernant sa désertion, c’est comme si Jeor et Aemon avait anticipé que Jon partira ET reviendra, qu’ils attendaient juste de savoir comment plutôt que pourquoi.

    Pas tout à fait car Jeor dit que si les potes de Jon n’étaient pas allés le chercher, il aurait envoyé des gens moins sympathiques. Enfin la formule est plus ambiguë que ça, elle ne dit pas que Jeor aurait envoyé du monde mais que Jon aurait été pris sur le chemin (par qui ?).

    If your brothers had not fetched you back, you would have been taken along the way, and not by friends.

    Du coup, la question se pose si Jon a eu un traitement de faveur (presque tous les bâtards nobles ont eu un jour un cas de conscience avec leur ancien lignage) ou si on va chercher tous les fuyards. Je penche pour le premier point.

    En manque d’hommes, je comprends que Jeor n’abbatte pas chaque homme qui fait le mur et qui revient, mais j’ai trouvé la leçon faite un peu légère quand même.

    La Mole c’est une soupape. Les frères de la Garde n’ont pas le droit d’avoir une famille mais les liaisons temporaires sont tolérées. Les interdire strictement n’amènerait rien de bon pour l’ambiance au Mur. Du coup, Jeor prolonge sans doute la tradition de « fermer les yeux », tant que les mecs reviennent au petit matin. Accessoirement si l’homosexualité était acceptée au sein de la Garde, ça réglerait une partie du problème^^

    Si Jon avait réussi à rejoindre Robb, ce dernier aurait surement voulu par affection l’accueillir, mais comme déjà expliqué plus haut ça aurait été une erreur pour Robb de garder près de lui un parjure, et Catelyn n’aurait pas manqué de rappeler que le châtiment pour avoir déserté la Garde de Nuit est la peine de mort.

    Et si… Je pense que Jon n’aurait finalement pas tenté d’approcher Robb car il aurait mis ce dernier dans l’embarras. J’imagine que s’il y avait eu une approche discrète (et secrète), Robb lui aurait dit « pars, je n’ai rien vu ». Mais si les gens savent que Robb est au courant, il n’a pas le choix que de dire de le le tuer ou le ramener pour qu’il l’exécute. Je pense Jon assez malin pour penser à tout ça, le temps qu’il arrive à Vivesaigues (une sacrée trotte)

    Jorah avait fait pareil, comme j’avais dit dans un autre chapitre, les épées en acier valyrien sont très valorisées à Westeros.

    Jorah était plus vieux, ça aide un peu. Le fait qu’une épée soit précieuse n’implique pas forcément qu’on veuille la rendre (au contraire). Je pense que c’est plutôt l’estime qu’on a pour soi-même et pour Jeor qui compte le plus

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #148060
    Emmalaure
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    Merci Samyriana pour cette belle introduction. Je rebondis sur ton analyse du chapitre comme reprenant les caractéristiques du conte initiatique, que je trouve très juste. GRRM en profite ici pour faire exactement ce qu’il fait avec Sansa, pour laquelle il déconstruit et recompose le personnage de la princesse de conte, dont le vécu réel est totalement horrifique et désenchanté. Pour Jon, c’est la même chose : le récit traditionnel aurait permis que Jon s’échappe, rejoigne Jon incognito, prouve sa grande valeur guerrière, voire se révèle à la fin comme le digne héritier d’Eddard Stark – comme réparation d’une mise à l’écart de la fratrie qu’il subit « injustement » depuis l’arrivée de Catelyn et de Robb. En cas de mort de Robb, il pourrait alors prendre sa place, ou encore, dans le cas d’un happy end encore plus prononcé, on éviterait le conflit avec un Robb Stark vainqueur par la révélation de la véritable filiation de Jon.
    Or, la première étape de ce chemin tout héroïque est avortée : non seulement Jon retourne au Mur, mais en outre, par ses propos, Jeor Mormont suggère très fortement que la guerre n’est pas du tout un jeu et qu’on y trouve pas de preux héros.
    En lisant le premier post de Graymarch et la citation “Are you a brother of the Night’s Watch… or only a bastard boy who wants to play at war?”, j’essayais de retrouver ce qu’elle me rappelait et ça m’est revenu : hier soir, j’étais dans la relecture du prologue d’ACOK, et Cressen y évoque Renly comme un type qui joue divers rôles juste pour occuper le premier (« regardez-moi faire ci, regardez-moi faire ça »)
    Malgré tout – parce que nous autres lecteurs avons toujours des attentes, et que Jon aussi – Mormont (et GRRM) va quand même faire miroiter l’occasion de se qualifier comme héros en amenant sur la table l’expédition de la Garde au-delà du Mur… En anticipant sur la façon dont cette expédition se finit, puis celle dont le mandat de Jon comme lord Commandant s’achève, cela n’augure pas d’une fin très héroïque pour Jon lorsqu’il sera de retour parmi les vivants, au contraire.

    Autre remarque, dans ce chapitre, Jon commet une trahison – la première – et plus exactement une trahison pour le sang, celui de sa famille, et elle commence par une fuite à cheval en manquant blesser gravement voire tuer Samwell.
    Samwell ici joue le rôle symbolique de la fiancée/épouse/(soeur d’adoption ?) trahie et abandonnée : en effet, son apparition s’accompagne d’une lune bien ronde et visible, au-dessus de son épaule (donc à côté de son visage), ce qui rappelle sa première apparition dans le livre, où son visage était comparée à la lune, et où il prenait le rôle de la demoiselle en détresse sauvée du viol par un preux bâtard. L’ombre gigantesque et noire peut s’interpréter comme une métaphore d’ours : en effet, dans la saga, les ours sont souvent comparés à des géants et parfois confondus avec, et inversement (cf les histoires de Tormund, ou l’assaut des morts au Poing, etc…). L’ours noir est l’emblème des Mormont, or, Jeor Mormont est le vieil Ours et sorte de père pour tous les frères de la Garde de nuit. En d’autres termes, Sam joue le rôle symbolique d’une « fille d’ours » – soeur d’adoption et/ou fiancée ? – abandonnée par un loup bâtard (adopté par ours) courant après la vengeance.

    Je terminerai sur un terrain tout autre que le symbolique : je vous trouve durs avec Jon. Il vient de perdre son père, il est séparé de sa famille avec laquelle il a vécu jusque-là mais qu’il ne reverra possiblement jamais (ou rarement, si tout va bien), ce qui fait de nombreux deuils à faire. Qu’il exprime sa douleur de cette façon, par la révolte et la fuite en avant, est normal et même très sain, psychologiquement parlant. Un deuil tu et gardé au fond de soi peut faire des dégâts bien plus considérables sur le long terme, et en outre, ça priverait GRRM d’une action qui permet de faire progresser psychologiquement son personnage en même temps que l’intrigue (=on a la promesse d’aller enfin voir de l’autre côté du Mur dans le tome suivant, et d’avoir autre chose que les entrainements, tours de gardes et ruminations quotidiennes de Jon au Mur !)

    Edit : Puisqu’on nous y invite, je prends aussi au vol cette crackpot :
    “Unless you have a horse with wings like a raven. Do you?”
    Un cheval avec des ailes, finalement, c’est un peu ce qu’est un dragon sur le principe, le feu et la monstruosité en plus. ^^ (mais dans ma crackpot perso, les dragons ont été créés dans le passé par une corneille exilée et très vindicative !)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 4 mois par Emmalaure.
    #148066
    DJC
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    Merci à vous pour vos analyses, toujours aussi agréables à lire 🙂 Chapitre « pivot » pour Jon !

    La scène suivante est magnifiquement écrite, on l’imagine parfaitement. Jon entouré de ses amis dans un cercle qui se referme sur lui, mais un cercle apaisé alors que Jon est tenté de résister physiquement (sans vouloir leur faire du mal), et pendant qu’ils récitent le serment de la Garde. C’est un peu long alors je mets en spoiler

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    “You don’t have to tell me the words, I know them as well as you do.” He was angry now. Why couldn’t they let him go in peace? They were only making it harder. “I am the sword in the darkness,” Halder intoned. “The watcher on the walls,” piped Toad. Jon cursed them all to their faces. They took no notice. Pyp spurred his horse closer, reciting, “I am the fire that burns against the cold, the light that brings the dawn, the horn that wakes the sleepers, the shield that guards the realms of men.” “Stay back,” Jon warned him, brandishing his sword. “I mean it, Pyp.” They weren’t even wearing armor, he could cut them to pieces if he had to. Matthar had circled behind him. He joined the chorus. “I pledge my life and honor to the Night’s Watch.” Jon kicked his mare, spinning her in a circle. The boys were all around him now, closing from every side. “For this night…” Halder trotted in from the left. “…and all the nights to come,” finished Pyp. He reached over for Jon’s reins. “So here are your choices. Kill me, or come back with me.”

    J’avais complètement oublié la façon utilisée par ses amis pour le faire revenir. C’est bouleversant. Jon cède, de mauvaise grâce

    Rhooooooo comme j’ai surkiffé ce passage, moi aussi 🙂 le serment est décortiqué, et à la relecture on fait davantage attention à chaque bout de phrase, sachant l’avenir de Jon.

    Quant au débat/interprétation de l’ombre de Sam…

    « Samwell Tarly se dressait en travers du porche, avec sur l’épaule une pleine lune qui épiait. Il y gagnait une ombre portée formidable, gigantesque et noire. »

    … pour moi la réponse est là :

    “If truth be told, we expected you to do just as you did.” Mormont tried a plum, spit out the pit. “I ordered a watch kept over you., You were seen leaving. If your brothers had not fetched you back, you would have been taken along the way, and not by friends.

    Mormont s’attendait à le voir partir, il a fait surveiller Jon (par Sam), et l’ours qu’on interprète pour l’ombre de Sam, c’est juste le commanditaire de la surveillance, donc Mormont (désolé, je cherche pas plus loin :D)

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 4 mois par R.Graymarch. Raison: quanT
    #148070
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Quant au débat/interprétation de l’ombre de Sam…

    « Samwell Tarly se dressait en travers du porche, avec sur l’épaule une pleine lune qui épiait. Il y gagnait une ombre portée formidable, gigantesque et noire. »

    … pour moi la réponse est là :

    “If truth be told, we expected you to do just as you did.” Mormont tried a plum, spit out the pit. “I ordered a watch kept over you., You were seen leaving. If your brothers had not fetched you back, you would have been taken along the way, and not by friends.

    Mormont s’attendait à le voir partir, il a fait surveiller Jon (par Sam), et l’ours qu’on interprète pour l’ombre de Sam, c’est juste le commanditaire de la surveillance, donc Mormont (désolé, je cherche pas plus loin :D)

    Ah ça, c’est sûr, c’est l’interprétation la plus proche du texte et la plus immédiate ! ^^ Mais ça n’en empêche pas d’autres et elle n’explique pas celle de la lune autrement que comme un oeil qui scrute et observe, alors que la lune est certes associée à plusieurs reprises à un oeil dans la saga mais aussi très souvent à une femme (jeune, enceinte, mère) et parfois à une arme coupante (quand elle est en croissant). Et tout cela peut aller ensemble, avec une femme (mère ou enceinte ou fiancée) qui espionnerait dans l’ombre, voire serait prête à frapper ^^. On retrouve une partie de cette symbolique avec Lysa Arryn, par exemple (les Arryn ont l’emblème lune et faucon et dans le dernier chapitre de Sansa d’ASOS, Lysa porte une robe à la couleur lunaire), mais aussi avec Daenerys (sans la partie espionnage, cette fois) qui a elle aussi eu deux « vieux Ours » dans son entourage proche comme pères de substitution (Willem Darry d’abord, surnommé comme ça par elle, puis Jorah Mormont qui n’aime pas trop ce rôle-là); et on aura également Arya, qui aura droit à la présence de la lune et de l’ours à Harrenhal. La liste est loin d’être exhaustive, ce sont seulement les exemples qui me viennent à l’esprit, tout de suite.
    On peut se demander pourquoi on retrouve ce genre de schéma de façon récurrente à travers la saga : si c’est seulement pour faire joli et poétique, eh bien c’est joli et poétique et très visuel, mais ça finit par être usé jusqu’à la corde et ça pourrait être remplacé par n’importe quoi d’autre en terme de symbolique. C’est pourquoi, je préfère imaginer que cet usage a un sens et mon hypothèse est qu’il laisse deviner des bouts d’une histoire ancienne, celle qui est à l’origine de Winterfell, du Mur, des saisons déréglées et des dragons.^^

    #148092
    DJC
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    Ah ça, c’est sûr, c’est l’interprétation la plus proche du texte et la plus immédiate ! ^^

    Ben oui, pourquoi faire compliqué 🙂 hehe

    Je trolle ! 

    S’il y’a des éléments des prochains tomes qui appuient tes hypothèses (sur l’origine de Winterfell, du Mur, que tu énonces ici et dans d’autres analyses), je dirai « chapeau » 🙂 mais perso sur ce coup précis, je m’en tiens là 🙂

    Déjà ça concerne Sam (pas des Stark ou quoi), et la lune je la vois + pour le jeu d’ombres agrandissant sur des « petits personnages » voués à de beaux coups d’éclats dans l’avenir (lui, Tyrion..) + le rappel de « Mormont » en effet, mais sans faire le lien avec le Val d’Arryn, la légende des dragons qui sortent de la lune, ou autre (moonblood…).

    Par contre sur d’autres analyses que tu as pu faire, j’ai envie d’y croire 🙂

    #148110
    darkdoudou
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    Merci Samyrania pour ta belle analyse.

    Ce chapitre est la suite directe du précédent, et nous retrouvons Jon qui semble avoir fait son choix puisqu’il est en train de quitter Châteaunoir à la faveur de la nuit. L’arc de Jon est l’archétype du récit initiatique : le héros affronte des obstacles et des épreuves qui lui permettent de grandir et de triompher. Ce chapitre en est, encore une fois, un exemple clair.

    C’est quelque chose que je constate fortement pour Jon comme toi, le caractère initiatique de son aventure. J’ajouterai que ce chapitre me semble être la fin d’un arc, une conclusion de la transformation de Jon Snow en homme de la Garde de Nuit. Il fallait bien une tentation forte pour éprouver la réalité des voeux prononcés. Maintenant il y a la possibilité d’un arc nouveau que Jeor laisse entrevoir : la lutte active contre les Autres.

    La scène qui marque le plus est bien celle où Jon Snow est entouré par ses frères de la Garde de Nuit. C’est une belle conclusion si l’on songe au mépris qu’il a longtemps eu vis-à-vis des autres recrues sur la route depuis Winterfell puis pendant l’entrainement avec Ser Alliser. Jon s’est mis ensuite au service de ses frères en essayant de les faire progresser ou en cherchant à les sauver. Mais quand ils lui rendent la pareille (coucou Sam) sa fierté a plus de mal à l’accepter.

    C’est assez significatif de voir que Jon refuse de se laisser convaincre par ses frères, intérieurement il pense toujours à s’échapper. Il lui faudra une autorité supérieure (figure paternelle) pour rentrer dans le rang. Encore une fois comme relevé par plusieurs personnes, Jeor se montre un fin connaisseur de ces hommes.

    #148235
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    GRRM nous glisse un point « connaissances médicales » sur les vertus du citron pour ne pas perdre ses dents : le scorbut semble être connu à Westeros.

    Au petit matin, on est chez Jeor. J’ai noté aussi son goût du citron (même que ça coûte cher à la Garde) et les vertus qu’il clame (sur ce point, il a raison)

    En relisant Jon IV dans ADWD, Jon fait le tour des réserves avec Bowen Marsh, et il est fait allusion aux citrons.

    Le lord Intendant l’ignora. « Il y aura aussi des maladies, poursuivit-il, des gencives qui saignent et des dents qui se déchaussent. Mestre Aemon avait coutume de dire que le jus de lime et la viande fraîche y remédiaient, mais nous avons épuisé nos citrons depuis
    un an et nous n’avons point assez de fourrage pour garder des troupeaux sur pied afin de disposer de viande fraîche.

    Les vertus du citron sont connues, par contre pour la viande fraîche je ne vois pas le rapport avec le scorbut, où des légumes seraient plus efficaces.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #148236
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Vu l’époque où on a su ce qui empêchait le scorbut de venir, ça me semble pas anormal qu’ils se trompent dans ce qui soigne. En plus,  les frères de la Garde peuvent avoir envie d’autre chose que de viande séchée/préservée (voire que la Garde sale elle-même sa viande, ce qui est fort possible). Et vu qu’il n’y a pas vraiment d’élevage au Mur (par manque de fourrage)…

    Je me rends compte que je pensais qu’on avait déjà parlé de citrons (et leur coût) au Mur alors qu’en fait, c’était de l’huile d’olive dans AGOT 49 – Jon VI.

    We are paying too dear for salt beef and pickled fish, and the quality of the olive oil we’re getting has been frightful,

    Vu le prix du boeuf salé, c’est peut-être pour ça qu’il veut de la viande fraîche ^^ (S’ils ont du sel en réserve, bien entendu)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #148477
    Chinaski
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    je sais pas si ça a déjà été évoqué, mais concernant l’ombre de Sam, c’est la deuxième fois que Jon mentionne la « grandeur » de l’ombre d’un personnage qui paraît faible à première vue, c’était déjà lui qui parlait de l’ombre de Tyrion lors de leur première rencontre il me semble.

    Alors pour le primo-lecteur je comprends bien que c’est pour montrer la capacité de Jon à voir au delà des apparences, mais quand on connaît sa future relation avec une certaine prêtresse rouge c’est troublant. GRRM veut-il nous dire que Jon a déjà un rapport particulier avec les ombres?

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