ASOS 08 – Jon I

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    Ysilla
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    ASOS 08 – Jon I
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 07, Sansa I ASOS 09, Daenerys I

    Merci pour votre patience, mes frèresoeurs !

    Nous avions perdu de vue Jon depuis ACOK 69, où après avoir tué le Mimain, il était parvenu, tant bien que mal, à convaincre la bande du sauvageon Clinquefrac qu’il n’avait pas désavoué sa condition de frère juré pour éviter la mort. Ce premier chapitre de Jon prend donc la suite quasi immédiate, après des lieues de descente : par ses yeux, s’offrent à la vue du lecteur les berges de la Laiteuse, constellées par les feux de l’immense camp sauvageon.

    Résumé

    Le chapitre suit d’abord la progression tendue de Jon, flanqué de ses nouveaux « frères », des contreforts des Crocgivre jusqu’au camp. Dans un deuxième temps, le lecteur assiste à un épisode bouffon sous la tente où Jon s’essaie à reconnaître le Roi de l’au-delà du Mur parmi son état-major ; puis le chapitre se termine sur l’entretien privé entre Jon et Mance Rayder, entretien décisif où les deux hommes se jaugent, entre sincérité et bluff, pour se conclure sur leur poignée de main qui scelle le reniement de Jon et son intégration aux sauvageons.

    Structure

    Le mouvement du texte va du froid au chaud au sens propre comme au sens figuré, d’un environnement extérieur hostile à l’intimité accueillante d’une vaste tente, d’un groupe de sauvageons radicalement différents à la confrontation avec un « roi » dont l’apparence, le comportement, l’histoire brouillent la perception que Jon avait des sauvageons.

    Noir héros, noires pensées

    Rappelons-nous les désirs secrets de Jon dans AGOT 20 alors qu’il discute avec Tyrion Lannister :

    Il mourait d’envie d’accompagner Benjen Stark en expédition, de s’enfoncer au cœur même des mystères de la forêt hantée, d’affronter les sauvageons de Mance Rayder, de défendre le royaume contre les Autres.

    Qu’en est-il dans ce chapitre ? C’est Qhorin Mimain qu’il a accompagné en expédition…et qu’il a tué. Quant aux sauvageons, loin de les braver, il les a rejoints, désormais dans la peau d’un tourne-casaque, comme s’il avait embrassé le destin que la morale des Sept Couronnes promet à tout bâtard : être un couard et un traître. À ce point de la saga, son itinéraire recoupe dans la forfaiture celui de Theon Greyjoy, son double inversé.

    Mais son personnage devient narrativement plus ferme, depuis qu’il s’est vu confié une quête, alors que sa trajectoire de Stark était jusqu’ici imprécise.

    S’ils nous prennent, tu passeras dans leur camp, […] quoi qu’ils exigent, tu ne devras pas barguigner. Obéis-leur…, sauf, en ton cœur, à te rappeler qui tu es et ce que tu es. […]Et regarde de tous tes yeux. […] Que cherchaient-ils, en ces lieux désertiques et au diable ? L’ont-ils découvert ? Voilà ce que tu dois apprendre, avant de rejoindre Mormont et nos frères. Telle est la tâche que je t’assigne, Jon Snow. ACOK 69, Jon VIII

    Or, c’est une chose de renier ses vœux, mais c’en est une autre d’en porter la charge morale quand on est le fils de Ned Stark et pour ce chapitre, d’en convaincre totalement les sauvageons, tout en commençant à remplir sa mission ; c’est là tout l’enjeu du chapitre pour Jon Snow.

    C’est pourquoi son humeur est, en ce début de chapitre, aussi noire que le paysage est funeste :

    Sombre et gris, le monde sentait la mousse et le pin, le froid.

    Il n’en mène pas large, confronté qu’il est à l’hostilité instinctive de Clinquefrac pour qui un bon corbac est un corbac mort.(Thoren Petitbois pense exactement la même chose des sauvageons ! 😉) Notez que les difficultés d’intégration sont le drame de la courte existence de Jon : il croise toujours des personnages qui, dès le premier abord, le détestent et le méprisent : Catelyn Stark, Alliser Thorne…

    Une phrase de Jon, à propos de l’expédition du col Museux, a une résonnance toute particulière :

    Morts, tous morts, sauf moi, tout mort au monde que je suis.

    Comment nommer quelqu’un de bien vivant qui se juge mort ? Un vivant-mort ? un mort-vivant ? Au pays des morts qui marchent – qui vont bientôt assaillir le Poing – cette réflexion de Jon possède une belle dose d’humour noir involontaire. On peut y voir aussi comme une très discrète préfiguration du sort prochain de Jon à la fin d’ADWD où il sera sans doute mort au monde tout en étant vivant.

    Remarquez d’ailleurs que les Stark possèdent cette propension naturelle à être morts au monde tout en étant vivants : Bran, Rickon, Arya et maintenant Jon… qui expérimentent ou expérimenteront une catabase réelle ou symbolique (descente chez les morts) avant de connaître une (re) naissance et une (re)connaissance.

    Les sombres pensées que rumine Jon culminent à l’entrée sous la tente de Mance dans un intense sentiment de solitude. (Une des constantes de son personnage).

    À se tenir là, tout en noir, dans l’attente du bon plaisir du tourne-casaque qui s’intitulait roi d’au-delà du Mur, Jon éprouvait un sentiment de solitude incommensurable.

    Il me semble que se produit à ce moment du texte un point de bascule pour son personnage : malmené dans les deux tiers du chapitre, jusqu’au ridicule, il acquiert une nouvelle dimension, en prenant en main son destin de faux-vrai parjure.

    À la rencontre des sauvageons

    Lorsque, dans ACOK 24, Jon évoque un futur affrontement entre la Garde et les sauvageons de Mance Rayder, ces ennemis du royaume de temps immémorial, ne sont même pas des individus ; ils sont réifiés, réduits à la caractéristique la plus éloignée de ce qui fonde l’humanité.

    Trois cents, songea Jon, contre la fureur de la barbarie. 

    De prime abord, c’est bien ainsi qu’apparaissent les sauvageons : Clinquefrac, obsessionnel de l’étripage et du désossage en exemplifie la cruauté jusqu’au sadisme et la perfidie. Le lecteur identifie, lui, le cliché de l’ennemi, déjà utilisé chez les Grecs et les Romains lorsqu’ils peignent les Perses, les Parthes, les Carthaginois ou les Celtes.

    Pour Jon, le partage des effets du Mimain ressortit à la même sauvagerie que les pulsions sanguinaires de Clinquefrac. Et il ne manque pas de remarquer chaque dépouille d’un frère juré sur un sauvageon :

    huit cavaliers, tant hommes que femmes, équipés de fourrures et de cuir bouilli, çà et là d’un heaume ou d’un bout de maille. / Il (Thormund) portait une lourde cotte de mailles noire qui ne pouvait lui venir que d’un patrouilleur tué. / A deux pas de lui, plus grand, plus svelte et vêtu d’un haubert de cuir tapissé d’écaillés de bronze, un homme (Styr)[…] le dos barré par un estramaçon dans son fourreau de cuir.

    S’emparer des dépouilles sur le cadavre d’un ennemi est certes une deuxième mise à mort, très chargée symboliquement (c’est un effacement par dépeçage) mais ses premières vertus sont aussi et d’abord économiques : les sauvageons prélèvent sur les morts ce dont ils ont besoin et qu’ils ne peuvent pas fabriquer comme l’avait déjà noté Jon lui-même, dans son dernier chapitre d’ACOK :

    Ils [les sauvageons]ne pratiquaient ni l’extraction ni la fonte des minerais, et les forges étaient encore plus rares, au nord du Mur, que les forgerons.

    Et de ce point de vue-là, rien ne sépare vraiment les sauvageons des gens de Westeros qui pratiquent largement l’appropriation des dépouilles des morts. Du reste, si Jon peut effectivement mesurer la dangerosité des guerriers sauvageons (Clinquefrac, Styr, Thormund), il ne discerne pas moins la faiblesse structurelle de l’armée sauvageonne :

    Disséminés sur des lieues et des lieues, les sauvageons ne disposaient pas de défenses dignes de ce nom. Ni palis d’épieux ni chausse-trapes pour les protéger. Rien d’autre à la périphérie que des escouades de patrouilleurs. […] Le peuple libre. Il la paierait de façon sanglante et copieuse, sa liberté, si les frères noirs le surprenaient dans un pareil désordre. Il avait le nombre pour lui, mais la Garde de Nuit avait pour elle la discipline, et, sur le champ de bataille, la discipline, Père était formel, triomphait du nombre neuf fois sur dix.

    Désormais au cœur du campement sauvageon, Jon cesse insensiblement de les percevoir comme un bloc indifférencié d’ennemis, uniquement défini par des qualités négatives. Au regard inquiet sur les armes :

    Assis en cercle non loin de là, un groupe de femmes empennait des flèches.

    Des flèches destinées à mes frères, songea Jon. Des flèches destinées aux vassaux de mon père, aux gens de Winterfell, de Motte-la-Forêt, d’Atre-lès-Confins. Des flèches destinées au Nord.

    s’oppose la prise de conscience que les sauvageons sont un peuple avec femmes et enfants qui vivent dans des conditions précaires :

    Mais le spectacle n’était pas exclusivement belliqueux. Jon vit aussi danser des femmes, il entendit vagir un nouveau-né, et sous les pieds de son cheval fusa un garçonnet tout emmitouflé de fourrures et tout essoufflé par ses jeux. 

    La description n’est pas sans évoquer les Dothrakis, à cette différence près que le nomadisme des sauvageons est contraint et leur quotidien dans le nord autrement plus difficile.

    Abasourdi de voir pour la première fois tant de sauvageons, Jon se demandait si jamais personne en avait tant vu. C’est qu’ils partent pour jamais, se dit-il à la réflexion.

    Jon n’en est pas encore au point de réfléchir sur le pourquoi et l’urgence de cette migration où il ne voit probablement que l’inquiétante confirmation d’un prochain assaut de masse des sauvageons pour passer le Mur, comme le lui avait dit Ygrid, à la fin d’ACOK :

    À cette heure, Mance a dû pas mal descendre la Laiteuse. ‘l est en marche contre ton Mur.

    Et puisqu’on en vient à Mance…

    Sous la tente

    La dernière partie du texte s’anime et constitue le morceau de bravoure du chapitre avec deux enjeux , l’un pour Jon Snow : sa désertion va-t-elle être considérée sincère par Mance Rayder ? Et l’autre pour le lecteur (et pour Jon aussi) : qui est vraiment le roi de l’au-delà du Mur ? C’est, je crois, en nombre de références, le troisième personnage de la saga le plus cité avant d’apparaître en chair et en os, après Stannis Baratheon et Tywin Lannister. A-t-il la carrure de ces deux seigneurs ?

    Avant d’installer la tension qui va présider aux échanges en tête-à-tête entre Jon et Mance Rayder, GRRM nous réserve une scène qui relève de la farce.

    Bien évidemment, l’erreur de Jon sur l’identité de roi de l’au-delà du Mur résulte d’une mise en scène ordonnée par Mance, préalablement averti de l’arrivée du transfuge par le Chassieux.

    Elle sert à déstabiliser Jon, à donner le temps à Mance de l’observer et de le tester sans être vu, sans exclure le désir de rire aux dépens d’un tout récent ennemi. Jon  a d’ailleurs eu un aperçu du goût de la vanne chez les sauvageons dans les piques qu’adressent Ryk et Ygrid à Clinquefrac, puis de les expérimenter de la part de Styr, de Thormund et de Mance.

    La scène repose sur une double référence historico-légendaire :

    La reconnaissance du roi joue comme épreuve qualifiante dans l’itinéraire de Jeanne d’Arc qui, en 1429, à Chinon, identifie, dit-on, sans coup férir, Charles VII, dissimulé au milieu de ses courtisans.

    Raté pour Jon, qui il faut le dire, se ridiculise, n’ayant pour identifier le roi, que ses représentations sudières de la royauté. Mais où Jeanne d’Arc, en pareille situation, aurait sabordé sa mission, au contraire, sans le savoir, Jon réussit une première épreuve qualifiante aux yeux de Mance : qu’un corbac blanc-bec l’identifie au premier coup d’œil aurait éveillé le soupçon qu’il soit en service commandé pour le tuer. (or cette situation se produira réellement dans le chapitre 77 d’ASOS).

    Du coup ce ratage est une référence à un autre épisode historico-légendaire, antique, celui-là : dans les toutes premières années de la République, Rome, à la fin du 6ème siècle, cherche à se dégager du siège étrusque ; un jeune et valeureux guerrier, Caïus Mucius, s’introduit dans le camp ennemi pour tuer le roi étrusque Porsenna. Le Romain se trompe de cible et tue le secrétaire du roi, plus richement habillé que son souverain.

    On voit qu’en fait GRRM répartit l’allusion à cet épisode fondateur de l’histoire romaine sur deux chapitres d’ASOS. Dans celui qui nous occupe il ne retient que l’erreur sur la personne et dans le chapitre 77, où Jon est envoyé en commando suicide pour tuer Mance,  il reprend le motif de l’assassinat du roi, raté par Jon, lui aussi.

    Pour la petite histoire, l’orgueilleux Mucius se punit lui-même en laissant griller sur le brasero du roi sa main droite qui a commis l’erreur de cible, soulevant l’admiration de Porsenna qui l’épargne (ben, voyons !) et le renvoie aux Romains qui ne le désignent plus que sous le surnom de Scaevola = le gaucher. Tiens, tiens un régicide romain (bon, raté) qui perd sa main d’épée ! bis repetita placent !😉

    La bouffonnerie, qui a permis au lecteur de faire connaissance avec des personnages qui vous nous accompagner dans ASOS : Styr, Thormund, Jarl, Val… s’achève sur l’entretien de Jon et de Mance.

    Poker menteur

    Le roi de l’au-delà du Mur est bien loin de ce que pouvait se figurer Jon : il ne ressemble ni à un roi sudier, ni aux sauvageons qui l’entourent. Ce qui est déstabilisant pour Jon, c’est que Mance lui ressemble : comme lui, il porte le manteau des frères de la Garde, connaît les chansons de tout Westeros et, comble de l’incongruité, partage avec lui l’admiration pour Qhorin Mimain et des souvenirs communs de Winterfell, au point que se crée presque une sorte de familiarité insolite entre les deux hommes :

    – Je me souviens », dit Jon avec un gloussement surpris. Un jeune frère noir sur le chemin de ronde, oui… « Et vous avez juré de ne pas nous trahir.

    – Et tenu parole. Au moins celle-là.

    Mine de rien, le court échange glisse en sous-texte le thème de la parole donnée et de la trahison. Chacun de deux se jauge et je trouve que Jon s’en tire fort bien, entre demi-mensonge et élan de sincérité.

    Quant au récit de l’escapade de Mance Rayder à Winterfell pour voir Robert, je crois plutôt qu’il s’est agi pour lui de vérifier qu’ Eddard Stark allait bien devenir Main et partir pour Port-Réal, laissant le Nord en position de faiblesse.

    Parle franc, Jon Snow. Est-ce la peur du lâche qui t’a fait tourner casaque, ou bien un autre motif t’a-t-il amené sous ma tente ? »

    Droits de l’hôte ou non, Jon savait la glace pourrie sous ses pieds. Un seul faux pas, et il passerait au travers, plongerait dans une eau suffisamment froide pour lui arrêter le cœur. Soupèse chacun de tes mots avant de le proférer.

    Nous y voilà ! Jon s’en tire bien même si je pense que Mance n’est pas dupe de ses atermoiements, Jon répondant à sa question par une autre question. Le lecteur y gagne une belle histoire romancée sur la désertion de Mance Rayder.

    On note l’allusion aux droits de l’hôte, sacrés mais si facilement bafoués. Gros foreshadowing…

    Je partis le matin suivant… pour des contrées où le baiser n’était pas un crime et où l’on pouvait porter le manteau de son choix.

    Mance place le débat de la désertion sur la question de l’amour et du choix de l’allégeance. Se risquer sur ce terrain-là est dangereux. Implicitement, Mance invite Jon à fournir une autre réponse qu’une simple imitation de ses propres motifs qui paraîtrait artificielle. Que peut bien répondre un tout jeune homme de quinze ans, issu d’une famille noble de Westeros, la tête farcie de grands  idéaux comme a pu l’être Waymar Royce, qui a rejoint librement, comme lui, les rangs de la Garde ?

    Jon semble bluffer Mance Rayder et donner la réponse qu’il fallait. S’est-il souvenu de la leçon donnée par Tyrion dans AGOT 06, Jon I ?

    N’oublie jamais ce que tu es, car le monde ne l’oubliera pas. Puise là ta force, ou tu t’en repentiras comme d’une faiblesse. Fais-t’en une armure, et nul ne pourra l’utiliser pour te blesser.

    Très habilement, Jon se sert de son statut de bâtard : il n’est plus le défaut de sa cuirasse mais bien un point fort : quoi de plus naturel qu’un homme, condamné à l’opprobre social, choisisse le camp où les valeurs des Sept Couronnes n’ont plus cours ?

    Mais la question reste ouverte : Mance a-t-il été réellement surpris de la réponse (ce que semble suggérer son long silence.) ? Ou bien l’attendait-il et son silence relève de la mise en scène ? Cette réponse a-t-elle d’ailleurs de l’importance ? La désertion de Jon, sincère ou pas aux yeux de Mance, n’est-elle pas une merveilleuse opportunité pour le roi de l’au-delà du Mur, dont l’objectif n’est pas d’affronter la Garde au Poing , puisqu’il ignore qu’elle s’y trouve, mais de franchir le Mur à l’endroit le plus favorable pour prendre à revers Châteaunoir avec, si possible, des informations fiables ? Qui s’est servi de qui ?

    J’ai l’impression (fausse ? 😅) d’en avoir dit si peu…

    Je vous laisse la main…

     

     

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 2 mois par Ysilla.
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    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #166053
    R.Graymarch
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    Après Olenna, l’auteur arrive encore à nous rendre un personnage attachant dès notre première rencontre (bien teasée, cela dit), ici Mance Rayder

    Au détour d’une phrase, on apprend que cela fait plus de six jours qu’ils marchent. Et qu’un direwolf, c’est pas un vil clébard ^^

    Six days ago, the largest hound had attacked him from behind as the wildlings camped for the night, but Ghost had turned and lunged, sending the dog fleeing with a bloody haunch. The rest of the pack maintained a healthy distance after that.

    J’ai noté aussi le fait que Mimain a été dépouillé. Mais vu que les Sauvageons manquent de bon équipement, ce n’est pas si étonnant ni même dommageable. Jon ne le voit pas comme ça, ce qui est un peu normal (et surtout il se dit qu’il pourrait finir pareil, dépareillé)

    Ygritte wore the cloak of Qhorin Halfhand. Lenyl had his hauberk, the big spearwife Ragwyle his gloves, one of the bowmen his boots. Qhorin’s helm had been won by the short homely man called Longspear Ryk, but it fit poorly on his narrow head, so he’d given that to Ygritte as well. And Rattleshirt had Qhorin’s bones in his bag, along with the bloody head of Ebben, who set out with Jon to scout the Skirling Pass. Dead, all dead but me, and I am dead to the world.

    Jon se frotte à la liberté des sauvageons : ils discutent beaucoup, font souvent ce qu’ils veulent. Et peuvent aller où bon leur semble. Ca lui parait très bizarre. Il y a une signification à cette main au-dessus du genou ?

    “For one o’ us. D’ya think you’re the first crow ever flew down off the Wall? In your hearts you all want to fly free.”

    “And when I’m free,” he said slowly, “will I be free to go?”

    “Sure you will.” She had a warm smile, despite her crooked teeth. “And we’ll be free to kill you. It’s dangerous being free, but most come to like the taste o’ it.” She put her gloved hand on his leg, just above the knee. “You’ll see.”

    Ah un nouveau boss de fin de niveau, the Weeper !
    The Weeper, he knew at once. The black brothers told tales of this one. Like Rattleshirt and Harma Dogshead and Alfyn Crowkiller, he was a known raider.
    J’aime assez l’idée que Jon soit annoncé par l’odeur de son loup
    Ghost kept close to Jon, but the scent of him went before them like a herald, and soon there were wildling dogs all around them, growling and barking.

    Jon n’arrête pas de se dire en secret qu’il est différent d’eux. Sans doute pour s’en convaincre, et ne pas oublier sa mission

    “They’re dogs and he’s a wolf,” said Jon. “They know he’s not their kind.” No more than I am yours.

    Et là, bigre, il y a des gens normaux parmi les sauvageons !

    But not all he saw was warlike. He saw women dancing as well, and heard a baby crying, and a little boy ran in front of his garron, all bundled up in fur and breathless from play.

    Cela dit, Jon note que le nombre ne fait pas la qualité sur le champ de bataille.

    Jon ensuite se prépare à rencontrer un autre tourne-casaque, comme lui (enfin non car Jon dans sa tête, il est loyal, donc rien à voir)

    Jon felt utterly alone as he stood there in his blacks, awaiting the pleasure of the turncloak who called himself King-beyond-the-Wall.

    Après La Belle et l’ours dans le chapitre précédent, on a encore beaucoup de détails pour une chanson ! Deux fois un entretien avec de la musique autour…

    Jon jauge les gens, mais se trompe (il devait chercher un « grand guerrier » mais n’avait pas pu causer avec Maître Yoda^^)

    Both the white-bearded man and the bald one were warriors, that was plain to Jon at a glance. These two are more dangerous than Rattleshirt by far. He wondered which was Mance Rayder.

    Dans le passage suivant, on apprend que la mission était de ne pas laisser de survivants et on voit aussi qu’Ygrid se mouille beaucoup pour sauver Jon (ce n’est pas la première fois). Même si on retient que Jon se trompe de personne (on s’était fait aussi avoir en première lecture)

    “You were to kill them all.”

    “This one come over,” explained Ygritte. “He slew Qhorin Halfhand with his own hand.”

    “This boy?” The earless man was angered by the news. “The Halfhand should have been mine. Do you have a name, crow?”

    “Jon Snow, Your Grace.” He wondered whether he was expected to bend the knee as well.

    “Your Grace?” The earless man looked at the big white-bearded one. “You see. He takes me for a king.”

    En fait de roi guerrier, Mance est bien plus subtil (cela lui évite de répondre précisément en plus^^)

    “The Shadow Tower will never again seem as fearsome,” the king said with sadness in his voice. “Qhorin was my enemy. But also my brother, once. So . . . shall I thank you for killing him, Jon Snow? Or curse you?” He gave Jon a mocking smile.

    Jon entre dans la joute verbale et répond bien

    “You ought to thank me for killing your enemy,” Jon said finally, “and curse me for killing your friend.”

    Har!” boomed the white-bearded man. “Well answered!”

    “Agreed.” Mance Rayder beckoned Jon closer.

    On reparle ensuite de Craster et de la méthode de Mance pour en savoir plus

    “The villages were deserted,” Jon said, truthfully. “It was as if all the free folk had vanished.”

    “Vanished, aye,” said Mance Rayder. “And not just the free folk. Who told you where we were, Jon Snow?”

    Tormund snorted. “It were Craster, or I’m a blushing maid. I told you, Mance, that creature needs to be shorter by a head.”

    The king gave the older man an irritated look. “Tormund, some day try thinking before you speak. I know it was Craster. I asked Jon to see if he would tell it true.”

    “Har.” Tormund spat. “Well, I stepped in that!” He grinned at Jon. “See, lad, that’s why he’s king and I’m not. I can outdrink, outfight, and outsing him, and my member’s thrice the size o’ his, but Mance has cunning. He was raised a crow, you know, and the crow’s a tricksy bird.”

    On a ensuite les belles histoires de Tonton Mance, notamment sa première visite

    “Very good! Yes, that was the first time. You were just a boy, and I was all in black, one of a dozen riding escort to old Lord Commander Qorgyle when he came down to see your father at Winterfell. I was walking the wall around the yard when I came on you and your brother Robb. It had snowed the night before, and the two of you had built a great mountain above the gate and were waiting for someone likely to pass underneath.”

    /

    “And kept my vow. That one, at least.”

    Puis sa seconde

    When your father learned the king was coming, he sent word to his brother Benjen on the Wall, so he might come down for the feast. There is more commerce between the black brothers and the free folk than you know, and soon enough word came to my ears as well. It was too choice a chance to resist.

    Faut que je relise car le fait que Benjen ne le reconnaisse pas… Certes il était à Tour Ombreuse, mais bon… Enfin au moins l’auteur pense à justifier ça, c’est bien

    Your uncle did not know me by sight, so I had no fear from that quarter, and I did not think your father was like to remember a young crow he’d met briefly years before.

    Or donc, il va au sud pour aller à la rencontre de Robert. Ce dernier n’a pas tiqué sur un barde autant dans le nord ?

    Ah, il a le sens de la formule, Mance 🙂 On ne s’attendait pas à un profil si littéraire pour un roi sauvage qui veut abattre le Mur et répandre la terreur sur les 7 couronnes

    Bael wrote his own songs, and lived them. I only sing the songs that better men have made.

    J’ai noté aussi la mention des lois de l’hôte

    “Though once I had eaten at his board I was protected by guest right. The laws of hospitality are as old as the First Men, and sacred as a heart tree.”

    Là en revanche, j’ai moins accroché (ou sinon Mance joue du billard à 4 bandes). Jon est sur le grill et refuse de répondre en premier à une question cruciale en retournant (tel un Jésuite^^ « pourquoi répondez vous toujours à une question par une question ? » « Et pourquoi pas ? ») la question. Et Mance s’exécute ? Mbof

    “Tell me why you turned your cloak, and I’ll tell you why I turned mine.”

    Mance raconte sa belle histoire et Jon trouve un prétexte assez solide pour justifier sa venue. Cela suffit. Ouf, c’était moins une.

    Et sans doute un peu trop beau pour que tout se passe aussi bien

    Mais quand même, Mance, quelle allure !

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    #166061
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    Merci Ysilla pour cette belle analyse du chapitre de Jon.

    Je me souviens qu’en primo lecture, je m’étais fait avoir comme Jon Snow. Je n’imaginais pas que le Roi d’au-delà du Mur pouvait être le ménestrel.

    L’erreur est compréhensible. Je n’avais pas fait le parallèle avec Jeanne d’Arc qui reconnaît immédiatement le roi Charles VII. Dans le cas présent, Jon n’a pas reçu d’ordre divin. Il obéit aux dernières volontés de Qhorin Mimain en s’intégrant chez les sauvageons.

    Je ne connaissais pas l’histoire du romain qui s’introduit chez les Étrusques pour tuer leur roi et qui se méprend à cause des apparences. J’apprécie la référence historique 😉

    Quand tu parles de la tentative d’assassinat en mission commandée, plus loin dans ASOS, tu fais référence à Aliser Thorne et Janos Slynt qui envoient Jon comme émissaire pour « discuter » avec Mance après la bataille du Mur ? En réalité leurs ordres sont de tuer Mance Rayder. Jon est envoyé au casse-pipe. Il sait que s’il tue Mance, les sauvageons ne l’épargneront pas. Il y va malgré tout pour prouver qu’il n’est pas un tourne-casaque. Il sait qu’il va mourir. Mais c’était sans compter l’arrivée des armées de Stannis. Là je m’éloigne du sujet.

    Revenons à notre chapitre. Il y a une chose qui me chagrine. Mance dit être venu à Winterfell quand il était jeune frère de la Garde de nuit. Il y a rencontré Robb et Jon, enfants s’amusant à faire des farces. Quel âge pouvaient-ils avoir ? Au moins 5 ou 6 ans. Et ce n’est que plus tard que Mance a quitté la Garde.

    Mance Rayder est donc le roi des sauvageons depuis moins de 10 ans. Cela fait peu de temps pour rassembler des peuples aussi variés et aux coutumes aussi disparates que celles qui nous serons présentées dans le chapitre suivant de Jon.

    Je ne sais pas pourquoi, mais je pensais que Mance avait mis plus longtemps à rassembler les peuples sauvageons sous sa bannière.

    Quant à savoir si Mance a cru Jon sur les raisons de ralliement, je n’ai pas de certitude. Peut-être voulait-il incorporer Jon afin d’avoir un informateur utile qui connaisse bien Châteaunoir ? C’est fort probable.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #166287
    PierreKirool
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 112

    Merci pour cette ouverture, j’y ai aussi appris les références historiques que je n’avais pas.

    Pour répondre à Liloo, je pense que si Mance a réussi en si peu de temps à réunir les sauvageons, c’est aussi face à l’imminence d’un ennemi commun et plus dangereux qu’aucune querelle sauvageonne en cours.

    Et j’ai aussi vu dans ce chapitre de nombreux indices qui montrent que les sauvageons ont bien compris la nature de zoman de Jon et se passent l’info alors qu’il entend tout mais ne comprends pas l’information.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 1 mois par PierreKirool.
    #166344
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1823

    Merci cette présentation et ces parallèles historiques.

    Or, c’est une chose de renier ses vœux, mais c’en est une autre d’en porter la charge morale quand on est le fils de Ned Stark et pour ce chapitre, d’en convaincre totalement les sauvageons

    D’autant que, à l’image de son « père », il est censé être incapable de mentir de façon crédible.

    S’emparer des dépouilles sur le cadavre d’un ennemi est certes une deuxième mise à mort, très chargée symboliquement (c’est un effacement par dépeçage) mais ses premières vertus sont aussi et d’abord économiques : les sauvageons prélèvent sur les morts ce dont ils ont besoin et qu’ils ne peuvent pas fabriquer comme l’avait déjà noté Jon lui-même, dans son dernier chapitre d’ACOK : Et de ce point de vue-là, rien ne sépare vraiment les sauvageons des gens de Westeros qui pratiquent largement l’appropriation des dépouilles des morts.

    Yoren répartit lui-même les possessions d’une de ses recrues, Praed, entre les autres après sa mort sans que personne ne soit choqué. Ne pas respecter les morts et récupérer les os et la tête, par contre, …

    Bien évidemment, l’erreur de Jon sur l’identité de roi de l’au-delà du Mur résulte d’une mise en scène ordonnée par Mance, préalablement averti de l’arrivée du transfuge par le Chassieux.

    La remarque de Styr à Tormund

    « Tu vois. Il me prend pour un roi »

    et la réponse de celui-ci me donnent l’impression qu’il y avait un pari entre eux sur lequel Jon prendrait pour Mance.

    Au détour d’une phrase, on apprend que cela fait plus de six jours qu’ils marchent. Et qu’un direwolf, c’est pas un vil clébard ^^ Six days ago, the largest hound had attacked him from behind as the wildlings camped for the night, but Ghost had turned and lunged, sending the dog fleeing with a bloody haunch. The rest of the pack maintained a healthy distance after that.

    Cela confirme la théorie selon laquelle les sauvageons ne feraient pas le poids face à la Garde de Nuit.

    Faut que je relise car le fait que Benjen ne le reconnaisse pas… Certes il était à Tour Ombreuse, mais bon… Enfin au moins l’auteur pense à justifier ça, c’est bien

    Your uncle did not know me by sight, so I had no fear from that quarter, and I did not think your father was like to remember a young crow he’d met briefly years before.

    Mance ajoute juste après qu’en venant à Winterfell il désirait notamment

    prendre la mesure du fameux Benjen

    ce qui sous-entend qu’il ne le connaissait pas

    Jon est sur le grill et refuse de répondre en premier à une question cruciale en retournant  la question. Et Mance s’exécute ? Mbof

    Parce qu’il aime s’écouter parler?

    Revenons à notre chapitre. Il y a une chose qui me chagrine. Mance dit être venu à Winterfell quand il était jeune frère de la Garde de nuit. Il y a rencontré Robb et Jon, enfants s’amusant à faire des farces. Quel âge pouvaient-ils avoir ? Au moins 5 ou 6 ans. Et ce n’est que plus tard que Mance a quitté la Garde. Mance Rayder est donc le roi des sauvageons depuis moins de 10 ans.

    Un peu pareil. D’autant que si des enfants l’ont vu comme jeune, il ne devait avoir guère plus d’une vingtaine d’années. Mance se présente également comme étant alors un jeune frère quelconque de la garde. Cela ne lui laisse que peu de temps pour accomplir des faits suffisamment marquants pour que tous les sauvageons le suivent.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 1 mois par Yfos.
    #166428
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 548

    Merci Ysilla pour cette belle et fine analyse qui nous laisse peu ou pas à dire.

    Je me souviens qu’en primo-lecture cet arc m’avait angoissé, on est là avec Jon et comme lui, on se sent « désespérément seul », au milieu d’ennemis. Le rôle, somme toute banal, d’espion infiltré chez l’ennemi, et finalement une tâche tellement ardue ; en permanence sur la ligne de crête.

    Mance croit-il à ce Jon qui joue le bâtard ? Peut-on croire aussi l’histoire de Mance, désertant pour un bout de tissu ? J’imagine que son départ devait lui trotter dans la tête depuis un bon moment et que c’était en quelque sorte la goutte d’eau.

    Je crois que personne n’est dupe pour la trahison de Jon, elle relève aussi de la survie, est-elle sincère pour autant, pas sûr. Enfin la survie, elle, est sûrement sincère. Sans doute que les sauvageons ont accueilli dans leurs rangs de moins fiables que Jon, tous les personnages laissent entendre qu’on le gardera « ptet bien ». Et le lecteur non plus n’est pas très inquiet pour son sort à ce moment ; on sent bien que ça va se jauger tout du long, jusqu’aux derniers moments, pour toujours en fait. Peut-on te faire confiance ? Pas juste le corbac mais le Jon Snow, comme on l’a vu des noms deviennent parfois des titres, comme il serait en train de le devenir pour le Mance.

    Bon Tormund est grisonnant, pas d’un flamboyant roux comme le proposera la série.

    Et encore une chanson ! J’aime bien y voir des doubles sens, mais là je peine. Si ce n’est l’évocation de la chaleur en ces terres froides, le thème du chaud/froid est d’ailleurs assez présent, entre la chaleur du printemps et des baisers et le froid de l’acier et de du « mordant glacé d’une sangsue ». On a l’histoire d’un homme qui meurt d’avoir aimé/désiré la femme d’un autre. Et ses « frères » qui prient pour lui, évocation discrète de la garde ? Je veux dire par là que même si la chanson n’a rien à voir avec la garde, j’imagine que Mance le cavalier ne la chante pas par hasard, qu’il la choisit pour Jon. Une histoire d’amour qui finit mal . Evoque-t-il même sa propre condition de tourne-casaque qui embrasse la belle et pour cela est comme mort, entouré de ténèbres pour ses frères..?

    Bon, un peu de surinterprétation, mais allez, ça ne fait pas de mal.

    Finalement, le thème du feu et de la glace, qui suit irrémédiablement Jon, et aussi de la trahison, du secret, des promesses. « Promets-moi Ned » disait l’autre.

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

    #166704
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Merci Ysilla pour l’analyse et les références historiques qui sont bienvenues. La question « qu’est-ce qu’un bon roi » est ici encore mise en avant, et les sauvageons, au-delà de la mise en scène préparée pour Jon Snow, semblent avoir trouvé une réponse pertinente :

     « Vu, mon gars ? Pour ça qu’il est roi et moi pas. À picoler, combattre et chanter, je suis capable de le surpasser, et je suis trois fois mieux membré que lui, mais il a l’astuce. On l’a élevé corbeau, tu sais, et le corbeau est un oiseau roublard.

    J’aime assez l’idée que Jon soit annoncé par l’odeur de son loup

    Ghost kept close to Jon, but the scent of him went before them like a herald, and soon there were wildling dogs all around them, growling and barking.

    Ce passage, ainsi ce que dit Ygrid, m’ont fait penser à la fable du chien et du loup.

    Au fond du cœur, vous avez qu’une envie, tous, fuir et gagner la liberté. [… ] Bien que c’est dangereux, être libre, on finit par y prendre goût, la plupart. »

    Dans cette fable, les chiens si disciplinés et si bien nourris font penser aux frères de la Garde de Nuit, par comparaison aux loups épris de liberté que sont les sauvageons. Pourtant Jon, corbeau et tellement soucieux de sa loyauté, inverse les codes avec la compagnie de Fantôme.

    À ce point de la saga, son itinéraire recoupe dans la forfaiture celui de Theon Greyjoy, son double inversé. Mais son personnage devient narrativement plus ferme, depuis qu’il s’est vu confié une quête, alors que sa trajectoire de Stark était jusqu’ici imprécise.

    je suis complètement d’accord avec ce que tu dis sur Jon et Theon et la thématique du double. Comme Theon, Jon partage un malaise d’identité, cherchant à se raccrocher à ses frères de la garde quand il est entouré de sauvageons, puis gardant des pensées pro-sauvageon quand il reviendra à Chateaunoir. On sent déjà la fascination qu’il ressent malgré lui pour le peuple libre dès ce chapitre de la première rencontre. Pourtant, à l’inverse de Theon, Jon Snow arrivera à gagner de l’estime et du respect des deux côtés et il essaiera même de faire « le mariage des opposés », là où Theon se perdra complètement, honni de tous côtés.

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