ASOS 17- Sansa II

[Sandor is alive Patrouilleur du DimanchePosts : 210]

ASOS 17- Sansa II
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Un chapitre court,  sans beaucoup d’action et qui se résume essentiellement en réflexions, rêveries et souvenir de Sansa. Mais il n’est pas inintéressant en relecture. Il fait d’ailleurs écho au dernier chapitre en date de Tyrion, dans le sens où il est à première vue centré sur un personnage, et non sur la guerre ou les intrigues politiques. A première vue car on est dans la saga du trône de fer et les manigances des uns et des autres ne sont jamais loin. 

 

Nous y retrouvons donc Sansa, qui reçoit la visite surprise de la couturière de la « reine » (mais laquelle ?), avec pour mission de lui confectionner une robe. 

La toute première phrase montre que Sansa a changé. Auparavant elle se serait extasiée devant la perspective d’avoir une nouvelle robe. Elle est désormais moins naïve, plus méfiante. Tout ce qui vient des Lannister est potentiellement suspect et peut s’avérer empoisonné. Car oui, la commanditaire de cette robe n’est ni la future reine, ni celle des épines, mais bien Cersei, la reine régente. 

Tandis que la couturière prend les mesures, le lecteur apprend ce dont Sansa a conscience depuis quelques temps maintenant: son corps à changé, elle est en train de devenir une femme. Et elle commence à attirer le regard des hommes. Et cette nouvelle robe devra mettre ses nouveaux atouts physiques en valeur. 

La jeune Stark (future épouse Tyrell?) n’en apprend pas beaucoup plus, pas même la couleur du vêtement. Elle ne bronche pas en apprenant que c’est toute une garde-robe qui lui sera offerte, ni même quand la couturière hésite sur la façon dont elle doit désigner Sansa:

Autre élément troublant: la commande est apparemment urgente et doit être prête bien avant le mariage royal. Tout cela constitue un faisceau d’indices qui n’échappent pas au relecteur, mais c’est uniquement l’identité de la commanditaire qui fait tiquer Sansa. 

Elle a toutefois une explication toute trouvée: ce doit être Margaery qui a influencé Cersei. Car Sansa, depuis son premier chapitre d’ASOS s’est rapprochée de la future reine et passe beaucoup de temps avec les cousines Tyrell et leur entourage. Ensemble, elles pratiquent jeux, musique et surtout partage de confidences. Sansa apprend que deux des cousines s’entraînent à s’embrasser, ce qui lui « rappelle » le baiser échangé avec le limier lors de la bataille de la Nera (le célèbre unkiss, qui a été analysé entre autres par Nymphadora ici). 

 Malgré ce rapprochement, Sansa se sent différente de ces jeunes filles, qui n’ont pas son passé (ni son passif). Même Margaery, qui pourtant rappelle à Sansa sa grand-mère Olenna, lui semble un peu naïve dans sa joyeuse assurance. Elle tente de la mettre en garde à nouveau contre Joffrey, mais la future reine ne semble pas impressionnée, elle qui dispose en Ser Loras d’un parfait protecteur au sein de la blanche garde. 

Anticipant les noces de Sansa avec son frère Willos, héritier de Hautjardin, Margaery l’appelle déjà « sœur ». Et, comme pour achever de la convaincre, elle lui vante les mérites fraternels. Bien qu’elle ait encore quelques réserves à son propos (après tout il n’est pas Loras), Sansa se met déjà à imaginer sa future vie de Lady et même ses enfants, qui dans ses rêves ont les traits de ses frères et de sa sœur (si si). 

C’est donc toute guillerette qu’elle s’est confiée à Dontos, quelque temps avant l’épisode de la robe. Dontos qui la déçoit beaucoup par sa réaction. Elle pensait que son Florian serait heureux pour elle. Eh bien il ne l’est pas et se montre même très inquiet face à ce nouveau plan. Devant son incompréhension, il lui explique que les Tyrell ne valent pas mieux que les Lannister et que leur seul but est de récupérer l’héritière du Nord. Si ce titre lui plaît bien (Aah rêveuse petite Sansa…), elle ne se laisse pas convaincre pour autant, laissant Dontos à ses pleurnicheries, pour retourner à ses rêves de robes et de roses. 

Comme presqu’à chaque chapitre qui lui est consacré, on s’aperçoit que Sansa a progressé dans son apprentissage, mais qu’elle reste avant tout un pion dans le jeu des trônes. D’une part, elle voit venir l’opposition et la lutte pour le pouvoir entre Lannister et Tyrell. De l’autre elle passe à côté du rôle qu’elle a à y jouer malgré elle, en dépit des avertissements (purement désintéressés) de Dontos. 

On ne peut pas lui reprocher de choisir la proposition des Tyrell plutôt que le plan, plus douteux du chevalier déchu. Sa principale erreur aura été de se confier à lui. Un peu comme quand elle s’est confiée à Cersei dans AGOT (là aussi il était question d’un départ en secret), avec les conséquences que l’on sait. 

Elle ne voit pas (et le primo lecteur non plus) qu’un autre acteur du jeu des trônes la suit de près et s’empressera d’avertir les Lannister (comme quoi même avec de petits doigts on peut jouer sur les deux tableaux). 

Personnellement je ne peux pas en vouloir à la jeune Stark. C’est humain d’avoir envie de se confier à quelqu’un. C’est humain d’avoir des rêves et de vivre dans une certaine illusion. Et je trouve qu’après ce qu’elle a traversé elle a du mérite de garder autant d’humanité en elle. Restera-t-elle pour autant toujours un pion, ou prendra-t-elle un jour son destin en main ? J’espère que l’avenir nous le dira… 

 

Pour terminer deux petites phrases qui m’ont fait sourire:

Lord Tyrell, il sait ce qu’il fait, sûrement. Je ne suis qu’une sotte, voilà. 

Sansa toujours en train de se dénigrer (merci Cersei et Joffrey pour le manque de confiance). Et toujours en train de mettre les autres sur un piédestal.

Je ne suis pas convaincu que ta nouvelle amie l’a reine des épines soit du même avis concernant Mace…

 

Hâte de lire vos commentaires !

• Ce sujet a été modifié le il y a 2 années par Sandor is alive. Raison: Ajout d'un lien

[R.Graymarch VervoyantPosts : 9913]

Un chapitre de transition, court, et dans lequel ça évolue un peu mais il ne se passe pas énormément de choses

Chat échaudé craignant l’eau froide, Sansa se méfie de son cadeau. Et se dit que ça ne peut pas être Cersei.

But why? Sansa wondered when she was alone. It made her uneasy. I’ll wager this gown is Margaery’s doing somehow, or her grandmother’s.

On nous décrit ensuite tout le groupe de Margaery, que des jeunes filles propres sur elles et tellement dans le style de Sansa. En apparence en tout cas. Et Sansa se sent supérieure car Sandor l’a embrassée (ou pas).

Elle est plus mature quand elle méprise le goût de certaines pour les batailles et la guerre (et le prestige qui va avec). Marrant le « know nothing » juste après le chapitre de Jon

They are children, Sansa thought. They are silly little girls, even Elinor. They’ve never seen a battle, they’ve never seen a man die, they know nothing.

Their dreams were full of songs and stories, the way hers had been before Joffrey cut her father’s head off. Sansa pitied them. Sansa envied them.

Sansa pratique ensuite la fauconnerie avec Margaery (un message caché sur les oiseaux et leurs proies ?^^) ce qui permet des confidences. Sansa veut prévenir sa nouvelle amie que Joffrey n’est pas très galant et ça lui fait marquer des points auprès du clan Tyrell. Margaery en rigole et préfère jouer à semer leurs gardes plutôt que de répondre aux vraies questions un peu embarrassantes.

Sansa had once dreamt of having a sister like Margaery; beautiful and gentle, with all the world’s graces at her command. Arya had been entirely unsatisfactory as sisters went. How can I let my sister marry Joffrey? she thought, and suddenly her eyes were full of tears. “Margaery, please,” she said, “you mustn’t.” It was hard to get the words out. “You mustn’t marry him. He’s not like he seems, he’s not. He’ll hurt you.”

“I shouldn’t think so.” Margaery smiled confidently. “It’s brave of you to warn me, but you need not fear. Joff’s spoiled and vain and I don’t doubt that he’s as cruel as you say, but Father forced him to name Loras to his Kingsguard before he would agree to the match. I shall have the finest knight in the Seven Kingdoms protecting me night and day, as Prince Aemon protected Naerys. So our little lion had best behave, hadn’t he?”

Du coup, Sansa s’étonne que Margaery ne comprenne pas, alors qu’elle fait juste mine de ne pas comprendre !

The realm might have a second Kingslayer, and there would be war inside the city, as the men of the lion and the men of the rose made the gutters run red.

Sansa was surprised that Margaery did not see it too. She is older than me, she must be wiser. And her father, Lord Tyrell, he knows what he is doing, surely. I am just being silly.

Elle va voir ensuite Dontos qui n’est pas du tout content du changement de plan. Il ne sait sans doute pas tout mais il lui livre ce qui est sans doute la vraie motivation des Tyrell

It’s your claim they mean to wed.

Sansa se persuade que ce mariage, c’est bien. Et que Willos, c’est quasi Loras. Changer la voyelle finale ne doit pas aider pour transcrire ceci ^^

Willas was as good a name as Loras, she supposed. They even sounded the same, a little.

Elle cauchemarde ensuite de mariage, de Hautjardin et de robe tâchée

Un peu faiblard comme chapitre, je trouve.

 

Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

[Worgen Stone Pisteur de GéantsPosts : 1487]

Dans l’ordre du chapitre :

Sandor is alive wrote:

pas même la couleur du vêtement

Il se trouve que je regarde – distraitement – la série et que j’ai revu récemment un épisode où Sansa et Myrcella parlent « chiffons » en compagnie de Cersei.  Je ne saurais préciser la saison car je pioche les épisodes dans le plus complet hasard (jusque la saison 6, me refusant à aller plus loin). Myrcella énonce que la robe de Sansa sera forcément ivoire puisqu’elle sera l’épousée.  De là à penser que si la couleur de la robe avait été révélée par la couturière, Sansa aurait pu en tirer des conclusions sur la destination du vêtement, il n’y a qu’un pas.

Sandor is alive wrote:

quand la couturière hésite sur la façon dont elle doit désigner Sansa

Bien vu ! Je ne l’avais absolument pas relevé.

Ensuite de quoi, nous avons un petit aperçu des loisirs du groupe de Margaery et plus particulièrement de ses cousines, qui jouent à un jeu de baisers, plus particulièrement Mega et Alla. Comme les copines de Saera Targaryen (Feu et Sang : Le long règne. Jaehaerys et Alysanne. Diplomatie, descendance et douleur) ?

Quant à Sansa, si elle évoque les baisers du Limier, curieusement ceux de ser Dontos la laissent de marbre (j’avoue que je n’ai pas vérifié dans les autres chapitres si il a pu parvenir à ses fins.  En tout cas, ce n’est pas faute d’avoir essayé).

Je note aussi que Willos « fait parfois voler un aigle ».  Tiens, lui aussi ?

[R.Graymarch VervoyantPosts : 9913]

Worgen Stone wrote:

De là à penser que si la couleur de la robe avait été révélée par la couturière, Sansa aurait pu en tirer des conclusions sur la destination du vêtement, il n’y a qu’un pas.

Un bien grand pas car la série a un canon différent sur beaucoup de points. Et vu qu’on ergote sur des détails ici^^

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[Worgen Stone Pisteur de GéantsPosts : 1487]

J’aime ergoter sur des détails 😀 D’autant que, vu l’importance que prend cette tenue, qui débute et clôt le chapitre, sont-ce vraiment des détails ?

R.Graymarch wrote:

Elle cauchemarde ensuite de mariage, de Hautjardin et de robe tachée

.  Une autre façon de ruiner une robe neuve est de la tacher de sang (ou de jus d’orange sanguine, ça marche bien aussi pour transformer une robe de fiançailles en robe de deuil).  Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Cersei offre une robe de cette couleur à Sansa (A Game of Thrones, Chapitre 45, Sansa) :

l’ivoire que m’avait donnée la reine Cersei pour mes fiançailles avec le prince Joffrey.

Toujours est-il que j’ai voulu approfondir la question. L’Encyclopédie nous parle de robes de mariage blanches, l’ivoire n’étant jamais qu’une nuance de blanc crème. En première lecture j’avais imaginé que la couleur de la robe portée à l’occasion des noces était en rapport avec la maison, mais ce n’est pas le cas.

J’ai voulu vérifier les mariages connus.

Margaery et Tommen
Elle portait la même tenue que le jour de sa précédente union avec Joffrey, des froufrous aériens de pure soie ivoire, de dentelles de Myr et de semences de perles.

A Feast for Crows, Chapitre 13, Cersei.

Sansa et Tyrion
La robe proprement dite était en brocart ivoire et argent doublé de satin argent. Ses longues manches à crevés touchaient quasiment le sol dès que vous baissiez les bras. Et c’était un vêtement de femme et non de petite fille, incontestablement. Le corsage en était fendu, devant, presque jusqu’au ventre, et le grand V qu’il formait voilé par une dentelle de Myr arachnéenne gris tourterelle.

A Storm of Swords, Chapitre 29, Sansa

Edmure et Roslin
Et les seins que laissait deviner le corsage en dentelles de la robe bleu clair semblaient menus mais joliment galbés.

C’est la robe qu’elle porte pour rencontrer son fiancé, mais en change-t-elle par la suite ?

fArya et Ramsay

On l’avait habillée de blanche laine d’agneau bordée de dentelle. Ses manches et son corset étaient brodés de perles d’eau douce, et, à ses pieds, elle portait des sandales en daim blanc – jolies, mais point chaudes.

A Dance with Dragons, Chapitre 38, Le prince de Winterfell.

Petyr et Lysa
non précisé

Alys Karstark et Sigorn
Alys porte un manteau noir mais la couleur de sa robe n’est pas mentionnée.

J’en ai peut-être oublié. Je n’ai rien retrouvé concernant les mariages antérieurs au TdF comme Catelyn-Eddard, Lysa-Jon, Cersei-Robert… mais sans aller voir dans Feu et Sang.

Enfin, en l’occurrence, il semble effectivement plausible que le blanc-ivoire est une couleur habituelle pour une robe de mariée, comme c’est d’ailleurs mentionné dans l’Encyclopédie,  puisque celles que nous rencontrons jusque ASOS sont toutes de cette teinte.  Ainsi que le cadeau de fiançailles de Sansa.

Et démonstration par l’absurde, s’il n’y avait aucune signification attachée à la couleur de la robe de Sansa, pourquoi en faire si grand mystère ?

[DJC Patrouilleur ExpérimentéPosts : 461]

Pour ménager un peu de suspense, peut-être 🙂

[Liloo75 Fléau des AutresPosts : 3510]

Merci Sandor pour cette présentation du chapitre de Sansa.

Cette préparation à la hâte d’une nouvelle robe est bien suspecte en effet.

Pour la couleur, je n’avais pas noté que le silence de la couturière était destiné à cacher qu’il s’agit d’une robe de mariée. La couturière à l’air tellement imbue de sa personne et de son talent que j’ai interprété son manque de précision comme une forme de condescendance : « je suis une professionnelle, laissez- moi faire ».

En revanche, la date de la livraison est intéressante. La robe (et toute la garde-robe) seront livrées bien avant le mariage de Joffrey. Pourquoi si tôt, si la robe est réellement destinée à être portée le jour des noces du roitelet ?

Au sujet du Limier, il me semble que c’est le premier chapitre dans lequel Sansa se « souvient » du baiser.

Dontos ne lui fait pas le même effet, c’est certain 😉. Par ailleurs, je remarque à la relecture que ce n’était pas très malin de lui révéler ses projets de mariage avec Willos. Sachant qu’il va tout rapporter à Littlefinger.

A la fin du chapitre, nous retrouvons notre Sansa rêveuse, s’imaginant dame de Hautjardin. Néanmoins, elle prend conscience que ses fantasmes risquent de lui porter tort si elle pense à Loras en voyant Willos. La déception risque de se lire sur son visage. Elle devra se maîtriser. Sansa a grandi, c’est certain.

 

• Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années par Liloo75.

- De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
- Grâce aux êtres de votre espèce.
- Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

[Hizieł Patrouilleur du DimanchePosts : 179]

Merci Sandor pour cette belle ouverture de chapitre et à toutes et tous pour les compléments. J’avais noté comme vous les indices distillés par l’attitude et les dires de la couturière, mais je suis persuadé que je n’avais rien vu à mes premières lectures …

Pour Sansa, là où depuis la fin d’AGoT elle se trouvait en danger constant et déconstruisait donc petit à petit ses rêves et croyances de sweet summer child, depuis qu’elle a rencontré les Tyrell, elle est retombée dans un faux sentiment de sécurité, et ses vieux travers (qu’elle n’avait certes jamais complètement perdus) refont largement surface. Bien sûr, on ne peut pas lui en vouloir, vu sa jeunesse et ce qu’elle a déjà traversé, d’autant plus que comme vous l’avez souligné, elle reste un peu méfiante, même si elle passe encore à côté de pas mal de choses.

C’est quand même intéressant de voir le décalage entre Sansa qui prend de haut les cousines Tyrell « Ce sont des enfants […] des petites bécasses […] elles ne savent rien » en les comparant à son moi du passé « Leurs rêves étaient aussi farcis de contes et de chansons que l’avaient été ses propres rêves avant … » ; avant d’entamer plus loin dans le chapitre des rêveries sur sa future love-story avec Willos qui pourrait être tirée de la Sansa du début d’AGoT :

« Elle s’imaginait eux deux assis dans un jardin, des chiots sur les genoux, ou bien descendant mollement la Mander aux accords d’un luth, à bord d’une barge de plaisance. Si je lui donne des fils, il finira par m’aimer. Elle les nommerait Eddard, Brandon et Rickon, et elle les élèverait tous pour qu’ils soient des preux comme ser Loras »

Dans son malheur, le fait que dès son prochain chapitre, tout ses nouveaux rêves avec les Tyrell fondent comme neige au soleil et la ramènent à la dure réalité du jeu des trônes, va lui permettre de reprendre son processus de « maturation » ; qui aurait sans doute été fortement ralenti si elle était restée sous le joug des Tyrell.

De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
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[Emmalaure Exterminateur de SauvageonsPosts : 996]

Hizieł wrote:

C’est quand même intéressant de voir le décalage entre Sansa qui prend de haut les cousines Tyrell « Ce sont des enfants […] des petites bécasses […] elles ne savent rien » en les comparant à son moi du passé « Leurs rêves étaient aussi farcis de contes et de chansons que l’avaient été ses propres rêves avant … » ; avant d’entamer plus loin dans le chapitre des rêveries sur sa future love-story avec Willos qui pourrait être tirée de la Sansa du début d’AGoT :

« Elle s’imaginait eux deux assis dans un jardin, des chiots sur les genoux, ou bien descendant mollement la Mander aux accords d’un luth, à bord d’une barge de plaisance. Si je lui donne des fils, il finira par m’aimer. Elle les nommerait Eddard, Brandon et Rickon, et elle les élèverait tous pour qu’ils soient des preux comme ser Loras »

Dans son malheur, le fait que dès son prochain chapitre, tout ses nouveaux rêves avec les Tyrell fondent comme neige au soleil et la ramènent à la dure réalité du jeu des trônes, va lui permettre de reprendre son processus de « maturation » ; qui aurait sans doute été fortement ralenti si elle était restée sous le joug des Tyrell.

Je nuancerais le fait que Sansa retombe dans ses anciennes rêveries : il y a tout de même un véritable changement de perspective dans cette Sansa-là : son promis n’est plus un prince charmant du tout – elle envisage que Willas ressemble à son père (« plump and redface » dans la vo) et non pas au beau Loras, et elle ne repousse pas comme absurde la suggestion qu’on puisse l’épouser pour son « claim » (=potentiel héritage); elle y réfléchit et décide de faire avec si c’est le cas, mais également de forcer le destin et de se faire aimer pour elle-même par son futur époux. Alors certes, elle rêve toujours d’amour et ne se rebelle pas radicalement, mais sa perspective est active et son intention est de façonner ce qu’on lui donne, de le tourner à son avantage et non pas de subir.
Même lorsqu’elle évoque brièvement le Chevalier-Dragon et sa soeur bien-aimée Naerys, c’est pour rappeler la trivialité derrière l’histoire enjolivée (le roi Aegon ne s’est pas attaqué directement à sa soeur et son frère, mais il ne s’est pas privé de le faire pour ses maîtresses et d’autres « preux chevaliers servants » qui n’avaient pas de famille ni d’armée en soutien) et faire la comparaison avec le trio Joffrey, Margaery et Loras. On a d’ailleurs là une subtile suggestion de relation incestueuse entre Margaery et Loras, qui sera beaucoup moins subtile quand on sera dans la tête de Cersei, dans AFFC. Non pas que Margaery et Loras soient incestueux dans les faits, mais je pense que GRRM profite de l’occasion pour recaser des échos du triangle Cersei-Jaime-Robert, en montrant que ce schéma n’est pas unique dans l’histoire : celui des Targaryen appartient au passé, celui de la Rose et du Lion pourrait être l’avenir proche… avec la menace non voilée de guerre civile jusque dans les rues de Port-Real : les rêveries de Sansa se teintent vraiment de considérations géopolitiques. C’est amusant, parce que d’une certaine façon, on pourrait dire que Sansa c’est GRRM qui prend les schémas des contes de fées et ajoute au merveilleux la dose de réalisme attendue dans les fictions historiques ^^.

[darkdoudou Pas TrouillardPosts : 733]

Merci Sandor Debout pour la présentation.

J’ai noté que, si le consentement de Sansa n’est pas requis pour son propre mariage, celui de son promis ne l’est pas non plus. Tyrion est informé plus tard (ASOS 20) alors que Cersei avait déjà été au courant, et en charge de s’occuper du trousseau.

D’un autre côté, je suppose que personne n’a consulté Willos.

J’ai aussi noté avec intérêt le rapprochement des deux sœurs Stark : si Arya est toujours considérée insatisfaisante comme sœur, Sansa a maintenant adopté son point de vue sur un mariage avec Joffrey, et elle cherche à dissuader sa « grande sœur » de convoler, comme Arya l’avait fait. Et bien sûr c’est très significatif de voir (parfois) un des futurs enfants rêvés par Sansa qui ressemble à Arya.

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