ASOS 75 – Arya XIII

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    Liloo75
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    ASOS 75 – Arya XIII
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 74, Jon X ASOS 76, Samwell IV

    Valar morghulis, valar dohaerys

    Dans le chapitre précédent, Jon devait son salut à l’intervention soudaine des armées de Stannis tout près du Mur. De la même manière, la providence va-t-elle se porter au secours d’Arya ? C’est ce que nous allons voir.

    Elle voyage toujours en compagnie de Sandor Clegane, qui ne sait pas quoi faire de la jeune fille. Il ne peut plus la restituer à Robb contre une rançon, et prendre la route du Val pour se rendre chez Lysa Arryn est devenu trop dangereux.

    En attendant d’y voir plus clair, le Limier a décidé qu’il avait besoin de prendre un verre. De vin, pas d’eau, n’est-ce pas ? Il veut également savoir qui tient le gué aux rubis, afin de pouvoir poursuivre sa route sans tomber dans un piège.

    Après un passage mouvementé à l’auberge du carrefour, ponctué de retrouvailles avec de vieux amis et d’affrontements, Arya et Sandor vont prendre des chemins différents.

     

    L’auberge du carrefour, le lieu de tous les dangers

    Nos deux acolytes arrivent dans une auberge, celle du carrefour. A croire que c’est le lieu où tous les événements marquants doivent se dérouler, où tous les personnages clefs de l’histoire doivent y faire une halte.

    Arya y s’est déjà rendue lors du trajet vers Port-Réal, après avoir quitté Winterfell. Autant dire que cela fait une éternité. La petite fille a bien changé depuis, elle a vécu mille péripéties, mille dangers, et presque autant d’épreuves.

    Le lieu ne lui dit rien qui vaille, et le cadavre suspendu au dehors ne doit pas adoucir son malaise.

    En entrant, elle ne reconnait pas les tenanciers, mais les clients lui sont familiers. Elle y retrouve Polliver et Titilleur. Polliver est un des hommes de Gregor Clegane. Il faisait partie du groupe qui avait capturé Arya, avec Tourte et Gendry, pour les mener jusqu’à Harrenhal. C’est lui qui a volé Aiguille et a ainsi gagné sa place dans la litanie d’Arya. Il est actuellement le gouverneur d’Harrenhal, en l’absence de Gregor.

    Titilleur fait également partie de la bande à Gregor. Arya l’avait rencontré après son enlèvement. C’est le gars au physique si banal qu’il passerait presque inaperçu. Si ce n’est qu’il a un don bien particulier, celui de soumettre les gens à la torture et de les faire avouer tout et n’importe quoi. Il est très doué pour demander aux villageois où est caché Béric Dondarrion et surtout à quel endroit ils ont planqué leur or (et c’est une habitude qu’il n’a pas perdue si l’on écoute attentivement Polliver). Arya a vécu un enfer avec les hommes de la Montagne. Elle a passé huit jours dans un hangar, contrainte d’assister, impuissante, à la torture et à l’élimination des hommes, femmes et enfants innocents, se demandant quand viendrait son tour (ACOK 27 – Arya VI). Cette expérience l’a fortement marquée et nous allons pouvoir constater l’étendue des séquelles dans ce chapitre.

    Polliver a probablement oublié Arya, Titilleur la regarde avec insistance, peut-être qu’elle lui rappelle vaguement quelqu’un, mais tous deux se souviennent parfaitement de Sandor Clegane, le frère mal aimé de leur chef adoré, la Montagne.

    Sandor et Arya abordent cette rencontre de manière très différente. Le Limier ne semble avoir plus rien à perdre. Sa façon de répéter : « Rien à foutre » est assez éloquente. Il ne prend même plus la peine d’essayer de dissimuler son visage. C’est à croire qu’il n’en a rien à cirer d’être reconnu par la bande de son frère. Il ne peut pourtant pas ignorer qu’il constitue une cible de choix. Il a pris la fuite pendant la bataille de la Néra, terrifié par le feu. Il est un déserteur aux yeux des Lannister. Et Gregor voudrait (s’il le pouvait encore) sans nul doute lui mettre la main dessus.

    Arya, de son côté, est bien décidée à vivre. Nous savons depuis les premiers chapitres d’AGOT que Arya est une fine observatrice. Son apprentissage avec le maître à danser Syrio Forel n’a fait qu’exacerber cette aptitude. Elle examine les trois clients avec attention. En sus de Polliver et Titilleur, un écuyer les accompagne. Ce dernier n’a pas l’air bien malin, et se met à asticoter le Limier. Ses copains essaient de lui faire comprendre qu’il doit se taire, en vain. D’autant plus que Sandor ne réagit pas vraiment à ses provocations.

    Arya profite de ces échanges pour examiner les trois lascars. Elle compte leurs armes et quel type d’équipements ils détiennent. Cela peut toujours servir en cas d’échauffourées.

     

    Une mine d’informations

    Des hommes qui parlaient trop

    A l’occasion de ces échanges à fleuret moucheté, Polliver offre des révélations à Sandor et Arya (le lecteur connait déjà une partie de l’histoire) :

    • Joffrey est décédé pendant ses noces. Arya est surprise de l’entendre. Et cette nouvelle ne lui apporte aucune joie. Cela ne fera pas revenir Robb d’entre les morts. Elle découvre ainsi que la réalisation de sa litanie ne lui procure pas la satisfaction escomptée. Du moins, pour la disparition du roitelet.

    Il est amusant de constater que Sandor a la même réaction que Jaime en apprenant la nouvelle : mais que fichaient donc les gardes royaux, chargés de protéger le roi ?

    • Cersei a demandé à Gregor Clegane de se rendre à Port-Réal. Polliver ne sait pas quelle en est la raison, mais le lecteur est déjà informé. Il se souvient aussi que Gregor n’est pas en très bon état, et que détenir des éléments sur ce que devient son frère ne doit plus être sa préoccupation première.
    • Sansa a épousé Tyrion Lannister. Arya paraît aussi surprise que Brienne découvrant que Joffrey va épouser Margaery à la place de Sansa (ASOS 32 – Jaime IV). Joffrey et Sansa étaient fiancés lorsque Arya a quitté Port-Réal. A ses yeux, il est inconcevable que Sansa ait pu épouser Tyrion, un autre Lannister de surcroit, le sang de leurs ennemis.
    • Mais les effarements ne s’arrêtent pas là. Voici que Sansa serait une jeteuse de sorts, ayant la capacité de se transformer en loup ailé. La transfiguration de Sansa, colportée par Polliver est en cohérence avec son ascendance. Sansa est une Stark, elle devrait donc pouvoir prendre possession d’un corps de loup, et de par sa mère, elle descend des Whent, dont l’emblème est une chauve-souris. Il n’en fallait pas plus pour faire de notre Sansa un être hybride aux pouvoirs terrifiants. Ici, Sansa rejoint l’image classique de la sorcière, capable de voler pour commettre des atrocités. Tout cela rappelle également les pouvoirs prêtés à Robb par ses adversaires lors des combats.
    • C’est Gregor Clegane qui a pris Harrenhal à Varshé Hèvre. Sans trop de difficultés apparemment. La Chèvre s’était fait tellement d’ennemis à force de raccourcir les membres des habitants du Conflans, qu’il devait bien s’attendre à un retour de bâton. On apprend également que tous les hommes d’Harrenhal (ou presque), ont été assassinés. Hèvre est toujours en vie, mais sa situation ne parait pas très enviable.
    • Brynden Tully tient Vivesaigues, et il est assiégé par les Frey, qui détiennent Edmure, son neveu, en otage,
    • Les Nerbocs et les Bracken se font la guerre, ça c’est normal…

    Sandor est satisfait que Sansa ait réussi à s’échapper. Arya ne peut pas comprendre, elle ignore tout de la relation qui s’est tissée entre eux, à Port-Réal. Et elle n’est pas à même de percevoir les sous-entendus à propos de Tyrion. Sandor est en colère contre ce dernier car c’est lui qui a utilisé le feu grégeois pendant la bataille. C’était son idée (et aussi celle de Cersei), et c’est ce même feu qui lui a flanqué une frousse effroyable, le contraignant à prendre la fuite. Tyrion est vu par Sandor comme le responsable du déshonneur qui l’a frappé.

    En revanche, Arya comprend bien que c’est d’elle qu’il parle est disant sa « maudite sœur » après avoir évoqué Sansa.

    • Le pompon dans toutes ces révélations est peut-être constitué par la dernière nouvelle : la sœur de Sansa Stark doit épouser le fils Bolton. Alors là, Arya se demande de qui l’on parle, Sansa n’a pas d’autre sœur qu’elle ?

    Visiblement Sandor a compris la magouille et cela l’amuse beaucoup. Les Bolton se sont faits embobinés par les Lannister, probablement en toute connaissance de cause, avec une fille qu’on leur a présentée comme étant Arya Stark. La « fausse » Arya va épouser Ramsay Snow Bolton, récemment légitimé (ACOK 73 – Jaime IX).

    Mais quel petit malin a bien pu avoir une idée aussi tordue ?

    Puis Sandor pose une question fort judicieuse : y a-t-il des bateaux à Salins ? Car s’ils doivent s’enfuir par la mer avec Arya, mieux vaudrait savoir s’il y a des moyens de transports disponibles.

     

    Les combats

    Ou comment Sandor donne une leçon de baston et Arya récupère Aiguille

    Le jeu du chat et de la souris a assez duré. Les discutions sont terminées, place aux échanges musclés !

    Polliver et Titilleur sortent leurs armes face au Limier. En comptant l’écuyer pas très futé, ils sont trois contre un.

    Arya a peur pour la vie de Sandor. Entre deux maux, il faut préférer le moindre, et Arya a choisi son camp, elle prend parti pour le chien mal léché aux dépens des tortionnaires de la Montagne. Sandor semble mal barré, il a trop bu et ses réflexes sont amoindris. Il parvient néanmoins à éviter le poignard lancé par Titilleur, et il résiste aux assauts de Polliver.

    Souhaitant lui venir en aide, Arya lance une coupe au visage du gamin et l’assomme. Un de moins, mais il demeure les adversaires les plus coriaces : Polliver et Titilleur.  Arya s’aperçoit que l’état d’ébriété du Limier joue en sa défaveur et qu’il est déjà marqué par les coups d’épées de ses adversaires. Elle doit agir et vite. Elle sort le poignard qui est en sa possession pour le lancer sur Polliver, mais c’est à peine s’il le sent.

    Et l’écuyer choisit ce moment pour se redresser et l’agripper par le bras droit. Arya est gauchère, elle se sert de sa main libre pour lui subtiliser son propre poignard et le retourner contre lui. Elle le lui enfonce dans le ventre avec facilité. Cet acte la ramène à son premier mouvement de légitime défense, lorsqu’elle avait perforé le garçon qui voulait la livrer à la reine Cersei à Port-Réal, après le massacre des gens de la maison Stark par les Lannister. A ce moment-là, elle avait utilisé Aiguille, son épée, offerte par Jon Snow et si bien adaptée à sa main.

    Elle n’a plus Aiguille, mais elle a gardé ses réflexes de survie.

    Elle parvient ensuite à récupérer le poignard lancé par Titilleur, et qui s’était fiché dans un mur.

    Sandor est salement blessé, à la nuque et à la cuisse, mais cela ne l’empêche de trouver la force de couper en deux Polliver. Titilleur, resté seul face au Limier, n’en mène pas large. Il se méfie de Sandor, mais il a oublié de surveiller ses arrières. Arya l’attend avec le poignard, et le frappe dans le dos à plusieurs reprises, en répétant exactement les mêmes questions qu’il avait posées aux villageois, alors qu’il les soumettait à la question, dans le hangar du Conflans. Ces questions, Arya les avaient entendues chaque jour, durant huit jours. Elle les connaissait par cœur et avait admis qu’elle aurait été capable de les poser à son tour (ACOK 27 – Arya VI). Eh bien, c’est le moment, Arya parvient à les retourner à son tour contre le tourmenteur. Le traumatisme de ce qu’elle a vécu remonte à la surface et sa souffrance, sa colère, la poussent à frapper Titilleur, encore et encore, alors qu’il est déjà mort.

    On comprend le désarroi d’Arya et les stigmates laissés par les exactions des hommes de Gregor, sur la jeune fille. Blessée dans sa chair et sans son âme, elle n’a rien oublié. Et en se retrouvant de nouveau face au bourreau, toute sa peur, toute sa colère refont surface et la submergent. Il faudra l’intervention de Sandor pour qu’elle cesse de s’acharner sur Titilleur.

    Le Limier est gravement touché. Et il leur reste un individu à affronter, l’écuyer. Il est mortellement blessé. Le voilà qu’il réclame un mestre désormais. Il a perdu sa morgue du début du chapitre. Il supplie, implore. Il dit qu’il n’était venu dans cette auberge que pour les filles. Voilà ce qu’il en coûte de jouer au coq et de ne pas réfléchir aux conséquences. Enfin, il demande grâce.

    Sandor charge Arya de l’achever. Elle se dirige alors vers Polliver, sans hésiter. Elle sait ce qu’elle va chercher, un objet qui lui a été dérobé depuis longtemps et dont elle compte bien reprendre possession. Au baudrier de Polliver sont suspendues plusieurs armes, dont une épée très fine, de longueur moyenne. Une épée d’homme, mais parfaitement adaptée à sa main : Aiguille ! Arya a retrouvé Aiguille, et elle frappe l’écuyer avec le bout pointu.

    Elle a bien retenu sa première leçon.

     

    Le chevalier en détresse, la preuse demoiselle

    Sandor a décidé qu’ils iraient à Salins pour prendre un bateau et se rendre au Val par la mer. Il a donc pris le parti de rendre Arya à sa tante, moyennant une rançon.

    Sandor est en piteux état, il tient à peine en selle. A la première halte, Arya soigne ses blessures avec du vin bouilli, qu’elle fait couler sur sa nuque et sa cuisse. Sandor lui donne les consignes appropriées, visiblement il a l’habitude du combat et de ses meurtrissures, et il connaît les remèdes qui évitent les infections et traitent les plaies.

    La douleur provoquée par le vin brûlant est cependant trop dure à supporter et il finit par perdre connaissance. Arya continue à prendre soin de lui, et panse ses plaies avec des morceaux d’étoffe.

    Elle n’est pas obligée de le faire, mais elle le soigne néanmoins. Après tout, il est peut-être son assurance vie dans ce monde hostile ?

    Au moment de s’endormir, Arya récite sa litanie, qui s’est raccourcie depuis son passage à l’auberge. Elle s’aperçoit qu’elle a oublié le Limier. Est-ce un acte manqué ? Sandor Clegane a-t-il enfin pris forme humaine à ses yeux pendant leur périple commun ? Elle finit toutefois par le rajouter à sa liste, plus par habitude que par conviction. Elle lui reproche encore le meurtre de Mycah, mais elle constate également que le souvenir du garçon boucher s’estompe dans son esprit. Peut-on encore en vouloir à quelqu’un pour un garçon dont on ne se souvient plus vraiment du visage ? Combien de temps la rancune peut-elle perdurer ?

    Arya songe ensuite à son propre sort ; elle imagine que tous ses frères sont morts, de même que Sansa. Il ne lui reste plus que Jon, mais il est si loin, et il est un Snow pas un Stark.

    J’ai trouvé étrange cette pensée d’Arya. Elle n’a jamais considéré Jon comme un bâtard. Et quand bien même, il reste le fils d’Eddard Stark. Je comprends, en revanche, qu’elle ne veuille pas être confiée à ses oncles et tantes qu’elle ne connait pas, comme Brynden Tully ou Lysa Arryn. Ils sont des étrangers à ses yeux, et si elle connaissait Lysa, elle voudrait encore moins la rejoindre.

    Le lendemain matin, c’est Sandor qui la réveille. Il semble avoir retrouvé de sa vigueur. Mais celle-ci est de courte durée. Ils sont obligés de faire une nouvelle pause en chemin. Et cette fois-ci le Limier n’est pas prêt de se relever. Il est fiévreux et sa plaie à la cuisse s’est infectée. Arya pense qu’elle pourrait l’abandonner là et s’enfuir. Cependant, elle ne le fait pas. Pourquoi ? qu’est-ce qui la retient ? Ce serait-elle pris d’affection pour le Limier, tout comme sa sœur Sansa, malgré tous ses défauts ? Arya est pourtant lucide, elle sait qu’il a dû tuer un bon nombre d’innocents et pas seulement Mycah. Et que s’il l’a protégée jusqu’ici c’est certainement parce qu’il espère en retirer une récompense en la ramenant à l’un des membres de sa famille.

    Le fait qu’elle soit la sœur de Sansa peut-il jouer un rôle dans la représentation que Sandor se fait d’Arya ? Ne souhaite-t-il pas au fond de lui, malgré lui, protéger la jeune sœur de petit oiseau ?

    Par ailleurs, je me demande si, quelque part, Sandor Clegane ne se reconnait dans la colère d’Arya. Elle en veut à ses bourreaux, tout comme lui-même est rempli de rancœur envers son frère qui l’a malmené autrefois.

    Clegane finit par rouvrir les yeux, et il observe Arya qui s’entraine avec son Aiguille retrouvée. Il lui demande de l’achever. Devant l’hésitation de la jeune fille, il passe à la provocation, dans le but de la pousser à bout.  Il lui parle de Mycah, qu’il a tué sans états d’âme (cela Arya le sait déjà), de Sansa qu’il a laissé se faire battre par les gardes royaux de Joffrey. Il invente même cette histoire selon laquelle il aurait dû la violer avant son mariage avec Tyrion. Je ne doute pas qu’il ait pu désirer Sansa, mais je ne crois pas qu’il ait réellement envisagé à la prendre de force.

    Arya décide de le laisser, sans intervenir pour abréger ses souffrances. La raison qu’elle invoque est assez étrange, elle lui reproche de l’avoir assommée avec la hache, et de n’avoir rien fait pour sauver sa mère aux Jumeaux. Alors qu’il s’agit probablement du moment où il lui a sauvé la vie sans arrière-pensée. Et lady Catelyn était déjà morte. Il n’aurait rien pu faire de mieux ce jour-là.

    Mais, pour Arya, il est sans doute plus difficile d’admettre qu’elle s’est liée au Limier pendant leur voyage et que même s’il a des travers, il a su se montrer protecteur envers elle quand elle en a eu besoin, à sa façon malhabile. Et que c’est la véritable raison pour laquelle elle ne parvient pas à se résoudre à lui porter le coup fatal.

     

    Le véritable changement de route

    La marche du destin

    Arya doit se rendre à Salins si elle espère trouver un bateau et fuir le Conflans. Le trajet est relativement long, il lui faut six jours de cheval pour rejoindre la bourgade. La jeune fille, aguerrie aux difficultés de la vie, a pris l’habitude de se débrouiller sans l’aide des adultes. Les épreuves l’ont rendue autonome. Pour une gamine de onze ans, elle sait plutôt bien mener sa barque. Pourtant, la zone qu’elle parcourt n’est pas spécialement paisible. A Salins aussi les hommes des Lannister ont laissé des ruines fumantes derrière eux.

    Arya se préoccupe surtout de savoir s’il y a des bateaux dans la baie. Sage précaution. Néanmoins, elle a oublié un autre paramètre, l’argent ! En arrivant à Salins, elle prend conscience qu’il va lui falloir de l’argent pour payer sa traversée. Et elle ne dispose que de quelques pièces au fond de son escarcelle. Elle n’a pas pensé à récupérer une partie du butin que Sandor Clegane avait raflé sur leurs adversaires, à l’auberge. On ne peut pas penser à tout quand on a onze ans…

    Arya retiendra la leçon pour la prochaine fois.

    Elle va devoir vendre son cheval pour s’offrir une place à bord d’un bateau. Elle tombe sur la propriétaire des écuries, qui devine bien vite que le cheval d’Arya a été volé ou au mieux récupéré. C’est en effet une belle jument, qui vient des Jumeaux. Elle l’avait trouvée errante, sans cavalier, juste après les Noces Pourpres. Arya l’avait alors baptisée « Pétoche » car elle pensait que la bête avait pris peur lors du massacre des hommes de Robb.

    Cette jument appartenait probablement à un noble. Et Arya ne ressemble plus à la fille ni à la sœur d’un seigneur. Elle est passée par tellement d’identités depuis son départ de Port-Réal (Arry l’orphelin, jeune garçon enrôlé dans la Garde de Nuit, mouton, Belette, souris, fantôme d’Harrenhal, Nan, etc.) que l’image de la jeune demoiselle issue de l’aristocratie est bien loin derrière elle. Si tant est qu’Arya ait jamais renvoyé l’image d’une noble dame.

    La propriétaire des écuries (qui ont brûlé elles aussi) a bien compris que la jument n’appartient pas à Arya. Elle profite de la situation pour lui fixer un prix outrageusement bas.

    Quand Arya évoque la possibilité de tuer la propriétaire, mais y renonce afin de ne pas attirer les regards, je ne pense pas qu’elle soit sérieuse. C’est une boutade. Arya a déjà tué par nécessité, jamais par plaisir.

    La remarque de cette femme, selon laquelle elle sait reconnaître les nobles quand elle en voit, et que Arya n’appartient certainement pas à cette classe, est assez ironique. Elle ignore qu’elle parle à Arya Stark de Winterfell. Mais ce n’est pas le moment pour Arya de tenter de la convaincre ; ce serait vain et trop dangereux.

    L’argent récolté est bien maigre et ne lui permet pas de se payer une place à bord d’un vaisseau. Le capitaine de la galère qui mouille dans le port lui explique qu’il ne peut pas la prendre, même comme mousse. Et que dans tous les cas il ne se rend pas au nord, vers Fort Levant. C’est là que nous comprenons que la jeune fille souhaitait rejoindre son frère Jon, à la Garde de Nuit. C’est le seul parent qui lui reste (à sa connaissance) et certainement un des rares qui serait prêt à l’accueillir à bras ouverts (rendez-vous dans ADWD).

    Le capitaine lui explique que le Nord est une zone dangereuse, et qu’il a vu plusieurs navires de pirates qui s’y dirigeaient. En réalité, il a vu passer les bateaux du pirate Lysien Sladhor Saan, qui transportaient Stannis Baratheon et son armée, en direction du Mur.

    Quand il annonce à Arya qu’il rentre chez lui à Braavos, elle médite tout d’abord sur le fait qu’elle n’a plus de maison, plus de frères, ce qui est assez déprimant :

     Je n’ai pas de chez-moi (…). Je n’ai pas de meute.

    Puis elle se souvient qu’elle dispose d’une autre monnaie d’échange. Une petite pièce en fer que lui avait offert Jaqen H’ghar, et qui peut ouvrir des portes. Arya sort sa pièce et la donne au capitaine, qui change tout à coup d’attitude. Cette pièce semble avoir des vertus magiques, surtout lorsqu’elle est associée à une formule : « Valar morghulis » (ACOK 48 – Arya IX).

    Arya ira à donc à Braavos en bateau et elle aura droit à une cabine. Son destin vient de prendre un nouveau chemin, inattendu et plein de surprises.

     

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 3 mois par Liloo75.
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    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 3 mois par R.Graymarch. Raison: + panneau en haut

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #187202
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9924

    Clap de fin pour Arya et Sandor. C’est sûr qu’en repensant à avant, et surtout à après (notamment le chapitre Mercy), il y a plein de liens qu’on peut faire

    La fin est un retour dans le passé. Dans une auberge où Arya est déjà venue, en descendant de Winterfell, il y a une éternité. Sauf que cela a changé : une femme est pendue à un gibet. Sandor veut savoir qui tient le gué des rubis : il est assez décontracté car il se moque si on le reconnait et il n’envisage pas qu’Arya pourrait s’échapper. Elle y pense, puis renonce. Et dans l’auberge, surprise (ce passage est très bien écrit)

    “What if they know you?” Sandor no longer troubled to hide his face. He no longer seemed to care who knew him. “They might want to take you captive.”

    “Let them try.” He loosened his longsword in its scabbard, and pushed through the door.

    Arya would never have a better chance to escape. She could ride off on Craven and take Stranger too. She chewed her lip. Then she led the horses to the stables, and went in after him.

    They know him. The silence told her that. But that wasn’t the worst thing. She knew them too. Not the skinny innkeep, nor the women, nor the fieldhands by the hearth. But the others. The soldiers. She knew the soldiers.

    Sandor fait mine de s’intéresser uniquement à ce qu’on lui serve un verre. Arya évalue le rapport de force

    There are only three, Arya thought. Polliver gave her a fleeting glance and the boy beside him never looked at her at all, but the third one gazed long and hard. He was a man of middling height and build, with a face so ordinary that it was hard to say how old he was. The Tickler. The Tickler and Polliver both. The boy was a squire, judging by his age and dress.

    Là encore, ambiance de western, de saloon. Avec une montée de tension

    The Tickler put a warning hand on the boy’s arm, and gave a short sharp shake of his head. Arya read that plain enough.

    The squire didn’t, or else he didn’t care. “Ser said his puppy brother tucked his tail between his legs when the battle got too warm at King’s Landing. He said he ran off whimpering.” He gave the Hound a stupid mocking grin.

    Clegane studied the boy and never said a word. Polliver shoved the girl off his lap and got to his feet. “The lad’s drunk,” he said. The man-at-arms was almost as tall as the Hound, though not so heavily muscled. A spade-shaped beard covered his jaws and jowls, thick and black and neatly trimmed, but his head was more bald than not. “He can’t hold his wine, is all.”

    “Then he shouldn’t drink.”

    “The puppy doesn’t scare . . .” the boy began, till the Tickler casually twisted his ear between thumb and forefinger. The words became a squeal of pain.

    The innkeep came scurrying back with two stone cups and a flagon on a pewter platter. Sandor lifted the flagon to his mouth. Arya could see the muscles in his neck working as he gulped. When he slammed it back down on the table, half the wine was gone.

    Comme dans un Lucky Luke, tout le monde s’en va. Arya sent que ça va mal finir

    The innkeep suddenly remembered something in the kitchen. The locals were leaving too, and the girls were gone. The only sound in the common room was the faint crackling of the fire in the hearth. We should go too, Arya knew.

    Pendant qu’on leur apprend la mort de Joffrey, Arya scrute toujours le danger

    He wore three blades on his belt, Arya saw; a longsword on his left hip, and on his right a dagger and a slimmer blade, too long to be a dirk and too short to be a sword.

    Arya réagit tout de même à la mort de Joffrey

     She knew it ought to make her happy, but somehow she still felt empty inside. Joffrey was dead, but if Robb was dead too, what did it matter?

    Arya réagit aussi quand on parle de sa soeur (oh, une chauve-souris Whent)

    “I forgot, you’ve been hiding under a rock. The northern girl. Winterfell’s daughter. We heard she killed the king with a spell, and afterward changed into a wolf with big leather wings like a bat, and flew out a tower window. But she left the dwarf behind and Cersei means to have his head.”

    That’s stupid, Arya thought. Sansa only knows songs, not spells, and she’d never marry the Imp.

    The Hound sat on the bench closest to the door. His mouth twitched, but only the burned side. “She ought to dip him in wildfire and cook him. Or tickle him till the moon turns black.” He raised his wine cup and drained it straightaway.

    He’s one of them, Arya thought when she saw that. She bit her lip so hard she tasted blood. He’s just like they are. I should kill him when he sleeps.

    On passe à Harrenhal et Vivesaigues avant de revenir à Sansa

    “They’ll find her,” said Polliver. “If it takes half the gold in Casterly Rock.”

    “A pretty girl, I hear,” said the Tickler. “Honey sweet.” He smacked his lips and smiled.

    “And courteous,” the Hound agreed. “A proper little lady. Not like her bloody sister.”

    “They found her too,” said Polliver. “The sister. She’s for Bolton’s bastard, I hear.”

    Arya sipped her wine so they could not see her mouth. She didn’t understand what Polliver was talking about. Sansa has no other sister. Sandor Clegane laughed aloud.

    “What’s so bloody funny?” asked Polliver.

    The Hound never flicked an eye at Arya. “If I’d wanted you to know, I’d have told you.”

    On passe ensuite à Salins (tenue par Tarly) avant d’avoir, forcément, le mot de trop qui amène au combat

    The Tickler leaned forward. “Would you put to sea without bidding farewell to your brother?” It gave Arya chills to hear him ask a question. “Ser would sooner you returned to Harrenhal with us, Sandor. I bet he would. Or King’s Landing . . .”

    “Bugger that. Bugger him. Bugger you.”

    Arya observe tout et fait ce qu’elle peut, et c’est assez peu efficace. Sandor n’est pas au mieux

    The Hound’s own cuts were sloppier, his parries rushed, his feet slow and clumsy. He’s drunk, Arya realized with dismay. He drank too much too fast, with no food in his belly. /

    He drove back Polliver with a furious attack, hammering at him with the old nicked longsword he had swapped for in the hills. The bearded man gave way, but none of the cuts so much as touched him. And then the Tickler leapt over a bench quick as a snake, and slashed at the back of the Hound’s neck with the edge of his short sword.

    They’re killing him. Arya had no more cups, but there was something better to throw. She drew the dagger they’d robbed off the dying archer and tried to fling it at the Tickler the way he’d done. It wasn’t the same as throwing a rock or a crabapple, though. The knife wobbled, and hit him in the arm hilt first. He never even felt it. He was too intent on Clegane.

    Arya est tellement concentrée qu’elle oublie le troisième homme. Erreur qui aurait pu être fatale. Sauf qu’elle l’exécute sans hésitation, en faisant le parallèle avec son premier meurtre

    The heavy stone flagon was still on the table. Arya grabbed it with two hands, but as she lifted it someone grabbed her arm. The flagon slipped from her fingers and crashed to the floor. Wrenched around, she found herself nose to nose with the squire. You stupid, you forgot all about him. His big white pimple had burst, she saw.

    “Are you the puppy’s puppy?” He had his sword in his right hand and her arm in his left, but her own hands were free, so she jerked his knife from its sheath and sheathed it again in his belly, twisting. He wasn’t wearing mail or even boiled leather, so it went right in, the same way Needle had when she killed the stableboy at King’s Landing. The squire’s eyes got big and he let go of her arm.

    Sandor a du panache quand même et il retourne la situation

    “Throw down the sword, and we’ll take you back to Harrenhal,” Polliver told him.

    “So Gregor can finish me himself?”

    The Tickler said, “Maybe he’ll give you to me.”

    “If you want me, come get me.” Sandor pushed away from the wall and stood in a half-crouch behind the bench, his sword held across his body.

    “You think we won’t?” said Polliver. “You’re drunk.”

    “Might be,” said the Hound, “but you’re dead.” His foot lashed out and caught the bench, driving it hard into Polliver’s shins. Somehow the bearded man kept his feet, but the Hound ducked under his wild slash and brought his own sword up in a vicious backhand cut. Blood spattered on the ceiling and walls. The blade caught in the middle of Polliver’s face, and when the Hound wrenched it loose half his head came with it.

    Et là, Arya va être efficace grâce à l’arme qu’elle a en main (et à sa discrétion)

    The Tickler backed away. Arya could smell his fear. The shortsword in his hand suddenly seemed almost a toy against the long blade the Hound was holding, and he wasn’t armored either. He moved swiftly, light on his feet, never taking his eyes off Sandor Clegane. It was the easiest thing in the world for Arya to step up behind him and stab him.

    “Is there gold hidden in the village?” she shouted as she drove the blade up through his back. “Is there silver? Gems?” She stabbed twice more. “Is there food? Where is Lord Beric?” She was on top of him by then, still stabbing. “Where did he go? How many men were with him? How many knights? How many bowmen? How many, how many, how many, how many, how many, how many? Is there gold in the village?”

    Her hands were red and sticky when Sandor dragged her off him. “Enough,” was all he said.

    Oui, c’était un peu de l’acharnement. Arya lui rappelle qu’il reste un troisième. Ah, tous ces « mercy »

    The squire had pulled the knife out of his belly and was trying to stop the blood with his hands. When the Hound yanked him upright, he screamed and started to blubber like a baby. “Mercy,” he wept, “please. Don’t kill me. Mother have mercy.”

    “Do I look like your bloody mother?” The Hound looked like nothing human. “You killed this one too,” he told Arya. “Pricked him in his bowels, that’s the end of him. He’ll be a long time dying, though.”

    The boy didn’t seemed to hear him. “I came for the girls,” he whimpered. “. . . make me a man, Polly said . . . oh, gods, please, take me to a castle . . . a maester, take me to a maester, my father’s got gold . . . it was only for the girls . . . mercy, ser.”

    The Hound gave him a crack across the face that made him scream again. “Don’t call me ser.” He turned back to Arya. “This one is yours, she-wolf. You do it.”

    Là, on a quasiment une scène d’apprentissage, ou de répétition après ce qu’il y a eu avec le Piper. Et Arya le tue avec Aiguille, son arme (qu’elle n’avait pas reconnue avant), tout un symbole

    “You remember where the heart is?” the Hound asked.

    She nodded. The squire rolled his eyes. “Mercy.”

    Needle slipped between his ribs and gave it to him.

    Ils partent ensuite vers Salins, Arya aide Sandor mais ce dernier va mal

    When the time came to leave, he needed Arya’s help to get back up on Stranger. He had tied a strip of cloth about his neck and another around his thigh, and taken the squire’s cloak off its peg by the door. The cloak was green, with a green arrow on a white bend, but when the Hound wadded it up and pressed it to his ear it soon turned red. Arya was afraid he would collapse the moment they set out, but somehow he stayed in the saddle.

    Au bivouac, on a une étrange cérémonie pour le soigner : du vin bouilli dans son casque

    Her knuckles brushed the steel the first time she filled the cup, burning her so badly she got blisters. Arya had to bite her lip to keep from screaming. The Hound used the stick for the same purpose, clamping it between his teeth as she poured. She did the gash in his thigh first, then the shallower cut on the back of his neck. Sandor coiled his right hand into a fist and beat against the ground when she did his leg. When it came to his neck, he bit the stick so hard it broke, and she had to find him a new one. She could see the terror in his eyes. “Turn your head.” She trickled the wine down over the raw red flesh where his ear had been, and fingers of brown blood and red wine crept over his jaw. He did scream then, despite the stick. Then he passed out from the pain.

    Arya figured the rest out by herself. She fished the strips they’d made of the squire’s cloak out of the bottom of the helm and used them to bind the cuts. When she came to his ear, she had to wrap up half his head to stop the bleeding. By then dusk was settling over the Trident. She let the horses graze, then hobbled them for the night and made herself as comfortable as she could in a niche between two rocks. The fire burned a while and died. Arya watched the moon through the branches overhead.

    Arya entonne sa litanie, en enlevant des noms et en souhaitant voler

    It made her feel queer to leave out Polliver and the Tickler. And Joffrey too. She was glad he was dead, but she wished she could have been there to see him die, or maybe kill him herself. Polliver said that Sansa killed him, and the Imp. Could that be true? The Imp was a Lannister, and Sansa . . . I wish I could change into a wolf and grow wings and fly away.

    Arya pense qu’elle est la seule survivante Stark. Sandor grogne et elle se rend qu’elle ne l’a pas mis dans la litanie

    She had left his name out too, she realized. Why had she done that? She tried to think of Mycah, but it was hard to remember what he’d looked like. She hadn’t known him long. All he ever did was play at swords with me. “The Hound,” she whispered, and, “Valar morghulis.” Maybe he’d be dead by morning . . .

    Encore un rêve de loup

    She had dreamed she was a wolf again, chasing a riderless horse up a hill with a pack behind her, but his foot brought her back just as they were closing for the kill.

    Ils partent mais Sandor ne va pas mieux

    When she touched him, his skin was burning up. Arya sniffed at his bandages the way Maester Luwin had done sometimes when treating her cut or scrape. His face had bled the worst, but it was the wound on his thigh that smelled funny to her.

    Arya pense donc à partir.. et à ce qui est mieux entre laisser Sandor mourir ou le tuer. Un de plus, un de moins après tout, quelle différence là où elle est ?

    She wondered how far this Saltpans was, and whether she could find it by herself. I wouldn’t have to kill him. If I just rode off and left him, he’d die all by himself. He’ll die of fever, and lie there beneath that tree until the end of days. But maybe it would be better if she killed him herself. She had killed the squire at the inn and he hadn’t done anything except grab her arm. The Hound had killed Mycah. Mycah and more. I bet he’s killed a hundred Mycahs. He probably would have killed her too, if not for the ransom.

    Elle prend Aiguille et Sandor la voit. Il la provoque, elle décide de partir (encore un « mercy » dont il n’est pas digne)

    His eyes opened. “You remember where the heart is?” he asked in a hoarse whisper.

    As still as stone she stood. “I . . . I was only . . .”

    Don’t lie,” he growled. “I hate liars. I hate gutless frauds even worse. Go on, do it.” When Arya did not move, he said, “I killed your butcher’s boy. I cut him near in half, and laughed about it after.” He made a queer sound, and it took her a moment to realize he was sobbing. “And the little bird, your pretty sister, I stood there in my white cloak and let them beat her. I took the bloody song, she never gave it. I meant to take her too. I should have. I should have fucked her bloody and ripped her heart out before leaving her for that dwarf.” A spasm of pain twisted his face. “Do you mean to make me beg, bitch? Do it! The gift of mercy . . . avenge your little Michael . . .”

    Mycah.” Arya stepped away from him. “You don’t deserve the gift of mercy.”

    The Hound watched her saddle Craven through eyes bright with fever. Not once did he attempt to rise and stop her. But when she mounted, he said, “A real wolf would finish a wounded animal.”

    Maybe some real wolves will find you, Arya thought. Maybe they’ll smell you when the sun goes down. Then he would learn what wolves did to dogs. “You shouldn’t have hit me with an axe,” she said. “You should have saved my mother.” She turned her horse and rode away from him, and never looked back once.

    Mes souvenirs étaient flous mais là on ne dirait pas qu’elle le laisse mourir par cruauté. C’est juste (à mon avis), qu’elle trouve malgré elle, des raisons de ne pas le tuer directement. Elle préfère hypocritement laisser faire la nature. C’est quand même plus humain que de le tuer de sang froid.

    Après six jours, elle arrive à Salins.

    A small castle dominated the town; no more than a holdfast, really, a single tall square keep with a bailey and a curtain wall. Most of the shops and inns and alehouses around the harbor had been plundered or burned, though some looked still inhabited. But the port was there, and eastward spread the Bay of Crabs, its waters shimmering blue and green in the sun.

    And there were ships.

    Three, thought Arya, there are three. Two were only river galleys, shallow draft boats made to ply the waters of the Trident. The third was bigger, a salt sea trader with two banks of oars, a gilded prow, and three tall masts with furled purple sails. Her hull was painted purple too. Arya rode Craven down to the docks to get a better look. Strangers are not so strange in a port as they are in little villages, and no one seemed to care who she was or why she was here.

    Arya a besoin d’argent mais elle a tout laissé à Sandor (encore un Mercy)

    I need silver. The realization made her bite her lip. They had found a stag and a dozen coppers on Polliver, eight silvers on the pimply squire she’d killed, and only a couple of pennies in the Tickler’s purse. But the Hound had told her to pull off his boots and slice open his blood-drenched clothes, and she’d turned up a stag in each toe, and three golden dragons sewn in the lining of his jerkin. Sandor had kept it all, though. That wasn’t fair. It was mine as much as his. If she had given him the gift of mercy . . . she hadn’t, though. She couldn’t go back, no more than she could beg for help. Begging for help never gets you any.

    Arya est forcée de vendre sa monture (trop belle pour qu’elle en soit la propriétaire) à vil prix. « This mare is well-bred, but you’re not », ironique quand on est une fille Stark

    Arya va voir le seul bateau de haute-mer mais on la prend pour une gamine (qu’elle est), même si certains marins sont bien pires…

    “I am captain here,” he said. “What is your wish? Be quick, child, we have a tide to catch.”

    “I want to go north, to the Wall. Here, I can pay.” She gave him the purse. “The Night’s Watch has a castle on the sea.”

    “Eastwatch.” The captain spilled out the silver onto his palm and frowned. “Is this all you have?”

    It is not enough, Arya knew without being told. She could see it on his face. “I wouldn’t need a cabin or anything,” she said. “I could sleep down in the hold, or . . .”

    “Take her on as cabin girl,” said a passing oarsman, a bolt of wool over one shoulder. “She can sleep with me.”

    “Mind your tongue,” the captain snapped.

    “I could work,” said Arya. “I could scrub the decks. I scrubbed a castle steps once. Or I could row . . .”

    “No,” he said, “you couldn’t.” He gave her back her coins. “It would make no difference if you could, child. The north has nothing for us. Ice and war and pirates. We saw a dozen pirate ships making north as we rounded Crackclaw Point, and I have no wish to meet them again. From here we bend our oars for home, and I suggest you do the same.”

    I have no home, Arya thought. I have no pack. And now I don’t even have a horse.

    Quand elle apprend que le bateau vient de Braavos, elle pense à la pièce, dit le mot magique et d’un coup, tout change.

     “One more silver will make no difference, child,” he finally said.

    “It’s not silver.” Her fingers closed on it. “It’s iron. Here.” She pressed it into his hand, the small black iron coin that Jaqen H’ghar had given her, so worn the man whose head it bore had no features. It’s probably worthless, but . . .

    The captain turned it over and blinked at it, then looked at her again. “This . . . how . . . ?”

    Jaqen said to say the words too. Arya crossed her arms against her chest. “Valar morghulis,” she said, as loud as if she’d known what it meant.

    Valar dohaeris,” he replied, touching his brow with two fingers. “Of courseyou shall have a cabin.”

    Hmm, c’est bien mystérieux… Espérons qu’elle ne va pas rester trop longtemps loin de Westeros (oups)

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    #187209
    DJC
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Le dernier chapitre d’Arya à Westeros, avant un moment..

    Je n’ai pas été hypé comme en primo-lecture, malgré la richesse du chapitre !

    Mais le suspense disparu, il reste en miroir les meurtres hargneux d’Arya à l’auberge, face à sa volonté d’épargner Sandor malgré ses provocations, et la sensation en fin de chapitre qu’Arya a enfin fini de manger son pain noir.. (si seulement !). Que de chemin parcouru et d’embûches traversées par la petite fille du cours de couture à Winterfell avec Sansa et Myrcella. Avec l’épée « Aiguille » comme fil rouge, qu’elle retrouve dans ce chapitre.

    Je suis très attaché à cette Arya, bien+ que par ses chapitres à suivre 🙂 Mais je me rends compte que c’est aussi valable pour beaucoup d’autres pov hihi Daenerys, Tyrion, Sansa, pour qui cette fin de tome marque un énorme tournant, et dont la suite me passionne bien moins. Je me languis tout de même de la relire avec vous 🙂 mais avant ça, le Mur, la mort de Tywin, la mort de Lisa, et la résurrection de…

    #187229
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    cette fin de tome marque un énorme tournant

    C’est ce qui fait la force de ASOS, mon tome préféré avec AGOT. Mais gageons que la relecture de AFFC nuancera mon avis.

    Merci pour cette belle présentation , Liloo. J’ai pris beaucoup de plaisir à relire ce chapitre où quelques affreux payent – enfin – leurs dettes et ce n’est pas fini.

    J’ai noté que la fin du Chien est préfigurée dans le chapitre précédent d’Arya pour qui c’était la première fois qu’elle accordait la grâce – Là aussi préfiguration du don qu’elle offrira à Braavos.

    Il avait les yeux tout brillants de fièvre en racontant ça, et, Arya l’aurait affirmé, il ne mentait pas. Son épaule était outrancièrement gonflée, le pus et le sang lui avaient salopé tout le côté gauche. Et il répandait en plus une de ces odeurs… Il pue comme un macchabée. Il mendia une gorgée de vin.

    « Si j’avais eu du vin, je me le serais envoyé moi-même, répondit le Limier. Tout ce que je peux, c’est te donner de la flotte et t’accorder le coup de grâce. » Arya XII

    à comparer avec :

    En voyant Arya le regarder fixement, il dit : « Je te pèlerais vive pour un doigt de vin, petite. »
    A la place, elle lui apporta de l’eau. Il en but une ou deux gorgées, se plaignit qu’elle eût un goût de fange et ne tarda pas à sombrer dans un sommeil bruyant et fiévreux. Elle le toucha, il avait la peau brûlante. Elle flaira les pansements comme elle l’avait vu parfois faire à mestre Luwin quand il la soignait elle-même pour une entaille ou une écorchure. C’était la figure qui avait le plus saigné, mais ce fut la plaie de la cuisse qui lui parut dégager une drôle d’odeur. Arya XII

     

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #187247
    Liloo75
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    Clap de fin pour Arya et Sandor. C’est sûr qu’en repensant à avant, et surtout à après (notamment le chapitre Mercy), il y a plein de liens qu’on peut faire

    Je n’ai pas encore lu les chapitres de TWOW (j’attends le bouquin complet). Je ne me souvenais plus que « Mercy » est un des chapitres d’Arya.

    J’imagine qu’il faut entendre « mercy » comme un acte de compassion, qui est traduit par « grâce » en VO ?

     

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #187248
    Yfos
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    Bravo pour ton soutien indéfectible à Arya dans toutes ses vicissitudes.

    Le lieu ne lui dit rien qui vaille, et le cadavre suspendu au dehors ne doit pas adoucir son malaise.

    Le wiki précise que l’actuel propriétaire est le neveu de Masha Heddle, l’ancienne propriétaire. Le fait qu’il n’ose pas la décrocher du gibet en dit long sur la peur qui règne dans la région.

    Joffrey est décédé pendant ses noces. Arya est surprise de l’entendre. Et cette nouvelle ne lui apporte aucune joie

    À la re-relecture, cela me fait penser à Bran qui ne tire pas très grande joie d’une victoire de Robb car elle n’est pas décisive et a entraîné des morts.

    C’est Gregor Clegane qui a pris Harrenhal à Varshé Hèvre. Sans trop de difficultés apparemment. La Chèvre s’était fait tellement d’ennemis à force de raccourcir les membres des habitants du Conflans, qu’il devait bien s’attendre à un retour de bâton.

    Étant donné que, sauf rares exceptions, les habitants de Harrenhal ont tous été tués, ils n’y ont pas forcément gagné. Même si, techniquement, elle leur mentait (elle ne savait pas que Hèvre allait raccourcir des membres, c’était juste prévisible), Gendry et Tourte ont bien fait de s’évader avec elle.

    Visiblement Sandor a compris la magouille et cela l’amuse beaucoup

    D’autant que ladite soeur est là.

    Et Arya le tue avec Aiguille, son arme (qu’elle n’avait pas reconnue avant), tout un symbole

    J’avais l’impression que si, au vu de la description initiale

    « une épée plus fine, trop longue pour être une dague et trop courte pour être une épée commune »

    répétée (en VF) lorsqu’elle va la récupérer sur le corps de Polliver, du fait qu’elle a inscrit celui-ci sur sa liste notamment car il lui a pris Aiguille et parce que, à ce moment, elle a deux poignards à sa disposition pour achever l’écuyer: celui qu’il vient de retirer de sa blessure et celui avec lequel elle a tué Titilleur et qu’elle n’a donc aucune raison de récupérer une 3e arme.

    Il ne lui reste plus que Jon, mais il est si loin, et il est un Snow pas un Stark. J’ai trouvé étrange cette pensée d’Arya. Elle n’a jamais considéré Jon comme un bâtard.

    Il me semble qu’elle se place d’un point de vue légitimité aux yeux du monde. Il est un Snow, il ne peut donc pas faire perdurer le nom  Stark. Elle non plus, d’ailleurs, en temps que fille.

    c’est la véritable raison pour laquelle elle ne parvient pas à se résoudre à lui porter le coup fatal.

    Mes souvenirs étaient flous mais là on ne dirait pas qu’elle le laisse mourir par cruauté. C’est juste (à mon avis), qu’elle trouve malgré elle, des raisons de ne pas le tuer directement. Elle préfère hypocritement laisser faire la nature. C’est quand même plus humain que de le tuer de sang froid.

    Pareil. C’est plus cruel de le laisser mourir que de lui donner le coup de grâce mais elle ne se résout pas à l’achever. À part pour s’évader d’Harrenhal, elle n’a jamais tué de sang froid.

    Je suis très attaché à cette Arya, bien+ que par ses chapitres à suivre

    Même chose pour moi. Même si j’ai eu le coeur serré pour elle à ce moment. Comme elle le dit

    « Je n’ai pas de chez-moi (…). Je n’ai pas de meute. »

    mais elle n’a également plus personne avec elle: ni Yoren, ni Tourte et Gendry, ni la Fraternité ni Sandor. Elle avait déjà connu cela à Port Real et avait survécu. Y parviendra-t-elle à Braavos?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 3 mois par Yfos.
    #187252
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9924

    J’imagine qu’il faut entendre « mercy » comme un acte de compassion, qui est traduit par « grâce » en VO ?

    Généralement traduit en « grâce », « pitié » ou « miséricorde ». Mais là on peut cocher le bingo « mercy » dans les chapitres d’Arya…

    J’avais l’impression que si, au vu de la description initiale

    Si c’est le cas, je ne trouve pas ça très cohérent. Arya est attachée à cette épée, on la lui a volée et là, par hasard (sur le même mec, certes), elle la retrouve : elle devrait être plus enjouée que ça. Ou sinon c’est l’auteur qui ménage ses effets de manière trop artificielle à mon goût et ça ne me satisfait pas non plus

     

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #187381
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 210

    Bon j’avais perdu l’habitude de commenter, mais j’ai enfin rattrapé mon retard !

    Dernier chapitre officiel de Sandor et je trouve que sa fin (?) est digne du personnage et de sa triste vie. Le lecteur le laisse salement amoché suite à un combat qui lui correspond bien: sa force et son talent lui permettent d’avoir le dessus à un contre deux (ou à un et demi contre deux et demi). Mais en même temps son alcoolisme le perd. Et peut-être que sans Arya il ne sort pas vivant de l’auberge.

    Sur son attitude, il reste également fidèle à lui même jusqu’au bout, à la fois désabusé (et le mot est faible le concernant) et cynique, sauf quand on parle de la personne qu’il hait le plus (Gregor) et celle qu’il aime le plus (Sansa).

    Pour Arya c’est évidemment le thème de la vengeance qui me vient à l’esprit dans ce chapitre. Même si les morts de Joffrey, Polliver et Titilleur ne lui apportent pas le réconfort attendu. Et que Sandor sort in extremis de sa litanie.

    Et puis il y a le thème du départ bien sûr, en passant par cette auberge qui porte bien son nom. Départ d’Arya vers un nouveau continent, une nouvelle vie, une nouvelle identité. Et départ de Sandor Clegane. Tout homme doit mourir. Mais qu’en est-il des chiens ?

     

     

     

    #187382
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1043

    …  Tout homme doit mourir. Mais qu’en est-il des chiens ?

    Il s’en va rejoindre les disparus du récit (réputés morts et autres…) : Syrio Forel, Jeyne Ouestrelin…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 2 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #187386
    Tybalt Ouestrelin
    • Pas Trouillard
    • Posts : 549

    Merci pour les analyses, liens, commentaires.

    Je me souviens en primolecture d’un chapitre qui m’avait marqué : rebondissements et dénouement de l’arc d’Arya avec la perspective de Braavos. La relecture me plaît toujours autant malgré l’absence de surprise.

    Je note pour ceux qui cherchent les interventions /surveillance de Freuxsanglant la citation suivante :

    Elle jeta un coup d’œil par-dessus l’épaule, mais il n’y avait rien d’autre, derrière eux, qu’une corneille voletant d’arbre en arbre.

    Peut-être qu’on va s’assurer de la survie de Sandor pour plus tard ?

    DOH 8&10 : Tybalt Ouestrelin, acolyte loyaliste devenu Mestre ; Or, Argent et Bronze.
    DOH 9 : Lazzara zo Ghazîn, Grâce Bleue devenue Sénéchale. Miraculée devenue Conseillère. Pas Miraculée deux fois.

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