ASOS 80 – Jon XII

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    Ysilla
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    ASOS 80 – Jon XII
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 79, Samwell V ASOS 81, Sansa VII

    Nous voici parvenus quasiment à la fin d’ASOS, qui voit le destin des enfants survivants des acteurs de la Rébellion prendre un tour inattendu :
    Daenerys qui n’aspirait à rien d’autre qu’au Trône de Fer, reste finalement à Meereen ; Arya dont l’unique souhait était de rejoindre sa famille vient de quitter Westeros pour Braavos ; Jaime qui n’avait pour ambition que « le con de Cersei » a préféré embrasser son chaste destin de Commandant de la Garde Royale ; Tyrion, lui, a dégringolé des sommets du pouvoir jusqu’aux geôles du Donjon Rouge, régicide d’emprunt mais vrai parricide, en route pour l’exil en Essos. Il nous reste Jon et puis Sansa pour clore (presque) le troisième opus de ASOIAF.
    Le chapitre qui nous occupe offre une conclusion aux trames ébauchées dans les chapitres 74, 77 et 79 :
    Jon sera-t-il pendu comme tourne-casaque ? Deviendra-t-il lord de Winterfell ? ou bien Lord Commandant de la Garde de Nuit ? Qui pèsera donc sur le destin de Jon Snow ? Janos Slynt ? Stannis Baratheon ? Samwell Tarly ?
    Pour l’heure, Jon ne se pose pas la question de son devenir en ces termes, car l’élection du Lord Commandant est entravée par la dispersion des votes, quand bien même son issue à long terme ne fait pas de doute pour Jon :

    Secouant sa détresse et son obésité, Sam reprit : « Jamais lord Janos ne sera élu lord Commandant. » C’était le meilleur réconfort qu’il eût à offrir à Jon, l’unique réconfort. « Cela ne se fera pas.
    — Sam, tu es un doux benêt. Ouvre donc les yeux. Voilà des jours que c’est en train de se faire. » Il repoussa les cheveux qui l’aveuglaient avant d’ajouter : « Il se peut que je ne connaisse rien à rien, mais ça, je le sais. ASOS 76, Samwell IV

    Et ce que ne sait pas Jon (mais qui s’en étonnera ?), c’est que son pronostic désabusé a poussé Samwell à se lancer avec brio dans l’intrigue électorale, jusqu’à suggérer aux deux principaux prétendants, Denys Mallister et Cotter Pyke de se désister au profit de Jon Snow.
    Le chapitre se développe en deux mouvements :

    dans le premier, nous suivons le cheminement intérieur de Jon : va-t-il accepter la proposition de Stannis Baratheon et devenir sire de Winterfell en parjurant ses vœux de frère de la Garde ? Au terme d’un vif débat de conscience, c’est la réapparition inopinée de Fantôme qui apporte la réponse recherchée.
    Le deuxième mouvement du texte est consacré à l’élection du nouveau Lord Commandant de la Garde et prend la suite du chapitre 79 de Samwell. Si le lecteur a vu venir de loin la victoire de Jon dont Samwell a si bien préparé le terrain, c’est une surprise totale pour Jon et en parallèle avec la première partie du texte, après des échanges tumultueux en frères, c’est l’irruption aussi étrange qu’imprévue du corbeau de feu Jeor Mormont qui oriente définitivement le vote en faveur de Jon, dans une fin de chapitre qu’après maintes relectures, je trouve toujours aussi jubilatoire. Et pan dans la gueule à Janos et Alliser !

    Dans cette présentation, je vais m’intéresser à la manière dont est retracé le débat intérieur de Jon.
    Ce conflit interne est marqué par cinq étapes :
    – La cour d’entraînement
    – L’armurerie
    – Les bains de Châteaunoir
    – La traversée de Châteaunoir
    – Le champ de bataille au-delà du Mur

    Le cheminement de la délibération intérieure est Jon est doublée d’un cheminement physique d’un lieu à un autre.

    Ces endroits sont liés :

    • à ce qui est souterrain métaphoriquement : « descente » onirique dans les désirs les plus inavouables, itinéraire intérieur dans des souvenirs liés à la mort
    • à ce qui évoque une cave , une caverne, une grotte : l’armurerie, les bains, le passage sous le Mur
    • à ce qui évoque le territoire de la Mort – l’Au-delà du Mur dont le parcours prend valeur de catabase

    Cet itinéraire amène le personnage à changer par renoncement ou acceptation, avec en filigrane la figure de Stannis, le tentateur, l’opposant qui fait obstacle à la maturation du personnage, en le renvoyant à un désir régressif.

    Il est à noter qu’au contraire, parcourir le sommet du Mur toute la nuit n’a nullement aidé Jon, sans doute, parce qu’en l’absence de Lord Commandant de la Garde, le Mur « appartient » à Stannis :

    [Il] s’était rhabillé pour monter arpenter le Mur jusqu’au lever du soleil, tarabusté par la proposition de Stannis Baratheon.

    Dans la cour : affronter ses démons

    Le chapitre débute par la seule activité à laquelle les officiers de Châteaunoir laissent s’adonner Jon, écarté de toute responsabilité : s’entraîner au combat, comme le bleu qu’il était dans AGOT. C’est dans cette cour qu’Alliser Thorne l’avait réduit à sa condition de bâtard en lui attribuant le sobriquet de Lord Snow

    La cour résonnait du chant des épées.[…] lorsque Grenn essaya de tailler, prit sa lame en écharpe et lui claqua si violemment le torse de son avant-bras revêtu de fer que, perdant l’équilibre, celui-ci se retrouva, sonné, fesses dans la neige. Jon, alors, le désarma d’une botte au poignet qui lui arracha un cri de douleur. AGOT 20, Jon III

    Le duel de notre chapitre n’est pas sans rappeler l’affrontement avec Grenn, sauf que Jon et son adversaire Emmett-en-Fer sont l’un et l’autre des fines lames aguerries et que Jon s’est substitué au maître d’armes Alliser Thorne, comme nous l’a appris le chapitre 76, Samwell IV :

    Châteaunoir n’avait plus de maître d’armes ; aussi Jon avait-il pris sur lui de travailler avec la bleusaille – Satin, Tocard, Hop Robin le pied-bot, Emrick et Arron – afin de la dégrossir. Et, lorsque leurs obligations réclamaient ceux-ci, il s’entraînait à l’épée, la pique et le bouclier tout seul, ou bien il s’appariait avec quiconque osait se frotter à lui.

    Celui qui ose, Emmett – dont c’est la première apparition – inflige une sévère raclée à un Jon Snow, épuisé d’avoir gambergé toute la nuit sur la proposition de Stannis. Complètement sonné par un coup, Jon, près de demander grâce, semi-inconscient, est soudainement happé par ce qui ressemble aux images qui surgissent lors d’un évanouissement, à mi-chemin entre le souvenir et le rêve.

    Et puis les années s’abolirent, et il fut de retour à Winterfell, une fois de plus, vêtu non pas de maille et de plate mais d’une cotte de cuir matelassé. Il tenait une épée de bois, et c’était Robb qui lui faisait face, pas Emmett-en-fer.

    Cette plongée onirique le confronte à son désir le plus obscur car inavouable et à sa blessure affective la plus intime :

    Ce matin, c’est lui qui a ouvert les hostilités, clamant : « Je suis le sire de Winterfell », comme il l’a fait cent fois déjà. Seulement, cette fois, cette fois-ci, voilà Robb qui répond : « Tu ne peux pas être le sire de Winterfell, tu n’es qu’un bâtard. Madame ma mère dit que tu ne peux jamais être le sire de Winterfell, jamais. » Je croyais l’avoir oublié.

    Et le lecteur, dans les lignes suivantes, découvre que Jon, bien que privé de lucidité, au bord de la défaite, n’en a pas moins continué à combattre Emmett, avec une force décuplée par la rage.

    C’est la première fois, je crois, qu’on découvre un Jon animé d’une fureur si sauvage qu’elle en paraît incontrôlable (est-ce le loup qui se manifeste en lui ? Présage d’un Jon beaucoup moins empathique dans les tomes à venir ?)

    En fin de compte, il fallut qu’Halder et Tocard l’empoignent chacun par un bras pour qu’il arrête de s’acharner sur Emmett-en-fer. […] « Ça suffit, Jon ! gueulait Halder, il est à terre ! tu l’as désarmé ! Assez ! »

    La perspective de devenir, par la grâce de Stannis, le seigneur de Winterfell, a réveillé la vieille douleur de Jon, provoquée par les blessures de la bâtardise et de la suspicion de déloyauté qu’elle éveille et par la colère, née du violent conflit intérieur entre sa droiture qui l’apparente si fort à son père et le désir inavouable de prendre sa place d’héritier à son frère Robb, ce qui confirmerait les tares morales que la tradition attribue aux bâtards.

    Il ne suffit pas de reconnaître son désir le plus secret, encore faut-il le justifier pour l’accepter.

    Dans l’armurerie : parce que je le vaux bien

    On se souvient que, dans AGOT 20, Jon III, le repaire de Donal Noye est décrit comme un lieu sombre :

    un ordre tonitruant cisailla la pénombre de l’armurerie.

    Et c’est dans ce lieu que l’armurier lui rappelle que tout fils d’Eddard Stark, il n’est pas un Stark :

    Sais-tu ce qu’ils voient quand ils te regardent ? Un bâtard de château qui se prend pour un petit duc. » Il se pencha d’un air confidentiel. « Et tu n’es pas un petit duc. Souviens-toi de ça. Tu es un Snow, pas un Stark. Tu es un bâtard et un fanfaron.

    Dans l’armurerie, Jon Snow s’avoue que la force d’un désir n’en fait pas la légitimité.

    Pourquoi suis-je si fort en colère ? se demanda-t-il, mais c’était une question stupide. Sire de Winterfell. Je pourrais être le sire de Winterfell. L’héritier de mon père. […]Ce ne fut pourtant pas la figure de lord Eddard qu’il vit flotter devant lui, mais celle de lady Catelyn. Avec ses yeux bleu sombre et sa bouche froide et dure, elle avait une vague ressemblance avec Stannis.. […]Elle le foudroyait du même regard dont elle le foudroyait, jadis, à Winterfell, pour peu qu’il eût surpassé Robb à l’épée, en calcul, en à peu près n’importe quoi. Qui es-tu ? semblait toujours dire ce regard. Tu n’es pas chez toi. Pourquoi es-tu là ?

    Prendre la place de son frère mort revient à usurper donc trahir, quand bien même Jon s’en trouve digne, quand bien même Stannis l’en juge digne.

    C’est seulement après avoir formulé clairement ce qui l’agitait jusqu’ici de manière obscure et en avoir questionné la légitimité – devenir seigneur de Winterfell, à présent que Robb, Bran, Rickon sont morts – que Jon peut poursuivre son cheminement intérieur dans les bains souterrains qui s’offrent comme un lieu de gestation et de maturation, alors qu’en contrepoint ironique, ils sont pour Thorne, Slynt et Marsh le lieu des magouilles.

    Il sortit de l’armurerie par l’arrière en dévalant la volée de marches à pic qui menaient aux galeries de ver, les boyaux souterrains qui reliaient entre eux les forts et les tours du château. Il n’y avait pas loin de là jusqu’aux bains.

    Dans les bains : parce que Winterfell le vaut bien ?

    On se souvient qu’une étape dans des bains souterrains est chargée de symbolisme dans ASOIAF. À Harrenhal, Jaime Lannister s’y est décrassé autant physiquement que moralement pour y commencer sa mue, en acceptant son passé. Le cuveau bouillant ramène donc Jon aux bassins fumants de Winterfell :

    La chaleur lui remémora Winterfell et les bassins bourbeux qui fumaient et cloquaient bulle à bulle dans le bois sacré. Winterfell…, songea-t-il. Theon n’en a laissé que des ruines calcinées, mais il me serait toujours possible de le restaurer. Sûrement que Père aurait voulu cela. Père et Robb aussi. Ils n’auraient jamais supporté de laisser le château en ruine.

    Belle occasion, dans un premier temps, d’envisager son désir sous l’angle d’une de ses conséquences qui serait indubitablement une action bonne : rebâtir le château. Car la question de la légitimité est trop douloureuse pour Jon, pris en tenaille entre celle, morale, qu’il se refuse et celle de papier que lui offre Stannis.

    « Tu ne peux pas être le sire de Winterfell, tu n’es qu’un bâtard », lui répéta la voix de Robb. Et les rois de granit grondaient de leurs langues en granit : « Tu n’es pas à ta place, ici. Tu n’as rien à faire ici. »

    Est rappelé ici un autre trajet souterrain de Jon : celui qu’il effectue dans les cryptes de Winterfell lors de son rêve d’identité récurrent à épisodes.
    Il déplace alors le problème en examinant une autre conséquence :

    En fermant les yeux, Jon revit l’arbre-cœur, avec ses branches blêmes, ses feuilles sanglantes et sa face solennelle. Cet arbre-cœur qui était le cœur même de Winterfell, ainsi que lord Eddard se plaisait à le répéter…, mais, ce cœur, il faudrait l’arracher, pour sauver le château, arracher ses racines immémoriales, et en repaître l’insatiable dieu de la femme rouge.

    La conclusion est évidente :

    Je n’ai pas le droit, songea-t-il. C’est aux anciens dieux qu’appartient Winterfell.

    Reconstruire Winterfell ne peut excuser l’impiété qu’il y aurait à détruire le bois sacré et son barral. C’est aussi introduire dans le récit que l’histoire de Winterfell dépasse les Stark eux-mêmes ?

    L’étape suivante mène Jon dans une nouvelle plongée dans le passé, plus récent, celui-là : celui de Châteaunoir depuis qu’il a prononcé ses vœux dans la Garde de Nuit. Jon évoque des figures qui y ont accompagné sa trajectoire.

    Dans Châteaunoir et le tunnel : pour sauver sa peau ?

    Dehors, il s’aperçut qu’il ne savait pas même où il allait. Il dépassa la tour du lord Commandant, désormais une coquille vide, qui l’avait vu sauver le Vieil Ours menacé par un mort ; dépassa l’endroit qui avait vu mourir Ygrid avec ce sourire affligé ; dépassa la tour du Roi qui les avait vus, Satin, Sourd-Dick Follard et lui-même, attendre le Magnar et ses Thenns ; dépassa les monceaux de décombres carbonisés du grand escalier de bois. La porte intérieure se trouvant ouverte, il s’engouffra dans le tunnel qui le mènerait au-delà du Mur. Quelque pénible que lui fût la froidure ambiante, quelque oppressant le sentiment de la prodigieuse masse de glace qui le surplombait, il poursuivit sa route jusqu’à l’endroit qui avait vu l’empoignade et la mort de Donal Noye et de Mag le Puissant, le dépassa puis, franchissant la nouvelle porte extérieure, retrouva la pâleur frisquette du soleil.

    Qu’il s’agisse de Jeor Mormont, d’Ygrid, du Magnar, de Donal Noye, de Mag, Jon évoque des personnages qui ont tous accompli ce qu’ils pensaient être leur devoir – quelque opposé qu’il ait pu être mais qui en sont morts.

    Lord Janos sera élu lord Commandant. Ce qui ne me laissera d’autre solution que d’opter pour Winterfell.

    Une nouvelle fois, Jon évalue la décision à prendre à l’aune d’une conséquence : sa mort probable par pendaison lorsqu’il aura été jugé coupable de trahison. Et ce n’est pas une vue de l’esprit si l’on prête foi aux paroles véhémentes de Slynt, juste avant l’élection :

    Faudrait qu’on le pende, ce gars ! Oui-da ! Pendez-le, je dis, pendez-le comme tourne-casaque et zoman, lui et son pote Mance Rayder.

    C’est la première fois que Jon pense à sa légitimation comme échappatoire à la mort, alors que jusqu’à présent, il ne l’a envisagée que sous l’angle de la satisfaction légitime, honteuse ou impie de son désir de Winterfell.

    L’au-delà du Mur : le droit au bonheur ? ou le droit à l’honneur ?

    Ygrid me voulait sauvageon. Stannis me veut sire de Winterfell. Mais moi, moi, qu’est-ce que je veux ?

    Bonne question : à quel moment de son histoire, Jon Snow a-t-il été maître de son destin ?
    Même si au début d’AGOT, il songeait sérieusement à entrer dans la Garde de Nuit, c’est le refus de Catelyn qu’il demeure à Winterfell, Ned devenu main du roi, qui précipite son départ pour Châteaunoir. Il désirait être patrouilleur et plutôt mal gré que bon gré, il est devenu l’aide de camp de Jeor Mormont. C’est Qhorin Mimain qui a fait de lui un transfuge chez les sauvageons. Sans l’empressement d’Ygrid, il n’aurait sans doute pas rompu son vœu de chasteté. Et la liste n’est pas terminée des actes qu’a dû assumer Jon Snow sans les avoir voulus : le passage du Mur, le sauvetage de ce même mur, l’expédition suicide pour tuer Mance Rayder.
    Alors oui, peut-être bien que vient le moment de se demander non pas s’il a le droit de désirer Winterfell ou s’il doit obéir au désir de Stannis mais de se demander ce qui est préférable pour lui-même :

    Qu’aimerais-je mieux, me laisser pendre comme tourne-casaque par lord Janos, ou, au prix d’un parjure, épouser Val et devenir le sire de Winterfell ?

    Le nouveau critère que se donne Jon pour prendre sa décision est un critère personnel tout simple et naïf, qui le fait ressembler à Robb ou à Sansa (ce qui est un comble, reconnaissons-le) : notre Jon veut être heureux, d’où cette évocation en forme de conte de fées, comme pour réparer non seulement sa propre existence mais aussi celle de Samwell et de Vère. Petyr Baelish en pleurerait de rire sûrement.

    Je me verrais contraint de la ravir pour mériter son affection, mais elle pourrait me donner des enfants. Je pourrais tenir dans mes bras un fils de mon propre sang. Avoir un fils à lui, Jon n’avait jamais eu l’audace d’en rêver, depuis qu’il avait décidé de consacrer son existence au Mur. Je pourrais l’appeler Robb. Val ne manquerait pas de vouloir garder à ses côtés le fils de sa sœur, mais il nous serait possible de l’adopter comme pupille, à Winterfell, et celui de Vère également. Ce qui dispenserait Sam d’avoir à mentir. Nous trouverions à caser Vère aussi, et Sam pourrait venir la voir une fois l’an, plus ou moins. Le fils de Mance et celui de Craster grandiraient côte à côte en frères, comme Robb, autrefois, et moi.
    C’est cela qu’il voulait, se rendit-il compte alors. Qu’il voulait plus fort qu’il n’avait jamais rien voulu. Je l’ai toujours voulu, songea-t-il, bourrelé de remords. Puissent les dieux me pardonner.

    Quitte à être non seulement traître à sa famille ? Parjure de la Garde de Nuit ? et Nordien impie ?
    Mais heureusement (?), fort à propos, pour ramener Jon à la raison (?), Fantôme réapparaît en deus ex machina, qui aura évité de se fourrer deux fois en plein milieu d’un champ de bataille. C’est avoir un sens du timing quasi surnaturel ? La question se pose.

    Rouges, réalisa Jon en sursaut, mais pas du tout comme celles de Mélisandre. C’étaient celles d’un barral.Prunelles rouges et babines rouges et blanche fourrure. Sang et os, comme un arbre-cœur. Il est corps et âme aux anciens dieux, lui. Et blanc, de tous les loups-garous l’unique. Des six chiots qu’ils avaient, Robb et lui, découverts parmi les dernières neiges d’été, le seul ; cinq de robe grise, ou noire, ou brune, pour chacun des cinq Stark, et un blanc, d’un blanc de neige, d’un blanc de Snow.

    Fantôme concentre par sa seule présence tout ce qui a poussé Jon à repousser son rêve de Winterfell précédement :
    La fourrure d’un blanc de neige le renvoie à son nom de Snow et à sa bâtardise que ne saurait effacer un décret royal et le contraste des yeux rouges et du blanc renvoie à la couleur des barrals et aux anciens dieux comme pour signifier l’impiété que serait de tenir Winterfell, en le livrant à R’hllor.

    Jon la tenait, maintenant, sa réponse.

    Le suspense ne dure pas longtemps :

    Comme il se dirigeait vers l’armurerie, le hasard lui fit lever les yeux, et il vit Val à la fenêtre de sa tour.Désolé, songea-t-il, ce n’est pas moi qui grimperai vous ravir là-haut.

    Jon , après bien des atermoiements compréhensibles, je dois dire, choisit de se comporter en digne fils d’Eddard Stark : il s’en tient à une action qu’il juge personnellement morale, que les conséquences en soient bonnes ou mauvaises pour lui-même, sans obéir à la contrainte extérieure représentée par Stannis. Il choisit donc d’assumer sa condition de bâtard, frère de la Garde de Nuit, de respecter Winterfell même s’il doit n’en rester que des ruines et de risquer la mort pour lui-même.
    Ah, voilà donc Jon Snow, maître de son destin, même bref ?

    Hmm, j’en reviens à Petyr Baelish :

    Dans le jeu des trônes, même les pièces les plus humbles peuvent avoir des volontés de leur propre cru. Elles refusent quelquefois d’accomplir les mouvements que l’on a programmés pour elles. Petyr Baelish à Alayne Stone dans AFFC 24, Alayne I

    Et je demande Samwell, l’humble pièce.
    À la relecture, j’ai perçu ce qui m’avait échappé la première fois : toute l’ironie du final de ce chapitre qui rend bien vains tous les efforts de Jon Snow pour prendre sa décision.
    Ni parjure, ni mort, il l’a échappé belle, Jon Snow ! Et il a le Mur, pour de vrai , cette fois-ci.
    Avec comme question subsidiaire, non pas l’âge du Commandant – il n’est pas le plus jeune, qui aurait eu 10 ans ! Je demande à voir quand même ! – mais LA question du chapitre : qui a bien pu fourrer le corbeau de Mormont dans le chaudron et au fait, d’où sort-il ce volatile revenu ? Du même vol que Fantôme ?

    • Ce sujet a été modifié le il y a 1 année et 2 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #188018
    R.Graymarch
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    Et on termine ce long passage par Jon. J’avais bien la destination mais j’avais oublié le voyage. Je pensais qu’on voyait davantage l’élection alors que pas du tout

    Comme Jaime s’entraîne contre Marpheux puis Payne, Jon s’entraîne avec Emmett-en-fer et il morfle aussi. Il faut dire que Jon a autre chose en tête : l’offre de Stannis. Et là flash back à Winterfell où il s’entraînait avec Robb, si proche de lui, sauf quand il se disait lord de Winterfell. Ca l’a tellement marqué qu’il se venge sur Emmett.

    In the end Halder and Horse had to pull him away from Iron Emmett, one man on either arm. The ranger sat on the ground dazed, his shield half in splinters, the visor of his helm knocked askew, and his sword six yards away. “Jon, enough,” Halder was shouting, “he’s down, you disarmed him. Enough!

    No. Not enough. Never enough. Jon let his sword drop. “I’m sorry,” he muttered. “Emmett, are you hurt?”

    Iron Emmett pulled his battered helm off. “Was there some part of yield you could not comprehend, Lord Snow?” It was said amiably, though. Emmett was an amiable man, and he loved the song of swords. “Warrior defend me,” he groaned, “now I know how Qhorin Halfhand must have felt.”

    That was too much. Jon wrenched free of his friends and retreated to the armory, alone.

    Et seul, Jon pense moins à Ned qu’à Catelyn, qu’il rapproche de Stannis (elle serait ravie). Sauf que ce dernier lui offre la position qu’elle a toujours refusé de lui donner. Ce qui est étonnant c’est que c’est la religion qui le fait basculer (ou il cherchait un prétexte ?). Il sait qu’en devenant Jon Stark, il devra brûler les barrals mais il ne peut s’y résoudre car ce ne serait plus Winterfell.

    The weirwood was the heart of Winterfell, Lord Eddard always said . . . but to save the castle Jon would have to tear that heart up by its ancient roots, and feed it to the red woman’s hungry fire god. I have no right, he thought. Winterfell belongs to the old gods.

    Là, il entend des gens (Slynt, Thorne, Marsh) comploter pour les élections mais il s’en fout, c’est le cadet de ses soucis (wink, wink). Il quitte les lieux et marche au hasard dans les lieux de mémoire de Châteaunoir. Il se dit que Slynt va sans doute être élu et que ça va mal tourner pour la Garde, du coup partir n’est pas forcément une mauvaise solution (tu m’étonnes, Jon^^). Il va au delà du Mur pour voir les traces de bataille et retombe sur Fantôme. Et là, c’est la révélation

    The direwolf had no answer, but he licked Jon’s face with a tongue like a wet rasp, and his eyes caught the last light and shone like two great red suns.

    Red eyes, Jon realized, but not like Melisandre’s. He had a weirwood’s eyes. Red eyes, red mouth, white fur. Blood and bone, like a heart tree. He belongs to the old gods, this one. And he alone of all the direwolves was white. Six pups they’d found in the late summer snows, him and Robb; five that were grey and black and brown, for the five Starks, and one white, as white as Snow.

    He had his answer then.

    Je sais qu’il y a des théories sur la place de Freuxsanglant dans tout ce chapitre (jusqu’à la corneille finale), et c’est vrai que Fantôme revient bien opportunément.

    Bien entendu, les hommes de Stannis n’ont jamais vu de direwolf

    The king’s men were much in evidence in the yards of Castle Black. They stopped as Jon went by, and gaped at him. None of them had ever seen a direwolf before, he realized, and Ghost was twice as large as the common wolves that prowled their southron greenwoods.

    Ah Val , la princesse dans la tour mais d’un autre gabarit qu’Arianne

    As he walked toward the armory, Jon chanced to look up and saw Val standing in her tower window. I’m sorry, he thought. I’m not the man to steal you out of there.

    Et là, patatras, Jon apprend qu’il est candidat au poste de lord commandant (coucou Edd). Slynt est amer et arrive à unifier Pyke et Mallister contre lui !

    It was Dolorous Edd Tollett who stood. “By me. Aye, it’s a terrible cruel thing to do to a friend, but better you than me.”

    Lord Janos started sputtering again. “This, this is an outrage. We ought to hang this boy. Yes! Hang him, I say, hang him for a turncloak and a warg, along with his friend Mance Rayder. Lord Commander? I will not have it, I will not suffer it!”

    Cotter Pyke stood up. “You won’t suffer it? Might be you had those gold cloaks trained to lick your bloody arse, but you’re wearing a black cloak now.”

    “Any brother may offer any name for our consideration, so long as the man has said his vows,” Ser Denys Mallister said. “Tollett is well within his rights, my lord.”

    Yarwick se retire de la course et ne prend pas parti. Un corbeau (pas n’importe lequel) sort de « l’urne »

    With a raucous scream and a clap of wings, a huge raven burst out of the kettle. It flapped upward, seeking the rafters perhaps, or a window to make its escape, but there were no rafters in the vault, nor windows either. The raven was trapped. Cawing loudly, it circled the hall, once, twice, three times. And Jon heard Samwell Tarly shout, “I know that bird! That’s Lord Mormont’s raven!”

    The raven landed on the table nearest Jon. “Snow,” it cawed. It was an old bird, dirty and bedraggled. “Snow,” it said again, “Snow, snow, snow.” It walked to the end of the table, spread its wings again, and flew to Jon’s shoulder.

    Lord Janos Slynt sat down so heavily he made a thump, but Ser Alliser filled the vault with mocking laughter. “Ser Piggy thinks we’re all fools, brothers,” he said. “He’s taught the bird this little trick. They all say snow, go up to the rookery and hear for yourselves. Mormont’s bird had more words than that.”

    The raven cocked its head and looked at Jon. “Corn?” it said hopefully. When it got neither corn nor answer, it quorked and muttered, “Kettle? Kettle? Kettle?

    Et Jon Snow est élu, et voit aussi les deux autres commandants s’unir (chacun dans son style), excusez du peu

    “Lord Snow,” said Cotter Pyke, “if you muck this up, I’m going to rip your liver out and eat it raw with onions.”

    Ser Denys Mallister was more courteous. “It was a hard thing young Samwell asked of me,” the old knight confessed. “When Lord Qorgyle was chosen, I told myself, ‘No matter, he has been longer on the Wall than you have, your time will come.’ When it was Lord Mormont, I thought, ‘He is strong and fierce, but he is old, your time may yet come.’ But you are half a boy, Lord Snow, and now I must return to the Shadow Tower knowing that my time will never come.” He smiled a tired smile. “Do not make me die regretful. Your uncle was a great man. Your lord father and his father as well. I shall expect full as much of you.”

    “Aye,” said Cotter Pyke. “And you can start by telling those king’s men that it’s done, and we want our bloody supper.”

    Supper,” screamed the raven. “Supper, supper.”

    Jon et ses amis célèbrent ça. Sam dit qu’il n’y est pour rien (au moins pour le corbeau). Jon profite, le Mur est (une fois de plus) à lui mais il sait que le futur ne sera pas facile (tu m’étonnes^^)

    The Wall was his, the night was dark, and he had a king to face.

    Perso, si j’avais pu trouver un moyen de sauver le barral, je crois que j’aurais choisi Winterfell. Et vous ?

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #188021
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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       …   Perso, si j’avais pu trouver un moyen de sauver le barral, je crois que j’aurais choisi Winterfell. Et vous ?

    OUI !!! Sans le moindre doute ! Même sans savoir comment savoir, en partant, sauver le barral.
    Jon pensant que ses demi-frères sont morts reste le seul fils d’Eddard ; il aurait donc pu se sentir légitime à « tenir » Winterfell, le relever.

      … LA question du chapitre : qui a bien pu fourrer le corbeau de Mormont dans le chaudron et au fait, d’où sort-il ce volatile revenu ? Du même vol que Fantôme ?

    Pour Fantôme, on peut penser qu’il aura suivi les sauvageons…
    Quant au corbeau… Est-ce vraiment lui ? Si oui, il sera tout naturellement revenu à sa roukerie « camp de base » ; d’ailleurs, il pouvait s’y trouver depuis un bout de temps… Complicité entre mestre Aemon et Sam ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 2 mois par R.Graymarch.

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    #188023
    Eridan
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    Quant-au corbeau … Est-ce vraiment lui ? Si oui, il sera tout naturellement revenu à sa roukerie » camp de base » ; d’ailleurs, il pouvait s’y trouver depuis un bout de temps … Complicité entre mestre Aemon et Sam ?

    Pour une fois, je n’écarte pas complètement l’hypothèse Freuxsanglant. 😉

    « Tu ne peux pas être le sire de Winterfell, tu n’es qu’un bâtard », lui répéta la voix de Robb. Et les rois de granit grondaient de leurs langues en granit : « Tu n’es pas à ta place, ici. Tu n’as rien à faire ici. »

    On l’a déjà vu passer précédemment celui-là … Mais j’aime toujours autant cet indice sur l’identité de Jon : autant la vision de Robb met en avant la bâtardise, autant les rois du passé le récusent mais sans préciser la raison. S’il est mi-Targaryen, mi-Stark (et seulement du côté de sa mère), normal que les rois Stark ne veuillent pas de lui.

    Il y a un détail de ce chapitre que j’aime beaucoup : le moyen utilisé par Stannis pour mettre la pression sur la Garde de Nuit.

    Dans la cour d’exercice, il tomba sur une douzaine de gens du roi munis de torches et de longues piques. La vue de Fantôme fit carrément tiquer leur sergent, et deux de ses hommes abaissaient déjà leurs armes quand le chevalier qui menait le train commanda : « Ecartez-vous pour les laisser passer. » Ajoutant à l’adresse de Jon : « Tu es en retard pour le souper.
    – Dans ce cas, ser, hors de ma route », riposta Jon, et il obtint tout de suite satisfaction.
    Le tapage l’assourdit bien avant qu’il n’eût atteint le bas de l’escalier, voix perçantes, jurons, bruit d’un poing martelant du bois. Il se glissa dans le sous-sol sans que personne le remarque. Ses frères bondaient les bancs, mais plus nombreux debout et vociférant qu’assis, et nul ne mangeait. Il n’y avait rien à manger.
    […]
    « Frères ! cria-t-il, tout ça ne nous rapporte rien. Votons, je dis. Cette espèce de roi qui s’est adjugé la tour du Roi a posté des hommes à toutes les issues pour s’assurer que nous ne puissions ni souper ni sortir avant d’avoir choisi quelqu’un. Ainsi soit-il ! Nous allons le faire, et le refaire toute la nuit s’il le faut, jusqu’à ce que nous ayons notre lord à nous…, »

    Il avait prévenu mestre Aemon et Samwell précédemment « Mais n’oubliez pas ce que j’ai dit. Vos frères choisiront un lord Commandant dès ce soir, ou bien j’agirai en sorte qu’ils s’en repentent. » C’est chose faite. La pression qu’il exerce sur la Garde de Nuit me rappelle furieusement celle de Philippe de Poitiers sur le Conclave, dans Les Rois Maudits 4 : La Loi des mâles.

    Le service s’acheva ; les orgues et les chantres se turent ; les vantaux du grand portail s’ouvrirent. Mais aucune lumière ne pénétra dans l’église.
    Il y eut un instant de saisissement, comme si quelque miracle avait, pendant la cérémonie, obscurci le soleil ; et puis les cardinaux comprirent, et des clameurs furieuses s’élevèrent. Un mur tout frais bouchait le portail ; le comte de Poitiers avait fait, pendant la messe, maçonner les issues. Les cardinaux étaient prisonniers.
    […]
    – Messeigneurs, je suis ici d’ordre du régent de France, pour vous notifier de bien vouloir désormais vous adonner uniquement à l’élection d’un pape, et de même vous faire connaître que vous ne sortirez pas avant que ce pape soit élu. […] sept cents hommes d’armes, Monseigneur, sont dehors, à votre garde, fournis par les autorités de la ville afin d’assurer votre protection et votre isolement ainsi qu’il est prescrit par la constitution. Le sire de La Voulte, que voici, et qui est de Lyon, est chargé d’y veiller. Messire le régent vous fait savoir également que si, au troisième jour, vous n’êtes pas parvenus à vous mettre d’accord, vous ne recevrez à manger qu’un seul plat de la journée et, à partir du neuvième, n’aurez plus que le pain et l’eau comme cela est dit également dans la constitution de Grégoire. Et qu’enfin, si la lumière ne vous vient point par le jeûne, il fera détruire la toiture, pour vous mettre mieux à même de la recevoir du Ciel.

    Ca me donne l’occasion d’approfondir un peu le parallèle ! ^^ On parle souvent du personnage de Philippe le Bel, le « roi de Fer », quand on cite Druon comme inspiration Martin pour Tywin ou Stannis. Perso, je trouve que Stannis est à mi-chemin entre le personnage de Philippe le Bel et celui de son deuxième fils, Philippe de Poitiers.

    Par le physique autant que par la manière d’être, il différait du reste de la famille royale. Il n’avait pas la beauté majestueuse et froide de son père, ni le turbulent embonpoint de son oncle. Il tenait de sa mère, la Navarraise. Long de visage, de corps et de membres, très grand, ses gestes étaient toujours mesurés, sa voix précise, un peu sèche ; tout en lui, le regard, la simplicité du vêtement, la courtoisie contrôlée de ses propos, disait une nature réfléchie, décidée, où la tête l’emportait sur les impulsions du cœur. Il était déjà dans le royaume une force avec laquelle il fallait compter.

    LES ROIS MAUDITS, Livre I – Le Roi de Fer, chapitre VI – La route de Clerrmont.

    Tous les deux sont coincés dans leur position de second fils, dans une famille qui en comporte trois (et dont les deux autres ne sont pas si brillants quand il s’agit d’affaires politiques). Tous les deux n’ont pas un physique avantageux malgré leur grande taille, mais ils ont la tête plutôt solide. Tous les deux sont plutôt réfléchis, peu enclin au faste et craints par leurs adversaires qui voient en eux une menace sérieuse … Tous les deux sont confrontés à l’adultère de leurs belles-sœurs. ^^

    Ce ne sont pas des décalques non-plus, tant au niveau de l’histoire que de la personnalité, mais pour le coup de pression sur la GdN, j’y vois quand même comme une inspiration possible. 😉

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #188032
    Liloo75
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    Merci Ysilla pour cette brillante présentation du chapitre de Jon, 998ème lord Commandant de la Garde de Nuit.

    Ha ! Les Rois Maudits, je les ai lus il y a longtemps, et j’avais adoré cette ambiance, ces jeux de pouvoir, les trahisons, les personnages grandioses et le sort réservé aux femmes qui me choquait déjà.

    Il n’est pas étonnant que j’ai immédiatement plongé dans l’univers du Trône de fer, en territoire familier, 20 ans plus tard.

    Pour en revenir à Jon, ce chapitre est pour moi aussi jubilatoire. Slynt qui se fait remettre à sa place avec maestria par ceux qui ont de l’autorité, la vraie.

    Je me souviens que lors de ma première lecture, lorsque Jon se rêve dans les cryptes de Winterfell et que les vieux Rois de l’hiver le rejettent, je murmurais : « Tu n’es pas un Stark, tu es un Targaryen, ta place est à Peyredragon ».

    Il est amusant de constater qu’à la relecture, ma supputation du moment est devenue une évidence 😉 (le fait que Jon soit un Targaryen, l’histoire de Peyredragon c’est moi qui brode).

    Pour répondre à la question de Gray, oui j’aurais négocié pour devenir le seigneur  la dame de Winterfell, tout en conservant les barrals. Tout homme a un prix et Mélisandre sait quand il faut céder.

    Le corbeau, je ne sais pas trop comment il est arrivé là (Sam est innocent à mes yeux). Dans tous les cas, GRR Martin a un don pour raconter les histoires, ce corbeau qui dit « Snow » c’est génial. Et le pompon, c’est lorsque Thorne prétend que Sam l’a dressé à répéter ce nom, le corbac lui fait une démonstration de ses talents !

    Et notre Samwell dispose quant à lui de talents de négociateur, c’est certain. Il a réussi à faire élire son ami, son frère, Jon. Pas sûr que ce soit un cadeau pour ce dernier…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 2 mois par Liloo75.
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    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #188045
    Sandrenal
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    La pression qu’il exerce sur la Garde de Nuit me rappelle furieusement celle de Philippe de Poitiers sur le Conclave, dans Les Rois Maudits 4 : La Loi des mâles.

    On a les mêmes références. La parallèle est accentué par le fait que l’élection se jouera sur une ruse et non sur une classique lutte d’influence.

    Par contre je n’avais pas pensé au parallèle Philippe V/Stannis mais j’aime beaucoup.

    La pression mise par Stannis sur les membres de la Garde est aussi un coup intéressant politiquement. Le long terme joue pour Janos Slynt, même Jon le voit. Et Janos Slynt est l’homme de Port-Réal. Mais Stannis ne peut pas imposer un candidat (ce n’est pas son tempérament et cela mobiliserait tout le monde contre lui). En forçant la Garde à choisir tout de suite, il augmente ses chances de voir émerger un candidat autre que les 3 favoris que sont Slynt, Mallister et Cotter Pyke.

    #188225
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    En relisant le chapitre de Jon, je me suis attardée sur la partie dans laquelle il envisage de devenir le sire de Winterfell.

    Il n’y doit pas simplement les avantages à devenir un seigneur légitime, il pense également à ses proches. Il imagine qu’il pourrait accueillir le fils de Mance, ainsi que celui de Vère. Ce serait probablement mieux que de l’envoyer chez papy Tarly. Il pense également à trouver une place pour Vère et ainsi permettre à Sam de venir la voir. Certes, une fois l’an ce n’est pas beaucoup, mais si Sam se destine à la Garde de Nuit ou même à la Citadelle, il n’est pas sensé entretenir une femme.

    Jon se dit que c’est la vie qu’il désire. Mais plus je relis ce chapitre plus j’en doute. Cette faim qu’il ressent en lui, ce désir, sont-ils réellement les siens ? Ne souhaite-t-il pas en réalité réaliser le rêve de Robb ? Son frère ne lui a-t-il pas transmis son désir, et puisque Robb est mort n’est-ce pas le devoir de Jon de lui succéder ?

    Le retour de Fantôme tombe à pic. C’est presque trop beau pour être vrai. Jon retrouve son loup, et il se souvient combien son animal est différent de ses autres frères. Lui-même n’est-il pas différent des autres Stark ? Son loup est blanc alors que les autres sont dans des nuances de gris plus ou moins sombres.

    Jon ne dit-il pas dans AGOT que le noir a toujours été sa couleur ? Le noir comme l’habit des frères jurés de la Garde. C’est aussi la couleur des Targaryen.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 2 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

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