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Célilune, le il y a 3 années et 11 mois.
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DroZo
- Terreur des Spectres
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En 2050, à la suite d’un accident, la Lune explosa, libérant en orbite une énorme quantité de poussières et de roches, masquant le soleil et plongeant la Terre dans une nouvelle Ere Glaciaire. Les températures moyennes variant entre -20 et -70°C, mettant ainsi fin à la civilisation telle que nous la connaissons. Nous sommes maintenant 300 ans plus tard, en 2342. Le monde s’est reconstruit sur des bases différentes. L’humanité, affaiblie, vit dans des stations protégées du froid par des dômes, et reliées entre elles par d’immenses réseaux de chemin de fer.
En effet, le Rail est devenu indispensable à la survie. C’est lui seul qui est capable de braver les glaces pour fournir aux différentes stations de la nourriture, de l’électricité et donc du chauffage et de la vie. Sans la rail, pas de survie. Du coup, se trouvant en position de force, les grandes Compagnies Ferroviaires ont finis par s’imposer, se partageant le monde et en établissant des règles pour éviter l’émergence de toute technologie concurrente. Le rail est devenu une philosophie, limite une religion. Tout déplacement en dehors des rails est prohibé, les habitations sont des wagons qu’on peut transporter de stations en stations, même la guerre est censer se faire uniquement par voie ferroviaire.
Et pourtant certains arrivent à s’affranchir des rails, notamment les Hommes Roux, une espèce humaine mystérieuse au service des Compagnies Ferroviaires, pouvant braver le froid et donc gratter la glace qui recouvre les dômes des Stations. Ou bien les Rénovateurs du Soleil, ce groupe de scientifique hérétique et persécuté qui espère qu’un jour, le soleil brillera à nouveau sur le monde, mettant ainsi fin à 300 ans de glaciation…
Le cycle nous raconte l’histoire de Lien Rag, un glaciologue de la Compagnie Transeuropéenne, qui va se retrouver témoin de quelque chose qu’il ne devrait pas. Devenant ainsi une pièce maîtresse aux mains de certains actionnaires de la Compagnie dans le jeu de pouvoir que se livrent les différents actionnaires, il va devoir comprendre de lui-même ce qu’il se trame et comment survivre…
Quand je vous dit Ere Glaciaire et Trains normalement vous pensez directement à Snowpiercer, le film de Bong-Joon-Ho de 2011, ou bien à l’excellente BD française de 1983 dont il est tiré : le Transperceneige. En fait la Compagnie des Glaces n’est pas liés à eux et est sortie un an avant, même si l’ambiance des premiers tomes et l’ambiance de la BD ont quelques similitudes (bon, ça reste quand même très différent).
Surtout c’est un des mondes les plus détaillés et intéressants que j’ai lu depuis le Trône de Fer. Et pour cause, l’auteur en a écrit… 62 romans. Bon, 62 romans de la taille de nouvelles de Dunk et l’OEuf, mais faut avouer que ça impressionne. D’ailleurs, je ne conseille pas de commencer la série en se disant que vous allez lire les 62 tomes. Les cinq premiers romans sont des stand-alone, donc lisez-les pour vous faire une idée sans vous dire que vous irez jusqu’au bout. Et ensuite si ça vous plaît continuer les autres romans.
Ce que ces bouquins arrivent à faire notamment, c’est de rendre un monde en apparence absurde (un monde uniquement ferroviaire) ultra réaliste, que ce soit dans les mentalités de ses peuples, les liens économiques, sociaux et politiques, les technologies utilisées et même l’évolution de la faune. C’est ultra détaillé, ultra inventif. L’histoire a le temps d’aborder des récits d’espionnage, d’aventures, de thrillers économiques, de récits de guerre, de mystères… bref, c’est ultra complet. Même le sens de la saga est assez visionnaire. Derrière un monde absurde qu’on nous présente, la principale crainte de l’auteur est : et si une technologie et une entreprise devenait tellement indispensable à la survie qu’elle devenait toute puissante ? Et quand on pense que l’année dernière, le comité éthique de Google a sonné la sonnette d’alerte pour dire que c’est ce qui pourrait se passer avec la propre compagnie, ça fait réfléchir.
Le cycle a d’ailleurs gagné en 1988 le Prix Apollo du meilleur roman de SF francophone. C’est toujours cool.
Bon, le cycle a aussi ses défauts. Le style est simple mais efficace, les personnages parfois un peu vite croqués (format romans courts oblige), beaucoup trop de scènes de sexe dans certains tomes (et pourtant je suis fan de GRRM ^^) et l’impression parfois que l’auteur ne sait pas où il va (ce qui est vrai ^^). Cela peut être problématique quand il te fait des prévisions mais que finalement nope… Mais en même temps le fait que le récit se construise au fur et à mesure en changeant régulièrement de directions le rend assez imprévisible et plus organique, ce qui est vachement cool.
Je pourrais parler durant des heures de cet univers tellement je l’aime, mais je risque de pondre des pavés que personne ne lira, mais franchement lisez-les, ce sont des petits bijoux. Enfin pas tout les tomes bien sûr, sur les 62 il y en a qui sont pas très bons, mais il y a vraiment des pépites dedans. C’est un monde réaliste, original, froid, complet, et à la meilleure fin que j’ai lu dans un cycle.
La série a eu une suite sortie après la fin (la Compagnie des Glaces – Nouvelle époque, en 24 tomes) qui n’a aucun intérêt et est franchement mauvais, ainsi que 11 tomes préquels allant du sympathique au gros bof. Ah oui et une adaptation en série TV qui est une des pires adaptations que j’ai vu. Mais les livres eux sont géniaux, lisez-les.
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Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 11 mois par
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