Mon cher Finn,
Voyez comme je vous ai compris.
Et également pensant partir prendre une retraite bien méritée du coté de Lumière Isolée avec mes proches, et après avoir chargé tous mes bagages, je me suis ravisé.
Je voulais faire un dernier geste pour le bien du Royaume, car la guerre qui s’annonce ne me dit rien qui vaille, si elle est préparée par des huitres plutôt que par des calmars géants.
Quelques mouches du coche, certainement pas des premiers de cordée, s’évertuent à préparer cette guerre, alors que, comme il n’existe pas de Maître des Armées au Conseil de Sa Majesté, j’estime que c’était au Maréchal-Gouverneur de Port-Réal de le faire.
Sa Majesté, et sa Main sont muets depuis trop longtemps, et je l’ai dit à quelques amis, les miens, pas aux autres Aamis qui n’en sont pas.
J’envisageais de rendre le pouvoir à nos vrais maîtres, Sa majesté et sa Main. Pour cela il me fallait devenir Chancelier, bien que cette fonction de plumitif planqué derrière l’obligation de Conseil ne me plaise guerre. La tâche consiste essentiellement à s’entrainer à l’escrime pendant que d’autres sont au front.
Mais douze mois c’est long. J’envisageais de démissionner, une fois la tâche de nettoyage du Conseil terminée, afin de prendre la tête des Armées. Cependant, Sa Majesté aurait pu, qui sait, refuser ma démission car mes compétences sont grandes en tous domaines, et je me serait retrouvé ainsi piégé au Conseil-Restreint. De plus, selon la personne qui aura la charge de Maître des Armées, car on ne peut être au four et au moulin de par la loi, et c’est regrettable, il se peut que je n’obtienne qu’un commandement de Brigade de mercenaires. Que je me retrouve Maréchal de Brigade.
Oui mon cher, tout va à vaut l’eau et ainsi des nations glorieuses ont leur Taraf’al Garde-Lion, leur Berevinredzina, leur retraite du Rouss’hi, leur What’harloh. Leurs victoires à la Pyrrhus en somme. Ou plutôt leurs défaites à la Pyrrhus. Mon sens de l’histoire vacille. Enfin le résultat de toute façon est le même : l’histoire ne sera pas écrite QUE par les vainqueurs. C’est Thucid’ did le grand enquêteur qui l’a révélé, et pas Church Hill ou Brasill’Yack. Car Thucid’ did avait fait son Enquête sur la guerre de Pénélope Niaise, ou celle de la Belle Hellaine dite B. Cassine, c’est sa cousine.
Donc j’ai renoncé à demander à Sa Majesté ma nomination comme Chancelier, et me suis convaincu de continuer à protéger le Chancelier contre lui-même, car hélas, il était le seul à pouvoir se succéder avec sa médiocrité coutumière. Déjà lors de la dernière campagne j’avais confié à la flotte Fer-né le soin de surveiller le détroit et d’arrêter les assassins Feunoyr.
J’ai moi-même veillé au grain avec mon arbalète devant le Donjon Rouge. J’étais avec Dagmer et l’agent K. Le chancelier arrivait en titubant de la cheville droite. Un carreau d’arbalète inconnu fusa et atteignit les fesses chancelières et un autre, un autre morceau moins noble, et le Chancelier chancela d’avantage et s’affala. Aussitôt, nous répliquâmes sur les assassins. Deux des sbires Feunoyr infâmes furent atteints en pleine tête. Le troisième, je décidai de le faire prisonnier pour le faire parler. Il se précipitait armé jusqu’aux dents sur notre courageux Chancelier qui gisait à terre. S’il avait tenu debout, avec toute son escrime, il aurait pu se défendre. Je fis donc un rempart entre lui et l’assassin, et d’un grand coup de manchette, lui cassai toutes ses dents, et d’un violent direct du gauche lui éborgnait l’œil droit et enfin d’un crochet du droit lui décrochait le menton. J’ajoutai le coup de pied de l’âne qui lui fit valser les… valseuses et enfin, de ma dague, le coup de Jarnac qui lui fendit la cuisse de l’aine jusqu’au genou.
Vous auriez vu sa tronche, je crois que sa mère ne l’aurait pas reconnu. Je fis un petit signe au Ser chancelé. Et en m’approchant de lui, je sentis qu’il puait la vinasse de très mauvaise qualité. En fait il était bien peu blessé. Sa chancellerie avait une autre cause. Et il ne m’a même pas reconnu. « Ai soif » bégayait-il. Cependant le guet arrivait et avec modestie, n’ayant rien à cirer d’être un héro, je m’éclipsai avec mes compagnons, mais nous ne pûment enlever le sbire que j’avais terrassé pour l’interroger dans les souterrains de mon palais. Le guet arrivait comme la cavalerie Frey après la bataille. Sauf que je m’aperçus que j’avais perdu sur le terrain le collier d’or de ma charge gouvernante. Bah, demain, j’irai la récupérer aux objets trouvés pensais-je.
C’est ainsi que vient de se produire une erreur judiciaire : Non pas que l’individu arrêté soit l’assassin, non, certes il l’est. Mais que l’on dise que le Maréchal Gouverneur Seigneur de Nemo Ereksen le preux et Navigateur de la flotte de Fer, est l’individu arrêté et méconnaissable, ah, çà non ! C’est un peu trop de coupables faciles ça. Et les preuves sont minces. Un collier de Gouverneur égaré. Et un dard fixé aux fesses du Chancelier qui serait le mien ! Ce n’est pas possible, car le dard de mon arbalète y est toujours fixé. Je l’ai toujours avec moi mon arbalète et n’ai pas tiré un coup. De plus, je suis le plus habile arbalétrier des sept Îles de fer et des sept-couronnes. Je ne rate mon tir en pleine tête que 2 fois sur vingt. Et pour cela la cible doit pouvoir courir extrêmement vite, ce qui n’était pas le cas de l’épave victime.
Ceci n’est pas une histoire abracadabrante comme celle du cheval de Troize. C’est l’exacte vérité.
Je suis donc en réalité libre mais vais me faire discret pendant quelques temps. J’ai envoyé quelques courriers ici et là pour en informer les personnes compétentes.
Bien à vous, mon cher Finn,
Vous êtes maintenant Capitaine et Conseiller de sa Majesté, félicitation pour votre nouveau poste, c’est très rare de nos jours, et en réalité rémunéré par mes soins.
Votre Maréchal qui vous apprécie à votre juste et jeune valeur.
Ereksen le preux,
C’est à dire le faux, pas le vrai, et je n’ai pas dit le fourbe. Il faut vraiment toujours mettre les points sur les i, sauf les grecs.
- Je me trouvais auprès d'elle quand elle est morte, rappela Ned. Elle souhaitait revenir chez elle, ici, près de père et près de Brandon. » Il l'entendait encore retentir son cri - Promets-moi -, dans la chambre où l'odeur du sang se mêlait au parfum des roses. « Promets-moi, Ned ! »... il revoyait enfin la paume s'ouvrir et répandre, noirs et fanés, les pétales de roses.
(AGOT, Tome 1, Chapitre 5, Eddard)
kendalch, le il y a 5 années et 4 mois.
JN
Ereksen
de-mil
Lestival
Yunyuns
R.Graymarch
kendalch
