Du sentiment de culpabilité chez les héros de fantasy.

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  • Ce sujet contient 6 réponses, 5 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Chat-qui-boite, le il y a 5 années et 9 mois.
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  • #32282
    Chat-qui-boite
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    Suite à une discussion à propos de la Passe-Miroir une idée m’est venue, voici pourquoi: Ophélie ,l’héroïne la Passe-Miroir, n’arrête pas de se culpabiliser alors que dans une situation impossible (qui lui est imposée) elle subit des violences multiples. Elle n’est pas sans pouvoirs ( voir le sujet ouvert par Nymphadora) mais elle les utilise peu et se met souvent en danger tout en battant sa coulpe.Chez elle le sentiment de culpabilité frise le masochisme et c’est vrai qu’elle peut passer pour une héroïne gnan-gnan d’autant qu’elle n’arrête pas de se dévaloriser.

    Autre Héros: FitzChevalerie Loinvoyant dans l’assassin royal. Là c’est un cas d’école:C’est enfant qu’il est pris en main par deux mentors et s’il y en a un qui se prend des baffes et autres joyeusetés malgré les dons incroyables qu’il a, c’est bien lui. Chez lui le sentiment de culpabilité confine à l’orgueil: quoiqu’il arrive c’est toujours de sa faute (croit-il) L’effet papillon, vous connaissez?

    Notez que ça se passe toujours dans une cour avec un souverain. (Il faudra  dire à Stéphane Bern que la monarchie ça n’a pas l’air si cool que ça) Vous avez une culture de la fantasy surement plus étendue que la mienne, trouvez s’il y a d’autres « Cas ».

    J’ai cherché dans le Trône de fer: A priori je ne vois que Brienne pour culpabiliser comme une bête mais là c’est différent, elle n’est pas du genre à se laisser faire, même si elle est obsédée par sa grande faute dans la garde Arc-en-ciel ,la culpabilité n’est pas son moteur principal. Christelle Dabos, Robin Hobb, GRRM….Trois auteurs pour une étude de caractère ça ne fait pas beaucoup, c’est donc là que je laisse la place à ceux et celles qui le voudront bien.

    Mieux vaut être en retard au paradis qu'en avance au cimetière
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    #32309
    Tomcat
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    Je ne suis pas une grande lectrice de fantasy mais pour rester dans le TdF, il y a Samuel qui malgré ses actes héroïques (tuer un White Walker quand même) ou plein de ruse (la technique mise en place pour faire élire Jon), et le courage dont il fait preuve pour sauver Gilly et son petit, passe son temps à se dévaloriser et à culpabiliser de ne pouvoir mieux faire. Dans son cas, l’explication est simple, merci papa Tarly et ses conduites traumatisantes à l’extrême dans le but d’endurcir son fils…

    Sinon il y a Harry Potter aussi, roi des chounieurs (mais je l’adore Harry, rangez moi ces couteaux). Pareil, son enfance passée à être maltraité par les Dursley y est probablement pour quelque chose.

    Après tout, la fantasy est le monde des rêves. Les mondes qu’imaginent les petits enfants malheureux qui se rêvent avec des super pouvoirs, ceci explique peut-être cela.

    "When I'm king in my own right, I'm going to outlaw beets." Tommen. Best manifesto ever.

    #32372
    Yavanna
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    Je pense que c’est beaucoup lié à l’idée de destin : quand n personnage se retrouve avec des pouvoirs ou des responsabilités qui le différencient du reste du monde, il peut penser que c’est un « coup du destin ». Et si, dans ce cas, le héros est « l’élu » (toute ressemblance avec quelqu’un de connu n’est pas du tout fortuite), alors il peut se mettre à considérer que tous les aspects de sa vie, bons ou mauvais, sont régis par ce même destin (alors que ça peut être le hasard, les actes des autres ou lui-même, voire sa propre propension à croire au destin). En découle que si le héros se sent « choisi », tout le poids du monde lui tombe sur les épaules (d’où le motif du héros qui veut toujours sauver tout le monde tout seul, soit-disant pour n’impliquer personne et ne pas blesser les personnes qu’il aime). Je pense que ces deux motifs, culpabilité et ego, sont très liés ; c’est pour ça que j’apprécie les oeuvres où les amis du héros ont l’occasion de remettre le héros à sa place en lui dégonflant son melon et en lui expliquant que l’amitié, c’est d’être partenaires (Harry Potter le fait un peu, mais là où j’ai vu la meilleure interprétation profonde, c’est.. Naruto (eh oui).

    Dans le TdF, Sansa a aussi un peu ce côté culpabilité ; bien sûr c’est un masque qu’elle porte pour se protéger à la cour « mon père était un traître et j’ai du sang de traître, bla bla bla ». Mais je crois qu’elle ressent aussi une vraie culpabilité, envers elle-même, en particulier d’avoir été aussi naïve et d’avoir participé à la chute de sa famille.

    Cependant, dans le TdF les personnages sont frappés par la cruauté de la vie et sont pour beaucoup pragmatiques ; quand ils se sentent coupables, c’est parce qu’il s’est vraiment passé quelque chose (Tyrion a tué son père, Brienne n’a pas su protéger Renly, etc). On a pas tant que ça l’image de l’élu qui porte le monde sur ses épaules, comme dans les oeuvres ou les personnages ont des pouvoirs surnaturels.

    A noter que dans le TdF, ce sont les personnages aux pouvoirs surnaturels qui sont les moins complexés à ce sujet (Mélisandre, Moqorro).

    Je crois aussi que l’enfance malheureuse est la clé de cette culpabilité ; quoi qu’il arrive, un enfant se demandera toujours si c’est sa faute si ses parents ont divorcés ; et un enfant maltraité, battu ou abandonné se demandera toujours ce qu’il a fait de mal pour mériter ça, et j’imagine que c’est une vision de la vie qui colle à la peau, en particulier pour les personnages adolescents qui découvrent d’un coup des pouvoirs magiques (entre autres). Se sentir coupable, c’est une façon de se dédouaner des responsabilités qu’on a en se mettant dans une position de victime/martyre, plutôt que d’avancer et de chercher des solutions pour réparer ses éventuelles erreurs.

    D’ailleurs dans le TdF on a plutôt tendance à reprocher à Jaime de ne pas se sentir coupable de la mort d’Aerys, alors qu’il a une réaction psychologiquement saine (c’est-à-dire passer à autre chose).

    #32377
    Chat-qui-boite
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    Ces rêves ne sont pas réservés aux petits enfants  malheureux mais tu mets le doigt sur une piste: Il y a corrélation entre maltraitance subie dans l’enfance et culpabilité, moindre estime de soi ; Par contre Brienne a été aimée de son père et n’a réalisé sa différence qu’avec l’ironie de tous ces jolis damoiseaux invités au bal organisé pour elle. D’accord aussi pour Sam mais sans la claivoyance de Tyrion et L’aide de Jon il serait passé par pertes et profits:la gentillesse est prise pour une faiblesse au mur.Necessité fait loi.

    Dans ces univers de fantasy Il y a des individus et des situations qui poussent à des actes répréhensibles. Certains ne se posent pas de questions et obéissent sans états d’âme du moins pour un temps (Le limier finit par craquer et si la version de sa présence incognito sur l’île où on a reconnu son cheval se vérifie on peut supposer qu’il ait éprouvé des remords sinon de la culpabilité)

    Bien sûr ces personnages à la recherche d’une rédemption sont en position faible par rapports aux politiciens retords que rien n’arrête dans la conquête du pouvoir. Alors la culpabilité: Un sentiment qui aide dans la conscience de soi et raffermit le caractère ou bien au contraire un inutile tripatouillage des boyaux de la tête qui transforme en proie désignée des dominants?

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    #32378
    RichardIII
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    Y a de la cupabilité tendancielle et ponctuelle. Cersei l’a pendant sa marche, Jaime en a aussi.

    Mais en cupabilité énorme y a Tyrion, obsédé par le sort de sa femme et de son père, et ce de manière constante

    #32381
    R.Graymarch
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    La culpabilité est un bon ressort narratif, pas qu’en fantasy (Hamlet ? Le Cid ?).

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #32493
    Chat-qui-boite
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    J’aime beaucoup cette idée de  coup du destin.  » En découle que si le héros se sent choisi,tout le poids du monde lui tombe sur les épaules » ça peut rendre fataliste. Mais un héros qui se contente de subir est mal parti pour triompher des embûches. Autre cas, Arya: A propos d’enfant maltraité c’est un bon exemple,ce qu’elle subit en si peu de temps, la chute de son monde,l’âpreté de son apprentissage en westeros pourrait la broyer. Je lui trouve surtout un instinct de vie bien accroché. Elle trouve sa motivation dans la haine et la vengeance, c’est ce qui lui permet de survivre. Et pourtant je partage l’analyse de Tomcat: ce qu’ont subi Samwell et Harry Potter dans l’enfance a largement de quoi entamer leur  confiance en eux à les culpabiliser de fait et pour un moment. Or, comme je ne vois pas l’ombre d’un psy en Fantasy (vraiment anachronique) que font les héros de cette culpabilité?

    Au fait, Tyrion…encore un enfant maltraité

     

     

     

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