Millenium: La porte du Nord

[Chat-qui-boite Patrouilleur ExpérimentéPosts : 380]

C’est en lisant un  sujet sur les « grands livres » depuis l’an 2000 que m’est venue l’idée de ce que vous allez lire:

En 2005 j’ai lu avec passion la trilogie de Stieg Larsson, ce fut une révélation en librairie et pas uniquement pour le destin tragique de son auteur, mort avant de connaître son immense succès.

Ce fut une révélation pour moi car après Millénium j’ai découvert pèle-mêle, souvent grâce aux polars, le dynamisme des auteurs scandinaves.

Petit rappel à propos de Millénium: sous forme de thriller la collaboration d’un journaliste et d’une autiste surdouée autodidacte en informatique devenue la reine des hackers pour défendre sa vie . Le 1er volume déroule l’action pendant l’enquête qui deviendra un grand reportage. Mikael Blomkvist, le journaliste, sera aidée par Lisbeth Salander, qui, en parallèle, commence à châtier les bourreaux de son enfance. Âmes sensibles s’abstenir… Dans ce 1er opus,on perçoit déjà le malaise de la mémoire suédoise à propos du nazisme.Les deux autres volumes ne font que monter crescendo dans l’intensité, le suspens, la violence… Si vous préférez une version cinéma évitez le film américain.je vous conseille plutôt la série suédoise où Naomi Rapace ne « joue » pas Lisbeth, elle « est » Lisbeth.

Vous l’avez compris: je suis complètement fan, ce bouquin c’est un vieil ami. Plus qu’un ami puisqu’il a orienté ma boussole vers le Nord, le froid, les gens de là-bas, comment ils vivent… J’ai déjà cru comprendre qu’on se tutoie facilement là haut et quoi de mieux que d’autres polars pour découvrir le reste.

Alors, dans le désordre, comme je les ai trouvés à la bibliothèque, j’ai découvert Henning MANKELL et les enquêtes de Wallander, suédois comme Camilla LACKBERG, plus facile à lire mais qui laisse imaginer les moeurs de province. Plus sombres, l’Islandais Arnaldur INDRIDASON ( j’ai en mémoire « Hypothermie »), le danois Judi ADLER-OLSEN avec Délivrance, version revisitée de la bouteille à la mer.

Autres Histoires (à mourir de rire) avec le norvégien Jonas JONASSON: j’avais bien aimé « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » mais mon préféré c’est « l’Analphabète qui savait compter », le comble du loufoque et de l’inventivité contre tous les préjugés.

En 2016, je sortais d’un coup dur quand on m’a offert « Karitas » 1) L’Esquisse d’un rêve, 2)l’Art de la vie de Kristin Marja BALDURSDOTTIR: l’espace de vie d’un homme et d’une femme, un couple qui se déchire, pour passer de la fatalité du destin des Islandais d’autrefois avec la pêche pour seul horizon à l’Islande moderne ouverte sur le monde. Omniprésente la nature qui modèle les hommes et sa beauté. Le combat acharné d’une femme à s’affirmer dans son art, une leçon de vie.

Il me reste à vous parler du livre que je viens de finir: ASTA de Jon KALMAN STEFFANSSON, un coup de coeur , un récit aussi cru et poétique que me parait être l’Islande; Mais je n’y suis jamais allée, je laisse la place aux frères et sœurs qui connaissent.

Mieux vaut être en retard au paradis qu'en avance au cimetière
Reste assis au bord de la rivière et tu verras passer le corps de ton ennemi

[JN Terreur des SpectresPosts : 1899]

J’ai adoré le premier livre Millenium, je suis en plein dans le début du deuxième qui m’ennuie beaucoup pour l’instant, là où j’avais pu passer outre les longueurs du premier. Le sous-texte féministe, les positions idéologiques de Larsson, les deux personnages… tout cela m’a happé, je l’ai dévoré et j’en suis ressorti avec le sentiment d’avoir découvert l’un des meilleurs polars néo-noirs que j’ai pu lire jusqu’ici.

Quant aux films, j’inciterai plutôt à voir les deux versions plutôt que d’éviter l’US. L’américaine, de Fincher, est très bonne, et extrêmement fidèle aux livres. Mention spéciale à la BO qui est excellente (Trent Reznor et Atticus Ross aux commandes, forcément). Mais elle prend un peu moins le temps de développer ses personnages, et passer après Noomi Rapace, elle qui, comme tu le dis, « était » Lisbeth, c’est évidemment bien difficile pour la jeune Rooney Mara. Toutefois j’ai un gros coup de cœur pour Craig qui « est » Blomkvist exactement tel que je l’imaginais (bien que la performance de Michael Nyqvist dans la version suédoise soit excellente aussi).

J’avais entamé une ébauche d’article sur la question de l’adaptation littéraire au cinéma avec pour exemple type le cas Millénium, que je comptais poster sur SensCritique, mais ait fini par mettre de côté. Il faudrait que je m’y remette un jour.

« Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

[DNDM Fléau des AutresPosts : 2935]

J’ai lu les trois Milléniums il y a quelques années. Le personnage de Lisbeth est très intéressant, mais pas exempt d’incohérence, et de façon générale je trouve que les livres manquent de rythme et que ça a très vite vieilli. Plutôt une bonne lecture quand même, mais comme souvent avec les bouquins qu’on me « survend » avant lecture, au final, ça n’a pas non plus été une révélation.

Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

[Yoda Bor Pisteur de GéantsPosts : 1113]

Puisque tu le cites, j’aime beaucoup Indriðason et son commissaire Erlendur complètement obsédé par les disparitions dans son pays.  D’après ce que j’ai compris, c’est un sujet qui préoccupe réellement l’Islande.

Ca parle beaucoup du présent, avec la génétique qui revient assez souvent dans ses romans, mais c’est aussi très tourné vers le passé et on revient souvent à l’occupation américaine pendant la guerre ou à la position du pays pendant la guerre froide.

Arys du Rouvre 💜

[Tomcat Pisteur de GéantsPosts : 1045]

J’ai lu les 3 premiers Millenium il y a longtemps (sur les conseils d’amis qui trouvaient que je ressemblais à Lisbeth…). J’ai adoré le premier, que je trouvais très bien construit et puis…. le second est passé, le troisième, j’ai eu beaucoup de mal à aller au bout. Je voulais savoir la fin mais les personnages deviennent de plus en plus caricaturaux et leur évolution moins bien construite. Dommage. Trop de longueurs, de clichés et d’incohérences.

Chat-qui-boite wrote:

Autres Histoires (à mourir de rire) avec le norvégien Jonas JONASSON: j’avais bien aimé « le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire » mais mon préféré c’est « l’Analphabète qui savait compter », le comble du loufoque et de l’inventivité contre tous les préjugés.

Jonasson . Pareil, je te rejoins sur la critique de l’auteur : drôle, incisif, loufoque. Mais j’ai pas fini le second. « Le vieux » était une bouffée d’air frais, original et pétillant, le second n’avait plus l’avantage de l’effet de surprise, pour moi c’était une redite, je ne l’ai pas fini (mais à te lire, je me dis que j’aurais peut-être dû.

"When I'm king in my own right, I'm going to outlaw beets." Tommen. Best manifesto ever.

[Corondar Pisteur de GéantsPosts : 1435]

Chat-qui-boite wrote:

Si vous préférez une version cinéma évitez le film américain.je vous conseille plutôt la série suédoise où Naomi Rapace ne « joue » pas Lisbeth, elle « est » Lisbeth.

Je dirais que ça dépend de ce que vous en attendez. La version suédoise est plus proche des livres et prend son temps, là où le film de Fincher s’arrête au seul premier tome. Mais si vous recherchez un très bon film, une BO de malade, une photo bien léchée, je conseille chaudement le film de Fincher personnellement. Et je suis d’accord avec Jeannot : si niveau Lisbeth je préfère la prestation de Noomi Rapace à celle de Rooney Mara (qui ne démérite pas non plus ceci dit), niveau Blomkvist je préfère largement la prestation de Craig à celle du regretté Nyqvist (qui lui aussi était bon ceci dit).

Concernant les livres, les deuxième et surtout troisième tomes m’ont paru tous deux nettement inférieurs au premier (j’ai du lutter pour les finir, ils m’ont paru « longs »).

[JN Terreur des SpectresPosts : 1899]

Corondar wrote:

Chat-qui-boite wrote:

Si vous préférez une version cinéma évitez le film américain.je vous conseille plutôt la série suédoise où Naomi Rapace ne « joue » pas Lisbeth, elle « est » Lisbeth.

Je dirais que ça dépend de ce que vous en attendez. La version suédoise est plus proche des livres et prend son temps, là où le film de Fincher s’arrête au seul premier tome.

Hum par contre, ça dépend ce qu’on entend par « plus proche des livres ». L’adaptation suédoise est plus proche dans l’esprit. Mais dans les faits, le film américain reprend le premier presque à l’identique.

« Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

[Chat-qui-boite Patrouilleur ExpérimentéPosts : 380]

Yoda Bor wrote:

Ca parle beaucoup du présent, avec la génétique qui revient assez souvent dans ses romans, mais c’est aussi très tourné vers le passé et on revient souvent à l’occupation américaine pendant la guerre ou à la position du pays pendant la guerre froide.

Oui, je l’ai constaté dans beaucoup de romans islandais. On m’a expliqué la formation des noms: terminaison en « dottir » pour les femmes (fille de) et « son » pour les hommes (fils de), ce qui souligne l’importance donnée à la lignée. D’après le roman « ASTA » que j’ai déjà cité, le tourisme se développe beaucoup en Islande, il me semble que le pays est passé très vite de l’Histoire à la période moderne à cause (grâce?) à cette occupation américaine que tu soulignes. Que sais-tu des recherches génétiques en Islande?

Autre particularité que l’on m’a  rapporté et vue aussi dans un documentaire: L’attachement (c’est plus que du folklore) des gens au « petit peuple », ces êtres qui partage les lieux sans qu’on les voit jamais. Un pays de feu et de glace,des petits Êtres légendaires…Sans parler de la langue différentes des autres langues scandinaves: les personnages de « Karitas » comme ceux d' »Asta » apprennent le norvégien et/ou l’anglais pour faire leur place dans le monde et rompre l’isolement.

Décidément attirante cette île…J’ai souhaité la bienvenue à un nouveau frère qui se disait passionné des mythologies nordiques, il aurait peut-être beaucoup à nous dire.

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[R.Graymarch VervoyantPosts : 9925]

Les noms en « son » et « dottir » existent aussi ailleurs même s’ils sont moins employés, si je ne me trompe pas, c’est le patronyme. « Jackson », c’est le fils de Jack. Et ça se retrouve aussi en Russie ou dans certains pays arabes.

Chat-qui-boite wrote:

Que sais-tu des recherches génétiques en Islande?

L’Islande a été peuplée très tardivement et a connu peu d’immigration jusqu’à une période récente alors que sa population reste faible. Cette particularité fait que les Islandais, en général, remontent très loin leur arbre généalogique. Cela permet aussi d’éviter la consanguinité si la parenté est trop proche.

Pour rester dans le sujet, je conseille aussi Jo Nesbø, auteur norvégien. Notamment pour Chasseurs de tête (porté à l’écran avec Nikolaj Coster-Waldau, qui hélas est danois, donc il a fallu changer un peu l’intrigue^^)

Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

[euzkadi de dorne Pas TrouillardPosts : 694]

Pour te marier en Islande, il faut prouver qu’il y ait  aucun  lien de cousinage sur 6 générations. Certaines familles connaissent leur généalogie depuis même leur lieu d’origine en Scandinavie.

[Chat-qui-boite Patrouilleur ExpérimentéPosts : 380]

R.Graymarch wrote:

Pour rester dans le sujet, je conseille aussi Jo Nesbø, auteur norvégien

Et aussi « Le fils » du même auteur: comment un jeune homme a, de façon incompréhensible, accepté de faire de la prison dans un état misérable induit par la drogue et soudain s’évade pour mener une vengeance personnelle. Les fils de l’intrigue sont si bien emmêlés qu’on ne comprend vraiment l’énigme et son dénouement qu’à la dernière page.

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