Archives:Rêves et prophéties

De La Garde de Nuit
Révision datée du 24 juin 2019 à 23:17 par Elephant (discussion | contributions) (Première prophétie de Quaithe : ajout Daznak)
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Tout au long de la saga du Trône de Fer de nombreux rêves et prophéties semblent avoir une importance cruciale sur le déroulement de l'histoire. Cet article propose de répertorier ces prophéties (et rêves prophétiques), et d'en proposer une analyse (les plus communément admises) à la lumière des événements de la saga.

Attention, du fait de sa nature même, cet article peut contenir de très nombreux spoiler dans les interprétations données, ainsi que des théories sur les événements et les personnages qui peuvent s'avérer exactes et donc gâcher un peu le suspense de la révélation.

Sommaire

Dans l'histoire

Douze ans avant le Fléau de Valyria, Daenys Targaryen fait un rêve prophétique annonçant cette catastrophe. Elle consigne ses prédictions dans l'ouvrage Le Livre des Livres perdus, disparu depuis, mais dont trois pages sont citées dans Le Livre des Livres perdus, par archimestre Marwyn[1].

Dans AGOT

Rêves de Bran

Premier rêve de Bran

Pendant le coma qui suit sa chute Winterfell, Bran Stark fait un rêve dans lequel il est en train de tomber. Il est alors visité par une corneille à trois yeux qui lui demande instamment de voler. A ce moment là, il voit un certain nombre d'événements qui se déroulent dans la réalité mais qui ont parfois une forte connotation onirique[2].

  Au cœur du bois sacré, ses feuilles grelottant au vent, l'horrible barral blanc méditait son reflet dans l'étang. Le regard de Bran lui fit lever les yeux du sombre miroir et y répondre par un regard entendu.

Interprétation : cette partie du rêve de Bran semble montrer sa connexion avec les anciens dieux. Par la suite, Bran passera de longs moments aux pieds du barral de Winterfell à interroger les dieux qui, selon Osha, tentent de lui répondre.

  Du côté de l'est, une galère cinglait les flots de la Morsure. A bord, assise dans une cabine, Mère contemplait un poignard sanglant posé devant elle et, tandis que souquaient ferme les rameurs, ser Rodrik cramponnait au bastingage les haut-le-cœur qui le convulsaient. Droit debout s'amoncelait à l'horizon noirci, lacéré d'éclairs, ébranlé de rugissement, une tempête encore invisible aux navigateurs.

Interprétation : cette vision est tout aussi factuelle que prémonitoire. En effet, lors de leur voyage vers Port-Réal, Catelyn et ser Rodrik subissent des vents contraires, mais c'est aussi la rencontre avec lord Petyr Baelish et les accusations que ce dernier porte envers Tyrion Lannister qui seront à l'origine du déclenchement de la guerre des Cinq Rois.

  Au sud se précipitaient, bleu-vert, les eaux du Trident. Les traits creusés par le chagrin, Père intercédait auprès du roi. Sansa pleurait à chaudes larmes, dans son lit, et Arya, l'œil fixe et les dents serrées, renfermait durement les secrets de son cœur. Des ombres les nimbaient toutes deux. L'une, d'un noir de cendre, avait l'aspect terrible d'un mufle de chien, l'autre la splendeur d'une armure aussi dorée que le soleil. Au dessus d'elles s'esquissait un géant de pierre tout armé. Mais lorsqu'il releva sa visière, il se révéla creux, seulement empli de ténèbres et de noire sanie.

Interprétation : cette vision montre des événements qui sont en train de se dérouler, mais annonce aussi les difficultés que vont subir Sansa et Arya. L'ombre au « mufle de chien » évoque sans aucun doute Sandor Clegane qui va jouer un rôle important auprès des deux sœurs. L'ombre à « l'armure aussi dorée que le soleil » évoque très probablement Joffrey Baratheon dont le couronnement va avoir de grandes incidences sur les vies de Sansa et d'Arya. Il pourrait également s'agir de Jaime Lannister, lié au destin des filles Stark par le serment qu'il prête à Catelyn, à Vivesaigues, de les lui restituer en échange de sa libération. Enfin, le « géant de pierre, creux et empli de ténèbres et de noire sanie » renvoie à l'aspect et au surnom de « Montagne » de ser Gregor Clegane et peut indiquer que Robert Fort en serait la résurrection du fait des expériences de Qyburn, puisqu'il est ici question d'un corps sans tête et de sang noirci et empoisonné. D'autres y voient le roi Robert Baratheon, homme fort, mais dont le règne et le physique sont en pleine déliquescence, ou encore lord Petyr Baelish à travers l'image du Titan de Braavos qui fut anciennement l'emblème de sa maison.

  Au-delà du détroit se détachaient avec la même acuité les cités libres, l'intense près de la mer Dothrak puis, encore au-delà, Vaes Dothrak au pied de sa montagne, et les contrées fabuleuses de la mer de Jade, et Asshaï, sur les rives de la mer d'Ombre, où l'aurore assista au réveil des dragons.

Interprétation : cette vision semble évoquer la route de Daenerys Targaryen et le rôle que semblent jouer les ressortissants des Contrées de l'Ombre sur sa destinée et ses dragons.

  Vers le nord enfin, tel un cristal bleu, chatoyait le Mur. Solitaire y dormait sur un lit glacé son frère Jon,le bâtard, plus pâle et plus rude au fur et à mesure que l'abandonnait tout souvenir des chaleurs anciennes.

Interprétation : cette vision présage les événements qui frappent Jon dans le dernier chapitre d'A Dance with Dragons.

  Et,par-delà le Mur, par-delà les forêts emmitouflées de neiges incommensurables, par-delà le littoral gelé, par-delà s'ouvrait, parcourue de grands fleuves de glace blanc-bleu, l'immensité de steppes mortes ou rien ne poussait, ou rien ne vivait. Plus au nord encore, au nord du nord, Bran atteignit le rideau de lumière au-delà duquel s'interrompt le monde et, le traversant, pénétra si profondément au cœur de l'hiver que la terreur lui arracha un cri, tandis que les larmes incendiaient ses joues.
  A présent, tu sais, chuchota la corneille en se nichant au creux de son épaule, tu sais pourquoi tu dois vivre.
  Parce que l'hiver vient.
  Bran regarda l'oiseau niché sur son épaule, et l'oiseau lui rendit son regard. Il avait trois yeux, et une science épouvantable habitait le troisième. Et en bas… ? En bas, il n'y avait rien, plus rien que neige et froid et mort, un désert gelé ou des aiguilles déchiquetées de glace blanc-bleu guettaient l'instant de saisir leur proie, volaient vers elles, tels des javelots. Sur leur pointes étaient déjà venues s'empaler des myriades d'autres rêveurs, dont ne subsistaient que les ossements.

Interprétation : cette vision semble éclairer le rôle que va jouer Bran auprès de la corneille à trois yeux contre le retour des Autres. De plus, elle semble évoquer d'autres « rêveurs » qui auraient échoué lors de leur contact avec la corneille.

Deuxième rêve de Bran

Dans ce deuxième rêve, Bran voit son père dans les cryptes de Winterfell. Rickon fait le même rêve. Bran raconte le sien à mestre Luwin, puis un peu plus tard arrive un corbeau qui annonce le décès de leur père[3].

  « J'ai de nouveau rêvé de la corneille, la nuit dernière. Elle entrait dans ma chambre et me disait : "Suis-moi." Je le faisais, et nous descendions dans les cryptes. Père s'y trouvait, nous parlions ensemble. Il était triste. 
- Et pourquoi triste ?" Luwin s'était remis à lorgner le ciel.
« Quelque chose à propos de Jon, je crois. » Son rêve l'avait singulièrement bouleversé, bien plus qu'aucun des autres avec la corneille.

Interprétation : ce rêve annonce la mort de lord Eddard, mais semble aussi lié aux rêves de Jon dans les cryptes de Winterfell. Celles-ci semblent liées à quelque chose qu'Eddard voulait apprendre à son fils bâtard avant de mourir.

Autres rêves de Bran

Bran rêve fréquemment de la corneille à trois yeux, sortant de la bouche du barral du bois sacré de Winterfell. Elle continue de lui crier « Meurs ou vole! », lui crève les yeux à coup de bec, avant de lui ouvrir un troisième œil au milieu du front. Parfois, le barral s'adresse nommément à Bran. Bran revit aussi les instants ayant précédés sa chute, mais trop déformés pour qu'il puisse identifier « l'homme doré » qui le pousse dans le vide[4]. Ces rêves sont terrifiants, Bran finit par reconnaître « l'homme doré » comme le frère de la reine. Il se refuse toujours à faire état de ces visions, et il se met violemment en colère la première fois que Jojen Reed lui demande avec insistance de les raconter. Il finit cependant par céder[5].

Rêve d'Eddard

Alors qu'il est enfermé dans un cachot du Donjon Rouge, en proie à la fièvre, Eddard fait un rêve[6] :

  À nouveau, il avait dix-huit ans, en cette année du printemps perfide, et il descendait des Eyrié pour le tournoi d'Harrenhal. Verte était l’herbe, d’un vert intense, la brise embaumait le pollen. Chaudes journées, nuits fraîches et saveur exquise du vin. Il entendait retentir, intact, le rire si particulier de Brandon pendant que Robert accomplissait des prouesses folles dans la mêlée, son rire à le voir démonter les cavaliers de droite et de gauche. Il revoyait Jaime Lannister, si blond, si jeune en sa blanche armure d’écailles, s’agenouiller dans l’herbe, face au pavillon royal, et prononcer son serment de défendre et protéger Aerys le Fol. Et il revoyait ensuite comme d’hier ser Oswell Whent aider l’adolescent à se relever, et ser Gerold Hightower en personne, le Taureau Blanc, Grand Maître de la Garde, lui agrafer aux épaules le manteau de neige. Et les six épées blanches se trouvaient là pour accueillir leur nouveau frère. Il revoyait les joutes et le triomphe que s’y tailla Rhaegar Targaryen. Le prince héritier portait précisément la même armure qu’à son dernier jour. Des plates noires miroitantes où scintillait le fameux dragon de rubis tricéphale. Une plume de soie écarlate flottait dans son sillage au rythme de son coursier, et aucune lance ne semblait capable de le toucher. Il culbuta Brandon, culbuta Yohn Royce le Bronzé, culbuta même le splendide ser Arthur Dayne, l’Épée du Matin. Il revoyait Robert et Jon Arryn et le vieux lord Veneur badiner pendant que le prince, après avoir culbuté de même ser Barristan lors de l’ultime épreuve, faisait à cheval le tour de la lice, et il revoyait le moment où tous les sourires étaient morts parce que Rhaegar, dépassant sa femme, Elia Martell, princesse de Dorne, venait de déposer la couronne de beauté dans le giron de Lyanna : une couronne, la revoyait-il ! de roses d’hiver, bleues d’un bleu de givre. Ned Stark tendit vivement la main pour s’en saisir, mais sous les pâles pétales bleutés se dissimulaient force épines. Il les sentit, cruelles, acérées, griffer sa peau, il vit le sang dégoutter lentement le long de ses doigts et…, et il s’éveilla, tremblant, dans le noir.

Interprétation : ce rêve relate les principaux événements survenus lors du tournoi d'Harrenhal : l'entrée de ser Jaime Lannister dans la Garde Royale, et le couronnement de Lyanna Stark par Rhaegar Targaryen.

Rêves de Jon

Premier rêve de Jon

Quand Jon Snow fait la connaissance de Samwell Tarly qui vient d'arriver au Mur, ils ont une discussion sur la couardise de Sam lors de laquelle Jon évoque un rêve récurrent qu'il fait à propos de Winterfell[7] :

  « […] Il m'arrive d'en rêver, dit-il. J'en parcours de bout en bout la grande-salle. Vide. J'appelle, et ma voix éveille mille échos à la ronde mais,comme nul ne répond, je presse le pas, je pousse des portes, je crie des noms. Je ne sais même pas qui je suis en train de chercher. La plupart des nuits, c'est Père, mais parfois c'est Robb, ou Arya, ma petite sœur, ou mon oncle. […] Jamais personne. Le château est toujours désert. [...] Les corneilles ont elles-mêmes abandonné la roukerie, et les écuries sont peuplées d'ossements. Ces détails me bouleversent à chaque fois, et je me mets a courir comme un fou, à faire battre les portes, à grimper quatre à quatre l'escalier des tours, je réclame à grands cris quelqu'un, peu importe qui. Puis je finis par me retrouver devant l'entrée des cryptes : une bouche d'ombre ou je discerne des marches en spirale. Je pressens confusément que je dois descendre, mais je m'y refuse. J'ai peur de ce qui risque de m'y attendre. Les vieux rois de l'Hiver sont là, assis  sur leurs trônes, l'épée de fer en travers du giron, les loups de pierre à leurs pieds, mais ce n'est pas d'eux que j'ai peur. Et j'ai beau crier : "Je ne suis pas un Stark! Ce n'est pas ma place!" rien à faire, il me faut y aller quand même. Aussi, je commence à descendre, à tâtons, les mains contre les murs, sans torche pour m'éclairer la voie. Et, comme les ténèbres ne cessent de s'épaissir, mon angoisse… Je m'éveille toujours à ce moment-là […] »

Interprétation : ce rêve semble annoncer le sac de Winterfell et la disparition présumée des Stark qui y résidaient. De plus, il semble préfigurer et lié au rêve qu'ont fait Bran et Rickon qui annonçait la mort de lord Eddard. Encore une fois, des révélations concernant les origines de Jon semblent liées à ce que renferment les cryptes de Winterfell.

Deuxième rêve de Jon

La nuit qui précède la découverte du cadavre au-delà du Mur de Jafer Flowers, Jon a un autre rêve similaire concernant les cryptes de Winterfell[8] :

  […] Il errait dans le château désert à la recherche de son Père, parvenait aux cryptes et, pour la première fois, s'y aventurait. Alerté dans les ténèbres par le raclement de la pierre contre la pierre, il se retournait et voyait s'ouvrir, un à un, noirs, glacés, les caveaux. Et les rois morts en émergeaient, titubants, quand il s'éveilla, nuit de poix, le cœur déchaîné. Et Fantôme eut beau, d'un bond, venir le rejoindre et lui fourrer sa truffe sur tout le visage, la terreur persistait, tenace, irrépressible. Alors, n'osant se rendormir, il avait préféré gagner le faîte du Mur et y marcher jusqu'à ce que pointent, à l'est, les premières lueurs de l'aube […]

Interprétation : ce rêve semble encore annoncer une importance des cryptes de Winterfell concernant Jon et sa filiation.

Rêve d'Arya

Arya fait ce cauchemar dès son arrivée à Port-Réal. Lors de son périple souterrain dans le Donjon Rouge, elle se le remémore[9] :

  "Lors de son arrivée à Port-Réal, le cauchemar l’avait tourmentée qu’elle s’égarait dans le château. Et Père avait beau répéter que le Donjon Rouge était moins vaste que Winterfell, ses rêves le lui représentaient sous les espèces immenses et inextricables d’un dédale sans fin de murs qui, sur ses talons, changeaient incessamment de place et d’aspect. Elle se voyait errant, de salle en salle, dans une atmosphère glauque, au long de tapisseries délavées, descendant d’interminables escaliers à vis, traversant d’un trait des cours bizarres, empruntant parfois des ponts jetés sur le vide où l’écho de ses appels demeurait sans réponse. A certains endroits, la pierre rougeâtre des murs semblait dégoutter de sang, et nulle part ne s’ouvrait la moindre fenêtre. Il arrivait aussi qu’elle entendît la voix de Père, mais toujours loin, loin... ! et, si fort qu’elle courût pour le rattraper, toujours s’éloignait sa voix, s’éloignait, s’éloignait, s’éteignait enfin, l’abandonnant à sa solitude en pleines ténèbres. "

Interprétation : ce rêve préfigure la mort d'Eddard Stark « broyé » par le pouvoir en place - symbolisé par le Donjon Rouge - et le désarroi dans lequel Arya se trouvera à la suite de celle-ci.

Rêves de Daenerys

Premier rêve de Daenerys

La nuit précèdent son mariage avec Khal Drogo, la princesse Daenerys Targaryen fait son premier rêve de dragon[10] :

  Elle en avait vu un [dragon] en rêve, la nuit précédente, pourtant. Viserys était en train de la battre, affolée, nue, de la torturer. Elle lui échappait en courant mais, comme appesantis, ses membres la trahissaient, la livrant à de nouveaux sévices, elle trébuchait, tombait. « Tu as réveillé le dragon, criait-il en lui donnant des coups de pied, réveillé le dragon, réveillé le dragon. » Les cuisses luisantes de sang, elle fermait les yeux, se mettait à gémir et, aussitôt, comme en réponse, éclataient le hideux vacarme d’une déchirure, le brasillement d’un incendie terrible. Et lorsqu’elle soulevait ses paupières, Viserys avait disparu, d’immenses colonnes de feu s’élevaient tout autour, dont le dragon occupait le centre. Il tourna lentement sa tète prodigieuse, et il venait de plonger ses yeux embrasés dans les siens quand elle se réveilla, tremblante et baignée de sueur. La plus grande peur de sa vie… 

Interprétation : ce rêve mêle la réalité, avec les persécutions de Viserys et les peurs liées à son mariage imminent, et les événements à venir avec la naissance des dragons lors du bûcher funéraire de Drogo. Toutefois, il n'est fait référence qu'à un seul dragon qui n'est ici décrit que par ses yeux embrasés, qui semblent toutefois, à la lumière du rêve suivant, évoquer le futur de Daenerys.

Second rêve de Daenerys

  son rêve de dragon. Viserys, cette fois, n’y figurait pas. Elle seule, face au monstre. Dont les écailles, d’un noir de nuit, rutilaient, poisseuses de sang. De mon sang, devina-t-elle. Dont les yeux avaient l’incandescence de mares de magma. Dont la gueule, en s’ouvrant, crachait un jet de flammes rugissant. Et qui, pourtant, lui chantait un chant, à elle, personnellement. Alors, elle ouvrait les bras au feu, l’étreignait, s’y laissait entièrement sombrer, s’en laissait purifier, récurer, tremper. Elle sentait sa chair grésiller, noircir, tomber en lambeaux, elle sentait son sang bouillir et s’évaporer, mais par une opération indolore dont elle se sentait sortir énergique et vierge et farouche...[11]

Interprétation : monstre pour les êtres humains, enfant pour elle: Drogon, qu'elle envisage comme un fils.

Troisième rêve de Daenerys

Après son accouchement, Daenerys délire[12] :

   Des ailes obombraient ses songes enfiévrés. 
« Tu ne voudrais pas réveiller le dragon, si ? » (<répétitions, plus bas = «...» >)
Elle descendait une immense salle, haut voûtée d’arceaux de pierre. Elle ne pouvait regarder en arrière, ne devait pas regarder en arrière. Devant se trouvait une porte, une porte qui semblait minuscule, en raison de la distance, mais dont, même de si loin, se discernait la peinture rouge. Elle hâtait le pas, et, sur le dallage, ses pieds nus laissaient des empreintes sanglantes.
«...»
Sous le soleil étincelait la mer Dothrak, la plaine houleuse et vivante aux senteurs capiteuses d’humus et de mort. Le vent balayait les herbes et y faisait courir de longues risées aquatiques. Drogo l’enserrait dans ses bras puissants et, d’une main, lui caressait le sexe, l’ouvrait et y suscitait la douce moiteur qui n’appartenait qu’à lui, et le sourire des étoiles le firmament diurne était constellé d’étoiles ruisselait sur eux. « La maison », murmurait-elle à l’instant où il la pénétrait et déversait en elle sa semence, mais soudain s’éclipsaient les étoiles, d’immenses ailes voilaient l’azur, l’univers s’embrasait.
«...»
Le chagrin creusait les traits de ser Jorah. « Rhaegar fut le dernier dragon », disait-il. Ses mains translucides se chauffaient aux rougeoiements d’un brasero où se consumaient, tels des charbons ardents, des oeufs de pierre. Il se tenait là un instant, l’instant d’après le dissipait, chair incolore et fluide d’une fluidité plus impalpable que la brise. « Le dernier dragon », soufflait-il, aussi ténu qu’une volute, avant de s’évanouir. Elle percevait, dans son dos, l’étau des ténèbres, et la porte rouge se faisait, là-bas, plus lointaine, plus inaccessible que jamais.
«...»
Viserys se dressait devant elle, vociférant : « Le dragon ne quémande pas, catin ! Le dragon n’a pas d’ordres à recevoir de toi ! Je suis le dragon, et la couronne m’écherra. » L’or en fusion dégoulinait comme de la cire sur son visage, y ravinant des ornières de chair en feu. « Je suis le dragon, et la couronne m’écherra ! glapissait-il, et ses doigts, cinglants comme des aspics, lui mordaient les tétons, les pinçaient, s’acharnaient à les tordre lors même que les yeux incandescents se mettaient à couler comme marmelade le long des joues calcinées, noircies.
«...»
La porte rouge était si loin, là-bas, si loin ! et si proche, si proche le souffle glacé qui la talonnait, l’effleurait déjà... ! Qu’il l’atteignît, et elle mourrait, mourrait d’une mort pire que la mort, d’une mort qui la condamnerait à hurler seule dans les ténèbres pour l’éternité. Elle prit ses jambes à son cou.
«...»
Une formidable chaleur l’habitait, une chaleur qui lui dévastait le sein. Grand, fier, son fils avait le teint cuivré de Drogo mais sa blondeur d’argent à elle, et des yeux violets taillés en amandes. Et il lui souriait, levait la main vers elle mais, lorsque s’ouvrait sa bouche, il en sortait des flots de feu. Au travers de sa poitrine, elle voyait son coeur en flammes et, en un clin d’oeil, plus rien, des cendres, une mèche de chandelle recroquevillée. Elle pleurait son enfant, pleurait la promesse des douces lèvres attachées à sa gorge, pleurait, mais ses larmes fumaient et s’évaporaient au contact de sa peau.
«...»
Parés du somptueux manteau, mais délavé, des rois, des spectres bordaient l’allée centrale de l’immense salle. Leur poing serrait de pâles épées de feu. Ils avaient tantôt des cheveux d’argent, tantôt d’or, tantôt de platine blanc, des prunelles tantôt d’opale et tantôt d’améthyste, ou de jade, ou de tourmaline. « Plus vite ! criaient-ils, plus vite ! plus vite ! » Sous sa course éperdue se liquéfiaient les dalles. « Plus vite ! » criaient les spectres d’une seule voix, et, tout en pleurs, elle se ruait de l’avant. Un grand poignard de douleur lui dévalait l’échine, et elle sentait sa peau céder, se déchirer, et l’âcre odeur de sang brûlé la suffoquait, et l’ombre des ailes planait sur le galop panique de Daenerys Targaryen.
« ...réveiller le dragon... »
La porte se dessinait devant elle, si près, si près ! la porte rouge, la salle n’était plus guère qu’un mirage, tout autour, le froid, derrière, perdait du terrain. Et voici qu’abolie la pierre elle se retrouvait volant au travers de la mer Dothrak, volait haut, de plus en plus haut, par-dessus les longues risées vertes, et l’ombre terrifiante de ses ailes mettait en fuite tout ce qui vivait, tout ce qui respirait. Et le parfum de la maison flattait ses narines, elle l’apercevait, la maison, là, juste après cette porte, là, des prairies verdoyantes et de vastes demeures de pierre et des bras qui lui tiendraient chaud, là. Elle ouvrit la porte à la volée...
« ...le dragon... »
...et vit, revêtu d’une armure aussi noire et satinée que son étalon, coiffé d’un heaume dont rougeoyait sourdement l’étroite visière, son frère Rhaegar. « Le dernier dragon, chuchota tout bas, quelque part, la voix de ser Jorah. Le dernier, le dernier. » Elle releva la visière noire de l’apparition. Derrière se dissimulait son propre visage. Puis seule subsista sur ces entrefaites, indéfiniment, la souffrance du feu qui lui dévorait les entrailles, parmi des murmures d’astres.

Interprétations :

  • le prix à payer pour accéder au Donjon Rouge (salle du trône): beaucoup de sang versé, dont elle sera évidemment responsable.
  • après avoir connu l'amour avec son époux khal Drogo, les difficultés et l'annonce d'un dragon ou la chaleur écrasante du désert rouge.
  • la proximité de Daenerys ravive le coeur de ser Jorah. En des temps difficiles, elle devra s'efforcer d'avancer pour survivre, malgré le fait que son objectif (trône de Fer) soit hors d'atteinte. Elle est l'héritière de la dynastie targaryenne.
  • être cruel et vindicatif est immature et un danger mortel.
  • le souffle glacé fait allusion aux Autres, par opposition à l'imagerie de son emblème. Elle rêve de l'avenir de son fils, Rhaego, avenir se dissipe par sa mort prématurée.
  • ses ancêtres Targaryen régnant à Westeros l'encouragent à reprendre le trône, malgré ses souffrances. Avec ses conquêtes dans la baie des Serfs, elle s'approche de son but, mais son envolée avec Drogon en mer Dothrak lui suggère un autre choix.
  • elle est l'héritière de sa dynastie, et donc le dernier dragon.

Prophétie de Mirri Maz Duur

Khal Drogo catatonique, Daenerys s'enquiert à la maegi du retour à sa vie normale[12] :

  Quand le soleil se lèvera à l’ouest pour se coucher à l’est, répondit Mirri. Quand les mers seront asséchées, et quand les montagnes auront sous le vent le frémissement de la feuille. Quand votre sein se ranimera, quand vous porterez un enfant vivant. Alors il vous sera rendu, mais alors seulement.

Première interprétation : jamais.

Deuxième interprétation : à la fin d'ADWD, on peut voir trois indices se réaliser : Quentyn Martell (blason avec soleil) qui naît à Dorne et meurt à Meereen (est) ; la mer Dothrak se fane avant l'hiver ; le sang de lune de Daenerys réapparaît. À suivre (montagnes & fœtus) avec TWOW.

Prophétie du dosh khaleen

Devant le dosh khaleen et tout le khalasar de son mari, Daenerys accomplit le rite de manger cru et encore fumant le cœur d’un étalon sauvage. La plus vieille des devineresses révèle alors le destin de son enfant[13] :

  «Il chevauche aussi prompt que le vent et, dans son sillage, son khalasar inonde la terre, des myriades d’hommes, avec au poing des arakhs aussi étincelants que la lame des faux. Farouche comme une tornade sera ce prince. Ses ennemis trembleront devant lui, leurs femmes verseront des larmes de sang et, la chair en deuil, s’abandonneront. Les clochettes de sa chevelure sonneront l’annonce de sa venue et, à son seul nom frémiront sous leurs tentes en pierre les faces-de-lait. » … « Le prince chevauche, et c’est lui, l’étalon qui montera le monde. »

Interprétation : l'étalon est une monture; ce serait donc le dragon de Daenerys qui règnerait par la terreur.

Dans ACOK

« Rêves de loup »

Bran Stark expérimente de nombreux rêves étranges ayant des thèmes récurrents. Certains sont particulièrement perturbants (corneille à trois yeux, barrals). Il préfère ses « rêves de loups ». Il en raconte certains à l'incrédule mestre Luwin, qui le raisonne[14] :

  Je cours, je chasse, je tue des écureuils.
il gravissait au triple galop le flanc des montagnes, des pics de glace déchiquetés plus hauts que la plus haute tour et, à leur sommet, se dressait sous la pleine lune, dominant le monde entier comme par le passé.
Quand je dors, je me change en loup.
Je sens des choses et peux même, parfois, goûter la saveur du sang.
[…] Je marche, exulta-t-il. Quelque chose en lui savait que ce n’était qu’un rêve, mais même rêver de marcher valait mieux que la réalité de la chambre, […]

Interprétation : depuis sa chute, le sommeil de Bran le projette dans la peau de son loup-garou. Il vit (et ressent) à travers Été. Il est au premier stade du change-peau. En ce qui a trait aux autres rêves, ce sont des tentatives de la corneille à trois yeux à entrer en contact avec lui afin de le motiver à venir à sa rencontre.

Première chanson de Bariol

  En se tournant pour regarder Pylos gravir l’échelle de fer qui menait aux combles, le bric-à-brac bigarré de Bariol sonnailla. « Dans la mer, lâcha-t-il en ding-din-dongant, les oiseaux portent des écailles en guise de plumes. Oh, je sais je sais, holà. »

Interprétation : le bûcher de Daenerys et la naissance de ses dragons.

En présence de Pylos, mestre Cressen présente un corbeau blanc parlant à la princesse Shôren. Bariol déclame[15]:

  Oiseau futé, homme futé, fou futé futé, fit écho le carillon discordant de Bariol. Oh, fou futé futé futé. » Il se mit à chanter. Les ombres entrent, messire, dans la danse, danse messire, messire danse… Les ombres entendent s’installer, messire, s’installer messire, s’installer messire. 

Interprétations :

  • bien que ce soit Shôren qui le côtoie le plus, elle ne semble jamais rien comprendre de ce qu'il raconte. Le mestre serait intelligent; lui-même bien davantage.
  • on connaît deux cas d'ombres (contemporains): à la mort de Rhaego, sous la tente; les "bébés" de Mélisandre, l'ensorceleuse d'ombres. Il s'agit de Stannis (messire) créant deux ombres (à son insu, par Mélisandre) qui causeront 2 morts, dont son frère Renly. Puis danser pourrait signifier tuer (Danse des dragons); ou magie ou aperçu dans les flammes. Alors que s'installent signifierait atteindre la réalité.


Attablé avec Davos[15] :

  {Cressen} Il me faut être plus près d’elle {Mélisandre} pour glisser l’étrangleur dans sa coupe, mais le moyen ? Pendant qu’à pas lents le mestre contournait la table pour aller s’asseoir auprès de Mervault, Bariol reprit ses gambades désordonnées. « Ici, nous mangeons du poisson, s’extasia-t-il en agitant le sceptre d’une morue. Dans la mer, le poisson nous mange. »

Interprétation : la mort de Cressen (1re partie sens propre; allusion à l'arroseur arrosé; tueur tué).

Cressen parlant d'hiver long :

  « Dans la mer, c’est toujours l’été, pontifia-t-il. Les ondines se coiffent de nénimones et se tissent des tuniques d’algues argentées. Oh, je sais je sais, holà. » 

It is always summer under the sea. The merwives wear nennymoans in their hair and weave gowns of silver seaweed. I know. I know

Interprétation: modifié = The wife wears nennymoans in her hair and weaves gown of silver weed. Aux noces de Joffrey, Sansa Stark porte une robe de satin argent bordé de fourrure, avec ses cheveux auburn dans une résille d'argent d'améthystes noires empoisonnées (anémone / nennymoans). L'été pouvant signifier chaleur, amour et donc mariage.

  A demi vautré sur Cressen, Bariol lui plaquait quasiment au nez sa face bigarrée. Envolés, le heaume d’étain, les clarines et les andouillers. « Dans la mer, on tombe vers le haut, déclara-t-il, oh, je sais je sais, holà. » 
Under the sea, you fall up. I know. I know

Interprétation : la mort de mestre Cressen (il tombe à tenter de s'élever au-dessus de Mélisandre).

  « {Mélisandre} Pour proférer pareille sottise, mestre, vous devriez remettre votre couronne. 
- Oui, abonda lady Selyse. Le heaume de Bariol. Il vous sied, vieil homme. Recoiffez-le, je vous l’ordonne.
- Dans la mer, intervint le fou, personne ne porte de couvre-chef. Oh, je sais je sais, holà. »

Interprétation : la mort de Cressen.


  Dans la mer, reprit le fou, la neige s’élève et la pluie est sèche comme l’os. Oh, je sais je sais, holà. 
Under the sea it snows up, and the rain is dry as bone. I know. I know
[16]

Interprétations possibles :

  • prémonition de la mort de Jarl. Jon Snow escaladant le Mur ; les blocs de glace et le pan tombant (précipitation sèche, de couleur os) avec les hommes de Jarl. Brûlés par la suite, ne restant que des cendres et quelques os[17].
  • Jon Snow au sommet de la tour du Roi et la pluie de flèches durant la bataille de Châteaunoir[18];
  • Jon Snow deviendra lord Commandant ; par opposition au Seigneur des Os qui sera brûlé (sec), une journée ou le Mur pleure (pluie). Étant donné que celle-ci se déroule dans ADWD, l'hypothèse ne peut être retenue.


Avant que Stannis n'empoigne Illumination, Bariol entonne[19]:

  « Dans la mer, la fumée s’élève sous forme de bulles, et les flammes sont vertes et noires et bleues, chantonna Bariol, quelque part.

Interprétation : vision des ravages du feu grégeois, à la bataille de la Néra.

Rêves verts de Jojen

a) Meera Reed narre un rêve vert de son frère à Bran[5] :

  Vous étiez attablé pour souper mais, au lieu d’un valet, c’est mestre Luwin qui apportait les mets. Du rôti, il vous servit le morceau du roi ; assez peu de viande, et saignante, mais le fumet qui s’en exhalait mettait l’eau à la bouche de tous les convives. Aux Frey, en revanche, il servit une viande vieille et grise et morte. Ce qui ne les empêchait pas de se délecter beaucoup plus que vous.

Interprétation : le mestre reçoit un corbeau de Robb Stark, concernant sa grande victoire à Croixbœuf :

  • la nouvelle laisse Bran et Rickon déçus, parce que le retour du roi leur semble lointain ;
  • tandis que Grand et Petit Walder ne sont guère affectés par la nouvelle de leur oncle Stevron décédé de ses blessures[20].

b) Discutant de la difficulté de trouver la signification des rêves verts, Bran demande à Jojen de lui raconter celui concernant Winterfell[20] :

  C’est la mer qui vient. …J’ai rêvé que la mer léchait l’enceinte de Winterfell. J’ai vu des vagues noires s’écraser contre les portes et les tours, et puis les flots salés ont submergé les murs et empli le château. Des noyés flottaient dans la cour. La première fois que je fis ce rêve, à Griseaux, leurs visages m’étaient inconnus, mais je les connais, maintenant. Le garde qui nous annonça à vous, le jour de la fête, Panse-à-bière, est l’un d’eux. Votre septon un autre. Et un troisième votre forgeron. - {Bran} Mikken ? … Dans le noir de la nuit, la mer salée les submergera néanmoins, maintint Jojen. J’ai vu les morts, boursouflés, noyés.' 

Interprétation : prémonition de la prise de Winterfell par Theon Greyjoy; les Fer-nés escaladant les remparts. Les trois personnes vues mortes noyées par Jojen (le garde Panse-à-bière, le septon Chayle et le forgeron Mikken) seront effectivement les trois seules victimes faites lors de l'assaut.[21]

c) Jojen raconte un troisième rêve à Bran[20] :

  J’ai rêvé de l’individu qui est arrivé aujourd’hui. Celui qu’on surnomme Schlingue. Votre frère et vous gisiez morts à ses pieds, et il vous dépeçait la face avec une longue épée rouge. … Je vous ai vus, Rickon et vous, dans le noir de vos cryptes, en bas, parmi tous les rois morts et leurs loups de pierre.

Interprétation : après la prise de Winterfell, les petits princes s'échappent et se cachent dans les cryptes. Incapable de les retrouver, Theon Greyjoy s'énerve. Schlingue propose une solution: ils assassinent deux enfants, les défigurent, puis font passer leurs cadavres pour ceux des princes[22].

Cauchemar de Theon

Depuis l'assassinat des enfants princes, Theon fait fréquemment des cauchemars[22] :

  Un fatras de nuages étouffait le ciel, les bois étaient morts et gelés. Des racines entravaient la course de Theon, les branches nues le cinglaient au visage, marbrant ses joues d’égratignures sanguinolentes. Il fonçait au travers, aveuglément, fonçait, hors d’haleine, et le givre volait en éclats devant lui. Miséricorde ! sanglotait-il. De derrière lui parvenait un hurlement fiévreux qui lui caillait les sangs. Miséricorde ! miséricorde ! Un coup d’oeil par-dessus l’épaule, il les vit surgir, des loups énormes, gros comme des chevaux, des loups à têtes d’enfançons. Oh, miséricorde ! miséricorde ! Du sang dégouttait de leurs babines d’un noir de poix, trouant tout du long la neige comme au fer rouge. Chaque foulée les rapprochait. Il essayait de courir plus vite, mais ses jambes n’obéissaient pas. Les arbres avaient tous des faces, et ils se riaient de lui, s’esclaffaient, tandis qu’à nouveau retentissait le hurlement. Le souffle brûlant des monstres, il en percevait les remugles, une puanteur de soufre et de putréfaction.
  Dans son rêve, il était au pieu avec elle {la femme du meunier}, une fois de plus, mais elle avait, cette fois, des dents en haut et en bas, et elle lui déchirait la gorge tout en rongeant sa virilité.
  Il rêva, cette nuit-là, du banquet donné par Ned Stark en l’honneur du roi Robert. En dépit des vents froids qui se levaient au-dehors, la grande salle croulait sous les rires et les flonflons. Il n’était d’abord question que de viandes rôties et de vin, Theon blaguait et lançait des oeillades aux servantes et prenait du bon temps…, quand il s’aperçut que les ténèbres envahissaient les lieux, que la musique cessait d’être si pimpante, avec des silences bizarres et des dissonances, des notes sanguinolentes en suspens. Soudain, le vin prit une saveur amère, et, relevant les yeux, Theon vit qu’il avait les morts pour convives. Le roi Robert, le ventre ouvert d’une ignoble plaie, déballait ses tripes sur la table, et lord Eddard, à ses côtés, n’avait plus de tête. Des cadavres, au bas de l’estrade, occupaient les rangées de bancs, chacun des toasts qu’ils portaient détachait de leurs carcasses un pan de bidoche gris-brun, des asticots leur grouillaient aux orbites. Et il les connaissait, tous. Jory Cassel comme Gros Tom, et Porther et Cayn, Hullen, le maître d’écurie, et tous ceux qui étaient partis vers Port-Réal pour n’en pas revenir. Mikken et septon Chayle se trouvaient côte à côte, l’un pissant l’eau, l’autre le sang. Benfred Tallhart et ses Bouquins sauvages encombraient presque une table entière. La meunière aussi était là, et Farlen, et même le sauvageon tué d’une flèche pour sauver Bran, dans le Bois-aux-Loups. Et d’autres, une multitude d’autres qu’il n’avait pas connus de leur vivant, dont il avait seulement vu les effigies en pierre. La fille svelte et triste qui portait une couronne de roses bleu pâle et une robe blanche éclaboussée de caillots ne pouvait être que Lyanna. Près d’elle se tenait son frère, Brandon, et, juste derrière eux, lord Rickard, leur père. Le long des murs se glissaient, à demi visibles dans l’ombre, des silhouettes blêmes aux longues et austères physionomies. Leur vue lancinait Theon de frissons affreux comme autant de coups de couteau.  Là-dessus s’ouvrirent à grand fracas les hautes portes, une bise glaciale balaya la salle, et Robb émergea de la nuit. Vent-Gris trottait à ses côtés, l’oeil flamboyant. Et, constellés de plaies monstrueuses, l’un comme l’autre ruisselaient de sang.

Interprétation :


Prophéties et visions chez les Nonmourants

Visions dans les chambres de l'hôtel

Daenerys entre dans l'hôtel des Nonmourants et s'enfonce dans les entrailles du bâtiment. Elle doit prendre la porte de droite, toujours la porte à sa droite. D'autres portes s'ouvrent cependant sur son chemin, et elle assiste à plusieurs scènes allégoriques, passées, présentes, futures :

  Dans une pièce se tordait à même le sol une beauté nue sur qui s’agitaient quatre petits hommes. Ils avaient, à l’instar du serviteur nain, des pattes roses minuscules et des museaux de rat pointus. L’un d’eux soubresautait entre les cuisses de la femme, un autre s’acharnait sur ses seins, lui ravageant les tétons dans ses mandibules écarlates, les déchiquetant et les mastiquant.

Interprétation : cette scène est généralement comprise comme une vision allégorique de la guerre des Cinq Rois qui ravage Westeros au même moment. La femme représenterait les Sept Couronnes, et les quatre nains, les quatre rois qui se sont déclarés comme tels, et qui s'affrontent pour le Trône de Fer. Renly étant mort quelques temps avant la visite de Daenerys à l'hôtel des Nonmourants, cela expliquerait qu'il ne soit pas représenté.

  Elle tomba plus loin sur un banquet de cadavres. Abominablement massacrés, les convives gisaient pêle-mêle, recroquevillés parmi des sièges renversés, des tables à tréteaux démolies, dans des mares de sang mal coagulé. Certains n’avaient plus de membres ni même de tête. Des mains tranchées tenaient toujours qui coupe sanglante, qui cuillère de bois, pilon rôti, morceau de pain. De son trône les dominait un mort à face de loup. La tête couronnée de fer, il tenait en guise de sceptre un gigot d’agneau, et, lourd d’un appel muet, son regard suivait Daenerys.

Interprétation : Robb Stark aux Noces Pourpres.

  Elle prit la fuite pour s’y dérober, mais ne dépassa pas la porte suivante. Je connais cette pièce, se dit-elle. Les énormes poutres lui en étaient familières, ainsi que leurs sculptures en masques animaliers. Et, par la fenêtre, s’apercevait un citronnier ! A cette vue, la nostalgie lui poignit le coeur. La maison à la porte rouge, la maison de Braavos... Cette pensée lui avait à peine traversé l’esprit qu’entra, pesamment appuyé sur sa canne, le vieux ser Willem. « Vous voici donc, petite princesse, dit-il, gentiment bourru. Venez venez, ma dame, pressa-t-il, vous êtes ici chez vous, ici, vous ne risquez rien. » Sa grosse main tordue se tendait vers elle, aussi parcheminée qu’affectueuse, et Daenerys n’éprouvait qu’un désir, un désir plus impérieux qu’aucun désir jamais, la saisir et l’étreindre et la baiser.

Interprétation : la maison de son enfance à Braavos, en sécurité avec Willem Darry.

  Enfin s’esquissèrent à gauche des vantaux de bronze massif et beaucoup plus grands que les précédents qui, à son approche, s’ouvrirent soudain, la forçant à s’arrêter et à regarder. Par-delà se devinait, ténébreuse, une salle de pierre, la plus vaste qu’elle eût jamais vue. Du haut de ses murs la dévisageaient des crânes de dragons défunts. Parmi les barbelures agressives d’un trône en surplomb se voyait un vieillard paré de robes somptueuses, un vieillard aux yeux sombres et à la longue chevelure argentée. « Laisse-le régner sur de la viande cuite et des os calcinés, disait-il à un homme debout à ses pieds. Laisse-le être le roi des cendres. » Labourant de ses griffes soieries et peau, Drogon cria sa terreur, mais le vieillard du trône ne l’entendit point, et Daenerys poursuivit sa route.

Interprétation : son père Aerys II qui souhaite brûler sa cité par le feu grégeois, avant sa mise à sac.

  Viserys, songea-t-elle d’abord à l’étape suivante, mais un second coup d’œil la détrompa. S’il avait bien les cheveux de son frère, l’homme était de plus haute taille, et ses prunelles étaient non pas lilas mais d’un indigo prononcé. « Aegon, disait-il à une femme qui, couchée dans un grand lit de bois, donnait le sein à un nouveau-né. Se peut-il meilleur nom pour un roi ? — Composeras-tu une chanson pour lui ? demanda la femme. 
— Il en a déjà une, répliqua l’homme. Comme il est le prince qui fut promis, sienne est la chanson de la glace et du feu. » Il leva les yeux, ce disant, et, à la manière dont son regard croisa celui de Daenerys, elle eut l’impression qu’il la voyait, là, debout en deçà du seuil. « Il doit y en avoir cependant une autre, ajouta-t-il sans qu’elle parvînt à savoir s’il s’adressait à sa compagne ou à elle-même. Le dragon a trois têtes. » Il gagna la banquette de la fenêtre, prit une harpe et laissa ses doigts courir avec légèreté sur les cordes d’argent. Une douce tristesse envahit la chambre et, tandis que lui-même et l’épouse et le nourrisson s’évanouissaient comme brume à l’aube, seuls s’attardèrent des accords épars qui talonnaient la fuite de Daenerys.

Interprétation : son frère aîné Rhaegar et Elia Martell. {incomplet}

  La pause la trouva dans une pièce de pierre, une de plus, froide et humide..., mais où la porte en face avait, pour changer, la forme d’une bouche ouverte ; à l’extérieur se tenait, dans l’herbe, sous les arbres, Pyat Pree. « Les Nonmourants en auraient-ils si tôt terminé avec vous ? demanda-t-il d’un ton incrédule. 
Si tôt ? dit-elle, suffoquée. Voilà des heures que je marche, et je ne les ai toujours pas trouvés. — Vous avez dû commettre une erreur. Venez, je vais vous guider. » Il lui tendit la main. Elle hésita. Il y avait encore une porte à droite, fermée... « Ce n’est pas la bonne, affirma Pyat Pree d’un ton péremptoire et guindé, ses lèvres bleues ne marquant que réprobation. Les Nonmourants ne sauraient attendre éternellement.
Nos petites vies ne leur sont ni plus ni moins qu’un battement d’ailes de mite, lui repartit-elle de mémoire.
Enfant opiniâtre. Vous allez vous perdre et ne trouverez jamais. » Elle ne s’en détourna pas moins de lui pour gagner la porte à nain droite. « Non ! s’exclama-t-il d’une voix de fausset. Non, venez à moi, à moi, venez à moâââââââ ! » Son visage s’éboula du dedans, devint quelque chose de pâle et de larvaire.

Interprétation : Pyat Pree souhaite qu'elle échoue et qu'elle y reste à demeure. {incomplet}

  Elle finit tout de même par aboutir sur un palier. A sa droite béait à deux battants une large porte de bois marquetée d’ébène et de barral dont les grains noir et blanc s’enlaçaient et s’enchevêtraient en rinceaux qui formaient des motifs d’une étrange complexité que leur magnificence n’empêchait pas d’être un peu angoissants [...]. Dans une immense salle se tenait la fleur splendide des magiciens. Des robes somptueuses d’hermine, de velours rubis et de brocart d’or en paraient certains. D’autres privilégiaient le travail exquis d’armures cloutées de gemmes, des chapeaux coniques constellés d’étoiles en coiffaient plusieurs. Drapées dans des voiles d’une inconcevable beauté les côtoyaient des femmes. Par les vitraux des baies se déversaient des flots multicolores de soleil, et l’atmosphère palpitait d’une musique telle que Daenerys n’avait jamais rêvé pareil enchantement. Un homme d’allure royale en ses riches atours se leva dès qu’il l’aperçut et sourit. « Soyez la bienvenue, Daenerys Targaryen. Venez et partagez les mets de l’à jamais. Vous voyez en nous les Nonmourants de Qarth. 
Voici longtemps que nous vous attendions, dit sa voisine dont la tenue, rose et argent, laissait à découvert, selon les usages de Qarth, la gorge la plus parfaite qu’on pût désirer.
Nous savions que vous deviez venir, reprit le magicien roi. Nous le savions depuis des millénaires et n’avons cessé d’attendre cet instant. Nous avons envoyé la comète vous montrer la voie.
Nous devons vous faire part du savoir que nous détenons, dit un éblouissant guerrier en armure émeraude, et vous munir d’armes magiques. Vous avez surmonté chaque épreuve. A présent, venez vous asseoir parmi nous, nous ne laisserons sans réponse aucune de vos questions. »

Interprétation : de faux immortels. {incomplet}

Prophéties des Nonmourants

Daenerys arrive dans une pièce obscure comportant une longue table sur laquelle flotte un coeur battant[23] :

  « la forme des ombres… lendemains pas encore échus… boire à la coupe de la glace… boire à la coupe de la glace… … mère des dragons… enfant de trois

trois têtes a le dragon… mère des dragons… enfant du typhon

trois feux te faut allumer… l’un pour la vie, l’un pour la mort, l’un pour l’amour

trois montures te faut chevaucher… l’une pour le lit, l’une pour l’horreur, l’une pour l’amour

trois trahisons te faut vivre… l’une pour le sang, l’une pour l’or, l’une pour l’amour

mère des dragons, fille de la mort… mère des dragons, mortelle aux mensonges… mère des dragons, fiancée du feu… »

Interprétation basée sur le blog d'analyses littéraires: Sous le Trône de Fer, qui fait plus de six mille mots:

  • coupe :
  • feux [24]:
  • feu pour la vie: le bûcher de Khal Drogo, pour la naissance des dragons.
  • feu pour la mort: l'injonction "Dracarys" à Drogon (le point de départ de la trahison pour l'or), lors du sac d'Astapor[25].
  • feu pour l'amour:
    • Drogon qui brûle des ennemis par dizaines pour sauver Daenerys (arène de Daznak)[26];
    • OU Drogon et Daenerys qui partagent un repas (cheval brûlé)[27].
    • monture pour terrifier:
      • les bateaux envoyés par Illyrio Mopatis, rebaptisés du nom de dragons;
      • l'Argenté qu'elle monte à la Plaza du Châtiment pour s'emparer des Immaculés d'Astapor.
    • monture pour aimer: lorsqu'elle quitte un mariage de convenance et s'enfuit avec Drogon (arène de Daznak).
    • pour l'or: la campagne de la baie des Serfs;
      • obtenir les Immaculés (achat vs tuerie);
      • conquérir Yunkaï (attaquer la nuit, alors qu'elle a demandé une réponse pour le lendemain);


Visions des Nonmourants

  « Viserys hurla sous l’or en fusion qui roulait le long de ses joues et lui emplissait la bouche. Une ville embrasée derrière lui, se dressa sous une bannière à l’étalon piaffant un seigneur d’imposante stature et dont la toison d’argent doré rehaussait le teint cuivré. Des rubis ruisselèrent comme autant de gouttes de sang de la poitrine d’un prince qui s’effondra sur les genoux, mourant, dans l’eau vive et rendit son dernier soupir en soufflant le nom d’une femme
mère des dragons, fille de la mort...

Aussi ardente que le crépuscule apparut, brandie par un roi aux prunelles bleues mais dépourvu d’ombre, une épée rouge. Un dragon de tissu fiché sur des mâts ondoya sur d’innombrables ovations. D’une tour fumante s’envola un colossal monstre de pierre qui exhalait des flammes d’ombre
Mère des dragons, mortelle aux mensonges...

Son argenté trottait à présent dans les prés vers une source ombreuse où se reflétait un océan d’astres. Campé à la proue d’un navire parut un cadavre aux yeux étincelants qui juraient dans sa face morte et dont les lèvres grises esquissaient un sourire navré. Une fleur bleue s’épanouit dans les lézardes d’un mur de glace, et l’atmosphère en fut embaumée
Mère des dragons, fiancée du feu...

Des ombres s’enlacèrent sous une tente en un ballet d’effarants désossés. Une fillette s’élança nu-pieds vers la porte rouge d’une grosse maison. Un dragon lui fusant du front, Mirri Maz Duur hurla dans les flammes. Traîné par un cheval d’argent cahota comme un pantin nu le cadavre ensanglanté d’un homme. Un lion blanc de taille surhumaine effleura l’herbe de sa course. Au bas de la Mère des Montagnes émergèrent à la queue leu leu d’un immense lac des nudités antédiluviennes qui vinrent en grelottant prosterner devant elle leurs têtes chenues. Comme elle passait au galop de son argenté plus prompt que le vent, dix mille esclaves brandirent leurs mains sanglantes. « Mère ! clamèrent-ils, Mère, Mère ! » en se portant vers elle comme un seul être, agrippant son manteau, le bas de sa robe ou lui touchant le pied, la jambe, la poitrine. Ils la voulaient, ils avaient besoin d’elle, de la vie, du feu, et, suffocante, elle ouvrait les bras pour se donner à eux… »

Interprétation (basée sur le blog d'analyses littéraires: Sous le Trône de Fer):

  • trois mensonges[28] que Daenerys doit révéler:

Première prophétie de Quaithe

L'ensorceleuse d'ombres Quaithe surprend l'Imbrûlée à un spectacle de magie à Qarth[32] :

  « Quittez au plus tôt cette ville, Daenerys Targaryen, ou pour jamais l’on vous interdira de la quitter. » […] 
Daenerys demanda : « Et où devrais-je aller, selon vous ?
- Pour vous rendre au nord, partez vers le sud. Pour gagner l’ouest, cheminez à l’est. Pour aller de l’avant, retournez en arrière et, pour atteindre la lumière, passez sous l’ombre. »
- « […] Que trouverai-je à Asshai que je ne puisse trouver à Qarth ?
- La vérité »

Interprétation :

Dans ASOS

Rêves du Fantôme de Noblecœur

Premiers rêves du Fantôme

À Noblecœur autour d'un feu, Arya Stark écoute une vieille naine albinos raconter aux hommes de la Fraternité sans Bannière[33] :

  « Les anciens dieux s’agitent et m’interdisent tout sommeil, entendit Arya. J’ai vu en songe une ombre où un cœur ardent massacrait un cerf d’or, ouais. J’ai rêvé d’un homme sans visage, attendant sur un pont qui roulait et tanguait. Sur son épaule était perché un corbeau noyé, les ailes tout engluées d’algues. J’ai rêvé d’une rivière rugissante et d’une femme qui était un poisson. Morte, elle dérivait, des larmes rouges au long des joues, mais, lorsque ses yeux s’ouvrirent, 

Interprétation: L'albinos préfigure plusieurs événements :

Seconds rêves du Fantôme

Sous la coupe de la Fraternité sans Bannière menée par Béric Dondarrion, Arya écoute la naine annoncer ses dernières nouvelles[34] :

  « Le roi seiche, m’seigneurs. Je l’ai rêvé mort, il est mort, et, maintenant, les encornets de fer s’en prennent les uns aux autres. Ah, puis lord Hoster Tully, il est mort aussi, mais vous savez ça, non ? Dans la salle des rois, la chèvre trône toute seule, fiévreuse, pendant que l’énorme chien fond sur elle. » […] 
« J’ai rêvé d’un loup qui hurlait sous la pluie, mais personne entendait son deuil, ajouta cependant la naine. J’ai rêvé d’un boucan si fort que ma tête allait éclater, j’ai cru, des tambours et des cors et des binious, des cris, mais le plus triste était le tintement des menues clochettes. J’ai rêvé d’une fille à un festin qu’avait dans les cheveux des serpents violets aux crocs dégouttants de venin. Et après, j’ai rêvé de nouveau de cette fille, tuant un géant féroce dans un château tout bâti en neige. »

Interprétation :

Visions de Thoros

Alors qu'ils font route vers Vivesaigues pour y rendre Arya Stark contre rançon à sa mère, Thoros de Myr voit dans les flammes d'un feu de camp[34] :

  le Maître vient de m’octroyer une vision de Vivesaigues. Telle une île au milieu d’une mer de feu. Les flammes étaient des lions bondissants à longues griffes écarlates. Et comme elles rugissaient ! Une mer de Lannister, madame. Vivesaigues va être bientôt attaqué. »

Interprétation : l'île représente symboliquement le dernier bastion tenu par les Tully & Stark dans le Conflans.

Premier rêve de Jaime

  Alors qu'il a pris la route de Port-Réal depuis Harrenhal, Jaime Lannister, fiévreux, s'endort après avoir bu du vinsonge, la tête sur une souche de barral[35]. Il rêve qu'il se retrouve dans les profondeurs de Castral Roc, nu, mais ayant retrouvé sa main droite. Une douzaine d'ombres encapuchonnées et silencieuses, armées de lances, l'obligent à descendre vers les profondeurs, là où l'attend « quelque chose de sombre et d'effroyable ». Il se retrouve dans une grotte sableuse et partiellement inondée, et, alors qu'il se demande à voix haute quel est cet endroit, il entend la voix de tous les Lannister présents et passés lui répondre : « Ton lieu. » Apparaissent alors son père, sa sœur, tenant une torche, son fils Joffrey et une douzaine d'autres silhouettes aux cheveux d'or. Malgré ses supplications, ils se retirent, le laissant seul dans l'obscurité. Jaime réclame au moins une épée, et son père lui répond qu'il lui en a donné une. Jaime la trouve dans l'eau, sous ses pieds. Une flamme bleue jaillissant de sa lame l'éclaire. Brienne tombe dans l'eau à ses côtés, nue et enchaînée. Jaime tranche ses chaînes, et elle aussi se retrouve avec une épée enflammée. De loin, Cersei leur déclare que ces flammes sont leur vie, et que leur extinction sera leur mort, puis elle s'en va. Après un temps d'attente, d'autres ombres apparaissent, des cavaliers en armes. Jaime reconnaît ses anciens frères, Oswell Whent, Jon Darry, Lewyn Martell, Gerold Hightower, Arthur Dayne, et le prince Rhaegar Targaryen. En l'encerclant, les ombres lui reprochent ses parjures, d'avoir tué le roi Aerys, d'avoir laissé mourir Elia et ses enfants. La flamme de son épée s'amenuise, puis disparait, et les ombres se ruent sur lui. Jaime se réveille en hurlant.

Prophétie de Mélisandre : le retour d'Azor Ahai

Rendant visite à Davos Mervault emprisonné à Peyredragon, Mélisandre lui déclare[36] :

  Il est l’élu du Maître, le guerrier du feu. Je l’ai vu mener le combat contre les ténèbres, j’ai vu cela dans mes flammes. Les flammes ne mentent pas, sans quoi vous ne seriez pas là. Les écritures prophétiques sont également formelles. Quand saignera l’étoile rouge et que les ténèbres se regrouperont, Azor Ahai renaîtra parmi le sel et la fumée pour réveiller les dragons de pierre. L’étoile saignante est apparue pour disparaître, et Peyredragon est le lieu du sel et de la fumée. Stannis Baratheon est Azor Ahai ressuscité ! 

Interprétation : ténèbres (les marcheurs blancs); œufs de dragon (dragons de pierre).

Quatrième rêve de Daenerys

Après une discussion avec Jorah Mormont sur le devoir de justice d'un roi, Daenerys s'endort[25] :

  elle était Rhaegar, en route vers le Trident. Mais c’est un dragon qu’elle montait, pas un cheval. Quand il lui apparut, sur la berge opposée, l’ost rebelle de l’Usurpateur était exclusivement revêtu d’armures de glace, et elle n’eut qu’à l’envelopper de feudragon pour qu’il se dissipe comme rosée, non sans transformer la rivière en torrent. Quelque chose en elle savait pertinemment qu’il ne s’agissait que d’un rêve, et pourtant quelque chose d’autre en elle exultait. Voilà comment les choses étaient censées se passer. La version précédente était un cauchemar, et je viens juste de me réveiller. Son triomphe l’enivrait 

Interprétation : le rêve établit le parallèle Rhaegar vs Robert; puis Daenerys contre les Autres. Rhaegar croyait être le prince qui fut promis. Le rêve propose sa soeur benjamine comme Azor Ahai, dont la mission sera de combattre les marcheurs blancs.

Rêve de Jojen

Bran parlant de Jojen[37]:

  A part qu’il a rêvé ma mort, et que je ne suis pas mort. Encore que si, dans un sens. 

Jojen discutant avec un Lideuil sur la sécurité et la gouvernance du Nord[38]:

  Les loups reviendront, affirma Jojen d’un ton solennel. - Et comment que tu saurais ça, mon gars ? - Je l’ai rêvé.

Rendus à Fort Nox, Bran reste incrédule quant au passage vers l'au-delà du Mur[39] :

  Et il n’y avait pas moyen, pour passer de l’autre côté. Bran les avait bien prévenus qu’il n’y en aurait pas. Il le leur avait dit et redit, mais Jojen Reed avait tout de même tenu à s’en assurer par lui-même. Il avait eu un rêve vert, à ce qu’il disait, et ses rêves verts ne mentaient pas.

Rêve de Bran

Arrivé à Fort Nox, Bran souhaite oublier le rêve vert cauchemardesque qui préfigure la mort de son frère aîné[39] :

  le rêve qu’Eté avait fait… Non, il me faut à tout prix éviter de penser à ce rêve-là. Il n’en avait pas même parlé aux Reed, mais il lui semblait qu’au moins Meera se doutait que quelque chose clochait. S’il n’en soufflait mot, jamais, de ce rêve, peut-être en viendrait-il à oublier même qu’il l’avait fait, et, alors, ça n’aurait pas eu lieu, voilà, et Robb et Vent Gris seraient encore en…

Deuxième chanson de Bariol

Arrivé à Peyredragon, Davos Mervault et Shôren entendent le chant de Bariol[40] :

  « Sang de fou, sang de roi, sang sur la cuisse de la pucelle, mais chaînes pour les invités, chaînes pour le marié, ouais ouais ouais. »

Interprétation : vision des Noces Pourpres: Tintinnabul, le roi Robb, Roslin Frey et Edmure Tully (marié).

Davos pense aux mestres Pylos (jeune) et Cressen (vieux). Étonnamment, le vieux est mort par imprudence en s'attaquant à la prêtresse rouge[16]:

  « Dans les profondeurs de la mer, le vieux poisson mange le jeune poisson »

Interprétation :

Dans AFFC

Prédiction de Maggy la Grenouille

Cersei Lannister se remémore la visite (dans son enfance) chez la voyante Maggy la Grenouille[41] :

  Jamais. Tu épouseras le roi. […]  Reine tu seras, […] jusqu’à ce qu’il en vienne une autre, plus jeune et plus belle, pour t’abattre et s’emparer de tout ce qui t’est cher.  […] Lui seize et toi trois.  […] D’or seront leurs couronnes et d’or leurs linceuls, […] Et lorsque tes larmes t’auront noyée, les mains du valonqar se resserreront autour de ta gorge blanche et te feront exhaler ton dernier souffle de vie.

Interprétation : à cette époque, Tywin Lannister souhaitait que sa fille épouse le prince héritier Rhaegar Targaryen. Cersei épousera finalement le nouveau roi Robert Baratheon. Ils auront de nombreux enfants, mais aucun ensemble. Les 3 enfants de Cersei devraient régner, mais mourir avant leur mère.
Concernant le valonqar, qui se traduirait par petit frère, en haut valyrien: ses deux frères sont nés après elle: son jumeau Jaime ainsi que le Lutin. D'après son comportement tout au long de sa vie, Cersei considère le valonqar comme étant le nain.

Dans ADWD

Deuxième prophétie de Quaithe

  « Les chandelles de verre se consument. Bientôt viendra la jument pâle et, après elle, les autres. Le kraken et la flamme noire, le lion et le griffon, le fils du soleil et le dragon du comédien. Ne te fie à aucun d’eux. Souviens-toi des Nonmourants. Défie-toi du sénéchal parfumé. [...] Daenerys. Souviens-toi des Nonmourants. Souviens-toi de qui tu es. »[42] 
« Rappelle-toi qui tu es, Daenerys, chuchotèrent les étoiles avec la voix d’une femme. Les dragons le savent. Et toi ? »[27]

Interprétation : les dragons ravivent les pouvoirs de la magie. Par conséquent, les Conjurateurs et les mestres de la Citadelle peuvent réutiliser leurs chandelles. Elle devra affronter la caquesangue. Les autres, tous plus ou moins en route vers Meereen à ce moment: Victarion Greyjoy, Moqorro, Tyrion Lannister, un membre de la maison Connington (Jon, probablement), Quentyn Martell; puis probablement Griff le Jeune manipulé par Varys (un comédien, dans sa jeunesse). Quant au sénéchal, il reste de nombreuses possibilités, à la fin d'ADWD:

Prophétie de Mélisandre : le sang des rois

Prophétie de Mélisandre : la fille à cheval, des poignards dans l'obscurité...

  Montrez-moi Stannis, Seigneur, pria-t-elle. Montrez-moi votre roi, votre instrument.
  Des visions dansèrent devant elle, d’or et d’écarlate, palpitant, se formant, se fondant et se dissolvant l’une dans l’autre, des configurations étranges, terrifiantes, séduisantes. Elle vit de nouveau les visages sans yeux, qui la contemplaient de leurs orbites pleurant le sang. Ensuite, les tours en bord de mer, croulant sous la marée de ténèbres qui les engloutissait, montée des profondeurs. Des ombres dessinant des crânes, des crânes qui se changeaient en brume, des corps entremêlés par le désir qui se tordaient, roulaient, se déchiraient. À travers des rideaux de flammes, de grandes ombres ailées tournoyaient sur un ciel dur et bleu.[43]

Interprétation : il s'agit de Jack Bulwer, Hal le Velu et de Garth Plumegrise, partis en patrouille dans la forêt hantée. Mélisandre comprend que les marcheurs blancs attaqueront Fort-Levant en présence de dragons.

  La fille. Je dois retrouver la fille, la fille en gris, sur un cheval agonisant. [...] Une fille, aussi grise que cendre, et sous mes yeux elle s’est effritée pour s’envoler[43]

Interprétation : Mélisandre voit Alys Karstark (croyant qu'il s'agit d'Arya Stark) fuyant vers Châteaunoir.

  Un visage se forma dans l’âtre. Stannis ? s’interrogea-t-elle, l’espace d’un instant seulement… Mais non, ce n’étaient pas ses traits. Un visage de bois, blême comme les cadavres. Était-ce l’ennemi ? Mille prunelles rouges flottèrent dans la montée des flammes. Il me voit. À ses côtés, un garçon au visage de loup rejeta sa tête en arrière et hurla[43]

Interprétation : la corneille à trois yeux et Bran Stark.

  Des tourbillons de neige descendirent d’un ciel obscur et des cendres montèrent à leur rencontre, gris et blanc tournoyant ensemble tandis que des flèches embrasées décrivaient des paraboles au-dessus d’un rempart de bois et que des créatures mortes avançaient en silence d’un pas lourd dans le froid, sous une immense falaise grise au sein de laquelle brûlaient des feux dans cent cavernes. Puis le vent se leva et le brouillard blanc déferla comme une vague d’un froid impossible, et, un par un, les feux s’éteignirent. Ensuite ne demeurèrent que les crânes. 
La mort, décida Mélisandre. Les crânes sont la mort[43].

Interprétation : vision du combat à Durlieu que les sauvageons perdront (contre les marcheurs blancs).

  Les flammes crépitaient doucement et dans leurs craquements la prêtresse rouge entendit chuchoter le nom de Jon Snow. Son long visage flotta devant elle, souligné de langues rouges et orange, apparaissant et disparaissant, une ombre entrevue derrière un rideau qui oscillait. Tantôt il était homme, tantôt loup, puis de nouveau homme. Mais les crânes étaient là aussi, les crânes le cernaient tous. Mélisandre avait déjà vu le danger, avait tenté de mettre le jeune homme en garde. Des ennemis tout autour de lui, des poignards dans le noir. Il ne voulait pas écouter. 
  […] Des crânes. Un millier de crânes, et de nouveau le bâtard. Jon Snow.
  […] Je prie pour entrevoir Azor Ahaï, et R’hllor ne me montre que Snow[N 3].[43]

Interprétation : Mélisandre préfigure l'assassinat de Jon Snow (un change-peau qui s'ignore); un indice majeur qu'il serait le prince qui fut promis.

Mélisandre parlant à la reine Selyse de Bariol[44] :

  « Cette créature est dangereuse. Plus d’une fois, je l’ai aperçue dans mes flammes. Parfois, il y a des crânes autour de lui, et ses lèvres sont rouges de sang. »

Interprétation : le fou a des visions de mort continuellement et les divulgue verbalement (lèvres rouges).

Mélisandre voit l'échec de l'expédition navale vers Durlieu[31] :

  Vos vaisseaux sont perdus. Tous. Pas un homme ne reviendra. J’ai vu cela dans mes feux.

Chansons de Bariol à Châteaunoir

Une citation à la fois

En prenant les citations une à la fois, on obtient:

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En s'adressant à Shôren, qu'on demande à Bariol de raccompagner à sa chambre[45]:

  « Allons, allons, chantonna-t-il. Venez avec moi sous la mer, allons, allons, allons. »  

Interprétation: depuis son naufrage, Bariol est obsédé (traumatisé) par la mer et la mort. Pour interpréter plusieurs de ses visions, il faut en retirer le thème marin. En voici un exemple très simple qui nous montre que l'on doit retirer sous la mer (le thème marin) pour éventuellement comprendre les déclarations plus nébuleuses.


Narbert Grandison, la reine Selyse et Jon Snow discutent des géants et Bariol commente[46]:

  « Dans le noir, les géants dansent… Je sais, je sais, hé hé hé. » 

Interprétation : par référence avec Danse des Dragons (guerre) et "les ombrent dansent" (tuent), on obtient "les géants tuent". Si on combine cette citation avec la suivante (chapitres 45 et 50), on obtient : Wun Wun tue Patrek du Mont-Réal.

  « Sous la mer, les tritons s’empiffrent de soupe d’étoile de mer, et tous les serviteurs sont des crabes ... Je le sais, je le sais, hé, hé, hé. » 
Under the sea the mermen feast on starfish soup, and all the serving men are crabs.
[44]

Interprétations :

  • vision de la tourte aux Frey. Wyman Manderly (tritons) se goinfre d'une tourte de croyants à l'étoile à sept branches lors d'un festin où il est particulièrement joyeux (crabe = mauvais caractère), en contraste avec les Bolton et les Frey.
  • vision de la mort de Patrek du Mont-Réal à Châteaunoir. En retirant "mer" de "men", on obtient :
    • the men feast: deux possibilités:
      • le peuple libre dans la salle aux écus (salle de banquet) qui crée un tumulte à la lecture de la missive de Ramsay Bolton ;
      • les frères jurés regroupés autour de Jon Snow ;
    • star soup: "semis d'étoiles à cinq branches" (emblème de Patrek du Mont-Réal) ;
    • soup: corps en bouillie ;
    • crab: (crabe = mauvais caractère) ;
    • all the serving men are crabs: frères jurés mécontents (concernant les décisions de leur lord Commandant qui veut sauver les sauvageons).


Jon réclamant une audience avec la reine, en présence de Val: [45] :

  « Le corbeau, le corbeau, s’exclama Bariol en voyant paraître Jon. Sous la mer, blancs comme neige sont les corbeaux, je sais, je sais, ohé, ohé. » 

Interprétation : l'expédition (par bateaux) de Durlieu est un échec: les frères jurés sont morts et/ou devenus des marcheurs blancs.


En présence de Jon Snow qui discute du projet d'expédition de sauvetage à Durlieu, Bariol répond[31] :

  « Nous marcherons dans la mer et en ressortirons. Sous les vagues, nous chevaucherons les hippocampes, et des sirènes souffleront dans des conques pour annoncer notre arrivée, oh, oh, oh. » 
I will lead it! We will march into the sea and out again. Under the waves we will ride seahorses, and mermaids will blow seashells to announce our coming, oh, oh, oh

Interprétation : en retirant le thème marin : We will march out again. We will ride horses. ____ will blow shells to announce our coming. Signifiant : les hommes de la prochaine expédition survivront. L'expédition à cheval vers Durlieu commencera lorsque nous saurons que les coques des navires sont éventrées.


La reine Selyse parlant de mariage à Jon Snow[31] :

  « Sous la mer, les hommes épousent les poissons. […] Que oui, que oui, que oui. » 

Interprétation : allusion aux mariages de deux demoiselles du Conflans:


Citations formant un tout

Si on considère toutes les citations d'ADWD comme formant une seule histoire.

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Les voici en ordre :

  « Dans le noir, les géants dansent. […] Je sais, je sais, hé hé hé. »[46] 
« Sous la mer, les tritons s’empiffrent de soupe d’étoile de mer, et tous les serviteurs sont des crabes. [...] Je le sais, je le sais, hé, hé, hé.»
Under the sea the mermen feast on starfish soup, and all the serving men are crabs.
[44]
« Le corbeau, le corbeau, s’exclama Bariol en voyant paraître Jon. Sous la mer, blancs comme neige sont les corbeaux, je sais, je sais, ohé, ohé. »[45]
The crow, the crow. Under the sea the crows are white as snow,
« Allons, allons, chantonna-t-il. Venez avec moi sous la mer, allons, allons, allons. »[45]
« Nous marcherons dans la mer et en ressortirons. Sous les vagues, nous chevaucherons les hippocampes, et des sirènes souffleront dans des conques pour annoncer notre arrivée, oh, oh, oh. »
I will lead it! We will march into the sea and out again. Under the waves we will ride seahorses, and mermaids will blow seashells to announce our coming, oh, oh, oh[31]
« Sous la mer, les hommes épousent les poissons. [...] Que oui, que oui, que oui. »[31]

Interprétation : chacune des parties décortiquées séparément :

  • géants: Wun Wun ;
  • dansent: par référence avec Danse des Dragons (guerre; dragons qui s'entretuent) et "les ombres dansent" (magie, tueurs) ;
  • hé: pour attirer l'attention ;
  • sous la mer: qui annonce la mort ;
  • tritons: des dieux messagers[N 4] de la mer (mort). Dans notre cas, deux messages de mort :
    • la lettre de Ramsay Bolton. Une missive de mort lue par Jon;
    • les sauvageons qui se rallient à Jon pour marcher sur Winterfell. Une entrée en guerre constitue une déclaration de morts éventuels ;
  • feast on: buvant dans la salle aux Écus avec Tormund ;
  • star soup: "semis d'étoiles à cinq branches" (emblème de Patrek du Mont-Réal). Donc Patrek ;
  • all the serving men: tous les frères jurés de la Garde de Nuit ;
  • crab: dans AFFC, la maison Crabbe est traduite par maison Grinche. En effet, en version originale, crabbe correspond en moyen anglais à l'actuel crab, terme désignant à la fois l'animal le crabe, mais aussi une personne dotée d'un mauvais caractère, ou grincheux. Dans ADWD, la majorité des décisions de leur lord Commandant, qui veut sauver les sauvageons, rendent les frères jurés mécontents, sinon furieux) ;
    • all the serving men are crabs : anciens frères jurés tous mécontents (ils sortent de la salle aux écus) ;
  • je sais (les trois premières citations) : indice de l'auteur GRRM qui nous informe que la description se déroule dans ADWD. Donc la suite se retrouvera dans TWOW ;
  • corbeau sous la mer: Jon Snow étendu, mort. D'ailleurs, Jon est spécifiquement nommé ;
  • blanc : Fantôme est albinos ;
  • white as Snow : (Jon mort), Fantôme comme Jon ;
  • ohé : appel à l'aide. À son loup, selon le texte, mais le récit connu s'arrête ici.
  • venez (couplet) : accepte ta mort, tout comme j'ai accepté la mienne ;
  • nous : Bariol et Jon. Cela explique plusieurs pluriels pour parler de Jon par la suite. Par contre, il se peut qu'il y ait d'autres morts après celle de Jon, notamment les corbeaux sont au pluriel à la 3e citation ;
  • ressortirons : les morts de Bariol (déjà connu) et Jon sont donc temporaires ;
  • Sous les vagues : tout juste morts ;
  • hippocampe : cheval de mer; monture pour un mort ;
  • nous chevaucherons : Jon montera, contrôlera, dirigera une monture. Avec ses rêves de loup, ce sera Fantôme ;
  • suite dans la même phrase, donc période courte ;
  • sirènes : personnage légendaire aquatique ; jeune beauté ; qui côtoie la mort (mer). En parlant de Bariol, "qu’en échange de sa semence une sirène lui avait appris à respirer l’eau"[15]. Mélisandre a fait cette proposition à Jon. Ensorceleuse d'ombres. Donc Mélisandre ;
  • seashells : coquille morte (sea). Donc carcasse ;
  • will blow seashells : insufflera la carcasse défunte ;
  • to announce our coming : et déclarera ta venue, ta deuxième vie. D'ailleurs, Mélisandre prédit le retour d'Azor Ahai depuis ACOK ;
  • oh : réaction d'étonnement ;
  • poisson : qui vit sous l'eau (donc malgré la mort) ;
  • épouser : rallier (épouser une cause) ;
  • les hommes : frères jurés (le peuple libre l'a déjà choisi comme chef) ;
  • les hommes épousent les poissons sous la mer : les frères jurés épouseront ta cause, la cause de celui qui vit parmi/malgré la mort (poisson dans la mer) ;
  • que oui : expression de joie, qui insiste pour convaincre.

Si on assemble toutes les métaphores, on obtient alors la vision de la mort de Jon Snow : les circonstances et sa résurrection.

Une nuit, Wun Wun tuera Patrek du Mont-Réal. À surveiller.
Avec le message de mort de Ramsay, l'annonce festive de la marche sur Winterfell et tous les frères jurés mécontents, leur lord Commandant décèdera. (ADWD)
- D'abord meurs, et, comme moi (Bariol), revis. (TWOW)
Abrite-toi dans ton loup albinos et contrôle-le.
Mélisandre insufflera à ta dépouille la vie (résurrection).
Toi qui aura survécu à la mort,

étonnée, la Garde de Nuit te suivra comme chef ! Je te l'assure.


Visions de Moqorro

Sur le Selaesori Qhoran

Parti de Volantis sur un navire se dirigeant vers l'est, Moqorro confie à Tyrion ce qu'il voit dans les flammes[47] :

  Des dragons, anciens et nouveaux, vrais et faux, lumineux et ténébreux. Et toi. Un petit homme avec une grande ombre, montrant les dents au milieu de tout cela. 
Leurs ombres seulement, répondit Moqorro. Une, par-dessus tout. Une créature haute et tordue, avec un oeil noir et dix longs bras, voguant sur une mer de sang.

Interprétation :

Sur le Fer Vainqueur

Tombé par-dessus bord pendant une tempête, Moqorro est repêché par la flotte de Fer[48] :

  Je vous ai vu dans les feux nocturnes, Victarion Greyjoy. Vous avancez à travers les flammes, grave et féroce, votre grande hache ruisselant de sang, aveugle aux tentacules qui vous enserrent le poignet, le cou et la cheville, les fils noirs qui vous font danser. 
{Victarion} désigna le mestre. « Lui. Qu’on lui tranche la gorge et qu’on le jette à la mer, et nous aurons des vents favorables jusqu’à Meereen. » Moqorro avait vu cela dans ses feux. Il avait également vu que la garce était mariée, »

Interprétation : il est le pantin de son frère Euron Greyjoy (tentacules) et sa maladie mal soignée (poignet); Daenerys (garce).

Moqorro flatte l'orgueil du fer-né qui tue si facilement [49] :

  Il n’en est pas besoin. Le Maître de la Lumière m’a montré votre valeur, lord Capitaine. Chaque nuit dans mes feux, j’aperçois la gloire qui vous attend. »

Visions de Bran

Dans la grotte de la corneille à trois yeux, Bran remonte le temps par les yeux du barral de Winterfell[50] :

­   qu’ils grandissent aussi proches que des frères, avec l’amour pour tout partage, priait-il, et que la dame mon épouse trouve en son coeur de pardonner… […] 

deux enfants dansaient à travers le bois sacré, échangeant des hurlements tout en se battant en duel avec des branches cassées. La fille était l’aînée, et la plus grande des deux. […]

une femme enceinte émergea de l’étang noir, nue et ruisselante, pour s’agenouiller devant l’arbre et implorer les dieux de lui donner un fils qui la vengerait. Ensuite parut une fille aux cheveux bruns, mince comme une pique, qui se dressa sur la pointe des pieds et baisa les lèvres d’un jeune chevalier aussi grand qu’Hodor. Un jeune homme aux yeux sombres, pâle et farouche, coupa trois branches sur le barral et les tailla en flèches. L’arbre lui-même diminuait, rétrécissant à chaque vision, tandis que les arbres secondaires rapetissaient pour devenir des arbrisseaux, disparaître, et être aussitôt remplacés par d’autres arbres qui, à leur tour, rapetisseraient et disparaîtraient. Et maintenant, les seigneurs qu’apercevait Bran étaient des hommes de haute taille et de rude aspect, des hommes graves vêtus de fourrures et de cottes de mailles. Certains portaient des visages qu’il se rappelait des statues dans les cryptes, mais ils disparaissaient avant qu’il pût les nommer.

Soudain, sous ses yeux, un homme barbu força un captif à s’agenouiller devant l’arbre-coeur. Une femme aux cheveux blancs s’avança vers eux à travers une jonchée de feuilles rouge sombre, une serpe en bronze à la main.

« Non, s’écria Bran, non, ne faites pas ça ! » Mais ils ne pouvaient pas l’entendre, pas plus que son père ne l’avait pu. La femme empoigna le captif par les cheveux, lui crocha la gorge avec la serpe et trancha. Et à travers le brouillard des siècles, l’enfant brisé ne put qu’observer tandis que les pieds de l’homme tambourinaient contre le sol… Mais alors que sa vie s’écoulait hors de lui en un flot rouge, Brandon Stark perçut le goût du sang.

Interprétation :

Troisième rêve de Jon

Stannis parti, Jon se sent seul et incompris face à la menace des marcheurs blancs[51] :

  il rêva de sauvageons qui sortaient en hurlant des bois, avançant au mugissement lugubre des trompes de guerre et au roulement des tambours. Bam DAMNE Bam DAMNE Bam DAMNE, tonnait la rumeur, un millier de coeurs battant à l’unisson. Certains portaient des piques, d’autres des arcs ou des haches. Nombre d’entre eux avaient des chariots en os, tractés par des attelages de chiens grands comme des poneys. En leur sein marchaient à pas lourds des géants hauts de quarante pieds, avec des massues de la taille de chênes. 

« Tenez bon, criait Jon Snow. Repoussez-les. » Il se dressait au sommet du Mur, seul. « Des flammes, criait-il, abreuvez-les de flammes », mais il n’y avait personne pour l’écouter.

Ils sont tous partis. Ils m’ont abandonné.

Des traits brûlants fusaient en chuintant, escortés de traînées ardentes. Des épouvantails frères dégringolaient, leurs capes noires embrasées. « Snow », criailla un aigle tandis que l’ennemi grimpait sur la glace comme autant d’araignées. Jon était caparaçonné de glace noire, mais sa lame flambait rouge à son poing. Au fur et à mesure que les morts gagnaient le sommet du Mur, il les rejetait en bas, pour qu’ils mourussent de nouveau. Il tua une barbe grise et un jouvenceau imberbe, un géant, un échalas aux dents limées, une fille aux épais cheveux roux. Trop tard, il reconnut Ygrid. Elle disparut aussi vite qu’elle avait surgi.

Le monde fondit en un brouillard rouge. Jon frappait, taillait et estoquait. Il abattit Donal Noye et éventra Dick Follard – Sourd- Dick. Qhorin Mimain s’écroula à genoux, essayant en vain d’étancher le flot de sang à son cou. « C’est moi, le seigneur de Winterfell », hurla Jon. Devant lui à présent se tenait Robb, ses cheveux trempés de neige fondante. Grand-Griffe lui emporta la tête.

Interprétation : dans son projet de sauver le peuple libre pour éviter qu'ils ne fassent partie de l'armée des morts, le nouveau lord Commandant ne semble avoir aucun allié parmi la Garde de Nuit. Ses frères jurés continuent à détester les sauvageons et n'arrivent pas à accepter la mathématique : dix sauvageons sauvés = + plusieurs alliés et combattants = - dix ennemis (marcheurs blancs). L'aigle : Orell / Denys Mallister; sa lame: Illumination - un autre indice qu'il pourrait être Azor Ahai. Endormi, il concrétise l'ambition que son honneur lui refuse (érigé en seigneur par Stannis).

Cinquième rêve de Daenerys

Ayant quitté Meereen, puis la tanière de Drogon, Daenerys Targaryen rêve de la première prophétie de Quaithe, puis de son frère Viserys[27] :

Tous ses soucis se détachaient d’elle, et toutes ses douleurs aussi, et elle paraissait flotter vers le haut, dans le ciel. Elle volait encore une fois, tournoyant, riant, dansant, tandis que les étoiles cabriolaient autour d’elle et lui chuchotaient des secrets à l’oreille. « Pour aller au nord, tu dois voyager vers le sud. Pour atteindre l’ouest, tu dois aller à l’est. Pour avancer, tu dois rebrousser chemin. Pour toucher la lumière, tu dois passer sous l’ombre. 
— Quaithe ? appela Daenerys. Où êtes-vous, Quaithe ? »
Puis elle vit. Son masque est fait de lumière d’étoiles. 
« Rappelle-toi qui tu es, Daenerys, chuchotèrent les étoiles avec la voix d’une femme. Les dragons le savent. Et toi ? » 


Elle rêva de son frère mort. 
Viserys ressemblait exactement à ce qu’il avait été la dernière fois qu’elle l’avait vu. Il avait la bouche tordue de souffrance, les cheveux brûlés, et son visage noir fumait aux endroits où l’or fondu lui avait coulé sur le front, sur les joues et dans les yeux. 
« Tu es mort », déclara Daenerys.
Assassiné. Bien que ses lèvres n’eussent pas bougé, elle entendait quand même sa voix, qui lui chuchotait à l’oreille. Tu n’as jamais porté mon deuil, ma sœur. Mourir sans être pleuré n’est pas facile.
« Je t’ai aimé, jadis. »
Jadis, répéta-t-il, avec tant d’amertume qu’elle en frémit. Tu aurais dû être mon épouse, me donner des enfants aux cheveux d’argent et aux yeux mauves, pour préserver la pureté de la lignée du dragon. Je me suis occupé de toi. Je t’ai appris qui tu étais. Je t’ai nourrie. J’ai vendu la couronne de notre mère pour continuer à te nourrir.
« Tu m’as fait mal. Tu m’as fait peur. »
Seulement quand tu éveillais le dragon. Je t’aimais.
« Tu m’as vendue. Tu m’as trahie. »
Non. La traîtresse, c’était toi. Tu t’es retournée contre moi, contre ton propre sang. Ils m’ont floué. Ton époux chevalin et ses sauvages puants. C’étaient des tricheurs et des menteurs. Ils m’ont promis une couronne en or et m’ont donné ceci. Il toucha l’or fondu qui lui coulait lentement sur le visage, et de la fumée monta de son doigt. 
« Tu aurais pu avoir ta couronne, lui dit Daenerys. Le soleil étoilé de ma vie l’aurait remportée pour toi, si seulement tu avais attendu. » 
J’ai attendu assez longtemps. J’ai attendu toute ma vie. J’étais leur roi, leur roi légitime. Ils ont ri de moi. 
« Tu aurais dû rester à Pentos, avec Maître Illyrio. Le khal Drogo devait me présenter au dosh khaleen, mais tu n’avais aucune raison de chevaucher avec nous. Tu as choisi de le faire. 
Tu as commis une erreur. »
Veux-tu réveiller le dragon, petite putain sans cervelle ? Le khalasar de Drogo m’appartenait. Je les lui ai achetés, cent mille hurleurs. Je les ai payés avec ta virginité. 
« Tu n’as jamais compris. Les Dothrakis n’achètent rien, ils ne vendent rien. Ils font des cadeaux et en reçoivent. Si tu avais attendu… » 
J’ai attendu. Attendu ma couronne, mon trône, toi. Toutes ces années, et tout ce que j’en ai tiré, c’est un chaudron d’or fondu. Pourquoi t’ont-ils donné les œufs de dragon ? Ils auraient dû me revenir. Si j’avais possédé un dragon, j’aurais enseigné au monde ce que notre devise signifie. Viserys se mit à rire, jusqu’à ce que sa mâchoire se séparât en fumant de son visage et que le sang et l’or fondu se répandissent hors de sa bouche.

Interprétation :

Dans TWOW

Rêve de Teora Toland

De passage à Spectremont chez les Toland, Arianne Martell s'enquiert des nouvelles des terres de l'Orage et de ses envahisseurs. La jeune Teora Toland s'immisce dans la conversation[52] :

  It is dragons. […] They're coming. […] They were dancing. In my dream. And everywhere the dragons danced the people died.

Interprétation : la danse fait référence à la Danse des Dragons, associée à guerre. Griff le Jeune est le premier dragon (emblème Targaryen comme Feunoyr) à revenir en Westeros pour conquérir le trône de Fer. Il ne sera pas le seul. Ils sèmeront la désolation.

Dans Le Chevalier Errant

Rêve de Daeron

Dunk discutant avec un aubergiste, un lord inconnu le pointe et lui déclare[53] :

  « J'ai rêvé de toi. Ne t'approche pas de moi, c'est compris ? Ne t'approche pas ! » 
Dunk le dévisagea, interloqué.
« Messire » ?
L'aubergiste se pencha vers lui. « Ne faites pas attention, messer. Il ne fait que boire et divaguer à propos de ses rêves.


Dunk retrouve cet inconnu quelque jours plus tard, qui s'avère être le prince Daeron Targaryen, et qui lui donne plus de détails concernant son rêve[53] :

  J'ai rêvé de vous, commença le prince.
  - C'est ce que vous m'avez dit à l'auberge.
  Et bien c'est exact. Mes rêves ne sont pas comme les vôtres ser Duncan. Les miens révèlent la vérité. Ils me font peur. Vous me faites peur. Voyez-vous, j'ai rêvé de vous et d'un dragon. Une bête gigantesque, avec des ailes si grandes qu'elles auraient pu recouvrir toute cette plaine. Il était tombé sur vous mais vous étiez vivant, et le dragon était mort.
  - L'avais-je tué ?
  - Je ne saurais le dire mais vous étiez là et le dragon aussi.

Interprétation : Contrairement à ce que craint Daeron, il n'est pas le Dragon qui mourra sur Dunk. Il s'agit du prince Baelor Targaryen, qui s'écoulera sur Dunk, plus tard le même jour, en mourant de ses blessures subies lors du Jugement des Sept de Cendregué.

Dans L'Œuf de Dragon

Rêves de Daemon

Premier rêve de Daemon

À Murs-Blancs, Dunk surprend une conversation de lord Gormon Peake[54] :

  - Un dragon le pourrait. Le prince assure que l’œuf éclora. Il l'a rêvé, tout comme il a un jour rêvé de la mort de ses frères. Un dragon vivant nous gagnera toutes les épées que nous pourrions vouloir. 

Second rêve de Daemon

Sur la route de Winterfell, Dunk croise Jehan le Ménétrier[54] :

  Dunk éprouva alors la plus étrange des sensations, comme s'il avait déjà vécu tout cela. J'ai rêvé de vous, a-t-il dit. Mes rêves ne sont pas comme les vôtres, ser Duncan. Les miens révèlent la vérité. « Vous avez rêvé de moi? demanda-t-il d'une voix empâtée par le vin. Quel genre de rêve? 

- Ma foi, répondit le Ménétrier, j'ai rêvé que vous étiez tout de blanc vêtu, de pied en cap, avec un long manteau blanc qui flottait sur ces larges épaules. Que vous étiez Blanche Épée, messer, frère juré de la Garde Royale, le plus grand chevalier de toutes les Sept Couronnes, et que vous ne viviez que pour garder, servir et satisfaire votre roi. »

Il posa une main sur l'épaule de Dunk.

« Vous avez fait le même rêve, je le sais. »

Il l'avait fait, c'était la vérité.

Dans La Princesse et la Reine

Vision d'Alys Rivers

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Cf. "chez les Nonmourants" sur le blog Sous le Trône de Fer et rechercher dans la page (par CTRL-F) "Le dernier mensonge du triplet").
  2. Cf. "De l’identité du chevalier d’Aubier rieur" sur le blog de La Garde de Nuit., ainsi que la source de la rébellion de Robert.
  3. La traduction française fait ici un choix nécessaire. Le texte anglais conserve l'ambiguïté : "I pray for a glimpse of Azor Ahai, and R’hllor shows me only Snow".
  4. En mythologie, le triton est un dieu marin, messager des flots "triton (mythologie)" sur fr.wikipedia.org.

Références

  1. A Feast for Crows, Chapitre 12, La Fille de la Seiche.
  2. A Game of Thrones, Chapitre 18, Bran.
  3. A Game of Thrones, Chapitre 67, Bran.
  4. A Clash of Kings, Chapitre 17, Bran.
  5. 5,0 et 5,1 A Clash of Kings, Chapitre 29, Bran.
  6. A Game of Thrones, Chapitre 59, Eddard.
  7. A Game of Thrones, Chapitre 27, Jon.
  8. A Game of Thrones, Chapitre 53, Jon.
  9. A Game of Thrones, Chapitre 33, Arya.
  10. A Game of Thrones, Chapitre 12, Daenerys.
  11. A Game of Thrones, Chapitre 24, Daenerys.
  12. 12,0 et 12,1 A Game of Thrones, Chapitre 69, Daenerys.
  13. A Game of Thrones, Chapitre 47, Daenerys.
  14. A Clash of Kings, Chapitre 05, Bran.
  15. 15,0, 15,1 et 15,2 A Clash of Kings, Chapitre 01, Prélude.
  16. 16,0 et 16,1 A Storm of Swords, Chapitre 55, Davos.
  17. A Storm of Swords, Chapitre 31, Jon.
  18. A Storm of Swords, Chapitre 56, Jon.
  19. A Clash of Kings, Chapitre 11, Davos.
  20. 20,0, 20,1 et 20,2 A Clash of Kings, Chapitre 36, Bran.
  21. A Clash of Kings, Chapitre 47, Bran.
  22. 22,0 et 22,1 A Clash of Kings, Chapitre 57, Theon.
  23. A Clash of Kings, Chapitre 49, Daenerys.
  24. 24,0, 24,1 et 24,2 "chez les Nonmourants" sur le blog Sous le Trône de Fer.
  25. 25,0 et 25,1 A Storm of Swords, Chapitre 28, Daenerys.
  26. A Dance with Dragons, Chapitre 53, Daenerys.
  27. 27,0, 27,1 et 27,2 A Dance with Dragons, Chapitre 72, Daenerys.
  28. 28,0, 28,1, 28,2 et 28,3 "chez les Nonmourants" sur le blog Sous le Trône de Fer.
  29. "Lumières sur Illumination" sur le blog de La Garde de Nuit.
  30. "De l’identité de Griff le Jeune" sur le blog de La Garde de Nuit.
  31. 31,0, 31,1, 31,2, 31,3, 31,4 et 31,5 A Dance with Dragons, Chapitre 70, Jon.
  32. A Clash of Kings, Chapitre 41, Daenerys.
  33. A Storm of Swords, Chapitre 23, Arya.
  34. 34,0 et 34,1 A Storm of Swords, Chapitre 44, Arya.
  35. A Storm of Swords, Chapitre 45, Jaime.
  36. A Storm of Swords, Chapitre 26, Davos.
  37. A Storm of Swords, Chapitre 10, Bran.
  38. A Storm of Swords, Chapitre 25, Bran.
  39. 39,0 et 39,1 A Storm of Swords, Chapitre 57, Bran.
  40. A Storm of Swords, Chapitre 11, Davos.
  41. A Feast for Crows, Chapitre 37, Cersei.
  42. A Dance with Dragons, Chapitre 12, Daenerys.
  43. 43,0, 43,1, 43,2, 43,3 et 43,4 A Dance with Dragons, Chapitre 32, Mélisandre.
  44. 44,0, 44,1 et 44,2 A Dance with Dragons, Chapitre 50, Jon.
  45. 45,0, 45,1, 45,2 et 45,3 A Dance with Dragons, Chapitre 54, Jon.
  46. 46,0 et 46,1 A Dance with Dragons, Chapitre 45, Jon.
  47. A Dance with Dragons, Chapitre 34, Tyrion.
  48. A Dance with Dragons, Chapitre 57, Le prétendant de fer.
  49. A Dance with Dragons, Chapitre 68, Le briseur de roi.
  50. A Dance with Dragons, Chapitre 35, Bran.
  51. A Dance with Dragons, Chapitre 59, Jon.
  52. The Winds of Winter, Chapitre provisoire, Arianne 1.
  53. 53,0 et 53,1 Le Chevalier Errant.
  54. 54,0 et 54,1 L'Œuf de Dragon.