Héraldique des Sept Couronnes : Différence entre versions

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(Le langage héraldique)
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== Le langage héraldique ==
 
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Le langage héraldique traditionnel est très précis et très scrupuleux. En effet, un texte héraldique écrit ne peut être traduit en apparence que par un seul et unique blason ; pour ce faire, tous les paramètres de constitution du blason doivent être scrupuleusement stipulés dans la désignation du blason. Le champ est la première chose stipulée, puis les charges, et enfin la désignation. Le blason français de la ville de Paris est par exemple désigné par les termes :
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« ''De gueules à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef d'azur semé de fleurs de lys d'or, qui est de Paris'' ».
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Dans le "''[[Le Trône de Fer (saga)|Trône de Fer]]''", [[George R. R. Martin]] n'utilise jamais ce langage spécifique, ce qui, avec les différence des couleurs, rend la désignation des blasons dans les [[Sept Couronnes]] très différentes de ce qu'elles seraient dans le monde réel.
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Désignation dans les romans : « ''Un loup-garou gris sur champ de neige immaculé'' » ;
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Désignation en héraldique traditionnelle : « ''D'argent au loup passant d'acier, armé et lampassé du même, qui est de la maison Stark'' ».
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Désignation dans les romans : « ''Quatre soleils contre-chargés sur champ écartelé orange et noir'' » ;
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Désignation en héraldique traditionnelle : « ''Écartelé au premier et au quatrième d'orangé au soleil de sables ; au deuxième et au troisième de sables au soleil orangé, qui est de la maison Kenning'' ».
  
 
== Les blasons dans la saga ==
 
== Les blasons dans la saga ==

Version du 26 février 2018 à 14:21

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L'héraldique est la science des blasons. Les armoiries des chevaliers leur permettent de se différencier lors des batailles. Ce sont des symboles forts qui ont une signification et qui suivent certaines règles. Globalement, l'héraldique des Sept Couronnes est assez similaire à celle de l'Europe médiévale, même si la constitution des blasons ne suit pas toujours les règles et usages réels. En effet, une bonne partie des blasons présents dans Le Trône de Fer seraient illisibles sur un champ de bataille, les couleurs étant trop proches ; le blason Stark, loup-garou gris sur champ blanc par exemple. De plus, les couleurs utilisées dans les romans sont parfois bien différentes de celles réellement utilisées au Moyen Âge. Cependant, malgré les libertés prises par l'auteur, l'héraldique des Sept Couronnes est loin d'être fantaisiste. Elle est soumise à des règles certes moins contraignantes que l'héraldique réelle, mais est tout de même soumise à des règles précises Texte italique Cet article abordera donc plus particulièrement les spécificités du monde du « Trône de Fer ».

Constitution traditionnelle d'un blason

En héraldique, le blasonnement, dans son sens le plus fréquent, est l'action de décrire, ou encore de lire ou déchiffrer des armoiries. Il s'agit d'un langage technique propre pour décrire d'abord le dessin précis d'un blason, que rien ne peut décrire autrement, hormis une variante syntaxique, puis les ornements qui lui sont ajoutés. Cette description s'exécute à l'aide d'un vocabulaire et d'une syntaxe spécifique selon un ordre rigoureux de lecture des éléments composant les armoiries.

Ainsi on parlera de partition pour désigner la façon dont l'écu est organisé, de charge pour désigner les différents motifs ornant le blason, et de champ pour désigner le fond du blason.

La partition

La partition désigne la façon dont l'écu est composé, il existe neuf formes principales, et plusieurs formes mineures :

Ainsi, le blason de la maison Stark est un blason « plain », terme qui en général ne se transcrit pas : « Un loup-garou gris sur champ de neige immaculé ».

Le blason de la maison Torth est lui un blason « écartelé » : « Écartelé, au premier et quatrième d'un soleil jaune sur champ rose, au deuxième et au troisième d'un croissant blanc sur champ d'azur ».

Le blason de la maison Swann est « parti » : « Deux cygnes combattants, noir et blanc de l'un à l'autre, becqués et membrés d'or sur champ parti de blanc et de noir».

Les charges

De manière générale, on nomme « charge » tout attribut du blason qui vient sur superposer au champ. Par exemple, dans le blason de la maison Stark présenté ci-dessus, le loup-garou est une « charge ». Il existe deux types de charges, les « pièces » et les « meubles ».

Les pièces

Les pièces désignent des formes géométriques et/ou abstraites qui chargent le champ. Il existe un grand nombre de pièces dont voici quelques exemples :

Le blason de la maison Mollen comporte une « pile » : « Un pin couvert de neige sur une pile vert-clair sur champ blanc ».

Certaines pièces comme la "pairle" ou le "chevron" peuvent être orientées de différentes façons, ainsi, le blason de la Maison Jast comporte une "pairle" inversée : « Une pairle inversée entre trois têtes de lion, jaunes sur noir ».

Toutes les pièces peuvent également subir différentes variation de "taille" ou de "bord" ; par exemple la "bande" qui charge le blason de la maison Bonru est dite « ondée » : « Une bande ondée bleue sur champ d'or ».

Enfin, une pièce peut charger une autre pièce ; ainsi le blason de la maison Boulin comporte par exemple un "canton" lui même chargé d'une "barre" : « Vairé d'orange et de bleu ; un franc canton noir chargé d'un cerf d'or barré d'orange ».

Les meubles

Contrairement aux charges, les meubles ne sont pas génériques, ils sont intimement liés à la maison désignée par le blason. Ils font souvent référence à un attribut (animal, objet) symbolisant la maisonnée, son identité. Ces représentations sont liées au passé fondateur, aux origines de la famille et peuvent nous renseigner sur des caractéristiques géographiques, historiques ou socio-économiques de cette maison. Ainsi le cerf de la maison Baratheon ou le lion de la maison Lannister sont des « meubles ». Si la position d'un meuble n'est pas précisée, celui-ci se trouve bien évidemment au centre du blason, mais la position d'un meuble peut parfois être très précise. Un blason peut comporter de nombreux meubles organisés spécifiquement. Certains sont même dits « semés », c'est à dire que l'intégralité du « champ » concerné est recouverte d'un motif à l'effigie du meuble en question.

Le lion de la maison Lannister est situé au centre du blason : « Un lion d'or rugissant sur champ écarlate ».

Le blason de la maison Baelish comporte un "semis" : « Un semis de moqueurs gris sur champ vert ».

La position des grenouilles du blason de la maison Marsh est précisée de la manière suivante : « Dix grenouilles, 4-3-2-1, vertes sur champ jaune ». En ce cas le premier nombre désigne toujours la ligne du haut.

Le soleil du blason de la maison Lefford est situé dans le premier quart du blason : « Un pile d'or inversée sur ciel bleu, un soleil jaune dans le premier quart ».

Le Champ

Le mot champ désigne le fond, soit du blason, soit d'une des partitions de ce blason. Le champ peut être d'une couleur unie, ou ornée d'un motif spécifiques comme des burelles ou des pals. Les différentes pièces d'un semi ne sont alors pas considérées comme un meuble, mais comme une partie du champ. Un champ non uni est dit composé. Il peut être composé de multiples manières (échiqueté, burelé, vairé, componé, losangé, semé, fretté, goutté, papelonné, plumé, fleurdelysé, etc.)

Le champ du blason de la maison Geneste est dit « échiqueté » : « Un heaume argenté surmonté d'une branche de balai sur champ échiqueté de noir et de vert ».

Le champ du blason de la maison Cuillêtre est dit « losangé » : « Une cuiller de chêne dans un cartouche blanc sur champ losangé orange et noir ».

Le champ du blason de la maison Bar Emmon est dit « fretté » : « Un espadon bondissant bleu, sur champ blanc fretté d'argent ».

Les couleurs

L'héraldique traditionnelle compte un nombre très limité de couleurs : quatre émaux et deux métaux forment la majorité des couleurs utilisées au Moyen-âge et désignent uniquement les couleurs rouge (gueules), bleu (azur), vert (sinople), noir (sables), jaune (or) et blanc (argent). À ces six couleurs s'ajouteront d'autres couleurs dites secondaires apparues très tardivement au cour du Moyen-Âge et souvent peu usitées. Ces couleurs dites secondaires peuvent être employées soit comme émaux, soit comme métaux selon les cas. À ces couleurs s'ajoutent les fourrures. Ce sont des motifs ornementaux semés ou pavés dans le champ. Il en existe deux principaux, l'hermine et le vair.

Le blason de la maison Noirmarées est dit : « Vairé de vert et de noir ».

Le blason de la maison Rosby comporte un champ d'hermine : « Trois chevrons rouges sur champ d'hermine ».

La plus important règle concernant les couleurs est la règle dite « de contrariété des couleurs ». Elle s'énonce ainsi : « jamais métal sur métal, ni émail sur émail ». Cette règle signifie que les couleurs des meubles doivent être contrastées par rapport au champ du blason, en n'appartenant pas à la même catégorie : un émail sur un métal, ou un métal sur un émail. Les fourrures et les couleurs secondaires (selon les cas) peuvent aller avec les deux. Cette règle a pour but d'éviter d'obtenir des blasons trop peu contrastés qui seraient illisibles sur le champ de bataille ; ce qui est la principale fonction d'un blason.

Dans « Le Trône de Fer », George R. R. Martin prend un certain nombre de libertés concernant les couleurs. Même si la plupart restent « classiques », certaines variations sont présentes. Il utilise par exemple des nuances de couleurs (bleu clair, vert foncé, vert pâle, etc.), ce qui est inconcevable en héraldique traditionnelle.

Ainsi, le blason de la maison Stane comporte un champ vert pâle : « Un tronc de bois flotté, nu et effeuillé sur champ vert pâle ».

De plus, des termes différents sont utilisés pour décrire des couleurs proches.

  • jaune, or et sable (sand, à ne pas confondre avec le sables qui désigne la couleur noire dans l'héraldique médiévale)
  • gris, argenté et blanc

Le blason de la maison Lefford comporte à la fois un meuble jaune et une pièce d'or, ce qui est inconcevable en héraldique traditionnelle, où le terme « jaune » n'existe pas et où le terme « or » désigne le jaune : « Un pile d'or inversée sur ciel bleu, un soleil jaune dans le premier quart ».

Martin fait également apparaître des couleurs originales ou fantaisiste comme le lilas, le cuivre, le bleu-vert, le roux, le bronze...

Le blason de la maison Royce est sur un champ bronze : «  Un semis de vis de fer noir sur champ bronze bordé de runes ».

La règle de contrariété des couleurs de l'héraldique classique n'est pas du tout suivie à Westeros, ce qui produit parfois des blasons peu contrastés (qui ne seraient donc pas très lisibles sur un champ de bataille, ce qui s'oppose au rôle traditionnel du blason) :

Le blason de la maison Targaryen possède un meuble de gueules (rouge) sur champ de sables (noir), ce qui n'est pas conforme à la règle de contrariété des couleurs : « Un dragon à trois têtes, crachant du feu, rouge sur champ noir ».

Le langage héraldique

Le langage héraldique traditionnel est très précis et très scrupuleux. En effet, un texte héraldique écrit ne peut être traduit en apparence que par un seul et unique blason ; pour ce faire, tous les paramètres de constitution du blason doivent être scrupuleusement stipulés dans la désignation du blason. Le champ est la première chose stipulée, puis les charges, et enfin la désignation. Le blason français de la ville de Paris est par exemple désigné par les termes :

« De gueules à la nef équipée et habillée d'argent voguant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef d'azur semé de fleurs de lys d'or, qui est de Paris ».

Dans le "Trône de Fer", George R. R. Martin n'utilise jamais ce langage spécifique, ce qui, avec les différence des couleurs, rend la désignation des blasons dans les Sept Couronnes très différentes de ce qu'elles seraient dans le monde réel.

Désignation dans les romans : « Un loup-garou gris sur champ de neige immaculé » ; Désignation en héraldique traditionnelle : « D'argent au loup passant d'acier, armé et lampassé du même, qui est de la maison Stark ».

Désignation dans les romans : « Quatre soleils contre-chargés sur champ écartelé orange et noir » ; Désignation en héraldique traditionnelle : « Écartelé au premier et au quatrième d'orangé au soleil de sables ; au deuxième et au troisième de sables au soleil orangé, qui est de la maison Kenning ».

Les blasons dans la saga

Transmission et fils cadets

Les bâtards

Armes composées

Autres armes personnelles

Les liens entre les maisons

L'exception dornienne

Voir aussi

Bibliographie

Notes et références

Notes

Références