AGOT 13 – Eddard II

  • Ce sujet contient 29 réponses, 19 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Eridan, le il y a 4 années.
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    Ser Aemon Belaerys
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    Second chapitre avec le PoV d’Eddard, nous avons ici une conversation assez importante entre ce dernier et le Roi, suite au mariage de Daenerys avec Drogo.

    AGOT 13 – Eddard II
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 12, Daenerys II AGOT 14, Tyrion II

    Ce chapitre m’a semblé être plus simple à relire, et bien que plusieurs choses s’y passent, toute l’action est entre Ned et Robert. Je lis en VF mais j’ai mis les citations VO grâce à https://asearchoficeandfire.com/ sans forcément essayer d’évaluer les différences de traduction.

    Parfois cela sera une conversation entre le Roi et sa Main, parfois entre les deux amis. C’est tout de même le sujet du mariage de Daenerys, évoqué justement dans le chapitre précédent, qui donnent l’occasion de ce chapitre.

    Debout. Stark ! rugit-il, debout ! nous devons discuter d’affaires d’État.
    Up, Stark! » he roared. Up, up! We have matters of state to discuss.

    Nous avons déjà eu un aperçu du caractère de Robert dans les chapitres précédents, ici nous avons un Robert plus chevalier que roi, qui prend du plaisir à faire une escapade à cheval et se plaint du carrosse, envisageant même presque de déserter le trône.
    Même si dans Eddard I et la visite des cryptes nous avons vu un Robert sincère, nous ne l’avons pas vu s’énerver autant au sujet des affaires officielles qui ne l’intéressent pas.

    Ça me chatouille de les planter là, tous, et de poursuivre, tout bonnement.
    — M’est avis que tu penses ce que tu dis, sourit Ned.
    — Si je le pense… ! soupira le roi. Qu’en dirais-tu, Ned ? Rien que toi et moi, chevaliers errants par les grands chemins, l’épée au côté, les dieux savent quoi devant nous, peut-être une fille de ferme ou une beauté d’auberge pour nous bassiner le lit cette nuit ?
    – Impossible, hélas, nous avons des devoirs. Mon allégeance au… au royaume. Nos enfants. Toi ta reine, moi ma dame. Fini, les jouvenceaux que nous fûmes.

    « I’ve half a mind to leave them all behind and just keep going. »
    A smile touched Ned’s lips. « I do believe you mean it. »
    « I do, I do, » the king said. « What do you say, Ned? Just you and me, two vagabond knights on the kingsroad, our swords at our sides and the gods know what in front of us, and maybe a farmer’s daughter or a tavern wench to warm our beds tonight. »
    « Would that we could, » Ned said, « but we have duties now, my liege … to the realm, to our children, I to my lady wife and you to your queen. We are not the boys we were. »

    Les trois petits points sur la question de l’allégeance de Ned peuvent être interprétés de plusieurs manières, a-t-il failli dire « au Nord » avant de se rattraper ? Hésite-t-il à servir le royaume ? A-t-il du mal à s’affirmer comme étant Main du Roi ? Autre chose ?

    C’est plus Lord Eddard la Main que Ned qui répond, mais Robert semble ne pas vouloir parler tout de suite de sujets sérieux, et aborde la question de la mère de Jon, je ne sais pas pourquoi Ned confirme ce que dit Robert sur Wylla, à part peut être pour maintenir le mensonge, finissant par Robert disant :

    Enfin bref. Si ça te tarabuste à ce point, je n’insiste pas. Cela dit, tu te montres parfois d’une telle susceptibilité que, franchement, tu ferais bien d’adopter le porc-épic pour sceau.
    Well, I’ll not press you if you feel so strong about it, though I swear, at times you’re so prickly you ought to take the hedgehog as your sigil.

    Le porc-épic est déjà l’emblème de la maison Blount, dont un membre était présent lors du tournoi d’Harrenhal, https://www.lagardedenuit.com/identite-chevalier-aubier-rieur/
    Je ne pense pas qu’il y ait un lien entre cette réplique de Robert et les événements d’Harrenhal, mais ça m’a troublé à la relecture que Robert parle de porc-épic.

    Ensuite après une réplique pour mettre en avant la dureté du Nord, Varys nous est mentionné pour la première fois, et on apprend que Jorah est un espion pour le roi. Jorah nous avait été présenté dans les deux chapitres de Daenerys, de façon plutôt sympathique, mais finalement on devra se méfier de lui, car comme dit Ned :

    Ainsi, le marchand d’esclaves s’est fait mouchard, dit Ned avec dégoût en rendant la lettre. Je l’aurais préféré charogne.
    « So the slaver has become a spy, » Ned said with distaste. He handed the letter back. « I would rather he become a corpse « 

    Et ainsi commence la conversation entre le Roi et sa Main. Robert voudrait éliminer toute possibilité de retour des Targaryen, et Ned tente de le convaincre que Viserys et sa sœur sont trop jeunes et que les Dothrakis ne sont pas une menace. J’ai l’impression que Robert est plus motivé par la haine des Targaryen que par la peur de perdre son trône (qu’il était presque prêt à quitter un peu plus tôt)

    Tes bambins ? du frai de dragon, voilà tout !
    « I see no babes. Only dragonspawn. »

    Inqualifiable ! rugit le roi. Le supplice qu’Aerys infligea à ton frère Brandon était inqualifiable. La façon dont périt ton père était inqualifiable. Et Rhaegar…, combien de fois crois-tu qu’il viola ta sœur ? Combien de centaines de fois ?
    « Unspeakable? » the king roared. « What Aerys did to your brother Brandon was unspeakable. The way your lord father died, that was unspeakable. And Rhaegar … how many times do you think he raped your sister? How many hundreds of times? »

    Je tuerai tous les Targaryens qu’il me sera possible d’attraper ! je les harcèlerai jusqu’à ce qu’ils soient morts, tous, aussi morts que leurs foutus dragons, puis j’irai pisser sur leurs tombes !
    « I will kill every Targaryen I can get my hands on, until they are as dead as their dragons, and then I will piss on their graves. »

    Il semble que Jon Arryn arrivait à tempérer (parfois pas toujours) Robert, mais Ned ne se sent pas capable. Le fait d’être tuteur faisait de lui un second père pour Robert, ce qui devait lui permettre possiblement d’être le seul homme de Westeros à être capable d’avoir de l’autorité sur Robert.
    Nous avons l’exemple que Jon était du côté de Ned contre Robert au sujet de Elia et des deux enfants, mais n’avait pas calmé Robert, puis que Jon avait réussi à le convaincre de ne pas attaquer Viserys et Daenerys à Pentos.

    Enfin, une discussion tendue a lieu au sujet de Jaime et du poste de gouverneur de l’est, hériter de castral roc ?

    Cependant, son père est déjà gouverneur de l’Ouest. Ser Jaime est appelé à lui succéder, tôt ou tard. Serait-il sage de confier à un seul homme ces deux responsabilités ?
    « but his father is Warden of the West, Robert. In time Ser Jaime will succeed to that honor. No one man should hold both East and West. »

    Normalement Jaime en rentrant dans la garde royale est supposé renoncer à ses terres et titres il me semble ? Cela me paraît bizarre.

    Cela finit par Robert chevalier, bien lassé des affaires « sérieuses ».

    « Un souci de moins. Les affaires, les secrets, les criailleries d’Etat, Ned, tout ça me soulève le cœur. C’est aussi barbant que de compter ses picaillons. Viens, filons comme tu savais, jadis. Je veux de nouveau sentir le vent dans mes cheveux. » Et il partit au grand galop vers le sommet du tertre, en faisant pleuvoir la terre dans son sillage.
    « the matter can be forgotten. I am heartily sick of secrets and squabbles and matters of state, Ned. It’s all as tedious as counting coppers. Come, let’s ride, you used to know how. I want to feel the wind in my hair again. » He kicked his horse back into motion and galloped up over the barrow, raining earth down behind him.

    En laissant un Ned perplexe, semblant presque déprimé et démotivé

    Ned ne le suivit pas tout de suite. Il avait dépensé sa salive en vain, et le sentiment de son impuissance l’accablait. Pour la centième fois, il se demandait ce qu’il faisait là, pourquoi il y était venu. Il n’était pas Jon Arryn, n’avait pas le talent nécessaire pour gourmer le tempérament primitif du roi, l’assagir. Robert n’en ferait qu’à sa tête, ainsi qu’il avait toujours fait, et, quoi que lui-même pût dire ou faire, cela serait en pure perte. Alors que de tout son être il aspirait à Winterfell. De tout son être à Catelyn, éperdue de chagrin, à Bran.
    For a moment Ned did not follow. He had run out of words, and he was filled with a vast sense of helplessness. Not for the first time, he wondered what he was doing here and why he had come. He was no Jon Arryn, to curb the wildness of his king and teach him wisdom. Robert would do what he pleased, as he always had, and nothing Ned could say or do would change that. He belonged in Winterfell. He belonged with Catelyn in her grief, and with Bran.

    Ned aurait mieux fait de prendre une carrière de chevalier errant avec Robert, laissant Robb devenir seigneur de Winterfell, et Joffrey prendre le trône sous la régence de Tywin ou de Stannis, mais non, Ned ira bien au Sud où rien de bon ne l’y attend.

    On ne pouvait pas toujours, hélas, satisfaire ses aspirations. Eddard Stark finit par en prendre son parti et, talonnant les flancs de son cheval, s’élança derrière le roi.

    Je trouve qu’on en a apprit plus sur le caractère et les motivations de Robert, un tour Roi un tour bon chevalier, que celui de Ned, qui avait déjà été dépeint. On apprend surtout les dissensions entre Robert et Ned+Jon au sujet des enfants Targaryens, et sur comment Ned a trouvé Jaime assis sur le trône, ainsi que le fait que Jorah soit un espion embauché par Varys. D’ailleurs, Eddard avec son caractère et ses valeurs ne tient ni Jaime ni Jorah en estime.

    Voilà ce que j’ai eu envie de partager avec vous sur ce chapitre, il y a bien d’autres aspects à débattre également, mais c’est ce que Robert a montré qui m’a interpellé le plus, c’est un ami pour Ned, mais il va être difficile à gérer.

    Je me demande à quel point Robert est conscient des complots qui se trament à la cour.

    Debout. Stark ! rugit-il, debout ! nous devons discuter d’affaires d’Etat.
    — Mais certainement, dit Ned. Que Votre Majesté se donne la peine d’entrer. » Alyn souleva la portière de la tente. « Non, non, non, répliqua Robert, dont chaque mot fusait dans un jet de vapeur. Le camp pullule d’oreilles. En outre, je désire faire un tour et humer l’air de ton pays.
    Up, Stark! » he roared. « Up, up! We have matters of state to discuss. »
    « By all means, » Ned said. « Come inside, Your Grace. » Alyn lifted the flap of the tent. « No, no, no, » Robert said. His breath steamed with every word. « The camp is full of ears. Besides, I want to ride out and taste this country of yours. »

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 2 mois par Eridan. Raison: mise en forme
    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch. Raison: lien vers topic suivant
    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années par FeyGirl. Raison: as t’il => a-t-il / hésite t’il => hésite-t-il

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #128737
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Merci, Ser Aemon Belaerys et je n’ai à ajouter que ceci :

    ]…[ Mon allégeance au… au royaume ]…[ Ned said, « but we have duties now, my liege …]…[ Les trois petits points sur la question de l’allégeance de Ned peuvent être interprété de plusieurs manières, as t’il failli dire « au Nord » avant de se rattraper ? Hésite t’il à servir le royaume ? As t’il du mal à s’affirmer comme étant Main du Roi ? Autre chose ? 

    Là encore, on peut voir que la traduction peut modifier un sens…car…traduire par :  » Mon allégeance…au royaume » (sans rajouter le « au » avant les points de suspension ) aurait pu sous entendre l’allégeance de Ned à son serment à Lyanna !

     

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #128738
    R.Graymarch
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    Robert est un gamin. Il n’a pas choisi Eddard (en le forçant un peu via du chantage affectif) pour qu’il fasse de son mieux mais pour qu’il passe tous ses caprices.

    Robert a la nostalgie de sa jeunesse, alors il se paye le luxe de partir à l’aventure seul avec son pote (et des Gardes Royaux pas loin tout de même ?). C’est Robert qui réveille tout le monde, qui donne le pas… et Ned qui tente de suivre avec du mal. Pourtant Ned tente la proximité en suggérant qu’il tiendrait la torche si Robert voulait mettre le feu au carrosse (avec Cersei dedans). Mais la conversation s’oriente sur ce que Ser Aemon Belaerys a mentionné : Robert veut repartir tout seul comme quand il était jeune (le wiki a déjà Becca, Aleena et Merryl, chapeau Yavanna et Lapin Rouge !). Et le premier reproche arrive

    “You were never the boy you were,” Robert grumbled. / Tu n’as jamais été le jouvenceau que tu fus, ronchonna le roi

    Pourtant même Robert ne tique à l’idée que Ned ait eu un bâtard (il connait mal son pote ou il estime que tout le monde est comme lui ?). Ensuite Ned en reste à sa version de Wylla et cela marque le début de l’incompréhension dans leurs dialogues et Ned qui tente en vain d’expliquer à cette bourrique de Robert son point de vue sans jamais parvenir à le faire fléchir : les paysages du Nord, Jorah, Daenerys, Viserys et Drogo, Jaime et le poste de Gouverneur de l’est. On dérive ainsi sur le siège de Port Réal et on apprend comment Ned a retrouvé ce gamin (encore) de Jaime assis sur le trône pour faire le malin après avoir tué la personne qu’il devait protéger (combo magique).

    La dissension entre les deux se fait sur ce point : l’honneur. Robert est plutôt OK avec ce qu’a fait Tywin à Port Réal, Ned non. Et là Robert confesse qu’il ne voulait pas du trône mais il voulait Lyanna (le trauma est lourd…).

    “You avenged Lyanna at the Trident,” Ned said, halting beside the king. Promise me, Ned, she had whispered.

    “That did not bring her back.” Robert looked away, off into the grey distance. “The gods be damned. It was a hollow victory they gave me. A crown… it was the girl I prayed them for. Your sister, safe… and mine again, as she was meant to be. I ask you, Ned, what good is it to wear a crown? The gods mock the prayers of kings and cowherds alike.” /

     Tu as vengé Lyanna au Trident. » Promets-moi, Ned, avait-elle chuchoté.

    « Ça ne l’a pas ressuscitée. » Se détournant, le roi parut s’abîmer dans la contemplation des lointains grisâtres. « Les dieux soient damnés. Pour la victoire creuse qu’ils m’ont accordée. Une couronne…, quand c’est elle que mes prières leur demandaient. Ta sœur, saine et sauve…, et mienne à nouveau, comme convenu. Je te demande un peu, Ned, quel bien cela fait-il, porter une couronne ? Les dieux se rient des prières des rois comme de celles des bouviers.

    Il parait évident que Robert ne s’est pas remis de ça et il reste bloqué à ressasser, refusant d’exercer sa fonction (Jon Arryn faisait tout le boulot). Comme quoi Jaime avait raison, le trône de fer n’est pas un siège confortable 🙂

    Robert fuit la discussion et s’en va

    Come, let’s ride, you used to know how. I want to feel the wind in my hair again. / Viens, filons comme tu savais, jadis. Je veux de nouveau sentir le vent dans mes cheveux

    Ned est perdu

    For a moment Ned did not follow. He had run out of words, and he was filled with a vast sense of helplessness. Not for the first time, he wondered what he was doing here and why he had come. / Ned ne le suivit pas tout de suite. Il avait dépensé sa salive en vain, et le sentiment de son impuissance l’accablait. Pour la centième fois, il se demandait ce qu’il faisait là, pourquoi il y était venu.

    Mais il tente tout de même de suivre le roi. Et part à sa perte dans une tâche impossible à remplir. Quel constat d’échec avant que tout ait commencé… T’auras essayé, Ned, on portera ça à ton crédit

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #128740
    Liloo75
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    Merci @Ser Aemon Belaerys pour le commentaire de ce chapitre très psychologique.

    Au sujet de la mère de Jon, je pense que tu as raison. Si Ned lui ment c’est pour occulter un peu plus la vérité à Robert, vérité que celui-ci serait incapable d’entendre. Quand on voit sa haine des Targaryen, son amour intact pour Lyanna,  on comprend que Robert n’est pas prêt à accepter ce qui s’est réellement passé. S’il apprenait que Jon était le fils de Lyanna (qu’il s’imagine violée par Rhaegar), il serait capable de tourner les brides de son cheval vers le Nord, et de partir étrangler le gamin de ses propres mains.

    Concernant Castral Roc, je pense que Jaime pourra en hériter un jour s’il est délié de ses vœux. C’est la raison pour laquelle Tywin refusera, plus tard, de léguer Castral Roc à Tyrion après la bataille de la Nera.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #128744
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
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    C’est un chapitre qui gagne beaucoup à être relu parce qu’à la première lecture c’est bien compliqué de comprendre qui sont toutes ces personnes citées, Rhaegar, sa femme, ses enfants, cette guerre, …

     

    Arys du Rouvre 💜

    #128745
    Ser Aemon Belaerys
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    Concernant Castral Roc, je pense que Jaime pourra en hériter un jour s’il est délié de ses vœux. C’est la raison pour laquelle Tywin refusera, plus tard, de léguer Castral Roc à Tyrion après la bataille de la Nera.

    A ce stade de la saga, dans l’histoire du royaume, aucun garde royal n’a été délié de ses voeux avant sa mort (exception faite de Lucamore Fort le dépravé qui fut castré et envoyé au Mur) pour pouvoir hériter, c’est pourquoi je suis étonné que Ned puisse imaginer Jaime hériter de Castral Roc, à moins que pour Ned il soit moins grave de délier Jaime de la garde royale que d’avoir un nain comme Lord ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #128748
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Je pense que Ned sait que Tywin Lannister est prêt à tout pour éviter que Castral Roc échoit à son fils cadet (le gnome).

    Tywin préférerait sans doute une entorse au règlement de la Garde Royale plutôt que Tyrion seigneur de Castral Roc.

    Et puis Ned se méfie de Jaime comme de la peste. L’imaginer gouverner l’Est et l’Ouest doit lui donner des cauchemars.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #128758
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    C’est un chapitre qui gagne beaucoup à être relu parce qu’à la première lecture c’est bien compliqué de comprendre qui sont toutes ces personnes citées, Rhaegar, sa femme, ses enfants, cette guerre, …

    D’accord avec toi, c’est un chapitre qui prend tout son sens à la relecture.

    “You were never the boy you were,” Robert grumbled. / Tu n’as jamais été le jouvenceau que tu fus, ronchonna le roi

    Pourtant même Robert ne tique à l’idée que Ned ait eu un bâtard (il connait mal son pote ou il estime que tout le monde est comme lui ?).

    Robert ne semble pas être un fin psychologue, il est assez autocentré, et en effet je pense qu’il estime que tout le monde est comme lui. Qu’un homme est un homme, que même Ned est capable d’avoir une relation hors mariage (surtout alors qu’il connaît à peine son épouse). Le problème de Robert est qu’il est tellement à la recherche de son plaisir immédiat qu’il ne se rend pas compte des factions à la cour, de l’influence Lannister, du danger que représente un tel pouvoir militaire concentré dans leurs mains. Il se laisse complètement dominer: il ne semble pas spécialement heureux que Jaime devienne gouverneur de l’est, mais plutôt résigné. Bref, il règne mais ne gouverne pas… ce que ce chapitre vient cruellement souligner.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #128762
    Mestre Tomassen
    • Frère Juré
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    Le problème de Robert est qu’il est tellement à la recherche de son plaisir immédiat qu’il ne se rend pas compte des factions à la cour, de l’influence Lannister, du danger que représente un tel pouvoir militaire concentré dans leurs mains.

    Ou il s’en rend compte mais s’en moque. De mémoire (j’ai pas les livres sous la main), ça me fait penser à la discussion de Stannis avec ??? où il explique qu’après la bataille de Lestival, Robert laisse ses récents ennemis s’entrainer à la hache dans la cour. Stannis lui dit qu’il est dangereux de laisser ces ennemis armés à proximité et Robert en rit.

    On pourrait dire qu’en revanche il a peur de l’alliance Targaryen/Dothrakis, mais pour moi c’est plus la haine que la peur qui le motive. Un peu comme le dit Ser Aemon Belaerys :

    J’ai l’impression que Robert est plus motivé par la haine des Targaryen que par la peur de perdre son trône

     

    #128771
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Le problème de Robert est qu’il est tellement à la recherche de son plaisir immédiat qu’il ne se rend pas compte des factions à la cour, de l’influence Lannister, du danger que représente un tel pouvoir militaire concentré dans leurs mains.

    Ou il s’en rend compte mais s’en moque. De mémoire (j’ai pas les livres sous la main), ça me fait penser à la discussion de Stannis avec ??? où il explique qu’après la bataille de Lestival, Robert laisse ses récents ennemis s’entrainer à la hache dans la cour. Stannis lui dit qu’il est dangereux de laisser ces ennemis armés à proximité et Robert en rit. On pourrait dire qu’en revanche il a peur de l’alliance Targaryen/Dothrakis, mais pour moi c’est plus la haine que la peur qui le motive. Un peu comme le dit Ser Aemon Belaerys :

    J’ai l’impression que Robert est plus motivé par la haine des Targaryen que par la peur de perdre son trône

    C’est une discussion entre Stannis et Davos à Peyredragon. Lorsque Davos est choisi comme Main du Roi. Après l’échec de la prise de Port-Real.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #128772
    Mestre Tomassen
    • Frère Juré
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    Merci pour la précision Liloo 75.

    #128806
    Fayrence
    • Frère Juré
    • Posts : 72

    c’est pourquoi je suis étonné que Ned puisse imaginer Jaime hériter de Castral Roc

    Je pense qu’il se doutait que cette éventualité pourrait arriver, et vu qu’il considère Jaime comme un homme sans honneur, cela doit lui paraître presque naturel que ça se passe ainsi. On peut y voir un foreshadowing de ce que Tywin tentera de faire lors du procès de Tyrion à Port Réal.

    #128810
    Yunyuns
    • Terreur des Spectres
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    On a à trois reprises dans ce chapitre un Robert qui ne rigole pas, ne crie ou ne s’exclame pas mais rugit (roar). Comme pour marquer un peu plus l’influence des Lannister sur le roi (Hear me roar).

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #128820
    Pandémie
    • Fléau des Autres
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    Attention, en anglais, to roar n’est pas propre aux félins ni aux lions mais aussi aux ours, c’est le cas dans ASOIAF, qui l’utilise aussi pour les géants. C’est valable par exemple pour l’ours d’Harrenhal ou au sens figuré pour certains personnages, comme Willem Darry ou Tormund. Ici, Robert est décrit comme un ours, voire un géant.

    and looked for all the world like a bear sitting a horse. « Up, Stark! » he roared. « Up, up! We have matters of state to discuss. »

    Il n’y a rien du lion dans son attitude, mais bien de l’ours colérique et pataud, voire du géant pas très futé mais qui casse tout sur son passage.

    #128821
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
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    D’ailleurs, c’est assez marrant cet « ours à cheval » (« bear sitting a horse »), parce qu’avec sa figure longue (Arya qui lui ressemble est qualifiée de « horseface ») et son nouveau rôle de Main, Ned pourrait bien tenir le rôle du cheval auquel Robert est en train de crier « hue ! hue ! » pour le faire galoper.

    Pauvre Eddard…

    #128830
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    En ce qui concerne l’héritage de Jaime Lannister, je l’ai interprété comme la capacité à hériter seulement la charge militaire de gouverneur de l’ouest à la mort de Tywin Lannister à laquelle il faut joindre la nouvelle charge de gouverneur de l’est promise par Robert. Je ne pense pas que Ned fasse allusion à Castral Roc puisqu’en théorie Jaime s’est exclu de la succession en ayant intégré la Garde Royale.

    Edit :

    Le texte en vo me semble sans ambiguïté :

    his father is Warden of the West, Robert. In time Ser Jaime will succeed to that honor.

    On a bien vu avec le cas Robyn Arryn que la charge de gouverneur militaire est à distinguer du titre de la maison.

    À  l’avènement  de Joffrey, cette charge est-elle confirmée ?  Je n’en ai aucun souvenir.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #128856
    darkdoudou
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    Cette discussion sur le titre de Gouverneur de l’Est prend énormément de place dans ce chapitre, mais au final je ne vois à aucun moment les armées de l’Est se placer sous la bannière de Jaime et confirmer les craintes de Ned… Les forces du Val d’Arryn restent tranquillement au chaud  à l’abri pendant tout le conflit.

    Le titre de Gouverneur de l’Est sera évoqué par ci par là plus tard dans le livre, en monnaie d’échange par les Lannister contre une soumission du Val d’Arryn, mais pour le moment il me semble que c’est toujours Jaime.

     

    Le problème de Robert est qu’il est tellement à la recherche de son plaisir immédiat qu’il ne se rend pas compte des factions à la cour, de l’influence Lannister, du danger que représente un tel pouvoir militaire concentré dans leurs mains.

    Ou il s’en rend compte mais s’en moque. De mémoire (j’ai pas les livres sous la main), ça me fait penser à la discussion de Stannis avec ??? où il explique qu’après la bataille de Lestival, Robert laisse ses récents ennemis s’entrainer à la hache dans la cour. Stannis lui dit qu’il est dangereux de laisser ces ennemis armés à proximité et Robert en rit. On pourrait dire qu’en revanche il a peur de l’alliance Targaryen/Dothrakis, mais pour moi c’est plus la haine que la peur qui le motive. Un peu comme le dit Ser Aemon Belaerys :

    J’ai l’impression que Robert est plus motivé par la haine des Targaryen que par la peur de perdre son trône

    La meilleure définition du Roi Robert, je l’ai lue de la plume de Tomcat, à l’occasion de la mort de Jacques Chirac. Clairement, dans ce chapitre, il montre que les intrigues de palais le dépriment et le fatiguent. Le Roi Robert exprime qu’il a conscience des intrigues, des factions, des mensonges, mais il ne veut pas s’en occuper :

    Les affaires, les secrets, les criailleries d’État, Ned, tout ça me soulève le cœur. C’est aussi barbant que de compter ses picaillons.

    Robert compte sur Ned pour mettre les doigts dans toute cette saleté, comme ça il pourra être tranquille pour chasser les différents gibiers qui lui plaisent plus. Ned a bien conscience de tout ça et il se sent impuissant, dans ce chapitre comme dans les suivants, à dire la vérité au Roi et à lui faire prendre des « bonnes » décisions.

    Il n’était pas Jon Arryn, n’avait pas le talent nécessaire pour gourmer le tempérament primitif du roi, l’assagir. Robert n’en ferait qu’à sa tête, ainsi qu’il avait toujours fait, et, quoi que lui-même pût dire ou faire, cela serait en pure perte.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par darkdoudou.
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    #128860
    Pandémie
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    Le titre est rendu aux Arryn dans le package bricolé par Tywin avec Littelfinger quand il part négocier avec Lysa, donc a priori, sauf si quelqu’un devait invalider les propositions faites à ce moment, ce n’est plus Jaime mais Robinet.

    #129038
    darkdoudou
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    Enfin bref. Si ça te tarabuste à ce point, je n’insiste pas. Cela dit, tu te montres parfois d’une telle susceptibilité que, franchement, tu ferais bien d’adopter le porc-épic pour sceau. Well, I’ll not press you if you feel so strong about it, though I swear, at times you’re so prickly you ought to take the hedgehog as your sigil. Le porc-épic est déjà l’emblème de la maison Blount, dont un membre était présent lors du tournoi d’Harrenhal, https://www.lagardedenuit.com/identite-chevalier-aubier-rieur/ Je ne pense pas qu’il y ait un lien entre cette réplique de Robert et les événements d’Harrenhal, mais ça m’a troublé à la relecture que Robert parle de porc-épic.

    Un autre point marrant concernant le porc-épic : cette bestiole est associée une deuxième fois à Eddard Stark dans AGOT, mais par une autre personne :

    — Le loup-garou tient apparemment du porc-épic », riposta Littlefinger avec une moue pointue. (Eddard IX)

    Est-ce que cela veut dire que Littlefinger avait aussi des espions opportunément placés dans les tertres des premiers Hommes?

    Pas forcément, si l’on revient à l’ouvrage en version originale :

    « The direwolf must be a prickly beast, » said Littlefinger with a sharp twist of his mouth. (traduction littérale le loup garou doit être une bête piquante)

    Donc l’hypothèse la plus probable est que Robert et Littlefinger sont tombés d’accord sur Eddard Stark

    Autre commentaire de mon côté, ça fait deux fois que Robert et Eddard se parlent en tête-à-tête, les deux fois ils sont entourés par des morts. Présages, vous avez dit présages?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par darkdoudou.
    #129054
    Amarei
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    Robert ne semble pas être un fin psychologue, il est assez autocentré, et en effet je pense qu’il estime que tout le monde est comme lui. Qu’un homme est un homme, que même Ned est capable d’avoir une relation hors mariage (surtout alors qu’il connaît à peine son épouse). Le problème de Robert est qu’il est tellement à la recherche de son plaisir immédiat qu’il ne se rend pas compte des factions à la cour, de l’influence Lannister, du danger que représente un tel pouvoir militaire concentré dans leurs mains. Il se laisse complètement dominer: il ne semble pas spécialement heureux que Jaime devienne gouverneur de l’est, mais plutôt résigné. Bref, il règne mais ne gouverne pas… ce que ce chapitre vient cruellement souligner.

    Par rapport au fait que la relation hors mariage de Ned ne le fasse pas tiquer, on est des années après, peut-être qu’il a été surpris à l’époque et s’est finalement fait à l’idée. Et puis même la personne  la plus a cheval sur l’honneur peut faire un faux pas une fois dans sa vie. Mais c’est clair que Robert n’est pas très psychologue. Déjà rappeler à Ned sa seule infidélité d’il y a quinze ans, c’est pas top.

    A l’inverse Ned semble savoir un minimum comment fonctionne Robert et comment le prendre :

    « Ned dédaigna feindre la surprise. Il savait trop bien que Robert exerçait les Targaryens jusqu’à la démence. Il se rappelait trop bien … »

    « Mieux valait ne pas le défier quand il ne possédait plus.  »

    « Sa colère retombait comme elle montait : subitement.  »

    En revanche, je pense que Robert est plutôt lucide sur les intrigues de la cour, même si il n’en connait certainement pas les détails. Je crois qu’il ne fait juste pas d’effort pour lutter contre parce que ça le gonfle.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #129055
    Ser Aemon Belaerys
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    Autre commentaire de mon côté, ça fait deux fois que Robert et Eddard se parlent en tête-à-tête, les deux fois ils sont entourés par des morts. Présages, vous avez dit présages?

    Bien vu! J’ai hâte de voir leur prochain dialogue en tête ! C’est pas quand justement Robert dicte à Ned son testament ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
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    #129080
    Ysilla
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    ça fait deux fois que Robert et Eddard se parlent en tête-à-tête, les deux fois ils sont entourés par des morts. Présages, vous avez dit présages?

    Pour apporter de l’eau funèbre à ton moulin, Darkdoudou, il faut noter aussi l’évocation de Baelor à côté de qui Ned perdra la tête dans l’année.

    Autre détail, à propos de Cersei, dont je ne pense pas qu’il relève de l’intention prémonitoire mais sait-on jamais :

    And Cersei can walk ! Cersei peut aller à pied !

    C’est sûr, elle trottera, Cersei… Shame, shame ! 😉

    Tout le chapitre offre une relecture intéressante mais aussi touchante puisqu’il constitue les adieux de lord Eddard Stark au Nord.

    Je trouve significatif que le chapitre s’ouvre sur le mot summons /le mandement, la convocation et s’achève sur le mot king.
    Entre les deux, un chapitre en forme de cavalcade à l’aube dans la région des Tertres où se creuse déjà le fossé qui sépare Robert et Eddard, pas vraiment à l’unisson, qu’ils évoquent leur passé commun ou des points de politique intérieure ou extérieure.

    Le texte commence dans un décor dont il est écrit que l’ambiance est encore « still » et « grey », c’est à dire encore tranquille et à la couleur des Stark. Mais cette aube a aussi des allures de crépuscule : elle se déploie dans la région des Tertres, autrement dit des collines qui sont censées être les tombeaux des Premiers Hommes.
    La prochaine fois que nous lirons un chapitre PoV d’Eddard, nous aurons aussi une nouvelle « conversation » ou plutôt confrontation entre Robert et Eddard, à Darry, il y sera une nouvelle fois question de mort et cette fois encore il y aura entre Robert et Eddard un enfant mort, Mycah, sans oublier Lady, bien sûr.

    C’est aussi le chapitre où, pour la première fois, sont reliées très nettement, grâce au message de Varys, les trames narratives de Port-Réal et d’Essos.

    Après ça, le primo-lecteur peut formuler les hypothèses de lecture qui sous-tendent la trame politique d’AGOT : Eddard Stark réussira-t-il à mettre un terme aux manigances criminelles des Lannister, définitivement promus au rang des grands méchants de l’intrigue ? Les derniers Targaryen sont-ils un danger pour le royaume ? Faut-il craindre pour la vie de Daenerys Targaryen ? Avec en toile de fond, la menace apocalyptique des Autres, que le lecteur a sans doute oublié depuis le Prélude, sans omettre la petite musique romanesque qui plane sur l’ascendance mystérieuse de Jon Snow, car le lecteur attentif, entre le chapitre 07, Catelyn II et celui-ci, a bien remarqué que quelque chose clochait et pour qui ne connaît rien à la suite, on fonce tête baissée : oh là là, Jon serait l’enfant d’une fille de rencontre, Wylla, oui mais, et  lady Ashara Dayne ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par Ysilla.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par Ysilla.

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    #130230
    Beffroid
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    Résumé de lecture en retard…

    Les affaires, les criailleries d’État, Ned, tout ça me soulève le cœur.

      Au programme de cette discussion matinale :

    • Robert un peu paranoïaque sur le fait d’être espionné, car il utilise lui même des espions (au passage, on a la preuve que la version de l’exil de Jorah servie à Viserys est fausse, mais que Jorah n’est pas disposé à jouer les « poignards intrépides »)
    • taquiner Ned sur le sujet qu’il sait sensible de la mère de Jon
    • un débat philosophique sur ce qui est « inqualifiable », et ce qui rend un assassinat honorable ou non (la façon dont on tue, l’âge de la victime, les trahisons que celle-ci a commises, les promesses qu’on lui avait faites)
    • un peu de stratégie : les dothrakis se procureront-ils des bateaux? qui placer comme gouverneur militaire sur leur route?
    • une réflexion sur la confiance, qui est fiable : Varys (qui a servi fidèlement l’ennemi Aerys), Jaime (qui a trahi Aerys), les nombreuses maisons qui rongeraient leur frein en attendant l’arrivée de Viserys (et dire que Daenerys pensait qu’Illyrio mentait à ce sujet…), Jorah (un condamné à mort qui tente d’acheter sa grâce en espionnant), Ned (qui ment depuis 14 ans)

     

    Il avait beau les remâcher depuis 14 ans, se propres mensonges le hantaient encore.

    En vrac, la nature exacte du mensonge de Ned noyée sous les pistes : les paroles exactes de Jaime sur le trône, la mystérieuse promesse faite à Lyanna, l’emblème flottant sur les remparts de Port-Réal, la trahison qui a poussé les Lannister à rembourser Aerys en nature, la curieuse prière de Robert voulant que Lyanna soit sienne à nouveau (ce qui sous-entend?), la mort des enfants de Rhaegar (cadavres présentés à Robert, alors que celui-ci était au Trident au moment de la prise de Port-Réal, cela introduit le doute soit sur le moment de leur mort, soit sur leur identification), … à côté de ça, la mère de Jon, qui a déjà été évoquée dans plusieurs chapitres, sonnerait presque comme la fin d’une énigme plutôt que le début.

    Cette discussion sur le titre de Gouverneur de l’Est prend énormément de place dans ce chapitre, mais au final je ne vois à aucun moment les armées de l’Est se placer sous la bannière de Jaime et confirmer les craintes de Ned

    Je dirais plus : le poste de « warden » ne concerne que les menaces extérieures, en cas de guerre civile, les armées suivent leur suzerains et pas leur gouverneur.

    Et pour finir une comparaison de la colère de Robert avec l’orage, alors que Ned a une fureur froide.

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #130243
    Ser Aemon Belaerys
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    , la mort des enfants de Rhaegar (cadavres présentés à Robert, alors que celui-ci était au Trident au moment de la prise de Port-Réal, cela introduit le doute soit sur le moment de leur mort, soit sur leur identification)

    C’est vrai du coup ça pose la question de savoir ce qui a été montré à Robert exactement par Tywin.  Au moment du sac de Port-Réal, la bataille du trident (et la mort de Rhaegar) est (il me semble) terminé et Robert se repose blessé pendant que Ned part à Port-Réal (après être passé par la Tour de la Joie et lever le siège d’Accalmie) et arrive lorsque le sac est terminé (puisqu’il trouve Jaime à côté d’Aerys et Rossart), donc Robert a peut être eu le temps d’être soigné, de recevoir un message que Port-Réal est à lui, et vite venir en « quelques » jours ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
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    #130258
    Lapin rouge
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    , la mort des enfants de Rhaegar (cadavres présentés à Robert, alors que celui-ci était au Trident au moment de la prise de Port-Réal, cela introduit le doute soit sur le moment de leur mort, soit sur leur identification)

    C’est vrai du coup ça pose la question de savoir ce qui a été montré à Robert exactement par Tywin. Au moment du sac de Port-Réal, la bataille du trident (et la mort de Rhaegar) est (il me semble) terminé et Robert se repose blessé pendant que Ned part à Port-Réal (après être passé par la Tour de la Joie et lever le siège d’Accalmie) et arrive lorsque le sac est terminé (puisqu’il trouve Jaime à côté d’Aerys et Rossart), donc Robert a peut être eu le temps d’être soigné, de recevoir un message que Port-Réal est à lui, et vite venir en « quelques » jours ?

    On n’a pas d’idée hyper précise de la chronologie des évènements de la Rébellion de Robert Baratheon, mais rien ne permet d’affirmer que Robert serait resté immobile au gué des Rubis après la bataille. On sait qu’Eddard a pris la tête de l’avant-garde pour foncer sur Port-Réal, mais Robert, bien que ralenti par sa blessure, devait suivre sans trop de retard. Il a donc pu arriver quelques jours après Eddard, donc un délai suffisant pour que les dépouilles des enfants de Rhaegar soient encore « présentables ».

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #130265
    John Lon Bickel
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    On sait qu’Eddard a pris la tête de l’avant-garde pour foncer sur Port-Réal, mais Robert, bien que ralenti par sa blessure, devait suivre sans trop de retard. Il a donc pu arriver quelques jours après Eddard, donc un délai suffisant pour que les dépouilles des enfants de Rhaegar soient encore « présentables ».

    Très plausible, et ce retard implique pas mal de choses. Ned a débarqué au Donjon Rouge en voyant Jaime sur le trône, mais juste après il a dû prendre contact avec l’autre occupant qu’est Tywin et être informé du meurtre des enfants. Mais je serais surpris qu’il ait donné son aval à la présentation des cadavres enveloppés dans des blasons Lannister, Tywin s’est sans doute joué de lui sur ce coup-là. Une bonne part de l’hostilité entre les deux maisons vient peut-être de là, Ned doit se dire que Tywin l’a roulé une fois (il a dû sous-entendre que les meurtres avaient été propres et les corps bien traités) et qu’il a très bien pu avoir manigancé la trahison de Jaime également.

    Sinon, pour qu’Eddard ne soit au courant de rien, il aurait fallu qu’il attende, en vain, que Tywin fasse le premier pas vers lui. Vous imaginez cela, le fier Tywin, venant de prendre la capitale, snobé des jours durant par un nordien cadet jusqu’à une date récente et n’était pas né quand lui-même dirigeait de fait Westeros ? Que l’insulte originelle vienne du côté Lannister ou Stark, l’ambiance ne pouvait plus être bonne entre ces deux maisons.

    #130273
    Lapin rouge
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    pendant que Ned part à Port-Réal (après être passé par la Tour de la Joie et lever le siège d’Accalmie)

    J’avais oublié de réagir à ça, mais Ned est d’abord allé à Port-Réal, puis à Accalmie, et enfin à la Tour de la Joie.

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    #132160
    FeyGirl
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    les nombreuses maisons qui rongeraient leur frein en attendant l’arrivée de Viserys (et dire que Daenerys pensait qu’Illyrio mentait à ce sujet…),

    Robert affirme que de nombreuses maisons attendent Viserys, mais ce n’est que le point de vue d’un roi qui peut s’imaginer des ennemis partout.

    D’ailleurs, il est étonnant de voir qu’il croit que beaucoup de maisons ouestriennes attendent le retour des Targaryen, ce qui est probablement faux tellement Aerys II a laissé de mauvais souvenir, mais en parallèle il sous-estime la menace des Lannister et de leurs alliés. Il ne voit pas non plus le danger que peuvent représenter Varys et Littlefinger, mais ces deux derniers cachent bien leurs jeux.

    En résumé, Robert a raison de se croire en danger, mais il ne regarde pas du bon côté.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par R.Graymarch. Raison: westeriosiennes -> ouestriennes
    #132161
    R.Graymarch
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    Ce qui est rigolo c’est que Viserys bourre le mou à sa soeur pour lui faire croire que leur retour est attendu aussi à Westeros, mais plutôt par le peuple, il me semble. Jorah lui dit la vérité, à savoir que le peuple a d’autres préoccupations (météo, maladie etc). Chaque « camp » se berce d’illusions^^

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #132163
    Eridan
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    Ce qui est rigolo c’est que Viserys bourre le mou à sa soeur pour lui faire croire que leur retour est attendu aussi à Westeros, mais plutôt par le peuple, il me semble.

    Viserys, qui est très mal informé, pense qu’il recevra des soutiens d’un peu partout :

    Dix mille suffiront. Avec dix mille de ses gueulards, je me fais fort de rafler les Sept Couronnes. Le royaume se soulèvera en faveur de son souverain légitime. Tyrell, Redwyne, Darry, Greyjoy, tous. L’Usurpateur, ils le haïssent autant que je le hais. Les gens de Dorne brûlent de venger Elia et son fils. Et le petit peuple nous soutiendra. Ce n’est qu’un cri. Tous réclament leur roi. N’est-il pas vrai ?

    AGOT, Daenerys I.

    Les noms qu’il égrène ne sont pas choisi au hasard, mais révèle une perception limitée de la situation de Westeros : Tyrell, Redwyne et Darry sont restés fidèles aux Targaryen jusqu’à la fin de la rébellion, donc logiquement, on pourrait s’attendre à ce qu’ils rejoignent son parti (bel espoir !). Greyjoy, c’est surtout lié au fait qu’ils ont fomenté une rébellion contre Robert, je pense … Mais Viserys se trompe, s’il croit que Balon a plus de sympathie pour lui que pour Robert. La seule chose qui soit indiscutable dans son discours, c’est l’envie des Dorniens de se venger.

    Robert affirme que de nombreuses maisons attendent Viserys, mais ce n’est que le point de vue d’un roi qui peut s’imaginer des ennemis partout.

    Et qui est entretenu dans cette idée par Varys. 😉

    D’ailleurs, il est étonnant de voir qu’il croit que beaucoup de maisons ouestriennes attendent le retour des Targaryen, ce qui est probablement faux tellement Aerys II a laissé de mauvais souvenir, mais en parallèle il sous-estime la menace des Lannister et de leurs alliés. Il ne voit pas non plus le danger que peuvent représenter Varys et Littlefinger, mais ces deux derniers cachent bien leurs jeux. En résumé, Robert a raison de se croire en danger, mais il ne regarde pas du bon côté.

    TWOW nous apportera sans doute une réponse, mais je pense que Robert a parfaitement raison de redouter les Targaryen et leur retour. Certes, on peut imaginer un parti Targaryen, devenant avec le temps un reflet des anciens Feunoyr, s’enfonçant un peu plus dans la déliquescence à chaque rébellion … Mais ça ne leur enlève pas leur potentiel de nuisance, voire de dangerosité.
    Robert a sa version à lui au sujet de Rhaegar (enlèvement + viol) mais ce n’est pas du tout la version que le peuple a retenu et il semblerait que Rhaegar jouisse toujours d’une bonne image au sein du peuple. Et tout le monde ne perçoit pas Aerys comme un monstre ou un dément : c’est là encore la version d’Eddard, de Robert (qui ont des motifs personnels pour lui en vouloir) et de tous ceux qui l’ont approché … Mais pour certaines personnes en particulier au sein du peuple, la période du règne d’Aerys reste une période finalement assez paisible, comparée au quinze dernières années, où les Sept Couronnes se sont retrouvées par trois fois en guerre sous le règne des Baratheon.

    – Que c’en est une honte, un péché… ! grinça un vieux. Si le vieux roi vivait encore, jamais il l’aurait supporté, moi.
    – Le roi Robert ? s’oublia étourdiment Arya.
    – Le roi Aerys, les dieux le bénissent ! »

    ASOS, Arya

    Nous avons un biais de perception, parce que le royaume semble en paix et semble accepter le règne de Robert depuis quinze ans. Nous sommes plongés au sein de la faction Stark qui ne remet pas du tout en cause la légitimité de Robert, au contraire, mais notre perception changerait sans doute si on adoptait le point de vue d’autres maisons nobles, qui ne partagent pas forcément la haine de Robert pour les Targaryen.

    Comme souvent, je pense qu’on a affaire à une réalité complexe avec des sentiments nuancé : Jorah a raison de dire que le peuple espère juste (vainement) qu’on le laissera en paix, mais autant les Targaryen que les Baratheon ont raison d’anticiper les sentiments variés que pourrait susciter un retour des Targaryen : certains diront qu’ils ont plus de légitimité à occuper le Trône que l’Usurpateur Baratheon, certains verront leurs intérêts immédiats à les soutenir ou à les combattre, les Dorniens ne manqueront pas de vouloir se venger, d’anciens loyalistes risquent de partager ce sentiment aussi.

    La campagne d’Aegon dans le futur TWOW devrait nous renseigner sur la pertinence des anticipations des uns et des autres.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

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