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Recommandations de juillet : canicule

Recommandations de juillet : canicule

Il fait chaud… Pas un temps à mettre un Nordien dehors, je vous jure ! On se croirait à Dorne ! C’est le meilleur moment pour lire à l’ombre dans les parcs, au bord de la piscine, à la mer… La Garde de Nuit vous propose donc une sélection de lectures caniculaires : laissons la chaleur dans les livres et prenons un bon bouquin pour y échapper !

Les Raisins de la colère, de John Steinbeck

Les Raisins de la colère, John Steinbeck, aux éditions Folio

Classique de la littérature américaine, Les Raisins de la colère est peut-être l’un des premiers romans qui aborde ce que l’on qualifierait aujourd’hui avec nos termes modernes de « réfugiés climatiques ».

Durant la Grande Dépression, la famille Joad est contrainte de quitter son Oklahoma natal à cause de la sécheresse. En effet, nous sommes dans les années 1930 et, alors qu’avec la crise les agriculteurs ont décidé pour compenser leurs pertes d’augmenter leur production en multipliant le nombre de terres labourées, l’Oklahoma est ravagé par le Dust Bowl, une série de terribles tempêtes de poussières brûlantes qui emportent la couche de terre arable, détruisent récoltes et pâturages et ensevelissent habitations et matériel agricole.

Nous suivons donc le parcours des Joad sur les routes en direction de la Californie, eldorado qui devrait leur apporter travail et richesses. Mais le voyage est ardu, l’argent est rare, la mort n’est jamais loin. Histoire familiale, entre désillusions et de cruauté, le récit est bouleversant. Steinbeck nous dépeint un parcours terrible dans un chef d’œuvre qui ne vous quittera jamais lorsque vous l’aurez lu.

Dur et brûlant, Les Raisins de la colère fait partie des grands romans du XXème siècle, et ne nécessite peut-être pas une recommandation tant il est connu et reconnu… mais à mes yeux, on ne pouvait parler de romans et de canicule sans l’évoquer. Il est de ces classiques qu’il faut lire et relire, surtout en ces périodes d’anxiété provoquée par le réchauffement global, pour se rappeler des conséquences humaines que peuvent avoir les bouleversements climatiques.

Nymphadora

Niourk, de Stefan Wul

Couverture de Niourk

Couverture de Niourk de Stefan Wul, Edition Castelmore

Pour commencer, un mot sur l’auteur : Stefan Wul, nom de plume de Pierre Pairault (1922-2003), devint dentiste sous la pression de son père. Mais, pendant une très courte période (1956-1959), il écrira onze romans de science-fiction, et puis… rien. Les mystères de l’inspiration ! Toutefois, il publiera un dernier roman en 1977, semble-t-il pour faire plaisir à ses fans qui le sollicitaient constamment. Pour vous donner une idée de l’engouement suscité par l’auteur :

  • Deux de ses romans ont été adaptés en dessin animé (comme on disait à l’époque) par le réalisateur René Laloux : La Planète Sauvage adaptée du roman OMS en série avec des dessins de Roland Topor, puis Les Maîtres du Temps adapté de l’Orphelin de Perdide avec des dessins de Moebius (la classe !).
  • Depuis 2012, ses romans sont adaptés en BD. Dix sont déjà disponibles sous cette forme graphique.

Parlons maintenant de son roman le plus célèbre, Niourk, un joli roman de SF pour la jeunesse.

Dans un lointain futur, sur une Terre desséchée et dépeuplée, une tribu humaine retournée au stade chasse-cueillette survit au fond de ce qui était autrefois l’océan Atlantique. Une tribu qui a oublié le passé des Hommes. L’enfant noir, mis à l’écart à cause de sa couleur, est condamné par le grand sage du clan appelé le Vieux. Mais ce Vieux disparaît dans les ruines de Santiag, la ville des dieux. L’enfant noir entame alors un périple pour retrouver le Vieux, puis il va se mettre à la recherche de la ville de Niourk, en pensant que c’est la volonté d’un dieu qu’il aurait croisé.
L’enfant noir parcourra des milliers de kilomètres, affrontera des bêtes sauvages et des monstres, et sera confronté aux restes mystérieux de la civilisation humaine.

À travers ce parcours initiatique, l’auteur livre sa propre réflexion sur ce qu’est un être humain, thème récurrent de la SF. Il aborde aussi des sujets aussi divers que les superstitions, la différence entre la réalité et la perception de la réalité, le pouvoir et la soumission, l’impact de l’homme sur la nature, mais aussi le savoir, la technologie et la civilisation. En toile de fond, le « simple » enfant paraît être le plus sensé de tous les personnages : son isolement initial au sein de la tribu lui a permis de développer un certain recul qui lui sera précieux pour la suite des événements.

Vous l’aurez compris, Stefan Wul n’hésite pas à aborder des thèmes matures – y compris la mort – et il arrive à faire passer ses messages simplement car il s’adresse aux jeunes lecteurs. Mais, en tant qu’adulte, j’ai tout autant apprécié ce livre. Quelques moments sont assez poétiques. Par exemple, les morts atteints d’une maladie très particulière gonflent à cause de l’hélium dans leurs corps et s’envolent : cela m’a fait penser à des ballons de baudruche pour enfant.
En résumé, un livre à la fois simple et riche, même si on peut regretter sa fin un peu rapide.

Cette lecture m’a donné envie de découvrir les autres romans de cet auteur, et jusqu’ici je n’ai pas été déçue !

FeyGirl

Les petits Dieux, de Terry Pratchett

Les petits Dieux, l’un des meilleurs livres de Terry Pratchett.

Vous avez entendu parler des Annales du Disque-Monde, mais vous ne savez pas par où commencer? Les Petits Dieux est un très bon choix. Roman indépendant des autres de la série, c’est aussi l’un des meilleurs de Terry Pratchett, à la fois drôle et profond.

Le pitch : dans la théocratie d’Omnia, tout le monde croit en Om, le seul et unique dieu (facile : ceux qui n’y croient pas disparaissent dans les cachots, les salles de tortures et les cimetières). Frangin, apprenti prêtre un peu simplet, entend un jour une voix. C’est une tortue borgne cachée sous les melons qui lui parle. Le grand dieu Om a voulu s’incarner sur terre, et Frangin étant en fait le seul à croire réellement en lui, il n’a pu prendre que cette très modeste apparence.
C’est le début d’un voyage philosophique qui mènera Frangin, Om, et le lecteur avec eux, dans une véritable traversée du désert. Religions, philosophie, guerre, foi, croyance et dictature, ce Terry Pratchett aborde avec une vraie subtilité des notions lourdes de sens, le tout dans une ambiance si caniculaire qu’elle en devient étouffante.

DNDM

Dune, de Frank Herbert

Couverture de Dune de Frank Herbert; Edition Pocket

Dune est un monument du genre SF. Écrit dans les années 60, le cycle de Dune (composé de 6 livres et rien d’autre) est un vrai classique. Questionnement sur l’humanité, l’écologie, l’héritage et d’autres sujets passionnants, le cycle n’est pas facilement accessible. Mais une fois qu’on est entré dans cet univers énorme et fantastique, il est très dur d’en sortir. Au fait, c’est quoi exactement ?

L’histoire se déroule dans un futur très éloigné, dans un empire galactique au sein duquel des maisons nobles s’affrontent pour avoir les bonnes grâces de l’empereur, notamment en se voyant confier la récolte de l’Épice. Drogue et surtout « carburant » pour les plieurs d’espace de la Guilde des Navigateurs, elle ne peut être récoltée que sur la planète Arrakis, aussi appelé « Dune », planète désertique où le soleil et la chaleur sont les pires ennemis des habitants. À moins que ce ne soit les vers des sables… La famille Harkonnen vient de perdre la concession de l’Épice, et c’est au tour de la famille Atréides de prendre sa place. Nous suivrons en particulier le destin de Paul, fils aîné de la famille Atréides qui semble promis à un destin hors du commun…

Ce pitch ne rend pas hommage à la puissance et à la profondeur de cette œuvre. Cette saga est magnifique, et par certains côtés rappelle Le Trône de Fer (destin familial, psychologie des personnages, intrigues politiques et religieuses travaillées, etc.). Évidemment, si vous empruntez les chemins de Dune pensez à prendre votre distille ! L’eau est si rare !

Nota bene: Il n’y a que six livres et rien d’autre ^^! Il existe d’autres ouvrages dans cet univers écrit par Brian Herbert et Kevin J. Anderson et ils ne sont vraiment, vraiment pas très bons (surtout comparés au cycle initial ^^’).

Geoffray

Conclusion

Nous espérons vous avoir fait découvrir de chouettes lectures ! N’hésitez pas à réagir, ou à ajouter vos propres idées dans les commentaires. Et si vous n’avez pas trouvé votre bonheur ici, vous pouvez toujours retrouver les conseils des mois précédents dans l’annuaire de toutes les recommandations publiées sur le blog de la Garde de Nuit.

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Compte collectif de La Garde de Nuit.

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