› Forums › Les jeux et les tournois › [LPH] Les Prétendants d’Harrenhal › En jeu (roleplay) › [LPH] Denys Blanchardon
- Ce sujet contient 2 réponses, 1 participant et a été mis à jour pour la dernière fois par
Lestival, le il y a 15 heures et 30 minutes.
-
AuteurMessages
-
16 avril 2025 à 10 h 34 min #210460
Lestival
- Exterminateur de Sauvageons
- Posts : 916
Le ciel était bas et chargé de nuages, et le vent régnait en maître sur les quais de Salins. Les voiles s’étaient à peine repliées que Denys Blanchardon enjambait la rampe du navire, bottes humides, manteau battant, cœur serré. Westeros. Enfin.
Il inspira à pleins poumons l’air iodé et froid, à mille lieues des senteurs épicées et moites de Volantis. La brise lui mordait les joues, mais il s’en réjouissait. Même la boue collante du quai, les cris des dockers, l’accent âpre des riverains… tout cela avait le goût d’un chez-soi qu’il croyait oublié.
Tertre-Bourg lui manquait plus qu’il ne voulait l’admettre.
Mais le Nord attendrait encore.
Un jeune garçon l’attendait au pied de la passerelle, tenant à la main un rouleau de parchemin cacheté de cire rouge. Le messager le héla d’une voix rauque :
– Denys Blanchardon ? J’ai un message pour vous, messire. D’un chevalier du nom de Ser Harrold Kenning.
Le cœur de Denys fit un bond. Il prit le rouleau, brisa le sceau sans cérémonie. L’écriture était soignée, mais pressée :
Denys,
Si tu lis ceci, alors tu es arrivé en Salins sain et sauf — louée soit le Maître de la Lumière. J’ai besoin de toi. Je me trouve à Harrenhal. Une affaire m’oblige à rentrer à Kayce plus tôt que prévu : mon frère est mort, et le titre de Lord Kenning m’échoit.
Mais les affaires de Volantis ne peuvent attendre.
Trois prétendants venus de l’autre rive sont ici, et j’ai besoin d’un homme de confiance pour les soutenir dans la mêlée d’Harrenhal.
Rejoins-moi sans tarder. Je t’attends à Ville-Harren.Denys releva les yeux, la missive encore dans la main. L’image de Ser Harrold lui revint, tel qu’il l’avait vu pour la première fois, deux ans plus tôt, adossé nonchalamment à une colonne de marbre, un verre de vin aux lèvres, dans la maison de plaisir de Saera Targaryen. Il reconnut tout de suite en lui, un chevalier Ouestrien. 4 soleils sur son surcot et dessous de la laine. De la laine. Il porte de la laine, par cette chaleur. Qui d’autre qu’un chevalier serait aussi idiot de faire ça ?
– Comme c’est agréable de rencontrer un compatriote si loin de chez soi, pourtant , puis-je vous offrir une autre coupe de vin, l’ami ?
Ils s’étaient liés rapidement, entre deux récits de Westeros, deux soûleries, deux filles rieuses à la chevelure d’argent et parfumée. Et surtout, leur conversion au culte du dieu de la Flamme et de l’Ombre.
Des souvenirs d’une autre vie.
Il se remit en route aussitôt, louant un cheval maigre et nerveux à l’écurie du port. Le voyage jusqu’à Ville-Harren lui prit deux jours, ponctué par les averses et les corbeaux.
L’auberge dégageait une chaleur bienvenue quand il en poussa la porte. À l’intérieur, le feu crachait dans l’âtre, et Ser Harrold l’attendait à une table d’angle, capuchon rabattu, deux gobelets déjà remplis.
– Tu as l’air d’un homme revenu d’entre les morts, lança le chevalier en se levant pour le saluer.
Denys sourit et s’assit.
– J’ai simplement quitté Volantis, pas les Enfers.
Harrold rit, mais l’étincelle dans ses yeux avait fané. Il semblait lui aussi plus vieux que ses vingt-cinq ans, le visage tiré, les tempes grisonnantes.
– Mon frère est mort, dit-il sans détour. Un sanglier. Je dois rentrer à Kayce. Il y a un domaine, des chevaliers, des serments. Au moins, cette succession-là est claire.
– Tu seras un bon seigneur, dit Denys.
– Peut-être. Mais je n’ai pas le temps de défendre la cause des enfants de Saera. Et ils en auront besoin. Bellaqo est trop arrogant, Naeron trop pieux, et Iphigaenys… eh bien, je viens à peine de devoir la ressusciter. Tu comprends ?
Denys acquiesça, ne semblant nullement surpris par cette dernière nouvelle.
– Je veux que tu prennes ma place auprès d’eux, reprit Harrold. Tu es un homme de raison, un esprit vif. Et surtout, tu n’as rien à perdre.
Le silence pesa un instant. Denys pensa à son père, à la froidure des collines du Nord, à la vieille tour de pierre de Tertre-Bourg. Il pensa à la voix de Saera, douce et lasse, lui soufflant un jour : « Tu ne seras jamais libre si tu rentres chez toi. »
Il vida son gobelet d’un trait.
– Très bien. Tertre-Bourg peut encore attendre.
[HTP : DB remplace !HK! ]
Orson le Couturier [OLC] et d'autres avant lui dans le jeu Chanson d'Encre et de Sang.
Chaton officiel du temple des Grâces dans DOH 6, envoyé spécial du Daily Stark dans DOH 8
Brynden Tully au Casting 2019
Spoiler for NOARLAAAK !!!25 mai 2025 à 20 h 30 min #210806Lestival
- Exterminateur de Sauvageons
- Posts : 916
La clochette de la porte tinta, provoquant une envolée de rubans dans l’air parfumé de lavande et de musc. Denys Blanchardon entra dans la boutique, tenant son surcot roussi par le col comme s’il tentait de cacher un cadavre textile.
À l’intérieur, tout n’était que froufrous, dentelles suspendues, mannequins aux corsages perlés et étoffes pendues comme des étendards dans un campement de reine en guerre. Des coussins brodés jonchaient le sol. Une cage dorée abritait un petit oiseau bleu qui chantait avec insolence.
Puis surgit Orson. Ou plutôt : Orson. Couturier pour dames, comme l’indiqu
ait le panneau peint à la main à l’entrée. Son arrivée avait quelque chose de chorégraphique. Il fendit un rideau de velours pourpre d’un geste théâtral, tel un acteur entrant sur scène.
Orson était vêtu d’un justaucorps de soie turquoise brodé de pivoines argentées, dont les manches bouffantes se terminaient en dentelle noire. Son pantalon, moulant et couleur groseille, remontait jusqu’au nombril, qu’il semblait fièrement pointer sous un gilet citron cousu de perles. Il arborait un col haut framboise dont les extrémités piquaient vers le ciel, et un foulard en mousseline crème noué autour du poignet. À son oreille gauche pendait une plume de paon.
Il posa les yeux sur Denys. Ou plutôt sur son surcot. Puis il eut un cri d’agonie textile :
– Par les boutons de la bonne Reine Alysanne ! Qu’est-ce que ceci ?
Denys se redressa, digne malgré tout.
– Une conséquence … disons … liturgico-culinaire.
– Un crime, mon cher. Un attentat. Une tragédie. Un gâchis ! Ce surcot méritait une seconde vie – pas une immolation rituelle ! Mon cher … dans cet accoutrement, même un Caniveau aurait pitié de vous. Entrez, entrez, avant que le monde vous voie.
Sans attendre de réponse, Orson tira Denys par la manche (celle qui n’était pas carbonisée) et le fit entrer dans l’arrière-boutique. Là, d’autres merveilles textiles dormaient en silence : cramoisis profonds, bleus royaux, verts d’eau, brocarts d’Essos et lin doré.
– Je cherche juste un surcot.
Orson leva un index accusateur.
– Non ! Vous cherchez la rédemption par la couture. On ne sort pas vivant d’une réception royale avec une princesse de Volantis et Noire-Sœur à la ceinture… pour revenir vêtu comme un bûcheron qui aurait trop prié.
Il claqua des doigts. Deux apprentis silencieux surgirent, armés de mètres de ruban, d’épingles et d’un carnet de croquis.
– Vous avez une prestance naturelle, un port un peu … rustique, certes, mais noble. Je vous vois bien en gris loup relevé de rubis et de feu-de-vigne. Ou … si l’on veut faire vibrer les cœurs : ardoise fumée, col haut noir de jais, broderies rouge sang. Un peu comme si R’hllor lui-même avait dessiné votre collet. Qu’en dites-vous ?
Le jeune natif du Nord leva un sourcil.
– Je dis que j’espère que ça ne coûtera pas autant qu’un dragon.
Orson sourit, largement satisfait.
– Mon cher, un dragon, c’est vulgaire. Ce que je vous propose, c’est du style. Et ça, même les Targaryen en manquent parfois.
Orson le Couturier [OLC] et d'autres avant lui dans le jeu Chanson d'Encre et de Sang.
Chaton officiel du temple des Grâces dans DOH 6, envoyé spécial du Daily Stark dans DOH 8
Brynden Tully au Casting 2019
Spoiler for NOARLAAAK !!!19 juin 2025 à 22 h 23 min #211193Lestival
- Exterminateur de Sauvageons
- Posts : 916
Le monde revint à Denys Blanchardon en plusieurs couches : d’abord une douleur sourde au crâne, ensuite l’odeur d’herbes trop chauffées, et enfin … un souffle animal profond, régulier.
Il ouvrit les yeux.
Le plafond du Rat Éméché s’effritait par endroits. Une poutre suintait lentement au-dessus de lui. Sur la table de chevet, un casque reposait, poussiéreux, immaculé de toute trace d’usage. À ses pieds, dans un coin de la pièce, un loup-garou immense dormait paisiblement, roulé en boule sur un tapis râpé, ses flancs se soulevant lentement au rythme d’un souffle caverneux. Une oreille frémit. La bête émit un soupir.
Denys émit un grognement.
– Par la Mère miséricordieuse, il respire ! IL RESPIR-eh … doucement … doucement …
Une silhouette grise surgit, robe flottante et gestes tremblotants : Mestre Tagère, la mine plus grave qu’un septon un jour de funérailles.
– Surtout ne bougez pas ! Vous avez reçu un coup violent à la tête, probablement d’une hache, ou d’un chandelier, ou … ou peut-être d’une cruche en terre cuite, ce n’est pas clair ! Mais vous auriez très bien pu mourir ! C’est ce nous appelons un traumatisme crânien violent, probablement aggravé par le fait que votre casque, ce pauvre accessoire orphelin, se trouvait à vos côtés et non sur votre tête, comme le voulait sa noble destinée.
Denys tourna lentement la tête vers le casque. Puis vers le loup. Puis vers le mestre.
– Pourquoi y a-t-il un loup-garou dans ma chambre ?
– Ah, oui. Lui. Il vous a suivi depuis la réception. Aucune morsure constatée, mais j’ai noté qu’il grogne chaque fois que je vous approche avec une cuillère en bois.
Le loup grogna à cet instant précis.
Le guérisseur sursauta d’un bond en arrière.
– Voilà ! Vous voyez ? Clairement protecteur. Ou affamé. Peut-être les deux. Vous aviez déjà une relation ? Il répond au nom de … de quoi déjà ?
Mestre Tagère, penché en avant, comme s’il allait réciter un passage sacré, leva un doigt.
– Vent Gris, peut-être ?
– Non. Trop poétique. On dirait le nom d’un cheval mort de chagrin.
– Hmm. Lady ?
Denys tourna lentement la tête vers le gigantesque loup affalé au sol, une patte aussi grosse qu’un jambon posée sur un oreiller.
– Pas assez distingué.
– Ah … Nymeria, alors ! Une reine, une conquérante, une …
– Trop impérial. Il m’a léché la figure pendant que j’étais inconscient. J’vous garantis que c’était pas royal.
– Été, alors ! C’est doux, joyeux … ça évoque la vie.
– Non. Trop optimiste. Ce truc grogne même en dormant.
– Bon, bon … et Fantôme ?
Denys regarda le loup. Celui-ci ouvrit un oeil, le fixa longuement, puis éternua dans un bruit de forge éteinte.
– Pas assez discret.
– Très bien, très bien … Broussaille, peut-être ? Cela évoque la rusticité, la vigueur sauvage …
– Il a dormi dans mes affaires, Mestre. Il sent le fromage et il ronfle comme un marin ivre. Y’a rien de vigoureux là-dedans.
Meste Tagère se laissa tomber sur une chaise, désespéré.
– Mais alors comment puis-je l’identifier dans mes notes ? Le patient, le casque non porté, le loup non nommé… C’est une catastrophe méthodologique.
Denys soupira, repoussa les draps, se redressa en grimaçant.
– Laissez tomber, Mestre. Maintenant, je me rappelle : ce n’est pas mon loup-garou, de toute façon. On me l’a prêté. Je dois le rendre.
En essayant de se lever, Denys fut pris d’un étourdissement qui le força bien vite à s’assoir sur le lit.
– Oh non ! Halte là ! Ne bougez pas ! Vous pourriez déclencher un saignement intérieur invisible ! Ou un effondrement cérébral ! Ou pire … une fièvre retardée !
– Mestre… je suis juste assommé, non ? murmura Denys, la bouche sèche.
– Juste ? Juste ?! s’indigna le mestre en se redressant de tout son long (c’est-à-dire, environ 1 m 50). Vous avez été trouvé inerte entre un pichet de vin brisé et une botte de radis ! Inerte ! La scène d’un drame … d’une tragédie !
Il essuya son front, comme s’il sortait d’un accouchement difficile.
– Je vous ai soigné avec mes seules mains, un onguent de sauge noircie, deux compresses brûlées et la bénédiction de la Mère !
Denys émit un petit grognement. Il n’était pas certain de ce qu’il redoutait le plus : le mal de crâne … ou les gémissements du mestre.
– Dois-je … m’inquiéter ? demanda-t-il enfin.
– Oh, absolument. Toujours. Le moindre soubresaut, le plus petit éternuement pourrait provoquer que votre cerveau se retourne dans votre boîte crânienne. J’exagère à peine … Mais avec du repos, des infusions de racines amères et beaucoup de silence – surtout de silence -, vous pourriez survivre.
Denys se laissa retomber contre l’oreiller, vaincu.
– Très bien, murmura-t-il. Mais … par pitié, Mestre … moins de tragédie. Plus de thé.
– Ha ! s’écria le mestre en tournant sur lui-même avec sa cape effilochée. Le thé ! Oui, le thé ! Encore faut-il que je n’empoisonne pas l’infusion en choisissant la mauvaise feuille, et que votre estomac ne rejette pas la chaleur, ce qui serait fréquent chez les semi-comateux.
Il sortit en gémissant, les bras levés, en marmonnant :
– Quelle horreur … assommé en pleine réception ! C’est le début de la guerre, j’en suis certain …
Et la porte claqua derrière lui.
[HRP : Enre le tour 15 et le tour 16]
Orson le Couturier [OLC] et d'autres avant lui dans le jeu Chanson d'Encre et de Sang.
Chaton officiel du temple des Grâces dans DOH 6, envoyé spécial du Daily Stark dans DOH 8
Brynden Tully au Casting 2019
Spoiler for NOARLAAAK !!! -
AuteurMessages
- Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.