Share This Post

Accueil - Actualités / House of the Dragon

House of the Dragon – 1 x 10 : La reine noire

Couverture review episode 10 HOTD

La plupart des épisodes achevant une saison de Game of Thrones marquaient les souvenirs du spectateur par un évènement symbolique, limite apothéose : une renaissance de dragons, un roi du Nord couronné, un départ dans une nouvelle vie… La conclusion de la saison 1 de House of the Dragon suit-elle l’usage ? Elle a certes son moment spectaculaire, mais parler d’apothéose serait sans doute exagéré dans la mesure où la saison 1 a joué sur une ambiance plus marquée par le huis-clos et l’intimisme.

Guerre of Thrones

L’épisode 9 se concentrait exclusivement sur les Verts, l’épisode 10 se focalise – logiquement – sur les Noirs. D’ailleurs, si jamais le spectateur avait un doute, la plupart des protagonistes de l’épisode sont vêtus de noir, avec plus ou moins de rouge (les couleurs de la maison Targaryen). Vu qu’on ne peut pas trop compter sur les couleurs de cheveux pour s’y retrouver parmi tous ces Targaryen, il valait effectivement mieux miser sur le maillot de l’équipe.

On découvre Lucerys Velaryon contemplant la table peinte de la forteresse de Peyredragon, en proie au doute : peut-il être le digne héritier de son grand-père, le sire des Marées Corlys Velaryon ? Rhaenyra le rassure de son mieux : elle aussi a eu ses propres peurs en devenant l’héritière du trône, mais le sentiment de son devoir, l’aide de son père et l’envie de mériter son héritage l’ont mise à la hauteur.

Daemon, Rhaenyra et Rhaenys

Rhaenys se tient face au couple Daemon-Rhaenyra : elle n’a pas encore rallié leur camp. Crédits HBO.

C’est Rhaenys, tout droit descendue de son dragon, qui annonce à Rhaenyra la mort de son père, et le « coup d’État » qui s’est ensuivi. Daemon (qui soutient la thèse de l’assassinat de Viserys, mais pour l’instant ça ne va pas plus loin) reproche à Rhaenys de ne pas avoir cramé les Verts quand elle en a eu l’occasion (on s’est tous dit ça…), mais celle-ci s’explique : non seulement elle n’a pas voulu être le déclencheur de la guerre, mais elle n’agit que par loyauté envers sa maison. Le soutien de la maison Velaryon n’est donc pas encore garanti à Rhaenyra.

La nouvelle de la mort de Viserys, du couronnement de son demi-frère, et que les Verts veulent la mort de Rhaenyra et des siens (voilà que Rhaenys parle comme Otto Hightower…), déclenche chez Rhaenyra un accouchement prématuré. Cela n’empêche pas la nouvelle reine de demander à son fils Jacaerys qu’on n’agisse pas sans son ordre. Sage précaution, car tant que Rhaenyra est coincée par son accouchement, les hommes de la forteresse ne se privent pas de prendre des décisions sans la consulter ni l’en informer. À commencer évidemment par Daemon qui organise la défense de Peyredragon (sur fond sonore de Rhaenyra qui souffre et appelle vainement son mari, ce qui accentue l’ambiance dramatique) et tente un peu de basher son beau-fils Jacaerys. Mais Daemon est gentil, après tout : il « donne le choix » aux deux gardes royaux (Lorent Marpheux et Steffon Sombrelyn) de reconnaître Rhaenyra comme reine, de mourir tout de suite et proprement s’ils reconnaissent Aegon, ou, s’ils jurent fidélité pour mieux trahir plus tard, « de périr en hurlant » (coucou les livres en V.O.). L’argument massue de Daemon, c’est Caraxès en surplomb prêt à carboniser les réfractaires (coucou GoT). Pendant que Rhaenyra et Syrax crient/rugissent en parallèle l’un de l’autre, le bébé vient au monde mais il est mort-né. La seule bonne nouvelle à ce moment, c’est que Corlys Velaryon est vivant et revient.

Le couple Daemon-Rhaenyra commence-t-il à battre de l’aile ? Chacun des deux pleure le bébé de son côté, Daemon sur la plage, Rhaenyra dans la forteresse où elle enveloppe elle-même le petit corps dans des bandelettes. Les deux parents ne se retrouvent qu’au moment de l’incinération, sans un mot l’un pour l’autre. C’est alors que survient le livreur Erryk Cargyll, apportant sa fidélité et la couronne de Viserys (on se demande quand et comment il a pu la prendre sans se faire remarquer, mais bon…). Rhaenyra est couronnée et tout le monde s’agenouille devant elle. Sauf Rhaenys, qui ne s’agenouille jamais ni ne courbe la tête devant Rhaenyra pendant tout l’épisode. Non non, elle ne se rebelle pas, c’est juste qu’elle a trop la classe avec son armure pour se courber.

La table peinte dans House of the Dragon, version éclairée. Un avant-goût de la guerre à venir ? Saison 1, épisode 10. Crédits HBO.

À Peyredragon, on rassemble les armes, on sort le jeu d’échec les pions à poser sur la table peinte, on pose des bougies dessous pour faire ressortir les points importants (#question déc’HotD) et on fait l’état des forces disponibles : des soldats, quelques maisons secondaires, quelques contacts que Daemon a gardés à Port-Réal. Bref, pas de quoi conquérir la capitale. Il faut donc le soutien des grandes maisons : on ne compte pas sur les Lannister, on a oublié les Greyjoy et les Tyrell, pourquoi pas les Arryn, les Stark, les Baratheon, les Tully ? Quid des Velaryon ? On compte également les dragons : 13 pour les Noirs, 4 pour les Verts, d’autres qui sont sans dragonnier, il y a aussi des œufs disponibles. Il faut un lieu pour rassembler tout ce monde : ce sera Harrenhal.

« Ce ne sont pas les rêves qui nous ont fait rois. Ce sont les dragons. »

Otto Hightower se présente à Peyredragon comme porteur des conditions proposées par Alicent (un rôle qu’il doit assumer pour avoir perdu à « Où est Aegon ? » lors de l’épisode précédent). Il souligne qu’Aegon II a réussi son cosplay d’Aegon Ier : même trône, même couronne, même nom, même épée (et on ne parle même pas de cette GRMPHGHN de dague ? Rhoooo…) et en plus c’est le fils aîné, ce qui fait de lui le roi légitime, c’est juste que feu Viserys et Rhaenyra ont été trop neuneus pour le comprendre. Il affirme également que les maisons Stark, Tully et Baratheon ont été requises de jurer allégeance à Aegon.
Le grand mestre apporte une « lettre » d’Alicent, en réalité la page du livre que Rhaenyra avait déchirée lors du premier épisode. Un petit rappel que la reine douairière n’a pas oublié leurs liens d’amitié passés, mais aussi un peu cliché où on donne dans le trope « Les femmes veulent toujours la paix et les hommes poussent tous à la guerre ».

Rhaenyra, qui doit toujours empêcher une rencontre « Daemon vs Otto sur le chemin de Peyredragon » de tourner au vinaigre, et convaincre son mari de ne pas tout cramer d’office, insiste sur le fait qu’elle ne veut pas régner sur un royaume d’ossements et de cendres (re-coucou GoT). Elle veut le protéger, eu égard à la prophétie (oui, encore elle….). Sauf que Daemon n’est pas au courant de la prophétie (ça promet pour la transmission de l’information en temps de guerre, tiens) et ne voit ce genre de choses que comme un prétexte qu’utilisait Viserys pour couvrir son « règne insignifiant ».

Corlys, revenu mais pas en grande forme, envisage de rester neutre dans la guerre qui s’annonce et de renoncer à ses ambitions, un peu par rancune envers Rhaenyra (il fallait bien que l’affaire Laenor lui revienne dans les dents). Mais Rhaenys souligne au contraire que Rhaenyra est la seule modérée (il suffit d’entendre les discours des va-t-en-guerre autour d’elle pour s’en convaincre). Corlys, dont les velléités de départ à la retraite ne tiennent pas longtemps, choisit de soutenir Rhaenyra et organise le blocus de Port-Réal. Rhaenyra, pour avoir une liste définitive de ses alliés, envoie ses deux fils aînés comme messagers, Jacaerys auprès de Jeyne Arryn puis de Cregan Stark, Lucerys auprès de Borros Baratheon. Pendant ce temps, Daemon se rend dans une grotte en chantant une chanson qui réveille/attire/contrôle/on sait pas trop quoi un dragon.

La bête sous le plancher dans les nuages

Aemond Targaryen « Un-œil » et son œil de saphir. Saison 1, épisode 10 de HotD. Crédits HBO.

Lucerys, toujours aussi nerveux qu’au début de l’épisode, atterrit avec son dragon Arrax à Accalmie, le château des Baratheon dans les très bien nommées terres de l’Orage, où Vaghar et Aemond sont déjà présents. Borros Baratheon a choisi le camp d’Aegon car celui-ci a plus à lui offrir : Aemond s’est engagé à épouser une de ses quatre filles (en dépit de son demi-cosplay de Marcheur Blanc), une chose que Lucerys ne peut offrir car il est déjà fiancé.
Aemond, visiblement désireux de mériter une place au futur racluromètre de la saison 2, provoque son neveu, l’appelle « messire Fort » et « bâtard », exige qu’il s’arrache un œil pour en faire cadeau à Alicent (charmant la fête des mères à Westeros…), et finit par se lancer à sa poursuite à dos de dragon. Et soit les dragons ressentent les émotions cachées de ceux qui les montent, soit les Targaryen ne contrôlent pas aussi bien leurs bêtes qu’ils le croient (on voit que le pilotage est difficile, et tonton/beau-papa ne leur a pas appris la chanson ?), mais au bout d’un moment, Arrax et Vhagar commencent à s’attaquer pour de bon alors que leurs dragonniers leur ordonnent de n’en rien faire. Sauf que vu la différence de taille entre Vhagar et Arrax (on a eu droit à un plan les superposant), l’affaire est pliée en un coup de mâchoire (littéralement) : Arrax et Lucerys sont tués par Vhagar, tandis qu’Aemond fait la tête du mec qui se rend compte qu’il a fait une « légère » gaffe. Comme quoi il serait temps que les mestres enseignent que le harcèlement, ça risque toujours de mal finir.

L’épisode (et la saison) s’achèvent sur le regard mi-douloureux mi-déterminé de Rhaenyra, apparemment informée du sort de son deuxième enfant et de la première mort officielle de la Danse des Dragons.

Share This Post

3 Comments

  1. Bonjour,
    Tout d’abord un grand merci à votre belle équipe pour votre blog et vos live twitch (ou plutôt leur replay) que j’attends et « dévore » chaque semaine. Vos résumés, analyses et débats sont éclairants, souvent drôles, et m’aident à mieux appréhender toute la profondeur de cette série qui me captive.
    Je précise être spectateur mais non lecteur (jusqu’à présent) de la saga.
    Pour en venir à l’épisode 10, je ne lui trouve rien ou presque de « mif-mouf », il fait je pense partie de mon top 3 de la saison et le terme d’apothéose ne me parait pas usurpé, grâce à sa tension soutenue, la mise en scène spectaculaire de la première véritable « danse des dragons » et l’extrême justesse de l’interprétation d’Emma d’Arcy tout au long de l’épisode, jusqu’à l’écran final.
    Dans votre analyse de vendredi, pourrez-vous analyser le comportement des deux dragons à l’aune de ce qu’indique l’oeuvre littéraire (et pas simplement le passage concerné mais plus globalement, que sait on de l’apprivoisement des dragons -et de ses limites éventuelles-) ?
    Je continuerai en tout cas de vous lire régulièrement en attendant la saison 2 🙂

    • Merci beaucoup pour ton message ! Ca nous touche 🙂
      On a prévu d’évoquer la question du contrôle des dragons dans l’article de vendredi. Et on évoque celui du choix des dragons (et en marge, du lien entre dragon et cavalier) dans le « Et dans les livres, alors ? » de l’épisode 7

  2. Bonjour,
    Merci @babardesbois pour ta réponse et le rappel de l’épisode 7.
    Après relecture de l’article en question, je retiens l’idée que le dragon semble choisir son dragonnier autant que l’inverse, et que cette forme de libre arbitre se retrouve également lors de la bataille aérienne de l’épisode 10.
    Ainsi là où les dragons m’apparaissaient avant tout comme une monture / arme, je tends à présent à en faire des personnages à part entière et je repense à cette « troisième voie » évoquée par Eridan en conclusion de son article du jour… mais je m’égare peut-être 🙂

Leave a Reply