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Le générique de House of the Dragon

Le générique de House of the Dragon

Il n’était pas là pour le premier épisode (un choix créatif et narratif selon les showrunners) ce qui en avait surpris plus d’un, mais ça y est, le générique tant attendu de House of the Dragon a enfin fait son apparition.

Attention, cet article dévoile les évènements des épisodes 1 à 9 de House of the Dragon.
Parution originale : 31 août 2022

Game of Thrones : le générique iconique

Est-il besoin de rappeler que le générique de Game of Thrones était iconique et finement pensé ? Une représentation du monde connu, qui invitait n’importe quel spectateur à découvrir les lieux où allaient évoluer les personnages principaux. Winterfell, le Mur, Port-Réal, Pentos ainsi que bon nombre d’autres cités et châteaux y étaient montrés. Une façon efficace de présenter la géographie d’un univers où les protagonistes étaient dispersés et amenés à se balader très régulièrement. Les rouages – inspirés des travaux de Léonard de Vinci selon les concepteurs du générique – ont également fortement marqué le visuel. Pour la petite histoire, une des premières versions proposait le vol d’un corbeau à travers une carte parcheminée de Westeros. Le choix final, avec les rouages, apportait un décalage temporel (une inspiration tirée de la période moderne plutôt que médiévale) et une métaphore : celle des intrigues politiques qui se construisaient, s’emboitaient, étaient parfois cachées.
Chaque lieu était surmonté de l’emblème de la maison qui le contrôlait. Ces emblèmes s’affichant partout dans la série (bannière, costumes), ils étaient aisément identifiables par tous, y compris par les non-lecteurs.
L’histoire n’était pas absente de ce générique : les cercles de bronze représentaient, de façon symbolique, le passé récent de Westeros, à savoir la Conquête d’Aegon et le règne Targaryen, la rébellion puis le triomphe de Robert Baratheon.

Qu’en est-il de son successeur alors ?

Suivre les pas qui ont été tracés

La musique du générique d’House of the Dragon reste la même que celle de Game of Thrones. Pas de nouveau thème de Ramin Djawadi, compositeur pour les deux séries, mais un recyclage total, le but étant de renforcer le lien entre le préquel et la série-mère et, surtout, montrer au spectateur que Westeros est de retour, faire vibrer sa fibre nostalgique. Chacun en pensera ce qu’il veut ; à titre personnel, je tique largement sur cette solution de facilité.

Et qu’en est-il du visuel ? Pour le coup, lui tape dans l’héritage de Game of Thrones tout en s’en écartant.

Focus sur la lignée Targaryen

Le générique de cette nouvelle série représente l’arbre généalogique des Targaryen.
Exit l’aspect géographique de celui de Game of Thrones, un choix qui est plutôt logique. D’une part, nous connaissons désormais bien la géographie de ce monde-là – et même si de nouveaux lieux seront découverts (Lamarck, les Degrés de Pierre), nous avons déjà une vague idée de leur emplacement. Et d’autre part, parce que cette saison 1 se concentre sur le destin d’une famille royale, dans un cadre intimiste. Les Targaryen sont le cœur du sujet : leurs relations, leurs alliances, leurs enfants, leur héritage, leur lutte pour accéder au pouvoir et au Trône de Fer. La majorité de l’intrigue devrait, à quelques exceptions près, se dérouler au Donjon Rouge de Port-Réal ou dans les îles avoisinantes.

House of the Dragon préfère donc se tourner vers l’histoire des Targaryen.
Le générique est un flot de sang qui parcourt la maquette de l’Antique Valyria, dont le souvenir est si présent dans la série. Un flot de sang qui peut faire référence à bien des choses : l’importance du sang et de l’héritage valyrien dans la construction de la lignée targaryenne (le « sang du dragon ») ; la sang-magie de Valyria évoquée dans la série ; l’histoire sanglante de cet ancien empire et de ses guerres ; la devise des Targaryen « Feu et Sang » ; une préfiguration de la Danse des Dragons qui déchirera la famille.

Dans une ambiance presque horrifique (si on enlève la musique), les lignes de sang relient différents plots crantés qui s’activent alors et se lèvent, en une évocation des rouages du générique de Game of Thrones. Chaque plot est surmonté d’un symbole et représente un des membres de la lignée Targaryen. L’arbre généalogique finit par se dévoiler dans son ensemble à la fin du générique, gravé dans le souvenir de Valyria qui la hante.
À noter que le terme anglais utilisé pour désigner ces « ligne de sang », bloodline, peut aussi se traduire par « lignée ». Dans la saga littéraire de George R.R. Martin, bloodline est peu employé, mais désigne soit la lignée royale Targaryen issue d’Aegon, soit une autre famille valyrienne.

Ce générique est en tous les cas loin d’être informatif contrairement à celui de Game of Thrones qui s’adressait à tous ; il faut connaitre la famille des Targaryen pour le comprendre et décrypter les symboles (et appuyer tout le temps sur pause…). Bref, le générique s’adresse clairement aux spectateurs qui connaissaient la série originale, et je dirais même plus, à ceux qui ont lu Feu et Sang.

Mais puisqu’on nous donne des trucs à décrypter, jouons le jeu, et penchons-nous y en détail :

  • On commence par le plot de Valyria. On y voit plusieurs dragons – 7 au total – au pied d’un des volcans de l’Antique empire (Corlys Velaryon l’évoque à la fin de l’épisode 2). Est-ce le Fléau qui est représenté ? Difficile à dire, mais on peut deviner des flammes grises sur la représentation et deux dragons aux ailes trouées. La couronne, dont le design rappelle celui des bâtiments de Valyria, est probablement celle d’Aegon le Conquérant, fondateur avec ses sœurs de la dynastie royale des Sept Couronnes. Tout l’arbre généalogique découle de ce premier plot.

  • La caméra se détourne du plot de Visenya, sœur d’Aegon, dont on aperçoit à peine le bord (sa lignée s’éteindra avec la mort de son fils Maegor). On se concentre plutôt sur celui de sa sœur Rhaenys, symbolisé par un crâne de dragon traversé dans l’orbite par une flèche : c’est le sort que connu son dragon Meraxès, abattu par une flèche de scorpion lors de d’une guerre contre Dorne.

  • Le plot d’Aenys Ier Targaryen est intriguant : une couronne au design unique (comme dans les livres) et un poignard, pour symboliser les troubles de son règne, qui furent nombreux (guerre contre la Foi, révoltes de plusieurs seigneurs de Westeros) ?

  • Le plot de Jaehaerys représente la couronne que nous lui avons déjà vue dans l’épisode 1 ; le plot qui lui est relié est celui d’Alysanne, sa sœur-épouse, dont la couronne est plus difficile à distinguer (celle de la reine d’Angleterre a-t-elle pu servir de modèle ?). La multiplicité des lignes de sang évoque leurs nombreux enfants : 9 atteindront l’âge adulte. C’est exactement le nombre de rivières de sang du générique. L’une des branches devrait aboutir au plot de Rhaenys, petite-fille du couple royal. Ouvrez l’œil !

  • Viennent ensuite Baelon et Alyssa Targaryen, tous deux enfants de Jaehaerys et Alysanne, et parents de Viserys et Daemon. Le plot qui représente Baelon est orné d’une main : il fut en effet Main de son père durant quelques années, avant sa mort en 101 (c’est cette mort-là qui déclenchera le Grand Conseil à Harrenhal que l’on aperçoit dans l’épisode 1).

  • Le flot de sang se divise ensuite au bord d’une falaise : la ligne de gauche est celle de Viserys, celle de droite représente Daemon. Ce visuel évoque-t-il leur relation trouble, entre partage du même sang, amour fraternel et rivalités ?

  • Alors que l’on s’approche du plot de Daemon (symbolisé par son épée Noire Sœur ?), on aperçoit au loin des plots de couleur turquoise : ce sont probablement les Velaryons (Rhaenys a épousé Corlys Velaryon, ceux sont peut-être leur plot que l’on voit sur l’image ci-dessous).

  • Le plot de Viserys est à son tour symbolisé par la couronne de son grand-père Jaehaerys dont il a hérité, et qu’il porte régulièrement dès l’épisode 1. Il est plus difficile à distinguer, mais celui d’Aemma Arryn, son épouse, représente le blason Arryn, un faucon et une demi-lune d’argent. Pour rappel, Aemma Arryn est une cousine de Viserys, fille de Daella Targaryen et Rodrick Arryn, à son époque lord du Val.

  • En contrebas, à côté de la pierre recouverte de mousse verte, on distingue le plot d’Otto Hightower, Main du roi, ainsi que celui de sa fille Alicent, que Viserys choisit comme épouse à la fin de cet épisode deux, l’intégrant ainsi à la lignée Targaryen. On peut rappeler que dans les deux premiers épisodes, si Alicent porte plus volontiers des costumes bleus, c’est bien une robe verte – celle de sa mère – qu’elle arbore lorsqu’elle va chez le roi à la fin de l’épisode 1. L’emblème qui la représente est peut-être une tour (c’est difficile à distinguer), ce qui la renverrait à la Grand’Tour de Villevieille, siège des Hightower, et au blason de sa famille.

  • Le plot de Rhaenyra, fille de Viserys et Aemma, est quant à lui symbolisé par le collier d’acier valyrien que Daemon lui a offert en début d’épisode 1. L’héritage valyrien est fort pour ce personnage, on pourra se demander dans quelle mesure il marquera son arc narratif.

Rhaenyra Targaryen

  • Le plot final représente quant à lui la famille Targaryen dans son ensemble, avec le dragon tricéphale alimenté par le sang de Valyria et illuminé par le feu du brasier ; c’est sa devise qui est mise en image.

On notera que, puisque c’est un arbre généalogique qui a été choisi et que House of the Dragon s’étend sur plusieurs années, ce générique a tout le potentiel pour évoluer ou changer d’angle de vue, au grès des mariages et des naissances, tout comme faisait celui de Game of Thrones à mesure des voyages de ses personnages.

Deux mots peut-être pour finir : on aperçoit le long de ce périple deux bas-reliefs, qu’on a encore un peu de mal à distinguer, ils sont assez anecdotiques. Le premier représente probablement la Conquête (il est associé à Rhaenys et Visenya, les sœurs-épouses d’Aegon le Conquérant). Le second montre la domination des Targaryen sur les seigneurs des Sept Couronnes : on voit les blasons des maisons Baratheon, Nerbosc, Dustin, Peake, Lannister, Velaryon, Stark, etc… retenez bien ces noms, chaque maison aura son importance par la suite, ces blasons ne sont bien entendu pas choisis au hasard 😉

Si la généalogie des Targaryen ne vous est pas familière, nous avons tout ce qu’il faut pour approfondir : un article qui résume les successions jusqu’au règne de Viserys, un podcast consacré à cette lignée de dragons. Et bien entendu, le forum est toujours là pour discuter de l’épisode en cours !

Les évolutions du générique dans l’épisode 6: La princesse et la reine

Après le mariage de Laenor Velaryon et de la princesse Rhaenyra, l’épisode 6 de la série fait un bond temporel et nous amène une dizaine d’années plus tard. Mariages et naissances se sont succédé, l’arbre généalogique a donc évolué (cf. ce qu’on disait dans le paragraphe juste au-dessus). On est reparti pour le jeu des devinettes : à quel personnage correspond chaque plot ?

  • J’avais supposé que c’était Noire Sœur, son épée en acier valyrien, qui représentait Daemon Targaryen. Raté ! C’est son casque à ailes de dragon qui a ce rôle !

  • Vient ensuite Laena Velaryon, épouse de Daemon. Son plot porte le turquoise de sa maison, son symbole est un nœud de Carrick, un nœud marin renvoie aux Velaryon là encore (merci à Sosso pour l’avoir signalé). On aperçoit également un château derrière le nœud : il s’agit probablement de la demeure du prince de Pentos, qui n’est autre que le château de la Calahorra en Espagne, où les scènes ont été tournées.

  • Leurs deux filles jumelles, Rhaena et Baela Targaryen sont quant à elle représentées par des œufs de dragons, symbole qui trouve son explication dans l’épisode : l’œuf de Baela a éclos (pour donner le dragon Danselune), alors que celui de Rhaena est toujours entier entre ses mains.

  • Les enfants d’Alicent et de Viserys n’apparaissent pas dans le générique. C’est à peine si on aperçoit au fond 4 lignes de sang qui coulent depuis le plot d’Alicent : Aegon, Helaena, Aemond, et le petit dernier qui ne nous a pas encore été présenté dans la série, Daeron Targaryen.
  • Le générique s’arrête en revanche sur les enfants de Rhaenyra : Jacaerys, Lucerys et Joffrey Velaryon. Deux des plots qui les représentent portent les emblèmes de la famille Velaryon (l’hippocampe et la couleur turquoise). On notera en revanche que Laenor n’apparaît pas dans la lignée, son plot n’est pas montré (alors que ceux de ses parents et de sa sœur sont bien présents). Un mystère pas si mystérieux.

Les évolutions du générique dans l’épisode 9 : Le Conseil Vert

Et rebelote, après un nouveau saut dans le temps opéré à l’épisode 8 qui nous avait amené 6 ans après le générique de l’épisode 6. Quels sont donc les nouveaux changements ?

  • Viserys n’est plus. Et oui, après nous avoir fait tirer la larme (un Emmy pour Paddy !), le roi est mort. Son plot s’en remplit de sang, indiquant son trépas.

  • Focus ensuite sur la lignée d’Alicent : c’est la première fois que le générique nous amène aussi près de leur plot, on ne les avait vu qu’au loin jusqu’alors. Qu’est-ce qui symbolise Alicent Hightower ? Une étoile à 7 branches, l’emblème de la Foi, qu’elle porte en public depuis l’épisode 8, et avec lequel elle a refait la déco du Donjon Rouge. Cette étoile renvoie à la moralité et la vertu qu’elle prétend incarner, mais aussi à un emblème qui rappelle sa maison d’origine : Villevieille, siège des Hightower, est aussi le siège de la Foi à cette époque.

  • Viennent ensuite ses quatre enfants. Et oui, vous avez bien lu : Viserys et Alicent ont eu quatre enfants, bien que trois seulement nous soient présentés dans la série jusqu’à présent. Le petit dernier, Daeron Targaryen, et ce bien qu’il ne soit même pas évoqué, n’a donc pas été coupé de la série. Le générique confirme ce que George R. R. Martin notait sur son blog il y a quelques jours : ils n’ont simplement pas eu le temps de le développer (bon, du coup, on va supposer qu’il va arriver comme un cheveu sur la soupe en saison 2). L’image défile vite, mais je pense que l’emblème de son plot est une coupe. Pourquoi ? parce que Daeron est échanson à Villevieille, et que l’échanson est celui qui a la charge de servir à boire au roi/prince/seigneur local.

  • Helaena Targaryen est représentée par une araignée, qui ressemble d’ailleurs à celle qu’elle brode dans cet épisode, et qui fait écho à sa passion pour les insectes et autres bestioles du même gout. Son frère-époux Aegon est symbolisé par… une coupe et une femme nue, deux éléments qui caractérisent bien son (immonde) personnage. Aemond Targaryen, leur frère, est lui un saphir, qui rappelle la perte de son œil.

  • Les enfants du couple Helaena-Aegon Targaryen viennent ensuite et il y en a trois. L’épisode 9 nous en a présenté deux : les jumeaux Jaehaerys et Jaehaera, symbolisés par une paire de mains dans le générique (les enfants sont indissociables l’un de l’autre). Le troisième, Maelor, n’est pas montré ou évoqué dans l’épisode. Son plot n’est pas visible dans le générique, seule la ligne de sang qui y mène est visible.

  • Le générique passe ensuite à la branche de Rhaenyra (pas montrée) et de Daemon (survolé), pour se finir sur les deux enfants du couple, qui nous ont été présenté à l’épisode dernier : Aegon et Viserys.

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4 Comments

  1. Décodage plus que bienvenu : autant une carte de géographie est parlante même pour un profane, autant cet arbre généalogique est difficile à appréhender.

    • Ben, pour ma part, je l’ai trouvé tellement illisible sur ma tv full hd que j’avais renoncé à le décrypter… Merci Babar !

  2. Bien d’accord, ils ont malheureusement choisi la solution de facilité en conservant exactement la même musique pour le générique… quel dommage, ils auraient pu au moins la modifier un peu pour caractériser cette nouvelle série… Elle est tellement réussie par elle-meme qu’elle n’avait pas besoin de ce  »branding »!

  3. Même avec tes explications Babar, le générique me paraît incompréhensible.
    J’aurai préféré l’idée initiale que tu avais suggéré. Un arbre généalogique plus clair avec les visages à côté (ou des dessins, ou quelque chose) pour permettre à chaque spectateur de s’y répérer.
    Une carte de famille en quelque sorte.

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