Cette bonne vieille Mélodie (1981)

Cette bonne vieille Mélodie est une nouvelle courte de George R.R. Martin parue en 1981. Et comme toutes les nouvelles courtes, qui reposent principalement sur leur chute, il est difficile d’en parler. En fait, même évoquer le genre littéraire dans lequel cette nouvelle s’inscrit serait spoiler la chute.

Contentons-nous donc de la prémisse: un type voit débarquer à sa porte une vieille copine de fac qui, au fil du temps, est devenue un nid à emmerdes, et qui s’accroche au pacte informel qu’ils ont passés, eux deux et leurs deux autres collocs: si l’un des quatre a besoin d’un coup de main, les trois autres le soutiendront.

Au final, ça donne une nouvelle qui socialement frappe très fort, avec une chute réussie. Mais qui, en tant que lecture, est un poil trop déprimante, parce que tout cela s’inscrit dans un contexte contemporain réaliste. Autant les récits fantasy grimdark de GrrM passent à mon niveau sans aucun problème, parce qu’il y a le filtre de la fantasy, autant dès qu’il s’approche du monde contemporain, je trouve que ses oeuvres deviennent vraiment pessimistes et sombres, et si ça ne gâche pas la plume ou l’histoire, ça m’enlève souvent le plaisir de lecture. C’est le cas ici. Pas grand chose à redire sur la technique, l’idée ou quoi que ce soit qui fait la nouvelle, c’est juste le thème et la façon dont GrrM le traite ici qui sont pas vraiment ce que j’ai envie de lire en ce moment.

Après, d’autres gens, plus friands de récits contemporains sociaux et cherchant ce genre de choses, pourraient je pense trouver que cette nouvelle est l’une des meilleures de GrrM.

Note: je (re)découvre grâce au wiki que cette nouvelle est dans le recueil DRReamsongs: a RRetrospective, lu il y a quelques années en anglais. J’ai donc déjà dû la lire. Je n’en avais strictement aucun souvenir. Peut-être parce que c’était en anglais? Peut-être parce que j’avais lu dans des conditions pas top? Peut-être parce qu’elle est coincée, dans le récit, entre Retour aux sources (Meathouse man) et Les rois des Sables, deux récits bien plus marquants dans leurs décorum comme dans leurs scénario, et très différents? Peut-être parce que mes goûts et sensibilités ont évolués? Peut-être parce qu’en fait elle est très oubliable? Va savoir.