On vous annonçait en juin dernier le financement participatif pour une nouvelle revue dédiée à l’imaginaire, Chimères. Jeudi 26 septembre dernier, la Garde de Nuit était conviée par les éditions Télémaque à la présentation en images de cette nouvelle revue, consacrée au « meilleur des mondes imaginaires ». Notre représentant s’est donc rendu dans le prestigieux amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, pour que la communauté des fans du Trône de Fer soit présente lors de cet évènement.
↑Une soirée très attendue
C’est devant un amphithéâtre bien rempli que l’état-major de la nouvelle revue Chimères s’est présenté : le directeur de la publication, Stéphane Watelet, du directeur éditorial, Victor Battaggion, et de la directrice éditoriale adjointe, Anne Besson (universitaire, grande spécialiste française de la littérature de genre, de la science-fiction et de la fantasy et plus généralement des littératures de l’imaginaire). S’est joint à eux le parrain du premier numéro où il est interviewé, l’auteur de bandes dessinées Enki Bilal.
La présentation de la revue était placée sous une citation inspirée de l’écrivain anglais du début du XXème siècle G.K. Chesterton :
Il faut croire aux contes de fées, pas parce qu’ils nous racontent que les dragons existent, mais parce qu’ils nous affirment qu’ils peuvent être vaincus.
Bilal a pris la parole en premier pour affirmer sa foi dans les vertus de l’imaginaire. Loin d’y voir un « escapisme », une littérature permettant de fuir les tourments du monde réel pour se réfugier dans une fiction consolatrice, voire anesthésiante, il considère au contraire l’imaginaire comme nécessaire à la compréhension du réel, et permettant de mieux l’affronter.
Stéphane Watelet a ensuite brièvement abordé les conditions de création de la revue et de la fabrication de son premier numéro, tiré à 35.000 exemplaires. Il a notamment précisé qu’il n’y aurait pas de version numérique de Chimères, et qu’il s’agissait d’un parti pris de parier sur le seul support papier.
Enfin, Victor Battaggion et Anne Besson ont présenté les membres du comité éditorial (Aymar Azaïzia, Justine Breton, Bruno Dumézil, Maud Pérez-Simon, Nicolas Texier, Natacha Vas-Deyres), puis les auteurs et autrices du numéro un, et enfin le sommaire et les différentes rubriques de la revue.
↑Une revue pour les réunir tous ?
Chimères, c’est d’abord presque un mook, c’est-à-dire une revue épaisse, au dos carré, qui compte pas moins de 162 pages. Le survol du sommaire fait apparaître une nette prédominance de la fantasy dans les sujets abordés : sur les trois dossiers du numéro, deux lui sont consacrés (The Witcher et les 50 ans de Donjons & Dragons, signé par William Blanc), sans compter l’enquête sur « les nouvelles nuances du dark » (Bénédicte Coudière), un entretien avec Guillaume Chamanadjian (ne manquez pas notre twitch mardi 29 octobre à 21h, consacré à son dernier roman Une valse pour les grotesques), un autre avec Robin Hobb, un article sur Lanfeust, … bref, la SF et le fantastique sont les parents pauvres de ce premier numéro. A voir si les numéros suivants rétabliront un certain équilibre.
Personnellement, deux éléments de ce sommaire ont plus particulièrement retenu mon attention : une chronique de Nota Bene, créateur d’une excellente chaîne YouTube consacrée à l’histoire, et un article d’Anne Besson titré « Céline, auteur de fantasy ? ».
Enfin, je m’en voudrais de ne pas signaler la contribution de la Garde de Nuit, puisque c’est Babar des Bois qui a l’honneur de l’ouverture de la revue avec un reportage photo sur les lieux de tournage de GoT en Irlande du Nord (voir aussi notre article de l’encyclopédie consacré à cette question, très largement issu de ses contributions).
↑Conclusion : longue vie à Chimères
Alors que le monde de l’édition des littératures de l’imaginaire connaît bien des vicissitudes (voir le sort d’ActuSF et des Moutons électriques), on ne peut que se réjouir de l’apparition d’une nouvelle revue ambitieuse et de qualité. Il faudra bien sûr attendre d’avoir le recul sur quelques numéros pour porter un jugement plus étayé, mais d’ores et déjà, ce premier numéro devrait apporter à ses lecteurs plusieurs heures de lecture plaisante et intéressante.
Chimères, revue trimestrielle, 162 p., 16,50 €