Fort-Nox et sa Porte Noire

  • Ce sujet contient 9 réponses, 6 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Lapin rouge, le il y a 2 années et 8 mois.
10 sujets de 1 à 10 (sur un total de 10)
  • Auteur
    Messages
  • #118426
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 220

    Bonjour !

    Tout en réfléchissant dans un autre sujet à la mission de Mains-froides, je me suis aperçu qu’il n’y avait pas de sujet pour cette fameuse forteresse et sa mystérieuse porte. Nous avons donc une porte en barral avec une face sculptée. Qui parle, a des traits mobiles, s’ouvre quand elle entend le serment des frères noirs et peut même pleurer. Or, cela nous ouvre beaucoup de possibilités.

    Voici mon postulat pour ce qui va suivre. Fort-Nox était le fort principal de la garde de Nuit, la porte Noire est juste dessous. Je présume que la porte Noire est contemporaine de la construction du Mur, sans lequel elle ne sert à rien. Je ne mettrais pas ma main au feu pour Fort-Nox, les constructeurs du Mur ont très bien pu s’appuyer sur des fortifications antérieures. Le fort pourrait avoir été une sorte de Winterfell nordique avant d’être transformé et rebaptisé. Mais en tout cas, entre son intégration dans le Mur, le bois de barral, le visage et sa magie spectaculaire, la porte sent les Enfants de la Forêt à plein nez et je partirai du principe qu’ils y ont mis la main.

    Première remarque, la Porte parle la même langue que Samwell et Bran. Or c’est impossible, outre l’écart temporel la langue commune dérive de l’Andalos qui n’a rien en commun avec la Vieille Langue des Premiers Hommes ou la Vraie Langue des Enfants. Donc, première hypothèse, la Porte agit un peu comme les vervoyants, elle lit les pensées et soit décrypte et utilise la langue de son interlocuteur, soit répond par l’esprit et Sam comme Bran ont inconsciemment cru qu’elle leur parlait en langue commune. Je privilégie la première possibilité car cela explique mieux que Bran entende la conversation entre la Porte et Sam.

    Or, si on y réfléchit, il y a bien plus dans cette scène qu’une adaptation d’Ali Baba et les quarante voleurs. Reprenons l’enchaînement des faits ayant mené à la scène :

    • Mains-froides sauve la vie de Sam et de Vère dans le village sauvageon.
    • Sur instructions de leur guide, Sam énonce ses vœux devant la porte et passe.
    • Sam tombe sur Bran, redescend, ré-ouvre la porte, le groupe de Bran passe.
    • Mains-froides prend en charge le groupe et le guide vers la grotte aux vervoyants.

    Sam (ou un autre frère, peu importe ici) était clairement indispensable à l’ouverture de la Porte. Mais qui anime réellement Mains-froides ? Le vervoyant Freuxsanglant. Quel est le pouvoir principal des vervoyants ? Voir et, parfois, agir à travers les visages les visages des barrals. Je trouve très étrange que Freuxsanglant n’ait pas pu attendre tranquillement que Bran se présente, le repérer et commander lui-même l’ouverture de la porte. C’est le plus construit des visages, celui qui est le plus imprégné de magie, et les vervoyants sont incapables de l’emprunter ? Bizarre.

    Nous savons qu’un truc dans la porte, ou faisant agir la porte, peut accomplir des tâches plus ou moins importantes. Ce n’est pas forcément une entité consciente, mais il est au moins aussi intelligent qu’un digicode. Ses capacités incluent vraisemblablement la lecture des pensées à la manière des vervoyants.  Ces derniers ne sont pas très liés par le temps, donc première question : quand se trouve se truc ? Soit il a le même genre de limitations que la corneille à trois yeux, et il agit seulement dans le présent. Le truc existe donc toujours au moment de la saga, sans interruption depuis la construction de la porte qui sans cela aurait été hors d’usage. Soit il a les pouvoirs de Bran, peut agir quelle que soit l’époque et peut donc se trouver n’importe quand tout en restant actif. Bref, le truc est forcément plus vieux que Bryndan Rivers, ou plus puissant que lui, ou les deux. Ensuite, c’est peut-être subjectif, mais GRRM lâche rarement de la magie aussi spectaculaire pour rien.

    C’est là que le crackpot commence vraiment. Voilà comment je vois les choses. Le réseau des barrals a des pouvoirs très importants, incroyablement plus que ce qui est montré à Bran dans ADWD. Le genre de choses qui peut bâtir le Mur, briser les degrés de Pierre, ressusciter les morts ou… manipuler la glace. Pour moi, mon truc derrière la porte noire n’est rien d’autre que l’huître blanche théorisée par Drozo et que Pandémie suspecte d’être lié aux barrals. À un moment donné dans le passé, il est arrivé un imprévu et le réseau est passé en pilotage automatique, hors de contrôle des vervoyants vivants. Bran, Freuxsanglant et les Enfants vervoyants connectés depuis cet imprévu n’ont plus que des capacités limitées, des droits visiteurs et non administrateurs. Ils peuvent espionner à travers les faces des barrals, avoir des capacités de super-zomans mais c’est tout. Les fonctions les plus puissantes ou, dans le cas de la Porte Noire, les plus sensibles, sont inaccessibles en interne. Raison pour laquelle ils finassent en kidnappant des frères noirs.

    Les actions du réseau en roue libre ont créé, peut-être séparément, spectres et Autres. Pour les spectres, Drozo et d’autres ont déjà noté que Mains-froides était la preuve que les Enfants savent toujours réanimer les cadavres. Une fois qu’ils ont compris que la situation était incontrôlable, les Enfants se sont alliés aux premiers Hommes en leur révélant les points faibles de leur propre magie, la plus évidente étant le verredragon, et cette alliance a été baptisée le Pacte ou la Garde de Nuit.

    On peut même crackpoter dans le crackpot. Le déclin des Enfants a été définitif dès ce pacte, car ils ont dû révéler leurs points faibles au concurrent humain pile au moment où ils ont perdu leur arme principale. Pourquoi les Autres ne se sont plus montrés depuis des générations ? Parce qu’à force de couper les barrals, les Andals ont affaibli la puissance du réseau dont la capacité d’action a régressé, jusqu’à ne plus déborder (sauf cas exceptionnels) des contrées de l’éternel hiver. Ce qui contrariait Feuille et ses semblables mais faisait tout de même un peu leur affaire, raison pour laquelle ils ont avalé la couleuvre. Il n’y a pas eu de représailles.

    Le hic, vous l’avez peut-être relevé, c’est la chronologie de construction de la Porte Noire. Comment le pilote automatique des barrals peut-il faire partie du dispositif du Mur alors que le Mur aurait été construit pour se protéger de ce même pilote automatique ? J’ai l’impression d’être mat, je ne vois pas d’autres explications à la curieuse impuissance de Freuxsanglant mais mon explication ne tient pas. Vous voyez une meilleure façon d’arranger les pièces du puzzle ?

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 5 mois par John Lon Bickel.
    #118434
    Aerolys
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3001

    Mais en tout cas, entre son intégration dans le Mur, le bois de barral, le visage et sa magie spectaculaire, la porte sent les Enfants de la Forêt à plein nez et je partirai du principe qu’ils y ont mis la main.

    Il me semble que les géants et les enfants de la forêt ont participé à la construction du Mur.

    Pour le reste, je suis plutôt d’accord avec toi. ^^

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #118453
    Pandémie
    • Fléau des Autres
    • Posts : 2840

    Ben le meilleure manière de résoudre cet insolvable crackpot, c’est de ne pas y souscrire.

    Perso, je pense qu’il y a un barral sous Fort-Nox et le Mur, voire un site sacré des Enfants. Les récits sur le fort insistent beaucoup sur ses nombreux abris et tunnels souterrains. De plus, un barral pousse désormais au travers de la cuisine, donc…

    Je pense que ce barral est à l’origine de la porte, et sans doute même à l’origine des sortilèges du Mur. Mais la magie des Anciens dieux, c’est pas celle des gentils elfes hippies, ça requiert du sang. Je pense donc que ça a coulé, et pas qu’un peu. J’aurais tendance à dire qu’un Vervoyant (enfin sa conscience), voire un des Bran Stark du passé ou même le Roi de la Nuit, est scellé dans l’arbre et monte à jamais la garde, à demi-conscient.

    Ce bain de sang, bien que nécessaire, aurait souillé le lieu  (comme Moat Cailin ou Hanrrenhal). Le barral de Fort-Nox, au lieu de veiller sur les rêves des Stark comme celui de Winterfell, ne parvient pas a réprimer sa douleur et hante subtilement les locataires. Ca expliquerait les nombreuses légendes macabres du lieu.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par Pandémie.
    #118464
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 220

    Merci de la réponse ! Un Vervoyant autre que Freuxsanglant qui aurait entendu Sam et ouvert la porte, et que la douleur rendrait impossible à contacter de la part de notre corneille préférée… Oui, cela me va comme digicode. Mais je croyais, cf l’article du blog, que Brynden Rivers était le dernier Vervoyant ? Le wiki affirme la même chose en s’appuyant sur une citation de Feuille (pas trouvée, mais je croyais l’avoir manquée). Enfin, elle a pu mentir, ou ne pas considérer le Vervoyant scellé comme respectable et donc digne de son titre.

    D’accord aussi pour le fait qu’il s’agit sans doute d’une conscience, les Vervoyants vieillissent quand même et la fondation du Mur remonte à loin. Entre les manifestations néfastes limitées à Fort-Nox, le fait que Bran n’est pas encore tombé, dans son exploration, sur ce nœud de douleur, et les finasseries de Freuxsanglant vis-à-vis de Sam, j’imagine que pour toi le ou les barrals du Mur sont séparés du réseau principal, celui de la grotte ?

    Perso, je pense qu’il y a un barral sous Fort-Nox et le Mur, voire un site sacré des Enfants. Les récits sur le fort insistent beaucoup sur ses nombreux abris et tunnels souterrains. De plus, un barral pousse désormais au travers de la cuisine, donc…

    Je suis peut-être atteint par l’inflation mais dès qu’il a été supposé que le Mur a sa magie renforcée par des racines de barral, j’ai vu sa « pierre de fondation » comme une haie complètement prise par la glace. Un seul barral pour tout le Mur, il devait être énorme.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par John Lon Bickel.
    #118467
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6024

    Mais je croyais, cf l’article du blog, que Brynden Rivers était le dernier Vervoyant ? Le wiki affirme la même chose en s’appuyant sur une citation de Feuille (pas trouvée, mais je croyais l’avoir manquée). Enfin, elle a pu mentir, ou ne pas considérer le Vervoyant scellé comme respectable et donc digne de son titre.

    Les vervoyants sont progressivement assimilés par les barrals, ce qui leur fait perdre leur conscience individuelle petit à petit, mais il reste encore une forme de conscience collective, formée de l’ensemble de ces anciens vervoyants :

    Ceux que tu appelles les enfants de la forêt ont des yeux aussi dorés que le soleil, mais parfois – très rarement – il en naît parmi eux un qui a les yeux rouges comme le sang, ou verts comme la mousse des arbres au cœur de la forêt. Par ces signes, les dieux marquent ceux qu’ils ont choisis pour recevoir le don. Les élus ne sont pas robustes, et leurs années vives sur terre sont peu nombreuses, car chaque chanson doit posséder son équilibre. Mais une fois à l’intérieur du bois, ils s’attardent très longtemps. Mille yeux, cent peaux, une sagesse aussi profonde que les racines des arbres anciens.Des vervoyants. »
    […]
    Les chanteurs de la forêt n’avaient pas de livres. Ni encre, ni parchemin, ni langage écrit. À la place, ils avaient les arbres et, par-dessus tout, les barrals. Quand ils mouraient, ils entraient dans le bois, dans la feuille, la branche et la racine, et les arbres se souvenaient. Tous leurs chants et leurs sortilèges, leurs histoires et leurs prières, tout ce qu’ils savaient de ce monde. Les mestres te diront que les barrals sont sacrés pour les anciens dieux. Les chanteurs croient que ce sont les anciens dieux. Quand les chanteurs meurent, ils rejoignent cette divinité.
    ADWD – Bran III

    Brynden est en cours d’assimilation, mi-mort, mi-vif. Le vervoyant/ les enfants qui habitent le barral de Fort Nox doivent être assimilés depuis bien plus longtemps.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #118470
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 220

    D’accord, je voyais les vervoyants décédés comme des entités essentiellement passives (le vieux sage dans sa grotte ou son monastère) ne pouvant plus agir au-delà du réseau sans un vervoyant encore en vie. Que Freuxsanglant ou Bran étaient les intermédiaires obligés entre les anciens dieux et une face, un animal ou n’importe quoi d’autre. Si les prédécesseurs peuvent se passer d’eux ou agir à des points où les vifs n’ont pas accès, cela me convient.

    Brr… GRRM n’aurait pas dissimulé un Si le Mur pouvait parler ! quelque part ?

    #119181
    Raff-Tout-Miel
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 439

    Si ça peut vous aider la porte sous Fort-Nox est étrangement similaire à celle de la demeure du Noir et du Blanc chez les Sans-visages. La différence étant le visage, mais il faut énoncer un code verbal pour ouvrir la porte dans les deux cas…

    C’est drôle, la porte Noire, la porte de la demeure du Noir et du blanc. C’est quoi la porte blanche, la porte de la Lune? MDR

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 5 mois par Raff-Tout-Miel.

    "A toi de choisir mon gars. Ou t'affrontes les fantômes, ou t'en deviens un."

    #159400
    Eridan
    • Vervoyant
    • Posts : 6024

    Je viens de me rendre compte d’une chose amusante, concernant la porte Noire. Elle nous est introduite dans le même chapitre que les légendes de Fort-Nox (normal) et elle présente des similitudes amusantes avec un des contes du fort, en particulier : le Rat Coq. Je ne suis pas sûr que les deux soient vraiment liés, mais je trouvais amusant de relever avec vous les points communs.

    Le Rat Coq, songea Bran, avant de s’avouer que la couleur du poil n’était pas la bonne, et la taille, celle d’un matou, non plus. Le Rat Coq était blanc, lui, et presque aussi colossal qu’une truie…
    […]
    C’est là-dessus
    , se persuada-t-il, que le Rat Coq débita le prince, et dans l’un de ces fours qu’il fit cuire sa tourte.
    […]
    Le Rat Coq avait mitonné le prince andal dans une énorme croûte, avec des oignons, des carottes, des champignons, des masses de poivre et de sel, une bonne tranche de lard fumé, plus un rouge de Dorne on ne peut plus sombre, et puis il l’avait servi à son père qui, non content d’en vanter le goût, en réclama une seconde portion. A la suite de quoi les dieux, métamorphosant le cuisinier en un monstrueux rat blanc, l’avaient condamné à ne manger rien d’autre que ses propres petits. Il hantait Fort Nox depuis lors mais, si fort qu’il s’y repût de sa progéniture, sa faim demeurait toujours inassouvie.

    Admettons que le conte n’est qu’un conte : maintes fois raconté, maintes fois modifié, il s’est éloigné de la réalité qu’il décrivait pour ne plus contenir que quelques bribes de vérités dans une mer de fantaisies.

    Quels sont les points communs entre la porte Noire (mais blanche) et un Rat Coq ?

    Déjà, le lieu : la cuisine. Le Rat est cuisinier, et le barral (auquel est sûrement reliée la porte Noire) se trouve dans la cuisine :

    Les Reed décidèrent que l’on coucherait dans les cuisines, […] malgré leur coupole crevée vers laquelle, assoiffé de lumière, se déhanchait, blanchâtre et contrefait, le barral surgi d’entre le dallage d’ardoise, auprès de l’immense puits central. Un drôle de barral, à la vérité. Le plus squelettique d’abord qu’eût jamais vu Bran, puis sans face, en plus. Mais il vous donnait du moins l’impression que les anciens dieux se trouvaient avec vous, là, quelque part.

    La petite taille de cet arbre, aussi, peut laisser supposer qu’il est plus récent que ceux qu’on a vu ailleurs, comme à Winterfell. Or, la porte Noire comprend la langue commune, qu’on doit surtout aux Andals, comme faisait remarquer Long Jon à l’origine de ce sujet. Donc il se pourrait que la porte soit moins vieille qu’on ne le croit … (Bran, qui n’y connaît rien, lui suppose mille ans ; cf. citation ci-dessous). Ça paraît étrange qu’un barral ait été planté si récemment, mais ce n’est pas totalement impossible. Et le conte ne parle-t-il pas justement d’un prince andal ?

    Autre point : la description. Le Rat Coq est « blanc » et a une taille monstrueuse (celle d’une truie, dit le conte) … N’est-ce pas aussi le cas du visage taillé dans le bois du barral ?

    Cette histoire de  transformation en « rat » est étrange, ça ne correspond à aucune magie qu’on a vu jusqu’à maintenant ; même les anciens dieux n’en sont pas vraiment capables, à notre connaissance (encore qu’on peut penser à la seconde vie des change-peaux, mais ça n’expliquerait pas la monstruosité de l’animal). Par contre, on sait que les barrals peuvent assimiler les gens ; généralement les vervoyants, mais peut-être d’autres encore. Et le rat n’est-il pas censé vivre au fond d’une galerie, comme la porte Noire ? (… bon … p’têt pas tous, je suis pas spécialiste ^^’)

    La dernière similitude entre eux, c’est la souffrance : le Rat Coq a été puni pour l’éternité, et la porte Noire semble elle-aussi souffrir de son état pour l’éternité :

    Elle était de barral bien blanc, et elle portait une face.
    Du bois émanait comme une lueur, une lueur laiteuse ou lunaire, si faible qu’elle ne semblait pas même effleurer quoi que ce soit d’autre que le panneau lui-même, pas même effleurer Sam qui se tenait juste devant, pourtant. La face était vieille et blême, toute fripée, toute rabougrie. Elle a l’air morte. Elle avait la bouche fermée, les paupières aussi ; les joues avalées, le front flétri, le menton décroché. S’il était possible à un homme d’avoir vécu un millier d’années sans mourir et de continuer simplement à vieillir, sa figure pourrait à la longue en venir à ressembler à ça.
    La porte ouvrit les yeux.
    Des yeux qui étaient eux aussi blanchâtres et qui n’y voyaient pas. « Qui es-tu ? » demanda la porte, et le puits chuchota : « Qui-qui-qui-qui-qui-qui-qui-qui. »
    « Je suis l’épée dans les ténèbres, dit Samwell Tarly. Je suis le veilleur au rempart. Je suis le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l’aube, le cor qui secoue les dormeurs. Je suis le bouclier protecteur des royaumes humains.
    – Passe, alors », déclara la porte. Ses lèvres s’entrebâillèrent et s’ouvrirent et s’ouvrirent de plus en plus grand, de plus en plus grand, jusqu’à ce qu’enfin ne subsistât rien d’elle, rien qu’une vaste gueule béante entourée de rides. Sam fit un pas de côté et, d’un geste, invita Jojen à passer devant. Eté suivit, la truffe en émoi, et puis ce fut au tour de Bran. Hodor se baissa bien, mais pas tout à fait assez. La lèvre supérieure de la porte frôla doucement le sommet du crâne de Bran, et une goutte d’eau s’en détacha qui, lentement, lui dégoulina tout le long du nez. Une goutte étrangement chaude c’était, et aussi salée qu’une larme.

    Je vous ai mis la citation en entier, parce qu’elle était importante pour la fin de mon raisonnement. Le Rat Coq était cuisinier à Fort-Nox, on peut donc raisonnablement penser qu’il était frère juré de la Garde de Nuit (et astreint à ne point enfanter ou à ne point prendre parti). En tuant le fils d’un roi et en le lui offrant dans une tourte, il a largement pris parti (et dû s‘attirer des ennuis pas qu’avec les dieux). Or, après sa malédiction, il est censé ne se repaître que de ses propres jeunes, sans jamais connaître la fin de sa faim et mange donc ses enfants. C’est compliqué d’imaginer une rat gros comme une truie enfanter. Avec quoi ? avec qui ? Et l’enfantement suppose une fois de plus d’enfreindre son serment … sauf si on admet que le conte a été modifié, et dans ce cas, cette punition divine correspond parfaitement à ce que fait la porte Noire : elle connaît les vœux de la Garde de Nuit en langue commune comme si elle avait été frère juré à l’époque des Andals, elle vérifie que ceux qui veulent passer sont bien des frères jurés en leur faisant réciter leurs vœux. Puis, elle ouvre sa bouche et les mange symboliquement … mais sans jamais ressentir de satiété. Au lieu d’avaler « ses enfants » comme le prétend le conte, la porte Noire pourrait être un ancien de la Garde de Nuit qui avale « ses frères » .
    Bref, en poussant le crackpot, je me demande si le conte du Rat Coq ne serait pas inspiré de l’histoire véritable d’un frère juré, devenu la porte Noire. ^^

    Bon, je ne prétends pas que ces deux entités sont forcément les mêmes, mais je trouvais intéressants ces quelques parallèles et cette possible origin story pour la porte Noire.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #159412
    Pandémie
    • Fléau des Autres
    • Posts : 2840

    Le barral qui sort du puits est plus probablement un rejeton ou un autre barral ayant poussé depuis l’abandon de la forteresse. La porte est large et grosse comme un barral ancien. De plus, si 100 millions de gogos baragouinent une langue en 15mn journalières  de Duolingo, on peut raisonnablement penser qu’une conscience observant des humains H24 pendant des siècles y arrivera aussi. Et il est fréquent des mélanger les époques (Serwyn chevalier ou garde royal par exemple), le prince andal pourrait être nordien ou même pas princ. Bref, la porte est sans doute très vieille.

    Mais à part ça, ce n’est pas impossible que ce soit lié au rat coq. Il est fréquent qu’un humain proche d’un animal, et donc souvent les change-peaux, soit accusé de se transformer en bête. C’est le cas de Robb et de son loup et des Noces Pourpres, par exemple. Donc un cuisinier pourrait contrôler un rat. Ce n’est pas très ragoûtant comme bestiole, mais c’est très intelligent. Les change-peaux peuvent être des vervoyants latents, et on colle des vervoyants aux barrals. Du coup le cuistot est devenu gardien de porte.

    Cela a aussi pu se passer tout autrement, se sacrifiant volontairement par exemple (là aussi, voir la version des Noces pourpres des Frey qu’ils font circuler). Ou pas, c’était peut-être bien un meurtrier.

    Et peut-être que cela n’a rien avoir avec le cuistot, la présence de l’entrée dans les cuisines a du sens, du fait que durant des hivers extrêmement froids, des parties de la forteresse devaient être abandonnées pour se réfugier dans certains secteurs (comme les tunnels sous Châteaunoir) et la cuisine est un refuge indispensable, aux feux toujours allumés et aux celliers garnis. Elle a pu être construite près  de la sortie puis autour de la sortie au fil du temps.

    #159426
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4069

    Donc un cuisinier pourrait contrôler un rat.

    Et inversement, et ça donne Ratatouille.

    Désolé.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
10 sujets de 1 à 10 (sur un total de 10)
  • Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.