Les adaptations (bonnes et mauvaises)

  • Ce sujet contient 23 réponses, 13 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Aerolys, le il y a 4 années et 10 mois.
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  • #96472
    Mandos
    • Éplucheur avec un Économe
    • Posts : 47

    Bonjour !

    J’ouvre ce topic dédié aux adaptations de livres au cinéma (ou à la télévision), un sujet souvent retrouvé dans la section série du forum notamment.

    La question d’une « bonne » ou « mauvaise » adaptation varie selon les gens : faut-il coller au plus près du texte, ou au contraire s’en éloigner ? Dans ces cas, qu’est-ce qui caractérise une bonne adaptation ? J’aimerais connaître vos avis, et glaner au passage des idées de films et livres (on va essayer de passer outre l’adaptation ASOIAF/GOT :D)

    Pour ma part je trouve qu’une bonne adaptation est faite lorsqu’on a autant (ou presque) de plaisir à lire l’oeuvre originale et voir le film (ou la série). J’ai aimé par exemple l’adaptation du Parrain (très proche du livre), celle du Seigneur des Anneaux (proche avec des aménagements) ou encore Forrest Gump (pour le coup je n’ai pas lu le bouquin mais apparemment le personnage de Forrest n’a pas grand chose à voir avec son homologue cinématographique).

    Et une petite mention particulière pour les adaptations en grande majorité absolument catastrophiques de Stephen King (je ne me suis pas remise de la Tour sombre et du dernier Simetierre)… A part Misery et la Ligne verte le pauvre n’est pas gâté (je pourrais mettre Shining mais il est un peu à part). Allez, je rajoute la fin de The Mist qui est je trouve (chose assez inédite) meilleure que celle du livre éponyme !

    Ce sont les premiers noms qui me viennent, mais la liste est longue !

    #96474
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9933

    LA Confidential est très bien, sombre, complexe… si on n’a jamais lu le livre d’Ellroy. Car c’est une bouillie simplifiée tout en restant un bon film. Comme quoi..

    Pour ma part je trouve qu’une bonne adaptation est faite lorsqu’on a autant (ou presque) de plaisir à lire l’oeuvre originale et voir le film (ou la série)

    Pour moi, quand ça respecte l’esprit ou quand ça améliore l’oeuvre.

    A part Misery et la Ligne verte le pauvre n’est pas gâté

    Les évadés, Stand by me ?

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #96477
    JN
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1900

    Pour moi, quand ça respecte l’esprit ou quand ça améliore l’oeuvre.

    L’exemple le plus marquant, à mes yeux, est Stalker de Tarkovski, qui transcende magistralement l’œuvre originale, de qualité également mais qui ne possède pas la finesse du cinéaste.

    « Edmond Dantès. Nice name. It’d look great in print, you know? Although ‘Le Comte de Monte-Cristo’ would make a better title for a novel. » - Dumas, Fate/strange fake

    #96493
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4263

    J’ai en tête l’exemple d’une adaptation sympathique, tirée d’un livre qui m’a pourtant rebutée.

    Starship Troopers, (oui, ce film-là), de Paul Verhoeven : film de SF très satirique, et rigolo à regarder au second degré. Le réalisateur y met beaucoup d’ironies dans une dénonciation du fascisme et de l’impérialisme américain. A regarder avec un bol de pop-corn.

    Et en début d’année j’ai eu l’occasion de lire le livre Starship Troopers de Robert Heinlein, dans sa version française : Etoiles, garde à vous. Et bien, c’est tout le contraire ! Un livre militariste à l’excès, et sans aucun humour. Un pamphlet en faveur d’une société qui miserait tout sur ses soldats. Une critique de la société occidentale pour qui l’armée ne serait qu’une organisation parmi d’autres, et qui aurait perdu les vraies valeurs. La justification de morts pendant l’entraînement, ben oui faut bien ça pour sélectionner les meilleurs. Une ode aux instructeurs les plus durs. Un chant d’amour envers les simples soldats qui exécutent les ordres sans réfléchir et sans discuter. Et j’en passe. L’auteur a dû arrêter jeune sa carrière militaire, soi-disant à cause de problèmes de santé, mais en lisant ce livre je me suis demandée si ses supérieurs ne l’avaient pas trouvé extrémiste.

    #96496
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9933

    Oui, c’est un exemple assez emblématique d’une adaptation qui va à l’encontre du livre. Perso, j’ai trouvé Verhoeven trop subtil car les bas du front vont voir ça au premier degré (Ken et Barbie tuent des araignées géantes et probablement innocentes de ce dont on les accuse).

    Quant à Heinlein, oui il est très réac mais en même temps assez égalitariste : hommes et femmes dans l’armée ! Et si tu ne défends pas ton pays, pas de droit de vote…

     

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    #96533
    Frankizour
    • Frère Juré
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    A part Misery et la Ligne verte le pauvre n’est pas gâté (je pourrais mettre Shining mais il est un peu à part).

    Les évadés, Carrie, Ca, Christine, Creepshow ?

    #96736
    John Lon Bickel
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 220

    Faut-il coller au plus près du texte, ou au contraire s’en éloigner ? Dans ces cas, qu’est-ce qui caractérise une bonne adaptation ?

    Il y a aussi le temps entre l’écriture de l’œuvre originale et le moment de l’adaptation. Dans les blockbusters, Harry Potter est adapté au cinéma presque au moment où les livres sont édités, s’éloigner du texte est compliqué. Peter Jackson adapte Le Seigneur des Anneaux près de cinquante ans après la parution du dernier tome, le public a changé. Il décide de s’en tenir à peu près au texte mais une réécriture complète peut se défendre, ainsi qu’on le verra avec Le Hobbit. C’est que l’esprit du temps change : la pièce de théâtre Cromwell de Hugo est injouable car trop longue, mais de plus la moitié de l’humour de l’acte IV est antisémite à souhait. Pour une adaptation, pas mal de passages seraient forcément coupés. Étoiles, garde à vous ! a été écrit pour un public américain dans un contexte où la troisième guerre mondiale était possible.

    Pour revenir à Tolkien, bon nombre de passages sont devenus durs à avaler au cinéma. Je pense à Elrond prévenant Aragorn que, à moins qu’il ne récupère Gondor et Arnor, il interdira à sa fille de l’épouser ; à la décadence de ces deux royaumes corrélée avec les mariages numénoréens/noblesse locale ; à Aragorn interdisant à tout Homme de franchir les frontières de la Comté, en faisant une quasi-réserve ; ou encore aux récompenses de l’aventure des Hobbits : les porteurs de l’Anneau mis à part, Merry devient Maître du pays de Bouc, Pippin Thain (duc ?) de la Comté tandis que Sam le jardinier se contente d’être maire de Hobbitebourg… Des détails au vu du reste de l’œuvre, mais des détails que je ne vois pas être repris.

    Dans les adaptations reconnues, je dirais Maigret où l’interprétation de Bruno Crémer est devenue plus célèbre, voire plus réussie que les romans de Simenon.

    #96956
    Mandos
    • Éplucheur avec un Économe
    • Posts : 47

    quand ça améliore l’oeuvre.

    Tu as des exemples en tête ?

    Les évadés, Stand by me ?

    Pas vu, et pas vu :/

    Stalker de Tarkovski

    Jamais entendu parler je vais regarder ça !

    Carrie, Ca, Christine, Creepshow

    Je les trouve moyen… Sauf peut-être le premier Carrie. Je n’ai pas vu Creepshow cela dit ! Pour Ça je vais voir ce qu’ils vont faire avec la deuxième partie, le premier étant plutôt sympa mais franchement pas transcendant j’ai trouvé.

     

    Je viens de trouver le film « Les Ruines ». Pas encore vu, mais adapté d’un roman de Scott Smith que j’avais pris complètement au hasard et qui avait été une bonne surprise, je vais voir ce que donne la transposition à l’écran. D’une manière générale j’ai l’impression que les films d’horreur sont plus casse-gueule à adapter (je mets l’Exorciste à part, je l’ai vu à 8 ans et je suis encore traumatisée). Il me semble qu’il y a plus de marge de manœuvre avec les œuvres « classiques ».

     

    #96959
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
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    Orgueil et Préjugés, de Jane Austen.

    La BBC a fait en 1995 une magnifique adaptation sous forme d’une mini-série de 6 parties, avec Colin Firth et Jennifer Ehle. La durée d’écran permet de reprendre tout le livre, mais surtout la série est très fidèle à l’ambiance décrite par l’auteur, les personnages sont respectés, ainsi que la mentalité de la gentry anglaise. Une réussite.

    Ce qui m’a toujours laissée perplexe, c’est que beaucoup préfèrent encenser le film de Joe Wright, avec Keira Knightley, alors que de mon point de vue ce film est une trahison de l’état d’esprit du livre, notamment avec la scène de la première demande en mariage, pendant une tempête qui donne un ton « violence des sentiments ». Et Darcy est franchement transparent.

    #96960
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9933

    Tu as des exemples en tête ?

    Le « souci » c’est qu’une amélioration est aussi une trahison de l’oeuvre originelle, cf le cas Verhoeven (cela dit, Shakespeare n’a pas inventé Hamlet ou Roméo et Juliette mais c’est dur de passer après lui… donc si tu trahis avec talent, tu l’emportes).

    Sans avoir lu les livres, j’ai entendu que Blade Runner est beaucoup plus développé à l’écran que la nouvelle originelle (idem pour Minority report ?).

    J’ajoute aussi la très bonne adaptation de Headhunters de Jo Nesbø. Mais l’intrigue est un peu moins cohérente car Nikolaj joue un Danois (et pour cause^^), nationalité différente de son alter ego du livre.

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    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #96975
    Chat-qui-boite
    • Patrouilleur Expérimenté
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    La BBC a fait en 1995 une magnifique adaptation sous forme d’une mini-série de 6 parties, avec Colin Firth et Jennifer Ehle. La durée d’écran permet de reprendre tout le livre, mais surtout la série est très fidèle à l’ambiance décrite par l’auteur, les personnages sont respectés, ainsi que la mentalité de la gentry anglaise. Une réussite.

    Tout à fait d’accord: Ce qui fait le sel des romans de Jane Austen c’est l’abondance de dialogues, le style ampoulé de certains personnages et dans « Orgueil et préjugés » l’ironie du regard de l’héroïne. Les tournures de phrases, les mentalités et les préjugés de classe… Cela peut sembler bavard mais c’est l’intérêt de ces romans. Et donc la version longue de la BBC rend mieux l’authenticité de l’oeuvre que l’interprétation qu’en donne film.

    Autre adaptation télévisuelle très réussie qu’un de nos frères a signalé ces jours-ci: Nicolas Le Floch. La réalisation  a transposé la minutie de la reconstitution historique du livre avec un soin de l’image,des costumes et du langage qui ne font que renforcer l’attractivité de ce polar historique.

    Mieux vaut être en retard au paradis qu'en avance au cimetière
    Reste assis au bord de la rivière et tu verras passer le corps de ton ennemi

    #96976
    FeyGirl
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    Sans avoir lu les livres, j’ai entendu que Blade Runner est beaucoup plus développé à l’écran que la nouvelle originelle (idem pour Minority report ?).

    Je n’ai pas encore lu Blade Runner qui est dans ma PAL, mais j’ai récemment lu Minority Report et autres récits, recueil de nouvelles de Philip K Dick, qui contient les récitss ayant donné naissance à Minority Report, Total Recall, Planète Hurlante.

    Nouveau Modèle (qui a inspiré le film Planète Hurlante) : au contraire du film, l’action se passe sur Terre, et quelques protagonistes sont différents. Malgré tout, on a la même ambiance, une histoire et une fin similaires dans l’état d’esprit. Donc je trouve que c’est une bonne adaptation.

    Rapport Minoritaire (qui a inspiré le film Minority Report) : les protagonistes sont différents, et à première vue l’histoire est semblable, sauf la fin qui est un happy end de Hollywood (alors qu’il n’y a jamais de happy end chez Philip K Dick). Mais surtout, dans la nouvelle la raison de la désignation du héros comme futur criminel est plus complexe que dans le film. Et les précogs sont des humains sélectionnés enfants, qui avaient un QI faible mais des pouvoirs psy, et « élevés » pour développer à l’extrême ce don, au mépris de leur développement psychique et physique, alors qu’Hollywood a préféré choisir de belles minettes. Bref, Spielberg a quand même beaucoup ripoliné l’histoire !

    Souvenir à vendre (qui a inspiré le film Total Recall). Le début de l’histoire est le même, puis Hollywood a pas mal brodé la suite, pour nous offrir là aussi une fin très happy end. Tiens, c’est encore Verhoeven ! Dans la nouvelle, le héros reste sur Terre et l’histoire est plus courte, mais la chute finale proposée par Philip K Dick est très bonne (et pas happy end). Bref, le film est là encore un affadissement de la nouvelle.

    #96999
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Hollywood a préféré choisir de belles minettes

    Rohhh. C’était pour faire référence à la Pythie de Delphes. Référence culturelle et tout et tout… Ou alors, c’était pour le fan service… 😉

    Le début de l’histoire est le même, puis Hollywood a pas mal brodé la suite, pour nous offrir là aussi une fin très happy end. Tiens, c’est encore Verhoeven !

    Le happy end du film se discute quand même beaucoup.

    Il est tellement nawak, et ressemble tellement au rêve que lui avait promis Total Recall qu’une seule solution logique s’impose: il s’agit d’un rêve. Dans la réalité, le héros a fait une crise, et reste bloqué dans son rêve. D’ailleurs, la cité extraterrestre qu’il découvre à la fin figure sur les images publicitaires de Total Recall au milieu du film. Entre autres.

    Orgueil et Préjugés, de Jane Austen.

    D’accord avec toi sur tout. Le film avec Keira Knightley est décevant, et trahit l’oeuvre à bien des égards, là où la série de 95 est beaucoup plus fidèle. J’ai l’impression que la mansuétude tient en deux points: c’est joliment filmé d’une part, et beaucoup ont découvert l’oeuvre par ce biais, d’autre part.

    #97571
    Corondar
    • Pisteur de Géants
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    Et les précogs sont des humains sélectionnés enfants, qui avaient un QI faible mais des pouvoirs psy, et « élevés » pour développer à l’extrême ce don, au mépris de leur développement psychique et physique, alors qu’Hollywood a préféré choisir de belles minettes.

    De belles minettes pour les précogs ? On parle bien du film de Spielberg ? Je ne l’ai pas vu depuis un moment, mais les précogs y sont au nombre de 3, 2 hommes et une femme, cette dernière étant interprétée par Samantha Morton, laquelle peut difficilement être qualifiée de « belle minette ». Dans le film les précogs sont les enfants d’une junkie dont l’abus de drogues a « offert » ce « don » à ses enfants, lesquels semblent rendus très asociaux par leurs pouvoirs (leur QI n’étant pas évoqué il me semble dans le film ?).

    Pour le reste, vaste sujet que voilà. En ce qui me concerne, une bonne adaptation est une adaptation qui prend ses distances avec l’oeuvre originelle, ou plutôt, une adaptation où le scénariste et le réalisateur me livrent leurs visions du livre, en l’adaptant au format cinématographique. Généralement je n’aime pas trop les adaptations hyper fidèles qui ne prennent aucun risque et se contentent de copier leurs modèles, sans rien apporter ou modifier.

    Pour moi, la meilleure adaptation, selon mes critères, reste Shining, rare adaptation qui surpasse le livre dont elle est tirée. Parce que Kubrick nous livre sa vision de la chose en puisant son inspiration chez King.

    #97625
    FeyGirl
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    Et les précogs sont des humains sélectionnés enfants, qui avaient un QI faible mais des pouvoirs psy, et « élevés » pour développer à l’extrême ce don, au mépris de leur développement psychique et physique, alors qu’Hollywood a préféré choisir de belles minettes.

    De belles minettes pour les précogs ? On parle bien du film de Spielberg ? Je ne l’ai pas vu depuis un moment, mais les précogs y sont au nombre de 3, 2 hommes et une femme, cette dernière étant interprétée par Samantha Morton, laquelle peut difficilement être qualifiée de « belle minette ». Dans le film les précogs sont les enfants d’une junkie dont l’abus de drogues a « offert » ce « don » à ses enfants, lesquels semblent rendus très asociaux par leurs pouvoirs (leur QI n’étant pas évoqué il me semble dans le film ?)

    Je pensais effectivement à la précog que le héros vient sauver. Dans la nouvelle, les précogs ont été repéré gosses, car à faible QI mais avec des pouvoirs psi latents. Ils ont été « élevé » pour développer ce pouvoir, devenant des monstres à très grosse tête, avec un corps malingre, et vivant enfermés. Personne ne s’en offusque. Même si c’est anecdotique dans l’histoire, je trouve dommage d’avoir atténué ce thème renvoyant à notre humanité, et au traitement des déficients intellectuels (et plus généralement à l’excuse du mauvais traitement de quelques personnes pour le bien de l’humanité).

    #97642
    DNDM
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    vaste sujet que voilà. En ce qui me concerne, une bonne adaptation est une adaptation qui prend ses distances avec l’oeuvre originelle, ou plutôt, une adaptation où le scénariste et le réalisateur me livrent leurs visions du livre, en l’adaptant au format cinématographique. Généralement je n’aime pas trop les adaptations hyper fidèles qui ne prennent aucun risque et se contentent de copier leurs modèles, sans rien apporter ou modifier.

    +1. Perso quand on parle adaptations ciné / télé (en live action) réussies, le seul exemple qui me vient spontanément à l’esprit c’est Astérix: Mission Cléopâtre. Le scénar de base reste grosso modo le même, mais le ton, l’humour, le rythme et la narration sont adaptés au médium ciné, et du coup ça marche à fond, contrairement aux autres tentatives live action d’Astérix qui sont toutes plus qu’oubliables.

    Une adaptation vraiment réussie, c’est ça: quelque chose qui utilise le médium pour ajouter quelque chose à l’histoire telle que le livre ou la BD la racontait, ou pour proposer quelque chose avec un vrai ton, une vraie vision, une vraie ambiance. Mais ceci tout en sachant garder l’ADN de base de l’oeuvre. Astérix: Mission Cléopâtre, ça marche, parce qu’Astérix a toujours été une BD basée sur l’humour, et avec différents types d’humour dont certains au final pas si éloigné de celui de Chabat.

    Après, y’a les adaptations pas mal, qui ne trahissent pas l’oeuvre mais se contentent de raconter l’histoire du livre sans rien ajouter, et dont l’esthétique sera périmée 10 ans plus tard, alors que le livre sera toujours aussi lisible. Et les adaptations loupées, qui trahissent le fond de l’oeuvre.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #97647
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    De manière similaire, Persépolis de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi adaptent hyper bien la BD de cette dernière en utilisant des dessins et de la mise en scène de cinéma tout en respectant l’esprit du livre (de mémoire la partie viennoise est un peu plus courte).

    Qui n’a jamais chanté faux pour se reprendre en main comme Chiara Mastroianni reprenant Eye of the Tiger ? Les poings en rythme avec la musique, on ne peut pas faire ça en BD.

    Et puis, je ne connais pas le comics mais sur ce plan Into the Spiderverse a mis la barre ultra haut.

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    #97724
    Corondar
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    Et les précogs sont des humains sélectionnés enfants, qui avaient un QI faible mais des pouvoirs psy, et « élevés » pour développer à l’extrême ce don, au mépris de leur développement psychique et physique, alors qu’Hollywood a préféré choisir de belles minettes.

    De belles minettes pour les précogs ? On parle bien du film de Spielberg ? Je ne l’ai pas vu depuis un moment, mais les précogs y sont au nombre de 3, 2 hommes et une femme, cette dernière étant interprétée par Samantha Morton, laquelle peut difficilement être qualifiée de « belle minette ». Dans le film les précogs sont les enfants d’une junkie dont l’abus de drogues a « offert » ce « don » à ses enfants, lesquels semblent rendus très asociaux par leurs pouvoirs (leur QI n’étant pas évoqué il me semble dans le film ?)

    Je pensais effectivement à la précog que le héros vient sauver. Dans la nouvelle, les précogs ont été repéré gosses, car à faible QI mais avec des pouvoirs psi latents. Ils ont été « élevé » pour développer ce pouvoir, devenant des monstres à très grosse tête, avec un corps malingre, et vivant enfermés. Personne ne s’en offusque. Même si c’est anecdotique dans l’histoire, je trouve dommage d’avoir atténué ce thème renvoyant à notre humanité, et au traitement des déficients intellectuels (et plus généralement à l’excuse du mauvais traitement de quelques personnes pour le bien de l’humanité).

    Je veux bien croire (je n’ai pas lu la nouvelle) que la précog du film est très éloignée des précogs du livre, mais de là à dire qu’on en fait une pin-up hollywoodienne . Dans le film, ce dont je me souviens surtout c’est que pas mal de gens semblent avoir développé un « culte » pour les précogs, les percevant comme des êtres presque divins. Je ne sais pas si il y a ça aussi dans le livre ?

    #97726
    DNDM
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    Persépolis et Into the Spider-verse sont deux excellents films d’animation, mais Astérix le Gaulois (1967), Astérix et Cléopâtre (1968) ou Le domaine des Dieux (2014) aussi. Pour le coup, je ferai un distinguo assez net, quand on parle d’adaptation, entre films d’animation et films live-action, surtout quand le matériau de base est une BD. En terme de graphisme, et en terme de techniques de narration, la différence entre BD et film d’animation ne sera le plus souvent pas immense, et même si les choix et le résultat peuvent être très différent (notamment au niveau de la bande son, en effet, les chansons font une grande partie du charme du dessin animé Astérix et Cléopâtre de 68, qui est réussi tout en étant très différent du Mission Cléopâtre), on reste sur du cousinage, avec des possibilités similaires en terme de « trucages » (maisn plus grosses que la normal pour donner une impression de force, micro-ellipses temporelles, contraction / dilatation du temps, personnages qui s’envolent sans que ça fasse bizarre…).
    Par contre, l’adaptation avec costumes et acteurs réels, c’est casse-gueule, et notamment pour la BD. Les romans s’en sortent souvent mieux, parce que justement chacun peut projeter un peu ce qu’il veut, que le côté visuel n’est pas figé. Ca va dépendre du réalisme de l’univers adapté, mais souvent sur cet aspect y’a moins de pièges.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #97728
    Aspics des sables
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    Une bonne adaptation doit nous permettre de retrouver les personnages et les passages qui nous ont fait vibrer lors de la lecture. C’est quand le livre devient vivant.

    Princess Bride, Le silence des agneaux (A. Hopkins et J. Foster dans la scène où elle lui explique le titre de l’oeuvre – d’une manière que je trouve d’ailleurs plus parlante que dans cette dernière – où leur échange de regard est sublime <3), Un tramway nommé désir, Autant en emporte le vent

    Une mauvaise adaptation, c’est quand les personnages sont dénaturés, qu’on a le sentiment d’être trahi, que l’histoire n’engendre pas la même finalité.

    La tour sombre, Harry Potter (pour certains personnages, passages oubliés, émotions pas retransmises), La reine des damnés (alors même qu’Entretien avec un vampire tenait la route)…

    Orgueil et Préjugés, de Jane Austen. La BBC a fait en 1995 une magnifique adaptation sous forme d’une mini-série de 6 parties, avec Colin Firth et Jennifer Ehle. La durée d’écran permet de reprendre tout le livre, mais surtout la série est très fidèle à l’ambiance décrite par l’auteur, les personnages sont respectés, ainsi que la mentalité de la gentry anglaise. Une réussite. Ce qui m’a toujours laissée perplexe, c’est que beaucoup préfèrent encenser le film de Joe Wright, avec Keira Knightley, alors que de mon point de vue ce film est une trahison de l’état d’esprit du livre, notamment avec la scène de la première demande en mariage, pendant une tempête qui donne un ton « violence des sentiments ». Et Darcy est franchement transparent.

    Je te rejoins à 200%.  D’ailleurs toutes les adaptations de J. Austen de BBC sont superbes en particulier Persuasion et Northanger Abbey qui sont servis par des acteurs complètement en accord avec les personnages. Concernant Northanger Abbey, j’ai même préféré le Henry de l’adaptation à celui des livres : il apparaît beaucoup plus touché par Catherine et j’en suis bien aise pour elle. La scène où il lui efface du pouce la trace de boue de son visage – qui n’existe pas dans le livre – est hyper sensuelle et colle parfaitement au personnage de Catherine.

    Orgueil et Préjugés de Joe Wright n’est pas regardable pour les lecteurs qui ont aimé le livre, je trouve les deux acteurs à des années-lumière des personnages en particulier celui qui joue Darcy qui est insipide au possible, ce qui ne peut que mettre en colère car c’est, selon moi, un des personnages masculins les plus marquants de la littérature. Heureusement, du coup, qu’il y a l’adaptation de BBC avec Colin Firth !

    #97744
    FeyGirl
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    Je te rejoins à 200%.  D’ailleurs toutes les adaptations de J. Austen de BBC sont superbes en particulier Persuasion et Northanger Abbey qui sont servis par des acteurs complètement en accord avec les personnages

    Ah que oui ! J’ai le coffret DVD des 6 adaptations des livres de Jane Austen par le BBC, la totale !!! Un des rares que je regarde de temps en temps. Et Persuation est effectivement mon N°2 (après Orgueil et Préjugés) : même s’il y a des petites différences avec le livre, l’ambiance et les personnages sont vraiment bien retranscris à l’écran.

    Heureusement, du coup, qu’il y a l’adaptation de BBC avec Colin Firth !

    Bridget Jones est d’accord ! Sans rire, quand j’ai lu le livre de Bridget Jones, il y a tout un passage avec Bridget fantasmant sur Darcy / Colin Firth sortant de l’eau, le texte suggérait quelque chose de type « T-shirt mouillé » (de mémoire, il est écrit que la cassette vidéo commence à avoir des rayures à ce moment de la série, tellement Bridget s’est repassé ce passage en boucle). Je ne comprenais pas, car je n’avais jamais rien vu de sensuel dans la série. Donc j’ai regardé d’un œil différent TOUTE la série (j’étais motivée😋), jusqu’à trouver ce moment : c’est quand Darcy sort de son lac, à Pimberley, et tombe par hasard sur Elizabeth. Bah alors, la chemise épaisse du début du XIXè n’a pas le même aspect qu’un Tshirt d’aujourd’hui. Petite pointe de déception🤔 .

    #97747
    Crys
    • Terreur des Spectres
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    C’est marrant, en lisant vos commentaires, je me suis dis que je rejoignais un peu Coco et DNDM sur le travail d’adaptation. Après quand je regarde une œuvre tirée d’un bouquin, j’ai vraiment besoin que le film/série s’empare du sujet pour le réécrire avec les codes du média. Si je reste dans le registre shakespearien (cassedédi  Kévin Elarbi), j’aime pas trop quand on fait du théâtre filmé (coucou Kenneth Brannagh, même si j’aime bien la BO de Henry V), j’ai tendance à préférer qu’il y ai un vrai parti pris donc je vais plus facilement me laisser happer par le Macbeth avec Fassbender (même s’il est long), ou mieux le Roméo + Juliet de Baz Lurhman avec sa dimension doucement folle. Après des fois ça se casse la gueule avec ce genre de décalage par rapport à l’œuvre de départ (encore que Macbeth y en a pas tant), mais je préfère un film ou une série qui tente des trucs quitte à se ramasser, qu’une adaptation toute lisse d’un roman avec un peu trop de classicisme. Bref, l’intérêt de réécrire un roman/une BD/une pièce pour la rentrer dans le format audiovisuel, c’est de trouver une nouvelle façon d’en parler ou d’en exhumer des thématiques précises. En dehors de ça…

    Et je rejoins mes deux comparses sur les précogs, y a pas trop de midinette, je trouve. Ces persos m’ont toujours mis hyper mal à l’aise quand j’étais ado.

    #97754
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4263

    C’est bizarre ce que vous dites, moi je la trouvais plutôt mignonne. Comme quoi, les jugements sur les physiques sont vraiment personnels !

    #97768
    Aerolys
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3004

    Pour moi, quand ça respecte l’esprit ou quand ça améliore l’oeuvre.

    La même !

    Je peux citer le premier anime Fullmetal Alchemist qui, pour m’être intéressé un peu à lui sans vraiment regarder, a pris un chemin différent du manga mais qui reste intéressant sans ses choix. D’ailleurs, le premier épisode de la seconde adaptation (Fullmetal Alchemist Brotherhood, fidèle au manga, cette fois-ci) est purement inventé par les scénaristes mais, le discours de l’un des personnages fait écho à des événements survenants plus tard dans l’intrigue (ce qui peut faire sourire ceux et celles ayant lu le manga avant).

    Pour donner un exemple plus mitigé, il y a le film Farenheit 451 de Ramin Bahrani. Le film prend des libertés par rapport au livre mais, même si ce n’est pas une mauvaise adaptation, j’ai grincé des dents à plusieurs moments.

    Moment spoiler du livre et du film de 2018 :

    Spoiler:
    Par exemple, la romance entre Montag et Clarisse que je n’ai pas apprécié. J’ai trouvé que ça faisait : « Il nous faut absolument une romance entre ces deux personnages car sinon, les gens ne vont pas aimé le film ». Ou encore la dernière partie du film où on apprend que les résistants arrivent à retenir plusieurs œuvres dans leur intégralité grâce à une molécule qui leur permet de retenir des quantités énormes d’informations. Je trouve que ça casse totalement l’intérêt qu’ont les résistants dans le livre. Dans le livre, les résistants apprennent les textes du mieux qu’ils peuvent pour les réécrire plus tard mais, ça reste des humains. Ils ont retenus énormément de choses mais, ça reste approximatif et leur mémoire changera leur vision desdits livres. On passe de « on essaye de retenir ce qu’on peut » à « nos yeux sont des scanners et notre cerveau un super-ordinateur ». Bref, il y a moins d’impact que dans le livre et je trouve ça dommage. Et puis, celui qui a retenu le plus de choses est un gamin d’une dizaine d’années voire moins et il a lu plus de choses que n’importe qui d’entre nous, what the fuck. XD

    Bref, une bonne adaptation mais avec des partis pris qui, je trouve, gâchent le film par moment.

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
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