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Recommandations pour la rentrée 2022 : littératures de l’imaginaire

Recommandations pour la rentrée 2022 : littératures de l’imaginaire

La Garde de Nuit reprend ses recommandations littéraires. Si vos Piles à Lire étaient en train de réduire, pas de panique, voici de quoi les remplir à nouveau de beaux titres de SF, fantastique ou fantasy, pour appréhender cette rentrée scolaire 2022 de bonne humeur ! Bonne lecture !

Que passe l’hiver, de David Bry

Que passe l’hiver, de David Bry, aux éditions Pocket

Que passe l’hiver raconte le parcours de Stig, jeune seigneur du clan Feyren, qui va vivre son premier « solstice » : une cérémonie rituelle durant laquelle chaque clan se rend sur le Wegg, le domaine du roi de l’Hiver, afin de renouveler son serment et son allégeance. Mais au lieu des fêtes et joyeusetés auxquelles il s’attendait, Stig découvre qu’il se trame de drôles de choses dans l’ombre.

C’est assez compliqué de résumer les choses de façon sommaire sans trop en dire, et clairement, ne vous arrêtez pas à mon résumé peu vendeur ^^ Le livre nous offre un joli récit de fantasy initiatique qui peut paraître assez classique, mais qui est avant tout bercé par une atmosphère fascinante. Le monde de Stig est poétique et onirique (et pour le coup, l’illustration de couverture est parfaitement en phase avec le récit. Si l’illustration vous parle, il y a des chances pour que l’histoire vous parle également). On y retrouve une dimension tragique envoûtante, et une réflexion sur la notion de destin en filigrane qui est bien menée, le tout dans un huis-clos où les événements s’enchaînent et vous accrochent.

L’univers proposé par l’auteur rappelle les contes nordiques, pleins de dieux tristes et de magies oubliées, et l’écriture amène une atmosphère pleine d’étrangeté, un peu cotonneuse comme la Clairière de l’Hiver qu’elle décrit, tantôt froide et sombre, tantôt poétique et touchante. En parallèle aux errances de Stig, on assiste à la fin possible d’un monde, et c’est terriblement bien rendu. J’ai réellement adoré la plume de l’auteur (et il n’a pas volé son statut de coup de cœur Imaginales 2019, parce que vraiment, c’est rare une telle poésie – d’ailleurs signalons au passage que, comme son nom ne l’indique pas forcément, l’auteur est français).

Si l’on avait un léger point noir à signaler, ce serait probablement la construction de personnages assez convenus. Il y a un côté écriture « jeunesse » qui se fait sentir dans les personnages qui sont parfois caricaturaux. Mais la construction de l’ambiance m’a tellement charmée que je mettrais ça au second plan. Je recommande chaudement !

Nymphadora

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After®, de Auriane Velten

After®, d’Auriane Velten, aux éditions Mnémos

Adepte de science-fiction post-apocalyptique, ou lecteur avide de diversifier vos horizons, vous serez sans doute séduit par ce premier roman d’Auriane Velten, mettant en scène deux personnages envoyés par les dirigeants de leur village afin de découvrir l’origine de la catastrophe ayant bouleversé leur univers.

Avec une écriture inclusive très spécifique, l’autrice nous propose de découvrir, en compagnie de Cami et Paule, comment toute une civilisation s’est reconstruite en suivant les préceptes du Dogme, visant à un égalitarisme absolu, à l’abolition de la curiosité et à une tempérance en toute circonstance au service de la collectivité. Pourtant, Cami est avide de savoir, Paule est avide de beauté, et petit à petit illes vont tenter de comprendre comment les choses ont pu venir à en arriver où elles en sont.
Le roman place un faux suspens sur la nature même des personnages, qui peut facilement être devinée par tout lecteur un minimum attentif. En revanche, il pose des questions très intéressantes sur la notion même d’humanité, sur le besoin de reconstruction, mais aussi la nécessité d’évoluer, de tenter de mieux faire les choses en évitant de répéter les erreurs.

Alors qu’il peut sembler au premier abord pas bien joyeux, j’ai été en réalité embarquée par l’optimisme qui finit par se dégager de ce livre poussant à réfléchir à la place de la mémoire et aux évolutions possibles de l’humain. Pour un premier roman, c’est une vraie réussite !

Yoda Bor

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Blackwater, de Michael McDowell

Blackwater tomes 1 à 6 de Michael McDowell, aux éditions Monsieur Toussaint Louverture

Blackwater tomes 1 à 6 de Michael McDowell, aux éditions Monsieur Toussaint Louverture

Je vous propose un voyage à Perdido, petite ville d’Alabama, en 1919, où Mary-Love Caskey, une veuve, dirige sa famille d’une poigne de fer. La ville va subir une crue dévastatrice. Ce n’est pas le seul élément perturbateur que Perdido et la famille Caskey vont connaître, puisqu’une jeune femme mystérieuse, aux origines troubles, Elinor, va venir chambouler toutes les dynamiques familiales qui jusqu’alors fonctionnaient.

C’est le point de départ d’une incroyable saga familiale, qui s’étendra sur plusieurs générations, sur près de 50 années, portée par des personnages féminins brillamment écrits. Six tomes composent cette série, qui prendront le temps, en 1500 pages, de nous conter le destin parfois comique, parfois tragique des habitants de Perdido.

Il ne faut pas s’attendre à lire une série de livres purement fantastiques. Les éléments fantastiques existent, sont importants, mais ne prennent jamais réellement le pas sur la chronique familiale. Ils viennent apporter une dose de mystère, de violence, dans la vie déjà pas si paisible de Perdido.

J’ai adoré l’écriture de Michael McDowell, sa construction des personnages, jamais réellement adorables, mais jamais non plus totalement détestables (pour la plupart), leurs évolutions sont passionnantes à suivre.

Il aura fallu presque 40 ans pour que cette œuvre connaisse une traduction française, c’est un peu dommage et en même temps cette sortie tardive rend totalement justice à cette œuvre, puisqu’elle aurait pu être écrite aujourd’hui, je la trouve tout particulièrement contemporaine, malgré son cadre : une petite ville d’un état du sud des États-Unis, dans la première partie du 20ème siècle. L’auteur joue intelligemment avec les codes, le destin des personnages ne cesse de surprendre, et c’est un réel plaisir de suivre leur histoire.

J’en profite pour parler des couvertures : a-t-on déjà vu des livres aussi beaux ? Un énorme bravo à la maison d’édition Monsieur Toussaint Louverture, les couvertures sont incroyables.

Traduction par Yoko Lacour et Hélène Charrier

Schrö-dinger

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Le Roi des Fauves, d’Aurélie Wellenstein

Le roi des fauves, d'Aurélie Wellenstein

Le roi des fauves, d’Aurélie Wellenstein

Les premiers chapitres du Roi des Fauves ne devraient pas trop dépayser les lecteurs habitués au fantastique : un monde médiéval, dans lequel trois jeunes amis, Ivar l’apprenti forgeron, Oswald le petit herboriste discret et Kaya la jolie couturière doivent partir braconner pour manger et se font bien sûr prendre.

Trop classique me direz-vous ? Vous auriez raison. Mais c’est à ce moment-là que le roman commence à prendre de l’intérêt. Lorsqu’ils se font prendre la main dans le sac, c’est par un seigneur accompagné d’un berserkir, un homme que la magie a transformé en bête : celui-ci possède désormais une tête et une trompe de mammouth, et est devenu une créature sans volonté propre, soumise par des runes aux ordres de son maître. Et la peine des trois amis va être terrible : ils vont devenir à leur tour des berserkirs. La transformation en monstre prend environ sept jours, c’est le temps qu’il leur reste pour trouver une solution et échapper à la condition infâme de ces hommes-animaux.

Une aventure à travers des terres sauvages donc, avec un compte à rebours au dessus des têtes de nos personnages et un suspens quant à leur réussite dans les temps. Mais plus que les péripéties physiques de ces jeunes personnes, ce sont les épreuves psychologiques qu’ils traversent qui sont mises en avant, notamment celles d’Ivar, le « personnage point de vue ». On ressent toute son incertitude, sa souffrance, son hésitation, sa lutte… Cette errance mentale et spirituelle est constante, de la peine à la passion, de la rage au désespoir, de l’affliction à la fureur… Ces virevoltes émotionnelles se poursuivent jusqu’à la toute dernière page et nous donnent envie de continuer à lire, d’en savoir plus sur son évolution, sur l’état final et définitif de ces métamorphoses.

Un livre que j’ai dévoré, et qui m’a donné envie d’en savoir plus sur Aurélie Wellenstein et ses autres romans.

Yunyuns

Conclusion

Pour d’autres idées de lecture, n’hésitez pas à consulter la liste de toutes les recommandations publiées sur le blog de la Garde de Nuit.

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Compte collectif de La Garde de Nuit.

1 Comment

  1. Merci pour ces recommandations. Je suis en train de dévorer Blackwater. Il ne me manque que le tome 6, que j’ai commandé.
    Hier j’ai acheté After. Je posterai un avis après l’avoir lu ^^

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