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- Ce sujet contient 4 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par
Quintus Cularo, le il y a 2 mois.
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11 septembre 2024 à 10 h 21 min #207153
Nymphadora
- Vervoyant
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Un topic consacré aux œuvres de Jeanne Mariem Corrèze. Elle a notamment écrit chez les Moutons Electriques le roman de fantasy « Le chant des cavalières » et, tout récemment, un roman qui se situe dans le même univers « Nous serons l’incendie ».
Un avis sur « Le chant des cavalières » par @jon peut se retrouver au lien suivant.
Hier, vous avez pu retrouver Jon, Wylla et Yoda pour un Manuscrit de Mestre Aemon consacré à « Nous serons l’incendie » :
~~ Always ~~
17 septembre 2024 à 17 h 20 min #207233Nymphadora
- Vervoyant
- Posts : 8722
J’ai lu Le chant des cavalières (roman qu’il faut donc a priori avoir lu si vous souhaitez vous pencher sur Nous serons l’incendie dont les copains ont parlé en Twitch).
Dans un royaume divisé, encore meurtri par une guerre récente, une jeune fille, Sophie, est promise à un destin extraordinaire, principalement car elle semble le pion d’intrigues menées par ses aînées. On va la suivre dans son ascension, comprenant comment elle finira ou pas par réaliser ce fameux destin promis.
J’avoue être très mitigée sur ce roman. Si l’on commence par le gros point positif : la plume de l’autrice est très bonne. Elle est extrêmement poétique, mêlant des descriptions oniriques, pleines de sensations, tout en restant très fluide et percutante. Vraiment, c’est très joliment écrit. Et l’univers inventé par l’autrice est également très engageant. On le découvre par petites touches au fil du récit et on sent qu’on n’en effleure qu’une toute petite partie mais que l’autrice en a vraiment sous le coude et nous offre une fenêtre sur un joli monde très bien pensé, qu’elle connaît à merveille.
Cependant, j’ai eu beaucoup de mal avec l’intrigue en elle-même. Dans la mesure où l’on suit l’histoire par l’intermédiaire de Sophie, même en sachant très vite son destin (l’autrice intègre en tête de chapitre des « extraits » de livres d’histoire postérieurs à l’intrigue pour piquer notre intérêt et laisser des indices), on est finalement comme elle : balloté.e par les évènements sans en comprendre les tenants et aboutissants. Il y a des intrigues politiques, on le comprend, mais on ne sait pas qui veut quoi, pourquoi, quelle factions s’affrontent, comment fonctionne l’ordre des Cavalières, le Royaume. et on subit même des sauts temporels… On récupère des bribes au fil de l’eau, et j’imagine que le roman gagne à la relecture, car on doit avoir plein d’indices disséminés, pour tout mettre en perspective… mais encore faudrait-il avoir envie de relire le livre ! Là, en l’état, je ne suis toujours pas sûre d’avoir pigé les motivations de chacun mais je n’ai pas spécialement envie de creuser.
En effet, au delà de ce côté un peu hermétique de l’intrigue, je ne me suis jamais vraiment intéressée aux personnages et donc ça ne me motive pas à m’appesantir plus que ça sur le roman. J’ai trouvé toutes les héroïnes (il n’y a pas vraiment de personnage masculin dans le lot) très archétypales et monolitiques. Sophie est naïve et en colère, Pèn est gentille, Aquillon est calculatrice, Eliane est dure… c’est un peu sommaire. Et quand on suit l’intrigue par les yeux d’un personnage et qu’on ne le trouve pas du tout intéressant, de suite, on perd en intérêt ! Si en plus l’intrigue en question est obscure… bah on se retrouve avec une lectrice chafouine ^^
Donc en bref, un roman qui a des qualités, mais je suis passée à côté.
~~ Always ~~
1 octobre 2024 à 18 h 17 min #207507Jon
- Pas Trouillard
- Posts : 576
Du coup quelques mots quand même sur Nous serons l’incendie, de Jeanne Mariem Corrèze : c’est globalement une grosse déception…
En fait, je suis complètement fâché contre l’éditeur (sans vouloir tirer sur l’ambulance 😦 ) : le travail de correction est déplorable (voire absent, à mon avis…), à un point que ça en devenait pénible de lire, que ça nuisait fortement à mon plaisir et à mon immersion. Je sais que je suis sensible là-dessus, mais là je pense qu’on est en moyenne sur une faute toutes les cinq pages, c’est beaucoup. Et personnellement, ça m’empêche de me concentrer sur l’histoire et de profiter du style, je suis sans cesse sorti de ma lecture…
Deuxième fâcherie : présenter ça comme un « roman indépendant » dans l’univers du Chant des cavalières. C’est quelque chose qui devient récurrent, j’imagine que c’est pour essayer d’attirer plus de lecteurices que ce qu’une « suite » peut mobiliser, mais c’est encore une fois un mensonge : les personnages sont les mêmes, ça se passe quelques années après, on traite des répercussions et des conséquences d’actions du premier tome – dont l’intrigue nous est complètement spoilée… Considérer ça comme des « histoires complètes », pourquoi pas, mais des « romans indépendants » ? Je ne crois pas, non.
(Et encore, au moins, je l’avais lu, le premier tome ^^’ Mais je n’en avais pratiquement aucun souvenir, et je n’avais pas jugé utile de me rafraîchir la mémoire avant ma lecture de celui-ci… Grosse erreur.)Tout cela étant dit, quid du roman proprement dit ? Comme pour le premier tome, j’ai beaucoup aimé le style (ce qui me rend encore plus chafouin vis-à-vis de ce problème d’édition, qui vient gâcher le plaisir de lecture alors que l’autrice a une très belle plume !) ; en revanche, j’ai peu accroché à l’intrigue, concentrée sur des thématiques qui me touchent peu : on est sur de la gestion de conséquences d’actes passés, beaucoup de rétrospection, dans une ambiance que j’ai trouvée assez mélancolique, crépusculaire, dans une sorte de passivité vaine qui fait suite à des actions destructrices et précède de potentielles actions reconstructrices… C’est un état d’esprit auquel je suis peu réceptif, qui m’a laissé plutôt sceptique.
J’ai aussi eu du mal à m’attacher aux personnages, dont certaines m’ont paru complètement interchangeables ; quand au world-building, qui était l’un des points forts du Chant des cavalières à mes yeux, je ne lui ai pas retrouvé cette profondeur et cette variété qui m’avait charmé, mais au contraire un côté un peu superficiel, à peine effleuré (en même temps, comme c’est un tome 2… :p )Bref, c’est un loupé pour moi, malheureusement…
8 février 2025 à 18 h 58 min #209623Amarei
- Patrouilleur Expérimenté
- Posts : 486
J’avais lu Le chant des cavalières il y a quelques mois et j’en étais sortie avec un avis très partagé. Je n’avais pas vraiment accroché mais je trouvais l’écriture soignée, et j’avais l’impression que l’univers avait du potentiel, quelques bonnes idées. Donc je me suis fait offrir Nous serons l’incendie à Noël pour laisser une deuxième chance à l’autrice/l’univers. En fin de compte, ça ne va toujours pas vraiment J’ai trouvé les deux livres assez brouillon dans l’ensemble, il n’est pas facile de s’y retrouver dans l’univers comme dans l’intrigue et les personnages.
L’un des principaux problème pour moi vient des personnages. On suit tour à tour différents perso mais beaucoup d’entre eux m’ont paru assez creux. On ne sait souvent pas grand chose sur eux enfin de compte et il n’est pas évident de comprendre leurs motivations. Du coup, il est difficile de s’intéresser à leur sort. J’avoue avoir plus ou moins confondues certaines cavalières pendant la majeure partie des livres.
Le seul aspect auquel j’ai accroché dans le deuxième livre c’est l’arc de Myrrdin dont on nous raconte un peu toute la vie justement.
Sinon, un aspect à noter dans l’écriture c’est le choix de tout accorder au féminin.
“Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.
10 mai 2025 à 8 h 16 min #210702Quintus Cularo
- Patrouilleur du Dimanche
- Posts : 239
Reposte de mon avis sur Le Chant des Cavalières :
La prémisse me laissait penser que j’aurais un récit de fantasy classique mais avec quelques originalités intéressantes. Et dans le fond c’est ça. Mais c’est plus que ça. Et en même temps c’est le problème.
Bon vous l’aurez peut être compris mais je n’ai pas vraiment aimé. Pourtant sur le papier il y avait largement de quoi faire. L’univers est très intéressant, plein de bonnes choses que j’aime (des dragons, des intrigues politiques et géopolitiques, des questionnements théologiques, des personnages nuancés…). Mais il manque cruellement de mise en place. On est lancé dedans assez brusquement, avec très peu de pistes de compréhensions. En conséquence on se raccroche aux éléments plus classiques et les originalités nous échappent malheureusement souvent. C’est très dommage car le roman a beaucoup de choses intéressantes à nous proposer, mais l’univers paraît rapidement trop touffu et dense. Et en soit ce n’est pas que le problème d’être lancé dans un univers complexe sans être pris par la main le problème. Ça n’aide pas mais on peut s’accrocher et suivre. Le problème c’est plus que le récit traite la majorité de ces éléments comme allant de soi et ne les place que rarement au centre du récit. Je prends l’exemple des dragons, largement mis en valeur tant que la couverture que dans le résumé et même essentiels dans l’univers (même le titre vient de là). Et pourtant ce n’est finalement qu’un élément secondaire, dont on aurait pu se passer assez facilement.
J’en viens à l’histoire, et pour le coup je pense que le roman se prend vraiment les pieds dans ses effets. Car si l’intrigue donne une impression d’originalité et de complexité, elle est finalement assez classique. C’est aggravé par le fait que les petites citations au début des chapitres nous spoil beaucoup d’éléments scénaristiques. Le résultat est simple, personnellement je ne me suis senti à aucun moment investi dans les évènements (ce qui n’a pas été aidé par les personnages, j’en reparlerai). Et c’est dommage car je suis loin d’exiger de l’originalité à chaque lecture. Je suis même plutôt du genre à considérer que le classicisme a de nombreuses vertus, mais je suis malheureusement resté en dehors. C’est d’autant plus dommage que l’intrigue est en soit plutôt bonne, classique mais bonne. Je lui mettrait deux défauts principaux. Déjà l’agencement des intrigues donne l’impression d’un monde assez réduit, où les enjeux politiques et religieux se résument aux interactions d’une douzaine de personnages (je suis un peu sévère mais ça a vraiment été mon ressenti durant toute la lecture). Deuxièmement, la fin est très abrupte et me fait me demander quel est l’enjeu réel de l’histoire. Alors oui je vois de quoi il s’agit factuellement, mais ça donne l’impression que toute la partie politique, qui représente pourtant la majorité du roman, n’était qu’une toile de fond. Je sais qu’il y a une suite, que je lirai peut-être, mais je trouve que ce tome là manque un peu de structure propre.
Enfin on va évoquer le cas des personnages. Et je vais faire rapide de peur de me répéter. En soit la majorité va entre le correct et le plutôt bon. Aucun ne m’a particulièrement marqué (ni en bien ni en mal), et tous remplissent très bien leurs offices. J’ajoute qu’on a droit à de bons dialogues, dont certains sont même très savoureux. Bref dans l’ensemble j’ai peu à redire. Rien n’est exceptionnel, mais rien n’est honteux et c’est un résultat tout à fait respectable. J’ai eu par contre beaucoup plus de mal avec le personnage principal. Sophie est en effet très étrangement construite. On ne sait pas vraiment ce qu’elle veut ni même quelle est sa personnalité. Tout tourne autour d’elle mais elle paraît presque détachée. Alors j’ai conscience que ça fait partie du personnage. C’est l’enjeu principal du roman pour elle, échapper au destin qui a été tracé pour elle et affirmer sa propre voie. Sauf que j’ai trouvé que le rendu lui donnait un côté artificiel. On ressent trop qu’il s’agit d’un personnage de roman et elle manque souvent de naturel. Et surtout, elle est assez peu attachante. Et comme tout le roman repose sur ses épaules, non seulement ça n’aide pas à rentrer dans l’histoire, mais ça atténue aussi l’impact des autres personnages, qui sont principalement définis par rapport à elle.
En somme, je pense que je suis surtout passé à côté du roman. Je vois ses qualités et je vois ce que l’auteure a essayé de faire, mais je n’ai pas réussi à accrocher. Je pense qu’il aurait gagné à avoir une forme plus classique, sacrifier un peu de l’effet stylistique pour gagner en humanité. En tout cas, personnellement, j’aurais davantage apprécié ma lecture, qui en l’état a été un peu tiède.
N'est pas mort ce qui à jamais dort, mais en d'étranges ères peut mourir même la mort.
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