[Autrice] Jeanne Mariem Corrèze

  • Ce sujet contient 2 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Jon, le il y a 4 jours et 2 heures.
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  • #207153
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Un topic consacré aux œuvres de Jeanne Mariem Corrèze. Elle a notamment écrit chez les Moutons Electriques le roman de fantasy « Le chant des cavalières » et, tout récemment, un roman qui se situe dans le même univers « Nous serons l’incendie ».

    Un avis sur « Le chant des cavalières » par @jon peut se retrouver au lien suivant.

    Hier, vous avez pu retrouver Jon, Wylla et Yoda pour un Manuscrit de Mestre Aemon consacré à « Nous serons l’incendie » :

    ~~ Always ~~

    #207233
    Nymphadora
    • Vervoyant
    • Posts : 8334

    J’ai lu Le chant des cavalières (roman qu’il faut donc a priori avoir lu si vous souhaitez vous pencher sur Nous serons l’incendie dont les copains ont parlé en Twitch).

    Dans un royaume divisé, encore meurtri par une guerre récente, une jeune fille, Sophie, est promise à un destin extraordinaire, principalement car elle semble le pion d’intrigues menées par ses aînées. On va la suivre dans son ascension, comprenant comment elle finira ou pas par réaliser ce fameux destin promis.

    J’avoue être très mitigée sur ce roman. Si l’on commence par le gros point positif : la plume de l’autrice est très bonne. Elle est extrêmement poétique, mêlant des descriptions oniriques, pleines de sensations, tout en restant très fluide et percutante. Vraiment, c’est très joliment écrit. Et l’univers inventé par l’autrice est également très engageant. On le découvre par petites touches au fil du récit et on sent qu’on n’en effleure qu’une toute petite partie mais que l’autrice en a vraiment sous le coude et nous offre une fenêtre sur un joli monde très bien pensé, qu’elle connaît à merveille.

    Cependant, j’ai eu beaucoup de mal avec l’intrigue en elle-même. Dans la mesure où l’on suit l’histoire par l’intermédiaire de Sophie, même en sachant très vite son destin (l’autrice intègre en tête de chapitre des « extraits » de livres d’histoire postérieurs à l’intrigue pour piquer notre intérêt et laisser des indices), on est finalement comme elle : balloté.e par les évènements sans en comprendre les tenants et aboutissants. Il y a des intrigues politiques, on le comprend, mais on ne sait pas qui veut quoi, pourquoi, quelle factions s’affrontent, comment fonctionne l’ordre des Cavalières, le Royaume. et on subit même des sauts temporels… On récupère des bribes au fil de l’eau, et j’imagine que le roman gagne à la relecture, car on doit avoir plein d’indices disséminés, pour tout mettre en perspective… mais encore faudrait-il avoir envie de relire le livre ! Là, en l’état, je ne suis toujours pas sûre d’avoir pigé les motivations de chacun mais je n’ai pas spécialement envie de creuser.

    En effet, au delà de ce côté un peu hermétique de l’intrigue, je ne me suis jamais vraiment intéressée aux personnages et donc ça ne me motive pas à m’appesantir plus que ça sur le roman. J’ai trouvé toutes les héroïnes (il n’y a pas vraiment de personnage masculin dans le lot) très archétypales et monolitiques. Sophie est naïve et en colère, Pèn est gentille, Aquillon est calculatrice, Eliane est dure… c’est un peu sommaire. Et quand on suit l’intrigue par les yeux d’un personnage et qu’on ne le trouve pas du tout intéressant, de suite, on perd en intérêt ! Si en plus l’intrigue en question est obscure… bah on se retrouve avec une lectrice chafouine ^^

    Donc en bref, un roman qui a des qualités, mais je suis passée à côté.

    ~~ Always ~~

    #207507
    Jon
    • Pas Trouillard
    • Posts : 539

    Du coup quelques mots quand même sur Nous serons l’incendie, de Jeanne Mariem Corrèze : c’est globalement une grosse déception…
    En fait, je suis complètement fâché contre l’éditeur (sans vouloir tirer sur l’ambulance 😦 ) : le travail de correction est déplorable (voire absent, à mon avis…), à un point que ça en devenait pénible de lire, que ça nuisait fortement à mon plaisir et à mon immersion. Je sais que je suis sensible là-dessus, mais là je pense qu’on est en moyenne sur une faute toutes les cinq pages, c’est beaucoup. Et personnellement, ça m’empêche de me concentrer sur l’histoire et de profiter du style, je suis sans cesse sorti de ma lecture…
    Deuxième fâcherie : présenter ça comme un « roman indépendant » dans l’univers du Chant des cavalières. C’est quelque chose qui devient récurrent, j’imagine que c’est pour essayer d’attirer plus de lecteurices que ce qu’une « suite » peut mobiliser, mais c’est encore une fois un mensonge : les personnages sont les mêmes, ça se passe quelques années après, on traite des répercussions et des conséquences d’actions du premier tome – dont l’intrigue nous est complètement spoilée… Considérer ça comme des « histoires complètes », pourquoi pas, mais des « romans indépendants » ? Je ne crois pas, non.
    (Et encore, au moins, je l’avais lu, le premier tome ^^’ Mais je n’en avais pratiquement aucun souvenir, et je n’avais pas jugé utile de me rafraîchir la mémoire avant ma lecture de celui-ci… Grosse erreur.)

    Tout cela étant dit, quid du roman proprement dit ? Comme pour le premier tome, j’ai beaucoup aimé le style (ce qui me rend encore plus chafouin vis-à-vis de ce problème d’édition, qui vient gâcher le plaisir de lecture alors que l’autrice a une très belle plume !) ; en revanche, j’ai peu accroché à l’intrigue, concentrée sur des thématiques qui me touchent peu : on est sur de la gestion de conséquences d’actes passés, beaucoup de rétrospection, dans une ambiance que j’ai trouvée assez mélancolique, crépusculaire, dans une sorte de passivité vaine qui fait suite à des actions destructrices et précède de potentielles actions reconstructrices… C’est un état d’esprit auquel je suis peu réceptif, qui m’a laissé plutôt sceptique.
    J’ai aussi eu du mal à m’attacher aux personnages, dont certaines m’ont paru complètement interchangeables ; quand au world-building, qui était l’un des points forts du Chant des cavalières à mes yeux, je ne lui ai pas retrouvé cette profondeur et cette variété qui m’avait charmé, mais au contraire un côté un peu superficiel, à peine effleuré (en même temps, comme c’est un tome 2… :p )

    Bref, c’est un loupé pour moi, malheureusement…

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