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Approfondissements / Les livres

Leçon du jour : Comment tuer un dragon ?

Leçon du jour : Comment tuer un dragon ?

Alors que la saison 7 de la série Game of Thrones suit son cours et s’approche de son terme, les suppositions vont bon train quant au futur des trois dragons de Daenerys. Sachez que vous serez donc exposés à des spoilers hypothétiques à l’heure où la saison 7 n’est pas encore terminée.
Beaucoup prédisent la mort de l’un des dragons de la reine conquérante qui les pense, elle, invulnérables. Nous allons voir dans cet article les différentes façons qu’il y a de tuer un dragon, à la lueur de l’histoire de Westeros. Avis aux ennemis de Daenerys : suivez cette leçon, on vous donne tous les trucs pour vous débarrasser de ses gros lézards !

Les éléments de cette chronique sont pour l’essentiel tirés des nouvelles The Princess and the Queen et The Rogue Prince. Ces deux nouvelles, qui retracent la Danse des Dragons, ont été publiées respectivement en 2013 dans l’anthologie Dangerous Women et en 2014 dans l’anthologie Rogues. Ces deux anthologies ont été éditées par George R. R. Martin et Gardner Dozois et Dangerous Women a été publiée en français (en deux tomes) chez J’ai Lu (sous le même titre). Rogues, en revanche n’est pas encore disponible en français.

On retrouve également beaucoup d’informations sur la Danse des Dragons dans l’encyclopédie The World of Ice and Fire (en français : Game of Thrones – Le Trône de Fer, les origines de la saga, chez Huginn & Muninn).

Préambule : la grande hécatombe de la Danse des Dragons

Avant toute chose, quelques rappels historiques. En effet, cette chronique va mentionner à de nombreuses reprises l’épisode de la Danse des Dragons. Replaçons donc les choses dans leur contexte avant d’attaquer la leçon de défense contre les forces du mal des dragons.

Viserys I Targaryen (crédits Amok)

Viserys Ier Targaryen (crédits Amok, avec son aimable autorisation).

À la 103ème année après la Conquête d’Aegon, le roi Jaehaerys mourut et laissa le royaume à son petit-fils Viserys Ier. Le nouveau roi se maria avec Aemma Arryn, qui lui donna trois enfants, mais seule la princesse Rhaenyra vécut jusqu’à l’âge adulte. En l’absence d’enfant mâle, Viserys commença à éduquer sa fille pour en faire son héritière : il l’associa aux réflexions sur les affaires du royaume et la fit participer aux réunions du Conseil restreint. Il fit même prêter allégeance par tous les seigneurs du royaume à Rhaenyra désignée officiellement héritière. Cependant, à la mort de sa première femme, Viserys se remaria avec Alicent Hightower et engendra cinq enfants : une fille et quatre fils.

En l’an 128 après la Conquête, Viserys Ier mourut, sans être jamais revenu sur sa décision de faire de sa fille Rhaenyra son héritière. S’opposant à ces volontés, ser Criston Cole, commandant de la Garde Royale, fit couronner le prince Aegon, l’aîné des fils que Viserys avait eu avec Alicent Hightower.

Rhaenyra contesta la légitimité de son demi-frère, devenu le roi Aegon II. Elle put appuyer ses prétentions sur le soutien de nombreuses maisons nobles (Arryn, Lannister, Fort, Tully…). Mais, de son côté, Aegon II fut également soutenu par de nombreux seigneurs (Hightower, Tyrell, Baratheon…) qui souhaitaient préserver les traditions andales (primogéniture masculine) ou voyaient favorablement l’accession au trône d’un jeune roi malléable souffrant d’une légitimité plus fragile.

Un conflit terrible opposa les deux prétendants et déchira le royaume. Il dressa Targaryen contre Targaryen, chevalier de la Garde Royale contre chevalier de la Garde Royale, dragon contre dragon, frère contre frère… Cette guerre civile que l’on appela plus tard la « Danse des dragons » fut la guerre la plus sanglante qu’aient connue les Sept Couronnes.

Succession de Viserys I Targaryen (crédits Sgiath na Sian, la Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0)

Succession de Viserys Ier Targaryen (Sgiath na Sian, la Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0)

Mais ce qui nous intéresse dans cette chronique, ce sont surtout les conséquences de ce conflit. En effet, avec cette guerre civile, les dragons furent presque tous exterminés. Notre leçon va en grande partie (mais pas seulement, vous le verrez) s’intéresser à la façon dont furent tués ces gros lézards durant cette danse mortelle.

Leçon 0 : les laisser mourir de vieillesse

Crédit Jordi Gonzalez Escamilla – Balerion et Aegon le Conquérant

Un dragon, ce n’est pas éternel… Balerion, le dragon monté par Aegon le Conquérant lors de la conquête de Westeros, serait ainsi décédé de vieillesse à 200 ans. On ignore toutefois la durée de vie exacte d’un dragon, des légendes évoquant des créatures millénaires. Les dragons étant particulièrement sensibles à leur cadre de vie (la captivité influant par exemple peut-être sur leur taille, les dragons laissés en liberté semblant généralement beaucoup plus grands que les dragons que l’on enferme), il est possible que des éléments extérieurs aient vieilli prématurément Balerion.

Nymphadora, qui rédige cette chronique, est une grande sensible qui a pleuré comme une madeleine quand on a tué des dragons dans la nouvelle The Princess and the Queen ; elle vous recommande donc de préférer cette méthode si d’aventure vous souhaitez la mort d’un dragon ^^.

Leçon 1 : cataclysme

Valyria n’était qu’une civilisation mineure de bergers avant la découverte des dragons vivant dans les Quatorze Flammes, une chaîne de montagnes volcaniques de la péninsule occupée par les Valyriens. Ils apprirent à élever et domestiquer les dragons pour en faire de terribles montures de guerre. Bien qu’on ignore leur origine, les dragons valyriens jouèrent alors un rôle déterminant dans l’édification des Possessions de Valyria. En tant que montures de guerre, ils ont assuré les victoires successives des Valyriens contre l’ancien Empire ghiscari. Plus tard, les dragons ont permis d’écraser les forces du peuple Rhoynar qui défiait le pouvoir des Possessions.
Chaque grande famille valyrienne semble avoir disposé de ses propres dragons. La maison Targaryen, qui n’était pas parmi les plus puissantes de Valyria, avait ainsi cinq dragons peu de temps avant le Fléau. Des centaines de dragons volaient donc dans le ciel de Valyria.

Et c’est alors que la méthode qui semble avoir été la plus radicale dans l’élimination des dragons s’est révélé être le cataclysme !

On ne sait pas exactement en quoi consista le Fléau de Valyria (beaucoup soupçonnent l’éruption d’un, voire de plusieurs volcans), mais une chose est sûre : la plupart des dragons en vie à l’époque périrent dans le cataclysme qui détruisit la civilisation valyrienne. Le Fléau brisa également la péninsule sur laquelle se trouvait Valyria, la transformant en un archipel entouré par la mer Fumeuse. Cette région est aujourd’hui encore considérée comme toujours hantée par des démons et la plupart des gens évitent de s’y rendre (et ceux qui s’y rendent n’en reviennent pas…).

Après le Fléau de Valyria, la maison Targaryen, réfugiée à Peyredragon, fut la seule famille valyrienne survivante à avoir conservé des dragons (voire pour en savoir plus à ce sujet notre chronique précédente « Peyredragon : et dans les livres, alors ? »). Il ne restait ainsi que cinq dragons en tout et pour tout dans le monde connu. Quatre de ces dragons périrent (on ne connaît pas les causes exactes de leur mort), mais deux naquirent durant cette période à partir d’œufs fécondés : Vhagar et Meraxès. Ils accompagnèrent Balerion, seul dragon survivant de Valyria, dans la Conquête de Westeros.

Note au lecteur : si la méthode du cataclysme est très efficace pour se débarrasser des dragons, elle est tout de même à utiliser avec parcimonie. Le risque d’oblitérer toute une civilisation n’est pas à négliger…

Leçon 2 : « Stick them with the pointy end! »

Serwyn au Bouclier-Miroir

Les légendes sont souvent de bon conseil. Ainsi, un chevalier légendaire est supposé avoir tué le dragon Urrax d’une manière assez instructive : ser Serwyn au Bouclier-Miroir réussit à l’approcher caché derrière son célèbre bouclier miroir, qui ne renvoyait au dragon que sa propre image. Il tua ensuite le dragon, qui ne l’avait pas vu arriver, en lui plantant une lance dans l’œil.

— Tu es un petit roi ou un petit bâtard ? » s’enquit Haldon.
Tyrion comprit qu’il aurait intérêt à se méfier, avec Haldon Demi-Mestre. « Un nain est toujours un bâtard, aux yeux de son père.
— Sans doute. Eh bien, Hugor Colline, réponds donc à ça : comment Serwyn au Bouclier-Miroir a-t-il tué le dragon Urrax ?
— Il s’est approché derrière l’abri de son bouclier. Urrax n’a vu que son propre reflet jusqu’à ce que Serwyn lui plonge sa lance dans l’œil. »

(ADWD, chapitre 9, Tyrion III)

Que retenir de cette histoire ? Eh bien, apparemment, les dragons auraient les yeux sensibles… Face à un dragon, visez les yeux ! C’est aussi ce que Tyrion vous conseille :

C’était aux yeux qu’un dragon était le plus vulnérable. Les yeux et le cerveau, derrière. Pas le ventre, contrairement à ce qu’affirmaient certains vieux contes. Les écailles en ce point étaient tout aussi coriaces que celles du dos et des flancs du dragon. Et pas le gosier, non plus. C’était de la folie. Autant essayer, pour ces apprentis tueurs de dragon, d’éteindre un incendie à coups de pique. De la goule d’un dragon la mort sort, mais point n’y entre, avait écrit le septon Barth dans sa Surnaturelle Histoire.

(ADWD, chapitre 58, Tyrion XI)

On notera que les « vieux contes » dont parle Tyrion ici pourraient être un petit clin d’œil à JRR Tolkien et son Hobbit, où le dragon Smaug est tué d’une flèche dans le poitrail, car il possède un point faible dans ses écailles au niveau du creux gauche du poitrail. Ne vous attendez donc pas à une redite du Hobbit : les dragons d’ASOIAF n’ont pas les mêmes points faibles que Smaug ! En revanche, alors que les dragons « tolkienniens » sont des êtres intelligents, dotés de parole et même de pouvoirs magiques pour certains, ceux de Martin ne semblent dotés que d’une intelligence animale, comparable à celle d’un chien ou d’un cheval).

Une flèche bien placée… de préférence avec du bois de barral ?

La « technique de l’œil » fut a priori envisagée par Brandon Snow, le frère bâtard du dernier roi du Nord Torrhen Stark. Alors qu’Aegon le Conquérant massait ses troupes au Trident pour attaquer l’ost nordien, Brandon Snow se proposa de rentrer en catimini, de nuit, dans le camp Targaryen afin de tuer les trois dragons Balerion, Meraxès et Vhagar. Des indices laissent à penser qu’il se serait pour ce faire muni de trois flèches de barral. Cependant, le roi Torrhen refusa son offre et l’envoya plutôt négocier la paix, ce qui aboutit le lendemain à sa renonciation au titre de roi du Nord et à sa soumission au Trône de Fer.

Les éclaireurs de Torrhen avaient vu les ruines d’Harrenhal, où des foyers cramoisis couvaient encore sous les ruines. Le roi du Nord avait entendu des rapports sur le Champ de Feu, aussi. Il savait que le même sort le menaçait s’il tentait de traverser le fleuve en force. Nombre de ses bannerets le pressaient d’attaquer quand même : la valeur nordienne remporterait le combat. D’autres lui conseillaient de se replier sur Moat Cailin et de résister là-bas, en sol nordien. Le frère bâtard du roi, Brandon, s’offrit à passer seul le Trident sous le couvert de la nuit, pour tuer les dragons dans leur sommeil.
Le roi Torrhen envoya bien Brandon Snow sur l’autre berge du Trident. Mais avec trois mestres, non pour tuer, mais pour négocier. Toute la nuit, les messages circulèrent dans les deux sens. Le lendemain matin, Torrhen traversa le Trident à son tour. Là, sur la berge sud, il s’agenouilla, déposa aux pieds d’Aegon l’antique couronne des rois de l’Hiver et jura d’être son féal. Il se releva sire de Winterfell et gouverneur du Nord, mais plus roi. De ce jour, Torrhen Stark est connu comme le Roi qui s’agenouilla… mais nul Nordien ne laissa ses os brûlés sur les bords du Trident et les épées qu’Aegon collecta de lord Stark et de ses vassaux n’étaient ni tordues, ni fondues, ni coudées.

(Les origines de la saga, La Conquête)

De fait, nous ne saurons peut-être jamais si des flèches en bois de barral sont efficaces face à un dragon… Mais en recoupant les informations, pour tuer un dragon, nous vous conseillons de viser les yeux et d’utiliser du bois de barral dans la composition de l’arme… au pire ça n’aura pas d’effet et au mieux, Brandon Snow était un visionnaire qui a trouvé un matériau auquel les dragons sont vulnérables !

Un tir de scorpion

La mort de Meraxes par Chase Stone

Crédit Chase Stone – La mort de Meraxes

Si les Dorniens ne se munirent pas de flèches en bois de barral comme Brandon Snow afin de se défaire des dragons targaryens lors de la Conquête, ils appliquèrent en revanche les conseils de Tyrion. En effet, Aegon et ses sœurs se cassèrent les dents sur la Couronne la plus méridionale du continent ouestrien : Rhaenys et son dragon Meraxès lancèrent un assaut aérien sur le château de Denfert, mais le dragon reçut dans l’œil un carreau tiré par un scorpion (sorte de baliste, engin de siège tirant des carreaux géants). Il mourut sur le coup, tombant du ciel avec sa reine sur le dos (et fit beaucoup de dégâts au sol dans sa chute).

On ne sait pas si Rhaenys décéda alors, soit de la chute, soit au sol, écrasée par son dragon, ou si elle fut capturée par les Dorniens pour subir de terribles sévices, mais, en tout cas, on ne revit plus jamais la reine targaryenne.

C’est à Denfert que les Dorniens eurent leur plus grand succès contre les Targaryen. Un carreau de scorpion creva l’œil de Meraxès, et le grand dragon et la reine qui le montait tombèrent du ciel. Dans son agonie, le dragon détruisit la plus haute tour et une partie du rempart du château. Le corps de la reine Rhaenys ne fut jamais restitué à Port-Réal.

(Les origines de la saga, Dorne)

Une nuée de flèches

Si le dragon est suffisamment petit, une nuée de flèches peut l’achever. C’est ce qui arriva aux dragons Nuée d’Orage et Vermax lors de la Danse des Dragons.

Au début de la Danse des Dragons, la reine Rhaenyra Targaryen tient Peyredragon. Craignant une attaque depuis Port-Réal, le prince Jacaerys Velaryon, fils ainé de la reine, décide de mettre en sécurité ses demi-frères Viserys et Aegon et les envoie à Pentos à bord du navire L’Abandon Joyeux, escorté par sept navires de la flotte Velaryon.

Cependant, une flotte adverse se dirige vers Peyredragon. Les deux flottes se rencontrent au Goulet. Les quelques navires Velaryon sont détruits ou capturés. Le prince Viserys est également capturé, mais le jeune Aegon, alors âgé de neuf ans, réussit à prendre la fuite sur le dos de son dragon Nuée d’Orage. Nuée d’Orage, frêle et jeune, se prend alors une volée de flèches. Malgré ses nombreuses blessures, il réussit toutefois à ramener sain et sauf le jeune prince à Peyredragon, où Aegon informe son frère et sa mère de la nouvelle menace arrivant de l’est. Nuée d’Orage meurt peu après de ses blessures.

Le prince Jacaerys Velaryon, monté sur Vermax, vole alors jusqu’aux navires, qui l’accueillent par une pluie de lances et de flèches. Les marins se défendent vaillamment, mais quatre autres dragons montés par des « semences de dragon » (nom donné à des bâtards de Targaryen issus du peuple, et qui avaient réussi à dompter des dragons pour renforcer les forces de la reine Rhaenyra, voir de nouveau notre chronique sur Peyredragon à ce sujet) arrivent sur le lieu des combats. Alors que tout espoir est perdu pour la flotte, Vermax est touché (les versions divergent quant à la nature exacte de sa blessure… probablement une flèche dans l’œil) et coule. Jacaerys n’a que le temps de vider les étriers pour éviter la noyade, mais il se retrouve percé par des dizaines de carreaux myriens. Sa mort sonne la fin de la bataille. Ainsi périt donc Vermax dans une nuée de flèches.

Bref, récapitulons : pour tuer un dragon, on peut se munir d’une lance ou autre flèche solide, de préférence en bois de barral, et on vise les yeux du gros lézard. Vous pouvez également tenter d’envoyer une nuée de flèches si le dragon est suffisamment jeune (on rappellera que les dragons de Daenerys ne sont pas bien vieux).

Leçon 3 : une foule en furie contre des dragons entravés

Dans la suite de la Danse des Dragons, Rhaenyra Targaryen parvient à prendre Port-Réal. Mais son pouvoir est impopulaire, et la population de la ville craint en outre le retour des dragons d’Aegon II. Des émeutes éclatent, et des centaines d’habitants de Port-Réal tentent de fuir, de peur de subir les représailles présumées du prétendant Targaryen, mais la reine Rhaenyra Targaryen ordonne aux manteaux d’or (le Guet) de fermer les portes. Des barricades sont érigées, les étals et échoppes sont pillés. Personne n’est épargné, simple gens, lords ou chevaliers sont massacrés.
Une foule grondante se dirige vers Fossedragon (énorme bâtiment que le roi Maegor fit bâtir sur la colline de Rhaenys pour abriter les dragons Targaryen) pour en découdre avec les dragons, rendus responsables des malheurs de la ville. Les émeutiers parviennent à pénétrer dans Fossedragon en défonçant les portes inférieures du bâtiment. Les rares défenseurs du Guet présents sont tués. Attachés par de lourdes chaînes et incapables de voler, les dragons combattent la foule à coup de cornes, de griffes et de dents, leur souffle transformant les fosses en un véritable enfer de flammes. Le premier dragon à succomber est Shraïkos, un certain Hobb le Trancheur l’achevant en parvenant sur son cou et en lui assenant sept coups de hache dans le crâne.

Ainsi, face à un dragon qui ne peut s’envoler, vous pourrez retenir de cette leçon que la hache semble être un instrument efficace.

Le dragon Morghul succombe ensuite à de multiples coups de lance portés dans son œil par le Chevalier Ardent (comme on l’a vu au point précédent, l’œil est toujours à privilégier dans une attaque face à un dragon), alors que celui-ci est littéralement cuit dans son armure de plates par le dragon.

Vient ensuite le tour de Tyraxes, et de nombreux émeutiers clameront être responsables de sa mort, mais on ne sait pas exactement de quelle façon il fut tué.

Songefeu est le seul dragon qui réussit à rompre ses chaînes. Il s’envola et tua plus de personnes que les trois précédents dragons réunis. Fou de rage et blessé aux yeux, il heurta dans son vol le grand dôme coiffant Fossedragon, provoquant sa chute, et périt écrasé par les décombres avec de nombreux émeutiers.

Le prince Joffrey Velaryon assistait aux événements depuis le Donjon Rouge, et, malgré son jeune âge, il décida de monter Syrax, le dragon de sa mère, pour aller secourir Tyraxes, son propre dragon. Peu habitué à son cavalier, Syrax se montra nerveux et, au-dessus de Culpucier, finit par faire tomber Joffrey, qui mourut dans la chute. Après l’effondrement et la destruction de Fossedragon, les survivants émergeant des ruines fumantes virent Syrax surgir et plonger sur eux. Il calcina et dévora des centaines, voire des milliers d’émeutiers, avant de succomber dans la nuit, massacré à son tour par la foule.

Port-Réal est exsangue : l’anarchie la plus complète règne dans les rues et quatre dragons ne sont plus. La reine Rhaenyra, terrorisée, fuit la capitale avec l’aide des manteaux d’or et de sa Garde Régine.

Leçon à retenir ici : le sac de Fossedragon nous montre donc que, face à des dragons enchaînés dans un espace clos, une foule suffisamment en colère peut remporter la victoire. Certes au prix de nombreuses vies… mais tout de même !

Leçon 4 : utiliser un autre dragon

La Danse des Dragons, comme son nom l’indique, a vu s’affronter et « danser dans les airs » de nombreux dragons. Il s’avère que le combat dragon contre dragon est très efficace pour se débarrasser d’un dragon (voire des deux).

Arrax

Le premier dragon à périr lors de la Danse fut ainsi Arrax, le dragon monté par Lucerys Velaryon. Voyons donc dans cette nouvelle leçon comment cela s’est déroulé…

Rhaenyra vient de se faire couronner reine à Peyredragon, défiant son demi-frère Aegon II couronné par son propre camp à Port-Réal. La garnison de Peyredragon étant faible (elle comptait trente chevaliers, une centaine d’arbalétriers et trois cent hommes d’armes), les conseillers de Rhaenyra (le camp des « Noirs » que l’on opposera au camp des « Verts » en faveur d’Aegon II) cherchèrent des alliés et envoya Jacaerys, premier fils de Rhaenyra, quérir le soutien des maisons Arryn, Stark et Manderly. Lucerys, le second fils de Rhaenyra, est lui chargé de rallier la maison Baratheon et est donc envoyé à Accalmie sur son dragon Arrax.

Il espère y recevoir bon accueil, car lord Boremund Baratheon, le père de lord Borros Baratheon, était un des lords témoins de la reconnaissance de Rhaenyra comme héritière de Viserys Ier. En vue de la forteresse, Lucerys aperçoit cependant le dragon Vhagar dans sa cour : son oncle Aemond Targaryen, frère cadet d’Aegon II, l’a devancé ! Arrivé devant lord Borros, le jeune prince ignore Aemond, présent également, et fait état de l’offre d’alliance présenté par sa mère. Lord Borros propose à Lucerys la main d’une de ses filles en échange de son appui, mais le jeune prince, promis à sa cousine, ne peut accepter. En revanche, Aemond, lui, est « disponible », et lord Borros refuse les offres de Lucerys. Alors qu’une tempête se lève, lord Borros le laisse partir, mais Aemond le suit, et une poursuite à dos de dragon s’engage.

La mort d'Arrax par Chase Stone

Crédit Chase Stone – La mort d’Arrax

Au-dessus de la baie des Naufrageurs, et au cœur de l’orage, Arrax, bien que plus jeune et plus rapide, est rattrapé par Vhagar. Ce dernier, cinq fois plus gros et vainqueur d’une centaine de batailles, ne lui laisse aucune chance et le met en pièces. Trois jours plus tard, la tête d’Arrax et le corps de Lucerys sont retrouvés au pied des falaises d’Accalmie.

Meleys

Quelques temps après la mort d’Arrax, le confit est lancé. Alors que le camp d’Aegon II enchaîne les victoires militaires et vient de prendre Sombreval, lord Staunton, partisan de Rhaenyra, se retranche dans sa forteresse de Repos-des-Freux et fait porter un message à Peyredragon pour demander de l’aide à Rhaenyra et son camp. C’est lady Rhaenys Targaryen, épouse de lord Corlys Velaryon, fidèle de la reine, et membre du son Conseil restreint, qui vient prêter main forte, montée sur son dragon Meleys. Il s’agit cependant d’un piège, et bien vite, le roi Aegon en personne, monté sur son propre dragon, Feux-du-Soleyl, et son frère Aemond sur Vhagar apparaissent. Durant le combat qui suit, Rhaenys et son dragon sont tués, un dragon contre deux ne faisant pas le poids. Mais le roi est grièvement brûlé du côté droit, au point que par endroits son armure a fondu dans sa chair.

Les blessures d’Aegon sont d’une telle gravité qu’il passe le reste de l’année alité, dormant plus de vingt heures par jour. Son frère Aemond prend alors le titre de « prince régent ». Blessé à l’aile, Feux-du-Soleyl est dans l’incapacité de quitter Repos-des-Freux.

Danselune et Feux-de-Soleyl

Après la chute de sa capitale, prise par Rhaenyra (comme nous l’avons vu précédemment), le roi Aegon se cache à Peyredragon, toujours tenue par les partisans de sa demi-sœur, mais où il dispose de partisans clandestins. Feux-du-Soleyl, son dragon, blessé dans l’attaque contre Meleys, le rejoint sur l’île. Grâce à des traîtrises au sein de la garnison, les hommes d’Aegon s’emparent de la place sans coup férir, mais la jeune princesse Baela Targaryen, cousine de Rhaenyra, parvient à s’enfuir de sa chambre et à arriver jusqu’à son dragon Danselune.

À l’aube, alors qu’Aegon chevauche Feux-du-Soleyl au-dessus de Montdragon, Baela s’envole à sa rencontre. Les deux dragons se battent sauvagement, chutant jusqu’au sol dans leur lutte. Aegon est le seul à se dégager de son dragon avant l’impact en sautant à plus de six mètres du sol, se brisant les jambes dans sa chute. Danselune, vaincue, est à l’agonie. Baela, blessée, est amenée au mestre de Peyredragon, qui la soigne. Peyredragon est sous le contrôle d’Aegon, mais le roi garde secrète cette information. Gravement blessé aux jambes, il en gardera des douleurs atroces toute sa vie. Feux-du-Soleyl ne peut plus voler après sa lutte contre Danselune, et finira par mourir de ses blessures quelques mois plus tard.

Vhagar et Caraxes

Aemond Targaryen, frère d’Aegon II, et son dragon Vhagar ravagent le Conflans. De nombreux chevaucheurs de dragons au service de Rhaenyra tentent de le débusquer, sans succès. Le prince Daemon Targaryen, époux de Rhaenyra, décide alors de le provoquer en duel, et attend treize jours à Harrenhal la venue du frère du roi Aegon. Au quatorzième, celui-ci arrive en compagnie d’Alys Rivers, son amante alors enceinte. Les deux hommes échangent quelques mots avant de monter sur leurs dragons.

Le combat est titanesque, sous un ciel enflammé, les cris des dragons s’entendent à des lieues. Caraxes charge Vhagar et lui saisit le cou. Malgré l’étau de la morsure, Vhagar lui mord une aile et ses griffes l’éventrent. Dans une chute mortelle, les deux dragons tombent vers les eaux de l’Œildieu. Il est dit que Daemon sauta de sa selle sur Vhagar, plongeant son épée d’acier valyrien Noire Sœur dans l’œil crevé de son neveu au moment même où les dragons touchaient l’eau. La gerbe d’eau qui en résulta atteignit la hauteur de la tour du Bûcher-du-Roi, la plus haute d’Harrenhal. Caraxes réussit à sortir du lac pour mourir sur les bords d’Harrenhal.

La perte des deux grands guerriers, ainsi que de deux dragons si puissants, est terrible pour les deux camps. Le cadavre de Vhagar n’est retrouvé que des années plus tard, le cadavre d’Aemond toujours attaché à sa selle, l’épée dans l’œil. Le crâne du dragon est alors envoyé à Port-Réal pour orner les murs de la salle du trône, et Noire Sœur revint à la maison Targaryen (sur les épées d’acier valyrien, voir notre chronique « L’acier valyrien : légendes et connaissances »). Le corps de Daemon n’a jamais été retrouvé.

Tessarion, Fumée-des-Mers et Vermithor

La nouvelle des émeutes de Port-Réal et de la destruction de Fossedragon, évoquées ci-dessus, amène le prince Daeron, frère d’Aegon II, et ses officiers, postés à Chutebourg (qu’ils ont pris grâce à la trahison de deux « semences de dragons », Ulf le Blanc et Hugh Marteau, passés de leur côté), à envisager de marcher sur la capitale plongée dans le chaos. Mais ils perdent du temps à discuter et à réfléchir, sans arriver à une décision. Du côté de Rhaenyra, après la trahison de deux « semences de dragons », la reine condamne à mort pour traîtrise toutes les semences restantes. L’une d’entre elles, Addam Velaryon, résolu à défendre son honneur en reprenant Chutebourg, quitte Port-Réal sur son dragon Fumée-des-Mers. Il réunit alors une force de quatre mille hommes du Conflans et attaque Chutebourg. Bien que combattant une force deux fois plus nombreuse, il profite de l’effet de surprise, et Fumée-des-Mers ravage les camps ennemis à l’extérieur comme à l’intérieur de la ville. Cette nuit là, Ulf, ivre-mort, gît sous la table d’une taverne. Hugh, quant à lui, tente de rejoindre son dragon Vermithor, mais il est tué. Les hommes d’Addam Velaryon tentent de tuer Aile-d’Argent (le dragon d’Ulf) et Vermithor, sans succès, et ce dernier s’envole et s’attaque indistinctement à des combattants des deux camps.

Le prince Daeron, monté sur le dragon Tessarion, meurt dans un des camps stationnés à l’ouest de la ville. Addam Velaryon et Fumée-des-Mers combattent alors Tessarion, livré à lui-même après la mort de son maître. Lorsqu’Addam aperçoit Vermithor décimer ses rangs, il redirige sa monture sur lui en sachant pertinemment que son dragon et lui n’ont aucune chance face au vieux dragon de bronze. Les deux bêtes se battent jusqu’à atteindre le sol, et Tessarion les rejoint dans une mêlée sanglante. Aucun des trois ne survit : Fumée-des-Mers et Addam Velaryon sont tués par Vermithor, qui meurt de ses blessures peu après, alors que Tessarion tente de s’envoler par trois fois avant d’être achevé par un archer de lord Benjicot Nerbosc, Billy Burley.

Ne survit à cette bataille qu’Aile-d’Argent, qui, à la mort de son maître Ulf, disparaît de la circulation (on ignore quel fut son destin).

Les dragons de Daenerys ?

On l’a vu ici, les combats entre dragons sont meurtriers. Vous me répondrez probablement qu’on se fiche de le savoir aujourd’hui, puisque Daenerys détient les trois seuls dragons au monde et ne va pas les faire se battre les uns contre les autres… Toutefois, n’oubliez pas que Daenerys ne maîtrise pas vraiment ses dragons (sauf peut-être Drogon) et qu’elle n’est pas à l’abri d’un ennemi prenant possession de l’un de ses dragons pour le retourner contre les autres. On rappellera à toutes fin utiles que, dans les livres, Euron Greyjoy détient d’ailleurs fort à propos un cor supposé permettre de dompter des dragons …

Leçon 5 : empoisonnement ?

Nous en arrivons ici à la fin de la Danse des Dragons. Vous l’avez vu aux points précédents, entre les émeutes de Port-Réal et les combats entre dragons, il ne reste plus beaucoup de gros lézards en vie. Alors que le chaos règne à Port-Réal après les émeutes, mais que Chutebourg est perdue par les partisans d’Aegon II, le conflit semble interminable. Rhaenyra fuit Port-Réal pour se réfugier de nouveau à Peyredragon (elle n’est pas au courant de la prise de l’île par Aegon II, voir ci-dessus) : avec son dragon Syrax mort dans les émeutes, elle espère y retrouver des œufs de dragons pour continuer la lutte. Mais elle est accueillie par les fidèles de son rival, le reste de ses partisans sont massacrés, et elle est capturée avec son fils, le petit Aegon (dit « le Jeune »). Le roi Aegon la fait donner en pâture à son dragon Feux-du-Soleyl, qui, bien que mortellement blessé dans son combat face à Danselune, n’en fait qu’une bouchée, sous les yeux de son propre fils.

Aegon III Targaryen (crédits Amok)

Aegon III Targaryen (crédits Amok, avec son aimable autorisation).

Mais le camp de Rhaenyra a toujours la supériorité militaire, ayant remporté Chutebourg, et ses troupes marchent vers Peyredragon. Devant la défaite imminente, le roi menace alors de mutiler son otage et rival, le prince Aegon le Jeune fils de Rhaenyra, en guise d’exemple. Toutefois, il n’a pas le temps de mettre sa menace à exécution et meurt empoisonné (probablement trahi par son entourage). Les principaux protagonistes initiaux étant désormais tous morts, la guerre est terminée après une hécatombe de princes, princesses et héritiers présomptifs, mais aussi après une hécatombe de dragons. En l’absence d’héritier mâle survivant d’Aegon II, Aegon le Jeune accède au trône sous le nom d’Aegon III. Les deux lignées fratricides se réconcilient par le mariage du nouveau roi et de Jaehaera Targaryen, dernière fille du roi défunt.

Traumatisé par la mort de sa mère Rhaenyra, Aegon III fut plus tard soupçonné d’avoir causé la disparition des dragons restants par empoisonnement, d’où son surnom de « Fléau des Dragons ». En effet, les quelques dragons survivants du conflit meurent tous durant son règne, sans explication. Deux derniers spécimens, contrefaits, sont nés à Peyredragon, mais ils sont morts prématurément.

Si cette hypothèse était avérée, on ne sait pas quel poison aurait été utilisé, mais l’empoisonnement est une hypothèse crédible, possiblement aidée par les mestres qui abhorent les dragons et la magie, comme l’explique l’archimestre Marwyn à un Samwell Tarly sidéré :

« Qui a liquidé, selon toi, tous les dragons, la dernière fois ? De valeureux tueurs de dragons armés d’épées ? » Il cracha. « Le monde que la Citadelle est en train de construire n’a pas plus de place pour la sorcellerie que pour la prophétie ou que pour les chandelles de verre ni, à plus forte raison, pour les dragons. »

(AFFC, chapitre 46, Samwell V)

Conclusion de ces leçons

On l’a vu dans cet article, tuer un dragon n’est pas chose impossible. Daenerys ferait bien de relire ses livres d’histoire et de se méfier. Ses dragons, plutôt frêles comparés à de nombreux autres qui sont décédés lors de la Danse des Dragons, ont en tous cas du souci à se faire !

Précision : La publication de cet article, programmée la semaine dernière, a été décalée à cette semaine afin de ne pas alimenter les débats sur des informations qui ont fuité. La Garde de Nuit anticipait depuis plusieurs semaines la mort d’un dragon (au moins depuis l’épisode 3) et avait préparé un article qu’elle avait prévu de diffuser plus tôt, d’où le ton qui peut être surprenant.

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1 Comment

  1. Dans Fire and Blood (page 447) Vermax dans la seconde version aurait été bléssé après qu’un grapin se soit pris dans ses écailles, la vitesse de Vermax combiné au poids du navire auquel le grappin était rattaché, ce qui aurait ensuite provoqué une violente déchirure au niveau de son ventre (expliquant son cri de douleur qui aurait porté jusqu’à Port-d’Épice), la douleur fait que Vermax perd de l’altitude ce qui a quelque mêtres de l’eau le conduit à son immersion brutale, mais Vermax lutte pour remonter à la surface, mais il heurte la tête la première une galère en flamme, dans sa lutte pour reprendre les airs, ou ne pas se noyer, Vermax s’enmêle dans le cablage (le mat s’est effondré), lorsque la galère finit par couler elle entraine Vermax par le fond.

    Du coup on peut toujour tuer un dragon par la noyade, il faut juste l’enchainer à une galère et faire couler la galère. (À adapter en fonction de la forcedu dragon, Vermax n’est pas Balérion)

    À noter que Balérion après son probable séjour à Valyria est revenu assez amoché. (page 252)

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