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Recommandations d’août : On se remet à lire ?

Recommandations d’août : On se remet à lire ?

C’est la fin de l’été, nos neurones sont toujours en sommeil… Après une pause en juillet, la Garde vous propose des œuvres courtes et accessibles, mais marquantes, hilarantes ou enrichissantes, afin de préparer en douceur la rentrée (littéraire). C’est parti pour les recommandations :

Pionne d’Anne Langlois

C’est toujours l’été, mais c’est déjà la rentrée. Alors autant se remettre dans le bain avec une histoire se passant dans un collège-lycée. Pionne, c’est l’histoire de Cora, asociale misanthrope hilarante malgré elle. Son but dans la vie ? Passer ses journées sur Fortnite. Son problème ? Elle arrive en fin de droit, et Pôle Emploi l’oblige à retrouver du travail pendant au moins quatre mois si elle ne veut pas dormir sous les ponts. La solution ? Sa seule amie qui lui propose un poste de pionne dans un collège-lycée. Et non seulement les gosses sont vraiment impossibles, mais en plus une guerre de pions s’engage : ils sont trois, et un poste doit être supprimé…

Pionne d'Anne Langlois, sur Rocambole

Pionne, d’Anne Langlois, est à lire sur l’application de séries littéraires Rocambole.

Pionne, c’est 1h30 de lecture hilarante et très rythmée. Et c’est aussi une histoire que vous ne pourrez lire que sur votre smartphone (ou éventuellement sur votre ordinateur) : elle est à trouver dans le catalogue de Rocambole, application smartphone qui propose des séries littéraires à lire par tranches de cinq minutes. Pionne est dans la partie sur abonnement, mais l’application propose aussi une sélection de séries à découvrir gratuitement. Et pour ceux et celles qui veulent se remettre doucement à la lecture, l’application est très adaptée : les épisodes sont courts et rythmés, le temps de lecture est indiqué pour chaque histoire, et il y a même une catégorie « à lire en moins d’une heure ».

Note : cette critique dithyrambique a été écrite par quelqu’un qui, comme par hasard, bosse pour Rocambole depuis quelques semaines. Mais testez, promis, c’est sincère. Et l’autrice a publié d’autres histoires sur Rocambole, dont l’également excellente et hilarante (et encore plus courte, 50 minutes de lecture) Amour et sauce au poivre, qui fait aussi un très bon point d’entrée.

DNDM

Apprendre, si par bonheur de Becky Chambers

A la Garde de Nuit, on aime Becky Chambers et L’Atalante. Or, ce 20 aout, la collection La Dentelle du Cygne de la seconde accueillait justement en son sein une nouvelle œuvre de la première, toujours traduite par Marie Surgers : une novella (roman court) de SF de 140 p. : Apprendre, si par bonheur (To Be Taught, if Fortunate), qui était nominée au Prix Hugo du meilleur roman court 2020. Mais de quoi ça parle ? Veuillez lire ceci :

Apprendre, si par bonheur de Becky Chambers

Apprendre, si par bonheur de Becky Chambers, aux éditions L’Atalante

Je m’appelle Ariadne O’Neill, et je suis l’ingénieure de vol à bord du Merian, un vaisseau du GAO. J’ai pour collègues les spécialistes de mission Elena Quesada-Cruz, Jack Vo et Chikondi Daka. Nous faisons partie de Lawki, un vaste programme d’étude écologique des exoplanètes – c’est-à-dire des planètes qui ne sont pas en orbite autour de notre soleil – qui abritent la vie ou sont susceptibles de l’abriter. Lawki 6, notre mission, porte sur les quatre planètes habitables en orbite autour d’une naine rouge, Zhenyi (BA-921) : Aecor, une lune glacée, et les planètes terrestres Mirabilis, Opéra et Votum. Je me trouve actuellement sur cette dernière.
Je suis née en Cascadie le 13 juillet 2081. Ce jour-là, cela faisait cinquante-cinq ans, huit mois et neuf jours qu’il n’y avait pas eu d’être humain dans l’espace. J’ai été la deux cent quatrième personne à y retourner. C’était avec le sixième équipage extrasolaire. Si je vous écris, c’est dans l’espoir que nous ne soyons pas les derniers.

Ce récit, c’est un témoignage fictif nous montrant un futur possible, qui nous fait voyager, expérimenter le « sentiment d’émerveillement » – si cher aux fans de SF – tout en prenant par la main celleux qui ne seraient pas aussi à l’aise avec la science sous-jacente ; mais c’est aussi un récit qui ne ferme pas les yeux sur ce qui nous attend, écologiquement, sur le plancher des vaches, ainsi que dans l’espace, devenu terrain de guerre d’intérêts nationaux ou privés.

Ainsi, si Chambers nous fait toujours rêver, malgré les peines, aux joies d’un futur solidaire, inclusif, inspiré d’initiatives scientifiques et citoyennes actuelles, comme explicité dans les remerciements, elle pose aussi la question du rôle à jouer par les astronautes à notre époque – en espérant, sans doute, nous inviter à nous approprier ce sujet, ses enjeux, à travers une lecture explicitement accessible à toustes, afin de faire advenir, peut-être, le meilleur de ce qu’elle peut imaginer. Et continuer à rêver l’espace.

no one

Martiens, go home ! de Fredric Brown

Ce court roman est connu pour être un modèle de la science-fiction humoristique : un beau jour, un milliard de Martiens arrivent sur Terre. Un milliard de petits hommes verts insupportables.

Martiens, go home ! de Fredric Brown

Martiens, go home ! de Fredric Brown

Ils sont constamment présents auprès des humains, même dans les moments les plus intimes. Impossibles à tuer, ils peuvent voir à travers les murs, lire les livres et les données plus secrètes… Et en profitent pour saccager la vie quotidienne des hommes et des femmes qu’ils harcèlent. Insolents, voire insultants envers les humains, ils prennent un plaisir perfide à abîmer les relations humaines ou à rendre fous ceux qui ne les supportent plus.

Vraiment insupportables ! Au cours de cette immense farce, l’auteur se plaît surtout à égratigner les humains et leurs travers, les couples, les gouvernements…

La deuxième partie se lance sur une intrigue et atténue un peu l’aspect drolatique, mais Fredric Brown retrouve rapidement sa verve, pour s’amuser de l’ego de quelques quidams.

Une histoire sympathique qui détend.

FeyGirl

Une si longue lettre de Mariama Bâ

Si vous souhaitez comme moi découvrir la littérature africaine, Une si longue lettre de l’écrivaine sénégalaise Mariama Bâ est un excellent début, livre court tout à la fois intime et politique.

Une si longue lettre, Mariama Bâ

Une si longue lettre, Mariama Bâ

Le récit est constitué d’une lettre que le personnage principal, Ramatoulaye, écrit à sa meilleure amie, Aïssatou. Elle lui confie sa vie, ses amours, ses déceptions. Le récit débute lors d’une période de deuil : Ramatoulaye a perdu son mari. C’est l’occasion pour elle de se remémorer l’expérience traumatisante de la polygamie qu’il lui a fait subir de son vivant. Cette question de la polygamie, de l’importance des femmes, irrigue ce court texte d’environ 120 pages. Ramatoulaye, femme assez unique, au caractère fort et intègre, nous livre un témoignage éclairant sur la désillusion du mariage, elle qui voit son compagnon épouser après trente années de mariage une autre femme de l’âge de sa fille.

Ce récit en forme de lettre témoigne de la parole d’une femme à une autre et illustre sur ce que les traditions et les normes font d’elles et finalement, sur ce qu’elles peuvent en faire. Il y a le mariage forcé, la belle-famille, l’indépendance économique, l’importance de la dignité et de la respectabilité de la femme. Ce texte libère une parole intérieure contenue depuis des années. On admire Ramatoulaye qui ne se laisse jamais abattre, indocile et qui fait jaillir d’elle une force intérieure incroyablement lumineuse.

Une si longue lettre est un classique très accessible de la littérature africaine. Éclairant.

O’Cahan

Conclusion

Si rien de tout cela ne vous parle, n’hésitez pas à consulter l’annuaire de toutes les recommandations publiées sur le blog de la Garde de Nuit.

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Compte collectif de La Garde de Nuit.

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