Share This Post

Approfondissements / Les livres

Des dragons et des Targaryen

Des dragons et des Targaryen

Il y a quelques jours Nymphadora nous donnait des cours pour éliminer ces magnifiques créatures (ce que, personnellement, je réprouve, admirant ces animaux mais vous pouvez retrouver son cours ici : « Leçon du jour : Comment tuer un dragon ? »), plongeons maintenant dans l’intimité des dragons et de leurs maîtres Targaryen.
Dragons et Targaryen ont une origine commune, une histoire intimement liée, qui devient légendaire après le « Fléau de Valyria », et dont la fin n’est pas encore écrite. Cette modeste chronique va présenter quelques facettes de ce lien étrange qui les unit.


Illustration de couverture par Anato Finnstark.

Blason Targaryen (Evrach, La Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0)

Blason Targaryen (Evrach, La Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0)

Tout chez les Targaryen rappelle les dragons, que ce soient leur héraldique, les statues ornant leur foyer dans l’île de Peyredragon (pour en savoir plus sur Peyredragon, voir notre chronique précédente Peyredragon : et dans les livres, alors ?), jusqu’aux squelettes de dragons longtemps pieusement conservés dans la salle du trône du Donjon Rouge (et dorénavant dans ses cryptes). Le lien est tel que l’on nomme parfois les Targaryen le « sang du dragon », voire les « dragons » tout court.

Avertissement à l’attention des lecteurs n’ayant pas achevé la lecture des cinq tomes actuels de la saga, cette chronique contient un spoil dans la troisième partie : « De nos jours », il sera signalé ainsi :

Des dragons

Origine

Nous savons peu de choses sur l’origine des dragons, sinon qu’ils auraient été vus dans bien des contrées d’Essos, et particulièrement en Asshaï, à l’extrême est du monde connu. Certains mestres parlent d’une origine magique des dragons, qui auraient été créés par les sang-mages de Valyria. D’autres affirment leur présence sur tous les continents, y compris à Westeros. D’étranges légendes rapportent l’existence de dragons de glace au dessus de la mer Grelotte, au nord d’Essos, mais aucune preuve n’en ayant été rapporté, les mestres s’accordent pour contester leur existence.
Mais il est un fait avéré : leur présence parmi la chaîne volcanique des Quatorze Flammes à Valyria, au sud d’Essos. On connaît aussi leur proximité avec les Valyriens. Ainsi, le titre de « Seigneurs Dragons » désignait les membres des quarante familles de Valyria ayant dompté des dragons. Un autre fait certain est que nul dragon ne naquit à Valyria postérieurement à sa destruction lors du « Fléau de Valyria » (probablement l’éruption soudaine et simultanée des Quatorze Flammes).

Cependant, une maison noble mineure de Valyria, la maison Targaryen, émigra à Westeros et s’installa sur l’île de Peyredragon (île volcanique dominée par le volcan éteint Montdragon) douze ans avant le Fléau avec sa famille, sa suite… et cinq dragons, dont le fameux Balerion.
Peyredragon et les îles avoisinantes étaient alors un avant-poste valyrien, marquant la limite ouest de l’expansion valyrienne, et occupé avant les Targaryen par d’autres familles originaires de Valyria, telle la maison Velaryon, installée sur l’île de Lamarck.

Un siècle environ plus tard débuta la Conquête, lorsqu’Aegon Targaryen et ses deux sœurs-épouses Visenya et Rhaenys, chevauchant respectivement Balerion (seul survivant des cinq dragons ayant traversé le détroit), Vhagar et Meraxès, traversèrent le bras de mer les séparant du continent pour en entreprendre la conquête.

Vie des dragons

De nombreux ouvrages ont été écrits sur les dragons par les mestres qui, en la matière, semblent être en total désaccord entre eux sur bien des points. Parmi leurs ouvrages, nous pouvons citer, entre autres Les Draconides, ou Une histoire de la maison Targaryen, depuis l’exil jusqu’à l’apothéose, accompagnée de réflexions sur la vie et la mort des dragons de mestre Thomax.

Le sexe des dragons

Le sexe des dragons est matière à d’innombrables débats. Aucun organe sexuel n’étant apparent, et les individus mâle ou femelle ne semblant pas pouvoir être différenciés par des caractéristiques physiques (comme la taille, ou la présence de cornes), seule la ponte peut être considérée comme la marque certaine d’un dragon femelle. Certains dragons, dont il semble avéré qu’ils n’ont jamais pondu, seraient donc des mâles. Mais le doute peut subsister, conduisant même à l’hypothèse du changement de sexe au cours de la vie des dragons, défendue par certains mestres, et refusée par d’autres. Néanmoins, certains dragons sont connus comme étant mâles (comme Balerion), et d’autres femelles (comme Vhagar), Caraxès étant mentionné successivement comme mâle et femelle.
La mention du sexe féminin de Caraxès est à prendre avec précaution ; cette information vient de l’archimestre Gyldayn, mais de manière allusive : il désigne le dragon successivement par des formes grammaticales masculines et féminines, mais sans jamais l’expliciter, ni signaler des comportements caractéristiques du sexe féminin, comme la ponte d’œufs. Mestre Yandel, plus tard, considère Caraxès comme étant mâle.

Les œufs de dragon

Les dragons peuvent pondre jusqu’à cinq œufs en une fois. À notre connaissance, seuls les dragons en liberté pondent. L’unique lieu de ponte qui nous est connu est Montdragon. Plusieurs pontes peuvent avoir lieu dans la vie d’un dragon. Les œufs de dragons présentent des couleurs différentes, qui seront celles des dragons qui en naîtront.

Il nous faut mentionner une légende, celle des œufs sous Winterfell, prétendument pondus par Vermax, alors que celui-ci est un mâle. Si l’histoire nous confirme la présence de Jacaerys Velaryon et de son dragon Vermax en 129 à Winterfell (Jacaerys ayant été envoyé par sa mère, la princesse Rhaenyra Targaryen, pour recueillir le soutien de la maison Stark et du Nord à l’aube de la terrible « Danse des Dragons »), le rapporteur, ou plutôt colporteur, de cette probable fable, est Champignon, nain et bouffon du roi Viserys Ier, dont les Mémoires sont d’une faible fiabilité, selon nombre de mestres. Néanmoins, Winterfell recèle bien des sources d’eau chaude, témoignage d’une activité géothermique, ce qui pourrait en faire un lieu de conservation potentiel (rappelons que nous sommes à la veille d’une guerre civile, que Winterfell est très éloigné du futur théâtre des opérations et qu’il peut s’agir d’œufs que Jacaerys aurait apportés). Toutefois, ceci relève très probablement de la légende.

Les œufs non-éclos sont des objets magnifiques. Ils semblent être de pierre parcourue de veines de couleurs vives. Qui de plus qualifiée que Daenerys pour les décrire ?

… trois œufs gigantesques qu’elle contempla, suffoquée. Rien de si beau n’avait frappé ses yeux. Chacun rutilait de coloris si vifs et si divers qu’elle les crut d’abord sertis de pierreries. Des deux mains, tant ils étaient gros, elle en saisit un, délicatement, s’attendant qu’il fût de porcelaine fine ou d’émail, voire de verre soufflé, mais il pesait autant que de la pierre. Le lent mouvement giratoire imprimé par les doigts révéla la coquille tapissée d’écailles minuscules que le rougeoiement du couchant faisait scintiller tel du métal poli.

(AGOT, chapitre 12, Daenerys II)

Ils sont rares, mais on en trouve tant à Essos qu’à Westeros. Leur valeur est immense. Ce sont des cadeaux magnifiques, des récompenses pour des tournois de chevalerie de prestige.

Naissance, croissance et durée de vie

Les dragons grandissent durant toute leur vie, pourvu qu’ils ne soient pas enfermés dans un lieu clos. Enfermés, leur croissance semble ralentir, voire s’arrêter (même si ce point reste sujet à caution). Tout au long de leur croissance, leurs écailles vont s’épaissir, leurs mâchoires s’élargir, leurs dents pousser, et leur feu se renforcer jusqu’à pouvoir fondre ensemble métal et roche.
Leur durée de vie nous est inconnue, mais Balerion vécut deux cents ans avant de mourir, semble-t-il de vieillesse.

À l’état sauvage, les dragons nichent à proximité de lieux volcaniques : il en est ainsi du Cannibale (dont le nom vient de son habitude de dévorer œufs et jeunes dragons), de Voleur-de-Moutons et de quelques autres. Certains de ces dragons sauvages ne seront jamais domptés, dont le Cannibale et Gris Spectre.
S’il existe des dragons sauvages, il est aussi des dragons appartenant depuis leur naissance aux Targaryen, et qui retournèrent à l’état sauvage après le décès de leur maître. Ainsi en est-il d’Aile-d’Argent, ayant appartenu à la reine Alysanne Targaryen avant d’être de nouveau monté par une « semence de dragon » (voir ci-dessous pour l’explication de cette expression) puis de passer à l’état sauvage. Mais son cas semble être une exception, la plupart des dragons survivant à leur maître étant montés ensuite par d’autres « dragonniers », parfois par l’un des enfants de leur premier, mais sans que ceci ne soit une règle (par exemple Songefeu ayant appartenu à la princesse Rhaena Targaryen, puis à la reine Helaena Targaryen, sans qu’il n’y ait filiation entre elles).

Les derniers dragons

Blasons personnels de Targaryen (Evrach, La Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0)

Blasons personnels de Targaryen (Evrach, La Garde de Nuit, CC BY-SA 3.0])

En l’an 129, vingt-trois dragons étaient vivants, dont trois sauvages. À l’issue de la « Danse des Dragons » (terrible conflit de succession entre Targaryen, ayant dégénéré en guerre civile), en l’an 131, seuls quatre survivaient.
De ces quatre derniers dragons vivants après l’hécatombe, un est resté sauvage, le Cannibale. Un autre, Voleur-de-Moutons, a disparu avec sa dragonnière, une jeune femme du commun du nom d’Orties, semence de dragon : ils sont tous deux aperçus pour la dernière fois au dessus de la baie des Crabes. Seuls deux sont restés en possession des Targaryen : Aile-d’Argent, et Point du Jour, appartenant à la princesse Rhaena Targaryen et né peu de temps avant la fin de la Danse à Goëville, dans le Val d’Arryn.
Seul un dragon naquit postérieurement à la Danse, une femelle maladive qui pondit cinq œufs (une autre source mentionne deux derniers spécimens, contrefaits et morts prématurément). Le dernier dragon s’éteint en l’an 153… jusqu’au jour qui vit la naissance de Drogon, Viserion et Rhaegal.

Nul ne connaît la cause de leur extinction. Cependant, on soupçonne le roi Aegon III d’en être à l’origine (d’où son surnom, « Fléau des dragons »). Encore enfant, le futur Aegon III vit en effet sa mère, Rhaenyra Targaryen, brûlée vive et dévorée par le dragon de son ennemi, le roi Aegon II. Les mestres, dont la crainte – voire l’aversion – qu’ils éprouvent pour la magie est connue, pourraient également ne pas être étrangers à cette disparition (pour rappel à ceux qui ne s’y sont pas encore plongés, voir notre chronique « Leçon du jour : Comment tuer un dragon ? »)

Des créatures magiques ?

Sont-ce des créatures magiques ? Leur présence est assurément associée à la magie : nombre de faits curieux se sont produits depuis la naissance des trois dragons de Daenerys Targaryen, dont le renforcement avéré de phénomènes magiques, comme la fabrication du feu grégeois par les Pyromants de Port-Réal (voir à ce propos notre précédente chronique Le feu grégeois : de l’histoire au démon vert), ou la lumière des chandelles de verre. La naissance de dragons sur le bûcher d’un roi (Khal Drogo) nous rappelle la prophétie sur Azor Ahai, ce que ne manque pas de souligner Moqorro, le prêtre rouge, mais ceci est une autre histoire…

Des Targaryen

Les dragons sont l’apanage de la maison Targaryen à Westeros. Néanmoins, il ne faut pas s’étonner de lire le nom de Velaryon parmi les possesseurs de dragon. La proximité des Targaryen avec la maison Velaryon (par mariages), elle-même d’origine valyrienne, a permis à certains enfants à l’ascendance mêlée Targaryen et Velaryon de posséder des dragons.
Parmi les dragons des Targaryen, vingt-cinq nous sont connus par leur nom, et il en est quelques autres qui nous sont inconnus.

Les derniers Seigneurs Dragons

La tradition voulait que l’on dépose un œuf de dragon dans le berceau d’un nouveau-né Targaryen. Les jeunes princes Velaryon, fils de Rhaenyra Targaryen et de Laenor Velaryon, furent mis en présence d’œufs par décret royal, peut-être afin de s’assurer de la pureté de leur sang. Ces œufs ayant éclos, se dissipa le doute concernant leur ascendance. Cette tradition de donner un œuf de dragon à un nouveau-né se poursuivit après l’extinction des dragons.

Les semences de dragon

Bien que les œufs soient l’exclusivité des Targaryen à Westeros en ce temps-là, il y eut des exceptions. Ainsi, durant la « Danse des Dragons », le besoin en dragons domestiqués se faisait pressant, et la présence de plusieurs dragons sauvages ou sans maître à Peyredragon conduisit à recourir à des expédients. Le prince Jacaerys Velaryon, fils aîné de Rhaenyra, promit alors récompense à tout habitant de Peyredragon réussissant à dompter un dragon sauvage ou sans dragonnier. Nombreux étaient les Targaryen à aller conter fleurette aux jeunes roturières de l’île, pensant ainsi leur faire un grand honneur, et Peyredragon ne manquait donc pas de bâtards au sang de dragon, désignés par l’expression « semences de dragon ». Tous les dragons trouvèrent ainsi maître, à l’exception de deux. Mais certaines semences trahirent ensuite le camp de Rhaenyra. Cette tentative permit accessoirement de révéler une ancienne liaison adultère de Laenor Velaryon, époux depuis décédé de Rhaenyra, par la révélation de l’existence de deux fils naturels, dont Addam qui dompta le dragon de son père naturel, Fumée-des-Mers. Rhaenyra légitima les deux enfants, qui prirent place dans la maison Velaryon.

Le lien

Bien que les dragons ne semblent pas avoir une intelligence supérieure à celle d’autres animaux, comme les chiens ou les chevaux, un lien étrange semble lier un Targaryen et son œuf, puis son dragon. Un dragonnier ne peut être lié qu’à un dragon, et ce jusqu’à sa mort. De même, un dragon ne peut avoir qu’un seul dragonnier en même temps, et, tant que celui-ci est en vie, refusera tout autre cavalier. Le dragon semble donc être conscient de la vie ou de la mort de son dragonnier, il semble pouvoir en détecter la présence à distance et il en ressent également les émotions.

Elaena Targaryen (crédits Amok)

Elaena Targaryen (crédits Amok, avec son aimable autorisation).

Difficile à déterminer, ce lien semble cependant obéir à certaines caractéristiques :

    • il peut se traduire par une analogie physique ; ainsi en est-il de la princesse Elaena Targaryen et de son œuf, la même couleur parant l’œuf et la chevelure de l’enfant ;
    • il peut être immatériel : le dragon ressent les sentiments et émotions de son maître ; ainsi le suicide de Helaena Targaryen en l’an 130 a-t-il profondément affecté son dragon, pourtant hors de vue. En outre, les Targaryen ont fréquemment des « rêves de dragon » (même après leur disparition) : Daenerys, Daeron Targaryen, ou mestre Aemon en sont différents exemples. Ces rêves ont l’aspect de visions ou de prophéties, comme le rêve de mestre Aemon rappelant la légende du « Prince qui fut Promis » :

_ Je n’ai pas oublié, Sam. Je n’ai toujours pas oublié.
_ Pas oublié quoi ? » Il ne comprenait pas.
_ Les dragons, chuchota le mestre. Ils étaient la gloire et le chagrin de ma maison.
_ Le dernier dragon est mort avant votre naissance, objecta Sam. Comment pourriez-vous vous souvenir d’eux ?
_ Je les vois dans mes rêves, Sam. Je vois une étoile rouge saigner au firmament. Je me rappelle encore ce qu’est le rouge. Je vois leurs ombres sur la neige, j’entends claquer leurs ailes de cuir, je perçois la brûlure de leur haleine. Des rêves de dragons hantaient aussi mes frères, et les rêves les ont tués, chacun d’eux. Sam, nous vacillons sur la cime de prophéties à demi oubliées, de merveilles et de terreurs qu’aucun homme vivant de nos jours ne saurait espérer comprendre… ou…

(AFFC, chapitre 27, Samwell III)

  • il peut être physique : bien que l’œuf ne paraisse être que de la pierre pour tous, au contact d’un Targaryen, une chaleur peut s’en dégager ; ainsi, quand Daenerys soulève l’œuf dont Drogon sortira, elle ressent une chaleur, alors qu’Illyrio avait affirmé que les œufs étaient pétrifiés, et que tous les décrivent comme froids :

    De la pierre, se dit-elle, ils ne sont que pierre, Illyrio lui-même l’a dit. Les dragons sont morts. Tous. Sa paume et ses doigts s’appliquèrent délicatement sur la courbure de l’œuf noir. De la pierre ? chaude. Presque brûlante.

    (AGOT, chapitre 24, Daenerys III)

    Cependant, il faut se garder de généraliser : même avant la disparition des dragons, certains œufs, mis en présence de Targaryen, n’ont jamais éclos, ce qui était considéré comme un mauvais présage. Nous ne pouvons généraliser le cas de Daenerys qui est un cas bien particulier. Ce qui nous permet d’évacuer une autre idée reçue : non, les Targaryen ne sont pas immunisés au feu, de dragon ou naturel, ni insensibles à la chaleur : Rhaenyra Targaryen fut brûlée vive par un dragon, Aerion par du feu grégeois, Viserys par de l’or fondu, et Daenerys elle-même eût les mains profondément brûlées par Drogon dans l’arène de Meereen.

La folie

Depuis la disparition des dragons, les Targaryen restent obsédés par les dragons, leur possession, jusqu’à forcer le destin pour en disposer ou pour impressionner. Leurs tentatives désespérées pour les faire renaître, produits de la déraison, voire de la folie, conduisirent à des catastrophes, ainsi que nous l’apprend Stannis Baratheon :

_ Sire mon époux, fit la reine Selyse, vous avez plus d’hommes qu’Aegon n’en avait voilà trois cents ans. Il ne vous manque que des dragons.
Le regard dont Stannis la gratifia n’était pas précisément affable.
_ Neuf mages furent mandés d’outre la mer à seule fin de faire éclore les œufs de la cache d’Aegon III. Baelor le Bienheureux s’abîma en oraisons sur le sien durant une demi-année. Aegon IV fabriqua des dragons de bois bardé de fer. Aerion le Flamboyant se gorgea de grégeois pour opérer sa métamorphose. Les mages échouèrent, les prières du roi Baelor demeurèrent inexaucées, les dragons de bois brûlèrent, et la mort du prince Aerion fut un concert de hurlements.

(ASOS, chapitre 55, Davos V)

Et que dire de la tentative du roi Aegon V Targaryen, connue sous le nom de « tragédie de Lestival », qui eut lieu dans le palais d’été des Targaryen en l’an 259 ? Nous n’en connaissons que le tragique dénouement : la destruction du château et la mort de nombreux participants, dont le roi lui-même. Des témoignages révèlent l’emploi de feu grégeois, de magie et de sept œufs.

Mais tout ceci est le passé…

De nos jours

Daenerys Targaryen et ses dragons (crédits Amok)

Daenerys Targaryen et ses dragons (crédits Amok, avec son aimable autorisation).

Car, de nos jours, quelque part dans la mer Dothrak, éclosent trois œufs de dragons, donnant naissance à Drogon, Viserion et Rhaegal.
Cette naissance n’est pas habituelle au regard des pratiques targaryennes : Daenerys ne fut pas mise en présence d’un œuf à sa naissance, mais elle les fit éclore au sein du bûcher funéraire de son mari, dans lequel elle avait également fait mourir une sorcière, Mirri Maz Duur. Elle hérite alors du surnom caractéristique de « mère des dragons ».

S’il existe une distance salutaire, la plus élevée possible, entre les dragons et les humains, hormis pour Daenerys bien sûr, la saga nous présente plusieurs cas de relations particulières entre humains et dragons :

  • ❗ mentionnons d’abord le cas d’une rencontre qui tourne mal, celle de Quentyn Martell, fils du prince Doran Martell gouvernant Dorne, avec Viserion et Rhaegal. Car, sans être un ennemi de Daenerys, le plan dressé par son père (pour en savoir plus sur ce plan, voir notre chronique précédente Dorne : et dans les livres, alors ?), son désir d’épouser Daenerys, et sa confiance en son sang Targaryen le conduisent imprudemment à tenter de dompter Viserion, avant d’être mortellement brûlé par Rhaegal ;
  • Tyrion Lannister, dont nous connaissons l’appétit pour la connaissance, et particulièrement pour les dragons, dont il rêve parfois (même s’il est difficile de déterminer s’il a de véritables « rêves de dragon », ou simplement des rêves d’enfant infirme fasciné par ces créatures) ;
  • Brun Ben Prünh est le commandant des Puînés, une compagnie de mercenaires ralliée à Daenerys, et il entretient une relation privilégiée avec les dragons, qui semblent l’apprécier, en particulier Viserion, qui, encore tout petit, se posa sur sa tête, au point que Daenerys qualifie Brun Ben de « grand chouchou de ses dragons ». En réponse à son étonnement, Brun Ben évoqua une lointaine ascendance targaryenne (de fait, il est descendant d’Elaena Targaryen).
  • Shôren Baratheon, unique enfant de Stannis Baratheon, frère du roi Robert et prétendant au trône des Sept Couronnes, est un cas à part : née et ayant vécu à Peyredragon, elle rêve de dragons, et cela de façon « particulière » : les dragons la mangent… Bien sûr, ce ne sont probablement que les cauchemars naturels d’une jeune fille entourée des vestiges impressionnants de la dynastie Targaryen.
    Il est toutefois intéressant de noter l’ascendance targaryenne de Shôren (arrière petite-fille de la princesse Rhaelle Targaryen) ainsi que la description des stigmates de sa maladie, la grisécaille rappelant la pierre noircie, mais, là encore, c’est une autre histoire…

La suite est encore à écrire…

Plus tard, autour d’une table…
_ Bien, et maintenant qu’on sait ça, on fait quoi ?
_ Moi, je prendrais bien une pinte de sang de dragon !
_ Moi, j’veux plus être un Targ, j’veux être un Stark !

_ Bon sérieusement, c’est quoi la classe d’armure d’un dragon ?
_ Faut que tu fasse 21 pour Balerion.
_ Ben, c’est un dé 20 !
_ Ben, c’est Balerion…

Share This Post

4 Comments

  1.  » Leur présence est assurément associée à la magie : nombre de faits curieux se sont produits depuis la naissance des trois dragons de Daenerys Targaryen, dont le renforcement avéré de phénomènes magiques, comme la fabrication du feu grégeois par les Pyromants de Port-Réal  »
    Les pyromants ont fabriqué du feu grégeois bien avant la naissance des dragons, voir Aeris le fou, qui utilisait le feu grégeois pour brûler ses ennemis, et qui voulait détruire Port-Réal avec.

  2. C’est dommage d’avoir mis un lien vers les Chandelles de verre pour qu’on y ait pas accès… Est-ce qu’il n’y a que moi à qui l’accès est refusé ?

Leave a Reply