AGOT 20 – Jon III

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    Liloo75
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    AGOT 20 – Jon III
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 19, Catelyn IV AGOT 21, Eddard IV

    Dans ce chapitre nous découvrons Châteaunoir, la principale forteresse de la Garde de Nuit, à travers les yeux de Jon Snow, le fils bâtard de Ned Stark. Le choix de rejoindre le Mur nous est de prime abord présenté comme une décision de sa part. Puis ce choix se transforme en obligation, lorsque son père est nommé Main du Roi à Port-réal, et que sa belle-mère Catelyn décide qu’elle ne veut pas de lui à Winterfell.

     

    Le chapitre s’ouvre sur une scène de combat à Châteaunoir. Jon est à l’entraînement avec une autre recrue, Grenn, dit « l’Aurochs », en raison de sa corpulence et de sa force physique. Ils bataillent sous l’œil implacable de ser Alliser Thorne, le maître d’armes.

    Malgré l’inégalité des forces en présence (l’Aurochs est plus grand et plus puissant), c’est Jon qui a le dessus. Il finit par le désarmer grâce à une botte, et le blesse au poignet accidentellement.

     

    Ser Alliser, le père fouettard

    Ser Alliser est impitoyable. A Grenn qui se plaint de son poignet brisé, il réplique qu’il serait déjà mort s’ils avaient combattu avec de vraies armes.

    « Remettez-moi l’Aurochs sur pied. Son testament l’attend », lance-t-il aux autres novices.

    Ser Alliser n’est pas plus tendre envers Jon qui a vaincu tous ses adversaires. C’est lui qui l’a affublé du sobriquet de « Lord Snow », que tous ont repris à leur compte, au grand désarroi de Jon.

    Alliser semble haïr tous les bleus, bons ou mauvais à l’entraînement.

    « Vous êtes trop nuls, j’en ai ma claque », leur lance-t-il à la cantonade pour les disperser.

    Jon a pu juger des forces et des faiblesses de ses acolytes (Dareon, Pyp, Halder…), mais il n’est parvenu à se lier d’amitié avec aucun d’eux.

    Personne en dehors de Tyrion Lannister ne l’avait prévenu de ce qui l’attendait au Mur. Son propre père ne lui en avait rien dit, alors même qu’il ne pouvait ignorer la réalité. Ses compagnons sont pour la plupart des repris de justice ou des bâtards comme lui.

    Dans ce contexte, il préfère la solitude.

    Jon a froid à Châteaunoir. Est-ce l’austérité des hommes qui le glace, ou bien souffre-t-il vraiment de la froidure ? Ce qui serait surprenant pour un homme du Nord.

    Il regrette Winterfell et ses sources d’eau chaude qui irriguent les murs.

    Il lui faudra séjourner longtemps au-delà du Mur, avec les sauvageons, dans les Crocgivre, pour trouver le climat supportable à Châteaunoir.

     

    Un oncle qui est devenu un étranger

    Au Mur, Benjen n’est plus son oncle. Il est le chef des patrouilleurs et passe beaucoup de temps avec ses semblables (le Lord Commandant, Mestre Aemon, etc.).

    Lorsque Jon lui demande s’il peut l’accompagner en patrouille, Benjen lui rappelle qu’il ne fait pas encore partie de la Garde de Nuit. Ici, tout se gagne et se mérite. Ici, il n’est pas le fils d’un seigneur, mais un bleu comme les autres.

    Benjen lui remémore que ses frères désormais sont ceux de la Garde de Nuit. Ils passent avant la famille. Douche froide pour Jon.

    Le jour du départ de Benjen, Jon fait une dernière tentative pour se joindre à lui. Il se fait une fois de plus rabrouer. « Nous causerons à mon retour » lui dit-il, sauf qu’il n’y aura pas de retour.

    Jon a alors une vision (et ce ne sera pas sa dernière vision) de Benjen gisant dans la neige, au milieu d’une marre de sang.

    Plus tard, il verra également la mort imminente de Ned Stark.

    Et le Mur lui inspire de sombres pensées : « Il pressentait que son écroulement entrainerait l’écroulement du monde ».

    Foreshadowing ?

     

    A partir de là, il préfère s’isoler. Heureusement qu’il a Fantôme pour lui tenir compagnie et le réchauffer la nuit, dans la cellule de sa tour bancale.

    Il repense à ses vrais frères (cousins en réalité), ceux du sang. On découvre alors qu’il entretient un lien privilégié avec Robb, qu’il désigne comme « l’ami de cœur, le compagnon de chaque instant ». Robb ne le perçoit pas comme une menace (contrairement à Catelyn sa belle-mère), c’est son frère, peu importe son statut. Il n’hésitera pas à en faire officiellement son héritier lorsqu’il se rendra au mariage de son oncle Edmure, et qu’il prendra conscience qu’il lui faut un successeur en qualité de Roi du Nord. Il l’officialisera dans un testament, qu’il fera signer contresigner par ses bannerets.

    Ses dernières pensées sont pour Arya, sa petite sœur chérie, « si farouche et volontaire. Jamais l’air d’être au diapason, lui-même non plus d’ailleurs…mais toujours prête à le faire sourire. Il aurait tout donné pour être avec elle, à présent, pour lui rebiffer les cheveux, une fois de plus, la regarder faire la tête, l’entendre achever une phrase en même temps que lui. »

    J’ai failli écrire : « C’est beau l’amour !».

    Peu après, Jon se fait agresser par Grenn et ses acolytes. Le premier l’accuse de lui avoir cassé le poignet, les autres (dont Todder, dit « Crapaud » à cause de sa physionomie, que nous reverrons plus tard) sont en colère et viennent lui donner une leçon. Ils sont quatre contre un.

    Jon les tient en piètre estime. Mais il ne les craint pas, il les a tous vaincus à l’entrainement, dans la cour.

    Mais ici (dans armurerie) l’un d’eux l’immobilise en lui bloquant le bras. Jon ne parvient pas à se dégager, l’autre est trop fort. Il le tient. Jusqu’à ce que Crapaud traite la mère de Jon de « pute ». A partir de là, Jon n’y voit que du feu, il parvient à se dégager et frappe la tête de Todder contre le sol, de toute la force de sa colère. Viserys aurait dit : « tu as réveillé la colère du dragon », mais nous ignorons encore que Jon est un Targaryen.

    Les autres, plus nombreux, finissent par se retourner contre lui et le rouent de coup.

    C’est Donal Noye qui met fin au combat.

    Il les renvoie tous, sauf Jon.

     

    Donal Noye le père moralisateur

    Donal Noye est l’armurier de Châteaunoir. Nous faisons sa connaissance pour la première fois. Il est manchot, mais possède une force incroyable. Nous apprenons qu’il a perdu son bras à la guerre, lors du siège d’Accalmie. C’était un combattant, ce qui s’avèrera utile pour la suite des événements. Il n’a rejoint le Mur qu’après cette mésaventure. Dans sa jeunesse, il était forgeron pour Stannis Baratheon. C’est lui qui aurait créé la fameuse masse d’arme de Robert, celle qui sera fatale à Rhaegar Targaryen. Il aurait donc forgé l’arme qui sera causera la mort du véritable père de Jon (à ce moment de l’histoire, nous sommes censés ignorer tous ces détails sur les véritables parents de Jon).

    Retour au présent : Noye donne une leçon à Jon. Les autres ne le détestent pas. Ils n’aiment pas simplement ce qu’ils voient en lui : le fils d’un noble, qui sait se battre et qui se prend pour un petit duc.

    Noye lui fait remarquer que lui seul a pu bénéficier d’un véritable maître d’armes, pour lui enseigner le maniement de l’épée. Et que les autres aussi forts qu’ils soient (tous plus puissants physiquement que Jon) ont peur de lui. D’ailleurs quand Noye se pointe, tous se plaignent que le « méchant » Lord Snow les a blessés.

    Il lui fait également comprendre que sa vie est ici, au Mur, désormais, et que ce sont ses frères pour la vie.

    Au sujet de la mère de Jon, Donal Noye lui s’explique que les mots de Crapaud, pour la qualifier de « pute », ne changent rien à ce qu’elle était en réalité. Et que beaucoup de ses frères jurés sont des bâtards ou des fils de petites gens.

    Jon s’imagine sa mère comme une : « belle, grande dame, et (avec) des yeux tendres ».

    Il y est presque, Lyanna était certainement une belle, noble dame, avec des yeux farouches. C’est comme cela que je l’imagine à la lecture des passages qui lui sont consacrés. Sans doute aurait-elle eu des regards tendres pour son fils, si elle avait vécu.

     

    Jon quitte Donal Noye songeur, il va devoir revoir son attitude envers ses frères de la Garde, se remettre en question.

     

    Le Mur nous apparaît pour la première fois à travers les yeux de Jon, dans sa beauté, sa taille démesurée (700 pieds de haut, soit 213 mètres), qui occupe tout l’espace.

    Son immensité semble écraser les hommes qui sont comparés à des fourmis.

    Jon note au passage que Châteaunoir n’a pas de fortifications à l’ouest, pas plus qu’à l’est, ni au sud.

    Ce qui s’avérera une faiblesse lorsque les frères jurés de la Garde de nuit seront attaqués par les sauvageons ayant réussi à franchir le Mur, et que ceux-ci les assailliront en venant du sud, nombre de chapitres plus tard.

    En réalité le Mur est fait pour protéger les hommes des ombres qui hantent le Nord, et d’eux seuls. Le Mur est a été construit pour protéger le royaume des humains contre les Autres. Il faudra l’attaque au Poing des Premiers Hommes contre les troupes du Commandant Mormont, pour que celui-ci se souvienne de l’utilité première du Mur. C’est le rempart contre les monstres qui viennent du Nord, d’où l’absence de fortifications aux autres points cardinaux.

     

    Tyrion Lannister, le père lion

    Pour Tyrion, le terme de lion me semble plus approprié que celui d’ours, auquel Jon le compare lorsqu’il le rencontre emmitouflé dans ses fourrures.

    Jon ne l’a guère vu depuis leur arrivée au Mur. Tyrion passe le plus clair de son temps avec l’état major, dont Bowen Marsh. Tiens, tiens, celui-ci nous le connaîtrons plus tard. Il prendra du galon après le départ en patrouille du Commandant Mormont, au-delà du Mur. Et c’est lui qui plantera le deuxième coup de couteau dans le ventre de son Lord Commandant. Et à ce moment-là, le Lord Commandant se nommera Jon Snow…

    Retour au présent. Tyrion joue encore le rôle du conseilleur paternaliste. Comme lors de leur première rencontre, il avait déjà dit à Jon de ne pas laisser les autres l’atteindre avec leurs mots. Et puis « Lord Snow » c’est mieux que « Lutin », non ?

    Mais Jon se méfie encore de lui. Il n’ose pas partager avec lui ses rêves de découvertes des secrets qui se cachent derrière le Mur.

    On apprend au passage que Châteaunoir est en ruine. Et que sur les 5 000 hommes qu’il comptait autrefois, il n’en reste que 500, tout au plus, aujourd’hui.

    Et que sur les 19 forteresses qui jalonnaient le Mur, il n’en demeure plus que 3 : Fort Levant à l’est, Tour Ombreuse à l’opposé, et Châteaunoir au centre. Les autres sont désertes et décaties.

    C’est à croire que les seigneurs de Westeros envoient de moins en moins d’hommes et de moyens logistiques au Mur. Et que tous ont oublié les raisons pour lesquelles le Mur a été édifié. Ce qui est de mauvais augure, quand on connaît la menace qui vient du Nord.

    L’on découvre également que Benjen est parti depuis trois semaines, ce qui fait beaucoup.  Et qu’il était censé retrouver ser Waymar Royce, dont le père est un vassal de Lord Arryn (proche des Stark, donc). Or, nous, nous savons ce qu’il est advenu de ser Waymar.

    Tyrion se rend avec Jon dans la salle commune pour prendre un repas, au chaud. Ils s’installent volontairement à l’écart des autres.

    Ser Alliser interpelle Jon tout à coup, de manière impromptue et inhabituelle. Le Lord Commandant Mormont veut le voir. Jon lui demande pourquoi. Alliser refuse de lui communiquer le motif. Tyrion intervient pour défendre la requête de Jon.

    Alliser se vexe et lui répond sèchement. Mal lui en prend. Tyrion lui rappelle qu’il est le frère de la Reine, et qu’il suffit d’un seul mot de lui, et ser Alliser n’entrainera plus jamais personne. Le lion montre ses griffes !

    Alliser est obligé de répondre : il s’agit d’une lettre de Winterfell, au sujet du frère de Jon (demi-frère, rectifie-t-il comme s’il se sentait obligé de l’humilier).

    Des nouvelles de Bran ! Jon part comme un fou chez le Lord Commandant, s’imaginant déjà le pire.

     

    Jeor Mormont, le père spirituel

    Jon se présente tout défait devant le Lord Commandant. Celui-ci ne semble pas lui en tenir rigueur. Il lui fait lire la lettre que Robb lui a envoyée. Bran s’est réveillé. Il est paralysé, mais vivant.

    Jon pleure de joie : « Mon frère va vivre » s’écrie-t-il.

    La rencontre avec le Lord Commandant est brève, mais celui-ci se montre apte à faire preuve d’empathie. Lorsqu’il lui apprend que son frère est paralysé, il lui exprime sa compassion : « Navré mon garçon ». Ils auront l’occasion de faire connaissance plus tard. Notamment lorsque Jon lui sauvera la vie, en tuant un mort-vivant. Et qu’à titre de remerciement, Mormont lui offrira Grand-Griffe, l’épée familiale qui était destinée à son fils, Jorah.

    Retour au présent : Jon quitte Mormont et repart en trombe, comme il était arrivé, mais avec la joie au cœur cette fois-ci, et il répète à qui veut l’entendre « Mon frère va vivre !».

    En arrivant dans la salle commune, au comble de l’allégresse, il soulève Tyrion dans ses bras et le fait tourner. « Bran va vivre !» scande-t-il encore.

    Ce tapage a attiré tous les frères de la Garde présents dans la grande salle. Même Grenn avec sa main bandée s’approche de lui. Jon s’excuse. Il lui dit qu’il a connu cela lui aussi, et que s’il le souhaite, il lui enseignera la parade. Tiens donc, Jon a réfléchi aux conseils prodigués par Donal Noye, il a décidé d’aller vers les autres et de cesser jouer au « petit duc » grognon.

    Mais cette main tendue n’est pas du tout du goût de ser Alliser. Voilà que le gamin prétend le remplacer. Il lance un défi à Jon. Celui-ci le relève, à la surprise générale. Il formera Grenn au maniement de l’épée, si ser Alliser parvient à faire jongler Fantôme !

    Le silence tombe sur la salle commune. Personne ne défie se Alliser.

    C’était sans compter sur Tyrion Lannister qui se met à rire de la bonne blague. Son rire est contagieux et se répand comme une trainée de poudre chez tous les frères de la Garde. Même Grenn se surprend à rire.

    Ser Alliser rit jaune.

    Jon vient de se faire un ennemi. Mais il vient aussi de gagner de futurs amis. Ce sera notable dans les chapitres suivants.

    Des amis qui viendront le chercher lorsqu’il tentera de s’enfuir en pleine nuit, pour rejoindre l’ost de Robb. Crapaud, Sam, Pyp, Halder et Matthard le rattraperont, pour lui éviter la corde, et ensemble lui rappelleront ses vœux de frère juré.

    Des amis sur lesquels il pourra compter lorsque Châteaunoir sera attaqué par les sauvageons de Mance Rayder.

    Certes, dans ce chapitre Jon n’est encore qu’un bleu. Il manque de maturité, et il lui reste beaucoup à apprendre. Mais déjà, sous le gamin rebelle pointe l’ami fidèle.

    Et sous le jeune homme maussade se cache l’homme capable de réfléchir et de se remettre en question, qualités essentielles chez un chef, pour celui qui tiendra le Mur lors de l’attaque des sauvageons et qui deviendra le futur Lord Commandant de la Garde de Nuit.

     

    Voilà encore un chapitre riche, qui nous dévoile beaucoup de choses.

    Je dois vous avouer que ce n’est pas la présentation que j’avais en tête au moment où j’ai choisi ce chapitre. Mais avec la venue de la jument pâle dans notre réalité, j’ai opté pour un point de vue optimiste et tourné vers le futur. Car Jon « confiné » au Mur, souffrant de la solitude, et maugréant sans cesse, cela me faisait étrangement penser à une situation bien réaliste que je (nous) vis (vivons) au quotidien. Alors j’ai projeté Jon volontairement dans son avenir à chaque fois que je l’ai pu.

    Non, nous ne sommes pas condamnés à l’isolement perpétuel. Un avenir différent, meilleur nous attend.

    Image issue de Wikipédia

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    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #131996
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Merci pour cette présentation Liloo!

    J’ai bien apprécié ce chapitre, qui nous montre Jon grandir, perdre de ses illusions et de son arrogance. Jon, qui n’imagine pas à quel point il a eu une vie privilégiée. Qui ne se rend pas compte du décalage entre lui et les autres recrues, raison de ses victoires.Et Jon, qui finalement réalise et fait un pas vers Grenn.

    L’arc de Jon est un vrai récit initiatique, et ce chapitre en est un bel exemple. Alliser Thorne, quelle belle nemesis! Froid, méchant, méprisant, il coche toutes les cases. Difficile de trouver des raisons d’apprécier ce personnage, et pourtant on peut comprendre certains traits de son caractère: Thorne sait que l’au-delà du Mur est un endroit dangereux, que les recrues doivent être formées correctement. Il fait son job, il le fait durement mais probablement assez efficacement. Après tout, il ne doit pas y avoir beaucoup de maîtres d’armes compatissants dans les Sept Couronnes, et encore moins au Mur, où l’objectif est que les hommes apprennent très tôt qu’ici, tout se mérite. Le problème de Thorne est qu’il est beaucoup, beaucoup trop dur. Il ne se contente pas d’être exigeant et intraitable, il est véritablement hostile et susceptible. Et bien sûr, il n’est pas pédagogue. Un autre maître d’armes aurait certainement su remettre Jon à sa place, et lui servir le discours que lui tient Donal Noye plus tôt. Un autre maître d’armes saurait certainement mieux comment tirer le meilleur de chaque recrue présente, sans humiliations inutiles.

    Benjen est un personnage qui revient souvent dans la saga, et dont le sort fait encore l’objet de conjectures. On sent bien que sa disparition inquiète les hommes de la Garde, et Jon. Jon imagine même son oncle mort, lorsque celui ci refuse que Jon l’accompagne au-delà du mur. Il se sent extrêmement coupable, directement.

    « As he watched his uncle lead his horse into the tunnel, Jon had remembered the things that Tyrion Lannister told him on the kingsroad, and in his mind’s eye he saw Ben Stark lying dead, his blood red on the snow. The thought made him sick. What was he becoming? »/« Tandis qu’il le regardait s’enfoncer dans le tunnel, menant son cheval par la bride, Jon se remémorait les propos de Tyrion Lannister et, tout à coup, son esprit lui représenta Ben Stark gisant, mort, dans la neige tout ensanglantée. Un vertige nauséeux le prit. Qu’était-il en train de devenir ?  »

    Évidemment, on est obligé de se demander s’il s’agit d’un foreshadowing… Mais au-delà de ça, cette phrase montre bien la justesse de l’écriture de Martin. On imagine très bien les sentiments confus de Jon: envie, espoir, colère, déception, culpabilité…

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #131997
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9927

    Ouch, la version peinture de Jon Snow/Kit Harington, ça pique ^^ (crédit image : Wons Noj, en fait)

    Où on voit, encore, que Jon Snow sait s’améliorer

    C’est en effet un excellent chapitre car du point de vue de Jon, c’est normal d’écrabouiller les autres membres de la Garde (j’avais zappé que Dareon était déjà là). Il ne force pas son talent, il « gagne », c’est tout et c’est « normal » dans une confrontation. Sauf qu’il ne se rend pas compte qu’avoir eu un maître d’armes, c’est un privilège. Et qu’à se montrer aussi puant même de manière inconsciente, il va se mettre des gens à dos et finir sans doute par se faire haïr voire plus (mais qui irait jusqu’à le poignarder ?). A ce moment là, Jon Snow est un petit con, et un petit con seul qui ne fait rien pour se faire aimer. « Lord Snow » est un sobriquet plutôt bien trouvé pour ce gamin plein de morgue engoncé dans sa forteresse de solitude (où il pense à toute se fratrie) pour masquer sa déception sur le Mur qui n’est pas vraiment ce qu’il espérait (Benjen n’est pas le tonton gâteau qu’il pensait, et les frères ne sont pas de vertueux hommes défendant les royaumes humains)

    Mais heureusement, Jon Snow n’est pas idiot, il écoute et sait se remettre en question. Donal Noye remet les choses en place de manière assez frontale. Jon Snow a l’intelligence de ne pas rejeter tout ça en bloc. L’autre soutien inattendu, c’est Tyrion, le seul qui a été dur mais franc avec lui. Donal comme Tyrion disent la vérité brute mais leurs intentions sont bonnes. D’ailleurs Tyrion rappelle son statut à Thorne en le rabrouant sévèrement. Ce qui va tout changer, c’est la visite chez Mormont (qu’on entrevoit à peine). Pour Jeor, les nouvelles sont mauvaises car Bran est paralysé (dans un monde médiéval, qui plus est). Pour Jon, c’est la joie car son frère va vivre (Live!, live!, dit le corbeau). C’est probablement ce qui l’incite à demander pardon à Grenn quand il revient au réfectoire. Et à faire usage de mot d’esprit pour répondre au tac-au-tac à Thorne qui se moque de lui. En se mettant tous ses frères dans la poche, grâce à Tyrion qui ose briser le silence suivant la vanne de Jon. Jon s’améliore mais heureusement qu’il a des anges gardiens pour le guider quand même.

    Notes de relecture

    • La raison pour laquelle Donal Noye  a rejoint le Mur est vraiment étrange…
    • Alliser Thorne en cliché du sergent recruteur de Full Metal Jacket
    • Le rêve de Jon au sujet de Benjen est bien énigmatique…
    • L’auteur en profite pour nous parler de la décrépitude des forts
    • En arrière-plan, on note que ça fait longtemps que Benjen est parti, à la recherche de la patrouille du prologue…
    • Il reste combien de temps au Mur, Tyrion ? Ca fait des semaines !! Je ne m’étais pas souvenu que ça faisait aussi longtemps

    Jon a froid à Châteaunoir. Est-ce l’austérité des hommes qui le glace, ou bien souffre-t-il vraiment de la froidure ? Ce qui serait surprenant pour un homme du Nord.

    Il existe des degrés (huhu) de froid. Entre Hambourg et le Cap Nord (au nord de la Norvège), l’impression ne doit pas être la même. J’ai un souvenir de lecture où en effet, au Mur, il fait froid. Mais suite à l’expédition au delà du Mur, les chapitres me donnaient l’impression qu’au Mur, c’était quand même plus chaud et confortable. Tout est relatif ^^ (surtout que Winterfell a des sources chaudes et que Jon faisait partie des privilégiés du château).

    Personne en dehors de Tyrion Lannister ne l’avait prévenu de ce qui l’attendait au Mur. Son propre père ne lui en avait rien dit, alors même qu’il ne pouvait ignorer la réalité.

    J’ai cru que le « il » était Jon et je trouvais ça dur. Mais non c’est « Ned » et je suis d’accord. « La vie n’est pas faite de chansons », ça ne s’applique pas qu’à Sansa.. Surtout quand Jon part volontairement (plus ou moins) vers un futur fantasmé ; on aurait pu lui dire la vérité. (Sansa n’a pas ce luxe, c’est le réel qui vient lui taper dans la tronche)

    Arriver à développer autant l’histoire générale (Benjen), l’évolution des personnages (Jon) et relier les PoV entre eux (Bran a survécu), c’est assez fort. Grand chapitre.

     

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    #132002
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Benjen est un personnage qui revient souvent dans la saga, et dont le sort fait encore l’objet de conjectures. On sent bien que sa disparition inquiète les hommes de la Garde, et Jon. Jon imagine même son oncle mort, lorsque celui ci refuse que Jon l’accompagne au-delà du mur. Il se sent extrêmement coupable, directement. « As he watched his uncle lead his horse into the tunnel, Jon had remembered the things that Tyrion Lannister told him on the kingsroad, and in his mind’s eye he saw Ben Stark lying dead, his blood red on the snow. The thought made him sick. What was he becoming? »/« Tandis qu’il le regardait s’enfoncer dans le tunnel, menant son cheval par la bride, Jon se remémorait les propos de Tyrion Lannister et, tout à coup, son esprit lui représenta Ben Stark gisant, mort, dans la neige tout ensanglantée. Un vertige nauséeux le prit. Qu’était-il en train de devenir ? » Évidemment, on est obligé de se demander s’il s’agit d’un foreshadowing… Mais au-delà de ça, cette phrase montre bien la justesse de l’écriture de Martin. On imagine très bien les sentiments confus de Jon: envie, espoir, colère, déception, culpabilité…

    Salut Samyrania,

    dans ce passage, pour moi Jon fait clairement référence à un passage où Tyrion lui avait montré qu’il imaginait son père et sa soeur mourir (brûlés par le feu).

    Dans Jon II (on the kingsroad): « J’allumais du feu dans les entrailles de Castral Roc, et je passais des heures à fixer les flammes en les imputant à mes chers dragons. Parfois, j’imaginais qu’elles brûlaient mon père. Parfois ma sœur. » Mi-horrifié, mi-fasciné, Jon Snow le dévisageait fixement. « Ne me regarde pas de cet œil, bâtard ! pouffa Tyrion, j’ai percé ton secret. Tu fais des rêves similaires.

    Je trouve significatif que, là où Tyrion imagine les personnes qu’il déteste morts par le feu, Jon Snow les imagine morts dans la neige. Et Jon, à ce moment déteste tellement Benjen qu’il a fait le voeu qu’il meure! Plus loin dans ce chapitre, il y repense quand Tyrion met le sujet sur la table:

    -Ton oncle est absent depuis trop longtemps. »
    Ces mots rappelèrent à Jon si brutalement le vœu qu’il avait fait, de rage, et la vision de Benjen Stark étendu dans la neige qu’il se détourna au plus vite.

    L’attitude de Jon dans ce chapitre est celle d’un enfant en colère, et je suis bien d’accord quand tu parles de « chapitre d’initiation ».

    Mais, vu la manière dont tu t’y prends, l’un de tes frères t’égorgera, une nuit ou l’autre…
    — Ils ne sont pas mes frères !

    Qui sont mes frères? c’est la question qui traverse le chapitre, à mon avis. Benjen, Donal Noye et Jeor Mormont sont ceux qui montrent le bon chemin à Jon Snow à mon avis. Alister Thorne également, j’y reviendrai.

    Par contre le support que donne Tyrion dans ce chapitre n’est pas indiqué, je trouve : devant lui, il lui montre les privilèges dus au rang en menaçant Allister Thorne ouvertement (menace que Tyrion mettra à exécution dans le prochain chapitre en sussurant aux oreilles de Mormont, sans effet). La voie que montre Tyrion est celle du ricanement et des privilèges du rang, alors que Jon doit d’abord apprendre à faire ses preuves, apprendre l’humilité et devenir frère de tous les autres. A la cantine de la garde, Jon regarde ses camarades puis mange avec Tyrion :

    Un instant, Jon les lorgna, pensif. Puis il se décida pour l’autre extrémité de la salle, aussi loin que possible d’eux

    Jon Snow se croit encore à Winterfell

    Ses véritables frères lui manquaient.

    Benjen ne s’y trompe pas :

    Si ton père m’est cher à jamais, mes véritables frères, à présent, les voici.

    Donal Noye non plus :

    « La Garde a un besoin vital de toutes ses recrues, dit Donal Noye, une fois seul à seul. Même des types comme Crapaud (en anglais Todd-Toad, toad = crapaud)

    Là où Tyrion enseigne à voir la Garde de nuit comme le tas de fumier sur lequel échouent les déchets de tout le royaume : paysans butés, faillis, braconniers, voleurs, violeurs et bâtards de ton espèce, Benjen, Donal, Allisteret Jeor enseignent à Jon Snow à voir en eux des frères, des hommes de la Garde de nuit dont le rôle est autrement plus important que de guetter les tarasques.

    Alliser Thorne en cliché du sergent recruteur de Full Metal Jacket…

    je me suis fait la même réflexion à la lecture, on en a vu plein dans les films américains, de ces sergents. J’avais vu il y a très longtemps un documentaire qui parlait de l’armée américaine, et qui rapportait une étude selon laquelle, pendant la guerre de Sécession, seulement la moitié des soldats tirait, et seulement 10% visait. L’armée américaine a pris en compte ces chiffres et aujourd’hui ils sont fiers d’avoir monté ces chiffres à 90% de soldats qui visent. Mon point de vue personnel est que c’est une régression, mais je vais essayer d’aller au delà.

    Pour l’armée américaine, celui qui a permis de monter ces chiffres, c’est le sergent lors de l’entrainement : en insultant, humiliant, injuriant les jeunes recrues, le sergent fait naître un esprit de corps et une discipline qui sera déterminante lors des batailles à venir. Mormont et les autres officiers de la Garde connaissent bien les « qualités » de Allister Thorne, et ils l’utilisent sciemment à cet office, que ça plaise ou non à Tyrion.  La haine commune que partagent les recrues vis-à-vis de Allister Thorne est aussi un lien qui les unit, et qui les fait devenir frères. Allister Thorne rend plus service à Jon Snow en l’humiliant et en lui donnant un sobriquet, comme à tous les autres, que s’il l’avait « chouchouté » en reconnaissant ses qualités de bon combattant, alphabétisé, stratège.

    Cette question de la fraternité sera enfin résolue dans le chapitre suivant de Jon ; dans sa conclusion Jon récusera comme frères les fils de Père Robb, Bran et Rickon, pour affirmer que ses frères sont maintenant Sam et Grenn et Halder et Pyp,les proscrits et les marginaux qui portaient le noir de la Garde de Nuit

    Jon note au passage que Châteaunoir n’a pas de fortifications à l’ouest, pas plus qu’à l’est, ni au sud. Ce qui s’avérera une faiblesse lorsque les frères jurés de la Garde de nuit seront attaqués par les sauvageons ayant réussi à franchir le Mur, et que ceux-ci les assailliront en venant du sud, nombre de chapitres plus tard.

    Jon montre dans ce chapitre un grand intérêt pour des questions stratégiques, et pointe du doigt que l’organisation actuelle (seulement 3 châteaux occupés) rend le Mur très vulnérable à une attaque des sauvageons de style escalade-agression depuis le sud…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par R.Graymarch.
    #132003
    Ser Aemon Belaerys
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    Ser Alliser n’est pas plus tendre envers Jon qui a vaincu tous ses adversaires. C’est lui qui l’a affublé du sobriquet de « Lord Snow », que tous ont repris à leur compte, au grand désarroi de Jon.

    […]

    Ici, il n’est pas le fils d’un seigneur, mais un bleu comme les autres.

    […]

    Il repense à ses vrais frères (cousins en réalité), ceux du sang. On découvre alors qu’il entretient un lien privilégié avec Robb, qu’il désigne comme « l’ami de cœur, le compagnon de chaque instant ».

    […]

    Ses dernières pensées sont pour Arya, sa petite sœur chérie,

    […]

    Ils n’aiment pas simplement ce qu’ils voient en lui : le fils d’un noble, qui sait se battre et qui se prend pour un petit duc.

    Quand j’ai lu ton analyse Liloo, je me suis rendu compte que Jon Snow « le torturé mis à part par Catelyn Stark » n’est quand même pas tant à plaindre que ça, il a reçu une éducation digne d’un fils de Lord, et une place dans la famille, même si ce n’est pas la même place que les autres.

    A force de se comparer au reste des Stark il ne se rendait pas compte qu’il avait tout de même une bien meilleure vie que la plupart des gens de Westeros.

    Je suis tout à fait d’accord avec l’idée de rite initiatique traversé par Jon, ainsi dans ce chapitre, Jon apprendra un peu d’humilité.

    Ser Alliser fait aussi une figure d’ennemi pour Jon, il n’est pas le seul à savoir se battre.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #132011
    Liloo75
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    Alliser Thorne en cliché du sergent recruteur de Full Metal Jacket…

    je me suis fait la même réflexion à la lecture, on en a vu plein dans les films américains, de ces sergents. J’avais vu il y a très longtemps un documentaire qui parlait de l’armée américaine, et qui rapportait une étude selon laquelle, pendant la guerre de Sécession, seulement la moitié des soldats tirait, et seulement 10% visait. L’armée américaine a pris en compte ces chiffres et aujourd’hui ils sont fiers d’avoir monté ces chiffres à 90% de soldats qui visent. Mon point de vue personnel est que c’est une régression, mais je vais essayer d’aller au delà. Pour l’armée américaine, celui qui a permis de monter ces chiffres, c’est le sergent lors de l’entrainement : en insultant, humiliant, injuriant les jeunes recrues, le sergent fait naître un esprit de corps et une discipline qui sera déterminante lors des batailles à venir. Mormont et les autres officiers de la Garde connaissent bien les « qualités » de Allister Thorne, et ils l’utilisent sciemment à cet office, que ça plaise ou non à Tyrion. La haine commune que partagent les recrues vis-à-vis de Allister Thorne est aussi un lien qui les unit, et qui les fait devenir frères. Allister Thorne rend plus service à Jon Snow en l’humiliant et en lui donnant un sobriquet, comme à tous les autres, que s’il l’avait « chouchouté » en reconnaissant ses qualités de bon combattant, alphabétisé, stratège. Cette question de la fraternité sera enfin résolue dans le chapitre suivant de Jon ; dans sa conclusion Jon récusera comme frères les fils de Père Robb, Bran et Rickon, pour affirmer que ses frères sont maintenant Sam et Grenn et Halder et Pyp,les proscrits et les marginaux qui portaient le noir de la Garde de Nuit

    Il est certain que ser Alliser endosse le mauvais rôle dans ce chapitre, et dans bien d’autres encore. Certes, il est nécessaire de former les nouvelles recrues, et que ce n’est pas en les cajolant que l’on y parvient. La discipline, l’autorité, l’exemplarité sont des outils indispensables pour un maître d’armes. Secouer les bleus de temps en temps, cela ne leur fait pas de mal non plus.

    Mais je ne crois pas aux vertus de l’humiliation. L’humiliation n’enseigne rien, et ne confère aucun respect à celui qui en use et abuse. Même dans l’armée, qui est un corps qui peut être comparé à celui de la Garde de nuit.

    J’ai noté que lorsque Jon Snow est nommé Lord Commandant, une des premières décisions qu’il prend est de mettre en place un entrainement quotidien au tir à l’arc, pour toute la garnison, même pour les intendants et les cuisiniers. Au grand désespoir de Samwell Tarly, qui ne récolte que des ampoules et de piètres résultats à l’entrainement. C’est dans un des PoV de Samwell que nous l’apprenons. C’est grâce à lui que nous savons que Jon s’entraine tous les jours au maniement de l’épée, alors que le Commandant Mormont s’exerçait peu. Samwell ne comprend pas cette obstination à s’exercer. Jon lui explique que « tout homme d’épée devrait être aussi bon que sa lame ». Il est vrai qu’à ce moment de l’histoire, la menace qui vient d’au-delà du Mur s’est précisée…

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #132013
    darkdoudou
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    Mais je ne crois pas aux vertus de l’humiliation. L’humiliation n’enseigne rien, et ne confère aucun respect à celui qui en use et abuse. Même dans l’armée, qui est un corps qui peut être comparé à celui de la Garde de nuit.

    Je suis bien d’accord avec toi, à titre personnel je suis entièrement contre ce genre de pratiques! Je constate seulement que c’est un outil utilisé très largement par l’armée américaine avec une certaine « efficacité »… en cherchant à me remémorer Full Metal Jacket, j’ai appris que l’acteur qui joue le sergent Hartman dans ce film, Ronald Lee Ermey, n’a pas eu besoin de suivre un script : il était sergent-instructeur dans les Marines.

    Heureusement la Garde de Nuit francophone n’est pas adepte! Ca se limite à « va éplucher des patates »

    Certaines décisions que prendra Jon Snow quand il sera lord Commandant viennent déjà de réflexions initiées à ce chapitre : il rouvrira des forts, il organisera des patrouilles sur le Mur avec un rythme irrégulier. Et aussi, Alliser Thorne ne servira plus jamais comme maître d’armes – instructeur à Châteaunoir.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par darkdoudou. Raison: edit : ajout paragraphe décisions / Jon Snow
    #132014
    Aurore
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    J’ai noté que lorsque Jon Snow est nommé Lord Commandant, une des premières décisions qu’il prend est de mettre en place un entrainement quotidien au tir à l’arc, pour toute la garnison, même pour les intendants et les cuisiniers. Au grand désespoir de Samwell Tarly, qui ne récolte que des ampoules et de piètres résultats à l’entrainement. C’est dans un des PoV de Samwell que nous l’apprenons. C’est grâce à lui que nous savons que Jon s’entraine tous les jours au maniement de l’épée, alors que le Commandant Mormont s’exerçait peu. Samwell ne comprend pas cette obstination à s’exercer. Jon lui explique que « tout homme d’épée devrait être aussi bon que sa lame ». Il est vrai qu’à ce moment de l’histoire, la menace qui vient d’au-delà du Mur s’est précisée…
    J’ajouterais à cela l’éducation de Ned Stark, qui a appris à ses « aînés » (Robb et Jon), à « mouiller la chemise » et à montrer l’exemple au combat, à ne pas déléguer et à ne pas demander à ses hommes de « mourir pour un inconnu ». Il y aura certes des moments pendant lesquels Lord Commandant Jon Snow devra se tenir à l’écart et au-dessus des autres, mais ce sera avec regrets.
    Je remarque que dans ce chapitre, finalement, Jon apprend assez vite sa place et celle des autres frères. « T’y connais rien », c’est vrai au début, mais ce n’est pas encore une caractéristique du personnage.
    #132016
    Liloo75
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    Mais je ne crois pas aux vertus de l’humiliation. L’humiliation n’enseigne rien, et ne confère aucun respect à celui qui en use et abuse. Même dans l’armée, qui est un corps qui peut être comparé à celui de la Garde de nuit.

    Je suis bien d’accord avec toi, à titre personnel je suis entièrement contre ce genre de pratiques! Je constate seulement que c’est un outil utilisé très largement par l’armée américaine avec une certaine « efficacité »… en cherchant à me remémorer Full Metal Jacket, j’ai appris que l’acteur qui joue le sergent Hartman dans ce film, Ronald Lee Ermey, n’a pas eu besoin de suivre un script : il était sergent-instructeur dans les Marines. Heureusement la Garde de Nuit francophone n’est pas adepte! Ca se limite à « va éplucher des patates »

    🙂 🙂 🙂 oui éplucher les navets ou les patates c’est raisonnable. Sinon, je crois que je ne serais pas sur le Mur 🙂

    Je vis avec un ancien militaire, alors l’armée j’en entends souvent parler… Mais surtout en termes de stratégie.  Lorsqu’il y a une bataille dans un film, j’ai droit immédiatement à un commentaire sur le côté réaliste ou non de la scène.

    De mon côté, j’ai les connaissances acquises grâce au Trône de Fer. Combien de fois ai-je sorti la fameuse phrase sur la discipline qui l’emporte presque toujours sur le nombre de combattants. Là dessus, je n’ai jamais été contredite…

    Certaines décisions que prendra Jon Snow quand il sera lord Commandant viennent déjà de réflexions initiées à ce chapitre : il rouvrira des forts, il organisera des patrouilles sur le Mur avec un rythme irrégulier. Et aussi, Alliser Thorne ne servira plus jamais comme maître d’armes – instructeur à Châteaunoir.

    Oui, je suis d’accord avec toi Darkdoudou. Pour les patrouilles, je crois qu’il constate leurs faiblesses également lorsqu’il arrive du nord avec les sauvageons et qu’ils doivent prendre le Mur d’assaut. Il constatera alors la faiblesse des patrouilles, et à quel point il est facile de franchir le mur par endroits.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
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    #132035
    Mélusine
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    Je trouve que le surnom de Lord Snow dans ce chapitre va très bien à Jon, où il se montre arrogant, méprisant envers les autres bleus dont il ne connait rien et qu’il juge inférieur à lui. Il pourra remercier Donal Noye et Tyrion de l’avoir remis dans le droit chemin.  Donal Noye sait comment sont élevés les enfants dans les châteaux, il connait leur façon de penser, il était à même de lui administrer un sermont. Cela aurait dû être Benjen de le remettre à sa place et lui expliquer qu’au Mur  il n’était plus le fils, même bâtard, du lord de Winterfell.

    Un petit truc qui m’a fait tiquer dans la description de Chateaunoir:

    Les temps n’étaient plus où Chateaunoir logeait cinq mille combattants, leurs chevaux, leurs armes et leurs domestiques.

    Des domestiques? les seigneurs venaient donc avec leurs gens au Mur, des frères de la garde qui avaient/gardaient leurs privilèges. Est-ce que tous les frères sont égaux que depuis que l’état de la garde de nuit est dans un état de décrépitude.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par R.Graymarch. Raison: le Mur
    #132036
    Papillon de Naath
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    Alliser se vexe et lui répond sèchement. Mal lui en prend. Tyrion lui rappelle qu’il est le frère de la Reine, et qu’il suffit d’un seul mot de lui, et ser Alliser n’entrainera plus jamais personne. Le lion montre ses griffes !

    Oui d’ailleurs ce passage m’interroge. Tyrion a-t-il vraiment un tel pouvoir? Auprès de qui devrait il plaider la cause de Jon et de ses camarades? On sait qu’auprès de Cersei c’est mort, elle s’en moquerait ‘royalement’. Je doute que Robert s’intéresse d’avantage au sort de bâtards et consorts sur le mur, même si c’est le bâtard de Ned Stark. Tyrion devrait donc s’adressait à Ned, main du roi, mais la Main a-t-elle vraiment son mot à dire sur les agissements du maître d’armes officiant sur le mur? Et si oui quelle image cela donnerait de Jon et de son père si le ‘papa’ venait au secours de son fiston malmené? Bref, je trouve Tyrion un peu présomptueux ici. Mais peut-être compte-il sur le fait que Thorne ignore le peu de pouvoir que ce Lannister là possède (à ce moment là)…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années par Papillon de Naath.
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    #132040
    R.Graymarch
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    Tyrion a probablement ce pouvoir. Le sens de la famille est important chez les Lannister et je doute qu’on veuille vraiment laisser le cadet de la famille se faire insulter/rabrouer sans raison. Cela dit, je pense que Tyrion joue plutôt sur le fait qu’on ne sait pas s’il a réellement ce pouvoir, mais que dans le doute, on ne prend pas le risque (il y a tant à perdre et si peu à gagner). C’est là, la différence entre Jon et Tyrion. Jon doit se détacher de sa famille de naissance pour s’intégrer au groupe alors que Tyrion est un « simple visiteur » et peut faire valoir le statut social de sa famille. (sauf à remettre en cause l’autorité du lord commandant mais il n’en est pas là)

    Des domestiques? les seigneurs venaient donc avec leurs gens au Mur, des frères de la garde qui avaient/gardaient leurs privilèges. Est-ce que tous les frères sont égaux que depuis que l’état de la garde de nuit est dans un état de décrépitude.

    En Vo c’est « servants » donc proche de « domestiques », pas de souci de traduction. Je me demande si ce n’est pas plutôt pour indiquer les « non-combattants ». Grosso modo les ingénieurs et les intendants par rapport aux patrouilleurs. Car toute la partie logistique (et entretien) demande énormément de personnes. Quant à l’égalité de traitement, on sait qu’elle n’est pas aussi parfaite qu’indiquée. Si on est fils de lord, on a plus facilement de l’avancement que si on est là car on a braconné.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #132050
    darkdoudou
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    Quant à l’égalité de traitement, on sait qu’elle n’est pas aussi parfaite qu’indiquée. Si on est fils de lord, on a plus facilement de l’avancement que si on est là car on a braconné.

    En même temps, l’avancement tient compte aussi du niveau de base, et là c’est encore plus flagrant que le système des grandes écoles en France, les fils de lord ou bâtards partent avec un gros avantage s’ils ont bénéficié d’un maître d’armes, d’un mestre, et aussi d’une lignée avec des relations.

    Je me pose la question pour un fils de lord comme ser Waymar Royce : a-t-il eu la « chance » de passer par l’entraînement de Ser Alister Thorne quand il est arrivé à la Garde de Nuit? Je gage que non, car il était déjà chevalier à son arrivée au Mur.

    Et je fais l’hypothèse que, suite à ce précédent avec un freluquet, vert comme le blé en herbe, qui exigeait de diriger avec son statut de chevalier, l’état major (Jeor, Benjen, Othell, Bowen) a décidé de mettre Jon Snow au stage chez Ser Allister, nonobstant ses qualités déjà présentes de combattant.

    #132068
    Pandémie
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    Je me pose la question pour un fils de lord comme ser Waymar Royce : a-t-il eu la « chance » de passer par l’entraînement de Ser Alister Thorne quand il est arrivé à la Garde de Nuit? Je gage que non, car il était déjà chevalier à son arrivée au Mur. Et je fais l’hypothèse que, suite à ce précédent avec un freluquet, vert comme le blé en herbe, qui exigeait de diriger avec son statut de chevalier, l’état major (Jeor, Benjen, Othell, Bowen) a décidé de mettre Jon Snow au stage chez Ser Allister, nonobstant ses qualités déjà présentes de combattant.

    Waymar a 18 ans, Jon 14, et a tout de même attendu six mois avant la fameuse mission, durant lesquels il n’a surement pas passé ses journées à siroter de la bière au citron. 18 ans, c’est jeune, mais pas tant que ça, Eddard 18 ou 19, Beric Dondarion en avait 20, … C’est plutôt « jeune » au sens d’inexpérimenté le problème. Et Jon Snow part aussi pour en mission durant sa 15ème année et devient Lord Commandant très jeune, trop jeune aussi.

    #132069
    Emmalaure
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    Après la vision de Bran nous montrant un Jon comme un « beau au Mur glacé dormant », on a cette fois de l’autre côté du Mur une forêt hantée – où est allé se « perdre » l’oncle Ben – mais aussi une méchante reine sorcière piquante un méchant ancien chef de Manteaux d’or déchu et frustré (lui aussi) de s’être retrouvé au Mur, j’ai nommé Alliser Thorne^^. « Thorn », c’est l’épine en vo. Et une reine des épines, on en aura une plus tard dans la saga. Pour moi, avec en plus le corbeau de Mormont, on n’est vraiment pas loin de l’imagerie des méchantes reines sorcières chez Disney (la « Raven queen » de Blanche-Neige et Maléfique de la Belle au Bois dormant).

    #132075
    R.Graymarch
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    Oui parce que si pour filer la métaphore sur la belle au bois dormant, on prenait l’épine (thorn/e) comme étant la quenouille ou le fuseau sur lequel se pique Jon, ça marche moins bien^^

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    #132102
    Emmalaure
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    C’est parce que le relai est pris plus tard par une « vieille pomme granate » ! (au reste, toujours sur la même métaphore mais en d’autres latitudes, la reine des épines ne pique pas non plus, elle empoisonne ^^)

    #132106
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Sur la métaphore Disney, qu’est ce que ça donne pour Tyrion ? Lui aussi représente  7 facettes à lui seul ? ^^

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
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    #133160
    Beffroid
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    Mode « retard sur les autres relecteurs » activé

    Tu nous donnes bonne mine

    Voici donc le retour de notre Jon, qui, en mode « buté », a décidé que le monde entier le détestait. Va-t-il rester drapé dans son armure de froid et de solitude malgré les conseils de son entourage, ou la chaleur se propageant du réveil de Bran va-t-elle lui éviter de finir poignardé par ses frères une nuit où l’autre ? (L’avertissement de Donal Noye se révélera prémonitoire dans quelques tomes…)

    Jon s’améliore mais heureusement qu’il a des anges gardiens pour le guider quand même.

    Demander en public à Benjen de l’emmener n’était pas très réfléchi, pas plus qu’humilier les autres recrues à l’entrainement, ou défier Alliser devant toute la Garde. Mais, juste avant, Tyrion venait de menacer le même Alliser devant le même public, alors j’accorde à Jon le bénéfice du doute.

    Bref, je trouve Tyrion un peu présomptueux ici.

    Là où Tyrion enseigne à voir la Garde de nuit comme le tas de fumier sur lequel échouent les déchets de tout le royaume : paysans butés, faillis, braconniers, voleurs, violeurs et bâtards de ton espèce, Benjen, Donal, Allister et Jeor enseignent à Jon Snow à voir en eux des frères, des hommes de la Garde de nuit dont le rôle est autrement plus important que de guetter les tarasques.

    J’ai l’impression d’une occasion manquée entre Jon et ser Alliser d’ailleurs. Ce dernier « haïssait les autres davantage », a « une intonation bizarre » quand il vient lui annoncer de mauvaises nouvelles. Qu’aurait pu être leurs relations sans l’intervention de Tyrion et le pari sur Fantôme ? Si Jon avait compris plus vite que le but d’Alliser n’était pas d’organiser des duels entre recrues, mais de les former à survivre ? (rien d’étonnant à ce que Jon ait le sentiment de se battre « en pure perte » quand il gagne).

    Au sujet du Mur, je note le pressentiment que « son écroulement entrainerait l’écroulement du monde » ; et un parallèle entre le « Je marque le terme du monde » qui brille et le « rideau de lumière au-delà duquel s’interrompt le monde » du chapitre 18 Bran)

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #133167
    Liloo75
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    J’ai l’impression d’une occasion manquée entre Jon et ser Alliser d’ailleurs. Ce dernier « haïssait les autres davantage », a « une intonation bizarre » quand il vient lui annoncer de mauvaises nouvelles. Qu’aurait pu être leurs relations sans l’intervention de Tyrion et le pari sur Fantôme ? Si Jon avait compris plus vite que le but d’Alliser n’était pas d’organiser des duels entre recrues, mais de les former à survivre ? (rien d’étonnant à ce que Jon ait le sentiment de se battre « en pure perte » quand il gagne)

    Bien vu. Moi aussi j’avais noté que ser Alliser détestait les autres plus encore. Et qu’il avait une intonation inhabituelle dans la voix, en venant chercher Jon lorsque Mormont demande à le voir. Mais je n’ai pas commenté ces éléments. Ils m’ont paru anecdotiques sur le moment.

    Après t’avoir lu et y avoir réfléchi,  peut-être que la rencontre entre Jon et Alliser est un rendez-vous manqué. Ser Alliser aurait pu être autre chose pour Jon sans l’intervention de Tyrion.

    Souvent l’issue d’une relation tient à peu de choses.

    Nous ne le saurons jamais. On ne réécrit pas l’histoire.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
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    #200399
    Frère du Khan
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    J’éprouve un sentiment mitigé face au personnage de Jon Snow. D’un côté, je trouve la description de cet ado travaillée et réaliste. Et en même temps, son comportement est un plaidoyer assez efficace pour une généralisation de la vasectomie. Dès lors, je sens que les chapitres se déroulant au Mur risquent d’être aussi agréables qu’assister à un discours d’assemblée générale de trois heures prononcé par un président neurasthénique. Mais puis-je reprocher à un auteur de bien faire son boulot ? D’autant que des personnages « chiants », j’en ai lu ces dernières années.

    Je crois que le problème, c’est que je n’arrive toujours pas à me sortir la série en tête. Jon en est le personnage principal, étonnement épargné par la série malgré une quantité de bourdes impressionnante. Le principal attrait de Game of Thrones, c’était que tout homme pouvait mourir soit à cause de ses choix, soit à cause des choix des autres, soit de malchance. Jon, lui, semble avoir récupéré le totem d’immunité qui a fait défaut à son père ou son frère. Si on ajoute le côté torturé du personnage doublé du charisme de Kit Harington, on se retrouve avec une ambiance emo qui, à mon sens, aurait dû rester dans les années 2000 et ne plus jamais être évoqué.

    Reconnaissons au garçon une sacré tenue face au froid. Imaginez que vous êtes Lord Commandant de la Garde de Nuit. Allez-vous gaspillez une grande quantité de bois de chauffage pour entretenir des bâtiments annexes tombant en ruine où un jeune freluquet veut aller dormir ? Nous pouvons en déduire que l’hiver n’est tout compte fait pas si froid que ça, qu’il existe des palmiers à Winterfell et que Port-Réal se trouve dans une jungle luxuriante, ou que Jon a du sang des autres en lui, créant une nouvelle théorie : Night King + L = J.

    Reprenons la liste des erreurs de notre couillon préféré : ne pas s’intégrer dans un groupe, check. Risquer de mourir de froid, check. Parlons maintenant de sa relation avec les supérieurs. Tout d’abord, avec son chef instructeur. Nous avons affaire à un profil très répandu dans la fiction : le sergent sadique, juste un peu plus poli que le sergent Hartmann. Cela peut être une excellente stratégie au cours de l’instruction militaire : cela créait un esprit de corps et ça participe à l’écrémage. Par contre, là où Sir Thorne se trouve dans une situation plus complexe, c’est qu’il réside dans le fort même où se trouvent les recrues qu’il a formées. Vous imaginez les sentiments complexes qui pourraient naître si la personne qui vous a tourmentée se trouvait dans le bâtiment voisin, possiblement à un grade supérieur au vôtre ? Surtout que le jeune freluquet qui arrive se déclare directement un grand du royaume et qu’il faudrait être aussi naïf que Jon Snow pour croire à une quelconque égalité entre les membres de la garde. Le commandant est un seigneur, tout comme la personne qui dirigeait l’expédition dans le prologue.

    On ne peut donc qu’avoir une pensée émue pour un homme qui va sacrifier sa carrière, voir bien plus, pour cette fausse aspiration à l’égalité faisant de lui un homme certes un peu bourru, mais avant tout un grand sentimental et humaniste.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 semaine et 1 jour par Frère du Khan.

    Ke-mo Sah-bee

    #200404
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    L’Hiver n’a pas encore commencé dans ce chapitre (et même à la fin d’ADWD) donc même s’il fait froid au Mur, il ne fait pas encore « si froid » que ça. Et il y a des sources chaudes à Winterfell mais pas de palmiers pour autant, alors que les citronniers de Braavos… Ah oui et le roi de la Nuit n’existe pas dans la saga (sous ce nom, il y a un personnage historique mais humain. Mais à part ça, on ne connait rien de la structure sociale des Autres)

    Si tu relis ce que j’ai écrit, moi aussi, j’ai eu du mal avec Jon qui est un ingrat qui ne tient que parce qu’il a des supers potes qui n’ont pas vraiment de raisons de le trouver sympa. L’intérêt, outre son évolution, c’est de voir en tant que lecteur que Jon est favorisé par rapport au « commun » même s’il s’estime à raison défavorisé par rapport aux enfants Stark. Jon a eu droit à une éducation militaire, a toujours eu à manger, et donc il lui parait normal de s’entraîner sans prendre de gants vis à vis de recrues qui n’ont pas eu sa chance (tout pour se faire détester). Mais Jon va grandir. « Heureusement » qu’il fait partie de ceux à qui il ne peut rien arriver de grave, avec Daenerys, Tyrion et Arya.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #200405
    Eridan
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    Cela peut être une excellente stratégie au cours de l’instruction militaire : cela créait un esprit de corps et ça participe à l’écrémage.

    Ok pour l’esprit de corps. Pour l’écrémage par contre, ce n’est pas très judicieux dans une Garde de Nuit déjà moribonde, qui a besoin de se nourrir de toutes les bonnes volontés ; et quand on sait que la majorité des frères ne sont pas là de leur plein gré … Je pense qu’Alliser ne fait pas un choix « pédagogique » discutable, mais il est profondément aigri et qu’il se venge sur des jeunes impressionnables et faibles. Ses successeurs se montreront plus judicieux que lui, et avec de

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

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