Clap de fin des éditions ActuSF

  • Ce sujet contient 14 réponses, 10 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par R.Graymarch, le il y a 1 semaine et 2 jours.
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  • #194152
    FeyGirl
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    Les éditions ActuSF, bien connues ici, viennent d’annoncer leur liquidation judiciaire sur twitter :

    Le site d’information Actualitté a ensuite publié une longue interview de leur directeur Jérôme Vincent à ce sujet :

    https://actualitte.com/article/112873/economie/l-editeur-actusf-en-liquidation-judiciaire-j-ai-tout-aime

    Les éditions ActuSF, ce sont des romans dont certains ont été discutés sur le forum ou sur la chaine Twitch de la GDN. Pour se rafraîchir la mémoire, voici leur catalogue :

    https://www.editions-actusf.fr/rayon/catalogue.

    Pas plus tard qu’il y a deux semaines, la GDN diffusait sur son podcast un numéro avec Jérôme Vincent qui a publié quelques œuvres de George R. R. Martin :

    Martin à la plage : Portrait de Famille, feat. Jérôme Vincent (ActuSF)

    Une bien mauvaise nouvelle pour les littératures de l’imaginaire en France.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 semaines par FeyGirl.
    #194155
    Babar des Bois
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4600

    (Merci Fey pour le sujet et pour le lien de l’interview)
    Une bien mauvaise nouvelle 🙁
    Actu SF a fait énormément pour que nous ayons en France, les nouvelles de George R.R. Martin (le Volcryn par exemple, le Dragon de Glace, etc..). Leurs éditions de Skin Trade et Haviland Tuf sont superbes.

    Nous avions aussi interviewé Jerôme Vincent aux Imaginales de 2022, c’est quelqu’un de super sympa et de passionnant à écouter : https://www.lagardedenuit.com/entretien-jerome-vincent/
    (et nous avions été partenaire de « Fantasy et Moyen Âge », projet porté par Anne Besson : https://www.lagardedenuit.com/la-garde-de-nuit-partenaire-du-livre-fantasy-moyen-age/)

    #hihihi
    Co-autrice : "Les Mystères du Trône de Fer II - La clarté de l'histoire, la brume des légendes" (inspirations historiques de George R.R. Martin)
    Première Prêtresse de Saint Maekar le Grand (© Chat Noir)

    #194190
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
    • Posts : 441

    C’est triste 🙁

     

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #194200
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3787

    C’est triste. Voilà une maison d’édition qui a publié des textes de qualité, mais pas toujours faciles à vendre. J’espère qu’ils arriveront à rebondir, mais ce sera compliqué.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #194203
    Aerolys
    • Fléau des Autres
    • Posts : 2972

    C’est une page qui se tourne. 😔

    J’aurais toujours un souvenir d’eux avec mon édition du Volcryn.

     

    Toutes les plus belles histoires commencent par une brique sur le pied.

    Si Theon ouvre un bar, c'est le Baratheon.

    Spoiler:
    #194211
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9555

    Ouch, je ne les savais pas dans une situation aussi précaire financièrement. Merci à eux en tout cas pour avoir traduit et publié des écrits rares dans le monde francophone

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #194216
    Nymphadora
    • Vervoyant
    • Posts : 7474

    Une nouvelle bien triste 🙁
    Outre Martin (dont les droits devraient trouver repreneurs, je ne m’inquiète pas trop) je pense surtout aux auteurs francophones qu’ils accompagnaient,… Le paysage de l’imaginaire francophone va sentir le manque 😔

    En attendant, si des titres vous tentaient d’eux, jettez vous dessus, on ne les trouvera plus en librairie très bientôt – on en a discuté de plusieurs en MMA si vous voulez un aperçu notamment ou en reco blog aussi. Des derniers qu’on a faits en MMA, je recommande particulièrement la Machine de Katia Lanero Zamora, mais on en a lu plusieurs de très très chouettes (et ma foi, pour les auteurs francophones, si ça peut vous motiver, rappelez vous que c’est des droits d’auteurs pour ces auteurs qui risquent de ne pas être réédités et une mini notoriété pour eux si vous parlez de leur livres derrière, pour qu’ensuite ils puissent revendre leurs droits plus facilement et que leur travail continue à exister !)
    Et vive l’imaginaire francophone.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 semaines et 6 jours par Nymphadora.

    ~~ Always ~~

    #194225
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3223

    C’est une triste nouvelle, c’est bien dommage pour les auteurs et les lecteurs de la littérature de l’imaginaire.

    Ils prenaient des risques pour publier des œuvres qui sortent des sentiers battus.

    Je dois avoir dans ma bibliographie quelques œuvres de jeunesse de GRR Martin publiées par ActuSF. Et un roman de JL Del Socorro.

    Si j’ai l’occasion, je privilégierai l’achat de livres d’auteurs francophones issus de cette maison d’édition.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #194230
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1871

    Je reviens de quelques semaines de déconnexion quasi complète…cette très mauvaise nouvelle rend l’atterrissage bien rude. Ça me fiche un coup ! Je ne m’y attendais pas.

    Il n’y a pas si longtemps, j’ai acquis le beau livre, Fantasy et Moyen-Âge édité chez eux. Que va devenir leur catalogue, tant physique que numérique ?

    J’espérais que du moins le site lui-même d’Actu-SF perdurerait , mais apparemment non…

    C’est vraiment triste.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #194232
    DNDM
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    • Posts : 2745

    Ouch, je ne les savais pas dans une situation aussi précaire financièrement.

    Jérôme Vincent donne plus de détail sur le pourquoi du comment sur le site Actualitte.

    Notamment:

    Que s’est-il passé pour que la structure parvenue à 624.000 € de chiffre d’affaires l’an dernier en arrive là ? « Sur 2022, du côté de la maison d’édition, nous avons eu un taux de retour jamais vu, avec des frais logistiques qui s’élèvent à des dizaines de milliers d’euros — payer les retours, le pilon, une surtaxe à un certain taux de retour — à quoi s’ajoutent “de gros pépins” avec notre distributeur MDS en 2021 qui nous ont frappés de plein fouet. »

    (…)

    « Il nous a simplement manqué le gros best-seller », relève Jérôme Vincent.

    L’article parle aussi des possibilités de reprise, des avenirs possibles du site ActuSF (hors édition)…

     

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #194233
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4097

    L’article de blog à ce sujet a été publié :

    Clap de fin pour les éditions ActuSF

    #194527
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4097

    Le podcast C’est plus que de la SF, animé par Lloyd Chery, a interviewé Jérôme Vincent qui parle de sa maison d’édition mais aussi de la chaine du livre.

    C’est instructif (et pas très optimiste, espérons que ce n’est que la vision d’un passionné déçu).

    https://www.cestplusquedelasf.com/podcasts/au-revoir-actusf

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 semaine et 2 jours par FeyGirl.
    #194532
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3223

    Le podcast C’est plus que de la SF, animé par Lloyd Chery, a interviewé Jérôme Vincent qui parle de sa maison d’édition mais aussi de la chaine du livre.

    J’ai écouté ce podcast. C’était très intéressant et instructif sur le métier d’éditeur.

    J’ignorais le système des « retours » pour les invendus en librairie. C’est certain qu’avec de telles règles, l’éditeur n’a pas le droit à l’erreur lorsqu’il place ses livres. Et que dans l’idéal, il faudrait pouvoir vendre directement les livres, afin d’engranger un maximum de recettes. Par conséquent, pour pour une maison d’édition, avoir ses propres lieux de vente ou bien faire des salons peut s’avérer une stratégie gagnante.

    (et pas très optimiste, espérons que ce n’est que la vision d’un passionné déçu).

    Oui, en effet, si un éditeur qui a pignon sur rue peut fermer aussi vite, c’est inquiétant.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #194533
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4097

    si un éditeur qui a pignon sur rue peut fermer aussi vite, c’est inquiétant.

    Les éditeurs indépendants sont des petites structures. Ici, on parle d’une société de 5 salariés. Donc la trésorerie est modeste.

    pour pour une maison d’édition, avoir ses propres lieux de vente ou bien faire des salons peut s’avérer une stratégie gagnante.

    Quelques maisons d’édition ont fait le choix de ne vendre qu’en salon. Ils vendent que dalle : si tu vends 20 exemplaires d’un livre dans la journée, tu es content. Et il n’y a pas tant de salons où les gens viennent en masse. Et comme la plupart des lecteurs ne mettent jamais un pied dans un salon, ils n’entendront jamais parler des livres en question.

    Quant à avoir ses propres points de vente, ça coûte une fortune : loyer (les loyers commerciaux, c’est-à-dire ceux des boutiques, sont toujours très élevés), salaires, coût du stock… Certains éditeurs ont une librairie, mais ça devient une vraie librairie pour avoir du choix (avec des livres de toutes les maisons d’édition). Aucun éditeur (surtout les éditeurs indépendants) n’a la capacité financière d’ouvrir des points de vente pour mailler tout le territoire. Et accessoirement, être libraire est un métier différent d’être éditeur, ça exigence des compétences diverses.

    Pour aller plus loin sur le sujet, je suis souvent surprise que dans tous les débats sur la chaîne d’édition, on parle rarement du maillon diffuseur-distributeur, qui pèse 20-25% du prix d’un livre. On en entend parler seulement quand il y a une catastrophe, comme MDS fin 2021, mais sinon rien… Alors que je ne la trouve pas très efficace et plutôt chère. Pour les diffuseurs : les petits éditeurs ont du mal à trouver un diffuseur qui va bien les traiter (c’est la partie commerciale = faire la promotion des nouveautés auprès des librairies) et non pas les noyer dans la masse ou les négliger car il y a les best-sellers à côté. Pour les distributeurs, les délais de livraison ne sont pas top si un lecteur commande un livre dans une petite librairie de province. On est quand même à une époque où il faut comparer à Amazon.

    Le sujet des retours a sans doute des racines complexes, mais on aura toujours des flops en librairie.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 semaine et 2 jours par FeyGirl.
    #194535
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9555

    crosspost

    Merci pour le lien

    J’ignorais le système des « retours » pour les invendus en librairie. C’est certain qu’avec de telles règles, l’éditeur n’a pas le droit à l’erreur lorsqu’il place ses livres.

    Je crois que ça permet aussi de se mousser sur le nombre de livres produits, en passant sous silence le taux énorme de « pilon » (idem pour la presse avec les distributions gratuites genre hôtels ou compagnies aériennes)

    Et que dans l’idéal, il faudrait pouvoir vendre directement les livres, afin d’engranger un maximum de recettes. Par conséquent, pour pour une maison d’édition, avoir ses propres lieux de vente ou bien faire des salons peut s’avérer une stratégie gagnante.

    Avoir ses propres lieux de vente (physiques, j’entends), ça me parait complètement impossible car une maison d’édition n’a pas la capacité financière (et sans doute pas les compétences) pour acheter/louer un lieu et entretenir un réseau de boutiques (avoir un seul lieu ne sert à rien pour le chiffre d’affaires mais plus on crée plus le rendement est décroissant). Là il parle d’un lieu qui aurait pu aussi servir de bureau pour son équipe. Je doute que ça puisse remplacer significativement les distributeurs

    Côté salons, c’est financièrement plus léger mais j’imagine que ça alimente plus la visibilité ou le bouche à oreilles que ça ne génère énormément de ventes (6-7% de son CA, c’est pas rien mais c’est pas majeur non plus).

    Comme il dit, le souci c’est d’abord la surproduction de livres et surtout la concurrence en termes de loisirs (cinéma, jeux vidéo, séries etc)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

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