ACOK 18 – Tyrion IV

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    Sandrenal
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    ACOK 18 – Tyrion IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 17, Bran II ACOK 19, Sansa II

    Le chapitre s’articule principalement autour du piège tendu par Tyrion aux membres du Conseil restreint mais d’autres informations importantes s’y glissent. Pour des raisons de clarté, je vais séparer l’objet principal du chapitre du reste.

    I. Le piège du nain

    Tyrion décide dans ce chapitre de tester la loyauté des membres du conseil restreint. Pour ce faire, il leur fournit à chacun une information importante qu’il leur demande de dissimuler à Cersei.

    • le Grand Mestre Pycelle est le premier sollicité. Tyrion lui fait envoyer un corbeau à Dorne mais ne lui donne aucun détail sur le contenu de la lettre en question. Pycelle tente maladroitement d’en savoir plus et surtout essaye d’impliquer Cersei. Tyrion lui fait promettre de garder le secret et de n’informer que lui d’une éventuelle réponse.
    • Littlefinger est ensuite abordé. Tyrion lui demande de négocier le ralliement du Val via le mariage de Robin Arryn et Myrcella en se servant de sa proximité supposée avec Lysa Arryn. Littlefinger comprend immédiatement que Cersei n’est pas au courant et ne doit pas l’être, ce qui fait que Tyrion n’a même pas à être explicite. Littlefinger ne travaillant pas gratuitement négocie pour prix de ses services Harrenhal et la suzeraineté sur le Conflans.
    • Varys est testé à la toute fin du chapitre. Il sait déjà qu’une proposition a été envoyée à Doran Martell et connaît le détail de la mission confiée à Littlefinger. Aiguillonné par Tyrion, il en déduit que la lettre envoyée à Dorne propose d’y envoyer Tommen (Myrcella étant réservée pour le Val). Varys pose plusieurs questions pertinentes sur un rapprochement avec Dorne. Qu’en est-il du meurtre d’Elia, de Gregor Clegane ? Quid du fait que Tommen est l’héritier de Joffrey ? Quid de Cersei ? Tyrion le rassure et lui demande à lui aussi le secret vis-à-vis de Cersei.

    Sur la manœuvre en elle-même, Tyrion met les conseillers dans une position délicate. Il leur demande de n’être loyal qu’à lui, qui n’est que Main du Roi par délégation et par intérim et pas du tout à Cersei qui est pourtant régente. La question qu’il leur pose est en réalité implicite : il leur demande d’évaluer qui de Cersei ou de lui-même détient réellement le pouvoir. Varys et Littlefinger étant bien trop malins pour choisir Cersei, seul Pycelle est susceptible de tomber dans le panneau.

    En outre, tous les conseillers ne se voient pas offrir le même dilemme. Littlefinger se voit offrir Harrenhal et le Conflans pour négocier un mariage auquel il sait que Cersei sera défavorable. Non seulement il n’a aucun intérêt à l’en avertir mais il a tout intérêt à ne rien dire. Le piège de Tyrion à l’égard de Littlefinger n’en est en vérité pas un. Il s’agit à mon avis plus d’une manière pour Tyrion de contrarier Littlefinger qu’il n’aime pas (pour d’excellentes raisons). Si Dorne accepte l’union proposée, il aura le plaisir d’avoir roulé Littlefinger et de lui avoir fait miroiter Harrenhal avant de lui retirer. Il s’agit d’une manœuvre un peu mesquine qui n’aboutit pas à grand chose, si ce n’est à donner à Littlefinger un motif de mécontentement envers Tyrion (et il s’en souviendra…).

    Quant à Varys, il admet pendant son entrevue avec Tyrion savoir pour le corbeau envoyé à Dorne et pour la mission de Littlefinger. Mais peut-être sait-il des choses qu’il n’admet pas. Peut-être connaît-il déjà le contenu de la lettre envoyée à Doran Martell ou peut-être ayant presque tous les éléments flaire-t-il une tromperie (faire abandonner un enfant à Cersei promet d’être difficile alors 2 sur 3…). En tout état de cause, Varys a clairement choisi Tyrion depuis Tyrion II. Tyrion est pour Varys sa meilleure chance de sauver Port-Réal de Stannis, donc de maintenir le royaume en état de guerre civile.

    Ce qui ne laisse que le pauvre Pycelle qui lui a toutes les raisons de tomber dans le piège. Il n’a pas d’intérêt particulier à ne pas informer Cersei comme Littlefinger, ni de réseau d’informateur comme Varys. Et il est le seul qui proteste (faiblement) contre la mise à l’écart du Conseil et de la régente. On ne peut même pas lui reprocher l’hypocrisie.

    Sur le fond de la manœuvre, à première vue, Tyrion paraît suivre à la lettre les instructions que Tywin lui donne à la fin d’AGOT.

    Et si ces fichus conseillers cherchent à nous berner… »

    Tyrion connaissait la chanson. « Piques, soupira-t-il. Têtes. Créneaux.

    Tywin charge Tyrion de mettre Cersei et Joffrey au pas et d’éliminer les conseillers qui trahiraient le clan Lannister. Or, le piège de Tyrion consiste à forcer les conseillers à choisir entre lui et Cersei, pas entre Lannister et Baratheon ou entre Lannister et Stark. Et le résultat sera l’arrestation de Pycelle qui aura choisi Cersei. Pycelle qui des 3 conseillers testés est le seul loyal aux Lannister…

    Tyrion a pourtant d’excellentes raisons de savoir que Littlefinger joue un rôle très trouble :

    — Et quel beau poignard, aussi.

    — Ah bon ? » Une lueur maligne anima ses yeux. Il tira son poignard et l’examina sous tous les angles comme s’il le découvrait à l’instant. « Acier valyrien. Poignée d’os de dragon. Un rien simplet, tout de même. Il est à vous, s’il vous fait plaisir.

    — A moi ?» Le regard de Tyrion se fit insistant. « Non. Je pense que non. Jamais à moi. » Il sait, le maudit impudent. Il sait, et il sait que je sais, et il se figure que je ne puis toucher à lui.

    Et il n’a guère plus confiance en Varys. Pourtant, l’un comme l’autre sortent parfaitement indemnes de la tromperie de Tyrion et même de tout son gouvernement à Port-Réal.

    Le but de Tyrion dans ce chapitre n’est donc pas d’éliminer des traîtres ou de renforcer le pouvoir des Lannister mais seulement de consolider son pouvoir au détriment de celui de Cersei, à la fois en éliminant les conseillers qui lui seraient loyaux et en envoyant un message aux autres. Il s’agit uniquement d’une manœuvre de couloir.

    Pour autant, même si cette manœuvre est moins brillante qu’elle ne le semble en première lecture, elle n’est pas complètement inutile. L’intérêt de Tyrion et l’intérêt de Port-Réal concordent sur la limitation du pouvoir de Cersei. Cersei a amplement démontré son incompétence et son refus de coopérer de manière constructive avec Tyrion. Et celui-ci est de toute façon un bien meilleur gouvernant, d’autant plus dans une capitale à deux doigts de subir un siège. Mais lorsque Tywin reviendra, il pourra avoir l’impression (que Cersei s’empressera de renforcer) que Tyrion a passé plus de temps à combattre sa propre famille que les ennemis de sa famille…

    II. L’homme à l’armure d’or

    Il y a un autre très gros morceau dans ce chapitre qui est éclipsé par la manœuvre de Tyrion. C’est tout son entretien avec Littlefinger. Je pourrais citer tout le passage mais ce serait un peu long. Pour résumer, Littlefinger a commencé sa « carrière » dans les douanes. Son don pour trouver de l’argent lui a permis de monter très rapidement en grade jusqu’à devenir Grand Argentier. Ses méthodes pour procurer de l’or à la Couronne sont un mélange d’endettement massif, d’investissements, de spéculation et d’usure. Il s’avère être également un fin politique. Tyrion estime que 9 fonctionnaires sur 10 dans le domaine économique lui doivent sa nomination et qu’ils ne sont pour la plupart pas nobles mais issus d’une classe négociante.

    Et Tyrion aborde le fond du problème Littlefinger :

    Critiquer ces nominations, nul ne s’en était seulement soucié, mais aussi à quoi bon ? Littlefinger n’était une menace pour personne. Intelligent, tout sourires et tout égalité d’humeur, tout à tous et jamais en peine de trouver autant d’or que le roi ou sa Main l’en sommait, ce assorti d’une naissance des plus médiocre, à peine au-dessus d’un simple chevalier, à qui eût-il porté ombrage ? Il ne pouvait convoquer de ban, n’avait point d’armée de vassaux, point de puissante forteresse, point de domaines dignes de mention, point à espérer de grand mariage.

    Mais oserai-je toucher à lui ? se demanda Tyrion. Quelque traître qu’il puisse être?Il en doutait fort, surtout dans les circonstances présentes, avec la guerre qui faisait rage. A la longue, il serait en mesure de remplacer les hommes de Littlefinger dans les postes clés par des hommes à lui, mais…

    Les faiblesses apparentes de Littlefinger constituent en effet sa principale force. Personne ne le craint, personne ne le déteste, il est utile à tout le monde et s’est rendu au moins aussi indispensable que Varys. Et même Tyrion qui sait qu’il est un traître et qui a des raisons de lui en vouloir personnellement renonce à s’en prendre à lui.

    Pourtant, Littlefinger révèle involontairement des faiblesses dans ce chapitre. D’abord, il ne peut s’empêcher d’être insolent avec Tyrion sur l’épisode de la dague. Il prend là un pari peu risqué mais un pari tout de même. S’il avait mal évalué Tyrion, il aurait pu y perdre sa tête. Ses vantardises sur Catelyn et Lysa ne me paraissent pas servir un but autre que la vantardise. Ensuite, il ne peut cacher sa convoitise devant l’offre de Tyrion :

    Littlefinger eut beau s’accorder le loisir de rectifier le drapé de sa cape, Tyrion n’en avait pas moins surpris un éclair famélique dans son regard de matou matois. Je le tiens, sut-il.

    Littlefinger avait la mine d’un marmot qui vient de mordre à la dérobée dans un rayon de miel. Il tentait bien de loucher du côté des abeilles, mais le miel était si friand.

    Entre ses entretiens avec Pycelle et Littlefinger, Tyrion reçoit un certain nombre d’informations de la part de Bronn, récemment promu capitaine de sa garde. Tyrion reçoit une invitation à dîner de la part de lady Tanda Castelfoyer qui voudrait le marier à sa fille, ce qui va constituer un gag récurrent jusqu’à ADWD. La Couronne est endetté envers la Banque de Fer, les chiens enragés de Tywin sèment la dévastation dans le Conflans, la famine s’installe à Port-Réal (grâce à Stannis) et Alliser Thorne est arrivé à Port-Réal où Tyrion n’envisage que de se payer sa tête.

    Cersei après avoir exigé que Tywin ramène son armée à Port-Réal et que Tyrion fasse libérer Jaime nous donne des nouvelles de la guerre : Renly marche à une vitesse d’escargot sur Port-Réal avec les forces du Bief et de l’Orage. Tyrion redoute cependant plus Stannis que Renly :

    A la vérité, Tyrion redoutait bien moins Renly que Stannis. Tout idolâtré du vulgaire qu’il était, le premier n’avait aucune expérience comme meneur d’hommes. D’une autre trempe était le second : froid, dur, inexorable. Et pas moyen de savoir, en plus, ce qui se passait à Peyredragon… Aucun des pêcheurs soudoyés pour aller espionner l’île n’était revenu, et les mouches que l’eunuque se targuait d’avoir disposées dans l’entourage de Stannis n’avaient elles-mêmes, mauvais présage, pas seulement bourdonné. On avait toutefois aperçu au large les coques zébrées de galères de guerre lysiennes, et Varys appris de Myr que des capitaines louaient leurs services au Baratheon. S’il attaque par mer pendant que son frère assiège nos portes, la tête de Joffrey ne tardera pas à orner la pointe d’une pique. Et, plus fâcheux, la mienne la jouxtera.

    Stannis n’est donc pas inactif entre la mort de Robert et la confrontation avec Renly et il n’est pas seulement un bon général. Son blocus commence à affamer la capitale et provoquera bientôt des émeutes qui mettront en danger toute la famille royale. Et il a réussi à se rendre imperméable à toute tentative d’espionnage (ce qui au passage entame sérieusement la réputation de toute-puissance de Varys).

    Conclusion

    Ce chapitre est très riche, à la lecture comme à la relecture. L’axe principal de l’action de Tyrion à Port-Réal est sa lutte de pouvoir contre Cersei et son action dans ce chapitre ne sert que cet objectif. L’auteur nous fournit également des informations sur Littlefinger et Stannis. J’aurais pu évoquer le fond de l’alliance dornienne imaginée par Tyrion mais je trouve les chapitres suivants s’y prêtent mieux.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années par Sandrenal.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années par Sandrenal.
    #153593
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Les chapitres de Tyrion sont toujours savoureux (enfin, moins dans ADWD). Ici, on est dans sa tête et on sait ce qu’il est en train de faire.

    Tout commence avec Pycelle, au petit matin et pour Tyrion, c’est clair : Pycelle ment (et assez mal en plus)

    I do not sleep as I did when I was younger,” Grand Maester Pycelle told him, by way of apology for the dawn meeting. “I would sooner be up, though the world be dark, than lie restless abed, fretting on tasks undone,” he said—though his heavy-lidded eyes made him look half-asleep as he said it.
    Vous aussi un petit moment gênant quand Pycelle parle de « girl », « child » pour sa servante ? Vu qu’on suspecte qu’elle est plus que ça étant donné que Pycelle est moins « vieux pépé gentil » qu’il ne laisse croire/paraître ?
    On passe presque au petit déjeuner et on apprend que Pycelle et Tyrion n’ont pas les mêmes goûts. (à suivre)
    Au passage, petit examen approfondi de la chaîne de mestre (or = pognon, argent = médecine… pour le platine, on ne sait pas)
    It was a heavy thing, a dozen maester’s collars threaded around and through each other and ornamented with gemstones. And it seemed to Tyrion that the gold and silver and platinum links far outnumbered those of baser metals.
    Pycelle est forcé par Tyrion de s’exécuter au plus vite, et il prend son temps. Tyrion fait le tour du propriétaire (il n’est pas très prudent, Pycelle), se sert dans la bouffe et dans les étagères.
    An orderly mind, Tyrion reflected, and indeed, once you puzzled out the arrangement, it was easy to see that every potion had its place. And such interesting things.
    J’ai noté qu’il n’aime pas les prunes, tiens, c’est rigolo, il rencontrera Ben Prünh plus tard
    plums—overcooked and watery, to his taste.
    Pycelle revient, ils mangent et Tyrion n’aime pas le porridge (le mec tape l’incruste et n’aime rien^^)
    The porridge was too thick, Tyrion felt, and wanted butter and honey.
    On apprend que ce sont les Rosby et Castlefoyer qui alimentent la ville
    Rosby and Stokeworth lay near the city to the north, and were yet untouched by war.
    Tyrion quitte les lieux et va voir Bronn. Ce dernier est mieux habillé et toujours méfiant (il a raison), sans doute un peu trop pour Tyrion

    “There are a hundred whorehouses in this city where a clipped copper will buy me all the cunt I want,” Bronn answered, “but one day my life may hang on how close I’ve watched your louts.” He stood. “Who’s the boy in the checkered blue surcoat with the three eyes on his shield?”

    “Some hedge knight. Tallad, he names himself. Why?”

    Bronn pushed a fall of hair from his eyes. “He’s the best of them. But watch him, he falls into a rhythm, delivering the same strokes in the same order each time he attacks.” He grinned. “That will be the death of him, the day he faces me.”

    ——————–
    “He’s pledged to Joffrey; he’s not like to face you.”
    Comme noté par Sandrenal, on a le retour de Lady Castlefoyer, mais ça ne branche pas trop Bronn.
    “Shagga’s more like to eat the maid and marry the goose,” observed Bronn. “Anyway, Lollys outweighs him.”
    En primo lecture, on rate sans doute ces petits apartés qui permettent de lier les chapitres et qui donnent aussi énormément de contexte. A la relecture, on les apprécie

    “A lordling down from the Trident, says your father’s men burned his keep, raped his wife, and killed all his peasants.”

    “I believe they call that war.” Tyrion smelled Gregor Clegane’s work, or that of Ser Amory Lorch or his father’s other pet hellhound, the Qohorik.

    —————————————

    Whether truly loyal or merely desperate, a compliant river lord might have his uses.  /  A show of generosity never hurt.
    ————————————

    “They want protection. Last night a baker was roasted in his own oven. The mob claimed he charged too much for bread.”

    “Did he?”

    “He’s not apt to deny it.”

    “They didn’t eat him, did they?”

    “Not that I’ve heard.”

    “Next time they will,” Tyrion said grimly. “I give them what protection I can. The gold cloaks—”

    “They claim there were gold cloaks in the mob,” Bronn said. “They’re demanding to speak to the king himself.”

    ————————————

    Soon or late, some enemy would march on King’s Landing, and the last thing he wanted was willing traitors within the city walls. “Tell them King Joffrey shares their fears and will do all he can for them.”

    Comme on voit la situation est assez sombre puisque les soldats censés garder les boulangers les attaquent.
    Autre annonce, la venue d’Alliser Thorne. Là, mauvais point pour Tyrion qui rate complètement une occasion de voir un vrai danger. Il se laisse emporter par son apriori (dire qu’on pensait qu’un « ser » ouvrirait plus de portes)

    “A black brother down from the Wall. The steward says he brought some rotted hand in a jar.”

    Tyrion smiled wanly. “I’m surprised no one ate it. I suppose I ought to see him. It’s not Yoren, perchance?”

    “No. Some knight. Thorne.”

    On passe sur Cersei, qui est à cheval et qui se préoccupe de la défense de la ville (on ne peut pas lui enlever ça). Elle est inquiète de Renly surtout et garde « au frais » les jumeaux Redwyne. Comme indiqué plus haut, Tyrion craint plus Stannis.

    Deuxième entrevue, cette fois ci avec Littlefinger et tiens, encore une prune

    languid and elegant in a plush plum-colored doublet

    C’est le passage assez hilarant (mais un peu triste/inquiétant aussi) avec Joffrey contre les lièvres. Littlefinger joue assez cartes sur table quand Tyrion fait une proposition

    “Drink with the dwarf, it’s said, and you wake up walking the Wall. Black brings out my unhealthy pallor.”

    Après le passage sur le couteau, Tyrion se résout à faire un accord avec Littlefinger

    Tyrion had learned a few things about sweet Petyr, to his growing disquiet.

    But do I dare touch him? Tyrion wondered. Even if he is a traitor? He was not at all certain he could, least of all now, while the war raged. Given time, he could replace Littlefinger’s men with his own in key positions, but . .

    —————————

    The lie—Tyrion was fairly certain it was a lie—was delivered with such an air of nonchalance that one could almost believe it. Could it have been Catelyn Stark who lied? About her defloration, and the dagger as well? The longer he lived, the more Tyrion realized that nothing was simple and little was true.

    Quand Petyr exige quelque chose, son aplomb est assez énorme… connaître le meurtrier de Jon Arryn *tousse*

    “If I gave her Jon Arryn’s true killer, she might think more kindly of me.”

    That made Littlefinger sit up. “True killer? I confess, you make me curious. Who do you propose?”

    Cela dit, Tyrion est malin, il reste silencieux

    Tyrion nodded, waiting, knowing Littlefinger could never abide a long silence.

    Tyrion propose Harrenhal et on a encore une prune qui arrive dans le chapitre !!!

    Harrenhal was one of the richest plums in the Seven Kingdoms

    Puis Tyrion admet la vérité pour l’emporter (plus ou moins). Il a besoin de Petyr.

    Tyrion laughed. “You have me, my lord. What can I say? I need you to deliver the Lady Lysa. I did not need Janos Slynt.” He gave a crooked shrug. “I’d sooner have you seated in Harrenhal than Renly seated on the Iron Throne. What could be plainer?”

     

    Dernier entretien avec Varys. Ce dernier ne cache pas qu’il espionne Pycelle (et Littlefinger)

    “You are a cruel man, to make the Grand Maester squirm so,” the eunuch scolded. “The man cannot abide a secret.”

    J’ai un peu tiqué sur la phrase suivante, on fait comme si Elia n’avait qu’un enfant tué.. Ou c’est moi qui comprends mal ? Plus bas, Tyrion reprend cette expression

    he still mourns his sister Elia and her sweet babe .

    /

    In Casterly Rock, it was common knowledge that Gregor Clegane had killed Elia and her babe. They said he had raped the princess with her son’s blood and brains still on his hands.

    Varys note que Tyrion triche aux jeux qu’il propose, sauf que c’est avec Varys que Tyrion est le plus honnête

    “And if Her Grace were to discover your intentions before your plans are ripe?”

    “Why,” he said, “then I would know the man who told her to be my certain enemy.” And when Varys giggled, he thought, Three.

    Comme a dit Sandrenal, les trois « victimes » ne sont pas au même niveau de piège.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #153595
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1823

    Merci pour cette analyse.

    Tywin charge Tyrion de mettre Cersei et Joffrey au pas et d’éliminer les conseillers qui trahiraient le clan Lannister. Or, le piège de Tyrion consiste à forcer les conseillers à choisir entre lui et Cersei, pas entre Lannister et Baratheon ou entre Lannister et Stark.

    A force de prendre la parti de Tyrion contre Cersei, je n’y avais pas fait attention. A part lui permettre de détecter un conseiller suffisamment incompétent pour tomber dans ce piège et constater que Littlefinger et Varys étaient plus malins, cela ne lui a pas apporté grand chose, ni à lui, ni au camp Lannister. Et ça, il le savait sans doute déjà.

    Ses méthodes pour procurer de l’or à la Couronne sont un mélange d’endettement massif, d’investissements, de spéculation et d’usure.

    Il y a en effet un peu de tout, y compris des techniques très limites comme profiter de la famine pour permettre à l’Etat de s’enrichir aux dépends des plus pauvres.

    Ce que je trouve étonnant c’est que, malgré tout, Westeros a été ruiné en moins de quinze ans alors que les caisses étaient pleines lorsque Robert a pris le pouvoir. Les tournois coûtent si cher que ça? On n’a jamais l’impression qu’il y a beaucoup de dépenses pour le Royaume, à part la guerre contre les Greyjoy.

    J’ai un peu tiqué sur la phrase suivante, on fait comme si Elia n’avait qu’un enfant tué.. Ou c’est moi qui comprends mal ? Plus bas, Tyrion reprend cette expression

    Visiblement, Varys ne s’en prend qu’à Gregor Clegane donc, logiquement, Tyrion ne pense qu’à lui. Mais pourquoi? Le message de Varys est-il que, avec la mort de Aegon, les Martell ont perdu la perspective d’une influence sur Westeros, influence que n’aurait pas apportée Rhaenys. D’où la réponse de Tyrion, un peu plus tard dans la discussion

    « un fauteuil pour son ambition »

    Quant à Joffrey, il paraît le digne fils de son père officiel: le royaume est au bord du gouffre et lui va chasser. En ne laissant que peu de chance au gibier, sauf celle laissée par sa grande maladresse.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par Yfos. Raison: orthographe
    #153597
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    Le piège m’a semblé si savoureux, mais maintenant grâce à vos analyses j’ai plus l’impression qu’il s’agit d’un pétard mouillé. Est ce que Tyrion se surestime ou en a t-il conscience et fait-il cela uniquement pour évaluer leurs réactions et annoncer qu’il compte être plus difficile à abattre que Eddard ?

    Je me souviens que lors du passage de Tyrion sur le Mur, les relations entre Thorne et Tyrion n’étaient pas du tout chaleureuses. À revoir la chronologie des événements mais quand Jeor Mormont envoie ser Alliser parce qu’il est chevalier et a un réseau de connaissances à la capitale, il me semble que Tyrion n’est pas encore Main. Il est dommage que Tyrion passe à côté du vrai danger venant du Nord, Stannis sera le seul à répondre, préférant montrer son pouvoir sur Thorne. Il me semble que Tyrion lui permet quand même de prendre quelques prisonniers des geôles, comme par exemple Janos Slynt.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #153599
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1037

    Un chapitre bien dense !

    Varys est testé à la toute fin du chapitre. Il sait déjà qu’une proposition a été envoyée à Doran Martell et connaît le détail de la mission confiée à Littlefinger. Aiguillonné par Tyrion, il en déduit que la lettre envoyée à Dorne propose d’y envoyer Tommen (Myrcella étant réservée pour le Val)…

    Ce n’est pas vraiment vraiment une déduction : Tyrion le laisse clairement entendre et j’avoue ne pas bien comprendre quel serait l’intérêt de cet envoi de Tommen, en tant que quoi ? Pupille ?

    Autant je comprends l’intérêt d’un mariage pour sceller une alliance, autant j’imagine mal un simple pupille avoir une égale valeur. Bon, on fait s’qu’on peut avec s’qu’on a….mais Tyrion laisserait-il entendre autre chose qui m’échappe ?
    Son allusion à la malléabilité de Tommen veut-il dire qu’il imagine Doran Martell en faire « sa chose » ?

    Eclairez-moi !
     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #153605
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Pareil que vous, en premières lectures j’ai bien ricané avec Tyrion et j’ai salué son habileté, alors qu’en fait il joue surtout contre Cersei et donc contre sa famille. Pycelle parmi les trois du Conseil est certes un traitre, mais il est surtout plus maladroit que Littlefinger et Varys. A défaut d’être loyal au nain, le Grand Mestre a le mérite d’être loyal aux Lannister. Tyrion sait pertinement que Littlefinger est un menteur et qu’il a trahi (Cately, Ned, Tyrion) mais il ne s’attaque pas à lui.

    Aussi Tyrion se laisse emporter par ses émotions et cultive son image de saltimbanque, préférant un bon mot à l’intérêt du Royaume. C’est visible quand il humilie gratuitement Ser Alliser, et aussi pendant la rencontre avec Cersei. La Reine régente a le mérite de s’occuper ouvertement de la défense de Port-Réal, son exaspération vis-à-vis de Tyrion est compréhensible.

    Je n’avais pas noté les plums/prunes, bien vu R.Graymarch ! Maintenant que tu m’as ouvert les yeux, j’ai aussi mordu à la prune du prochain chapitre de Tyrion où nous aurons la conclusion du petit piège :

    And certain knowledge of an informer too . . . well, that was the plum in his pudding. / Du gâteau. Avec…, eh oui, pour cerise les convictions acquises quant à certain mouchard. ACOK Tyrion V

    Par contre j’avais noté l’abondance de « pots » en v.o., d’abord chez Pycelle :

    The maester’s medicines made an impressive display; dozens of pots sealed with wax /  L’exposition des drogues du mestre avait un aspect impressionant ; des dizaines de pots cachetés

    Ensuite dans les rues de Port-Real :

    Tyrion did not want to think about what sorts of flesh might be going into the kettles of the pot-shops down in Flea Bottom. / Tyrion préférait ne point trop se demander quels genres de viande entraient désormais dans les marmites des gargotes de Culpucier.

    La chasse au lièvre est l’occasion pour Littlefinger de faire de l’esprit aux dépens de Podrick, empoté comme souvent :

    « Boy, are you fond of potted hare? » he asked Podrick Payne. […] « To eat, my lord? » « Invest in pots, » Littlefinger advised. « Hares will soon overrun the castle. »  / « Te chante, mon gars, interrogea-t-il Podrick Payne à brûle-pourpoint, le lièvre en conserve ? » « A manger, messire ? » – à mettre en pots, spécifia l’intrus. Sous peu, le lièvre va pulluler dans les château. »
    Enfin le dernier pot contient le ragoût que Tyrion a mijoté pour Lord Baelish :
    Tyrion nodded, waiting, knowing Littlefinger could never abide a long silence. « So, » Lord Petyr continued after a pause, utterly unabashed, « what’s in your pot for me? » « Harrenhal. » / Tyrion hocha la tête et attendit, certain que Littlefinger ne résisterait pas à l’épreuve d’un long silence. « or donc, reprit effectivement celui-ci au bout d’un moment, mais sans se montrer le moins du monde décontenancé, qu’avez-vous pour moi dans la manche ? – Harrenhal »
    #153607
    R.Graymarch
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    Ce n’est pas vraiment vraiment une déduction : Tyrion le laisse clairement entendre et j’avoue ne pas bien comprendre quel serait l’intérêt de cet envoi de Tommen, en tant que quoi ? Pupille ? Autant je comprends l’intérêt d’un mariage pour sceller une alliance, autant j’imagine mal un simple pupille avoir une égale valeur. Bon, on fait s’qu’on peut avec s’qu’on a….mais Tyrion laisserait-il entendre autre chose qui m’échappe ?

    Je suppose que ce serait un signe d’apaisement, de bonne volonté, déjà. « On vous envoie quelqu’un de précieux », vu que tout le monde sait que Cersei tient beaucoup à ses enfants. Venant du clan qui a massacré Elia et ses enfants, ce n’est pas rien. « Accessoirement », Tommen serait otage donc si quelque chose ne plait pas à Dorne, il pourrait en pâtir. Sauf que Doran ne s’en prend pas aux enfants, mais ça, pas sûr que les autres le sachent, le croient. Et puis Doran n’est pas seul à Dorne, on peut imaginer des personnes zélées prendre des initiatives malgré lui. Dans un autre genre d’initiatives prises contre Doran, couronner Myrcella

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    #153609
    Liloo75
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    Pareil que vous, en premières lectures j’ai bien ricané avec Tyrion et j’ai salué son habileté, alors qu’en fait il joue surtout contre Cersei et donc contre sa famille. Pycelle parmi les trois du Conseil est certes un traitre, mais il est surtout plus maladroit que Littlefinger et Varys. A défaut d’être loyal au nain, le Grand Mestre a le mérite d’être loyal aux Lannister. Tyrion sait pertinement que Littlefinger est un menteur et qu’il a trahi (Cately, Ned, Tyrion) mais il ne s’attaque pas à lui. Aussi Tyrion se laisse emporter par ses émotions et cultive son image de saltimbanque, préférant un bon mot à l’intérêt du Royaume. C’est visible quand il humilie gratuitement Ser Alliser, et aussi pendant la rencontre avec Cersei. La Reine régente a le mérite de s’occuper ouvertement de la défense de Port-Réal, son exaspération vis-à-vis de Tyrion est compréhensible.

    Comme certains d’entre vous, je me suis laissée prendre au piège de Tyrion. Je l’ai trouvé génial dans sa mise en scène et sa manipulation de trois des membres du conseil restreint. Etant donné que Pycelle et Littlefinger ne m’apparaissent pas comme très sympathiques, j’ai bien ri d’eux. Mais en réalité le stratagème de Tyrion ne sert en rien le royaume. Peut-être que Tyrion cherche à les tester (pour Varys c’est raté), à leur montrer qu’il n’est pas Ned Stark et qu’il ne se laissera pas faire si l’un d’entre eux cherche à lui nuire.

    En revanche, là où Tyrion m’a beaucoup déçue, c’est lorsqu’il néglige la demande d’entrevue de ser Alliser. Même s’il n’apprécie guère le maître d’armes, il devrait réfléchir et se dire que si Jeor Mormont lui envoie un chevalier, ce n’est pas pour des prunes. Il passe ainsi à côté de la plus grande menace pour Westeros. Sur ce coup là, Tyrion a laissé son intelligence sur l’étagère.

    A propos d’étagère, lorsque Tyrion pique des fioles chez Pycelle, ne se condamne-t-il pas pour l’avenir ? Après la mort de Joffrey, il sera accusé d’avoir empoisonné le vin du roi. Et les poisons volés chez Pycelle auraient pu servir à tuer Joffrey.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par Liloo75. Raison: Doublon
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #153624
    Sandrenal
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    Autant je comprends l’intérêt d’un mariage pour sceller une alliance, autant j’imagine mal un simple pupille avoir une égale valeur. Bon, on fait s’qu’on peut avec s’qu’on a….mais Tyrion laisserait-il entendre autre chose qui m’échappe ? Son allusion à la malléabilité de Tommen veut-il dire qu’il imagine Doran Martell en faire « sa chose » ?

    Comme Graymarch, je pense que l’envoi d’un pupille servirait surtout à fournir à Dorne un otage. Mais effectivement la nature malléable de Tommen (que les Dorniens ne sont pas censés connaître) auraient pu si Tyrion avait vraiment voulu l’envoyer à Dorne en faire un prince « dornophile » ou pro-dornien.

    A propos d’étagère, lorsque Tyrion pique des fioles chez Pycelle, ne se condamne-t-il pas pour l’avenir ? Après la mort de Joffrey, il sera accusé d’avoir empoisonné le vin du roi. Et les poisons volés chez Pycelle auraient pu servir à tuer Joffrey.

    Tyrion a beau être capable de penser au long terme, il n’est pas voyant non plus. A ce stade du récit, il lui est impossible d’envisager que Joffrey soit empoisonné à un moment où il n’aura plus le pouvoir et que les coupables auront décidé d’en faire le bouc émissaire, ou même l’enchaînement d’évènements qui conduira à la mort de Joffrey. A court et moyen terme, Tyrion doit gérer une ville au bord de la famine et envisager un siège et il pense (à mon avis à raison) que la situation sera meilleure s’il n’a pas Cersei dans les pattes. Et en tout état de cause, le « procès » de Tyrion est essentiellement une suite de ragots, de preuves fabriquées et de faux témoignages. Alors les potions volées chez Pycelle en plus ou en moins…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.
    #153627
    R.Graymarch
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    Tyrion a beau être capable de penser au long terme, il n’est pas voyant non plus.

    Cela dit, Tyrion remarque que Pycelle est ordonné, méticuleux et il vole une potion. C’est quand même pas très fin de sa part

    Et je réitère le fait que Pycelle est quand même un peu naïf de le laisser tout seul si longtemps dans ses appartements. Ou alors cela prouve qu’il n’est pas réellement dangereux (du coup, pourquoi le piéger ?)

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    #153630
    darkdoudou
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    Cela dit, Tyrion remarque que Pycelle est ordonné, méticuleux et il vole une potion. C’est quand même pas très fin de sa part Et je réitère le fait que Pycelle est quand même un peu naïf de le laisser tout seul si longtemps dans ses appartements. Ou alors cela prouve qu’il n’est pas réellement dangereux (du coup, pourquoi le piéger ?)

    Pour ma part, j’ai compris que si Pycelle est si lent, c’est parce que ouvertement il traine la patte, et surtout il prend le temps d’ouvrir le courrier et de le lire, puis de recacheter le sceau de la Main (sceau des deux côtés de la lettre).

    D’accord avec toi sur le de potion bien imprudent, qui a toutes les chances d’être décelé par Pycelle

     

    #153631
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Merci pour toutes vos analyses !

    Le piège m’a semblé si savoureux, mais maintenant grâce à vos analyses j’ai plus l’impression qu’il s’agit d’un pétard mouillé. Est ce que Tyrion se surestime ou en a t-il conscience et fait-il cela uniquement pour évaluer leurs réactions et annoncer qu’il compte être plus difficile à abattre que Eddard ?

    Pareil, à la lecture j’ai adoré le piège, mais effectivement après analyse ça ne semble plus si intelligent… il joue davantage pour lui que pour la famille Lannister.

    Pour ma part, j’ai compris que si Pycelle est si lent, c’est parce que ouvertement il traine la patte, et surtout il prend le temps d’ouvrir le courrier et de le lire, puis de recacheter le sceau de la Main (sceau des deux côtés de la lettre).

    Pareil, c’est ce que j’ai compris.

    Il me semble que Tyrion lui permet quand même de prendre quelques prisonniers des geôles, comme par exemple Janos Slynt.

    Je crois que Janos Slynt est envoyé vers le Mur avant l’arrivée de Thorne, puisque Tyrion demande à Jacelyn Prédeaux d’organiser la « chute » de son acolyte Allar Deem dans la mer sur le trajet…

     

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #153654
    Lapin rouge
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    Quand Tyrion manœuvre pour identifier l’espion qui informe Cersei, je ne le vois pas agir contre sa maison. C’est Tywin, chef de cette maison, qui lui a ordonné de se rendre à Port-Réal pour y mettre au pas Cersei, ses conseillers et son fils. Tyrion ne fait qu’obéir (l’inimitié qui l’oppose à sa soeur rend cette obéissance certes plus facile). S’il y a quelqu’un qui agit contre les intérêts de la maison Lannister, c’est plutôt Cersei.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.
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    #153655
    Yfos
    • Terreur des Spectres
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    Tywin a en effet demandé à Tyrion de mettre au pas Cersei, le conseil mais aussi de déterminer s’il y avait des traitres.

    Tyrion, lui, cherche à déterminer qui lui préfère Cersei, qui est prêt à le trahir au profit de cette dernière.

    Là, on a Varys qui soutient un prétendant/prétendu Targaryen, Littlefinger qui a beaucoup fait pour aggraver les tensions entre Lannister et Stark (la mort de Jon Arryn, le poignard pour lequel Tyrion est au courant, sans doute l’exécution de Ned Stark) et Pycelle qui préfère Cersei à Tyrion mais est profondément loyal aux Lannister. C’est le dernier qui finit au cachot.

     

    #153658
    Sandrenal
    • Pas Trouillard
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    Quand Tyrion manœuvre pour identifier l’espion qui informe Cersei, je ne le vois pas agir contre sa maison. C’est Tywin, chef de cette maison, qui lui a ordonné de se rendre à Port-Réal pour y mettre au pas Cersei, ses conseillers et son fils. Tyrion ne fait qu’obéir (l’inimitié qui l’oppose à sa soeur rend cette obéissance certes plus facile). S’il y a quelqu’un qui agit contre les intérêts de la maison Lannister, c’est plutôt Cersei.

    Le vrai problème à Port-Réal (du point de vue Lannister au moins) dans ACOK, est effectivement le conflit Tyrion/Cersei qui est largement dû à l’incompétence et au refus de coopérer de celle-ci. Tyrion a bien pour mandat de mettre Cersei au pas, il s’y attelle de bonne grâce et réussit de manière incontestable. Mais Tywin a donné d’autres missions à Tyrion, notamment celle de se débarrasser des traîtres. Or, non seulement il ne s’y met réellement à aucun moment mais en plus le seul conseiller qui ressort affaibli du « règne » de Tyrion est le seul qui ne soit pas un traître. A la décharge de Tyrion, s’attaquer à Varys et Littlefinger à ce moment du récit n’est pas chose aisée. Tywin ne le fera d’ailleurs pas non plus au tome suivant.

    La manœuvre de Tyrion n’est pas dirigée sciemment contre sa maison, elle aboutit cependant à un mauvais résultat pour les Lannisters. Certes, Pycelle est neutralisé mais quel était le réel potentiel de nuisance de Pycelle contre Tyrion ? Par contre, Tyrion a gagné un ennemi mortel dans l’affaire. Varys et Littlefinger qui sont autrement plus dangereux ne sont pas inquiétés. Je pense même que le tour que joue Tyrion à Littlefinger en lui faisant miroiter Harrenhal sans avoir aucune intention de lui accorder se retournera contre lui.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.
    #153663
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Cela dit, Tyrion remarque que Pycelle est ordonné, méticuleux et il vole une potion. C’est quand même pas très fin de sa part

    Tyrion devait probablement compter sur le fait qu’il allait se débarrasser de Pycelle (ce qui est arrivé) et ce de manière définitive (ce qui n’est pas arrivé). En plus Tyrion prend de quoi « indisposer » sa soeur, pas de quoi tuer quelqu’un, Pycelle s’il était méticuleux ET honnête le reconnaitrait 🙂

    J’ai quand même du mal à trancher sur Pycelle : véritable loyaliste aux Lannister ? Incompétent ? Serait en fait en sous-main un allié de Littlefinger ? Un mouton gris qui joue dans une cour d’un niveau au dessus du sien ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #153666
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Un mec qui fait tout pour garder sa place en suivant le vent dominant (et ne sentant pas vraiment quand il tourne) et en faisant le service minimum côté boulot pour qu’on ne lui reproche rien

    Pycelle s’il était méticuleux ET honnête le reconnaitrait

    T’as oublié « pas rancunier DU TOUT » surtout si Tyrion est accusé de meurtre par empoisonnement et régicide.

    Et puis « c’est la dose qui fait le poison ». Quelque chose de bénin en petite quantité peut être mortel si on en administre trop. A supposer que « tout le flacon » c’est justement « trop » qui peut garantir que Tyrion s’arrêtera à une petite quantité (si même il sait doser)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #153696
    RichardIII
    • Patrouilleur Expérimenté
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    J’ai quand même du mal à trancher sur Pycelle : véritable loyaliste aux Lannister ? Incompétent ? Serait en fait en sous-main un allié de Littlefinger ? Un mouton gris qui joue dans une cour d’un niveau au dessus du sien ?

    J’ai entendu parler d’une théorie faisant de lui un bâtard Lannister. Personnellement, j’y crois vraiment pas. Pour moi Pycelle est un fan de Tywin, et par extension un loyaliste Lannister. Et je comprends son raisonnement. Il a assisté à la fin peu propre du règne d’Aegon V, à la « faiblesse » de Jaheaerys II et à la folie d’Aerys II. Le seul qui a vraiment fait preuve d’une compétence remarquable fut Tywin voire Jon Arryn lors de cette période, raison pour laquelle Pycelle le soutient. C’est simplement un bureaucrate royal qui admiratif d’un des seuls types exceptionnels qu’il a vus en quarante années de conseil restreint.

    La manœuvre de Tyrion n’est pas dirigée sciemment contre sa maison, elle aboutit cependant à un mauvais résultat pour les Lannisters. Certes, Pycelle est neutralisé mais quel était le réel potentiel de nuisance de Pycelle contre Tyrion ? Par contre, Tyrion a gagné un ennemi mortel dans l’affaire. Varys et Littlefinger qui sont autrement plus dangereux ne sont pas inquiétés. Je pense même que le tour que joue Tyrion à Littlefinger en lui faisant miroiter Harrenhal sans avoir aucune intention de lui accorder se retournera contre lui.

    Dans ce cas particulier, Tyrion aurait juste dû faire voler sa tête. Et je trouve les raisons pour lesquelles il ne l’a pas fait sacrément faibles. GRRM avait vraiment trop besoin de Littlefinger pour la suite.
    Tyrion met Pycelle en taule pour ce qui n’est même pas une trahison au régime Lannister. Mais sur Baelish, qu’il sait être notoirement déloyal il ne tente rien de décisif.

    En parlant de décisif, en soit la purge de Pycelle n’accomplit rien d’énorme. Il est restauré par la suite, et ses actions contre Tyrion sont loin d’être capitales.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années par R.Graymarch.
    #155826
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 210

    J’avais complètement oublié le piège tendu par Tyrion et au début je me demandais pourquoi ce « et de un… ».

    Je suis d’accord que dans ce chapitre il travaille surtout pour lui, mais, au delà du piège tendu aux conseillers, on comprend aussi qu’il réfléchi à  nouer des alliances avec les familles /régions restées neutres.

    Et contrairement à ce que pense Cersei (au passage j’adore la façon tellement ironique dont il parle d’elle en présence des autres) il se préoccupe réellement de la défense de la ville (cf la chaîne).

    Enfin, par rapport à Thorne, c’est clairement une erreur (son dégoût légitime pour le personnage surpasse sa curiosité), mais comment aurait il pu deviner l’importance de sa visite. Même s’il est plus clairvoyant et méfiant que Ned, Tyrion souffre comme lui d’un déficit d’information. De plus il est persuadé (comme d’autres) qu’aucun ennemi sérieux n’attend derrière le mur et que celui-ci ne sert que de bagne ou de refuge pour batards et autres rebuts de la société.

    PS: j’adore Tyrion, mais mon but n’est pas de le défendre (pour moi c’est un personnage qui a à la fois d’énormes qualités et de gros défauts), mais plutôt d’apporter un autre point de vue.

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