ACOK 43 – Davos II

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    Liloo75
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    ACOK 43 – Davos II
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 42, Tyrion IX ACOK 44, Jon V

    La nuit est sombre et pleine de terreurs…

    Après la mort mystérieuse de Renly, frappé par une ombre, nombre de seigneurs et de chevaliers ont changé de camp et ont décidé de suivre l’ainé, Stannis Baratheon.

    Le chapitre s’ouvre sur une rencontre entre ser Cortnay Penrose, qui fût nommé gouverneur d’Accalmie du temps de Renly, et Stannis Baratheon, entouré de ses principaux alliés, qui vient formuler à nouveau ses conditions de la reddition :

    Stannis est prêt à pardonner à ceux qui avaient rallié Renly, les hommes de la garnison d’Accalmie seront libres de le rejoindre, ou de rentrer chez eux. Edric Storm, le bâtard de Robert devra lui être livré. Et ser Cortnay pourra conserver ses armes et amener avec lui ce qu’il sera capable de transporter. A l’exception des animaux, qui sont réquisitionnés par le nouveau seigneur des terres de l’Orage et roi putatif des Sept Couronnes.

    Edric Storm est le neveu de Selyse, l’épouse de Stannis. Elle est en effet la fille d’un frère de lord Alester Florent. Edric est doublement le neveu de Stannis, par alliance via Selyse, et par le sang en qualité de fils de son frère Robert.

    Ici, l’enjeu pour Stannis est à la fois :

    • De reprendre Accalmie, le fief familial, et ainsi d’asseoir son autorité sur les terres de l’Orage, avant de partir en guerre contre Port-Réal et de conquérir le trône,
    • De récupérer Edric Storm, qui semble important aux yeux de Mélisandre, la prêtresse rouge, proche conseillère de Stannis. Visiblement, elle a des projets pour lui. De plus, la ressemblance entre Edric et Robert permettrait d’avoir un début de preuve quant à la bâtardise des enfants de Cersei.

    Le chapitre nous est présenté du point de vue de Davos Mervault, le Chevalier Oignon. Ancien contrebandier, Davos a accédé au rang de chevalier grâce à Stannis. C’est son deuxième chapitre dans ACOK, et c’est la première fois que nous avons un PoV qui n’est pas de noble naissance, depuis le début de la saga.

    Nous pouvons ainsi bénéficier du regard d’un homme issu du peuple, ce qui peut être intéressant pour le lecteur. Nous avons ainsi l’occasion d’avoir un point de vue extérieur à tout ce petit monde qui joue de près ou de loin au jeu des trônes, et qui est entièrement issu du sérail.

    Davos est un homme simple, au sens noble du terme. Il n’a pas d’ambition personnelle, il ne convoite pas de seigneurie, ni de titre. Ses seuls espoirs, il les place dans ses enfants qu’il espère voir s’élever au-dessus de la condition dans laquelle ils sont nés. Davos sait qu’il doit son statut à Stannis, et qu’il en sera de même pour ses fils.

    L’un d’entre eux, Devan, est l’écuyer de Stannis. Il sait lire, ce qui est un atout précieux. Il a accompagné Stannis lors de sa campagne sur les terres de l’Orage, afin de reprendre Accalmie à Renly.

    Nous verrons que le chapitre débute par des négociations entre ser Cortnay et Stannis, se poursuit par une réunion du conseil très restreint, et se conclut par un acte de magie noire…

    I/ Des négociations vouées à l’échec ?

    Ou pourquoi négocier quand on sait que l’on est dans une impasse ?

     

    Ser Cortnay Penrose n’est pas un homme qui se laisse facilement impressionner. Il s’expose sans armure devant l’escorte de notables qui entourent Stannis. Il est accompagné de son porte-enseigne, qui arbore l’étendard de la maison Baratheon : le cerf couronné.

    Alors que Stannis se présente avec ses soutiens de haut parage, et pour porte-enseigne une femme, Mélisandre. Sur son étendard, le cerf des Baratheon est inséré dans le cœur ardent du Maître de la Lumière. « Comme s’il en était dégluti… » pense Davos. Le cœur de R’hllor paraît avoir absorbé l’emblème des Baratheon. Quelque part, même si Stannis ne prête guère d’attention à la religion, et voit surtout en Mélisandre un allié utile à sa conquête du pouvoir, avec cet étendard, il reconnaît qu’il est un serviteur du Maître de la Lumière. Et l’on peut se demander de lui ou de Mélisandre, qui est au service de l’autre ?

    Pour cette rencontre, Davos a revêtu maille et plates. Peu habitué à porter une armure, il lui apparaît que celle-ci est plus encombrante qu’utile. Elle sert surtout à impressionner leur interlocuteur. Et à se montrer sous le même jour que le reste de l’escorte. Néanmoins, malgré l’apparat, Davos se sent en décalage avec les autres chevaliers de Stannis, tous des gens « bien nés », vêtus de leurs armures rutilantes :

    Dans leurs armures d’acier niellé d’or et d’argent, sous leurs heaumes empennés de soie, crêtés de plumes et artistiquement ciselés en mufles héraldiques aux orbites serties de gemmes.

    Il y a un monde qui sépare Davos de ces hommes, c’est certain.

    Pourtant, Davos a un point commun avec le roi Stannis. Lui non plus a peu de goût pour les tenues ostentatoires, il est simplement vêtu de laine et de cuir bouilli. Stannis est un combattant, pas un roi d’opérette qui serait là pour parader, comme le fût Renly.

    Seule concession au décorum, Stannis porte un diadème d’or rouge, « dont les pointes en forme de flamme flamboyaient au moindre mouvement. »

    Derrière cette couronne de feu, il est loisible d’y voir l’influence de Mélisandre, les flammes étant le symbole de R’hllor.

    C’est la première fois que Davos a l’occasion de revoir Stannis depuis qu’il a quitté Peyredragon. Il lui trouve une mine affreuse. Son fils Devan, proche du roi de par son statut d’écuyer lui confirme que Stannis est tourmenté depuis la mort de son frère. Il ne dort plus. Personne en dehors de Mélisandre n’est capable de l’apaiser. Davos apprend qu’elle partage son pavillon désormais. Il se demande jusqu’à quel point elle est devenue l’intime du roi. Il ne pose pas la question à son fils, qui a embrassé le culte de R’hllor, et trouverait la remarque fort déplacée…

    Davos n’est pas enchanté par cette conversion. Mais quel autre choix a-t-il, si ce n’est de l’accepter ? C’est l’avenir de son fils qui est en jeu.

    L’entrevue commence. Ser Cortnay donne du « Messire » à Stannis. Alester Florent le reprend et lui répond de toute sa hauteur qu’il convient de l’appeler « Sire ». Lord Florent a été le premier à rejoindre Stannis et à se convertir à la foi du dieu rouge. C’est un des oncles de Selyse. Il est en toute logique l’un des hommes de la reine. Les autres membres du cortège hétéroclite, nous sont présentés par ser Cortnay :

    • Lord Estremont des terres de l’Orage, lié par le sang aux Baratheon, il n’apprécie pas Mélisandre,
    • Lord Errol, sire du Fenil,
    • Lord Varnier, du Bief,
    • Ser Jon Fossovoie, Pomme-verte, chevalier fieffé de la Tonnelle, il a épousé la sœur de Mace Tyrell,
    • Ser Bryan des Pomme-rouge,
    • Lord Caron, sire de Séréna, et ancien membre de la Garde Arc-en-Ciel de Renly,
    • Ser Guyard, de la Garde Arc-en-Ciel également.

    Cortnay reconnaît Davos, mais avoue ne pas savoir qui est la femme qui fait office de porte-enseigne pour Stannis. Mélisandre se présente elle-même comme « servante de votre roi et du Maître de la Lumière ».

    Il y a déjà deux semaines que Stannis a présenté les conditions de sa reddition à ser Cortnay. Il sait pertinemment que Penrose a envoyé des corbeaux un peu partout et qu’aucun seigneur ne s’est proposé de venir à son secours. Cortnay est donc un homme seul, mais il dispose d’une forteresse réputée imprenable. Stannis réitère des conditions.

    Mais Cortnay Penrose se braque toujours au sujet d’Edric Storm. Il refuse de lui livrer le garçon.

    Stannis grince des dents, comme à son habitude lorsqu’il est contrarié. Mélisandre lance une menace à peine voilée :

    Puisse le Maître de la Lumière vous protéger au sein de vos ténèbres.

    Le sort de ser Cortnay semble déjà scellé.

    Ce à quoi Penrose répond avec une vulgarité qui détonne dans la bouche d’un chevalier. Toutefois, c’est dans ses habitudes de s’exprimer ainsi.

    Lord Alester essaie de rassurer ser Cortnay, quant au sort du garçon. Ce qui lui vaut le plaisir de se faire traiter de tourne-casaque. Lui et ses compagnons, tous dans le même sac.

    Davos ne donne pas tort à ser Cortnay. Il n’y a pas si longtemps, tout ce beau monde ne jurait que par Renly. Et les voilà soudain les hommes de Stannis, en un tour de main. Ou plutôt en un tour de sorcellerie…

    Lord Caron tente de se justifier. Stannis étant désormais le seigneur d’Accalmie, et le seul roi légitime, il est logique que les partisans de Renly l’aient rejoint.

    Enfin, presque tous les partisans. Penrose fait remarquer que certains nobles manquent à l’appel, et pas des moindre :

    • Mathis Rowan,
    • Randyll Tarly, seigneur de Corcolline,
    • Lady du Rouvre.

    Tous trois sont des vassaux des Tyrell. Ils ont suivi ser Loras. Ce qui peut paraître cohérent. Le fait qu’ils n’aient pas les genoux très souples doit aussi expliquer leur défection. De plus, ils étaient des partisans d’Aerys du temps de la rébellion de Robert. Mathis Rowan a fait partie de ceux qui ont assiégé Accalmie, à cette époque. Stannis en a énormément souffert. Leur aurait-il pardonné cette nouvelle trahison ? Probablement pas. Il dira plus tard à Davos que s’il est capable d’accorder sa grâce une fois, il n’est pas prêt à le faire deux fois.

    Brienne de Torth manque également à l’appel.

    La conversation s’oriente alors vers le meurtre de Renly. Et là, tout s’emballe, chacun y va de son suspect. Brienne et Catelyn sont les principales accusées. Elles étaient présentes dans le pavillon de Renly au moment du meurtre.

    Penrose défend Brienne, qu’il connaît depuis toute petite, et qu’il savait amoureuse de Renly.

    Lord Caron est persuadé du contraire. Il désigne Brienne. Mal lui en prend. Ser Cortnay se retourne vers les deux chevaliers de la Garde Arc-en-Ciel. Il leur rappelle leur serment, ils avaient juré de protéger leur roi, au péril de leur vie, ce sont eux qui devraient être morts aujourd’hui.

    Penrose n’est pas un homme à se laisser menacer, ni à garder la langue dans sa poche. Stannis doit élever la voix pour mettre fin à cette joute verbale.

    Cortnay défie alors Stannis en combat singulier. Il se propose de l’affronter directement ou de combattre l’un de ses champions.

    Stannis refuse. Il se sait en position de force. Il dispose de 20 000 hommes et maîtrise les terres et la mer. Il ne va pas jouer Accalmie sur un coup de dés.

    Là-dessus, la rencontre se termine. C’est un échec.

    II/ Des discussions en conseil très restreint

    Pourquoi se réunir quand la décision est déjà prise ?

    Les chevaliers de Stannis sont prêts à affronter ser Cortnay. Ils veulent relever le défi, et sont certains de vaincre face à un vieil homme. Mais Stannis coupe cout à leurs projets.

    Il les laisse en plan, n’amenant avec lui que Davos et Mélisandre.

    Ce geste ne passe pas inaperçu. Davos constate que les noble seigneurs et chevaliers ne comprennent pas que leur roi parte s’isoler avec lui, le Chevalier Oignon, issu du peuple et élevé récemment au rang de la chevalerie.

    Stannis ne s’embarrasse pas de leur susceptibilité, il ne craint pas de les froisser. Faire de la diplomatie, ce n’est pas son truc, vraiment pas.

    Stannis s’est isolé avec Davos et Mélisandre car il veut l’avis de celui-là sur ser Cortnay Penrose.

    Approchant un peu plus près de Stannis, Davos le trouve plus ravagé qu’il ne l’imaginait. Qu’est-il arrivé à Stannis pour qu’il ressemble à un mort vivant ? C’est comme si un vampire lui avait sucé la moitié de son sang. Un vampire vêtu de rouge ??

    Stannis amène Davos avec lui, à l’écart, car il sait que de sa bouche ne sortira que la vérité. Même si elle est difficile à entendre. Davos lui livre alors son point de vue :

    • Cortnay ne cèdera pas,
    • Exhiber le vieux Penrose pour faire craquer le fils serait déshonorant pour Stannis,
    • Il avoue avoir du respect pour cet homme. Car il a conservé son allégeance et sa foi. Contrairement à ceux qui ont rejoint Stannis à peine le corps de Renly était-il froid. D’ailleurs, le corps en question a disparu.
    • Et un jour prochain, les nouveaux alliés de Stannis pourraient bien retourner leur veste maille encore une fois jurer fidélité à un autre roi.

    Stannis en a parfaitement conscience. Mais il a besoin d’eux pour le moment.

    Davos est visionnaire, car après la défaite de la Néra, les survivants ploieront presque tous le genou devant Joffrey (les lords Estremont et Varnier, ser Jon Fossovoie, etc.).

    Nous constatons que Stannis est proche de Davos. Il lui accorde le droit de dire ce qu’il pense et même de lui adresser des reproches. Ce qui ne doit être réservé qu’à peu de personnes. Stannis est si rigide à l’accoutumée. Auprès de Davos, il dévoile une autre facette de lui-même.

    Il éclate même de rire devant la franchise de Davos, en disant à Mélisandre :

    Vous étiez prévenue (…) mon Chevalier Oignon ne mâche pas ses mots.

    Le Nord se souvient. Mais Stannis se souvient également. Il sait qu’il doit la vie à Davos, qui l’a sauvé de la famine pendant la rébellion de Robert, lorsqu’Accalmie était assiégée par Mace Tyrell et Paxter Redwyne.

    Stannis n’a pas pardonné de gaité de cœur à ceux qui l’ont rallié sur le tard. Il l’a fait par pragmatisme, par stratégie militaire. Il a besoin de leurs hommes et de leurs armes pour prendre Port-Réal. Mais aux yeux de Stannis, pardonner ne signifie pas oublier.

    Pas plus qu’il ne leur pardonnera une seconde fois. Une fois offensé, Stannis ne tend pas l’autre joue. D’autant plus qu’il sait que ceux qui avaient rallié Renly l’ont fait par opportunisme, tout en sachant pertinemment qu’il était un usurpateur. Contrairement à ceux qui ont pu plier le genou devant Joffrey, en pensant de bonne foi qu’il est leur roi légitime.

    Il explique à Davos que si ses nouveaux « amis » le trahissent, ils y laisseront plus que des doigts. Une allusion aux doigts perdus par Davos pour avoir commis le délit de contrebande.

    Stannis désire savoir comment ses courriers annonçant la bâtardise des enfants de Cersei ont été reçus. Encore une fois, Davos ne lui cache pas la vérité, tous les destinataires n’ont pas porté foi à ces lettres. Néanmoins, le peuple de Port-Réal a traité Cersei de putain, et Joffrey de bâtard devant le cortège royal qui remontait vers le Donjon rouge (Cf. ACOK 42 – Tyrion IX). Oui, les habitants de la capitale ont cru aux propos contenus dans les courriers de Stannis. Ils sont persuadés de la félonie des Lannister. Stannis serait un peu rasséréné s’il savait cela.

    Davos commence à lui parler d’une autre rumeur qui commence à courir. Mais Stannis est déjà informé. Il serait cocu, et sa fille Shôren aurait pour père naturel, Bariol, le bouffon de Peyredragon.

    Cette idée avait germé dans l’esprit tordu de Littelfinger. C’était un moyen de contrecarrer les lettres de Stannis annonçant la bâtardise de Joffrey, et de détourner l’attention. Plus la ficelle est grosse, plus elle a de chance de marcher avait annoncé Petyr Baelish.

    Une idée bien scabreuse et perverse, mais qui a fonctionné.

    Stannis est en colère. Pas au sujet de la rumeur en elle-même, mais parce ce qu’il n’est pas Robert. Son frère ainé bénéficiait d’une telle aura que tous étaient prêts à s’extasier devant ses moindres faits et gestes. Alors que lui ne récolte que du dédain lorsqu’il énonce la vérité.

    Tout cela lui paraît profondément injuste. Tout roi qu’il prétend être, Stannis n’en demeure pas moins un être humain. L’attitude des autres peut le blesser.

    Davos tente de le rassurer en lui disant que lorsque le coupable du meurtre de Renly sera puni, tout rentrera dans l’ordre. Mais pour le moment, Stannis songe surtout à châtier Cersei des meurtres de Robert Baratheon, Jon Arryn et Ned Stark. La question de l’assassin de Renly l’embarrasse. C’est notable. Il se trouve tout de suite un alibi, alors que Davos ne le soupçonne nullement, pour l’instant.

    Stannis dormait lorsque le crime fut commis. Devan peut en témoigner. Il admet tout de même qu’il faisait un horrible cauchemar à ce moment-là. Il a rêvé du meurtre. Mais il n’était pas présent. Il se sent obliger de préciser qu’il avait « les mains nettes » à son réveil.

    Stannis sait-il réellement ce qu’il s’est passé ? Sait-il que c’est son ombre qui a frappé Renly ? Ou bien Mélisandre a-t-elle agi à son issu ? Car si une ombre a occis Renly, qui d’autre que Mélisandre pourrait se trouver derrière ce forfait ? La fin du chapitre nous éclairera un peu plus sur ce sujet.

    Stannis en éprouve des regrets. Il se sent coupable de la mort de son frère, et coupable de lui avoir refusé la pêche qu’il lui avait offerte lors de leur rencontre.

    De retour au pavillon de Stannis, Mélisandre est congédiée. Il souhaite rester en tête-à-tête avec Davos. Il lui promet alors de l’élever au rang de lord dans l’avenir. Et il tiendra parole. Davos Mervault deviendra seigneur du Bois-la-pluie.

    Mais pour l’instant, ils discutent tactique dans le but de s’emparer d’Accalmie.

    Davos est partisan de laisser tomber Accalmie et de foncer sur Port-Réal. Ils ont suffisamment de forces pour cela. Ils pourront revenir plus tard et récupérer Accalmie.

    L’instinct de Davos lui dicte la bonne conduite à tenir. Il ne le sait pas, mais les Lannister se sont dépouillés de leurs navires de guerre afin d’escorter la princesse Myrcella jusqu’à Braavos. De plus, les défenses de la ville ne sont pas prêtes. Les engins que Tyrion a fait construire ne sont pas achevés. C’est le bon moment pour attaquer Port-Réal, affaibli. D’ailleurs Tyrion prie pour que Stannis ne les assaille pas tout de suite, dans le chapitre précédent. Enfin, Stannis serait sans doute bien accueilli par le peuple dans la capitale. D’après Jocelyn Prédeaux, Commandant du Guet, la foule scandait le nom de Stannis juste après les émeutes de Port-Réal. Probablement parce que le peuple impute aux Lannister la famine dont ils souffrent, et qu’ils sont prêts à accepter tout autre roi qui ne soit pas Joffrey Baratheon Lannister, plus que par adhésion à la personne de Stannis (Cf. ACOK 42 – Tyrion IX). Mais tout cela, Stannis l’ignore. Sa prêtresse ne l’a pas vu dans les flammes…

    Stannis refuse de céder devant ser Cortnay et d’abandonner son château. Il sait que ses hommes le suivent parce qu’ils le craignent. S’il échoue à s’emparer d’Accalmie, il a peur de perdre de son aura. C’est la raison pour laquelle il envisage une autre solution : éliminer ser Cortnay. Une fois mort, son jeune lieutenant, qui devrait lui succéder et prendre le commandement d’Accalmie, se montrera incapable de lui tenir tête, et acceptera les conditions de la reddition.

    De plus, Mélisandre a vu la mort de Penrose dans les flammes. Tout comme elle avait vu celle de Renly. Elle avait prévenu Stannis, alors qu’ils étaient encore à Peyredragon, que s’il faisait route vers Accalmie au lieu de cingler vers la capitale, il pourrait récupérer les armées de son frère.

    Mélisandre a eu également une vision alternative de l’avenir, dans laquelle Renly, dans son armure, venant du sud, chevauchait vers la capitale pour y affronter l’armée de Stannis assiégeant Port-Réal. Dans cette vision c’est Stannis qui aurait pu mourir. Ce serait une sorte de rapport minoritaire (1).

    Mais Davos demeure sceptique, il ne croit pas à toutes ces balivernes autour du Maître de la Lumière et des visions dans les flammes. Il est un homme de bon sens et même s’il a la foi (celle des Sept), il doute fortement de cette histoire de double vision. Il le dit sans ambages à Stannis.

    En réalité, il se pourrait que Davos ait raison sur le fond, mais pas sur la forme.

    Mélisandre n’a peut-être pas vu deux avenirs alternatifs, mais deux avenirs successifs. Lorsque Stannis assiégera Port-Réal, bien plus tard, certains prétendront avoir vu le fantôme de Renly, dans son armure verte, chevauchant vers la capitale avec les troupes de ses alliés de Hautjardin. En réalité, ils ont vu ser Garlan Tyrell, chevauchant avec l’armure de Renly. Ce qui pourrait correspondre à la seconde vision de Mélisandre.

    Stannis ne renonce pas à son idée, et lui explique que « certaines lumières projettent plus d’une ombre ».

    Les êtres projettent de même leurs ombres sur l’avenir. Une ou plusieurs. Et Mélisandre les voit toutes.

    Stannis ne croit peut-être pas en R’hllor, mais il a foi dans les visions et les prophéties de sa prêtresse. Pourtant, Mélisandre n’est pas infaillible. Il lui arrivera de se tromper, plus d’une fois.

    Toutefois, Stannis n’est pas dupe, il sait que Mélisandre ne fait pas l’unanimité chez ses bannerets, bien au contraire. Ils sont nombreux à se défier d’elle et à vouloir s’en débarrasser. Mais elle est l’instrument de Stannis, il sait qu’il peut compter sur elle pour le servir. Et c’est tout ce qui compte : que le résultat soit au rendez-vous.

    Il demande alors à Davos, si lui aussi le servira ? Pris au dépourvu, celui-ci répond par l’affirmative. Il n’a pas vraiment le choix. Il doit tout à Stannis, et il lui est fidèle non pas par peur, mais par loyauté.

    Davos se demande comment Mélisandre a réussi à manipuler Stannis jusqu’à le pousser à faire assassiner ser Cortnay. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.

    Davos va devoir redevenir un contrebandier, le temps d’une nuit. Il n’est pas enchanté, il tente de convaincre son roi qu’il existe des moyens « plus propres ». Mais Stannis ne veut pas en entendre parler. Ni du combat singulier proposé par Penrose, ni de renoncer à Edric Storm. Et puis Mélisandre a vu la mort de ser Cortnay dans les flammes, et « les flammes ne mentent pas ».

    Davos pense à part lui, que la magie de Mélisandre a tout de même besoin de son intervention, afin de se transformer en réalité. Il n’y perçoit nulle magie là-dedans, juste une stratégie décidée à l’avance et qui consiste à se débarrasser de l’encombrant ser Cortnay et de ses principes moraux.

    III/ Mission secrète, philosophie et magie noire

    Pourquoi faire tant de mystère quand on se prépare à commettre un meurtre ?

    A contrecœur, Davos embarque Mélisandre avec lui, dans un esquif, afin de la conduire jusque sous les remparts du château.

    Il se souvient alors du premier siège d’Accalmie, 16 ans plus tôt, lorsqu’il s’était glissé sous les murs, au nez et à la barbe des Tyrell et des Redwyne, apportant des oignons à Stannis, sa famille et à ses hommes, les sauvant ainsi de la famine, leur donnant le temps de tenir jusqu’à ce que le siège ne soit brisé par Ned Stark.

    Mais aujourd’hui, ce n’est pas la vie que transporte Davos dans son bateau, mais la mort, sous les traits de Mélisandre d’Asshaï. Car il a bien compris que la prêtresse rouge vient accomplir elle-même sa prophétie, à savoir, tuer ser Cortnay.

    Elle est enveloppée d’un grand manteau rouge qui la dissimule presque entièrement, ne laissant voir que son visage pale.

    Davos est mal à l’aise et Mélisandre le sent. Nul besoin d’être devin pour lire sur le visage d’un homme. Davos est en train de commettre un acte qu’il réprouve.

    Elle lui demande s’il a peur.

    Davos a le sens de la répartie, il renvoie à la femme rouge ses propres mots :

    La nuit est sombre et pleine de terreurs, m’a dit un jour quelqu’un.

    Davos n’a pas peur de Mélisandre, mais ce qu’ils sont en train de faire le heurte profondément, contrevenant à tous ses principes. Davos n’est pas un pourvoyeur de la mort. Malgré tout, même s’il s’en défend, il va prendre part au forfait que Mélisandre s’apprête à commettre. C’est lui qui mène le bateau, comme elle le lui fait judicieusement remarquer.

    Davos démontre ici qu’il est un navigateur expérimenté, car pour approcher de la forteresse d’Accalmie, il faut savoir éviter les écueils et ses rochers escarpés, qui pourraient endommager leur coquille de noix et les perdre à tous les deux.

    Tandis que Davos fait avancer son esquif, esquivant les dangers de la côte, il entame une conversation sur le bien et le mal avec Mélisandre.

    Elle désire savoir s’il est un homme de bien. Davos lui explique que comme la plupart des hommes, il n’est ni tout blanc, ni tout noir. Il a commis des actes répréhensibles dans sa vie. Mais aucun de le révulse autant que celui qu’il est en train de réaliser.

    Mélisandre, pour sa part, a une vision manichéenne des choses. Un homme ne peut pas être gris lui dit-elle. Il est bon ou mauvais. Elle-même se voit comme « un champion de la lumière et de la vie ». Enfin, elle sort ce discours lorsque cela l’arrange. Car lorsque vient la question fatidique sur le meurtre de Renly, elle réplique sans honte :

    Pas moi.

    Davos est certain qu’elle ment. Il ne sait peut-être ni lire ni écrire, mais il connaît la psychologie humaine. Lui aussi sait lire sur les visages. Mélisandre le sous-estime probablement.

    Elle ment par omission, même si c’est une ombre qui a tué Renly, et que ce n’est pas la sienne, c’était bien elle qui tirait les ficelles.

    A propos d’ombres et de ténèbres, Mélisandre dévoile une part de sa personnalité que nous connaissons peu : elle est superstitieuse. Alors que Davos invoque la protection du dieu des ténèbres, qui va les cacher du regard des hommes qui montent la garde sur les remparts la forteresse, elle lui demande de se taire, et de ne pas prononcer son nom. Elle apparaît sincère dans sa crainte du dieu des ténèbres, celui dont il ne faut pas prononcer le nom…

    Pourtant, elle ne redoute pas d’invoquer les ombres lorsqu’elles agissent à son avantage : « les ombres sont les servantes de la lumière. »

    Cela rejoint ce que disait plus haut Stannis au sujet des lumières qui projettent plus d’une ombre. Logique, Mélisandre l’a bien formé.

    Puis Davos la relance sur Renly, ne renonçant à la faire céder et à lui faire avouer sa culpabilité : qui lui a servi de petite main le soir où elle l’a tué ?

    Elle dit qu’elle n’a eu besoin d’aucune aide car Renly n’était pas protégé. Elle avoue donc avoir participé au meurtre de Renly ! Tout comme Davos, nous sommes désormais certains de son implication.

    Les remparts d’Accalmie sont quant à eux protégés par une magie très puissante, des sorts anciens, qui datent de la construction de la forteresse par Durran, premier roi de l’Orage, qui fut l’amant de Eleini, fille du dieu des mers. Les enfants de la forêt (ou peut-être Bran le Bâtisseur) apportèrent leur concours à l’édification d’Accalmie.

    C’est la raison pour laquelle il leur faut aller au-delà des remparts, et que Mélisandre a besoin que Davos la mène sous l’enceinte du château, afin qu’elle puisse user de sa magie.

    Mais contrairement à ses assertions, la magie de Mélisandre n’est pas blanche. Celle qui se dit « un champion de la lumière et de la vie » va produire de la magie noire.

    Arrivés sous la falaise, il y a une ouverture qui mène à un tunnel. Celui-ci permet d’accéder à l’intérieur du château.

    Mélisandre se dévêt. Et à la stupéfaction de Davos, elle est enceinte, sur le point d’accoucher !

    Ce qui sort de son ventre n’est pas un nourrisson innocent, mais une ombre effrayante. Une ombre qui va pouvoir se faufiler à travers la herse qui barre l’entrée du tunnel et se diriger vers les appartements du gouverneur d’Accalmie, ser Cortnay, et lui régler son compte.

    Davos reconnaît l’ombre. Il ne dit rien, mais face à sa stupéfaction, nous savons désormais que cette ombre est celle de Stannis. Et que c’est cette même ombre qui a assassiné Renly

    (1) Minority report, nouvelle de Philip K. Dick.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 8 mois par Liloo75.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 8 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #159037
    Sandor is alive
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    Merci Liloo pour ce résumé et cette analyse. C’est vraiment un plaisir de profiter des réflexions de chacun lors de cette relecture.

    Dans ce chapitre on en apprend donc plus sur Davos et sur ses relations avec Stannis. Sur celles de celui-ci avec la femme en rouge et avec ses bannerets (anciens, récents, fidèles ou de circonstances).

    On en apprend aussi plus sur les circonstances et les moyens de la mort de Renly.

    Il y a d’ailleurs un certain contraste entre l’aspect très humain de la première partie, où tout se joue sur le caractère et l’éducation des protagonistes, et le côté fantastique de la deuxième partie (même si elle inclut aussi une part de psychologie lors de la joute verbale entre Melisandre et Davos).

    Mention spéciale à Ser Cortnay, un personnage dont le passage est plus court que celui d’une comète, mais qui m’a marqué à la relecture. Un chevalier peu galant dans le choix de ses mots, mais qui ne plaisante pas avec le sens de l’honneur.

    #159047
    Eridan
    • Vervoyant
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    Merci pour ce très bon résumé, agrémenté d’analyses intéressantes, Liloo. 😉

    Un chapitre dense et difficile, comme souvent avec les chapitres impliquant Stannis et Mélisandre : le PoV n’est pas vraiment le protagoniste, et les apparences sont trompeuses. Il faut lire entre les lignes et se méfier.

    Parmi toute la clique qui accompagne Stannis, Florent, Morrigen et Caron me paraissent assez transparents dans leurs intentions. Bryan Fossovoie sera bientôt mort, Varnier et Errol n’existe pratiquement pas … Les deux qui retiennent le plus mon attention sont Estremont (lié à tous les Baratheon, et sur lequel il existe des frictions du canon) et Jon Fossovoie (beau-frère de Mace Tyrell, dont je trouve les actes assez étranges). On n’a pas encore le fin mot les concernant : les Estremont se révéleront sans doute davantage dans la suite, Fossovoie peut-être pas … Wait and see

    Là-dessus, la rencontre se termine. C’est un échec.

    Pas pour tout le monde ^^ Une personne a obtenu exactement ce qu’elle était venue chercher. La rencontre est effectivement inutile du point de vue diplomatique : chacun campe sur ses positions, c’est normal à ce stade. L’entrevue ne sert à rien sur ce plan-là. Par contre, pour Mélisandre, rencontrer Cortnay Penrose (le voir, lui parler) est nécessaire avant de lancer son sortilège d’ombre tueuse. Il serait regrettable que l’ombre se trompe de cible … ou peut-être même est-ce un prérequis du sort ? On apprend dans ASOS que c’est Mélisandre qui avait insisté pour que stannis rencontre Renly (en sa présence) la veille de son meurtre par ombre. Et une fois de plus, elle est présente à une rencontre avec Cortnay la veille de son meurtre par ombre.

    On en parlait justement dans le sujet de ser Cortnay. 😉

    Nous constatons que Stannis est proche de Davos. Il lui accorde le droit de dire ce qu’il pense et même de lui adresser des reproches. Ce qui ne doit être réservé qu’à peu de personnes. Stannis est si rigide à l’accoutumée. Auprès de Davos, il dévoile une autre facette de lui-même.

    Il éclate même de rire devant la franchise de Davos, en disant à Mélisandre :

    Vous étiez prévenue (…) mon Chevalier Oignon ne mâche pas ses mots.

    Je trouve ce passage primordial pour comprendre Stannis, et sa manière de communiquer : il provoque et contre-argumente toujours contre ses contradicteurs, même quand il sait qu’ils ont raison, quitte à adopter un point de vue et des arguments qui ne sont pas vraiment les siens, afin de les bousculer, de les pousser à donner le fond de leur pensée, sans fioriture. C’est d’ailleurs ce qu’il apprécie chez Davos : son honnêteté.
    Ce n’est pas une manière de communiquer très plaisante et ça donne de lui une mauvaise impression au premier abord (comme on le verra beaucoup plus tard avec Jon et Asha), mais une fois passée la première impression, les personnages s’adaptent à ses rebuffades et finissent par s’adapter et ne plus s’offenser (Cressen, Davos et Jon).

    L’instinct de Davos lui dicte la bonne conduite à tenir. Il ne le sait pas, mais les Lannister se sont dépouillés de leurs navires de guerre afin d’escorter la princesse Myrcella jusqu’à Braavos. De plus, les défenses de la ville ne sont pas prêtes. Les engins que Tyrion a fait construire ne sont pas achevés. C’est le bon moment pour attaquer Port-Réal, affaibli. D’ailleurs Tyrion prie pour que Stannis ne les assaille pas tout de suite, dans le chapitre précédent. Enfin, Stannis serait sans doute bien accueilli par le peuple dans la capitale. D’après Jocelyn Prédeaux, Commandant du Guet, la foule scandait le nom de Stannis juste après les émeutes de Port-Réal. Probablement parce que le peuple impute aux Lannister la famine dont ils souffrent, et qu’ils sont prêts à accepter tout autre roi qui ne soit pas Joffrey Baratheon Lannister, plus que par adhésion à la personne de Stannis (Cf. ACOK 42 – Tyrion IX). Mais tout cela, Stannis l’ignore. Sa prêtresse ne l’a pas vu dans les flammes…

    Stannis refuse de céder devant ser Cortnay et d’abandonner son château. Il sait que ses hommes le suivent parce qu’ils le craignent. S’il échoue à s’emparer d’Accalmie, il a peur de perdre de son aura. C’est la raison pour laquelle il envisage une autre solution : éliminer ser Cortnay. Une fois mort, son jeune lieutenant, qui devrait lui succéder et prendre le commandement d’Accalmie, se montrera incapable de lui tenir tête, et acceptera les conditions de la reddition.

    Je ne suis pas tout à fait sûr que se diriger contre Port-Réal aurait été une bonne idée. Certes, les défenseurs ne sont pas prêts, et Tywin est loin ; quant aux Tyrell, ils ne sont probablement pas encore ralliés à la cause Baratheon-Lannister (mais ils sont assurément anti-Stannis). N’empêche qu’assiéger une ville comme Port-Réal ou la prendre d’assaut reste compliqué. Stannis a quelques partisans en ville, mais sans doute pas tant que ça : c’est plus un mouvement de peur et de colère anti-Lannister qu’une adhésion, comme tu le dis. Et même si son accusation envers Joffrey a porté et s’est ancrée dans l’esprit de beaucoup de Ouestriens, ça ne signifie pas pour autant qu’ils sont prêts à se rebeller ou à le soutenir. Lui-même est trop peu apprécié pour ça. Ajoute à ça qu’il a raison : ne pas remporter Accalmie serait considérer comme une défaite … et quoi qu’en dise Davos, une potentielle menace, par la suite. Un couteau dans son dos. Un lieu où ses ennemis pourrait éventuellement se rassembler ou trouver refuge, pour ensuite le frapper dans le dos. Pris entre Accalmie et Port-Réal, Stannis risque fort une défaite cuisante.

    Les remparts d’Accalmie sont quant à eux protégés par une magie très puissante, des sorts anciens, qui datent de la construction de la forteresse par Durran, premier roi de l’Orage, qui fut l’amant de Eleini, fille du dieu des mers. Les enfants de la forêt (ou peut-être Bran le Bâtisseur) apportèrent leur concours à l’édification d’Accalmie.

    Je n’arrive toujours pas à savoir si je crois à cette version mystique … Bon, la légende est trop ancienne pour être vraiment discutée, mais cette histoire de sortilèges antiques, qui empêcheraient le passage des ombres … Elle est sans doute vraie. Je me demande s’il n’y aurait pas une autre explication, plus simple, plus pragmatique, et beaucoup moins romanesque : Mélisandre a besoin d’être à une certaine distance de sa cible, et à moins d’être sous Accalmie même, Cortnay risque d’être trop loin pour l’ombre ? (Ou alors, c’est un prétexte dont Martin se sert pour obliger Davos et le lecteur à voir le sort de Mélisandre ^^)
    Bon, maintenant, si on admet une implication des enfants / de Brandon le Bâtisseur dans la construction, les sortilèges anti-magie sont pas hors de propos : le Mur empêche visiblement le passage des dragons et des morts-vivants ; les Autres et les spectres ne peuvent pas pénétrer la grotte de Freuxsanglant ; on a aussi le « tas d’ombres » qui a été lâché par les sauvageons sur le monde après avoir ouvert des tombes à la recherche du cor de l’Hiver … Donc, pourquoi pas.

    A propos d’ombres et de ténèbres, Mélisandre dévoile une part de sa personnalité que nous connaissons peu : elle est superstitieuse. Alors que Davos invoque la protection du dieu des ténèbres, qui va les cacher du regard des hommes qui montent la garde sur les remparts la forteresse, elle lui demande de se taire, et de ne pas prononcer son nom. Elle apparaît sincère dans sa crainte du dieu des ténèbres, celui dont il ne faut pas prononcer le nom…

    Pourtant, elle ne redoute pas d’invoquer les ombres lorsqu’elles agissent à son avantage : « les ombres sont les servantes de la lumière. »

    Cela rejoint ce que disait plus haut Stannis au sujet des lumières qui projettent plus d’une ombre. Logique, Mélisandre l’a bien formé.

    Mélisandre et le culte de R’hllor sont originaires de la région de l’Ombre. Normal que le culte ait du mal à associé l’ombre (shadow) aux ténébres (darkness) ^^
    Le terme d’ombres revient très très souvent dans la saga, pour désigner beaucoup de choses, de manière plus ou moins métaphorique. Mais quand Mélisandre prétend que les ombres sont les servantes de la lumière, elle se trompe peut-être. En tout cas, ce n’est pas le cas des certaines « ombres blanches » (white shadows), qu’on voit rôder au Mur. ^^

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #159062
    Hizieł
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    Merci @Liloo75 pour l’introduction très détaillée de ce chapitre !

    En complément de tout ce que vous avez déjà relevé, 2-3 éléments m’ont semblé intéressants dans ce chapitre :

    À propos de la confrontation avec ser Cortnay Penrose tout d’abord, vous avez déjà évoqué sa vulgarité en parlant du Maître de la Lumière (notamment devant Stannis et Mélisandre, respectivement chef et prêtresse) : « Puissent les Autres enculer ton Maître de la Lumière, et lui torcher la raie avec tes guenilles » et je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien avec le dernier chapitre de Theon. Dans celui-ci, Benfred Tallhart, captif, avait insulté le Dieu Noyé devant Theon (dans le rôle du « chef ») mais surtout Aeron Tifs-Trempes (dans le rôle du prêtre) : « Les Autres enculent votre dieu cramouille« . Outre la similarité de l’injure blasphématoire entre les deux situations, on remarque également que la suite pour ces deux personnages (Benfred et ser Cortnay) est assez similaire puisque le « chef » (Theon et Stannis) décide ensuite de sa mise à mort : de façon explicite et directe dans le premier cas, Theon comprenant qu’il ne pourra pas laisser vivre Benfred après ça « Viens-là de cracher ton arrêt de mort, Tallhart« , tandis que Stannis le décide plus tard, sans lien direct avec l’injure. Cependant, dans les deux cas, c’est finalement le prêtre / la prêtresse qui se charge de la besogne, en lien avec le Dieu précédemment insulté par les victimes : Aeron offre Benfred au Dieu Noyé (Theon n’ayant pas souhaité le faire) et Mélisandre, grâce aux pouvoirs du Maître de la Lumière, crée l’arme qui assassinera ser Cortnay.

    Comme quoi, les injures blasphématoires devant un prêtre sont peut-être à éviter…

     

    Sinon, je remarque que Stannis enjolive quand même pas mal la situation pour coller aux prédictions de Mélisandre :

    Mélisandre m’a dit que, si je me portais sur Accalmie, j’y gagnerais la fine fleur des forces de mon frère, et elle voyait juste

    Avec les absences remarquées (que vous avez déjà relevées) de tous les Tyrell, ainsi que non moins que Randyll Tarly et Mathis Rowan (sans parler des Gardes Arc-en-ciel morts), je ne suis pas sûr qu’on puisse dire qu’il a récupéré la fine fleur de l’armée de Renly. Et d’ailleurs, comme tu l’as remarqué Eridan, la clique autour de Stannis pour rencontrer Penrose (assez transparente) souffre un peu du manque de ces anciens ténors des Terres de l’Orage et du Bief.

    Je suis également dubitatif quant à l’attention qu’accorde véritablement Stannis à Davos : il lui demande son avis sur des choses pour lesquelles il a de toute façon déjà arbitré de son côté, et quand Davos propose une autre solution (Port-Réal), il le discrédite immédiatement sans lui laisser finir (en se servant de « l’épouvantail » Sladhor Saan, puis des visions de Mélisandre).

     

    Pour finir, Davos et Mélisandre sont sur un bateau (Qui tombe à l’eau ? Personne, car Davos n’a rien perdu de ses compétences de marin) et discutent, et j’ai beaucoup aimé Davos qui se définit comme un mélange de bien et de mal, qui accepte le qualificatif de Mélisandre « d’homme gris » et qui avoue penser que pour lui, la plupart des hommes le sont [gris]. Comme le disais Liloo75 en introduction, Davos est le premier PoV non noble (à l’exception des prologues, il me semble) et je trouve qu’il redéfinit bien ce qui revient souvent dans nos discussions à propos des personnages d’ASOIAF (et de la qualité de leur écriture par GRRM), à savoir qu’ils représentent une palette variée de gris, mais aucun ou presque n’est entièrement bon ou mauvais (ce qui constitue une des richesses de l’oeuvre d’ailleurs).

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #159073
    Liloo75
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    😉 Un chapitre dense et difficile, comme souvent avec les chapitres impliquant Stannis et Mélisandre : le PoV n’est pas vraiment le protagoniste, et les apparences sont trompeuses. Il faut lire entre les lignes et se méfier. Parmi toute la clique qui accompagne Stannis, Florent, Morrigen et Caron me paraissent assez transparents dans leurs intentions. Bryan Fossovoie sera bientôt mort, Varnier et Errol n’existe pratiquement pas … Les deux qui retiennent le plus mon attention sont Estremont (lié à tous les Baratheon, et sur lequel il existe des frictions du canon) et Jon Fossovoie (beau-frère de Mace Tyrell, dont je trouve les actes assez étranges). On n’a pas encore le fin mot les concernant : les Estremont se révéleront sans doute davantage dans la suite, Fossovoie peut-être pas … Wait and see

    Là-dessus, la rencontre se termine. C’est un échec.

    Pas pour tout le monde ^^ Une personne a obtenu exactement ce qu’elle était venue chercher. La rencontre est effectivement inutile du point de vue diplomatique : chacun campe sur ses positions, c’est normal à ce stade. L’entrevue ne sert à rien sur ce plan-là. Par contre, pour Mélisandre, rencontrer Cortnay Penrose (le voir, lui parler) est nécessaire avant de lancer son sortilège d’ombre tueuse. Il serait regrettable que l’ombre se trompe de cible … ou peut-être même est-ce un prérequis du sort ? On apprend dans ASOS que c’est Mélisandre qui avait insisté pour que Stannis rencontre Renly (en sa présence) la veille de son meurtre par ombre. Et une fois de plus, elle est présente à une rencontre avec Cortnay la veille de son meurtre par ombre. On en parlait justement dans le sujet de ser Cortnay. 😉

    Je dois avouer que j’ai choisi ce chapitre pour Davos, sans même le lire par avance. Je voulais un PoV que je n’avais pas encore commenté, et Davos en particulier.

    Quand j’ai lu le chapitre, je me suis aperçue qu’il impliquait beaucoup de personnages, dont beaucoup que l’on ne revoit guère par la suite. Et dont je ne me souvenais plus de l’existence (merci le Wiki !).

    Je n’avais pas perçu l’intérêt pour Mélisandre de rencontrer ser Cortnay. Cela lui permet en effet de voir son objectif, de l’identifier et ainsi de pouvoir lancer son ombre tueuse sur la bonne cible. Tout cela est donc une mise en scène. Je n’avais pas fait le rapprochement avec la rencontre précédente, celle entre Stannis et Renly, juste avant l’assassinat de ce dernier.

    Au sujet de la prise de Port-Réal, honnêtement, je ne sais pas s’il y avait un moment idéal. C’est à la relecture du dernier chapitre (Tyrion IX) que je me suis dis que Davos avait raison, car les circonstances font que les Lannister ne sont pas prêts à subir un siège. Bon, après réflexion, peut-être qu’avec l’arme du feu grégeois c’était déjà cuit (si je peux me permettre) de toutes les manières.

    Merci @hiziel d’avoir relevé le parallèle entre l’insulte faite au dieu noyé devant Aeron par Benfred Tallhart, et les propos blasphématoires tenus par ser Cortnay devant Mélisandre. Tous deux finissent mal. La leçon pourrait être qu’il ne faut pas insulter les dieux (surtout devant une femme aux cheveux cuivrés 🙂 ).

    J’avais noté également que Stannis demande l’avis de Davos, mais uniquement dans le but de renforcer sa propre conviction, sa décision est déjà prise.

    Enfin, je suis d’accord sur l’intérêt d’avoir des personnages « gris » dans la saga. C’est ce qui fait le sel du trône de fer. Le chevalier noir du début de l’histoire peut se révéler beaucoup moins sombre et plus nuancé dans ses valeurs que ce que l’auteur nous avait laissé accroire au début. Comme pour mieux nous surprendre par la suite.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #159075
    R.Graymarch
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    Un chapitre passionnant mais où j’ai relativement peu de choses à dire

    Je note l’habileté de l’auteur qui nous permet de rester à Accalmie en passant du PoV de Catelyn à celui de Davos.

    J’ai noté aussi que les looks de Davos et Stannis sont sobres (sauf la couronne)
    Stannis himself looked out of place in this rich and royal company. Like Davos, the king was plainly garbed in wool and boiled leather, though the circlet of red gold about his temples lent him a certain grandeur. Sunlight flashed off its flame-shaped points whenever he moved his head.

    Et aussi que Stannis est très occupé, demandé, fatigué

    Now that Stannis Baratheon had come into his power, the lordlings buzzed around him like flies round a corpse. He looks half a corpse too, years older than when I left Dragonstone. Devan said the king scarcely slept of late. “Since Lord Renly died, he has been troubled by terrible nightmares,” the boy had confided to his father. “Maester’s potions do not touch them. Only the Lady Melisandre can soothe him to sleep.” Is that why she shares his pavilion now? Davos wondered. To pray with him? Or does she have another way to soothe him to sleep?

    Cortnay Penrose, j’adore 😀 Il me rappelle Cotter Pyke pour le franc parler (et les initiales !!!)

    “My lord.” That was less courteous, but not unexpected.

    Je vois que comme d’hab, les nouveaux convertis sont les plus fanatiques….

    “There is but one true king, and one true god,” announced Lord Florent

    C’est quand même bizarre que le point qui rend Cortnay buté, c’est Edric Storm. Le reste apparemment ça va (ou sinon il le montre moins)

    J’adore Cortnay 🙂 Mais je crois qu’il veut juste provoquer un duel judiciaire, ce filou

    Lord Alester Florent cleared his throat. “Ser Cortnay, mind your tongue. His Grace means the boy no harm. The child is his own blood, and mine as well. My niece Delena was the mother, as all men know. If you will not trust to the king, trust to me. You know me for a man of honor—”

    “I know you for a man of ambition,” Ser Cortnay broke in. “A man who changes kings and gods the way I change my boots. As do these other turncloaks I see before me.”

    Morrigen bristled. “Be glad this is a parley, Penrose, or I would have your tongue for those words.”

    “And cast it in the same fire where you left your manhood?”

    “Enough!” Stannis said. “The Lord of Light willed that my brother die for his treason. Who did the deed matters not.”

    Sinon je ne suis pas convaincu par le fait qu’il faille éviter d’insulter un dieu devant un prêtre ou une prêtresse. Devant un ou une fanatique en revanche, oui. Or Mélisandre ou Aeron sont particulièrement euh zélés.

    L’entrevue se termine, Stannis a écouté ensuite ses bannerets puis s’isole avec Davos

    Stannis raked them all with a look. “You chatter like magpies, and with less sense. I will have quiet.” The king’s eyes fell on Davos. “Ser. Ride with me.”

    OK là, je tique, il parle de qui ??? 🙂

    “Aye, I have a tail of traitors, your nose does not deceive you. My lords bannermen are inconstant even in their treasons. I need them, but you should know how it sickens me to pardon such as these when I have punished better men for lesser crimes. You have every right to reproach me, Ser Davos.”

    On apprend qu’il y a des rumeurs sur Bariol et Selyse.

    La partie sur Renly est aussi pleine d’enseignements

    “I have no doubt that Cersei had a hand in Robert’s death. I will have justice for him. Aye, and for Ned Stark and Jon Arryn as well.”

    “And for Renly?” The words were out before Davos could stop to consider them.

    For a long time the king did not speak. Then, very softly, he said, “I dream of it sometimes. Of Renly’s dying. A green tent, candles, a woman screaming. And blood.” Stannis looked down at his hands. “I was still abed when he died. Your Devan will tell you. He tried to wake me. Dawn was nigh and my lords were waiting, fretting. I should have been ahorse, armored. I knew Renly would attack at break of day. Devan says I thrashed and cried out, but what does it matter? It was a dream. I was in my tent when Renly died, and when I woke my hands were clean.”

    Ser Davos Seaworth could feel his phantom fingertips start to itch. Something is wrong here, the onetime smuggler thought. Yet he nodded and said, “I see.”

    Dites donc, elle a de la force, Mélisandre, tout de même

    One of the guards relieved Melisandre of her cumbersome standard, driving the staff deep into the soft ground.

    J’ai noté sous la tente que Stannis demande de l’eau et ça fait écho au fait que c’est ce qu’il propose au peuple mais ce dernier préfère la pisse que Robert offre que le peuple prend pour du vin.

    Et encore une marque de modestie pour Stannis qui n’aime pas les paillettes

    After the brightness of the morning, the interior of the pavilion seemed cool and dim. Stannis seated himself on a plain wooden camp stool and waved Davos to another.

    Ahah, Davos, homme du peuple qui préfère le vin à l’eau 🙂

    The king sprinkled a pinch of salt in his cup before he drank; Davos took his water straight, wishing it were wine.

    On reconnait que Stannis connaît ses conseillers vu qu’il avait anticipé ce qu’ils allaient dire. Les renseignements de Tyrion sur Dorne sont bons également

    Doran Martell has called his banners and fortified the mountain passes. His Dornishmen are poised to sweep down onto the Marches. And Highgarden is far from spent. My brother left the greater part of his power at Bitterbridge, near sixty thousand foot. I sent my wife’s brother Ser Errol with Ser Parmen Crane to take them under my command, but they have not returned. I fear that Ser Loras Tyrell reached Bitterbridge before my envoys, and took that host for his own

    J’ai bien ri à la relecture sur le retour de Renly 🙂

    Melisandre saw another day in her flames as well. A morrow where Renly rode out of the south in his green armor to smash my host beneath the walls of King’s Landing. Had I met my brother there, it might have been me who died in place of him.”

    Ensuite, c’est l’expédition pour buter mon chouchou de Cortnay. Pas grand chose à dire, sauf que Mélisandre mélange à dessein le fait qu’elle soit bi-classée « prêtresse rouge / ensorceleuse d’ombre ». J’ai l’impression que pas mal de gens l’oublient (même dans ce topic). Pour moi, son sort est lié aux ombres, alors elle a beau jeu de dire que c’est la puissance de son dieu, j’en suis pas convaincu

    So long Cortnay, t’as été marquant en seulement un chapitre

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #159078
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Quand Stannis dit : « il me révulse de pardonner à des coquins pareils quand j’ai puni de meilleurs sujets pour des crimes moindres. » J’ai pensé qu’il parlait de Davos, puni pour avoir fait de la contrebande. Et qui y a laissé ses doigts.

    Edit : c’était une blague, hein ? 😉

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
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    #159087
    Elephant
    • Frère Juré
    • Posts : 69

    1.  Eridan / Liloo75

    « Stannis n’a pas pardonné de gaieté de cœur à ceux qui l’ont rallié sur le tard. »

    Stannis sait pertinemment que la majorité des gens se rallient si coincé, utile ou nécessaire.

    2.  R. Graymarch

    « OK là, je tique, il parle de qui ??? »

    de tous ceux qui font partie des terres de l’Orage – qui se sont d’abord ralliés à son benjamin:

    Bryce Caron (marches/Séréna),
    Arstan Selmy (marches/Éteules),
    Harbois Fell (Fellbois),
    Sebastion Errol (Fenil),
    maison Connington (La Griffonnière), – Ronnet
    maison Morrigen (Nid de Corbeaux),
    maison Swann (Pierheaume; sert 2 rois),

    Brienne / Selwyn de Torth (La Vesprée), garde arc-en-ciel !!
    – puis :
    Eldon Estremont (Vertepierre),
    Robin Cossepois
    Bonifer Hastif
    maison Mertyns (Bosquebrume)

    – et peut-être (ou dans une moindre mesure):
    Steffon Varnier (Bief)
    maison Florent (ralliée à cause de Sélyse) – pas Axell (loyal)
    maisons Trant & Wensington.

    Exemple de loyauté: Balon Swann (ou Meryn Trant) aurait pu quitter Port-Réal ou assassiner un ennemi de Stannis (un Lannister – le roi ou un une autre cible jugée plus importante ou plus facile). Un sacrifice digne d’un chevalier des marches.

     

    3. 

    « Davos Mervault deviendra seigneur du Bois-la-pluie. »

    Pas clair pour moi:    Un nouveau château sur la côte nord, entre La Griffonnière et Castelpluie ?  ou la côte est

    Déloger Casper Wylde ?

    3e choix: conserver son fief sur son île et obtenir la gestion de terres adjacentes sur le continent.

    Aucune nouvelle de changement de direction (maison noble) dans les châteaux des terres de l’Orage en faveur de Davos dans AFFC ou ADWD.

    Je crois que que ma question sera  déplacée…

    #159093
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9925

    Construire un nouveau château, c’est cher (surtout dans un monde où certains sont là depuis 8000 ans.. J’imagine que c’est pas si fréquent). Déloger du monde, faut vraiment trouver un bon motif, c’est pas évident.

    Non, je crois que c’est juste un titre honorifique d’une zone un peu vide. Ca ne coûte rien (ça tombe bien, Stannis est pauvre), ça fait plaisir et puis la « particule » est là pour monter le niveau d’anoblissement de Davos.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #159101
    Pandémie
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    Devenir seigneur de ne signifie pas forcément vivre parmi. La maison Mervault a déjà un donjon-manoir et un bois attenant sur le Cap de l’Ire, sa femme Marya et ses deux enfants plus jeunes y vivent. C’est déjà sur place ou presque. Il aurait pu utiliser les revenus de ses nouveaux domaines pour l’agrandir. Ou effectivement un construire un nouveau à partir de rien.  On ne sait pas non plus si le titre donne la suzeraineté sur certaines des fiefs déjà connus comme Castelpluie ou Bosquebrume ou pas. Les Caron sont sires des Marches mais n’ont pas la suzeraineté sur la région, par exemple, mais il aura forcément des villages, fermes, ports et des chevaliers fieffés de moindre importance sur un territoire qui est quand même relativement grand. On ne saura sans doute jamais vraiment, il y a plus important en jeu actuellement. Mais il n’y a en tout cas absolument aucune nécessité de mettre à la porte une maison déjà existante lorsqu’on en ajoute une nouvelle, même si ça arrive souvent quand il faut s’occuper de traîtres.

    Stannis n’est pas très fans des courtisans flagorneurs ni même des sujets loyaux qui abondent dans son sens, il aime bien avoir des gens qui le contredisent ou lui proposent des trucs en apparence complètement fous. Voir même il semble souvent aller dans le sens de la masse pour pouvoir ensuite mieux venir avec une stratégie surprenante car c’est aussi un bon moyen de contrôler le flux des infos sur ses plans contre des gens qui causent trop. Ca se sent un peu dans ce chapitre, c’est plus flagrant dans ceux d’ADWD.

    #159231
    Yfos
    • Terreur des Spectres
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    Merci pour cette analyse.

    Dans la 1ere partie, j’ai l’impression de relire Catelyn III: deux hommes se rencontrent pour négocier mais en pure perte car l’issue est connue d’avance.

    Et, justement, je ne comprends pas trop. Plus tard, Stannis dira  à Davos « Cela me fiche en rogne. Comment pouvait-il se figurer que je risquais de maltraiter l’enfant? » Et pourtant, c’est bien lui le coeur du problème. Stannis pardonne la trahison de Penrose, permet aux hommes de la garnison de partir libre mais demande à ce que Edric lui soit livré. Si à ce moment il ne lui voulait que du bien, il l’aurait dit et Penrose aurait sans doute rendu le château.

    Ce n’est pourtant pas le style de Stannis de mentir. A-t-il toujours su, dès ce nouveau siège d’Accalmie que Melisandre allait lui demander la vie d’Edric Storm et a-t-il toujours préféré l’ignorer. Mais pas au point de prêter serment de ne pas lui faire de mal.

    #159237
    Lux
    • Patrouilleur du Dimanche
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    À quel moment Stannis ment ? C’est pas parce qu’il dit pas qu’il compte bien le traiter qu’il compte mal le traiter, et vice-versa. Penrose a l’air radicalement décidé à ne rien lâcher, et même si Stannis disait « pas de problème, je vais bien le traiter », il aurait juste été traité de menteur.  L’intérêt d’Edric, c’est qu’en tant que bâtard reconnu, Stannis peut mettre en avant la différence avec Joffrey-prétendu-Baratheon, il le veut pas pour son potentiel de grillade.

    #159280
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Je ne sais pas si, à ce moment de l’histoire, Stannis connaît les projets de Mélisandre au sujet d’Edric.

    A mon avis, s’il ne rassure pas Penrose au sujet de son neveu, c’est parce qu’il n’a pas envie de se justifier. Il est en position de force vis à vis du Gouverneur d’Accalmie, il a posé ses conditions de la reddition. C’est à prendre ou à laisser. Penrose ne peut pas négocier.

    Je pense aussi que Stannis voit en Edric la preuve vivante de la bâtardise des enfants de Cersei. Un argument de poids pour légitimer sa prise de pouvoir sur Westeros.

    Je ne néglige pas que Mélisandre lui a affirmé que l’enfant est important. Et que Stannis croit ce que lui dit sa prêtresse. Il ne peut pas (ne veut pas ?) deviner que Mélisandre veut sacrifier Edric.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #160665
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Merci pour les analyses! Je n’ai pas grand chose à rajouter sinon des points de détail.

    C’est la troisième scène où l’on voit apparaître Stannis, et pour la troisième fois, avant la mort d’un personnage prévue par Mélisandre, Stannis laisse une chance à la future victime de s’en sortir.

    Vous avez eu deux semaines pour méditer mon offre. Vous avez expédié vos corbeaux. Nul secours ne vous est venu. Ni ne vous viendra. Accalmie demeure seul, et je suis à bout de patience. Pour la dernière fois, ser, je vous ordonne d’ouvrir vos portes et de me remettre ce qui m’appartient légitimement.

    La manière dont Stannis parle des corbeaux me donne l’impression que Stannis a laissé passer sciemment les corbeaux. C’est une tactique habituelle de faire abattre les corbeaux par des archers quand on assiège un château dans le trône de fer, il me semble que Stannis n’a pas voulu l’utiliser justement pour laisser Ser Cortnay Penrose les envoyer et ne pas recevoir de réponses.

    Moi aussi je m’interroge sur Edric Storm : pourquoi est-il aussi important pour Stannis et en a-t-il fait mention dès sa première offre ? N’aurait-il pas été plus habile de ne pas parler du tout d’Edric Storm, et de demander seulement la reddition de la place pour ensuite récupérer le gamin comme si de rien n’était ? C’est le fait de parler du bâtard de Robert qui devient une condition bloquante pour Ser Cortnay Penrose, non ?

    Est-ce que Catelyn a bien deviné juste quand elle croit que c’est pour exhiber Edric devant le royaume que Stannis essaie de le récupérer absolument (ACOK Catelyn VI) ? Je ne suis pas sûr du tout. Parce que, si c’était le cas, pourquoi ne pas le dire clairement à Ser Cortnay Penrose qui a du recevoir aussi les corbeaux dénonçant l’inceste ? Pourquoi ne pas essayer de se mettre dans la poche Ser Cortnay Penrose en lui disant simplement : « on ne veut pas tuer Edric, on veut juste prouver que J + C = J + M + T ? » Et surtout Stannis ne parle jamais d’Edric Storm pour justifier ses prétentions à lui.

    J’adore Cortnay Mais je crois qu’il veut juste provoquer un duel judiciaire, ce filou

    + 1, j’ai eu le même sentiment. Et aussi j’ai bien aimé quand, tel un Roberto Chiellini avant une séance de pénaltys lors du dernier Euro, il chambre à l’avance ses adversaires potentiels :

    Il darda sur Guyard Morrigen et Bryce Caron un regard cinglant. « L’un ou l’autre de ces chiots ferait l’affaire, je présume. »

    Aussi j’ai apprécié le procédé qui vise à nous faire apparaître Stannis (un peu) sympathique : jusqu’à présent il s’est toujours montré grinçant et menaçant, mais en invitant Davos le mal-né à chevaucher avec lui et en partageant ses appréciations sur les nobles tourne-casaques et Ser Cortnay Pentrose. Stannis, quand tu rigoles les gens t’aiment plus, tu devrais le faire plus souvent !

    #160690
    Yfos
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1831

    Moi aussi je m’interroge sur Edric Storm : pourquoi est-il aussi important pour Stannis et en a-t-il fait mention dès sa première offre ? N’aurait-il pas été plus habile de ne pas parler du tout d’Edric Storm, et de demander seulement la reddition de la place pour ensuite récupérer le gamin comme si de rien n’était ? C’est le fait de parler du bâtard de Robert qui devient une condition bloquante pour Ser Cortnay Penrose, non ?

    Est-ce que Catelyn a bien deviné juste quand elle croit que c’est pour exhiber Edric devant le royaume que Stannis essaie de le récupérer absolument (ACOK Catelyn VI) ? Je ne suis pas sûr du tout. Parce que, si c’était le cas, pourquoi ne pas le dire clairement à Ser Cortnay Penrose qui a du recevoir aussi les corbeaux dénonçant l’inceste ?

    Pareil. Il aurait pu ne pas en parler du tout si, comme il le dira plus tard, il ne voulait, bien évidemment, pas de mal au fils de son frère. Il a promis que

    « les hommes de la garnison seront libres ou d’entrer à mon service ou de regagner leur foyer »

    Je suppose que, ne voulant pas mentir, il a refusé de promettre la même chose concernant Edric Storm. Mais s’il avait voulu simplement le garder comme « preuve » et sans lui faire de mal, ne l’aurait-il pas précisé?

    R.Graymarch wrote: J’adore Cortnay Mais je crois qu’il veut juste provoquer un duel judiciaire, ce filou

    + 1, j’ai eu le même sentiment.

    Pareil, c’était sa meilleure solution.

     

    #160691
    Eridan
    • Vervoyant
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    C’est la troisième scène où l’on voit apparaître Stannis, et pour la troisième fois, avant la mort d’un personnage prévue par Mélisandre, Stannis laisse une chance à la future victime de s’en sortir.

    Mouais, en théorie … En réalité, il est surtout en train de le condamner à mort (puisque Mélisandre a apparemment besoin de voir le visage de la victime la veille du sortilège d’ombre tueuse, comme elle l’a fait pour Renly), et ce n’est pas complètement à l’insu de Stannis : il doit déjà savoir que Mélisandre compte provoquer sa fin, puisqu’on passe directement de la rencontre diplomatique à Stannis disant à Davos que Mélisandre a besoin de lui pour une étrange mission … Il ne peut pas ignorer complètement la finalité de ce qu’elle projette de faire, même s’il se voile la face sur d’autres choses, comme sa responsabilité ou la déloyauté de ce crime.

    La rencontre ne permet en réalité rien d’autre que de préparer la mort de Cortenay, le reste n’est que poudre aux yeux : chacun campe sur ses positions, et pourquoi en serait-il autrement, puisque rien n’a fondamentalement changé depuis 15 jours ?

    Moi aussi je m’interroge sur Edric Storm : pourquoi est-il aussi important pour Stannis et en a-t-il fait mention dès sa première offre ? N’aurait-il pas été plus habile de ne pas parler du tout d’Edric Storm, et de demander seulement la reddition de la place pour ensuite récupérer le gamin comme si de rien n’était ? C’est le fait de parler du bâtard de Robert qui devient une condition bloquante pour Ser Cortnay Penrose, non ?

    Est-ce que Catelyn a bien deviné juste quand elle croit que c’est pour exhiber Edric devant le royaume que Stannis essaie de le récupérer absolument (ACOK Catelyn VI) ? Je ne suis pas sûr du tout. Parce que, si c’était le cas, pourquoi ne pas le dire clairement à Ser Cortnay Penrose qui a du recevoir aussi les corbeaux dénonçant l’inceste ? Pourquoi ne pas essayer de se mettre dans la poche Ser Cortnay Penrose en lui disant simplement : « on ne veut pas tuer Edric, on veut juste prouver que J + C = J + M + T ? » Et surtout Stannis ne parle jamais d’Edric Storm pour justifier ses prétentions à lui.

    Catelyn a bien compris : Stannis évoquait déjà Edric dans Davos I.

    – Votre message est énergique et hardi.
    – Et véridique.
    – Et véridique. Mais vous n’avez pas de preuve. De cet inceste. Pas plus que l’année dernière.
    – Il existe une espèce de preuve à Accalmie. Le bâtard de Robert. Celui qu’il engendra la nuit de mes noces, dans le lit même que l’on avait apprêté pour ma femme et pour moi. Comme Delena était une Florent, et vierge lorsqu’il la prit, Robert reconnut l’enfant. Edric Storm, on l’appelle. Il est le portrait craché de mon frère, paraît-il. Si les gens le voyaient puis le comparaient à Joffrey et Tommen, ils ne manqueraient pas de s’interroger, je pense.
    – Mais comment le verraient-ils, s’il est à Accalmie ? » Les doigts de Stannis tambourinèrent sur la table peinte. « Voilà le hic. Entre autres.»

    Ca participe sans doute (légèrement, mais quand même) à sa décision d’attaquer d’abord Accalmie puis Port-Réal.

    Qu’il soit bâtard ou non, Edric est de sang royal. C’est l’un des rares bâtards reconnus du roi Robert. Il a une importance politique, au-delà de l’utilité de « preuve » qu’en a Stannis : c’est normal d’évoquer son sort dès le départ dans ce genre de tractation, comme pour toute personne d’un rang aussi important, tout comme Jaime aborde la question des Ouestrelin quand il traite avec Brynden. C’est plutôt l’inverse qui serait surprenant.

    Je ne pense pas qu’Edric soit spécialement une question bloquante … pas plus que le reste, en fait. Je crois plutôt que comme le Silure, Cortnay est un opiniâtre et un mec de principe, qui ne veut pas rendre une place forte (ou l’enfant qu’elle contient) alors qu’il a juré à son roi de les protéger. Mourir au combat dans un duel judiciaire, à la limite, d’accord, ça reste honorable (d’autant que rien n’est joué avant) ; mais rendre à un ennemi la forteresse qu’il a promis de garder (alors qu’il n’est même pas tout à fait sûr de la mort de son roi), ça lui est intolérable. Edric n’est qu’un point de crispation supplémentaire, parmi beaucoup d’autres.

    Quant à Stannis … Bon, déjà, on sait comme il est doué en communication. Il est roi et n’a « que des ennemis ou des sujets » ; et on ne se justifie pas auprès d’un sujet, encore moins auprès d’un ennemi. ^^ Pourquoi irait-il s’ouvrir à ce point sur ses plans à un ennemi, au risque que celui-ci trouve un moyen de les déjouer ? Lui fournirait-il des explications que Cortenay serait peut-être encore plus résolu contre lui : on parle quand même d’un mec qui a promis son allégeance à quiconque viendrait libérer Accalmie (et défaire Stannis). A priori, Cortenay préférerait encore rejoindre Joffrey plutôt que Stannis.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par R.Graymarch.

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