ACOK 42 – Tyrion IX

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  • #158889
    Sandrenal
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    ACOK 42 – Tyrion IX
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 41, Daenerys III ACOK 43, Davos II

    Ce chapitre m’aura pris plus de temps que prévu, je me suis donc concentré principalement sur l’émeute et je suis passé assez vite sur le reste.

    1. Le calme avant la tempête

    Le chapitre s’ouvre sur la cérémonie de départ pour Dorne de Myrcella qui impressionne par sa dignité et son courage. Tyrion médite sur les bénéfices de l’alliance dornienne et les bénéfices lui semblent bien maigres : il sait que Doran Martell ne bougera pas le petit doigt contre Stannis, tout juste les seigneurs des marches garderont-ils la majorité de leurs troupes chez eux. L’alliance avec Dorne lui permet au moins de mettre Myrcella en sécurité en vue du siège à venir. La route vers Dorne passe par Braavos qui a accepté d’escorter Myrcella jusqu’à sa destination (pourquoi ? Qu’ont-ils obtenus en échange?). La capitale n’est toujours pas prête à subir un siège. Stannis ne pouvait sans doute pas le savoir mais Port-Réal serait tombée sans grande difficulté si il avait marché immédiatement après la mort de Renly (d’autant que Tywin est occupé à ce moment). Tyrion passe en revue le dernier chapitre de sa guéguerre avec Cersei qui ne va pas tarder à devenir bien insignifiante. Celle-ci cherche à s’attacher les services des frères Potaunoir mais Tyrion étant au courant s’amuse à surenchérir.

    Le navire de Myrcella s’éloigne, Tommen pleure, Joffrey le rabroue et menace Sansa au passage, ce qui conduit Tyrion à se poser la question suivante :

    Se peut-il vraiment qu’elle s’aveugle à ce point sur la nature de son fils ?

    Ce n’est pas le sujet principal du chapitre mais la question est posée clairement. Je n’arrive pas pour ma part à me décider. Il doit y avoir de l’aveuglement et de la lucidité mêlés mais dans quelle proportion ?

    La pensée de Tyrion revient ensuite vers le Conseil, autre préoccupation récurrente.

    Je me repose trop sur Varys, songea-t-il. Il me faut mes propres informateurs. Dont me défier tout autant.

    Voilà qui a au moins le mérite de la lucidité mais Tyrion n’aura jamais le temps de mettre ses bonnes intentions en pratique.

    La Cour reprend alors le chemin du Donjon rouge. La disposition du cortège est abondamment décrite. Joffrey et Sansa en tête sont encadrés par Mandon Moore et le Limier et précédés par Aron Santagar et Balon Swann. Tommen est escorté par Ser Preston Verchamps. Cersei est encadrée par les maillons faibles de la Garde : Meryn Trant et Boros Blount. Tyrion est derrière elle avec Bronn. Le reste de la cour suit avec des manteaux d’or de tous les côtés. Mais tout ce dispositif ne semble pas rassurer Tyrion car la foule semble bien peu amicale.

    En deçà des piques, faces hirsutes et crasseuses, regards lourds et sombres rancœurs. Je n’aime pas ça du tout…, songea Tyrion.

    1. L’émeute

    La situation dégénère en effet rapidement à cause de 2 événements : la mère et son cadavre et le jet de bouse.

    A mi-chemin du sommet, une femme éplorée parvint à forcer le cordon du Guet et à se précipiter au-devant du roi et de ses compagnons, brandissant au-dessus de sa tête le cadavre bleui, boursouflé de son nourrisson. […] En entendant la voix de la reine, la démente recouvra comme une lueur d’esprit, son visage effondré se recomposa sur une expression d’indicible dégoût. « Putain cria-t-elle, putain du Régicide ! Enfoirée de ton frère ! »
    L’agresseur, Tyrion ne le vit même pas. Il entendit seulement Sansa hoqueter, Joffrey lâcher un juron, puis, celui-ci ayant tourné la tête, il le vit s’essuyer le visage. Une bouse y dégoulinait…

    Joffrey ne peut pas s’empêcher de verser de l’huile sur le feu, malgré Tyrion et Sansa.

    Qu’on me l’amène ! commanda-t-il, il léchera cette saloperie ou j’aurai sa tête.
    Je le veux ! glapit Joffrey le doigt brandi vers le ciel. […] Taille donc au travers et ramène…

    La foule est alors prise de fureur et se jette sur le cortège. Les émeutiers conspuent Joffrey, Cersei et Tyrion, acclament Robb et Stannis avant que leurs estomacs affamés ne prennent le dessus.

    Du pain qu’on veut bâtard !

    La tête du cortège détale en catastrophe et arrive non sans quelques pertes à se réfugier au Donjon rouge où Tyrion perd totalement son sang-froid.

    Le nain le gifla avec tant de force que sa couronne s’envola au diable. […] Et il se mit à le botter.

    L’emportement de Tyrion a beau être compréhensible et même jouissif pour le lecteur, il lui coûtera cher lors de son procès.

    Sansa manque à l’appel, Cersei ordonne à Meryn Trant et Boros Blount d’aller la chercher. Boros n’est pas très coopératif et lève l’épée contre Tyrion. La tension retombe (un peu) avec l’arrivée de Sansa sauvée par le Limier. Les protagonistes (et les lecteurs) ont à peine le temps de souffler qu’un incendie se déclare dans la ville.

    Bonté divine ! le grégeois… Qu’une seule étincelle l’atteigne, et…

    Tyrion ordonne aux garde royaux d’aider à reprendre le contrôle de la situation mais ses interlocuteurs font preuve de mauvaise volonté. Cersei sort de ses gonds et prend violemment le parti de son frère (et du bon sens).

    Cersei se dressa comme une vipère. « Votre place est celle que vous assigne mon frère, cracha-t-elle. La Main parle au nom du roi, lui désobéir est trahir. »

    Au passage, on peut noter que Tyrion compare Cersei à un serpent, même lorsque celle-ci est de son côté.

    1. L’heure du bilan

    Avec le soir vient le moment de faire le bilan. L’émeute est à peu près maîtrisée et la menace que faisait peser l’incendie est écartée. Mais les pertes sont lourdes : le Grand Septon, Preston Verchamps, Aron Santagar, Tyrek Lannister, Lollys Castlefoyer qui a subi un viol de masse auquel Sansa a probablement échappé de justesse.

    Ser Jacelyn Prédeaux assène brutalement quelques vérités à Tyrion. La ville est infestée de voleurs et d’assassins, la moitié des manteaux d’or ne sont pas fiables et les Lannister sont détestés, en partie à cause de rancunes historiques (le sac de Port-Réal), en partie à cause de Joffrey. Tyrion insistant pour connaître sa côte personnelle de popularité, Predeaux lui révèle qu’il est sans doute l’homme le plus détesté de la capitale.

    L’injustice de la situation suffoque Tyrion, à juste titre. Il n’est pourtant guère surprenant que Tyrion soit perçu de la sorte. Joffrey est protégé par son statut royal qui lui permet de se décharger de son impopularité sur ses conseillers. Tyrion est un nain, son retour dans la capitale coïncide peu ou prou avec l’arrivée de la famine, il a fait jeter le grand mestre au cachot et il est accompagné de sauvages et de mercenaires. Et malgré toutes ses qualités, Tyrion est un très mauvais communiquant (au contraire de Tywin par exemple).

    Varys et Bronn entrent en scène. Interrogé par Tyrion, Varys se montre évasif quant à son absence pendant et après les émeutes. Bronn se montre encore plus insolent qu’à l’accoutumée et exprime tout haut ce que beaucoup pensent sans doute tout bas.

    Jamais imaginé combien l’existence serait facile, si l’autre était né le premier ? Il replongea les doigts dans le chapon et en arracha un filet. « Le pleurnicheur, Tommen. Semble le genre à faire tout ce qu’on lui dirait, comme un bon roi devrait. »

    1. A qui la faute ?

    Il y a ici deux questions distinctes : l’émeute a-t-elle été provoquée et qui en est plus largement responsable.

    Concernant la première question, je ne prétends pas pouvoir apporter de réponse définitive, ni de découverte sensationnelle, uniquement évoquer des possibilités.

    L’hypothèse la plus probable en l’état actuel de nos connaissances est que l’émeute n’a pas été provoquée. La faim, le mécontentement, les provocations de Joffrey ont fini par pousser la population à bout. Les phénomènes de contagion rapide et de perte d’inhibition sont des attributs classiques de la foule.

    Mais les foules sont également très influençables et manipulables. Il y a d’ailleurs un exemple typique dans l’univers d’ASOIAF : celui du soulèvement de Port-Réal contre Rhaenyra lors de la Danse des dragons.

    Si l’émeute a été sciemment provoquée, reste à savoir par qui et pourquoi. Le comment est tout trouvé. Les 2 scènes quasi concomitantes de la mère tenant son nourrisson mort et du jet de bouse peuvent avoir été orchestrées de manière à frapper l’imagination de la foule et à faire dérailler Joffrey. Toutes les personnes présentes pendant l’émeute peuvent être écartées de la liste des suspects. Beaucoup trop de risques pour un résultat beaucoup trop incertain. Ce qui ne laisse comme réels suspects que nos tics et tacs de l’intrigue : Varys et Littlefinger.

    Varys est de loin le principal suspect. Il n’est pas présent dans le cortège alors que toute la cour y est. Il est apparemment introuvable jusque tard dans la soirée. Et lorsque Tyrion lui demande où il était, Varys se contente de lui répondre:

    Service du roi, mon cher sire

    Si on garde à l’esprit que Varys est sûrement fidèle à Aegon, cette phrase peut prendre une toute autre dimension… En outre, contrôler la rue fait partie des attributions de Varys. Et il a omis de prévenir que la cour risquait le lynchage en sortant du Donjon rouge.

    Littlefinger est le seul autre suspect parce qu’il est absent et qu’il dispose d’une certaine influence dans la capitale. C’est bien peu.

    Il reste le mobile qui peut avoir été de tuer ou d’enlever n’importe quel membre du cortège. Et d’ailleurs, dans la liste des victimes, se trouvent le Grand Septon et Tyrek Lannister. Le Grand Septon est élu parmi Leurs Saintetés, des septons et septas au sommet de la hiérarchie religieuse. Comme nous ignorons qui détient de l’influence sur ces personnages, il est difficile de savoir à qui la mort du Grand Septon profite.

    Le cas de Tyrek Lannister est plus intéressant. A la fin d’ADWD, il n’a toujours pas été retrouvé malgré des recherches intensives, il y a donc de bonnes chances qu’il soit encore vivant. Jaime a dans AFFC formulé l’hypothèse la plus sensée : Tyrek était avec Lancel l’écuyer de Robert. Il aurait pu être au courant de l’inceste et/ou du plan de Cersei de tuer Robert. Varys l’aurait fait enlever au moment de l’émeute pour pouvoir le produire au bon moment, comme il a voulu se garder Gendry sous la main. Si cette hypothèse est exacte, il devient alors plus probable que Varys ait déclenché l’émeute. Même s’il savait que l’humeur de la rue était particulièrement mauvaise, l’émeute aurait pu ne jamais avoir eu lieu. Alors qu’elle a non seulement eu lieu mais qu’elle a eu lieu au bon moment, c’est-à-dire au retour du cortège du port et non à l’arrivée, ce qui assure que Myrcella parte bien pour Dorne…

    Sansa a failli se trouver dans la liste des victimes ou des disparus. Il n’en a tenu qu’à l’intervention du Limier qui était certainement imprévisible. Était-elle visée par Varys ou par Littlefinger ?

    Concernant les responsabilités plus générales, Joffrey est le responsable immédiat. Son sadisme et son manque d’empathie qu’il déploie depuis plusieurs chapitres ont poussé la population à bout. Par ricochet, Cersei et Tyrion sont responsables de ne pas avoir su, voulu ou pu le cadrer, particulièrement dans des circonstances aussi délicates. Leur lutte d’influence leur occupe à chacun trop de temps et d’énergie. Varys est responsable de ne pas avoir prévu ou maîtrisé l’humeur de la foule (voire d’avoir déclenché l’émeute).

    Mais le principal responsable de la situation n’est pas à Port-Réal. Depuis le début d’ACOK, GRRM nous rappelle que la capitale subit le blocus de Stannis et s’enfonce progressivement dans la famine. Cersei est insultée par la foule de « putain du Régicide » et d’ « enfoirée de ton frère« . Joffrey est qualifié de « bâtard ». La lettre de Stannis a produit de l’effet, même s’il a fallu la conjuguer à la famine et au sadisme de Joffrey. Stannis a travaillé à mettre en place des circonstances qui auraient pu lui servir la victoire sur un plateau. Que Tyrion ait été tué dans l’émeute et la capitale tombait avant l’arrivée de Tywin. Que Joffrey et Tommen aient été tués et la dernière prétendante Lannister aurait été aux mains des dorniens. Que l’émeute ait éclatée à l’aller et que Myrcella en ait été victime et l’alliance dornienne s’effondrait.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 8 mois par Sandrenal.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 8 mois par Sandrenal.
    #158893
    Eridan
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    Rappel : On a déjà une longue discussion pour discuter des émeutes de la faim (Kikilafè ? Pourquoi ? Comment ?) N’hésitez pas à vous y reporter pour approfondir ces questions. 😉

    Merci à Sandrenal pour ce retour. J’aime particulièrement l’idée de pointer la responsabilité de Stannis. Autant les rumeurs odieuses lancées par Littlefinger sur la fille de Stannis ne semblent pas avoir marché, autant après la lettre du One True King, tout le monde semble plus ou moins convaincu de la réalité de l’adultère incestueux et de la bâtardise des enfants de Cersei, ce qui entache durablement le parti Baratheon-Lannister.

    La route vers Dorne passe par Braavos qui a accepté d’escorter Myrcella jusqu’à sa destination (pourquoi ? Qu’ont-ils obtenus en échange?).

    De bonnes relations avec le Trône de Fer (sans pour autant se fâcher avec Stannis) et donc, plus de meilleures relations commerciales avec Port-Réal ? Ce sont les Lannister qui occupent le Trône et qui remboursent actuellement la dette de Robert (et la creusent sans doute aussi pour financer leur guerre), logiquement, de bonnes relations avec eux garantit théoriquement le remboursement de la dette, tant que Cersei n’est pas au pouvoir, s’entend ! ^^

    On sait que Braavos a pas mal de relations avec Westeros (proximité et intérêts commerciaux obligent), mais il est à peu près certain que Braavos est parcouru de divisions et de groupes de pression ayant des intérêts divers et variés : un seigneur de la Mer a pris une garantie un jour sur une potentielle alliance Targaryen-Martell (qui n’est jamais survenue pour le moment), ça ne signifie pas que tout Braavos soutienne à fond cette cause. Au contraire, les Braaviens prennent des garanties du côté de chaque candidat, aussi bien Lannister que plus tard, Baratheon.

    Le navire de Myrcella s’éloigne, Tommen pleure, Joffrey le rabroue et menace Sansa au passage, ce qui conduit Tyrion à se poser la question suivante :

    Se peut-il vraiment qu’elle s’aveugle à ce point sur la nature de son fils ?

    Ce n’est pas le sujet principal du chapitre mais la question est posée clairement. Je n’arrive pas pour ma part à me décider. Il doit y avoir de l’aveuglement et de la lucidité mêlés mais dans quelle proportion ?

    C’est une très bonne question. Dans ses chapitres, Cersei ne parle jamais de Joffrey en mal, elle ne semble pas percevoir sa violence comme un problème. Au contraire, elle se satisfait que son fils aîné ait du caractère … Donc pour elle, l’assassinat de chat et de faon doit être simplement une preuve de caractère ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #158896
    darkdoudou
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    Merci beaucoup pour l’analyse, en particulier des hypothèses formulées sur les responsabilités dans l’émeute. Après réflexion je me sens plutôt en phase avec ce que tu écris.

    Ce qui m’a surtout frappé c’est le nom d’une des galères qui accompagne la petite Myrcella : Lady Lyanna. Certainement cette galère a été lancée du temps du Roi Robert, me suis-je dit, bel hommage d’un amour au destin funèbre ou insulte supplémentaire vis-à-vis de l’épouse selon le point de vue.

    Je me repose trop sur Varys, songea-t-il. Il me faut mes propres informateurs. Dont me défier tout autant

    Voilà qui a au moins le mérite de la lucidité mais Tyrion n’aura jamais le temps de mettre ses bonnes intentions en pratique.

    Pas tout à fait selon moi : même si Tyrion ne pourra jamais se passer complètement de Varys, il commence à mettre en place un réseau d’informateurs propres. D’abord Lancel Lannister qui lui rapporte des projets de Cersei que Varys ne lui avait pas révélés (ACOK Tyrion X), puis les Potaunoir qui lui rapportent également d’autres propros.

    Tyrion reste défiant mais fait avec ce qu’il a faute de mieux. Quand on le compare à Tic et Tac, je pense qu’il ne faut pas oublier qu’il a consacré beaucoup moins de temps qu’eux à jouer

    Sandrenal wrote: Le navire de Myrcella s’éloigne, Tommen pleure, Joffrey le rabroue et menace Sansa au passage, ce qui conduit Tyrion à se poser la question suivante :
    Se peut-il vraiment qu’elle s’aveugle à ce point sur la nature de son fils ?
    Ce n’est pas le sujet principal du chapitre mais la question est posée clairement. Je n’arrive pas pour ma part à me décider. Il doit y avoir de l’aveuglement et de la lucidité mêlés mais dans quelle proportion ?

    C’est une très bonne question. Dans ses chapitres, Cersei ne parle jamais de Joffrey en mal, elle ne semble pas percevoir sa violence comme un problème. Au contraire, elle se satisfait que son fils aîné ait du caractère … Donc pour elle, l’assassinat de chat et de faon doit être simplement une preuve de caractère ?

    Cersei a conscience que Joffrey est cruel et en général elle choisit de regarder ailleurs. Elle ne cherche pas à punir Joffrey mais elle n’est pas contre une punition qui le corrigerait, à condition qu’elle soit donnée par un Lannister.
    Elle n’a jamais laissé Robert tenter de corriger Joffrey, mais je note qu’elle ne s’oppose pas à Tyrion quand il le fait, que ce soit à Port-Réal ou à Winterfell.

    Ici, Tyrion corrige Joffrey plutôt violemment à coup de mots et de bottes et Cersei ne s’oppose pas à lui ni ne demande à des témoins d’intervenir. Au contraire, quand les chevaliers remettent en cause ce que dit Tyrion, elle se range complètement du côté de son frère.

    J’ajoute que Cersei aurait certainement laissé Jaime corriger Joffrey comme il le méritait si elle n’avait pas été mariée à Robert bien sûr. Elle-même n’a pas voulu jouer le rôle traditionnel du père.

    Cersei confond gentillesse et faiblesse d’esprit (pour Sansa ou Tommen par exemple) et elle préfère somme toute la cruauté. Ceci dit elle ne peut pas complètement se boucher les yeux sur les conséquences néfastes et elle ne rejette pas l’aide de Tyrion pour éduquer Joffrey.

    – […] c’est pour cela qu’il m’a envoyé. Pour mettre fin à ces turlupinades et ton fils au pas
    Joff ne se montrera pas plus docile avec toi qu’avec moi
    – Voire
    – Et pourquoi le ferait-il ?
    – Il sait que rien au monde tu ne le châtierais, toi ACOK Tyrion I

    Concernant Tommen, sa gentillesse peut laisser croire à beaucoup (Bronn, Cersei, Tyrion puis Olenna plus tard) qu’il sera beaucoup plus facile à manipuler. Donc d’un certain point de vue, les préférences de Cersei sont compréhensibles.

    #158900
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9925

    J’avais oublié que c’était déjà là, les émeutes de la faim. Ca inaugure un chapitre épatant avec plein de frissons et de faux-semblants. Mais avant ça, on commence par le départ de Myrcella. J’avais aussi oublié que cela arrivait au même moment

    Tyrion tient des propos élogieux sur sa nièce et c’est vrai qu’elle se tient super bien : elle est triste mais digne tout en réconfortant Tommen. Franchement, elle est classe, Myrcella.

    Comme noté plus haut, Tyrion a quand même des plans pour son placement. Et dans sa tête, ça cogite

    So far Doran Martell had done no more than call his banners. Once Myrcella was safe in Braavos, he had pledged to move his strength to the high passes, where the threat might make some of the Marcher lords rethink their loyalties and give Stannis pause about marching north. It was purely a feint, however. The Martells would not commit to actual battle unless Dorne itself was attacked, and Stannis was not so great a fool. Though some of his bannermen may be, Tyrion reflected. I should think on that.
    /
    Once Myrcella reached Braavos, she ought to be safe. He was sending Ser Arys Oakheart as her sworn shield, and had engaged the Braavosi to bring her the rest of the way to Sunspear. Even Lord Stannis would hesitate to wake the anger of the greatest and most powerful of the Free Cities. Traveling from King’s Landing to Dorne by way of Braavos was scarcely the most direct of routes, but it was the safest . . . or so he hoped.
    /
    Meanwhile, Tyrion’s winch towers stood three-quarters complete. Even now men were hoisting heavy blocks of stone into place, no doubt cursing him for making them work through the festivities. Let them curse. Another fortnight, Stannis, that’s all I require. Another fortnight and it will be done.

    Tyrion s’attarde sur le grand Septon (qu’il n’aime guère et qui va bientôt trépasser). Étonnants, ces morceaux d’arc en ciel se reflétant sur Myrcella

    Tyrion watched his niece kneel before the High Septon to receive his blessing on her voyage. Sunlight caught in his crystal crown and spilled rainbows across Myrcella’s upturned face.

    Puis Tyrion passe à Lancel et Cersei et tient… encore une corde à proximité de Cersei et de son cou. Ca revient souvent, non ? Catelyn, puis la prophétie de Maggy

    He watched her charming Lancel with eyes as green as the rope of emeralds around her slim white throat, and smiled a small sly smile to himself.

    Sansa conforte Tommen contre Joffrey (toujours un mufle, celui là)

    Tyrion pense aux plans qu’il a faits, avec tout ce qui est impondérable. Ici, Varys. Ca l’emmerde mais en effet il n’a pas vraiment de choix

    Tyrion had chosen the ships with care, avoiding any whose captains might be of doubtful loyalty, according to Varys . . . but as Varys himself was of doubtful loyalty, a certain amount of apprehension remained. I rely too much on Varys, he reflected. I need my own informers. Not that I’d trust them either. Trust would get you killed.

    Puis le cortège démarre et là ça part vite en vrille.
    Sansa donne un bon avis (?) à Joffrey qui s’exécute (en donnant un cerf d’argent).
    Après, la condescendance (involontaire) de Cersei est le déclencheur apparent de l’émeute

    “Leave her, Your Grace,” Cersei called out to the king, “she’s beyond our help, poor thing.”

    The mother heard her. Somehow the queen’s voice cut through the woman’s ravaged wits.

    Une fois que ça part, on a une opposition entre Tyrion et Joffrey pour que Sandor retrouve le fugitif qui a lancé la merde
    Les cris de la foule changent petit à petit de nature

    Mixed in with the abuse, he heard a few cries of “Justice” and “Robb, King Robb, the Young Wolf,” of “Stannis!” and even “Renly!”

    /

    In a heartbeat, a thousand voices took up the chant. King Joffrey and King Robb and King Stannis were forgotten, and King Bread ruled alone. “Bread,” they clamored. “Bread, bread!”

    Tyrion donne l’ordre de retour et ce ne sera pas de tout repos

    Someone staggered in front of Joffrey’s horse and shrieked as the king rode him down. Whether it had been man, woman, or child Tyrion could not have said. Joffrey was galloping at his side, whey-faced, with Ser Mandon Moore a white shadow on his left.

    Tyrion revient sain et sauf mais a oublié des éléments

    Tyrion did not recall dismounting.

    Moi aussi, j’ai bien aimé quand Tyrion s’en prend à Joffrey qui est quand même une tête à claques. Tyrion se préoccupe du sort de Sansa.

    If Sansa Stark had come to harm, Jaime was as good as dead.

    Tyrion commence à s’embrouiller avec la garde royale, Cersei est de son côté (oui, j’ai noté aussi). On ne sait pas comment ça aurait pu évoluer vu que Sandor et Sansa reviennent

    “Stop it!” Cersei snapped. “Boros, you’ll do as you’re bid, or we’ll find someone else to wear that cloak. Your oath—”

    “There she is!” Joffrey shouted, pointing.

    Sandor Clegane cantered briskly through the gates astride Sansa’s chestnut courser. The girl was seated behind, both arms tight around the Hound’s chest.

    Tyrion called to her. “Are you hurt, Lady Sansa?”

    Blood was trickling down Sansa’s brow from a deep gash on her scalp. “They . . . they were throwing things . . . rocks and filth, eggs . . . I tried to tell them, I had no bread to give them. A man tried to pull me from the saddle. The Hound killed him, I think . . . his arm . . .” Her eyes widened and she put a hand over her mouth. “He cut off his arm.

    Clegane lifted her to the ground. His white cloak was torn and stained, and blood seeped through a jagged tear in his left sleeve. “The little bird’s bleeding. Someone take her back to her cage and see to that cut.” Maester Frenken scurried forward to obey.

    Clegane va vers l’incendie mais pour retrouver sa monture (ce prétexte^^). Cersei soutient la décision de Tyrion d’envoyer la Garde royale calmer la populace. Tyrion derrière pense à Shagga et Shae.

    Quand tout retombe, on apprend que le grand Septon qu’on a appris à détester est mort. Bon, Santagar aussi…

    Prédeaux prouve encore qu’il est réglo : il dit la vérité (vous savez celle que Tyrion dit que beaucoup de gens ne veulent pas vraiment entendre, malgré ce qu’ils prétendent). Mais Tyrion souffre de voir que le peuple en veut surtout à lui

    Perhaps my lord father was right to despise me all these years, if this is the best I can achieve, Tyrion thought when he was alone.

    Bronn évoque ce qu’on n’ose pas dire. Ca passe mal

    “You go too far,” he warned.

    “And you never go far enough.” Bronn tossed the wingbone to the rushes. “Ever think how easy life would be if the other one had been born first?” He thrust his fingers inside the capon and tore off a handful of breast. “The weepy one, Tommen. Seems like he’d do whatever he was told, as a good king should.”

    A chill crept down Tyrion’s spine as he realized what the sellsword was hinting at. If Tommen was king . . .

    There was only one way Tommen would become king. No, he could not even think it. Joffrey was his own blood, and Jaime’s son as much as Cersei’s. “I could have your head off for saying that,” he told Bronn, but the sellsword only laughed.

    “Friends,” said Varys, “quarreling will not serve us. I beg you both, take heart.”

    “Whose?” asked Tyrion sourly. He could think of several tempting choices.

    C’est clair que les émeutes ont sans doute été instrumentalisées. Il suffisait de peu de choses pour que cela s’embrase de toute façon. Littlefinger paraît vraiment loin, et Varys est bizarrement absent.
    Je ne crois pas au fait que Tyrek va réapparaître plus tard (disons que je serai déçu, je pense). Il a dû être pris par hasard par la foule. Comme probablement Lollys ou Sansa (qui en a réchappé)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #158924
    Samyriana
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    Merci beaucoup pour l’analyse de ce chapitre passionnant ! J’aime beaucoup ce chapitre dense et épique. Sur la responsabilité des émeutes, j’ai envie de croire à l’explication du hasard, enfin du contexte tendu. L’évènement me semble vraiment trop chaotique, personne ne peut prévoir ce qui se passera une fois l’émeute déclenchée.

    Le cas de Tyrek Lannister est plus intéressant. A la fin d’ADWD, il n’a toujours pas été retrouvé malgré des recherches intensives, il y a donc de bonnes chances qu’il soit encore vivant. Jaime a dans AFFC formulé l’hypothèse la plus sensée : Tyrek était avec Lancel l’écuyer de Robert. Il aurait pu être au courant de l’inceste et/ou du plan de Cersei de tuer Robert. Varys l’aurait fait enlever au moment de l’émeute pour pouvoir le produire au bon moment, comme il a voulu se garder Gendry sous la main. Si cette hypothèse est exacte, il devient alors plus probable que Varys ait déclenché l’émeute.

    Cette explication est intéressante, mais comment Varys aurait-il pu être sur de pouvoir atteindre Tyrek ?

    Eridan wrote: Sandrenal wrote: Le navire de Myrcella s’éloigne, Tommen pleure, Joffrey le rabroue et menace Sansa au passage, ce qui conduit Tyrion à se poser la question suivante : Se peut-il vraiment qu’elle s’aveugle à ce point sur la nature de son fils ? Ce n’est pas le sujet principal du chapitre mais la question est posée clairement. Je n’arrive pas pour ma part à me décider. Il doit y avoir de l’aveuglement et de la lucidité mêlés mais dans quelle proportion ? C’est une très bonne question. Dans ses chapitres, Cersei ne parle jamais de Joffrey en mal, elle ne semble pas percevoir sa violence comme un problème. Au contraire, elle se satisfait que son fils aîné ait du caractère … Donc pour elle, l’assassinat de chat et de faon doit être simplement une preuve de caractère ? Cersei a conscience que Joffrey est cruel et en général elle choisit de regarder ailleurs. Elle ne cherche pas à punir Joffrey mais elle n’est pas contre une punition qui le corrigerait, à condition qu’elle soit donnée par un Lannister. Elle n’a jamais laissé Robert tenter de corriger Joffrey, mais je note qu’elle ne s’oppose pas à Tyrion quand il le fait, que ce soit à Port-Réal ou à Winterfell. […]

    Je suis complètement d’accord avec vous sur vos analyses. Cersei est lucide sur son fils dans une certaine mesure: elle perçoit sa violence mais peut-être qu’elle n’envisage pas complètement son sadisme. Comme c’est son fils, elle s’aveugle sur son côté sociopathe (je ne suis pas certaine d’utiliser le bon terme). En plus, Cersei elle-même est violente et capable d’atrocités (l’affaire Melara Cuillêtre, la manière dont elle donne des femmes à Qyburn plus tard), ce qui explique d’autant plus son aveuglement par rapport à son fils.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #158931
    Eridan
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    Cette explication est intéressante, mais comment Varys aurait-il pu être sur de pouvoir atteindre Tyrek ?

    se servir d’un mouvement de foule à des fins politiques, c’est assez facile pour quelqu’un de rusé comme Varys. Déjà dans un chapitre précédent, on voyait que Littlefinger était capable d’anticiper ou de provoquer un mouvement de foule aux portes du Donjon Rouge, juste pour distraire tout le monde et pouvoir placer son pion auprès de Sansa. Ce genre de rébellion face à l’autorité ne sort pas de nulle part, il y a des signes avant-coureurs, un climat qu’une personne bien informée peut parfaitement connaître. A lui, ensuite, d’agir au mieux pour profiter de l’événement, voir de le déclencher. L’incident de la mère ou celui du crottin peuvent n’être que des mises en scène, destinées à servir d’étincelle pour faire éclater la colère du peuple. Dès lors, quelques hommes de main, judicieusement choisis et placés au sein de la foule, et ayant pour tâche unique de capturer une cible déjà identifiée auparavant, suffisent pour expliquer le rapt de Tyrek. Le plan comporte des risques (la mort de Tyrek ou d’une personne importante au cour de l’émeute, qui viendrait rebattre les cartes) mais c’est le genre de risque que Varys doit être prêt à courir, car aucune des personnes présentes dans le cortège ne lui importe vraiment. L’autre inconvénient est qu’il s’attire des soupçons par son absence et le fait qu’il n’ait pas été capable de prévenir le Conseil de l’émeute prochaine … N’empêche que le bénéfice est assez intéressant, car personne ne peut remonter jusqu’à lui même dans le rapt de Tyrek. La forêt cache l’arbre. ^^

    L’hypothèse que l’émeute cache en fait le rapt de Tyrek est la plus connue et sans doute la plus probable. En 1999, GRRM laissait entendre qu’on en apprendrait plus sur Tyrek. Toutefois, il y en a d’autres possibilités (qui ne s’excluent pas mutuellement, d’ailleurs) : l’assassinat du Grand septon, l’assassinat d’Aron Santagar, l’enlèvement de Sansa … Toutes ces hypothèses sont discutées dans la conversation citée précédemment. 😉

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par R.Graymarch.

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    #158933
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Mouaif. Instrumentaliser une foule mécontente par un intriguant doué, j’achète.

    Idem si on « en profite » pour tuer des gens plus ou moins importants (et plus ou moins au hasard suivant les occasions apportées par l’émeute) pour déstabiliser le régime.

    Mais le rapt d’une personne qu’on n’a plus vue ensuite depuis 2 ans dans le livre (et 20 ans dans notre monde), ça ne me plait pas vraiment ni littérairement, ni du point de vue de la logique des ravisseurs (Tyrek = Schlingue², vous allez me sortir ça comme crackpot ?) Il faudrait vraiment d’excellentes raisons pour que je sois satisfait d’un rapt de Tyrek par rapport à une mort sordide dans le caniveau, son cadavre dépouillé ou au fond de la Néra.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #158935
    Sandor is alive
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    Les points de vue développés ici et dans la discussion citée ci-dessus sont intéressants. Personnellement je n’exclus pas l’hypothèse de l’émeute provoquée, mais j’ai du mal à croire qu’une personne en particulier ait été ciblée. Le plan me paraît trop hasardeux.

    Cela dit, ce chapitre sert aussi à évoquer la situation quasi désespérée du peuple de Port-Real. GRRM rajoute une touche de réalisme en nous montrant les conséquences sociales du jeu des trônes pratiqués par les puissants.

    Mention spéciale au héros du jour Sandor, qui sauve le petit oiseau et se montre, lui, digne du manteau blanc. Même si, bien sûr, il s’empressera de minimiser son exploit.

    #159218
    Obsidienne
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    J’aimerais surtout revenir sur le début du chapître

    Le chapitre s’ouvre sur la cérémonie de départ pour Dorne de Myrcella qui impressionne par sa dignité et son courage. Tyrion médite sur les bénéfices de l’alliance dornienne et les bénéfices lui semblent bien maigres : il sait que Doran Martell ne bougera pas le petit doigt contre Stannis, tout juste les seigneurs des marches garderont-ils la majorité de leurs troupes chez eux. L’alliance avec Dorne lui permet au moins de mettre Myrcella en sécurité en vue du siège à venir. La route vers Dorne passe par Braavos qui a accepté d’escorter Myrcella jusqu’à sa destination (pourquoi ? Qu’ont-ils obtenus en échange?). La capitale n’est toujours pas prête à subir un siège. .

    Les ordres de Tyrion sont  de « … suivre la côte coûte que coûte  sans jamais la perdre de vue ni nous laisser apercevoir de Peyredragon jusqu’à la pointe de Claquepince  » .

    Même si les navires sont dotés d’excellentes longue-vue, j’ai des doutes sur la possibilité de ne pas perdre la côte de vue sans en être aperçu, spécialement quand pas moins de six navires passent le détroit entre Peyredragon et le rivage ! Pourquoi cet ordre étrange ? Pourquoi ne pas cingler aussi droit que possible vers Braavos en passant au sud de Peyredragon, donc plus au large des côtes ?
    L’importance de la flotte exclut toute discrétion, quel que soit son itinéraire !
    Tyrion mentionne pourtant bien qu’il a planifié le trajet pour un maximum de sécurité …

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 8 mois par R.Graymarch.

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    #159230
    RichardIII
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    Même si les navires sont dotés d’excellentes longue-vue, j’ai des doutes sur la possibilité de ne pas perdre la côte de vue sans en être aperçu, spécialement quand pas moins de six navires passent le détroit entre Peyredragon et le rivage ! Pourquoi cet ordre étrange ? Pourquoi ne pas cingler aussi droit que possible vers Braavos en passant au sud de Peyredragon, donc plus au large des côtes ?

    Je pense que c’est parce que tôt ou tard, la flotte de Stannis remontera au nord après avoir pris Accalmie, et que Myrcella se retrouverait face à face de celui-ci. Aller par le nord permet d’esquiver le plus possible cette zone dans lequel la flotte de Stannis est concentrée.

    Passer par le nord permet d’esquiver le plus possible cette flotte, qui est la principale menace avec Peyredragon.

    #160009
    PierreKirool
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    Les ordres de Tyrion sont de « … suivre la côte coûte que coûte sans jamais la perdre de vue ni nous laisser apercevoir de Peyredragon jusqu’à la pointe de Claquepince » . Même si les navires sont dotés d’excellentes longue-vue, j’ai des doutes sur la possibilité de ne pas perdre la côte de vue sans en être aperçu, spécialement quand pas moins de six navires passent le détroit entre Peyredragon et le rivage ! Pourquoi cet ordre étrange ? Pourquoi ne pas cingler aussi droit que possible vers Braavos en passant au sud de Peyredragon, donc plus au large des côtes ? L’importance de la flotte exclut toute discrétion, quel que soit son itinéraire ! Tyrion mentionne pourtant bien qu’il a planifié le trajet pour un maximum de sécurité …

     

    Tu vois peut être Braavos moins au Nord qu’elle ne l’est par rapport à Port-Real mais la route la plus directe est bien de longer la côte et de passer Peyredragon par l’ouest

    2021-09-02-16h38-52

    Passer par le sud/est de Peyredragon est un risque que Tyrion ne veut pas prendre, Stannis remontant d’Accalmie avec sa flotte, il a des chances d’arriver par là…

    #160011
    Obsidienne
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    Là n’est pas ce qui me chiffonne, PierreKirool , mais la contradiction entre ne pas perdre la côte de vue … sans, cependant, se faire voir !

    Passer par l’est de Peyredragon, bien au large des côtes, aurait été plus discret …

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    #160039
    Pandémie
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    Bof. Les ennemis (Stannis et les habituels pirates) sont au sud est, normal d’éviter le coin. Les techniques de navigation étant ce qu’elles sont (nulles, on ne sait pas calculer sa position et les navires ne résistentpas bien) on préférait de toute façon rester pas loin des côtes, pour se repérer ou s’abriter en cas de tempête. Les flottes de Victarion ou de Griff sont dispersées par exemple.

    De plus, faut déjà que quelqu’un sur la côte repère le navire (c’est petit un bateau), qu’il identifie le navire (ça peut être un simple marchand), que ce quelqu’un soit hostile (soit des alliés soit des neutres dans le coin), puis que ce quelqu’un ait des navires pour attaquer (une flotte ça coûte un bras). A priori, y a personne du genre sur le littoral.

    #160059
    PierreKirool
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    Longer la côte du continent, sans se faire voir depuis l’île de Peyredragon.
    Le détroit parait étroit mais je pense qu’on peut largement naviguer hors de vue de l’ile en restant proche de la cote.
    Sauf si un texte quelque part indique que depuis Peyredragon, on a une vue claire et dégagée de Westeros depuis toute l’ile ?

    #160065
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    … De plus, faut déjà que quelqu’un sur la côte repère le navire (c’est petit un bateau) …

    Ce n’est pas UN bateau mais un armada de six (si j’ai bonne mémoire) et le simple bouche-à-oreille de l’observateur lambda  –  « J’ai vu toute une flotte de bateaux remonter vers le nord » – peut mettre à mal la nécessaire confidentialité du truc … surtout si l’observateur est sur Peyredragon

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par R.Graymarch.

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    #160089
    Pandémie
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    Oui enfin y un truc qui s’appelle l’horizon, et à partir d’un moment assez bref, tu seras caché derrière. Le bras de mer semble bien assez large pour disparaître de la vue de Peyredragon le long de la côte. Et même si en escaladant Mont Dragon la ligne de vue serait théoriquement possible sur genre 100km, la visibilité et la perspective rendent le truc improbable. Là je vois les Alpes mais les Alpes ne me voient pas. J’ai peut-être un ego surdimensionné mais je suis quand même trop petit et l’air au sol trop chargé en particules.

    Finalement il y a un principe de ba-va quand on navigue en escadre, c’est de mettre une unité d’observation et de cacher les autres hors de portée. La côte verra un seul navire et les autres sauront que la terre est tout près en se calant dessus ou seront avertis de dégager selon ce qu’il fait. Ca marche aussi avec des cavaliers en éclaireurs sur les flancs d’une armée dissimulée ou avec un groupe de filles en soirée.

    Le bateau prend la route la plus directe pour une destination surprise dans la zone la moins fréquentée par l’ennemi en pouvant s’abriter des tempêtes si besoin. C’est la route la plus sûre et l’ordre est logique.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #160120
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Oui enfin y un truc qui s’appelle l’horizon, et à partir d’un moment assez bref, tu seras caché derrière. Le bras de mer semble bien assez large pour disparaître de la vue de Peyredragon le long de la côte.

    La ligne d’horizon en mer est à 15 km. : il faudrait donc que le détroit fasse au moins 30 km. de large … mais ça, c’est sur notre Terre .

    … Après l’alternance étrange  de ses saisons, discuterons-nous de la courbure de Planetos … ?

      Je disparais … derrière l’horizon …

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par Obsidienne.

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    #160254
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Toutes ces hypothèses sont discutées dans la conversation citée précédemment.

    Qui est d’ailleurs d’excellente qualité, avec des intervenants impeccables . Les émeutes de la Faim sont le moment fort du chapitre. En relecture, sans exclure l’aspect spontané d’une telle émeute, les suspicions me reviennent à chaque fois sur une possible intervention de Varys ou Littlefinger (les usual suspects, en gros). Lorsque Tyrek réapparaîtra, nous aurons alors le fin mot de l’histoire.

    A titre perso, je penche pour Varys, qui n’a d’ailleurs pas prévenu à quel point le climat politique est tendu. Tout ACOK est le témoignage de la façon magistrale dont Varys entortille Tyrion.

    J’aime beaucoup que ce chapitre soit présenté du point de vue de Tyrion, et non pas de celui de Sansa, l’autre personnage point de vue à Port Réal. Je trouve particulièrement intéressant, d’un point de vue littéraire, que le moment de bravoure de Sandor Clegane, sauvant Sansa, soit passé en off. C’est un choix intéressant de présenter ce classique demoiselle en détresse, sous un angle extérieur.

    Cette réaction de Sandor (qui a agi de sa propre initiative) est intéressante, parce qu’elle met en lumière qu’il n’hésite pas à mettre sa vie en danger pour Sansa. Une preuve de plus de l’étrange relation qui unit les deux, sur laquelle je ne m’étendrai pas ici.

    On peut d’ailleurs voir d’ailleurs que Tyrion n’accorde pas une grande importance à Sansa, dont la présence est discrète dans ce chapitre. A cet égard, j’aime bien qu’en arrière plan, elle console Tommen en lui expliquant que même les plus grands héros ont déjà pleuré, contredisant donc Joffrey (au mépris du danger) et de sa vision virilo-débile de l’homme qui ne pleure pas.

    Tyrion s’en soucie à contretemps uniquement en raison des répercussions possibles sur Jaime.

    J’aime aussi qu’elle conseille à Joffrey la charité face à la vieille mendiante qui aurait perdu son enfant. Si Joffrey avait été un peu moins stupide, Sansa lui aurait fait une excellente reine.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 7 mois par R.Graymarch.
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