AGOT 08 – Arya I

  • Ce sujet contient 40 réponses, 20 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par R.Graymarch, le il y a 2 années et 6 mois.
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  • #126489
    Samyriana
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    Et c’est parti pour le premier chapitre d’Arya. N’ayant pas tout à fait le niveau d’anglais pour lire en VO, je me base sur la VF. J’en suis désolée, mais je ne doute pas que mes frères et sœurs sauront apporter des précisions bienvenues quant aux divergences entre la VO et la traduction française.

    AGOT 08 – Arya I
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 07, Catelyn II AGOT 09, Bran II

    « Une fois de plus, tout partait de travers ».

    Ce chapitre s’ouvre sur une phrase qui résume assez bien le sentiment qu’Arya semble régulièrement avoir dans la saga : la sensation de ne pas être à sa place, de devoir se débrouiller dans un monde qui lui est hostile. Et, dans ce premier chapitre, c’est dans le monde des femmes, le monde des ladies, qu’Arya se sent en décalage. Cette première phrase fait également écho à la seconde partie du chapitre, où une séance d’entraînement entre enfants des deux maisons tourne au vinaigre.

    Le monde des jeunes filles

    Là où le chapitre de Bran nous plongeait dans le monde des hommes et de l’initiation à la masculinité avec la leçon sur la justice et la peine de mort donnée par Eddard, le chapitre d’Arya nous montre le monde des femmes, et notamment l’éducation des jeunes filles nobles. À travers le portrait qu’Arya dresse de Sansa et sur lequel nous reviendrons immédiatement après, on découvre d’ailleurs tout ce qu’une jeune fille « accomplie » est censée savoir faire. Ce monde des femmes est hiérarchisé : la fille aînée entourée de ses compagnes de jeux qui cherchent à attirer son attention, la princesse, objet de toutes les sollicitudes, et Arya, moins douée, moins brillante, qui s’attire par conséquent moqueries et réprimandes.

    The she-wolf of Winterfell

    Le portrait qui est fait d’Arya dans ce chapitre est d’abord un portrait en creux. La fillette se définit par ce qu’elle n’est pas par rapport à sa sœur aînée Sansa.

    « Non,ce n’était pas juste. Sansa avait tout. Même deux ans de plus. À croire que ces deux ans lui avaient suffit pour tout prendre et pour qu’elle-même, en naissant, ne trouvât plus rien ». D’une telle évidence… ! Sansa savait coudre, danser, chanter. Sansa écrivait des poèmes. Sansa savait s’habiller. Jouer de la harpe <i>et</i> du carillon. Et, pis encore, elle était belle. »

    En effet, Arya n’aime pas la broderie et voudrait s’entraîner à se battre. Arya a des qualités, mais ce ne sont pas les qualités attendues d’une fille de lord, ce que toutes les femmes présentes dans la scène lui rappellent de manière pas franchement subtile et même carrément blessante pour l’enfant qu’elle est. Le monde féminin, incarné par sa sœur si parfaite, la rejette. En retour, Arya ne peut que le trouver futile et stupide. Mais Arya ne veut pas ne pas être une femme, elle en rejette juste le rôle d’apparat. C’est d’ailleurs ce qu’elle exprime dans sa conversation avec Jon, lorsque celui-ci critique la tenue de Joffrey, qui rassemble les armes de son père et de sa mère :

    « La femme compte aussi ! »

    Elle l’exprime également par le nom donné à sa louve : Nymeria. Une reine, une aventurière. Arya ne veut pas d’un rôle de lady, elle veut pouvoir choisir une autre voie.

    Au-delà de ses multiples différences avec Sansa, Arya est aussi une vraie Stark :

    « Jon avait comme elle les traits de Père. Eux deux seuls. […] Tout enfant, Arya s’était effrayée de la différence : était-elle donc une bâtarde, aussi ? »

    Sa maîtrise de l’équitation est également soulignée, et elle ressemble en cela à sa tante Lyanna. La phrase sur sa peur d’être une bâtarde vient déjà préparer les thèmes qui traversent tous ses chapitres : l’identité, la recherche d’une place dans le monde, la difficulté à faire concilier son être et ce que l’on attend d’elle. Ce chapitre montre également la proximité qui existe entre Arya et Jon, tant sur le plan physique qu’au niveau du caractère, et dans leur attachement mutuel. Cette entente est aussi visible dans les interactions de leurs loups respectifs. Arya accorde beaucoup d’importance à l’avis de Jon, et elle le considère véritablement comme son frère :

    « – Et toi, que penses-tu du prince Joffrey ? N’est-il pas d’une exquise galanterie ?

    – Jon le trouve très efféminé. »

    Simultanément, Sansa poussa l’aiguille et un joli soupir. « Ce pauvre Jon, s’apitoya-t-elle, sa bâtardise le rend jaloux.

    – Il est notre frère ! »

    Une personnalité retranscrite dans le style

    Le fait de lire en VF peut être gênant ici, mais vous corrigerez si nécessaire. Le style de Martin est dans ce chapitre plus vif et plus simple, à l’image d’Arya. Il y a beaucoup de questions intérieures :

    « Que faire maintenant ? Mère devait déjà être au courant. Regagner sa chambre ? On l’y trouverait, et elle n’y tenait nullement ».

    « Du prince ? Il ne pouvait s’agir que de Joffrey »

    Le vocabulaire employé montre aussi l’impatience et la spontanéité d’Arya, opposées à la mesure toute aristocratique de Sansa :

    « Brusquement anxieuse », « Arya s’arracha de son siège », « l’enfant la toisa d’un œil flamboyant », « en y parvenant, rouge et hors d’haleine ».

    Arya et Jon, spectateurs du jeu politique

    Ce chapitre continue de nous présenter la rivalité quasi viscérale entre Stark et Lannister. Ce sont cette fois les fils aînés qui nous en font la démonstration. On pourrait de prime abord penser que la scène qui se déroule sous le regard attentif de Jon et Arya, exclus de la scène pour cause de bâtardise et de genre féminin, relève de la volonté toute adolescente de faire les coqs et d’affirmer une virilité en construction. Mais cela va à mon sens plus loin, et on voit d’ailleurs que Robb est dans une démarche plutôt saine, acceptant un duel, tandis que Joffrey est dans l’insulte et la moquerie, mais sans réelle volonté de s’engager. Notons aussi la présence du Limier, qui n’est pas vraiment présenté, mais qui agit comme le mauvais génie de Joffrey.

    Foreshadowing ?

    Deux phrases pourraient être prophétiques dans ce chapitre. L’une me semble être un foreshadowing quasi avéré, car il est question de la filiation de Jon :

    « Il n’est pas permis aux bâtards d’avarier la chair de roi »

    Et j’espère que l’autre n’en est pas un :

    « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? »

    Cette phrase est prononcée par Jon et Arya, et la mention de l’aiguille ne peut que faire tiquer le relecteur, puisque quelques chapitres plus loin, Jon en offre justement une à sa sœur. Cette phrase m’a également fait penser à l’un des rêves de Bran, dans lequel il voit Jon dormir sur un lit glacé.

    Je m’arrête ici car il y a beaucoup de choses à dire sur ce chapitre, en particulier ce qu’il nous laisse présager de l’évolution future d’Arya…

    • Ce sujet a été modifié le il y a 4 années et 2 mois par Lapin rouge.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #126541
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Merci @Samyriana, j’ai pris plaisir à lire ton analyse. Elle est très proche de mon ressenti sur ce chapitre consacré à Arya.

    J’ai noté d’emblée qu’Arya est contrariée : « tout allait de travers », « de dépit », « calamiteux spectacle de ses points ».

    Aux travaux de couture, Arya se sent dévalorisée en comparaison de Sansa. Sansa qui semble être la jeune fille idéale. De plus, en ce jour spécial, où Myrcella, la fille du Roi, est présente, Sansa peut se targuer d’avoir une Cour autour d’elle : Beth Cassel, Jeyne Poole. Ensemble, elles ont une conversation dont Arya est volontairement exclue.

    Arya présente sa sœur comme une fille qui a l’air parfaite: elle est belle, elle coud bien, elle sait chanter, danser… Mais au-delà des apparences elle a aussi ses failles. A priori elle est incapable de tenir des comptes, ce qui peut être gênant pour la gestion d’une Maison.

    Arya apparaît comme étant très proche de Jon. Outre leur ressemblance physique, il existe une véritable complicité entre eux. Elle le défend dès qu’il est attaqué : « il est notre frère » rétorque-t-elle à Sansa lorsque celle-ci rappelle sa bâtardise.

    Quand elle s’enfuit de la salle de couture, Arya va trouver refuge dans la cour, près de Jon. Elle s’installe « contre lui ». Certes, il est son frère mais cette proximité physique dénote une proximité des sentiments également. Elle le laisse entrer dans sa sphère intime (et vice-versa). Jon ébouriffe les cheveux d’Arya. C’est un geste affectueux qu’il renouvelle fréquemment.

    J’ai relevé que Jon juge Arya trop fluette pour porter une épée. C’est sans doute pour cela qu’il fera fabriquer Aiguille, une lame à la mesure de sa propriétaire.

    En diverses occasions, tous deux répètent : « ce n’est pas juste ». Parce qu’Arya est une fille et Jon un bâtard.

    Enfin, j’ai noté que c’est Theon qui empêche Robb de rosser Joffrey (ce qui est une bonne attitude, j’imagine le pire si Robb avait frappé l’héritier -présomptif- du trône). Ce Theon, il peut avoir de bonnes réactions parfois…

     

    J’allais oublier, Arya peut avoir un sens de l’humour mordant. A Septa qui lui demande où elle va, elle répond : « je vais ferrer un cheval ». Juste après que celle-ci l’eut traitée de charron 🙂

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch. Raison: Theon sans accent
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch. Raison: Pas de doublon

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #126567
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    J’ai apprécié aussi ta présentation Samyriana : ton analyse introductive du :

    « Une fois de plus, tout partait de travers ».

    est vraiment juste.

    En diverses occasions, tous deux répètent : « ce n’est pas juste ». Parce qu’Arya est une fille et Jon un bâtard.

    Le sentiment d’injustice est ce qui anime Jon et Arya. Il faut aussi remarquer la similitude de leur réaction dans leur chapitre respectif. Touchés dans leur point faible, ils quittent la pièce en larmes.

    Dans leur portrait physique, GRRM se joue du lecteur : comment ne pas y voir la preuve que Jon est le fils d’Eddard. Oh , le grand malin ! 😊 Nous voilà induits en erreur sur la filiation de Jon pour un bon petit moment… et Qhorin Mimain, Craster plus tard et même Cersei enfonceront le clou !

    Elle s’installe « contre lui ». Certes, il est son frère mais cette proximité physique dénote une proximité des sentiments également. Elle le laisse entrer dans sa sphère intime (et vice-versa).

    Entre les deux vilains petits canards de la famille, l’entente est naturelle. On peut voir aussi dans leur grande proximité affective, comme une trace du proto-ASOIAF où Jon et Arya s’éprenaient  l’un de l’autre. Décidément, l’inceste fraternel est un thème puissant chez GRRM.

    « Il n’est pas permis aux bâtards d’avarier la chair de roi »

    Si c’est un foreshadowing, il est particulièrement piquant, le bâtard n’étant pas celui qu’on croit et c’est aussi une confirmation que la mise à l’écart de Jon est  à l’initiative de Ned Stark pour le protéger.

    Pour l’autre foreshadowing :

    « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? »

    Il m’a longtemps convaincue qu’Arya ne survivrait pas à la Longue Nuit 2.0, jusqu’à ce que je lise une interview de GRRM où il affirme qu’il a promis à sa femme, dont Arya est le personnage préféré, qu’il ne la tuerait pas. Je ne sais pas dans quelle mesure il faut croire GRRM et je le crois capable d’imaginer de  vrais-faux foreshadowings pour mieux nous embrouiller.

    edit : ne pas oublier que ce possible foreshadowing est placé dans la bouche de Jon Snow qui, it is known, …knows nothing ! 😉

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Ysilla.

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    #126584
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 996

    Pour l’autre foreshadowing :

    « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? »

    Il m’a longtemps convaincue qu’Arya ne survivrait pas à la Longue Nuit 2.0, jusqu’à ce que je lise une interview de GRRM où il affirme qu’il a promis à sa femme, dont Arya est le personnage préféré, qu’il ne la tuerait pas. Je ne sais pas dans quelle mesure il faut croire GRRM et je le crois capable d’imaginer de vrais-faux foreshadowings pour mieux nous embrouiller.

    edit : ne pas oublier que ce possible foreshadowing est placé dans la bouche de Jon Snow qui, it is known, …knows nothing !

    Pour ma part, je suis convaincue depuis longtemps que ce foreshadowing s’appliquera à Jon et non à Arya.

    Pour le chapitre en général : ce premier PoV d’Ayra s’ouvre directement sur les travaux d’aiguille, une arme typiquement « féminine », et introduit tout le parcours d’Arya comme une guerrière et une assassine. Ce n’est pas tout à fait une nouveauté en littérature, si on s’y arrête un moment, car il y a au moins un grand précédent, c’est Pénélope cousant sa tapisserie en attendant le retour d’Ulysse, une tapisserie qui est censée être un futur linceul pour Laërte (le père d’Ulysse qui n’est pas encore mort), mais qui – en trompant et différant son choix d’un nouveau mari – finira par être le linceul symbolique des Prétendants. On pourrait citer également les Parques, qui tissent et coupent les fils de la vie des mortels et des immortels. En bref, l’activité couture des filles et des femmes est étroitement liée dans la symbolique à la vie et à la mort des héros. Aussi, je ne serais pas surprise qu’Arya dans son parcours futur reçoive comme mission l’assassinat d’un des héros majeurs de la saga.

    Entre les deux vilains petits canards de la famille, l’entente est naturelle.

    Je me permets de souligner ta métaphore, mais sans trop développer pour le moment, car je pense qu’effectivement, le personnage d’Arya joue sur cette référence (entre autres). C’est dans ACOK qu’on la verra en contemplation devant 3 cygnes évoluant avec grâce et sérénité sur le lac de l’Oeil Dieu. Et pour le moment, elle se voit moche et gauche, par rapport à sa soeur qui a parfaitement intégré les codes sociaux des jeunes filles de la noblesse et dont l’épanouissement physique est patent.

    En même temps, il y a un autre registre sur lequel joue Arya, c’est à mon sens celui de Cendrillon, mais une Cendrillon qui le serait devenue de son propre fait beaucoup plus que du fait de l’hostilité a priori de son entourage : son exclusion du clan des filles (ses soeurs), la septa Mordane qui a un côté très marâtre, sa mère Catelyn dont elle n’évoque pas la tendresse (à la première lecture et aussi à la relecture, on peut vraiment se demander si Catelyn aime sa seconde fille et si elle a fait des efforts pour la comprendre) apparaît aussi comme une marâtre en puissance, le rabaissement social volontaire d’Arya qui préfère la compagnie des garçons d’écurie ou du bâtard Jon. Et bien sûr, le « rêve » du « prince charmant » promis qui paraît en creux, par le rejet du beau prince Joffrey et l’affection envers Jon qui lui ressemble. C’est aussi là qu’on voit que GRRM aime jouer avec les références et les clichés pour les renverser.

     

     

    #126608
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9924

    L’intro choisie par Sola est un peu éloignée de celle de l’auteur

    « Une fois de plus, tout partait de travers ».

    vs

    Arya’s stitches were crooked again.

    En gros « Les points d’Arya étaient encore une fois tout tordus » (je ne sais pas si « tordu » est le bon terme en couture^^) En VO, on a directement le nom de la protagoniste. Et la VF n’évoque pas les « points » (qui sont aussi des points de côté et des points de suture). Bref, on entre directement en VO dans la couture et le fait de faire des points. C’est bien moins vague que « tout » qui part « de travers ». Et préfigure pas mal Aiguille et son utilisation par Arya.

    Pas grand chose à ajouter sinon, le caractère bien trempé (huhu) d’Arya est bien amené, son amitié avec Jon Snow. J’aime beaucoup aussi comment Rodrick Cassel s’oppose au Limier (et que ce dernier nous paraisse déjà une brute va-t-en-guerre).

     

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #126618
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    Je vous rejoins sur ce que vous dites. J’ajouterai, en le disant très vite et de façon grossière, que j’ai trouvé que si les premiers chapitres peuvent être du « plantage du décor » pour que ça « commence » avec le chapitre précédent Catelyn II où on apprend que quelqu’un a été assassiné, on revient sur du « plantage de décor », Arya sera personnage d’action et de combat, et on entrevoit que Sansa sera personnage d’intrigues.

    A priori elle est incapable de tenir des comptes, ce qui peut être gênant pour la gestion d’une Maison.

    J’ai trouvé ça bizarre de voir ça dans le livre. A part pour dire que Sansa serait le genre de personne voulant bien faire les choses pour l’apparence (flagornerie, danse, couture,etc…) mais que sur du concret comme gérer une maisonnée ou faire du cheval elle devient incapable, je ne vois pas pourquoi l’auteur nous amène cet élément. De plus, les nobles ont des intendants pour gérer les sous, Robert est roi sans savoir trop compter non plus. J’ai pas trop d’explications, mais ça m’a fait bizarre à la relecture?

    J’ai une question sur la présence de Septa Mordane à winterfell aussi, est ce Catelyn qui a demandé que ses filles (voire tous ses enfants) reçoivent une éducation religieuse porté sur les 7 ? Ou bien même s’ils se portent sur les anciens dieux, les Stark ont quand même un septon/septa pour « faire comme tout le monde »?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
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    #126620
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9924

    Dans notre Moyen-Âge, les dirigeants mâles étaient souvent absents de leur château (pour la guerre par exemple, ou pour rendre visite) et il n’était pas rare que l’intendance dépende uniquement de leur épouse (aidée par des conseillers, suivant la taille et la richesse du domaine). Autant la guerre était réservée aux hommes, autant l’intendance était dans les faits bien plus partagée. En plus, savoir « tenir un ménage » fait partie des compétences demandées aux femmes. Et s’occuper de l’économat, du linge ou autre ça demande aussi de savoir gérer un budget quand on sait que des impôts doivent rentrer, qu’il faut nourrir des dizaines de personnes au château… Bref, pour moi, ça ne m’étonne pas qu’une « lady modèle » puisse aussi avoir des connaissances en économie domestique. C’est peut-être un peu moins vrai chez des familles ultra importantes car il y a plus d’aide. Mais les sommes en jeu sont généralement beaucoup plus importantes aussi

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    #126641
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ?

    Pour ma part, je suis convaincue depuis longtemps que ce foreshadowing s’appliquera à Jon et non à Arya.

    je ne serais pas surprise qu’Arya dans son parcours futur reçoive comme mission l’assassinat d’un des héros majeurs de la saga.

    @emmalaure, si je rapproche tes deux suppositions, on obtient :  Arya serait chargée de (re !)assassiner Jon, avec retour congelé à l’envoyeur d’Aiguille ? Bigre, bigre …c’est  ça  ?

    A priori elle est incapable de tenir des comptes, ce qui peut être gênant pour la gestion d’une Maison.

    Nous sommes dans le PoV d’Arya qui fait peut-être preuve de mauvaise foi, emportée par sa jalousie car devenue Alayne, la fille bâtarde de Petyr Baelish, Sansa est chargée d’accueillir les seigneurs déclarants et semble plutôt bien s’en sortir, question économie domestique.

     

     

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #126703
    Lady
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 142

    Merci Samyriana pour cette analyse très plaisante à lire.

    Liloo75 wrote: A priori elle est incapable de tenir des comptes, ce qui peut être gênant pour la gestion d’une Maison. Nous sommes dans le PoV d’Arya qui fait peut-être preuve de mauvaise foi, emportée par sa jalousie car devenue Alayne, la fille bâtarde de Petyr Baelish, Sansa est chargée d’accueillir les seigneurs déclarants et semble plutôt bien s’en sortir, question économie domestique.

    En ce qui concerne ce détail j’avais plutôt fait un lien entre Arya et l’argent. On sait que plus tard elle s’attachera à une certaine pièce ancienne et rejoindra ensuite les Sans visage qui ont aussi un lien avec l’argent (empoisonnement avec un dragon d’or et possible liens avec la banque de Braavos). Sansa apprendra peut être à mieux tenir ses comptes auprès de Littlefinger.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.
    #126725
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1043

    Pour l’autre foreshadowing : « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? » Il m’a longtemps convaincue qu’Arya ne survivrait pas à la Longue Nuit 2.0, jusqu’à ce que je lise une interview de GRRM où il affirme qu’il a promis à sa femme, dont Arya est le personnage préféré, qu’il ne la tuerait pas. Je ne sais pas dans quelle mesure il faut croire GRRM et je le crois capable d’imaginer de vrais-faux foreshadowings pour mieux nous embrouiller. edit : ne pas oublier que ce possible foreshadowing est placé dans la bouche de Jon Snow qui, it is known, …knows nothing !

    Pour ma part, je suis convaincue depuis longtemps que ce foreshadowing s’appliquera à Jon et non à Arya.

    Pourquoi, Emmalaure ?

     

    A priori elle est incapable de tenir des comptes, ce qui peut être gênant pour la gestion d’une Maison.

    J’ai trouvé ça bizarre de voir ça dans le livre.

    Tu verras (ou te rappelleras ^^ !) que, dans un chapitre proche, Catelyn sera confrontée à cette tâche d’intendante une fois Eddard parti …
    On peut donc penser que les enfants, filles comprises ou elles seules, ont aussi des cours d’économie domestique (donnés par quelqu’un d’autre que septa Mordane, probablement) où la futile Sansa se montre moins douée que la réaliste Arya !

     

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #126743
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Merci pour vos retours! Je trouve vos analyses très intéressantes. La première phrase du chapitre diffère en effet grandement entre les deux versions… Mais du coup je trouve ça intéressant de voir que ça colle bien avec l’arc d’Arya en VF! La comparaison avec Pénélope est très intéressante.

    Pour l’autre foreshadowing : « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? » Il m’a longtemps convaincue qu’Arya ne survivrait pas à la Longue Nuit 2.0, jusqu’à ce que je lise une interview de GRRM où il affirme qu’il a promis à sa femme, dont Arya est le personnage préféré, qu’il ne la tuerait pas. Je ne sais pas dans quelle mesure il faut croire GRRM et je le crois capable d’imaginer de vrais-faux foreshadowings pour mieux nous embrouiller. edit : ne pas oublier que ce possible foreshadowing est placé dans la bouche de Jon Snow qui, it is known, …knows nothing !

    Pour ma part, je suis convaincue depuis longtemps que ce foreshadowing s’appliquera à Jon et non à Arya.

    Pourquoi, Emmalaure ?

    Je suis également curieuse de le savoir!

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Samyriana.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #126756
    Yoda Bor
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    Enfin, j’ai noté que c’est Theon qui empêche Robb de rosser Joffrey (ce qui est une bonne attitude, j’imagine le pire si Robb avait frappé l’héritier -présomptif- du trône). Ce Theon, il peut avoir de bonnes réactions parfois… 

    Je l’ai noté aussi parce que ça m’a un peu surprise. Theon est, dans le chapitre de Bran, un garçon assez moqueur et désinvolte. Pourtant c’est lui qui se montre le plus raisonnable cette fois.

    Et que ce soit avec Bran comme Arya, tous les deux l’appelent Greyjoy, pas Theon, ce qui me fait un peu tiquer sans trop savoir pourquoi.

    Arys du Rouvre 💜

    #126776
    Aurore
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    • Posts : 2250

    Enfin, j’ai noté que c’est Theon qui empêche Robb de rosser Joffrey (ce qui est une bonne attitude, j’imagine le pire si Robb avait frappé l’héritier -présomptif- du trône). Ce Theon, il peut avoir de bonnes réactions parfois…

    Je l’ai noté aussi parce que ça m’a un peu surprise. Theon est, dans le chapitre de Bran, un garçon assez moqueur et désinvolte. Pourtant c’est lui qui se montre le plus raisonnable cette fois. Et que ce soit avec Bran comme Arya, tous les deux l’appelent Greyjoy, pas Theon, ce qui me fait un peu tiquer sans trop savoir pourquoi.

    Peut-être parce que Theon est présent à Winterfell comme otage et non comme ami ? Une façon de marquer la distance et de ne pas être trop familier. Et il me semble que dans un PoV de Theon celui-ci explique que seul Robb lui a semblé digne d’intérêt parmi les enfants Stark, Jon étant un peu trop renfermé et les autres trop jeunes (même s’il a rêvé un instant de se faire intégrer à la fratrie en obtenant la main de Sansa). Theon n’a donc pas cherché l’amitié de Bran ou d’Arya.

    Bref, à mes yeux, cette façon de le nommer par son nom et pas son prénom est le 1er d’une liste d’éléments visant à faire sentir le statut spécial de Theon à Winterfell, otage plus qu’hôte.

    #126782
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    Enfin, j’ai noté que c’est Theon qui empêche Robb de rosser Joffrey (ce qui est une bonne attitude, j’imagine le pire si Robb avait frappé l’héritier -présomptif- du trône). Ce Theon, il peut avoir de bonnes réactions parfois…

    Sa bonne réaction est aussi dans son intérêt d’otage – otage de la Couronne et pas de Winterfell en réalité – ; en empêchant Robb de se mettre dans son tort, il donne des gages de sa bonne conduite à la Couronne. Si Robb avait frappé Joffrey, il risquait de faire aussi les frais de la colère de Robert et/ou des Lannister, et au mieux d’être envoyé dans une autre famille, si Ned était désavoué par le roi, à cause de Robb (À Castral Roc, par exemple). Winterfell est devenu son seul foyer.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #126792
    Eridan
    • Vervoyant
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    Pleins de réflexions un peu en vrac :

    Une chose qui m’avait frappé lors de ma première relecture, c’était que Sansa était présentée comme une « menteuse » très tôt … Lors de cette relecture, je me rends compte que la thématique du mensonge transcende l’ensemble du chapitre :

    Sansa ment :

    “Arya and I were remarking on how pleased we were to have the princess with us today,”
    « Arya et moi nous récriions sur la joie que nous donne la présence de la princesse.

    Mordane ment :

    Arya thought that Myrcella’s stitches looked a little crooked too, but you would never know it from the way Septa Mordane was cooing.
    Certes, aux yeux d’Arya, les points de Myrcella partaient aussi quelque peu de travers, mais les airs béats de septa Mordane juraient du contraire.

    Et j’ai l’impression que Joffrey aussi ment : je doute qu’il ait vraiment eu envie de se frotter à Robb avec de vraies épées … Je pense plutôt qu’il cherchait comme souvent à jouer au plus malin, et surtout, à hâter la fin d’un entraînement où visiblement (si on en croit Robb), il n’a pas été forcément à la hauteur.

    Reste quelques personnages qui ne mentent pas : Jon et Arya, Sandor … Amusant de constater que sa première apparition se fait dans un chapitre d’Arya. Ca préfigure bien la suite de leur relation.

    his black doublet emblazoned with the golden kraken of his House
    Arya repéra le doublet noir et l’hydre d’or de Theon Greyjoy

    Aurore l’a dit, Theon a un statut particulier et cet élément-là, aussi petit soit-il, vient le renforcer : il porte les armes de sa maison, alors que tous les autres personnages portent le loup, le lion ou le cerf. Encore une manière de l’exclure ou de s’exclure du reste des Stark … On appréciera (peu) au passage la traduction de l’anglais kraken en « hydre » … O_o

    En parlant traduction :

    “Arya has the hands of a blacksmith.”
    « Arya ? des pattes de charron. »

    Pas grave, mais dommage à nouveau : un charron s’occupe des véhicules, un blacksmith est un forgeron … ce qui donnait une saveur toute particulière au trait d’esprit d’Arya, lorsque Septa Mordane tentait de la retenir : « Je dois ferrer un cheval » Elle ne cherche pas juste à provoquer un scandale, elle se montre surtout très ironique sur les reproches que lui adresse Mordane et sur les remarques mesquines sur son physique de cheval.

    Ghost, already larger than his litter mates, smelled her, gave her ear a careful nip, and settled back down.
    Plus grand déjà que le reste de sa portée, Fantôme la flaira, lui taquina prudemment l’oreille et se rallongea.

    Encore une petite référence sympa au fait que Fantôme est différent du reste de sa portée : ici on apprend qu’il est déjà plus grand que les autres. Ca renforce le parallèle avec Jon, plus mûr que les enfants Stark.

    I killed a man at twelve. You can be sure it was not with a blunt sword.”
    J’en avais douze quand je tuai mon premier adversaire. Et pas avec une épée postiche, tu peux m’en croire.

    Dans un SSM, on apprend que Sandor a participé au sac de Port-Réal au sein de l’armée Lannister et ce serait donc à cette occasion qu’il a tué son premier péquin (« US Signing Tour Madison » sur westeros.org.)

    She managed a stiff little bow to Myrcella. “By your leave, my lady.”
    Myrcella blinked at her and looked to her ladies for guidance. But if she was uncertain, Septa Mordane was not.
    « Daignez me permettre, madame », bégaya-t-elle en adressant un semblant de révérence gauche à Myrcella.
    De stupeur, celle-ci battit des paupières, puis son regard consulta les dames sur l’attitude à adopter.

    Niveau sociétal, on voit bien que Mordane se montre particulièrement complaisante avec la princesse Myrcella (bravo, l’éducatrice !) On remarque aussi que la simple présence de Myrcella bouleverse complètement l’ordre établi : étant la personne la mieux titrée du groupe, c’est auprès d’elle qu’il faut demander congés, alors même qu’elle n’est qu’une invitée à Winterfell … Westeros s’avère être un système extrêmement hiérarchisé et complexe.

    « Une fois de plus, tout partait de travers ». Ce chapitre s’ouvre sur une phrase qui résume assez bien le sentiment qu’Arya semble régulièrement avoir dans la saga : la sensation de ne pas être à sa place, de devoir se débrouiller dans un monde qui lui est hostile.

    Autre chose qui résume bien ce chapitre et qui soude l’affection qu’ont Jon et Arya, c’est le sentiment d’injustice : « Ce n’est pas juste » dit-elle « Rien n’est juste » lui répond-t-il. Amusant de constater que les deux seuls personnages à être typés Stark à Winterfell partagent ce sentiment d’injustice. ^^

    Sansa peut se targuer d’avoir une Cour autour d’elle :Beth Cassel, Jeyne Poole. Ensemble, elles ont une conversation dont Arya est volontairement exclue.

    C’est aussi à relativiser, à mon avis. Lorsqu’elle s’immisce finalement dans la conversation, Sansa ne la tient pas hors de la confidence.Est-ce qu’Arya a été exclue ou est-ce qu’elle ne s’est pas mêlée à elles avant ? Sans doute un peu des deux.

    Enfin, j’ai noté que c’est Theon qui empêche Robb de rosser Joffrey (ce qui est une bonne attitude, j’imagine le pire si Robb avait frappé l’héritier -présomptif- du trône). Ce Theon, il peut avoir de bonnes réactions parfois…

    Je trouve intéressant de comparer l’attitude des personnages de support dans cette scène : Theon et Sandor. Theon ne s’intéresse pas au duel des enfants, il se montre moqueur sur les bords face à l’orgueil démesuré de Joffrey … mais il retient Robb à temps. Sandor se montre également provocateur, mais il encourage les mauvais travers de Joffrey et ne le raisonne pas. Comme dit plus haut, il agit en mauvais génie.

    Dans leur portrait physique, GRRM se joue du lecteur : comment ne pas y voir la preuve que Jon est le fils d’Eddard.

    Tout à fait … Et plus tard, ça prend un sens encore plus ironique quand on apprend à quel point Arya ressemble à Lyanna.

    Si c’est un foreshadowing, il est particulièrement piquant, le bâtard n’étant pas celui qu’on croit et c’est aussi une confirmation que la mise à l’écart de Jon est à l’initiative de Ned Stark pour le protéger.

    “Bastards are not allowed to damage young princes,” he said. “Any bruises they take in the practice yard must come from trueborn swords.”

    Il y a un autre foreshadowing du même acabit, à mon sens, dans ce chapitre : Lorsqu’Arya dit que Jon trouve que Joffrey ressemble à une fille, Sansa répond avec un brin de condescendance que « Jon est jaloux parce qu’il est un bâtard » / He gets jealous because he’s a bastard.

    A part pour dire que Sansa serait le genre de personne voulant bien faire les choses pour l’apparence (flagornerie, danse, couture,etc…) mais que sur du concret comme gérer une maisonnée ou faire du cheval elle devient incapable, je ne vois pas pourquoi l’auteur nous amène cet élément.

    Une explication publiée il y a quelques années disait que l’auteur tissait dès ces premières pages deux des grandes thématiques d’Arya : l’équitation permet de dresser le parallèle avec Lyanna. Le rapport à l’argent lui préfigurerait son lien avec Braavos (la pièce des Sans-Visage qui lui permet de passer le détroit, la Banque de Fer qui se trouve à Braavos, etc.) Il reste une archive de ce sujet sur le forum. 😉

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch. Raison: accords

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    #126799
    Emmalaure
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    C’est aussi à relativiser, à mon avis. Lorsqu’elle s’immisce finalement dans la conversation, Sansa ne la tient pas hors de la confidence.Est-ce qu’Arya a été exclue ou est-ce qu’elle ne s’est pas mêlée à elles avant ? Sans doute un peu des deux.

    Notons aussi, puisque tu as relevé le premier mensonge de Sansa, que ce mensonge est destiné à protéger Arya d’une potentielle remarque désagréable de Septa Mordane.

    #126801
    Aurore
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    Ce mensonge de Sansa est aussi une des hypocrisies qu’impose la société : Sansa et ses copines étaient en train de parler de Joffrey, et de le voir comme le futur mari de Sansa. Myrcella ne participe pas à cette discussion. Mais les choses ne sont pas encore officiellement décidées et il y aurait là une forme d’impolitesse de parler du mariage comme s’il était annoncé publiquement en présence de la fille du roi et sœur du promis. Les choses doivent être décidées selon les règles c’est-à-dire par le roi et le maître de la maison Stark, parents des futurs.

    #126802
    Ser Aemon Belaerys
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    Ser Aemon Belaerys wrote: A part pour dire que Sansa serait le genre de personne voulant bien faire les choses pour l’apparence (flagornerie, danse, couture,etc…) mais que sur du concret comme gérer une maisonnée ou faire du cheval elle devient incapable, je ne vois pas pourquoi l’auteur nous amène cet élément. Une explication publiée il y a quelques années disait que l’auteur tissait dès ces premières pages deux des grandes thématiques d’Arya : l’équitation permet de dresser le parallèle avec Lyanna. Le rapport à l’argent lui préfigurerait son lien avec Braavos (la pièce des Sans-Visage qui lui permet de passer le détroit, la Banque de Fer qui se trouve à Braavos, etc.) Il reste une archive de ce sujet sur le forum.

    +

    En ce qui concerne ce détail j’avais plutôt fait un lien entre Arya et l’argent. On sait que plus tard elle s’attachera à une certaine pièce ancienne et rejoindra ensuite les Sans visage qui ont aussi un lien avec l’argent (empoisonnement avec un dragon d’or et possible liens avec la banque de Braavos). Sansa apprendra peut être à mieux tenir ses comptes auprès de Littlefinger.

    = Merci pour les explications,  c’est vraiment super de se rendre compte de ce genre de chose, GRRM amène un détail pour quelque chose qui sera exploité dans un livre sortant 15/20 ans plus tard !

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #126804
    Emmalaure
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    Pour l’autre foreshadowing : « Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ? » Il m’a longtemps convaincue qu’Arya ne survivrait pas à la Longue Nuit 2.0, jusqu’à ce que je lise une interview de GRRM où il affirme qu’il a promis à sa femme, dont Arya est le personnage préféré, qu’il ne la tuerait pas. Je ne sais pas dans quelle mesure il faut croire GRRM et je le crois capable d’imaginer de vrais-faux foreshadowings pour mieux nous embrouiller. edit : ne pas oublier que ce possible foreshadowing est placé dans la bouche de Jon Snow qui, it is known, …knows nothing !

    Pour ma part, je suis convaincue depuis longtemps que ce foreshadowing s’appliquera à Jon et non à Arya.

    Pourquoi, Emmalaure ?

    Alors là, c’est vraiment long à expliquer ! Mais je peux citer au moins quelques éléments : le premier relève d’un procédé littéraire utilisé régulièrement par GRRM dans sa saga, qui est que les actes et les paroles des protagonistes ont tendance à se retourner contre eux : on a, par exemple, Eddard dont le premier acte est une décapitation et qui finit décapité; un autre exemple, c’est quand le roi Robert conseille à Eddard de donner à sa fille un « chien » plutôt qu’un loup et que Sansa obtiendra effectivement un « chien » mais pas de la part d’Eddard (c’est le garde du corps de son héritier qui retournera sa veste); on a aussi les prophéties qui se réalisent mais jamais là où on les attend (or, même si cette phrase qui prédit l’avenir d’Arya est une blague au départ, parce qu’on est dans une tragédie où les mots ne sont pas du vent, on attend comme lecteur qu’elle se réalise au moins en partie); enfin, Ysilla l’a déjà signalé, Jon Snow « n’y connait rien » ^^.

    Après, tout ceci ne transparaît qu’au fur et à mesure de la lecture. Lors d’une première lecture, à ce stade, les éléments sont trop minces pour deviner quoi que ce soit (mais on peut ouvrir des paris !). Il y a un autre élément que j’aborderai quand on sera au prochain chapitre de Jon.

    L’intro choisie par Sola est un peu éloignée de celle de l’auteur « Une fois de plus, tout partait de travers ». vs Arya’s stitches were crooked again. En gros « Les points d’Arya étaient encore une fois tout tordus » (je ne sais pas si « tordu » est le bon terme en couture^^) En VO, on a directement le nom de la protagoniste. Et la VF n’évoque pas les « points » (qui sont aussi des points de côté et des points de suture). Bref, on entre directement en VO dans la couture et le fait de faire des points. C’est bien moins vague que « tout » qui part « de travers ». Et préfigure pas mal Aiguille et son utilisation par Arya.

    Oui, et on retrouvera le terme « stitch » dans le conseil de Jon accompagnant le don d’Aiguille : « stitch them with the pointy end » (« pique-les avec le bout pointu »). Le choix du vocabulaire ici n’est clairement pas innocent, mais ce n’est pas forcément facile à rendre en traduction.

    #126815
    Ysilla
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    Je voudrais ajouter à tous les posts très pertinents sur ce chapitre quelques mots sur le sentiment poignant qui peut saisir le relecteur qui connaît la suite. En effet, il s’agit du tout dernier chapitre de l’innocence. Et on ne peut que citer par anticipation les mots d’Eddard Stark dans le chapitre 23, Arya II :

    Summer is the time for squabbles. […] This willfulness of yours, the running off, the angry words, the disobedience…at home, these were only the summer games of a child. Here and now, with winter soon upon us, that is a different matter. It is time to begin growing up. AGOT 23, Arya II
    La saison des querelles est l’été. […] L’opiniâtreté, les fuites éperdues, les cris de colère et la désobéissance n’étaient…, chez nous, que des jeux d’été puérils. Ici, maintenant que l’hiver menace, il en va tout autrement. Il est temps de commencer à grandir.

    Ce chapitre met en scène de nombreux personnages, de premier et de second plan : ça se chamaille et ça tempête comme Arya et Septa Mordane, ça minaude, ça fait des messes basses sur le prince charmant comme Sansa, Jeyne Poole, Beth Cassel, ça joue à l’homme fait comme Joffrey, Robb, Theon, Sandor joue au chien, Rodrik joue au maître d’armes vigilant et sévère, Jon Snow, au faux blasé assis sur son rebord de croisée…Regardez-les jouer, les enfants de l’été ! Plus qu’aux personnages principaux qu’on a tous en tête, je songe aux seconds rôles de l’intrigue :

    Rodrik Cassel qui finit salement amoché puis tué par Ramsay Bolton sous les murs de Winterfell, Septa Mordane, décapitée,  Beth Cassel, la petite fille qui se berce en serrant ses genoux, otage de Theon Greyjoy, menacée d’être pendue aux murs du château, puis emmenée captive à Fort-Terreur et enfin Jeyne Poole, qui moque Arya mais qui va finir par être une Arya, battue, violée par Ramsay et ô ironie, elle qui voit en Arya un museau chevalin, va finir avec un nez  gelé.

    Bref, la relecture du chapitre lui donne une saveur bien âcre.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par Ysilla.

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    #126816
    Lapin rouge
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    Oui, et on retrouvera le terme « stitch » dans le conseil de Jon accompagnant le don d’Aiguille : « stitch them with the pointy end » (« pique-les avec le bout pointu »).

    La citation exacte est « Stick them with the pointy end ».

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #126823
    Pandémie
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    • Posts : 2838

    The longer you hide, the sterner the penance. You’ll be sewing all through winter. When the spring thaw comes, they will find your body with a needle still locked tight between your frozen fingers.
    […]plus tu te caches, plus dure sera la sanction. Garde-toi que, pour ta peine, l’on ne te condamne à coudre tout l’hiver prochain. Imagine qu’à la débâcle on te découvre dans la glace avec une aiguille coincée dans tes doigts gelés ?

    Prendre la citation en entier est plus intéressant, et en anglais, Sola c’est de nouveau un peu trop lâché. S’ajouetent donc aussi l’idée d’être caché et puni pour cela, et de « coudre » tout l’hiver. Ce qui colle bien à Jon aussi. De deux manière à mon sens. Une qu’on peut déjà voir dans ADWD. Jon vit son hiver au Mur, dans la Garde, et il « coud », ie se bat, pour elle. A la fin d’ADWD, il décide de ne plus se cacher et de marcher sur Winterfell pour sauver « Arya ». Et on va sans aucun doute le trouver refroidi l’épée à la main suite à la fin de son PoV au Mur, prêt à vivre une renaissance, soit le printemps.

    Autre interprétation, Jon va vivre et mourir et revivre et se battre tout durant l’hiver et son ascendance Targ cachée sera révélée. Malgré la victoire contre les Marcheurs blancs, il devra rester « de glace » et ne pourra poser son épée mais devra la pointer contre une menace plus humaine (Arya devenue trop psychopathe? Tantine Dany ayant la folie des grandeurs?).

    #126877
    Beffroid
    • Éplucheur avec un Économe
    • Posts : 28

    Une fois de plus, tout partait de travers

    Tout comme vous, je trouve que cette phrase résume bien le chapitre, car (surtout en VF) elle sous-entend que les travaux d’aiguille ne sont pas le seul problème qui tracasse Arya… Un chapitre où on retrouve la révolte d’une petite fille (qui se sent isolée et/ou transparente) contre l’injustice, pour l’instant par la fuite, ainsi que des passes d’armes et de mots.

    Du duel avec une « latte matelassée » entre Sansa et Arya, remporté tout en douceur par la première, au « live steel », acier nu avec lequel Joffrey provoque Robb en sachant pertinemment qu’il restera impuni, en passant par le duel à « fleurets mouchetés » remporté par Rodrik, qui renvoie à Clegane qu’il n’est pas légitime pour parler de la formation d’un chevalier, ce chapitre relève les antagonismes et les amitiés de nos futurs personnages favoris.
    Au sujet des travaux d’aiguille, ils servent à introduire le chapitre, ses « Sansa a tout » « seule sa louve l’aimait », « les femmes comptent aussi ». Et la comparaison faite avec le duel inspirera de toute évidence Jon. Mais ils permettent aussi d’attirer l’attention sur « le superbe travail d’aiguille » »no doubt the needlework was exquisite » du surcot de Joffrey et sur l’anomalie que constitue le double blason.

    Nymeria est la première mention que je relève de loup enchainé. Pourquoi alors qu’il suffisait de fermer la porte? Pour indiquer que sa maitresse se sent prisonnière ?

    Encore une petite référence sympa au fait que Fantôme est différent du reste de sa portée : ici on apprend qu’il est déjà plus grand que les autres. Ca renforce le parallèle avec Jon, plus mûr que les enfants Stark.

    Fantôme apparait comme l’ainé de la portée (plus grand, et celui qui avait ouvert les yeux en premier). Un indice sur le fait que Jon soit l’ainé par rapport à Robb?

    On a aussi une preuve qu’il est tout a fait possible de circuler incognito à Winterfell (comme le messager de Lysa, et le futur assassin) : Clegane, malgré son apparence très atypique, n’avait pas été remarqué par Arya auparavant (« a man strange to Arya »).

     

    Arya, isolée, s’enfuit de sa vie de fille noble. Sansa sait changer de sujet et mentir. Robb s’entraine à être bon combattant. Joffrey teste sa capacité à humilier les autres en se croyant intouchable. Theon croit qu’il joue déjà dans la cour des grands. Jon ne peut participer à rien, juste être spectateur du jeu des trônes.

    The show is done

    "Il va de soi que la stabilité, en tant que spectacle, n'arrive pas à la cheville de l'instabilité. Le bonheur n'est jamais grandiose." Aldous Huxley

    #127505
    Mélusine
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    J’ai noté que parmi les écuyers et gens des maisonnées Baratheon et Lannister, seuls les Lannister rient des moqueries de Joffrey. On a une fois de plus cette insistance sur les Lannister qui représentent ce qui est détestable.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.
    #128430
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
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    J’ai aussi noté que Myrcella semble accaparée par Septa Mordane et les « dames » présentes et ne semble pas se lier avec les filles Stark ni même essayer. Sansa et les autres semblent être assises à l’écart d’elle.

    On aurait pu imaginer que ce séjour à Winterfell soit l’occasion pour les enfants des deux familles de se lier mais ils ne semblent pas faire connaissance plus que ça.

    On ne sait pas d’où vient Septa Mordane ? Est ce qu’il est habituel d’utiliser des septa pour éduquer les enfants dans le Nord (j’imagine que non à cause de la différence de religion) ou si c’est à cause de Catelyn qu’elle est là ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #128432
    Eridan
    • Vervoyant
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    On ne sait pas d’où vient Septa Mordane ?

    Aucune idée. (cf. le wiki)

    Est ce qu’il est habituel d’utiliser des septa pour éduquer les enfants dans le Nord (j’imagine que non à cause de la différence de religion) ou si c’est à cause de Catelyn qu’elle est là ?

    A priori, c’est plutôt une pratique sudière, mais on manque d’élément pour trancher. Ca pose aussi la question de savoir comment sont traditionnellement élevées les filles nordiennes. Il doit y avoir des systèmes de dames de compagnie comme ça se pratique aussi au sud, mais il est vrai que cet aspect est assez peu développé dans l’œuvre.

    On aurait pu imaginer que ce séjour à Winterfell soit l’occasion pour les enfants des deux familles de se lier mais ils ne semblent pas faire connaissance plus que ça.

    Pour les garçons, l’entraînement permet la confrontation et ça semble assez naturel / traditionnel que l’hôte s’entraîne avec son invité (et le laisse gagner par courtoisie ?). Pour les femmes, leurs activités permettent moins d’interactions : les filles Stark arrivent avec leurs dames, Myrcella avec les siennes … Naturellement, les deux groupes n’ont pas tendance à se mélanger ou à échanger (d’autant que Myrcella reste encore assez timide et mal-assurée pour le moment).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 2 mois par R.Graymarch.

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    #128485
    Amarei
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Pour les garçons, l’entraînement permet la confrontation et ça semble assez naturel / traditionnel que l’hôte s’entraîne avec son invité (et le laisse gagner par courtoisie ?).

    Dans ce cas, ce serait raté pour la courtoisie, il me semble ni Robb ni Bran ne se soient souciés de laisser l’invité gagner.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par R.Graymarch.

    “Quand je pense à tous les livres qu'il me reste à lire, j'ai la certitude d'être encore heureux.” JR.

    #128491
    Eridan
    • Vervoyant
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    Dans ce cas, ce serait raté pour la courtoisie, il me semble ni Robb ni Bran ne se soient souciés de laisser l’invité gagner.

    Je m’avance sans doute un peu sur cette idée et il est normal que les enfants soient exonérés de ce genre de flatterie. On attend juste d’eux qu’ils se donnent à fond. 😉

     

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    #128497
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Dans ce cas, ce serait raté pour la courtoisie, il me semble ni Robb ni Bran ne se soient souciés de laisser l’invité gagner.

    Je m’avance sans doute un peu sur cette idée et il est normal que les enfants soient exonérés de ce genre de flatterie. On attend juste d’eux qu’ils se donnent à fond. 😉

    En tout cas, ce n’est pas le cas des filles, dressées éduquées dans la courtoisie !

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #128501
    Yunyuns
    • Terreur des Spectres
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    On aurait pu imaginer que ce séjour à Winterfell soit l’occasion pour les enfants des deux familles de se lier mais ils ne semblent pas faire connaissance plus que ça.

    Je pense que tu donnes la réponse toi-même :

    J’ai aussi noté que Myrcella semble accaparée par Septa Mordane et les « dames » présentes

    Mon impression en lisant c’est que Mordane et d’autres veulent garder toute l’attention de la princesse pour elles, et donc Sansa, Arya et leur groupe habituel sont « mises » à l’écart.

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

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