Challenge de lecture « En attendant l’hiver » (2025)

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  • #212273
    Anunka
    • Frère Juré
    • Posts : 50

    Dans le menu « Les aventures de Dunk et l’Oeuf », je valide « Le lord Commandant (un personnage de chef militaire) » avec Wang de Pierre Bordage.

    Dans une République Populaire Sino-Russe post-guerre, pauvre et livrée à la violence des néo-triade, il reste un espoir à la population : le rideau électromagnétique (REM) qui les séparent de l’occident ouvre parfois une porte pour faire entrer des émigrants. De l’autre côté l’inconnu, avec des rumeurs de corps retrouvés le long du REM, de combats organisés comme au temps de Rome, d’organes prélevés… Endetté auprès du clan des Mongol, Wang, notre jeune héros, va tenter le passage en occident. J’ai été assez surprise de la suite donc je ne vais pas trop parler de l’occident (si vous voulez en savoir plus ça doit se trouver facilement).
    L’entrée en matière du livre est très violente et crue, mais des amateurs du TdF devraient s’en remettre. Une fois passé en Occident, la violence est plus insidieuse. J’ai vu sur le forum que certains pensaient que ça avait peut-être mal vieilli, je n’ai pas trouvé (même si le début très cru m’a fait peur). Par contre, si les conditions géo-politique actuelles vous font angoisser, ce n’est peut être pas le livre à lire…
    En tout cas j’ai vraiment apprécié ce livre, même si certains points soulevés m’ont rappelé que le contexte actuel n’était pas au top… C’était mon premier Bordage, et je pense que je tenterai d’autres lectures de cet auteur.

    #212275
    Lapin rouge
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4709

    C’était mon premier Bordage, et je pense que je tenterai d’autres lectures de cet auteur.

    Si tu es amatrice de space-opera, je te conseille « Les Guerriers du silence » (je n’ai pas lu le quatrième tome, ajouté sur le tard, mais la trilogie originelle m’a laissé un excellent souvenir). Je n’ai pas lu d’autres œuvres de Bordage, c’est peut-être un tort. Il a une production impressionnante.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #212277
    DNDM
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3268

    Wang reste mon Bordage préféré. Pour le coup sur ce bouquin il était réellement bon et en avance, et je suis persuadé qu’avec une petite remise au goût du jour, y’aurait moyen de faire une excellente adaptation type Hunger Games.

    Les Derniers Hommes m’avait aussi beaucoup plus à l’époque.

    Les Guerriers du silence est, dans mon souvenir, un peu plus lourdaud (surtout le début, ça s’améliore ensuite) et daté, le genre de SF vue et revue depuis.

    La trilogie des prophéties était il me semble bien écrite, avec des chapitres très forts, mais un scénario global assez plat.

    Porteurs d’âmes se laissait lire.

    J’ai je crois lu quelques tomes de l’adaptation BD des Fables de l’Humpur, sans trop accrocher.

    La Désolation était clairement le Bordage de trop pour moi. Pas eu envie d’en relire depuis.

    Des différents échos que j’ai eu ici ou là, ça donne vraiment l’impression que Bordage a dit tout ce qu’il avait à dire d’intéressant dans les années 90-2000, et que s’il produit toujours beaucoup, il n’intéresse plus tellement. Je peux me tromper, évidemment.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #212278
    Nymphadora
    • Vervoyant
    • Posts : 8818

    Hésitez pas à créer un topic sur les œuvres de Bordage 😉

    ~~ Always ~~

    #212305
    Anunka
    • Frère Juré
    • Posts : 50

    Merci pour les conseils 😉

    Je valide dans le menu Série Télé « Saison : un livre qui se déroule pendant une seule saison » avec Dungeon Crawler Carl tome 1 de Matt Dinniman (ce n’est pas vraiment précisé mais vu le peu de jours qui se passent je pense qu’on reste sur la même saison).

    Et je valide dans le même menu « Teaser: un livre acheté juste pour la couverture » avec Contes des Mille et Un Chats de Julia Richard/Alea Lefevre. C’est un recueil de plusieurs contes des mille et une nuits illustrés avec des chats. Il y a aussi des encadrés historiques sur la dynastie des Abassides que j’ai trouvé très intéressants (je partais d’une connaissance nulle).

    #212341
    Quintus Cularo
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 240

    Bon l’été a été bien chargé, entre nouveau travail, déménagement et préparation d’un concours. Je rattrape mon retard.

    Je valide donc le thème L’épée Lige (Menu Les Aventures de Dunk et l’Oeuf) avec Tancrède, une uchronie, d’Ugo Bellagamba.

    Tancrède de Hauteville, jeune noble issue des lignées normandes de Sicile, décide de suivre son oncle, le rusé et ambitieux Bohémont de Tarent pour répondre à l’appel lancé par le pape Urbain : participer à la première croisade.

    Ça commence comme un assez bon roman historique et ça évolue comme une uchronie moins convaincante. Oui c’est un peu dommage pour un roman qui annonce sa portée uchronique dès le titre, et d’autant plus quand c’est là que le propos du roman repose pleinement, mais c’est la partie la moins convaincante du roman. La faute à quoi ? Et bien à beaucoup de choses.

    Commençons donc par l’histoire. Le début suit peu ou prou (en réalité plutôt bien) le déroulé historique de la première croisade. Evidemment, le fait d’avoir une narration à la première personne d’un personnage réel en donne une vision partiale, mais qui reste très intéressante. On retrouve toutefois le premier bémol concernant la narration : les ellipses sont parfois un peu violentes. Evidemment cela permet d’avancer plus vite, et vu la quantité d’évènements à raconter c’est louable, mais le résultat est une certaine distance avec les personnages, et notamment Tancrède lui-même, ce qui est problématique dans un ouvrage censé nous livrer sa vision du monde, son état d’esprit, ses état d’âme et ses évolutions. Pour le coup avec de telles ellipses, un roman prenant la forme d’une chronique historique, par un narrateur extérieur (voire anonyme) aurait probablement mieux fonctionné. Pour en revenir à ces ellipses, le problème s’accentue après la bascule du roman, lorsqu’il rentre dans l’uchronie absolue. En effet à ce stade, le roman accélère, passant sous silence des années entières, et nous laissant sauter d’une situation à l’autre. Ce sentiment d’accélérer donne une distance par rapport aux événements, dans lesquels on ne parvient plus à s’impliquer, d’autant plus quand le roman bascule dans la science-fiction. Cet aspect est peut être, selon moi celui de trop, n’apportant pas grand chose au récit et enterrant le réalisme du roman. Dommage quand on voit que ce traitement réaliste était une des grandes forces du roman, à l’exception de ce qui concerne les assassins, plus traités comme un élément de fantasy que comme une organisation réelle. 

    Mon point de vue concernant les personnages sera similaire. Le début du roman nous en offre une belle galerie. Et s’ils sont certes survolés et présentés d’un point de vue partial (les fans de l’Empire Byzantin souffriront à la lecture), ils dégagent suffisamment de charisme et de présence pour nous marquer. Tancrède lui-même est un héros assez classique (courageux, honorable, profondément pieux) mais amorce progressivement une évolution intéressante. Et puis la fameuse bascule, les fameuses ellipses, la fameuse accélération. Pour Tancrède lui-même, il cesse d’être réellement un personnage. En fait on a l’impression qu’il est un nouveau personnage à chaque ellipse, tant on arrive plus à accrocher dans son récit. Sauf qu’encore une fois, son évolution et sa psychologie sont censées être le centre du roman. Pour les autres personnages après cette bascule… ben c’est plat. Pas mauvais, juste plat. Toujours le même problème : trop de distance, trop de froideur, trop peu d’accroche. Alors du coup quand on commence à vouloir nous mettre des intrigues romantiques au milieu de tout ça, ça tombe à plat. 

    Alors maintenant qu’est ce qu’il y a de bien dans ce roman ? Et bien déjà toute la première partie. Le récit de la première croisade est très plaisant et la manière dont les événements évoluent après le point de bascule (la mort de Bohémont) est assez prenante. Le tout servi par une plume certes distante mais qui réussit quand même à nous investir. Et pour la seconde partie ce n’est pas aussi mauvais que je peux en donner l’impression. Ça déborde d’idées et d’érudition et ça propose des choses assez intéressantes. Mais ça manque d’investissement émotionnel pour être pris dedans et l’histoire se termine de façon assez abrupte, sans qu’on ne puisse réellement comprendre l’état de ce monde, pourtant théoriquement bien différent du nôtre.

    Aurait également pu rentrer dans les catégories Le Héros du village, Le Lord Commandant, Écuyer, L’Œuf et Maekar Targaryen.

     

    Je continue avec le thème Humble (Menu Dunk) avec La Tour Noire de Louis Bayard.

    Paris, 1818. Tandis que Louis XVIII est au pouvoir en France, Hector Carpentier, jeune médecin sans carrière, vit tranquillement avec sa mère dans une modeste pension. Les problèmes commencent pour lui quand Vidocq, le chef de la Sûreté (la police) débarque chez lui en l’informant qu’un homme a été retrouvé mort en pleine rue, quasiment nu, avec seulement, caché dans ses sous-vêtements, un papier indiquant le nom et l’adresse d’Hector. 

    Bon alors c’est un cas particulier. Un roman policier, lorgnant sur le thriller politique plein de conspiration, mais qui ne contient pas un atome de mystère, de tension ou de révélation. Vous en conviendrez ça part assez mal. Et en fait c’est là le principal problème du roman. Je n’irai pas jusqu’à dire le seul mais pas loin. En fait, tout est assez plat. On part avec un mystère, puis les réponses arrivent, les unes après les autres, pour un suspense absolument absent. Dès les cent premières pages on a toutes les grandes lignes de l’intrigue en main, et le reste ne sera que des petits détails (et essayer de nous créer de la tension sur le devenir des personnages, sans grand succès). Bref, l’intrigue est plus fonctionnelle qu’autre chose. On sent que l’auteur s’est intéressé au sujet (je reste volontairement flou pour ne rien révéler mais même le résumé vous donne les clés de l’intrigue) et a voulu écrire dessus, mais sans inspiration réelle sur quoi écrire à ce sujet. A la limite donner une happy end à un fait historique sordide. Bref je ne détaillerai pas plus les manquements de cet aspect là pour ne pas en révéler plus, mais pour un ouvrage qui affiche clairement sur sa couverture être “Le meilleur thriller de l’année” il manque l’aspect thriller. J’ajoute l’idée bancale d’intercaler entre les chapitres un journal qui se déroule pendant la Révolution, et dont le principal effet est de détruire le peu de surprise que le roman arrive à construire.

    Bon donc le mystère est absent du roman, mais au moins y a t il une bonne intrigue ? Oui. Globalement oui. Rien d’extraordinaire mais une bonne. Déjà le roman réussit ce qui considère son peu de mystère. On a une situation de base en apparence absurde mais qui trouve une explication cohérente, sensée et satisfaisante. Si on excepte le fait que cette résolution arrive très vite, c’est donc un résultat. Le reste prend des allures d’enquêtes policières assez classiques, juste exemptes de toute tension et de tout mystère. On sait de quoi il retourne, l’auteur n’assumant pas ses tentatives de faire croire à un complot d’état on se retrouve à juste chercher un coupable, dont on connaît les motivations après coup donc même rien de très croustillant (je ne plaisante pas l’enquête se termine par “En fait c’était lui le coupable et voilà pourquoi”. Bref c’est classique, parfois bien mené, parfois plus mécanique, mais je ne regrette réellement qu’un final un peu trop grand-guignolesque, qui en fait trop et semble presque cartoonesque. Pour le reste c’est une bonne intrigue, avec quelques maladresses, mais surtout cette absence totale de mystère. 

    Bon là j’ai l’air très sévère, mais c’est parce que j’en arrive à la grande qualité du livre : ses personnages. Là pour le coup Louis Bayard nous offre quelque chose de très intéressant. A tout seigneur tout honneur, je commencerai donc avec Hector Carpentier. Au début le personnage fait peur je dois l’admettre. Plat, sans confiance en lui, routinier semblant peu dégourdi. Pas vraiment le genre de personnage qu’on a envie de suivre. Mais justement, ce qui fait sa qualité c’est son évolution, comment il prend progressivement en assurance et s’impose. Ça se fait de manière assez naturelle, comme si se retrouver soudainement en pleine action, sans avoir le temps de réfléchir à ce qu’il est en train de faire l’aidait à s’affirmer. C’est assez réussi et ça en fait un vrai bon personnage. Face à lui, Vidocq. Bon c’est compliqué, parce que Vidocq est un personnage majeur de l’imaginaire collectif français. Du coup bon la question de savoir si le personnage du roman colle au personnage historique est très difficile à juger. Donc je le prendrai comme un pur personnage de fiction. Et du coup on a une proposition classique mais intéressante. Une personnage fort en gueule, vulgaire, rustre, mais débrouillard et au réseau d’informateur tentaculaire. En terme d’enquêteur on y voit plus un homme d’action rentre-dedans qu’un intellectuel réfléchi mais il fonctionne assez bien et est pas mal crédible. Son binôme avec Hector porte le roman, et d’ailleurs ses absences se font cruellement sentir en termes d’intérêt du lecteur. Certes la dynamique entre un enquêteur talentueux mais à la personnalité forte et marquée et le narrateur un peu tranquille comme témoin est un grand classique, mais c’est un classique qui fonctionne généralement bien, et qui ici est très efficacement mise au service de l’évolution du second. Bref c’est assez réussi et on aurait voulu en voir plus.

    Au final donc qu’est ce que ça vaut ? Et bien comme je l’ai dit c’est dommage que l’intrigue ne compte pas plus de vraies révélations. Le roman abat toutes ses cartes trop vite et les personnages, quoique réussis, ne sont pas assez prenants pour suffire à nous intéresser pour le reste de la lecture. Le résultat est donc un peu décevant par rapport à ce que le roman aurait pu être. Il y avait matière à donner un résultat excellent mais on se retrouve finalement seulement avec un bon livre.

    Aurait également pu rentrer dans les catégories L’épée Lige, Le Héros du village, Orphelin, L’Oeuf et Aerion Targaryen.

     

    Je valide ensuite le thème Teaser (Menu Série Télé) avec Octopus de Xavier Müller.

    La planète entière est frappé d’un phénomène nouveau. Partout des animaux développent une intelligence grandissante et semble devenir de plus en plus agressifs à l’égard de l’être humain, et notamment une variété de poulpes de taille colossale. Les autorités font donc appel à Margot Klein spécialiste du comportement animal (et surtout du langage) pour tenter d’entrer en contact avec ces poulpes pour comprendre ce qu’ils veulent, avant qu’il ne soit trop tard pour l’humanité.

    Bon y avait une idée intéressante à la base, même si éloignée de ce que la couverture et le titre me laissaient à penser (je suis très faible avec certains mot-clés), mais le traitement est probablement un peu trop excessif et aurait gagné à plus de sobriété. 

    Cela tient majoritairement à l’histoire je pense. La prémisse a des airs de déjà-vu mais est efficace et promet quelque chose d’assez riche. Mon problème repose surtout sur le sens de la mesure, qui dans ce cas présent a totalement disparu. L’auteur a eu plein d’idées, toutes plus folles les unes que les autres, et a choisi de toutes les coucher à l’écrit, sans se trop se préoccuper que le résultat demeure.  C’est donc un roman généreux mais qui manquera fréquemment de finesse dans son déroulé, frôlant même le nanardesque par moment. Bon attention je suis loin de dire que c’est mauvais. En soit, cet aspect excessif et même plutôt plaisant dans une logique de pur divertissement pulp. Toutefois le roman donne plusieurs fois l’impression de chercher à se donner une tonalité plus sérieuse et premier degré, ce qui donne une dissonance regrettable. Difficile en effet de prendre réellement au sérieux cette histoire, malgré les tentatives de l’auteur de donner à son récit une épaisseur scientifique, malgré les simplifications et la naïveté dont l’ouvrage fait preuve à plus d’une occasion. Il en va de même avec l’intrigue elle même, qui comprend un grand nombre de passages tout à fait sombres et sérieux, flirtant parfois même avec l’horrifique, mais s’offre là aussi des extravagances et des fantaisies beaucoup légère, et même une conclusion qui ressemble d’avantage à un film Disney qu’à un thriller psychologique. Je n’en dis pas plus, sinon que je comprends la volonté de l’auteur, qui s’inscrit dans un propos plus large sur les rapports entre l’être humain et la faune, mais qui détonne au vu de l’ambiance souhaitée. Bref, il y a un vrai décalage, et il pénalise beaucoup la lecture, sans pour autant la rendre désagréable. Simplement, cela rend beaucoup plus complexe d’être vraiment pris dans le récit. 

    Un des points qui aide beaucoup la lecture est le traitement des personnages. Ce point me laisse d’ailleurs à penser que la volonté de Xavier Müller était bien de faire un roman d’aventure teinté de science-fiction, d’inspiration pulp, tant les personnages se reposent sur des stéréotypes connus. Je n’irai toutefois pas jusqu’à parler de cliché, car si bien que peu de choses les concernant n’est très surprenant, il y a de la part de l’auteur, une vraie volonté de leur donner une épaisseur humaine. Je mets toutefois un gros bémol sur les derniers chapitres, où la caractérisation, comme les dialogues, sombrent là pour le coup dans le cliché le plus total. C’est dommage parce qu’avant ça il s’agissait du point le plus réussi du roman, notamment par les dialogues, accrochant et plaisants, qui aidaient grandement à l’immersion. Preuve de leur réussite, les différentes morts du roman (parfois surprenante au vu du développement des personnages concernés). J’ajoute d’ailleurs que, quitte à assumer le côté aventure pulp, un personnage animal accompagnant l’héroïne aurait bien fonctionné.

    Bon et du coup, que vaut ce que ça raconte ? Déjà j’aime assez la mise en place (quand on accepte le postulat, un peu exagéré, mais encore une fois, ça passe si on part du principe que c’est un récit pulp) et les enjeux, de même que les évolutions de l’histoire, sont mis en place de façon claire et compréhensible. On est jamais perdu dans le récit, même lorsqu’il part dans des directions disons alambiquées. Le mystère est bien mis en place et sa résolution progressive fonctionne également très bien. Bref, si on accepte l’aspect excessif du récit, sa construction est des plus réussies.

    Un roman en demi-teinte donc. Trop léger pour être pris au sérieux mais trop premier degré pour que ses excès passent, le livre est un peu coincé entre deux tons. Si ça n’annule aucune de ses qualités, et que le résultat se lit assez bien, ça l’empêche d’exprimer tout son potentiel. Il y avait un bon livre potentiel, voire deux, et le résultat est donc relativement frustrant. 

     

    Arrive ensuite le thème Orphelin (Menu Dunk) avec Sir Nigel d’Arthur Conan Doyle.

    Alors que la peste noire ravage l’Europe, Sir Nigel de Loring, héritier sans le sou d’une famille noble sans le sous, rentre au service du roi Edouard III pour aller combattre en France dans l’espoir d’acquérir fortune et gloire.

    Je serai assez bref vu qu’il s’agit du préquel de la Compagnie Blanche, je vous renverrai donc à ma critique sur ce sujet, les deux romans partageant les mêmes qualités et les mêmes défauts. 

     

     

     

     

     

    Pour la suite, je valide  le thème Le Héros du Village (Menu Les Aventures de Dunk et L’Oeuf) avec La villa des mystères de Federico Andahazi. 

    Été 1816, le couple Shelley (Percy et Mary), leur parente Claire Claremont, le poète Byron et son secrétaire le docteur Polidori passent des vacances dans une villa en Suisse. Alors qu’une tempête se lève, tous les cinq s’entendent sur un défi : écrire un récit gothique. Le docteur Poldori, souffrant des humiliations répétées de son maître, désire le surpasser. Il est alors contacté par une créature mystérieuse qui lui propose un manuscrit qui lui permettrait de gagner le pari, en échange d’un étrange marché.

    Proposition très intéressante autour de la création de deux des œuvres fantastiques les plus influentes de la littérature (Le Vampire et Frankenstein), le roman nous propose un récit sombre et légitime à se réclamer d’un tel héritage gothique. La construction en deux récits imbriqués l’un dans l’autre nous offre deux approches. La première, du point de vue de Poldori, est la plus “sage”, proposant quelque chose de plus psychologique, avec cet individu attachant malgré tous ses défauts, et dont on comprend sans mal les aspirations et les décisions, même les plus contestables ou moralement condamnables. Si son fond aurait facilement pu devenir répétitif et lassant, la faible taille du roman la rend surtout très efficace (je salue toujours les livres qui savent ne pas trop s’étendre et oui des fois, plus court veut dire meilleur). L’ambiance, quelque part entre le mélancolique et l’oppressant (gothique quoi) fonctionne à merveille et nous porte très bien, servant d’introduction diablement efficace à l’autre récit, celui de la mystérieuse correspondante. Cette partie-là, qui semble se vouloir le cœur du roman, est malheureusement moins bien maîtrisée. Lorgnant plus du côté du grand guignol grotesque que du gothique, l’auteur s’y montre tellement insistant sur l’aspect choquant du récit (de bien des façons différentes) qu’il finit par tomber dans l’excessif, ce qui désamorce finalement ses effets. Il y a pourtant une base intéressante, à travers sa protagoniste, un personnage original censé atteindre un bon équilibre entre nous émouvoir et nous horrifier. Je dis censé car malheureusement la sauce ne prend pas vraiment dans ce sens là. Elle se révèle trop froide, voire hautaine par moment, pour être réellement attachante, et que donc on se sente pleinement désolé par son sort, d’autant que semble très bien le vivre, et à l’inverse les efforts d’humanisation et le discours assez moderne l’entourant (pour un roman se déroulant en 1816 j’entends) empêche d’y voir une vraie figure monstrueuse. Bref un entre-deux dont le roman souffre malheureusement. Après n’allez pas croire que cette partie est mauvaise. Comme je l’ai dit, on a une très bonne idée de base et un développement assez intéressant. Et surtout ce personnage est utilisé de façon assez intelligente, à mi-chemin entre le démon et le vampire. Bref c’est une très bonne idée bien développée, malheureusement un problème de dosage dans le ton.

    Bon je reste assez tiède sur le roman, malgré les qualités que je lui trouve sincèrement. Simplement car j’ai toujours du mal avec l’association horreur-sexe, et qu’on est là devant un cas d’école. La sexualité y est vraiment traitée comme un vecteur d’horreur. On ressent vraiment cette volonté de choquer pour choquer, quitte à tomber dans le simple mauvais goût. On se retrouve ainsi avec une scène relativement gratuite mettant en scène un adulte ayant un comportement plus que équivoque avec deux enfants, mais aussi une sorte de comble de l’horreur à la fin prenant la forme d’un rapport sexuel avec une créature monstrueuse (comprenez, même en en connaissant la vraie nature, c’était acceptable si elle ressemblait à une belle femme). Bref l’auteur tient à en faire un sujet majeur du roman, ce qui colle avec les thématiques abordées mais personnellement me rebute quelque peu. Je dirai donc qu’il s’agit d’un bon roman, dont j’ai quand même en grande partie apprécié la lecture, mais simplement avec une approche que je n’aime pas.

    Aurait également pu rentrer dans les catégories L’Epée Lige, Tournoi et Casting.

     

    Je m’approche de la fin avec le thème Scénaristes (Menu Série Télé), validé avec Le mystère du temple de la Grue, de Thanh-Van et Kim Tran-Nhut.

    Vietnam, XVIIe siècle. Tân, jeune homme brillant et prometteur, vient d’être nommé mandarin (fonctionnaire quelque part entre l’administrateur et le juge) dans une province reculée. Alors qu’il apprend à connaître son nouveau territoire (et qu’il essaye d’éviter les familles désireuses de marier une de leurs filles à ce personnage aussi important que célibataire) une série de meurtres commencent, semblant liées à un temple voisin, dont les moines sont connus pour leur pratique des arts martiaux.

    Dans le registre des polars historiques on est finalement sur quelque chose d’assez classique. J’écarte déjà le sujet de la représentation du Vietnam du XVIIe siècle et de sa culture. Je n’y connais rien, je découvre à travers cette lecture, qui est un roman donc je vais continuer à dire que je n’y connais rien. Je dois l’admettre je n’ai pas eu le sentiment d’une découverte culturelle à travers ce récit. Même les romans de Jean-François Parot (j’y reviens toujours dans ce domaine) me dépaysent davantage. Ici le point qui m’a le plus marqué, ce sont les noms des personnages. Autant certains ont des noms qui sonnent comme tels (Tân, Dinh…) mais à côté on trouve des Docteur Porcs, Monsieur Mignon, Carmin ou Pastèque. Oui tout ceci sont des prénoms et oui ça perturbe pas mal. Outre ce côté perturbant, ces noms apportent deux défauts selon moi. Premièrement ça distrait beaucoup, et surtout ça rend assez difficile de prendre les personnages au sérieux ce qui est des plus dommageables (surtout quand ça touche des personnages importants dans l’intrigue). L’autre problème (toujours selon moi) c’est que pas mal de ces noms induisent une première impression au sujet des personnages, dont il est difficile de se détacher ensuite. En gros, il devient difficile de se faire sa propre opinion sur certains personnages, d’autant que la plupart de ces noms évoquent des choses qui induisent des sentiments majoritairement négatifs. Bref, je ne sais si pour le coup c’est un trait culturel mais le résultat dessert plutôt le roman. Bon ceci dit ce n’est pas qu’un problème de nom. On a affaire à beaucoup de personnages, et malheureusement souvent mal caractérisés. On se retrouve donc souvent à se demander qui est qui, qui fait quoi, quels sont les enjeux, ce qui sort beaucoup de l’intrigue, surtout dans un roman policier. Bon du coup, les noms sous forme de mots permettent d’identifier plus vite les personnages (qui restent assez peu caractérisés ceci dit). Pour en finir avec les personnages, j’évoquerai rapidement le mandarin Tân lui-même. Il s’agit d’un personnage assez classique de ce genre d’histoire. Honnête, intelligent, vif et somme toute très lisse. Heureusement pour lui qu’il a un certain humour qui le rend suffisamment intéressant pour être suivi tout du long et une sympathie générale qui le rende plutôt efficace comme protagoniste. Bref il ne se distingue pas vraiment, mais il est loin d’être désagréable à suivre.

    Bon vous l’aurez compris, ce ne sont pas les personnages qui font la force du roman. J’ai plus de positif à dire sur l’intrigue, que j’ai trouvé assez bien ficelée. Les fausses pistes se multiplient avec doigté tout en menant à une résolution tout aussi bien ficelée. Elle est logique avec les éléments soulevés dans le roman, et en même temps n’a rien de trop évidente, et en même temps on comprend comment le protagoniste a pu arriver à cette conclusion, et en plus elle se permet d’être assez riche émotionnellement, avec du beau développement de personnage. J’aime et je salue. Bon le seul problème (léger mais il est juste de l’évoquer) c’est le chemin pour en arriver là. Pas que l’enquête soit mauvaise mais certains passages font un peu mécaniques et faciles. On a des fois l’impression que les personnages vont pile au bon, pile au bon moment et tombe directement sur pile le bon personnages pour avancer dans leurs investigations. Ceci dit, ça nous offre quelques beaux tableaux, avec de bonnes ambiances, mais on ressent un peu trop le côté “avancer directement d’une scène à une autre”. En soit ça ne me dérange pas du tout, car comme je l’ai dit, les ambiances et les environnements présentés sont des plus réussis. 

    Alors donc qu’est ce que ça donne ? Je dirai que si vous aimez ce genre (les romans policiers historiques), vous pouvez y aller sans trop de soucis. Vous trouverez ce que vous cherchez, ni plus ni moins. Si ce n’est pas votre tasse de thé, vous pouvez toujours vous y essayer quand même, vous ne perdrez pas votre temps. En somme donc, un bon roman, sans génie mais sans défaut rédhibitoire non plus. 

    Aurait également pu rentrer dans les catégories Le Garde Royale, Le Lord Commandant, Orphelin et l’Oeuf.

     

    Et enfin je termine cette fournée en validant le thème Le Garde Royal (Menu Les Aventures de Dunk et l’Oeuf) avec Le Dernier des Francs, de Michel Pagel. 

    52 avant notre ère, Alésia. Brennus, un guerrier gaulois aux ordres du Vercingétorix parvient à assassiner César à la veille de la bataille décisive. Des siècles plus tard,la situation est équilibrée entre quatre empires : celte, romain, hunnique et parthe. Lucius Antonius Tubero, jeune noble érudit est désigné par son oncle, un sénateur influent pour l’accompagner à Gergovie, officiellement pour une simple mission commerciale. Lucius ne manque toutefois pas de rapidement comprendre que quelque chose de plus important se trame, tandis qu’il fait la connaissance d’un de leurs gardes du corps, Alrik, qui se revendique avec son père être le dernier représentant du peuple franc.

    J’aime les uchronies, j’aime les romans d’aventures (surtout quand elles sont saupoudrées d’intrigues politiques) et j’aime l’histoire antique. Alors est ce que j’ai trouvé tout ce qu’il me fallait dans ce roman ? Et bien je vais voir point par point (oui je me sens d’humeur universitaire pour celui-là). Commençons donc par notre partie 1 : l’uchronie. Déjà un point très positif : on attaque directement avec le point de divergence. Introduction et voilà tout de suite on sait ce qui a changé le cours de l’histoire par rapport à notre réalité. Evidemment le reste des modifications nous sont apportés au fur et à mesure par la suite, mais de façon à ce qu’on ne soit jamais perdu. Et l’univers uchronique proposé est assez intéressant. Pas de grandes extravagances, pas de technologie anachronique ou de changements rendant le monde méconnaissable non plus. L’univers décrit est assez vraisemblable par rapport à son point de départ et on est jamais ni dépaysé ni perdu. L’auteur joue d’ailleurs avec cet aspect familier, en proposant des évolutions à la fois logiques et amusantes. Par exemple Rome est bien devenu un empire mais son souverain n’est pas appelé César ou Auguste mais Pompée (oui ça ne fait peut être rire que moi). Bon si je dois trouver un défaut à cet univers (pourquoi pas) je dirai qu’on sent une volonté de garder les choses simples. Alors ça a l’avantage de ne pas se disperser et de garder la situation assez claire, mais on se retrouve avec quelques facilités. Quatre Empires à peu près égaux en termes de puissances et tous les autres peuples sont évacués sans plus de cérémonies. C’est clair, c’est simple, mais ça manque un peu d’organisme. Et oui je suis en train de disserter sur l’aspect organique d’une situation géopolitique dans un roman uchronique. C’est dire si je pinaille. Et puis la clarté de cette situation est jouante dans le roman, et la situation politique de chaque empire est déterminante à un moment ou un autre dans l’histoire. Bref quelque chose de plus complexe aurait pu donner des intrigues plus intéressantes (j’y reviendrai) mais aurait aussi beaucoup distrait, aurait été plus difficile à suivre et finalement aurait pu paraître plus superflus. 

    Partie 2 maintenant : le roman d’aventure (et d’intrigues politiques). C’est probablement là que le bât blesse le plus. Alors attention ce n’est pas mauvais du tout, c’est juste très simple. Les personnages avancent d’une péripétie à l’autre, les révélations sont globalement prévisibles et l’objectif final ne change pas réellement de tout le roman. Bref pour un roman d’aventure ça manque un peu… d’aventure. Alors entendons nous, il y a des péripéties, mais finalement la puissance de l’enjeu manque. On sait rapidement qui va mourir et qui va survivre, comment tel ou tel personnage va finir, qui va être l’antagoniste. Vous avez compris assez peu de surprise, et on se retrouve malheureusement avec un récit assez plat. Heureusement on a quand même de quoi se mettre sous la dent avec les personnages. Déjà notre protagoniste Lucius. Au vu du genre de récit, il est plutôt original. Bossu et peu athlétique, il n’est pas du genre à rechercher l’action, plutôt à la fuir (et évidemment, sans spoiler, il devra apprendre à croire en ses capacités et à faire preuve de courage). Non clairement ce n’est pas une nouveauté mais c’est assez plaisant. Les personnages autour de lui sont du même acabit. On a l’impression de les avoir vu quelque part et aucun n’aura un développement à même de nous surprendre, mais chacun fonctionne bien. J’aurais la même chose à dire sur l’intrigue du roman. Simple, prévisible, mais suffisamment réussie pour nous tenir jusqu’au bout. C’est toutefois un peu dommage pour une histoire qui repose autant sur des enjeux politiques, et je n’aurais pas dit non à quelque chose d’un peu plus dense.

    Et enfin la partie 3. Est ce que le roman a réussi à plaire au passionné d’histoire antique que je suis, et ce malgré l’aspect uchronique ? Et bien oui assez largement. Pour moi une bonne base uchronique repose sur un équilibre entre apporter des changements et retrouver des éléments de notre histoire réelle. Ce dosage est bien présent ici. On est suffisamment en territoire connu pour apprécier ce qu’on peut aimer dans ces contextes historiques, tout en se laissant agréablement surprendre par les différences qu’on s’amuse à noter. L’équilibre est aussi très bon entre les libertés que prend l’auteur et l’importance de conserver un contexte historique crédible. Ainsi la construction de l’univers et du récit implique des éléments qui peuvent paraître irréalistes, comme la destruction totale du peuple Franc, l’auteur prend soin de rester un minimum cohérent. Si je reprends l’exemple de la disparition des Francs, Michel Page, en relativise l’idée, faisant même dire à un personnage que l’idée du Dernier des Francs est plus symbolique, une manière de parler qu’une réalité concrète. On a donc bien un enjeu très fort, avec de bonnes implications narratives, mais sans forcément sacrifier la vraisemblance historique. J’ajoute là dessus, car je sais à quel point c’est tentant, même dans des récits non-uchroniques, merci de ne pas être tombé dans le cliché de l’empire romain expansionniste ultra-violent et rempli d’arrogance colonialiste. Et oui c’est possible, même sans à l’inverse nous vendre Rome comme une société utopique faite de paix et de tolérance, on a un vrai sens de l’équilibre. Oui le récit nous porte à prendre partie pour Rome dans le conflit qui s’annonce mais c’est négliger deux détails. Premièrement nous suivons un personnage issu de l’aristocratie romaine, qui naturellement est porté à prendre parti pour son peuple. Deuxièmement, le roman nous montre surtout comment les intrigues politiques brisent les individus. Ainsi aucun empire n’est présenté comme valant réellement mieux qu’un autre, et même si Rome semble chercher à se protéger dans cette histoire, cette protection est rendue nécessaire car les autres empires se sentent menacés par les ambitions romaines. Un traitement qui sonne réaliste et crédible, sans manichéisme exacerbé, qui renforce le sentiment de vraisemblance de cet univers.

    Bref vous l’aurez compris c’est une lecture qui m’a plu, et dont le plus gros défaut, assez handicapant toutefois vu le ton du roman, est son scénario beaucoup trop rangé et ses personnages sans véritable relief. C’est vraiment dommage car Michel Page propose un univers assez fascinant, qui donne envie d’en voir plus. Une lecture qui m’a donc laissé plutôt mitigé, mais globalement satisfait.

    Aurait également pu rentrer dans les catégories L’épée Lige, Le Lord Commandant, Orphelin et Baelor Targaryen.

     

    Voilà voilà, désolé pour cette longue absence, je retourne à mes lectures maintenant (et vu qu’octobre arrive, je vais probablement me concentrer sur des lectures horrifiques. En tout cas plus qu’à l’accoutumé).

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois par R.Graymarch.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort, mais en d'étranges ères peut mourir même la mort.

    #212363
    Anunka
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    Je valide « Les Louves de Winterfell » du menu Les Aventures de Dunk et l’Oeuf avec Les années noires (Belgarath le Sorcier tome 1) de David et Leigh Eddings.

    L’histoire commence tout de suite après la fin de la Mallorée, mais relate les événements qui se sont passés bien avant la Belgariade. On peut donc y croiser les Marags qui forment une société matriarcale avant leur disparition. Le livre m’a permis de mieux appréhender la géographie et la répartitions des différents peuples qui m’avaient parfois parues complexes (l’histoire se déroule sur des millénaires donc forcément il y a des changements…), mais tout le piquant du cycle tient surtout aux dialogues assez vivants entre les personnages qui ne sont pas présents ici. C’est à lire si on a aimé la Belgariade et la Mallorée et qu’on a envie de se replonger un peu dedans, sinon c’est un livre assez dispensable.

    #212376
    MELT527
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    Bonjour à tous ! Voici mes petites lectures de septembre pour le challenge !

    Les Lames du Cardinal, tome 1  par PevelMenu Garde de Nuit – Qhorin Mimain : un livre issu des recommandations de la Garde de Nuit avec Les Lames du Cardinal, tome 1 de Pierre Pevel.
    Un vrai coup de cœur ! Pierre Pevel réussit à mêler cape et épée, complots politiques et fantasy draconique avec un panache digne de Dumas. Les membres des Lames du Cardinal sont aussi charismatiques qu’attachantes, l’action est rythmée et le Paris du XVIIᵉ siècle prend vie avec éclat. Quelques longueurs historiques au départ, mais très vite on se laisse happer par l’enquête. Un premier tome qui laisse espérer une trilogie épique !

    Effroi à la fête foraine par ArdenMenu Les Aventures de Dunk et l’Œuf – L’Épée Lige : une histoire avec un serment ou une promesse avec Smoke Hollow, tome 4 : Effroi à la fête foraine de Katherine Arden
    Une conclusion haletante pour la saga Smoke Hollow ! Ce quatrième tome nous entraîne dans une fête foraine terrifiante, peuplée de clowns cauchemardesques et d’un Homme qui sourit plus mystérieux que jamais. L’ambiance est sombre, les frissons garantis, et l’action ne laisse aucun répit. Seul regret : des scènes trop rapides qui s’expliquent par la narration partagée à deux points de vue. Mais pour une lecture jeunesse pleine de tension et d’émotions, c’est une réussite totale !

    Le Château des Carpathes par VerneMenu Personnages – Tanselle : un.e artiste de spectacle vivant avec Le château des Carpathes de Jules Verne
    Le Château des Carpathes démarre très lentement : les cinquante premières pages sont noyées sous des descriptions interminables qui plombent le rythme d’un récit pourtant court. L’intrigue, elle, respecte tous les codes du roman gothique, mais reste très prévisible pour un lecteur moderne : on devine rapidement le « mystère » du château, et la révélation finale tombe à plat. Une lecture correcte, mais pas inoubliable, qui ne reflète pas le meilleur de l’auteur mais qui a le bénéfice de valider une entrée du challenge qui me semblait insurmontable grâce au personnage central de la Stilla, une cantatrice italienne très talentueuse.

    Meute par RennbergMenu Série télé – Casting : un roman avec 3 POV ou plus avec Meute de Karine Rennberg
    Je ne sais plus qui m’a parlé en premier de ce livre mais je le remercie infiniment. Meute m’a complètement surprise. Sous ses airs d’urban fantasy post-apo, ce roman est avant tout une histoire de liens, de famille choisie et d’acceptation. La narration à la deuxième personne crée une immersion incroyable : on vit les émotions des personnages de l’intérieur, entre violence, tendresse et solidarité. La diversité des identités, la poésie de Calame, la loyauté de Val, l’évolution de Nath… tout sonne juste et apporte une profondeur rare. Pas de rythme effréné ni de clichés habituels du genre : le roman prend son temps pour construire une véritable meute, fragile mais soudée, et redonne au mythe du loup-garou une dimension intime et bouleversante. Une lecture originale, intense et inoubliable. 5 étoiles !

    Sorciers, tome 2 : Terres oubliées par FontaineMenu Série télé – Scénaristes : un livre écrit à plusieurs mains avec Sorciers, tome 2 : Terres oubliées de Maxime Fontaine et Romain Watson
    Ce deuxième tome de Sorciers m’a totalement embarquée ! Plus sombre, plus intense, plus riche que le premier, avec un worldbuilding magistral, des révélations à couper le souffle et des personnages toujours plus attachants. On voyage, on tremble, on rit… Impossible de lâcher ce livre ! C’est une trilogie que je recommande les yeux fermés pour tous à partir de 14-15 ans.

     

    Et voilà, lentement mais sûrement, j’avance !

    Bonne semaine à tous !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 mois par Lapin rouge. Raison: Inversion vignettes couvertures

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

    #212412
    Nymphadora
    • Vervoyant
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    Dernières validations en date (oui j’en avais zappées…) :

    ~~ Always ~~

    #212471
    el_shaka
    • Éplucheur de Navets
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    Un moment que je ne suis passé par ici, j’ai validé :

    • L’épée lige avec La Brume l’emportera de Stéphane Arnier. Une lecture très sympa.
    • L’oeuf du dragon avec Bilbo de Tolkien
    • Le Héros du Village avec 22/11/63 de Stephen King
    • L’épée louée avec Entrer dans le monde de Claire Duvivier
    • Le garde Royal avec Le puits des mémoires : le fils de la lune de Gabriel Katz
    • Tournoi avec Primal Hunter
    • L’honneur avec La Fraternité de l’anneau  de Tolkien
    • Teaser avec Babel de Rebecca Kuang
    • Dunk avec Saint Seyia tome 1 et le personnage de Cassius : une vraie madeleine de Proust
    • Popcorn avec Dungeon Crawler Carl : le livre de recettes de l’anarchiste de Matt Dinniman

     

    #212603
    FeyGirl
    • Fléau des Autres
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    Je valide :

    • Menu Série télé / Teaser : un livre acheté juste pour la couverture
    • avec Les chroniques de Durdane, de Jack Vance, dont je parle ici
    #212640
    FeyGirl
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    Je valide :

    • Menu Dunk / Loyal : un cirque
    • avec Bifrost n°119, dossier Greg Bear, dont je parle ici

    La nouvelle de Leigh Brackett a lieu dans un cirque du futur

    #212746
    Anunka
    • Frère Juré
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    Je valide « Samwel Tarly : une lecture inspirée par l’avis d’un challenger » du menu Garde de Nuit avec Le château des Carpathes de Jules Verne. L’avis de Melt m’a rappelé que je l’avais pris dans une boîte à livre parce que je n’avais jamais lu de Jules Verne.

    Menu Personnages – Tanselle : un.e artiste de spectacle vivant avec Le château des Carpathes de Jules Verne Le Château des Carpathes démarre très lentement : les cinquante premières pages sont noyées sous des descriptions interminables qui plombent le rythme d’un récit pourtant court. L’intrigue, elle, respecte tous les codes du roman gothique, mais reste très prévisible pour un lecteur moderne : on devine rapidement le « mystère » du château, et la révélation finale tombe à plat.

    Je partage l’avis, je me suis ennuyée ferme les 50 premières pages, et ça a continué les 100 pages d’après… C’est peut-être pas le meilleur pour découvrir l’auteur…

    Je valide « Lyonel Baratheon : un titre avec un terme du champ lexical de la météo » du menu Personnages avec La brume l’emportera de Stéphane Arnier.

    Keb vit sur les alpages de sa montagne. Un jour, loin sur l’océan, il voit apparaître de la brume. Jour après jour il voit la brume augmenter, couvrir les terres, puis des pics de plus en plus élevés. Il n’a plus le choix, il doit fuir. En chemin il croise Maramazoe, ennemie de son peuple pendant la guerre qui a eu lieu avant la venue du brouillard. Ils vont voyager ensemble et découvrir les secrets de la brume.

    J’ai eu un peu de mal avec le point de vue narratif : Keb raconte l’histoire à plusieurs personnes et le texte est donc parsemé de “que” (qu’elle m’a dit, que j’ai fait…) et de “dedans” à la place de “dans” qui m’ont un peu usée par moments.
    Passé ce petit défaut, l’histoire est assez originale et aucun des personnages ne sont blancs (ce n’est pas très important, mais je me suis rendue compte que c’était très rare dans mes lectures). Il y a beaucoup de questionnements sur le deuil et les regrets, et c’est abordé de façon très réussie. L’histoire m’a touchée et ce livre fait partie des lectures qui m’ont laissé une trace.

    #212864
    MELT527
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    Bonsoir à tous, voici mes lectures d’octobre pour le challenge !

    Mers mortes par WellensteinMenu Garde de Nuit – Yoren : un livre écrit par un.e auteur.ice qui a été interviewé.e par la Garde de Nuit avec Mers mortes d’Aurélie Wellenstein
    Mers mortes est un roman post-apocalyptique d’une intensité rare. Aurélie Wellenstein y imagine un monde où les océans disparus reviennent hanter l’humanité sous forme de marées fantômes. À travers Oural, exorciste capturé par le pirate Bengale, elle signe un récit à la fois écologique, tragique et profondément humain. Quelques bémols : un ton parfois trop “young adult” qui affaiblit un peu la puissance du propos et une relation toxique faite de manipulation et de fascination entre Oural et Bengale que je n’ai pas trouvé crédible. Malgré cela, Mers mortes reste une lecture marquante, poétique et terriblement actuelle.

     

    Promotion funeste par NovikMenu Garde de Nuit – Mestre Aemon : un livre qui a été discuté lors d’une émission des Manuscrits de Mestre Aemon avec Scholomance, Tome 2 : Promotion funeste de Naomi Novik
    Un deuxième tome aussi sombre que brillant. Naomi Novik confirme tout le talent aperçu dans le premier volume : un univers magique original, cruel et fascinant, porté par une héroïne inoubliable. El évolue avec force et sensibilité, décidée à défier un système injuste.
    Moins centré sur Orion mais plus riche en amitiés et en réflexions sociales, ce tome explore magnifiquement la solidarité et la diversité au cœur de la Scholomance. L’écriture, à la fois drôle et incisive, garde ce ton unique entre ironie et émotion. Quelques longueurs, certes, mais une fin puissante et bouleversante qui donne immédiatement envie de lire la suite.

     

    Iron Prince, tome 1 par O'ConnorMenu Les Aventures de Dunk et l’Œuf – Le lord Commandant : un livre avec un personnage de chef militaire avec Iron Prince, tome 1 – partie 1 de Bryce O’Connor et Luke Chmilenko
    Iron Prince m’a embarquée dès les premières pages avec son univers entre science-fiction RPG et “La Stratégie Ender”. Rei Ward, orphelin malade devenu élève d’une prestigieuse académie, incarne un héros combatif et profondément humain. L’écriture est fluide, les combats palpitants et la progression du personnage claire sans lourdeur technique, même si le roman est clairement Young Adult, voire pour les 14-15 ans.
    J’ai particulièrement aimé la camaraderie entre les élèves, notamment la belle relation fraternelle entre Rei et Viv. En revanche, le découpage artificiel du tome en deux parties, la couverture spoilante et le manque d’enjeux réels affaiblissent beaucoup l’ensemble.
    Malgré ces défauts, c’est une lecture prenante et énergique, idéale pour les amateurs de litRPG et de récits de dépassement de soi. Je lirai la suite si j’en ai l’occasion.

     

    Tenir une Auberge magique : Guide de survie pour sorcières par MandannaMenu Personnages – Baelor Targaryen : un destin tragique pour un personnage prometteur avec Tenir une auberge magique : guide de survie pour sorcières de Sangu Mandanna
    Sangu Mandanna signe un roman aussi réconfortant que magique. Avec Tenir une auberge magique, on retrouve son univers cosy et bienveillant, peuplé de personnages attachants et d’une auberge vivante qui devient un véritable foyer. Sera, héroïne blessée mais lumineuse, nous entraîne dans une quête d’identité et de résilience, entre humour, émotion et tendresse.
    La romance douce avec Luke se tisse en arrière-plan sans jamais éclipser le cœur du récit : l’amitié, l’acceptation de soi et la puissance de la seconde chance.
    C’est une lecture doudou, drôle et touchante, parfaite pour ceux qui aiment la cosy fantasy pleine de chaleur, de magie et d’humanité.

     

    Mon coeur est une tronçonneuse par JonesMenu Série télé – Emmy Awards : un livre récompensé par un prix littéraire avec The Indian Lake Trilogy, tome 1 : Mon cœur est une tronçonneuse de Stephen Graham Jones (Prix Bram-Stoker du meilleur roman 2021, prix Locus du meilleur roman d’horreur 2022 et prix Shirley-Jackson du meilleur roman 2021)
    Un hommage viscéral aux slashers et un portrait bouleversant d’ado paumée. Dans ce premier tome, Jade, 17 ans et fan d’horreur jusqu’à l’obsession, voit sa vie virer au cauchemar quand la fiction semble déborder sur le réel.
    Un roman sanglant, tendre et profondément humain, entre trauma, survie et amour du cinéma. À mettre entre les mains de tous ceux qui ont été bercés par les slashers des années 80-90 (Freddy, Halloween, Scream…), ce qui est mon cas et j’ai adoré toutes les références à ces films et l’analyse qu’en a fait l’héroïne.

     

    Mémoires de la forêt, tome 2 : Les carnets de Cornélius Renard par Brun-ArnaudMenu Série télé – Saison : un livre qui se déroule pendant une seule saison avec Mémoires de la forêt, tome 2 : Les carnets de Cornélius Renard de Mickaël Brun-Arnaud et Sanoë
    J’ai retrouvé avec bonheur la douceur et la poésie de Mémoires de la Forêt. Ce deuxième tome, centré sur l’automne, m’a profondément émue. À travers la quête d’Archibald pour sauver sa librairie et percer les secrets de sa famille, Mickaël Brun-Arnaud aborde avec une infinie tendresse la mémoire, le deuil et la transmission. L’écriture est d’une beauté rare, les émotions sincères, et les illustrations de Sanoe subliment l’ensemble.

     

    Bon courage à tous pour le mois qui s’annonce et à bientôt

    MELT527
    La lecture est une invitation à l'oisiveté ; l'oisiveté, la mère de tous les vices. Donc, la lecture est un vice. J'étais très vicieux. Robert Brisebois

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