AGOT 30 – Sansa II

  • Ce sujet contient 51 réponses, 17 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Papillon de Naath, le il y a 3 années et 11 mois.
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  • #135952
    Excingomar
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    Ce que je voulais dire c’est que, contrairement à Arya qui est « pote » avec nombre de petites gens à Winterfell, Sansa n’a , semble-t-il, que Jeyne Poole comme compagne. Je ne me souviens même pas d’échanges entre ses frères et elle…

    A ce sujet, lors des POV de de Jon, Bran ou Arya, lorsque l’un deux évoque des souvenirs d’enfance partagés avec ses frères et soeurs, Sansa n’est JAMAIS présente, que ce soit pour les blagues de Robb et Jon, les jeux, ou même les sessions de contes de Vieille Nan, et ce durant les cinq tomes ! Les seuls souvenirs où elle est présente la concernent spécifiquement, viennent des POV de Jon ou de Arya, et sont rarement à son avantage.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par Excingomar.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par Excingomar.
    #135954
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Par contre, pour tous les autres bannerets, vassaux et gens du peuple, cela renvoie un certain malaise entre la nouvelle Main qui est fraîchement arrivée à la capitale et le roi Robert, encore nommé dans certains endroit de Westeros « l’usurpateur ».

    Absolument !
    Un Tournoi de La Main sans La Main aurait de quoi inspirer les tabloïdes les ménestrels et les commérages en tout genre !
    Cependant, rien ne nous dit qu’il n’est pas présent : c’est juste Sansa qui s’en fiche !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #135968
    Mélusine
    • Pas Trouillard
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    A ce sujet, lors des POV de de Jon, Bran ou Arya, lorsque l’un deux évoque des souvenirs d’enfance partagés avec ses frères et soeurs, Sansa n’est JAMAIS présente, que ce soit pour les blagues de Robb et Jon, les jeux, ou même les sessions de contes de Vieille Nan, et ce durant les cinq tomes ! Les seuls souvenirs où elle est présente la concernent spécifiquement, viennent des POV de Jon ou de Arya, et sont rarement à son avantage.

    Sansa est perçu comme une rapporteuse par les autres membres de la fratrie, « Jamais…un seul mot… à Sansa! » est le mot d’ordre d’Arya, Jon et les autres. Sansa ne s’amuse pas avec eux, enfin elle ne participe pas aux bêtises qu’ils pourraient faire.

    Cependant, rien ne nous dit qu’il n’est pas présent : c’est juste Sansa qui s’en fiche !

    C’est dans le chapitre suivant celui d’Eddard où on apprend qu’il n’était pas là.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par Mélusine.
    #136010
    Yfos
    • Terreur des Spectres
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    Je trouve que ce chapitre nous donne également des informations sur l’éducation que donne Septa Mordane:

    • elle profite du tournoi pour rappeler à Sansa et Jeyne des éléments d’histoire par son évocation de la bataille du trident,
    •  Par contre elle leur apprend la superficialité en se préoccupant beaucoup des apparences: elle leur fait remarquer, en reniflant, que Jory, le chef des gardes de Winterfell, a l’air d’un mendiant
    •  Elle est fière du fait que, lorsqu’un homme tombe et alors que Jeyne se couvrait les yeux, Sansa

    « révélait une toute autre étoffe et se contentait, en grande dame, de ciller. Tant de tenue satisfit Mordane elle-même qui branlait du chef pour marquer son approbation. »

     

    Concernant le fait que Sansa se surprend à ne pas pleurer pour la mort de ser Hugh : il s’agit pour moi d’un premier élément montrant le potentiel de cynisme qu’elle porte en elle

    Ce cynisme est donc peut-être le résultat de l’éducation donné par Septa Mordane.

    J’ai remarqué un autre passage à la relecture, lorsqu’elle s’étonne de ne pas pleurer en voyant la mort d’un homme pour la première fois. Elle se rassure (preuve qu’elle s’en inquiète quand même) en se disant qu

    « elle en trouverait s’il s’agissait de Jory, de Ser Rodrick ou de Père »

    Celles pour Jory, après sa mort, seront vite oubliées puisque, peu après, en assistant au départ de Alyn aux côtés de Beric Dondarrion, elle décrète celui-ci plus beau que n’avait jamais été Jory. Il y a mieux comme oraison funèbre.

    L’insensibilité de Sansa et sa tendance à juger sur les apparences ne sont que le fruit de l’éducation donnée par Septa Mordane.

    #136014
    Eridan
    • Vervoyant
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    Par contre elle leur apprend la superficialité en se préoccupant beaucoup des apparences: elle leur fait remarquer, en reniflant, que Jory, le chef des gardes de Winterfell, a l’air d’un mendiant

    Pour le coup, ça me semble rentrer dans ses attributions et pas forcément un mauvais point pour Sansa. Eddard a hérité d’une vision des armes et des armures qui est celle de Jon Arryn (et qu’on retrouve chez Pat d’Acier, le forgeron de la première nouvelle des Dunk et l’Œuf) :

    « […] le Jon Arryn qu’avait connu Ned n’était pas homme à s’embijouter et s’armer d’argent. A ses yeux, l’acier était l’acier, une protection, pas des affûtiaux. »

    Eddard est insensible à l’apparence et à l’apparat, ce qui fait que les gens de sa maison portent des tenues efficaces, mais en rien impressionnantes ou spécialement distinctives. C’est une vision pleine de bon sens, très « Stark », mais qui méconnait justement les codes de la noblesse et des courtisans, où la puissance d’une maison se mesure également à l’opulence qu’elle peut déployer. L’apparent et l’apparat ne sont pas juste des fadaises futiles, c’est une manière de faire passer un message politique à tes adversaires, mais aussi une manière de se distinguer, de nourrir l’adoration du peuple ou la légende des chansons … C’est une manière de « régner » qu’Eddard ne maîtrise pas.

    A mon sens, sur ce coup, septa Mordane se permet un jugement sévère, mais qui est le reflet d’une réalité qui n’a pas dû échapper au reste des spectateurs du tournoi, qui ne viennent pas seulement pour apprécier les compétences martiales.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #136020
    Samyriana
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    Elle est fière du fait que, lorsqu’un homme tombe et alors que Jeyne se couvrait les yeux, Sansa « révélait une toute autre étoffe et se contentait, en grande dame, de ciller. Tant de tenue satisfit Mordane elle-même qui branlait du chef pour marquer son approbation. » Ce cynisme est donc peut-être le résultat de l’éducation donné par Septa Mordane.

    Pour moi il ne s’agit pas d’une éducation cynique. Une jeune femme qui a vocation à devenir une lady ne doit pas faire étalage de ses émotions. Elle n’est pas censée crier ou pleurer en public. Septa Mordane me semble plutôt fière de voir que Sansa sait tenir son rang. Ça ne vaut pas que pour elle, mais pour toutes les jeunes filles de la noblesse.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #136028
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    L’insensibilité de Sansa et sa tendance à juger sur les apparences ne sont que le fruit de l’éducation donnée par Septa Mordane.

    …et approuvée par Catelyn, en premier lieu, et Eddard, en second lieu . On le voit lors de l’évocation de la punition de Bran , qui doit passer la nuit au Bois Sacré :  il laisse son épouse maîtresse de l’éducation des enfants tant qu’ils sont petits.
    Il reprend la main lorsqu’il s’agit de faire de ses fils des hommes.
    Situation bien classique !

    Elle est fière du fait que, lorsqu’un homme tombe et alors que Jeyne se couvrait les yeux, Sansa « révélait une toute autre étoffe et se contentait, en grande dame, de ciller. Tant de tenue satisfit Mordane elle-même qui branlait du chef pour marquer son approbation. » Ce cynisme est donc peut-être le résultat de l’éducation donné par Septa Mordane.

    Pour moi il ne s’agit pas d’une éducation cynique. Une jeune femme qui a vocation à devenir une lady ne doit pas faire étalage de ses émotions. Elle n’est pas censée crier ou pleurer en public. Septa Mordane me semble plutôt fière de voir que Sansa sait tenir son rang. Ça ne vaut pas que pour elle, mais pour toutes les jeunes filles de la noblesse.

    Absolument !

    L’ennui avec Sansa, c’est que ça a trop bien réussi puisque, en deçà du « paraître » elle EST froide, tout-au-moins pour le moment.
    De mémoire,  je ne sais plus si ses P.O.V. ultérieurs montrent vraiment une émergence de sa sensibilité…

    Par contre elle leur apprend la superficialité en se préoccupant beaucoup des apparences: elle leur fait remarquer, en reniflant, que Jory, le chef des gardes de Winterfell, a l’air d’un mendiant

    Pour le coup, ça me semble rentrer dans ses attributions et pas forcément un mauvais point pour Sansa.

    Absolument !

    La marge est étroite entre « codes sociaux  » et  » superficialité » : quand on représente sa Maison dans un événement officiel, royal, qui plus est, avoir « l’air d’un mendiant » ne donne pas une bonne image dans un cas où, justement, on est là pour « paraître » !
    Le tournoi n’est pas la guerre !

     

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #136030
    Emmalaure
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 996

    L’ennui avec Sansa, c’est que ça a trop bien réussi puisque, en deçà du « paraître » elle EST froide, tout-au-moins pour le moment.
    De mémoire, je ne sais plus si ses P.O.V. ultérieurs montrent vraiment une émergence de sa sensibilité…

    Elle montre les deux dès le départ alternativement, en fait : elle pleure toutes les larmes de son corps pour Lady, on sait qu’elle a aussi beaucoup pleuré pour Bran (elle le dit explicitement dans ce chapitre, au moment de la mort de ser Hugh), elle se laisse toucher par le Limier, au point qu’au chapitre suivant elle le soutient comme champion, il y a son émerveillement/émotion très forte quand Loras lui offre une rose rouge, plus tard, elle va sauver Dontos au risque de représailles de la part de Joffrey, elle aide Lancel qui s’est fait baffer par Cersei au Bal de la reine, etc… Sa sensibilité est bien présente, mais cachée le plus souvent derrière la courtoisie (= les bonnes manières de cour) qui lui sert d’armure (« la courtoisie est l’armure des dames », lui a-t-on seriné).
    Au reste, pour aller dans ton sens et celui de Samyriana, c’est aussi exprimé en toutes lettres dans ce chapitre qu’une dame doit retenir ses émotions et ne pas se laisser aller à pleurer et crier, surtout en public, ce que ne parvient pas à faire Jeyne Poole.

    Je voulais revenir sur le voile doré de l’ouverture du chapitre, dont il a déjà été dit qu’il « sublimait » le regard de Sansa et illustrait concrètement sa manière de voir les choses. Je voulais ajouter que le voile n’était pas rose ni bleu, mais doré, une couleur Lannister (comme la robe verte qu’elle porte qui fait écho aux robes vertes de Cersei) : outre le fait que Sansa se laisse éblouir par l’or Lannister (qui est en apparence dominant à la cour du roi), cela fait une transition avec le chapitre précédent qui s’achève sur l’arrestation d’un Lannister par Catelyn. Le chapitre de Catelyn était d’ailleurs dominé dans son ambiance par la pluie qui formait elle aussi un rideau voilant, et la pluie est un thème lié aux Lannister dans la version deuil.
    Si on veut voir un éventuel clin d’oeil aux contes de fées, on pourra dire que le voile doré est la magie de marraine la bonne fée (ou de n’importe quel autre être magique bienveillant) qui permet à Cendrillon d’aller au bal du prince et d’être la reine de ce bal… jusqu’à minuit : quand minuit sonne, le sort s’achève et le retour à la réalité est immédiat et brutal. Pas de douze coups de minuit dans le chapitre de Sansa, mais les soudains éclats de voix du roi pendant le banquet qui rompent brutalement l’enchantement qui voilait le regard de Sansa jusqu’à maintenant : Joffrey ne fait plus attention à elle, son chaperon s’est laissé aller assez indignement et ronfle, le brillant Jaime se retrouve sur le cul, le roi est un gros dégueu, la reine un glaçon, les invités se barrent vite fait et Sansa se retrouve seule avec un type aux apparences de monstre avec sa face brûlée… et sans son carrosse doré sa litière.

    #136032
    Yfos
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    La marge est étroite entre « codes sociaux » et » superficialité » : quand on représente sa Maison dans un événement officiel, royal, qui plus est, avoir « l’air d’un mendiant » ne donne pas une bonne image dans un cas où, justement, on est là pour « paraître » !

    Jory n’est pas un Stark mais le capitaine de la garde. Septa Mordane compare sa tenue à celle de lord ou fils de lord. Dans une société très hiérarchisée, il est normal qu’il n’ait pas une armure de la même qualité. Lothor Brune n’est guère mieux habillé et il est au service d’un membre du Conseil (sauf si Littlefinger ne l’engage qu’après). C’est surtout l’impression d’un mépris sous-jacent qui me gène. Plus tard Tyrion expliquera que, s’il est parvenu à retourner Bronn aux Eyrié, c’est grâce à l’attitude de Catelyn envers celui-ci.

    L’ennui avec Sansa, c’est que ça a trop bien réussi puisque, en deçà du « paraître » elle EST froide, tout-au-moins pour le moment.

    Je suis d’accord. Elle n’est sensible, au début, qu’à ce qui touche les siens. C’est surtout lorsqu’elle connaîtra elle-même l’adversité qu’elle évoluera.

    Lorsque Bran assiste pour la première fois à une exécution, il est attendu de lui de rester imperturbable mais tant Jon que Eddard pensent que cela ne correspond pas à ce qu’il ressent. En fin de compte Bran et Sansa ont la même réaction:

    « Fasciné Bran regardait s’élargir la flaque écarlate que buvait goulûment la neige »

    A propos du jeune chevalier mort durant le tournoi:

    « son manteau devenait bleu sombre au fur et à mesure … que l’imbibait le sang.

    Sansa contemplait, comme hypnotisée, ce cruel spectacle. »

     

     

     

    #136033
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Le chapitre mets bien en lumière le snobisme (entre autres) de Septa Mordane, et son classisme (?). Septa Mordane est impressionnée par le faste de la Cour et un peu honteuse de la sobriété des Stark. Septa Mordane est impressionnée par le fait que Littlefinger soit membre du Conseil Restreint, et ne voit rien à redire au geste limite qu’il manifeste envers Sansa.

    Je trouve assez drôle qu’avec toutes ces leçons sur le comportement digne d’une vraie dame, elle finisse pompette et même ivre morte au festin du roi, délaissant sa protégée, et projetant une image détestable de la maison Stark. Paradoxalement, cet écart l’a rend humaine. Nous aussi, on aimerait bien goûter à tous ces bons vins servis à la Cour du roi.

    Septa Mordane est très attachée aux apparences, et a une bonne opinion de la haute société, parce qu’ils sont de la haute société. Ses préjugés déteignent un peu sur son élève évidemment.

    Connaissant le futur, je trouve assez touchant que Sansa se souvienne aussi bien des enseignements de Septa Mordane après coup, et leur trouve des enseignements nouveaux, à laquelle Septa Mordane (esprit conventionnel et borné) n’avait probablement jamais pensé.

    #136035
    Mélusine
    • Pas Trouillard
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    Sansa se retrouve seule avec un type aux apparences de monstre avec sa face brûlée… et sans son carrosse doré sa litière.

    Justement elle est où la litière ? Je ne comprends pas comment une jeune fille de son rang n’ait pas un homme de sa maisonnée pour la raccompagner. Je ne compte pas Septa Mordane comme protectrice. Il est heureux que Joffrey ait eu l’idée de faire raccompagner Sansa par un homme de confiance et capable. Ça ressemble à un abandon de la part d’Eddard, il ne protège pas Sansa dans ce monde.

    Je trouve assez drôle qu’avec toutes ces leçons sur le comportement digne d’une vraie dame, elle finisse pompette et même ivre morte au festin du roi, délaissant sa protégée, et projetant une image détestable de la maison Stark.

    Septa Mordane profite de la soirée, un peu trop, ce genre de festivités dans le nord ne devaient pas exister même dans une moindre mesure.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.
    #136040
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    En lisant le chapitre suivant j’ai beaucoup ri quand on voit qui est là au tournoi au lendemain et la raison de l’absence de septa Mordane. Mais on en reparle dans quelques jours ^^

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #136043
    darkdoudou
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    justement elle est où la litière ? Je ne comprends pas comment une jeune fille de son rang n’ait pas un homme de sa maisonnée pour la raccompagner. Je ne compte pas Septa Mordane comme protectrice. Il est heureux que Joffrey ait eu l’idée de faire raccompagner Sansa par un homme de confiance et capable. Ça ressemble à un abandon de la part d’Eddard, il ne protège pas Sansa dans ce monde.

    Jory Cassel est présent pendant la soirée et observe tout avec attention et discrétion. Si Joffrey n’avait pas eu son idée, le capitaine des gardes n’aurait pas laissé Sansa rentrer seule à la tour de la Main. C’est peut-être lui qui a ramené Septa Mordane sur son cheval? Il y a aussi peut-être les autres gardes Stark Alyn et Harwin pendant le banquet?

    Le retour avec Sandor est quand même bien pratique pour GRRM qui nous donne à lire une scène plus intéressante qu’avec Jory.

    Pas de douze coups de minuit dans le chapitre de Sansa, mais les soudains éclats de voix du roi pendant le banquet qui rompent brutalement l’enchantement qui voilait le regard de Sansa jusqu’à maintenant : Joffrey ne fait plus attention à elle, son chaperon s’est laissé aller assez indignement et ronfle, le brillant Jaime se retrouve sur le cul, le roi est un gros dégueu, la reine un glaçon, les invités se barrent vite fait et Sansa se retrouve seule avec un type aux apparences de monstre avec sa face brûlée… et sans son carrosse doré sa litière.

    Il n’y a pas de litière au retour, mais une brève marche à pied depuis le champ de lices au bord de la Néra jusqu’à Port-Réal, là où les voituriers, taxis locaux de Port-Réal attendent les chalands (cart en VO= charrette?).

    J’aime beaucoup ta comparaison de l’histoire de Cendrillon avec Sansa, c’est très juste. Mais il y a une différence à la fin, c’est que le type aux apparences de monstre avec sa face brûlée (la Bête) se révèle un prince charmant, finalement, dans l’esprit de Sansa : il la ramène jusque à la porte de sa chambre (!?!) et elle lui parle de sa plus douce voix, en l’appelant « messire » (my lord en VO), appelation qu’il ne rejette pas comme il avait rejeté le « ser » auparavant

    Après qu’on leur eut ouvert la porte de la poterne, il la mena, l’œil lugubre et sa face brûlée ravagée de crispations nerveuses, dans le dédale de la citadelle, ne s’effaçant qu’au pied de l’escalier de la Main, et il l’escorta jusque devant la porte de sa chambre.
    « Merci, messire », dit-elle de sa plus douce voix.

    Bon Sandor refait un peu la Bête juste après, mais pour Sansa le charme continue à opérer.

    #136045
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Jory Cassel est présent pendant la soirée et observe tout avec attention et discrétion. Si Joffrey n’avait pas eu son idée, le capitaine des gardes n’aurait pas laissé Sansa rentrer seule à la tour de la Main

    Ben pour le coup, c’est super bancal quand même. « Lord Stark, personne de la maisonnée n’a ramené Sansa, on a vu que Joffrey s’en est chargé et il a demandé à Sandor Clegane de le faire donc pour nous c’était tout bon. Bonne nuit à vous. Jory », ça sonne moyen. On parle de la fille aînée de Lord Stark, fiancée au prince héritier..

    Le retour avec Sandor est quand même bien pratique pour GRRM qui nous donne à lire une scène plus intéressante qu’avec Jory.

    Je mise plutôt sur ça (comme indiqué plus haut sur le fait que les confidences de Sandor « tombent bien »). Un petit mot pour expliquer ça (Jory fatigué de son combat, le protocole qui impose que le prince s’occupe de raccompagner Sansa, Mordane et Jeyne, le fait que Ned est OK que personne de sa garde ne s’occupe de Sansa.. ou autre) aurait pu désamorcer ce sentiment un poil étrange à mon sens

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #136052
    Yunyuns
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    cela fait une transition avec le chapitre précédent qui s’achève sur l’arrestation d’un Lannister par Catelyn. Le chapitre de Catelyn était d’ailleurs dominé dans son ambiance par la pluie qui formait elle aussi un rideau voilant, et la pluie est un thème lié aux Lannister dans la version deuil.

    Dans le chapitre précédent de Catelyn, la pluie est surtout associée (par Catelyn) à elle-même, son enfance et donc Vivesaigues et les Tully, ce qui colle thématiquement aussi (poissons, rivières, tout ça).

    Mais on peut en effet voir une répétition, un rappel entre ce chapitre où la pluie est très marquée et qui sonne le début de la guerre et ensuite les pluies torrentielles qui préfigurent des Noces Pourpres avec en sus le lien aux Pluies de Castamere.

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #136054
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    Ben pour le coup, c’est super bancal quand même.

    Cest vrai que ça ne tient pas trop debout. De même, aucune mention d’Arya (et de la nécessité de la ramener elle aussi). D’ailleurs, pourquoi Sansa ne rentre t-elle pas avec son père Lord Eddard tout simplement?

    Même s’il n’en est fait aucune mention, j’ai vraiment du mal à imaginer que les autres Stark ne soient pas présents au banquet en leur honneur.

    #136057
    Samyriana
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    Cest vrai que ça ne tient pas trop debout. De même, aucune mention d’Arya (et de la nécessité de la ramener elle aussi). D’ailleurs, pourquoi Sansa ne rentre t-elle pas avec son père Lord Eddard tout simplement?

    Arya n’est pas présente lors du tournoi, comme on l’apprend dans le chapitre suivant:

    « Amenée par Jory, Arya avait condescendu à se joindre à eux, et Sansa lui parlait gentiment. « Le tournoi était d’une magnificence  ! soupirait-elle, tu aurais vraiment dû venir… Ton cours de danse s’est bien passé ? »

    Eddard non plus n’est pas présent, car on apprend également dans le chapitre suivant que c’est Jory qui le réveille pour lui raconter l’altercation entre Robert et Cersei.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #136105
    Yfos
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    darkdoudou wrote: Jory Cassel est présent pendant la soirée et observe tout avec attention et discrétion. Si Joffrey n’avait pas eu son idée, le capitaine des gardes n’aurait pas laissé Sansa rentrer seule à la tour de la Main Ben pour le coup, c’est super bancal quand même. « Lord Stark, personne de la maisonnée n’a ramené Sansa, on a vu que Joffrey s’en est chargé et il a demandé à Sandor Clegane de le faire donc pour nous c’était tout bon. Bonne nuit à vous. Jory », ça sonne moyen. On parle de la fille aînée de Lord Stark, fiancée au prince héritier..

    C’est délicat pour un garde, même pas chevalier, de s’interposer lorsque le prince héritier prend ce type de décision. Un garde de Winterfell  a peut-être suivi, on ne peut pas savoir: il fait sombre, Sansa, au début, ne regarde que ses pieds pour ne pas trébucher dans le terrain caillouteux, et, par la suite, vu ce que lui raconte le Limier, elle n’est sans doute pas très attentive à ce qui se passe aux alentours. Ou tellement habituée à la présence des gardes qu’elle ne la mentionne pas.

    Septa Mordane ayant trouvé quelqu’un pour ramener Jeyne Poole, une escorte est forcément prévue pour elle et Sansa.

    C’est le premier chapitre où quelqu’un essaie d’ouvrir les yeux de Sansa sur le fait que la vie n’est pas un conte de fée. Enfin, un conte du type de ceux qu’elle connaît. Connaître celui du petit chaperon rouge qui meurt mangée, tout comme sa grand mère, pour avoir écouté un loup de trop belle apparence aurait pu lui être utile. Perrault le dédicace à une jeune princesse (ou duchesse) en expliquant clairement ce danger. Dommage que personne n’ait prévenu Sansa.

     

    Je trouve assez drôle qu’avec toutes ces leçons sur le comportement digne d’une vraie dame, elle finisse pompette et même ivre morte au festin du roi, délaissant sa protégée, et projetant une image détestable de la maison Stark. Paradoxalement, cet écart l’a rend humaine. Nous aussi, on aimerait bien goûter à tous ces bons vins servis à la Cour du roi

    Je trouve aussi ce passage assez drôle pour quelqu’un qui enseigne les bonnes manières. Elle ne doit pas aimer la bière ou les vins servis à Winterfell où il y a quand même a priori assez régulièrement des festins (fête des moissons, réception des vassaux). A moins qu’elle ne soit tombée dans le piège du verre toujours rempli, vu que les serviteurs veillaient à ne jamais laisser les coupes demeurer vides.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.
    #136111
    Mélusine
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    Septa Mordane ayant trouvé quelqu’un pour ramener Jeyne Poole, une escorte est forcément prévue pour elle et Sansa.

    « Faut-il qu’on vous escorte jusqu’au château?

    -Non », commença t-elle, cherchant septa Mordane du regard, mais à sa stupéfaction, celle-ci dormait,… . Je suis si lasse, et le chemin si sombre. J’accepterais de bon cœur quelque protection. »

    Pas de Jory prévu pour raccompagner Sansa et septa Mordane. Vu que la moitié des convives est partie en même temps que le roi, si Jory avait pointé le bout de son nez Sansa aurait refusé l’aide de Sandor.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par Mélusine. Raison: faute de conjugaison
    #136115
    darkdoudou
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    Pas de Jory prévu pour raccompagner Sansa et septa Mordane. Vu que la moitié des convives est partie en même temps que le roi, si Jory avait pointé le bout de son nez Sansa aurait refusé l’aide de Sandor.

    ça je n’y crois pas. Bien sûr rien dans le texte ne dit si Jory fait partie de la moitié qui est restée ou l’autre moitié après la dispute royale.

    Mais on parle de Jory Cassel. Celui qui a continué à chercher Arya perdue dans les bois pendant quatre jours et l’a retrouvée avant les Lannister. Celui qui a discerné tout de suite ce que pouvait craindre Nymeria et a réussi à convaincre Arya de la chasser. Celui qui se montre attentif aux détails du tournoi et du banquet pour les rapporter à Eddard Stark. Celui qui va bientôt refuser de sauver sa vie en abandonnant son maître en danger, malgré l’ordre clair de partir.

    Je ne vois pas Jory Cassel s’en aller au plus vite au rapport en laissant Sansa et Mordane seules, je suis beaucoup plus convaincu par ce qu’écrit d’Yfos : un non noble, même capitaine, ne peut pas s’opposer à la volonté du prince royal. Et Sansa ne le voit pas car il ne brille pas, habillé « comme un mendiant », pas plus qu’elle ne voit Sandor jusqu’au moment où Joffrey l’invoque. Après, Jory a-t-il suivi Sansa de loin, ou s’est-il occupé de septa Mordane? Je ne sais pas, je pencherais plutôt vers la seconde hypothèse car la septa est bien rentrée au donjon rouge, aussi : elle n’est pas restée à dormir.

    #136116
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Mouais, j’ai surtout l’impression que l’auteur n’a tout simplement pas pensé au fait que la situation qu’il décrit est étrange (et une simple phrase montrant ce qui étaitt prévu / ce qui a changé aurait pu lever tout ça) et qu’on tente absolument de rendre ça logique en insérant des choses qui seraient cohérentes… si on en avait la moindre trace dans le texte. Vu que Sansa s’inquiète de comment rentrer, je pense que dans son PoV, on aurait pu/dû avoir ses pensées à ce sujet si ça avait été décidé en amont.

    Dans le fond, c’est pas si grave, c’est un point de détail (et le chapitre est très bien comme ça, d’un point de vue narratif)

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    #136143
    Papillon de Naath
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    Merci à tous pour vos analyses très intéressantes.

    Je pense pour ma part que l’apparente froideur de Sansa face à la mort du chevalier tient au fait qu’elle est d’abord déconnectée de la réalité. Elle assiste à son premier tournoi tel qu’elle l’a imaginé dans ses contes de fée.  Elle est spectatrice ébahie. Elle a cette distance (ce voile doré) malsaine et en même temps si souvent ressentie par les spectateurs d’un drame quand celui ci prend la forme d’un divertissement… Beaucoup d’entre nous regardent des émissions de télé relatant des faits divers tragiques sans s’émouvoir plus que ça.

    Mais une fois face à face avec le limier, dans une réalité à la fois intime et brutale, Sansa retrouve toute sa sensibilité.

    En ce qui me concerne je ne trouve pas ça spécialement incohérent que ce soit le limier qui raccompagne Sansa. En l’absence de son père et en tant que future épouse de Joffrey (elle tient une place d’honneur à la table), il me semble qu’elle est tout simplement sous la responsabilité de la famille royale ce soir là. Elle aurait pu être ramenée par n’importe quel garde au service des Baratheon mais on peut imaginer que Joffrey s’est fait un malin plaisir en choisissant son chien.

    Quant à Septa Mordane, je crois qu’elle profite bien de l’absence des Stark pour s’encanailler un peu!

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 11 mois par R.Graymarch.
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