AGOT 32 – Tyrion IV

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    Werther
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    AGOT 32 – Tyrion IV
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 31, Eddard VII AGOT 33, Arya III

    En relisant le trône de fer, on est toujours étonné par la construction millimétrée de l’oeuvre. Ce chapitre n’échappe pas à la règle. S’appuyant largement sur les graines semées quelques pages plus tôt, il tente de surprendre le lecteur par une construction en plusieurs scènes. Premier chapitre avec une bataille, il met également en place les règles d’un monde qui se veut bien plus réaliste que celui de Tolkien et consort.

    • Scène 1 : Une bien mauvaise situation

    La première scène nous présente la situation actuelle de Tyrion. Celle-ci est encore très floue, on comprend simplement que sa situation n’est pas des plus enviables puisqu’un homme est en train d’écorcher son cheval.

    On nous présente deux hommes, des mercenaires brutaux. On remarquera l’utilisation par Jean Sola du terme reître pour traduire sellsword. Un terme désignant un cavalier au XVIe siècle avec une connotation très négative. Joli, on perd néanmoins l’idée de mercenariat ou d’épée à vendre qui transparaîtra davantage dans les traductions ultérieures : épée-louée.

    Nous apprenons leur nom : Chiggen et surtout Bronn qui apparaît pour la première fois dans le récit. Dès le départ il ne fait pas montre d’une agressivité excessive envers le prisonnier contrairement à Chiggen. Néanmoins on est conscient que Tyrion est ici contre son gré et en mauvaise compagnie.

    La discussion semble ne pas avoir beaucoup d’intérêt puisqu’elle porte sur la consommation de viande de cheval, à laquelle Tyrion n’est pas très favorable. En réalité, la discussion permet d’aborder deux points :

    • Un rappel sur les Dothrakis qui semble là pour rappeler que l’histoire de Daenerys se déroule bien dans le même univers. Au passage Tyrion n’est guère emballé par la culture des Seigneurs du Cheval, n’appréciant pas vraiment l’abandon d’enfants contrefaits. Une coutume dure qui rappelle celles des Soeurois ou des Sauvageons mais qui vient également souligner le peu de respect des Dothrakis pour les faibles. Or dans le dernier chapitre de Daenerys, on a clairement vu que Viserys était considéré comme tel par le Khalassar…
    • Une mention au fait que la jument était un cadeau de Jaime pour son vingt-troisième anniversaire. Un lien fort avec son frère qui va avoir son importance à la toute fin du chapitre.
    • Scène 2 : La rouerie de lady Stark

    Le récit passe ensuite aux souvenirs de Tyrion où l’on voit, par ses yeux, ce qui s’est passé depuis l’auberge du Carrefour.

    Nous connaissons déjà Tyrion mais c’est bien la première fois que l’on est avec lui dans une situation dangereuse… et bien entendu pas la dernière. Martin tient rapidement à nous montrer ses atouts dans ce genre de situation.

    Il a d’abord une excellente capacité d’analyse. Il comprend très vite qu’il ne peut pas se battre et demande à son valet Jyck de rengainer. Au passage Martin plante là une petite graine qui paiera très rapidement : Jyck n’a pas peur d’en découdre et n’évalue pas très bien le danger.

    Ensuite Tyrion est un beau parleur, n’hésitant pas à utiliser cet humour si particulier qui le rend attachant au lecteur :

    “Ne le tuez pas ici, m’dame ! implora l’aubergiste en une volée de postillon sanglant.
    Le tuez Nulle part ! objecta Tyrion.

    Enfin Tyrion est malin, il clame haut et fort que son père récompenserait celui qui apporterait la nouvelle de son arrestation. En cela il a aussi une vision assez réaliste des hommes et de leur vénalité contrairement à un Eddard Stark et surtout à ser Rodrik Cassel qui demande bien gentiment aux personnes présentes de ne rien dire. Au passage, Martin creuse encore un peu plus la relation Tywin-Tyrion en montrant que son père ne l’aime guère.

    Dans ce passage, Martin utilise une nouvelle fois les points de vue à leur plein potentiel. A la fin du dernier chapitre de Catelyn, le bruit des lames tirées hors de leur fourreau après ses accusations avaient clairement fait leur effet. Je me rappelle encore, 11 ans plus tard, que j’avais ressenti une grande force se dégager de cette scène. Dans le monde de Catelyn, emplit d’honneur, cela avait un côté unanime, une clameur intense de bannerets venant aider la fille de leur suzerain.

    Du côté de Tyrion qui analyse toujours aussi bien la situation, la scène est un peu plus piteuse. 12 hommes tirent l’épée, dont deux épées-louées, et la très grande majorité des autres restent spectateurs. Martin insiste une nouvelle fois sur la réaction ambiguë des Frey, pourtant les plus nombreux, qui ne bougent pas. Cela vient après le chapitre de Catelyn où on nous a expliqué le rôle de lord Tardif Frey lors de la rébellion de Robert. Martin veut bien faire comprendre au lecteur que les Frey ne sont pas dignes de confiance.

    Point très important et qui est un peu tout l’arc de cette scène, Catelyn annonce qu’ils partent à Winterfell. On met ensuite un sac sur la tête de Tyrion et on le trimbale pendant un certain temps. Puis quand on lui ôte le sac, il se rend compte qu’il est sur la route de l’est. L’effet est magistralement mené et surprend à la fois Tyrion et le lecteur. Le sac est d’ailleurs un artifice littéraire utilisé par Martin (il n’a pas grand intérêt, Tyrion n’aurait de toute façon rien pu faire) mais cela donne un bel effet qui clôt cette scène.

    • Scène 3 : La discussion

    Retour au présent. La situation est désormais plus claire. On sait qu’ils sont sur la route de l’est et qu’ils traversent les Montagnes de la Lune. On sait que Tyrion ne peut s’échapper car le chemin est dangereux, on rappelle au passage la présence de lynx (pas encore traduit par lynx-de-fumée, ce qui semble à peu près correspondre même si les shadowcat ont une taille plus grande, entre celle du puma et du tigre) et des clans. Le précédent chapitre de Catelyn avait déjà prévenu le lecteur que cette route était dangereuse et qu’elle menait au Val d’Arryn. Martin tient tout de même à faire une piqûre de rappel pour annoncer la fin du chapitre et rafraîchir la mémoire du lecteur sur la destination en mentionnant une nouvelle fois Lysa Arryn.

    On connait enfin la composition exacte du groupe : lady Catleyn Stark, ser Rodrik Cassel, Tyrion Lannister et ses deux serviteurs Jick et Morrec. On sait désormais que lady Stark a été rejoint par un chevalier au service de lady Whent, ser Willis Wode, trois hommes d’armes Bracken Lharys, Mohor et Kurleket qui rudoie Tyrion et les fameux deux reîtres Chiggen et Bronn. La troupe a également été rejointe par le rhapsode Marillion qui souhaite composé une chanson sur cette “geste splendide”.

    Le personnage est intéressant car il sert plusieurs objectifs. Dans le chapitre de Catelyn nous avons découvert un homme vaniteux, menteur et lèche-botte. Une impression négative qui nous permet de nous attacher davantage à Tyrion qui ne l’aime pas. Sa volonté de créer une chanson sur cette geste va également permettre à Martin d’insister sur le décalage entre les chansons et la réalité plus crue, point sur lequel il vient d’insister dans le dernier chapitre de Sansa où elle apprend que les chevaliers sont loin d’être à l’image des chansons qu’elle aime tant.

    Vient le point le plus important de la scène avec la confrontation entre Tyrion et Catelyn. Cela commence par une simple discussion sur la situation actuelle. Martin insiste beaucoup, pour préparer la chute du chapitre, sur les rapports de Tyrion à sa famille. Pour la première fois de la saga apparaît la fameuse devise officieuse des Lannister : ‘Un Lannister paie toujours ses dettes” à propos de Kurleket qui maltraite Tyrion. Le terme apparaissait déjà dans la première phrase du chapitre quand, en voyant son cheval se faire dépecer, “Tyrion Lannister chalked up one more debt (debt est traduit par crédit par Jean Sola) owed the Starks”. Notez au passage que c’est une des seules fois où la narration utilise son nom de famille pour le désigner.

    Tyrion ment ensuite à moitié en disant que son père se fiche de son sort. Il ne ment pas sur sa personne, mais on apprend que Tywin est très à cheval sur les égards dus à sa maison. Martin rappelle ici un élément que l’on connaissait déjà : les relations houleuses entre le père et le fils, qui avait d’ailleurs été à nouveau soulignées dans la scène 2. Il introduit aussi un des piliers du personnages de Tywin, sa volonté de préserver l’honneur de sa famille. Un élément de sa personnalité que l’on ne comprend pas encore, les événements du temps de lord Tytos ne seront développés que dans les livres ultérieurs. Cela permet surtout d’expliquer la future réaction de Tywin à cet enlèvement.

    On en vient ensuite au coeur de la discussion : la question du poignard et les accusations de Catelyn. Rappelons-nous qu’un primo lecteur ne sait pas trop sur quel pied danser et ne sait pas si Tyrion est ou non coupable. Martin aurait pu, grâce à une simple pensée, l’innocenter tout de suite, mais n’en fait rien pour conserver le suspense.

    Il laisse Tyrion se défendre lui-même, apportant d’ailleurs des arguments qui sont à deux doigts de convaincre Catelyn en expliquant qu’il serait le dernier des idiots d’envoyer un tueur avec sa propre lame. Lady Stark rétorque néanmoins en demandant pourquoi Petyr aurait menti. On remarque ici que Catelyn emploie le prénom de son ami d’enfance, contrairement à Tyrion qui utilise son sobriquet de Littlefinger. Elle le voit encore comme le jeune garçon avec lequel elle jouait à manger de la glaise, souvenir rappelé au début de son dernier chapitre.

    Le Lutin a néanmoins la mauvaise idée de rétorquer en rappelant que Petyr ment en disant à la cour qu’il a dépucelé Catelyn. Pour nous qui avons déjà lu la saga, c’est un véritable quiproquos. Tyrion accuse Petyr de mentir sur la défloraison de Catelyn. Catelyn pense qu’il s’agit d’un mensonge de Tyrion. Pourtant nous savons grâce à Lysa que Baelish ne ment pas, pensant véritablement qu’il a défloré Catelyn alors qu’il couchait en réalité avec sa soeur.

    Ils en viennent ensuite au tournoi donné en l’honneur de Joffrey où Littlefinger aurait perdu son poignard lors d’un pari avec Tyrion, ce dernier ayant parié contre son frère lors de sa joute contre ser Lors Tyrell.

    Et c’est là qu’on se rend compte que le tournoi de la Main du chapitre précédent a pour fonction première d’introduire le tournoi donné en l’honneur de Joffrey. Martin n’est pas bête et n’a pas fait s’affronter à nouveau Jaime et Loras en finale, mais ils sont bien parmi les 4 finalistes et on les a vus jouter. Le lecteur peut facilement s’imaginer la scène… Il vient de la lire. Un détail important, lors du combat entre Sandor et Jaime, Renly et Littlefinger parient, et Petyr mise sur Lannister.

    Tyrion est à deux doigts de nous donner le fin fond de sa pensée… lorsque Martin fait intervenir une bataille pour maintenir le suspense et accroître encore le poids de sa révélation à la fin du chapitre.

    • Scène 4 : La guerre selon Martin

    Le groupe est attaqué par un clan des Montagnes de la Lune, peut-être les Serpents de Lait (Overts dans ce tome) ou les Sélénites (Moon Brothers traduit ici par Sélènes et plus tard par Sélénites, Jean Sola appréciant les noms de dieux grecs pour les astres, pensez à Lancehélion, alors que cela n’a pas beaucoup de sens dans cet univers).

    A la fin de cette scène, Bronn demandera à Tyrion si c’était sa première bataille. Eh bien il s’agit aussi de la première de la saga. Martin va l’utiliser pour faire comprendre à son lecteur que son monde est bien plus brutal que les chansons et surtout que la fantasy à la Tolkien.

    Cette subversion du genre commence dès le départ lorsque l’on donne à Tyrion, un nain, une hache à double tranchant, mais notre Gimli ne sait pas du tout utiliser ce type d’arme.

    Quant à Marillion, le représentant des belles chansons et gestes, il se planque comme un lâche. S’ensuit une scène pleine d’humour où Tyrion, entraîné par Cassel et Wode qui crient le siège de leur suzerain, se met à beugler “Castral Roc” avant de se remettre rapidement à l’abris. Les belles envolées n’ont guère de place dans cette bataille qui est un véritable chaos.

    L’écriture de Martin nous donne ici une image de la guerre assez réaliste avec un bordel sans nom. Les phrases sont courtes, vont de personnages en personnages, pendant que Tyrion fait dans son froc. Son premier acte “badass”, lorsqu’il tue un cheval, tourne au chaos le plus complet. La scénette permet en tout cas de s’attacher à Tyrion surtout qu’il joue un tour à Marillion que le lecteur n’apprécie guère.

    La deuxième scène “badass” est celle où Tyrion vient en aide à son ennemie lady Stark. Ensemble ils parviennent à se débarrasser de leurs adversaires.

    Entre ces deux scènes héroïques, c’est l’anarchie, Tyrion ramasse l’équipement des morts et on a du mal à comprendre qui gagne ou pas.

    Lorsque la bataille est terminée, Martin nous donne plusieurs clés de compréhension de son monde :

    • Les batailles sont violentes et sanglantes : Kurleket a le visage écrabouillé par un coup de masse, des chevaux sont mourants, des hommes hurlent et geignent ;
    • Les héros ne font pas long feu : rappelez-vous de Jyck dans la scène 1, le valet lannister qui ne craint pas le danger. Il charge à cheval et fait partie des 3 morts du groupe. Son action qui dans d’autres romans aurait été héroïque est jugée très négativement. Le “téméraire Jyck” est “Bête jusqu’au bout”. Quant au noble ser Rodrick Cassel, il est le seul à être gravement blessé ;
    • Les fiers à bras non plus : le si aggressif Kurleket qui paraissait si fort est mort assez rapidement, tout comme son compagnon Mohor. Martin envoie aussi un message, toutes les pistes du récit ne paient pas forcément. Ainsi Tyrion n’a-t-il jamais payé sa dette envers lui comme cela aurait dû se passer dans un autre roman ;
    • Les lâches survivent : c’est le cas de Tyrion qui a fait attention à ses fesses (sauf pour sauver Catelyn) et de Marillion, caché derrière un rocher… puis sous un cadavre de cheval ;
    • Ainsi que les salopards faits pour ce monde de brute : les épées-louées aiment la guerre et parlent de se faire une femme, Bronn va jusqu’à s’emparer des bottes du héros Jyck. Ils sont à mille lieux des chevaliers de chansons, mais c’est eux qui survivent.

    On remarquera également que le système de PoV a fonctionné à plein régime, notamment dans l’impression que donnent les attaquants. Au début du combat on est impressionné par les sauvages, mais par la suite Tyrion se rend compte qu’ils étaient loqueteux, maigres, mal équipés et que même le chef n’était guère impressionnant. Martin nous rappelle qu’il ne s’agissait pas d’une bataille épique, mais d’une violente rixe avec un bande d’affamés mal armés qui, en plus, perdirent 9 hommes.

    • Scène 5 : Le Pay-off

    Dans le dernier passage, on comprend que Tyrion est en train de regagner des points, comme il le dit lui-même. Il est armé et les deux reîtres commencent à l’apprécier. Catelyn Stark perd elle de plus en plus la main. Arqueboutée sur ses grands principes elle demande qu’on creuse des tombes ou au moins construise un cairn, mais Bronn refuse sèchement. Même ser Rodrik abonde dans ce sens. Ce dernier est blessé, il ne reste donc à Catelyn qu’un chevalier blessé, un autre en état mais apeuré, un Bracken, deux reîtres qui ne lui obéissent plus complètement, un rhapsode couard et un serviteur lannister…

    Vient enfin la grande surprise. Le pay-off construit patiemment par Martin tout au long du chapitre en insistant sur le cadeau de Jaime à Tyrion et sur ses liens avec son père et sa famille. Martin nous le donne dans les toutes dernières lignes, comme s’il reprenait la conversation là où elle avait été interrompue par la bataille. Probablement pour lui donner plus de poids.

    “Jamais je ne mise contre ma famille”.

    Ce n’est donc pas lui qui a remporté le poignard puisqu’il ne parie jamais contre son frère.

    Cette scène a d’ailleurs été préparée dans le chapitre précédent, lors du tournoi de la Main. Littlefinger avait parié sur Jaime Lannister. Défait, il doit de l’argent à lord Renly qui a parié contre le Régicide. Le Baratheon prononce alors cette phrase qui n’est pas malheureusement pas relevée par Ned (et probablement pas par le lecteur non plus) :

    “Dommage que le Lutin ne soit pas des nôtres, j’aurais touché deux fois plus…”

    Schéma du Pay-off

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 10 mois par Werther.
    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.
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    #136524
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
    • Posts : 896

    J’ai pris plaisir dans ce chapitre à redécouvrir comment commence la relation entre Bronn et Tyrion.

    Au départ le reitre a profité de l’occasion pour se faire embaucher au service de Catelyn, mais le chapitre va leur construire le début d’une histoire commune, qui fera que Bronn affrontera plus tard ser Vardis, mais on en reparlera dans le chapitre consacré.

    Tyrion lui même indique avoir été bluffé par Catelyn qui dit le ramener à Winterfell pour finalement aller dans le Val. Dans le chapitre précédent de Catelyn, elle envisageait justement les différentes options.

    Ensuite vient l’attaque des clans de la montagne, où Catelyn se retrouve « obligée » de devoir donner une arme à Tyrion, qui se retrouve dans sa première bataille « Mon père en sera tellement fier « . Cependant il n’est pas du tout le même combattant que Jaime.

    Je retiens de la description de la bataille que :

    • Bronn bien que de basse naissance est un sacré combattant (cela sera confirmé plus tard, on en reparlera ^^)
    • Marillion est une blague à lui tout seul, et que ça m’a fait sourire quand Tyrion lui écrase la main
    • Tyrion a pris les combattants des clans pour plus fort qu’ils ne le sont vraiment, et s’en rend compte à la fin de la bataille
    • Malheureusement, il n’y a pas eu le temps d’enterrer dignement les morts

    Enfin une petite conversation à propos d’un certain poignard qui innocente Tyrion. Il ne l’a pas gagné contre Littlefinger puisqu’il n’a pas misé contre Jaime et il avait donc perdu son pari. Dommage pour lui, Catelyn ne le croit pas sur paroles !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #136525
    Yoda Bor
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1113

    Changement radical de ton après le tournoi, je me souviens avoir été déçue en première lecture parce qu’avec 2 chapitres à Port Real, je voulais la suite de l’enquête de Ned !

    À la place on repart vers Tyrion et Cat que j’avais presque eu le temps d’oublier et c’est un très bon chapitre même si la tendance à arriver à un instant T pour repartir dans le passé et nous expliquer la situation, c’est pas un procédé que j’affectionne beaucoup.

    Mais c’est un chapitre intéressant où on continue d’en apprendre sur le couteau de la tentative de meurtre de Bran et je me demande si ce n’est pas la première fois qu’on entend Un Lannister paie toujours ses dettes.

     

    Arys du Rouvre 💜

    #136526
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    Ce chapitre permet de constater une nouvelle fois la vivacité de l’esprit de Tyrion, qui réussit à capter en un seul regard la situation à l’auberge, les rapports de force, et les intentions politiques sous-jacentes. De même, il parvient en quelques phrase à faire douter Catelyn Stark, qui, si elle a arrêté Tyrion sur un coup de tête, ou plutôt un coup de rage, doit commencer à ressentir de sérieux doutes…

    On note toutefois que Catelyn sait reconnaître les incohérences dans le récit qu’elle s’est elle-même créé, alors que Tyrion les lui souligne. Elle sait aussi être relativement souple, en acceptant d’armer Tyrion. Certes, elle n’a pas le choix, mais je suppose que plus d’un protagoniste n’aurait pas accepté d’armer son prisonnier…

    J’ai apprécié la manière dont Tyrion vient en aide à Catelyn, alors même qu’il l’insulte en pensée. Là encore, on peut constater son humanité. Finalement, Tyrion et Catelyn sont des adversaires, mais il me semble que ce chapitre les réunit dans une certaine mesure. D’ailleurs, je me demande bien ce qu’il serait advenu de Tyrion si Catelyn était morte durant l’attaque. J’imagine mal les reîtres et les sous-fifres qui restent prendre sur eux la responsabilité de l’enlèvement de Tyrion, et je suppose qu’avec sa langue bien acérée, celui-ci aurait su les convaincre de le ramener à Port-Réal.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #136527
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
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    Ce chapitre est particulièrement intéressant à lire. La structure est divisée en plusieurs parties, d’abord un long retour par Tyrion sur un événement déjà vécu par le lecteur avec Catelyn et ses suites, ensuite une discussion entre l’enlevé et sa ravisseuse, puis l’attaque, et enfin les conséquences de l’attaque pour la troupe et pour Tyrion.

    C’est l’unique confrontation directe entre deux personnages principaux, deux personnages « de tête » qui utilisent leur esprit en permanence. La grande différence entre les deux c’est que Tyrion prend tout à la rigolade, alors que Catelyn prend tout au sérieux.

    Catelyn est encore dans l’émotion de ce qui s’est passé à Winterfell, ses sentiments sont visibles dans ses paroles et sa figure. Pourtant elle parvient à garder toute sa tête et à tromper tout le monde à l’auberge (notamment Tyrion) sur sa destination. Ensuite elle arrive à le laisser parler au lieu de chercher à se venger immédiatement, comme le suggèrent certains des reîtres, et elle écoute aussi les mercenaires et Rodrick qui la pressent de partir rapidement sans prendre le temps (honorable mais mortel) d’enterrer les morts. Par contre elle se montre résolue et déterminée à aller en avant, le plus rapidement sans laisser les chevaux reposer. A posteriori c’est une très bonne méthode même si très coûteuse pour traverser le Val d’Arryn.

    Pour Tyrion ce qui est frappant c’est qu’il ne cesse de parler, aussi bien à l’auberge qu’entravé, ou avec le couteau sous la gorge. Le temps n’est pas encore venu pour lui d’apprendre à se taire, il ne se reproche même pas d’avoir parlé le premier et il préfère en vouloir à Marillion.
    Nous voyons aussi Tyrion assez vindicatif : il regarde bien autour de lui pour ne pas oublier tous les noms de ceux qui l’ont attaqué dans le but d’une future vengeance (assez hypothétique), et il s’en prend à deux reprises à Marillion, le plus faible de l’équipée. Cependant il arrive à utiliser son astuce et les circonstances pour obtenir l’oreille de Catelyn et améliorer progressivement sa situation dans l’équipe
    J’aime beaucoup quand Tyrion sort la phrase sur Littlefinger :

    « Why does a bear shit in the woods? » he demanded. « Because it is his nature. Lying comes as easily as breathing to a man like Littlefinger. »
    Pourquoi l’ours chie-t-il dans les bois? Riposta-t-il. Parce que telle est sa nature. Un type comme Littlefinger ment comme il respire.

    Dans les petits détails que j’ai relevés:
    – les Frey se montrent ici bien frileux, déjà à l’image de leur maître décrit précédemment comme « lord Tardif »
    – ici on voit surgir la figure de Bronn et trépasser Jyck. Bronn est la version très améliorée de Jyck, il va remplacer le valet Lannister pour le plus grand profit de Tyrion et du lecteur. Il a notamment l’avantage de parler, d’être plus expérimenté au combat et de « briller » plus fort.
    – comment Tyrion fait pour tenir à cheval au galop alors qu’il est aveuglé et que ses mains sont liées? Et quand son cheval n’est plus en état de servir, comment le nouveau cheval s’adapte si vite à la selle spéciale?
    – s’ils ne manquent pas de courage, les hommes des clans manquent singulièrement d’armes et surtout d’expérience au combat. Pourquoi trois de leurs hommes s’en prennent à Catelyn alors que le combat est loin d’être gagné? Ils devraient plutôt s’attaquer aux plus forts avant de terminer sur les moins dangereux…
    – un vrai combat, ça n’a rien à voir avec les joutes (sauf si l’adversaire est Gregor Clegane bien sûr)
    – Tyrion s’est montré chevaleresque et honorable (à sa propre surprise) au moment où ça compte : pendant le combat, et en allant secourir la dame au péril de sa vie.

    #136528
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Voici ce que j’ai retenu de ce chapitre :

    – Tyrion maudit plusieurs fois les Stark. C’est nouveau, mais bien compréhensible.

    – La rencontre et le début de sa complicité avec Bronn.

    – Tyrion reconnaît l’habileté de Catelyn dans la façon dont elle l’a fait arrêter, en rappelant leurs serments d’allégeance aux représentants des différentes familles présents à l’auberge.

    – Il ne se fait aucune illusion sur la réaction de son père lorsqu’il apprendra l’enlèvement de son cadet …

    – La ruse de Lady Catelyn qui dit haut et fort qu’ils vont à Winterfell alors que son intention est de rejoindre sa sœur au Val.

    – En revanche, elle se leurre complètement sur Littlefinger. Elle le pense incapable de mentir (à propos du poignard). Soit il a bien changé en 15 ans, ou bien elle ne l’a jamais connu véritablement. Elle parle d’une passion « sincère et pure » qu’il aurait eu pour elle. Elle ne croit pas les ragots qui circulent sur la prise de sa virginité. Et pourtant…

    – Tyrion se débrouille plutôt bien au cours de sa première bataille, lors de l’attaque des clans des montagnes. Il vient même au secours de Lady Catelyn comme le fait remarquer @darkdoudou. Il aurait pu les laisser la tuer.

    – J’ai relevé également que Tyrion note dans sa tête tous les noms de ceux qui « l’escortent ». Il compte bien payer ses dettes.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #136538
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9927

    Ouvrir par une ellipse pour enchaîner sur un flashback, c’est tout de même particulier comme procédé littéraire. Techniquement, on ouvre sur un steak de jument (on mentionne les Dothrakis d’ailleurs) puis l’esprit de Tyrion s’évade sur son arrestation. On y découvre un jeu de poker menteur entre Tyrion et Catelyn, lui étant sûr que la nouvelle va se répandre et que son père va agir, elle multipliant les fausses pistes pour que les poursuivants partent dans la mauvaise direction. Cat 1, Tyrion 0.

    Sauf que la route de l’est n’est pas sans danger et Tyrion le sait bien. Il en parle à Catelyn (et du fait qu’il est ralenti par l’entrave et ses petites jambes) qui mentionne que le but était peut-être justement de le tuer. Tyrion est trop malin pour y croire, Cat ne se serait pas embêtée si longtemps avec lui pour ça. On enchaîne sur le fameux poignard et arrive forcément le sujet de Littlefinger, avec la phrase notée par darkdoudou. Cat se trompe sur Littlefinger mais vu qu’elle n’a aucune confiance dans les paroles d’un Lannister, cela ne va pas lui faire changer d’avis (voire le contraire ?). Tyrion s’élève, le ton monte mais il est sauvé (?) par l’attaque des clans de la montagne.

    On enchaîne sur un épisode hautement classique du « mais donnez moi une arme sinon on va tous y passer ». La bataille du point de vue de Tyrion, c’est un peu Fabrice del Dongo à Waterloo. Tout est bien confus, il n’y comprend pas grand chose même s’il regarde partout. En plus, il a une arme qu’il ne connaît pas (« Pretend you’re splitting logs », sacré Bronn), il est à deux doigts de crier aussi pour s’encourager mais se reprend, il se moque souvent de Marillion, puis va aider Catelyn malgré lui.

    Tyrion n’a pas encore le « goût de la bataille » comme il le décrira un peu plus tard, cette énergie mentionnée par Jaime (je crois) qui est sans doute causée par l’adrénaline. Cela dit, au vu des circonstances et de sa formation, il a bien tenu son rang, voire au delà de ce qui était attendu.

    Il y a des pertes mais c’est pire chez les assaillants. Tout est plus clair après la bataille, les gros ennemis bien armés sont en fait beaucoup moins impressionnants (pas sûrs que les trois morts seraient d’accord, même si 3 pour 9, ça reste une proportion très inégale). On panse (un peu) ses plaies, on repart sans enterrer les cadavres (les lynx ne sont pas loin) et la conversation sur le poignard et le pari peut reprendre. L’auteur nous laisse, comme très souvent, sur un cliffhanger : Tyrion annonce qu’il ne parie jamais contre sa famille. Quelle sera la réaction de Catelyn ? A suivre.

    D’ailleurs, je me demande bien ce qu’il serait advenu de Tyrion si Catelyn était morte durant l’attaque. J’imagine mal les reîtres et les sous-fifres qui restent prendre sur eux la responsabilité de l’enlèvement de Tyrion, et je suppose qu’avec sa langue bien acérée, celui-ci aurait su les convaincre de le ramener à Port-Réal.

    Je me demande aussi. Cela dépend aussi du sort de Rodrik je suppose (je doute qu’il aurait accepté de laisser son cadavre là). Y a de quoi réécrire une bonne partie du bouquin ^^

    Le temps n’est pas encore venu pour lui d’apprendre à se taire, il ne se reproche même pas d’avoir parlé le premier et il préfère en vouloir à Marillion.

    Oui, c’est une proie bien commode (faut dire qu’il n’a rien pour plaire^^)

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #136569
    Liloo75
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    Merci @werther pour cette belle présentation. Cela valait la peine d’attendre 😉

    Je te rejoins sur l’analyse du pari qui aurait permis à Tyrion de remporter le fameux poignard. Si Catelyn connaissait Tyrion, elle aurait su que jamais il n’aurait parié sur une défaite de son frère.

    Les liens qui unissent Tyrion et Jaime sont forts. Nous en aurons la preuve quelques chapitres plus tard lorsque Jaime viendra demander des comptes à Eddard sur l’enlèvement de son frère.

    Mais ces liens fraternels Catelyn les ignore. Elle préfère faire confiance à Littlefinger qui ment comme il respire …

    Un proverbe dit « connais tes ennemis ».  Catelyn n’a jamais dû l’entendre.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Liloo75.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 10 mois par Eridan.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #136611
    Samyriana
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    Cette scène a d’ailleurs été préparée dans le chapitre précédent, lors du tournoi de la Main. Littlefinger avait parié sur Jaime Lannister. Défait, il doit de l’argent à lord Renly qui a parié sur le Régicide.

    Comme tu parlais des coquilles sur l’autre sujet @werther je te signale celle-ci. Merci beaucoup pour cette analyse! Effectivement, la révélation de Tyrion prend tout son poids après la bataille… Et seul le relecteur averti peut, dès le chapitre précédent, voir l’incohérence entre le récit de Littlefinger et la réalité!

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #136655
    Yoda Bor
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    C’est rigolo que Marillion semble être un personnage détesté alors que moi je l’aime beaucoup.

    Arys du Rouvre 💜

    #136659
    R.Graymarch
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    Même à ce stade du récit, c’est une tête à claques plein d’arrogance, non ? Qui met son grain de sel partout, fout la merde, rejoint une équipée pour l’aventure et faire des ballades puis se cache pendant la bataille…  Pourtant il aurait dû savoir que la vie, c’est pas des chansons ^^

    (et par la suite, si Lothor Brune n’avait pas été là, il aurait sans doute violé Sansa…. charmant garçon.. qui morfle beaucoup ensuite, on connait l’auteur, il a fait pareil avec Theon)

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    #136662
    Yoda Bor
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    Je ne parle pas pour le futur mais à ce moment de l’histoire c’est juste un bonhomme qui pense vivre une grande aventure et qui part se cacher quand ça commence à barder (et personne ne s’attendait à ce qu’il sorte une épée pour attaquer de toutes manières, pour raconter son histoire il est surement mieux qu’il survive derrière un rocher).

    Du coup j’ai un peu de mal à comprendre que :

    La scénette permet en tout cas de s’attacher à Tyrion surtout qu’il joue un tour à Marillion que le lecteur n’apprécie guère.

    C’est très perso mais à ce moment, je l’aime bien.

    Arys du Rouvre 💜

    #136663
    Emmalaure
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    Merci Werther pour cette belle présentation qui met bien en valeur l’art du récit de GRRM.

    Sur Marillion, il est très tête-à-claque et insupportable, mais j’ai trouvé Tyrion particulièrement mesquin quand il lui écrase la main, ça ne le grandit pas et c’est totalement gratuit (les Lannister ont une conception de la dette assez singulière, de fait). On a tendance à ne voir que les côtés positifs de Tyrion, mais on voit bien que GRRM continue son portrait avec pas mal d’ambiguïté, où dans la même scène, il vient au secours de la dame qui l’a enlevé et qui les a mis dans cette situation dangereuse, mais profite d’une position de grande faiblesse d’un quidam pour se livrer à une petite vengeance cruelle et inutile.
    Mais Marillion et Catelyn Stark ne jouent pas dans la même cour, l’une est d’une maison noble comme Tyrion, l’autre n’est rien socialement parlant. Ca a sûrement dû jouer dans les choix qu’il fait.

    #136668
    Tizun Thane
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    Est ce que l’on peut s’arrêter un instant sur le fait que Catelyn est badass?
    Pas seulement parce qu’elle a dupé Tyrion, mais aussi son attitude exemplaire lors de l’escarmouche? Le fait qu’elle n’hésite pas à égorger un ennemi au milieu du champ de bataille quand elle en a l’occasion?

    Lady Catelyn Stark est décidément plus louve qu’on ne le croit.

    #136681
    Obsidienne
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    Est ce que l’on peut s’arrêter un instant sur le fait que Catelyn est badass? ]…[ Lady Catelyn Stark est décidément plus louve qu’on ne le croit.

    A part pour Eddard, on ne la voit jamais manifester de tendresse pour quiconque. Même pour veiller Bran, elle se montre dure, arc-boutée sur sa volonté de tout faire mais je ne sens aucune tendresse en elle.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #136682
    Eridan
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    A part pour Eddard, on ne la voit jamais manifester de tendresse pour quiconque. Même pour veiller Bran, elle se montre dure, arc-boutée sur sa volonté de tout faire mais je ne sens aucune tendresse en elle.

    De tels moments ont existé, pourtant. Bran les évoque dans ADWD : « Il voulait l’entourer de ses bras, la serrer contre lui, comme sa mère le serrait contre elle à Winterfell quand il s’était fait mal. » (Bran III)

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #136687
    Obsidienne
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    A part pour Eddard, on ne la voit jamais manifester de tendresse pour quiconque. Même pour veiller Bran, elle se montre dure, arc-boutée sur sa volonté de tout faire mais je ne sens aucune tendresse en elle.

    De tels moments ont existé, pourtant. Bran les évoque dans ADWD : « Il voulait l’entourer de ses bras, la serrer contre lui, comme sa mère le serrait contre elle à Winterfell quand il s’était fait mal. » (Bran III)

    Au temps pour moi ! J’avais zappé !

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    #136691
    Yunyuns
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    On sait désormais que lady Stark a été rejoint par un chevalier au service de lady Whent, ser Willis Wode, trois hommes d’armes Bracken Lharys, Mohor et Kurleket qui rudoie Tyrion et les fameux deux reîtres Chiggen et Bronn.

    Le lecteur attentif subit ici une belle désillusion. Il y avait une vingtaine de Frey dans l’auberge, mais aucun d’entre eux n’a réellement répondu à l’appel de Catelyn (et Tyrion s’en est bien rendu compte). Et surtout, sur la « douzaine d’épées dégainées d’un même élan« , seules six se retrouvent à ses côtés sur la route, dont deux qui n’appartiennent pas à des vassaux de son père mais qui sont des épées-louées.

    En bref, à la fin du chapitre de Cat on pouvait s’imaginer qu’elle serait entourée d’une escorte royale jusqu’à Winterfell, au final elle n’a qu’une escorte minable pour traverser des montagnes très dangereuses. Et on a presque déjà le sentiment que ça va mal se finir.

    Fan n°1 de Victarion Greyjoy, futur Roi des Sept Couronnes.

    #136766
    Werther
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    Merci @werther pour cette belle présentation. Cela valait la peine d’attendre 😉

    Merci beaucoup. Après j’ai un peu fait n’importe quoi et me suis emmêlé les pinceaux avec les dates, c’est Eridan qu’il faut remercier pour avoir réglé le chaos que j’ai provoqué.

    Cette scène a d’ailleurs été préparée dans le chapitre précédent, lors du tournoi de la Main. Littlefinger avait parié sur Jaime Lannister. Défait, il doit de l’argent à lord Renly qui a parié sur le Régicide.

    Comme tu parlais des coquilles sur l’autre sujet @werther je te signale celle-ci. Merci beaucoup pour cette analyse! Effectivement, la révélation de Tyrion prend tout son poids après la bataille… Et seul le relecteur averti peut, dès le chapitre précédent, voir l’incohérence entre le récit de Littlefinger et la réalité!

    Merci, j’ai corrigé… ça tombe mal c’est un peu la chute .

    C’est rigolo que Marillion semble être un personnage détesté alors que moi je l’aime beaucoup.

    Ça peut être un avis personnel, mais je pense néanmoins que GRRM voulait le rendre un peu antipathique. Cela commence en fait dès sa première apparition où il passe pour un vantard en se glorifiant de connaître très bien Edmure et Vivesaigues quand Catelyn dissimule son identité. Il se désintéresse d’ailleurs d’elle dès que Tyrion entre dans l’auberge. Je ne pense pas qu’il soit très aimé des lecteurs à ce moment du récit (mais il y a probablement des exceptions).

    Sur Marillion, il est très tête-à-claque et insupportable, mais j’ai trouvé Tyrion particulièrement mesquin quand il lui écrase la main.

    Assez d’accord, même si le lecteur n’apprécie pas Marillion il peut être choqué, et c’était mon cas lors de la première lecture : par contre ça creuse le personnage de Tyrion qui ne fait rarement de cadeau à ceux qu’il n’apprécie pas et peut parfois se montrer limite (au moins Marillion n’a-t-il pas terminé comme Symon Langue d’Argent).

     

    On sait désormais que lady Stark a été rejoint par un chevalier au service de lady Whent, ser Willis Wode, trois hommes d’armes Bracken Lharys, Mohor et Kurleket qui rudoie Tyrion et les fameux deux reîtres Chiggen et Bronn.

    Le lecteur attentif subit ici une belle désillusion. Il y avait une vingtaine de Frey dans l’auberge, mais aucun d’entre eux n’a réellement répondu à l’appel de Catelyn (et Tyrion s’en est bien rendu compte). Et surtout, sur la « douzaine d’épées dégainées d’un même élan« , seules six se retrouvent à ses côtés sur la route, dont deux qui n’appartiennent pas à des vassaux de son père mais qui sont des épées-louées. En bref, à la fin du chapitre de Cat on pouvait s’imaginer qu’elle serait entourée d’une escorte royale jusqu’à Winterfell, au final elle n’a qu’une escorte minable pour traverser des montagnes très dangereuses. Et on a presque déjà le sentiment que ça va mal se finir.

     

    Oui, et comme je l’ai écrit dans le l’analyse du chapitre, cette « désillusion » est particulièrement saisissante au moment où Tyrion se rappelle de la scène. Je me rappelle encore, 11 ans après ma première lecture, de la forte émotion que j’avais ressentie à la fin du chapitre de Catelyn (tellement épique), mais également de la lecture du chapitre de Tyrion où je me suis pour la première fois rendu compte que ce livre utilisait vraiment des points de vue.

     

     

    #137036
    Mélusine
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    Emmalaure wrote: Sur Marillion, il est très tête-à-claque et insupportable, mais j’ai trouvé Tyrion particulièrement mesquin quand il lui écrase la main. Assez d’accord, même si le lecteur n’apprécie pas Marillion il peut être choqué, et c’était mon cas lors de la première lecture : par contre ça creuse le personnage de Tyrion qui ne fait rarement de cadeau à ceux qu’il n’apprécie pas et peut parfois se montrer limite (au moins Marillion n’a-t-il pas terminé comme Symon Langue d’Argent).

    C’est plus que ça, Tyrion compare les doigts à des pattes d’araignée, il écrase pas des doigts mais une araignée (et c’est très mauvais une araignée, c’est sournois, ça vous attend tapis dans un coin pour vous sauter dessus, si si!). Il tue une sale vilaine bête, ça le dédouane presque.

    #137038
    Obsidienne
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    une araignée (et c’est très mauvais une araignée, c’est sournois, ça vous attend tapis dans un coin pour vous sauter dessus, si si!). .

    Quelles sont donc ces araignées sauteuses ? Celles de chez moi restent peinardes auprès de leur toile…

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #137047
    Liloo75
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    une araignée (et c’est très mauvais une araignée, c’est sournois, ça vous attend tapis dans un coin pour vous sauter dessus, si si!). .

    Quelles sont donc ces araignées sauteuses ? Celles de chez moi restent peinardes auprès de leur toile…

    Il existe des araignées qui ne font pas de toiles. Elles sautent sur leur proie pour la dévorer.

    Ce sont des araignées loups.

    C’est très pratique d’en avoir chez-soi, car elles mangent les moustiques 😉

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #137049
    Mélusine
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    C’est très pratique d’en avoir chez-soi, car elles mangent les moustiques 😉

    Y a pas de moustiques chez moi, il y a des chauves souris qui se font un gueuleton tous les soirs.

    Pour revenir au sujet je pense que GRR Martin, fait comparer les doigts de Marillon à une araignée pour que le geste de Tyrion soit moins critiquable/condamnable. Je ne suis pas la seule à ne pas aimer les araignées, apparemment Tyrion ne les aime pas non plus.

    #137050
    Emmalaure
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    Pour revenir au sujet je pense que GRR Martin, fait comparer les doigts de Marillon à une araignée pour que le geste de Tyrion soit moins critiquable/condamnable. Je ne suis pas la seule à ne pas aimer les araignées, apparemment Tyrion ne les aime pas non plus.

    Outre le point de vue de Tyrion, il y a une belle métaphore littéraire avec Varys l’Araignée : si dans un futur proche, Tyrion va se faire complètement manipuler par Varys (qui sait très bien prendre les gens par les sentiments, que ce soit dans leurs haines ou leurs amours), il y a possiblement du petit foreshadowing dans le schéma de la scène : une araignée qui sort de sous un cheval terrassé et se fait écraser par un nain. Au chapitre suivant (celui d’Arya), on a Desmond qui a le mot de la fin en disant que les magiciens/sorciers aussi sont mortels et qu’ils meurent si on leur coupe la tête; alors certes, c’est à Eddard qu’on la coupe à la fin d’AGOT, mais je pense qu’il y a un foreshadowing de plus longue haleine sur la mort d’un Varys (peut-être provoquée et voulue par un Tyrion vengeur) et possiblement des personnages qui jouent sur le même registre (les marionnettistes de l’ombre, vervoyants compris). A ce stade de l’écriture, GRRM n’a peut-être pas encore décidé la manière exacte dont Varys quitterait la scène et laisse à mon sens plusieurs possibilités ouvertes (on a aussi plusieurs signaux différents pour Bran au long de la saga, que ce soit par un coup de poignard dans le coeur, ou d’une flèche, ou brûlé, ou décapité).

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