AGOT 45 – Sansa III

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    Ysilla
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    AGOT 45 – Sansa III
    Au fil des pages – liste des sujets

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    Nous abordons ici le troisième chapitre consacré au PoV de Sansa. C’est un chapitre essentiel qui, dans ses toutes dernières lignes, constitue pour Ned un élément de résolution à la question : « pourquoi Jon Arryn a-t-il été tué ? » ; même si, les lecteurs le savent, le mystère de la mort de la Main du roi est bien plus complexe que ne se le figure Ned Stark. Entre parenthèses, c’est un décryptage que je ne me lasse pas de relire.

    Contexte du chapitre

    En tout cas, ce chapitre de Sansa forme avec les deux chapitres d’Eddard qui l’encadrent un ensemble ramassé chronologiquement, où se mettent en place les derniers rouages de la machinerie implacable qui conduit à la chute de Ned Stark. Dans le chapitre précédent, la Main du Roi a cru posséder une emprise sur les événements en expédiant Béric Dondarrion à la poursuite de Gregor Clegane, de la même façon qu’il persiste à le croire en rencontrant Cersei dans le bois sacré, au chapitre suivant. Entre les deux, l’intuition fracassante de Sansa sur fond de rêveries chevaleresques déconfites par la décision de Ned Stark de renvoyer ses filles à Winterfell.

    Développement du texte

    La construction du chapitre est classique de ce qu’on trouve souvent chez GRRM : une introduction in medias res ; on plonge dans les babillages déjà commencés de Sansa et Jeyne sur leurs figures fantasmées de chevalier : Loras Tyrell, Béric Dondarrion et Joffrey Baratheon et leurs contrepoints : Gregor Clegane, Ilyn Payne et Jaime Lannister, babillages ponctués par deux retours en arrière qui viennent compléter ce que l’on sait de l’audience donnée par la Main :

    • Ce qui s’est passé avant l’interrogatoire des paysans du Conflans : la requête du frère noir Yoren.
    • Ce qui s’est passé après : le bref échange entre Sansa et Petyr Baelish.

    Puis le récit poursuit un déroulement chronologique : le départ de l’expédition de Béric Dondarrion le lendemain, à sa suite, le violent accrochage avec Arya et enfin la scène finale qui réunit Eddard et ses deux filles en concluant le chapitre sur deux révélations coups de théâtre :

    • Le départ supposément prochain des filles Stark.
    • De manière subliminale, l’inceste Lannister pour le seul Eddard Stark.

    Ce qui place les personnages au même niveau respectif de connaissances que le lecteur, ouvrant sur de nouveaux horizons d’attente de lecture : Arya et Sansa regagneront-elles Winterfell ? Que passera-t-il pour Cersei lorsque Eddard retrouvera Robert, de retour de chasse ?

    A certain sense of wonder

    Selon les dires de Catelyn Stark, rapportés par Brienne dans AFFC 05, Brienne I , Sansa est:

    une âme débordante de gentillesse, qui adore les gâteaux au citron, les robes de soie et les chansons de chevalerie. / a gentle soul who loved lemon cakes, silken gowns, and songs of chivalry.

    Ce chapitre, comme dans les deux précédents consacrés à Sansa – AGOT 18 et 30 – coche les gâteaux au citron (la tarte aux fraises en fait), la robe de soie et bien sûr les chansons de chevalerie. (pour la gentillesse, on repassera ; disons que Sansa est plutôt débordante de naïveté).
    Tout le texte est saturé par le vocabulaire des chansons de chevalerie : knight et song évidemment, mots auxquels on peut ajouter gallant, hero/monster, story, sans compter tout le vocabulaire de l’apparence à laquelle Sansa est si sensible (description de Loras Tyrell, de la troupe de Béric Dondarrion, de Joffrey, de la cour) mais aussi dream/ dreamed, terme ambigu , aussi bien projection du désir, émerveillement qu’illusion trompeuse comme l’illustre, dans ce chapitre, la fameuse phrase de Littlefinger à Sansa.

    La vie n’est pas une chanson, ma douce. Tu risques de l’apprendre un jour à tes cruels dépens. / Life is not a song, sweetling. You may learn that one day to your sorrow.

     Au passage, on apprend donc où était passé Petyr Baelish que Ned avait perdu de vue à l’issue de l’audience : à rôder autour de Sansa comme dans le chapitre 30, lors du tournoi de la Main et toujours aussi malsainement tactile, à raccourcir la distance entre lui et elle :

    rebiffant une mèche auburn, les doigts de Littlefinger lui effleuraient la joue His fingers brushed against her cheek as he stroked one auburn lock. (AGOT 30)
    Il lui flatta légèrement la joue, suivant la courbe de la pommette. / He had touched her cheek, his thumb lightly tracing the line of a cheekbone. (AGOT 45)

    Quand on lit à la suite les trois chapitres PoV de Sansa, on est frappé par la similitude de leur progression : émerveillement de Sansa qui reconstruit la réalité comme l’incarnation des contes de chevalerie :

    Son vœu le plus cher était de vivre dans un monde aussi harmonieux et plaisant, voilà tout, que celui des chansons. / All she wanted was for things to be nice and pretty, the way they were in the songs. (AGOT 16)

    C’est encore plus beau que dans les chansons / It is better than the songs (AGOT 30)

    Cet émerveillement culmine dans la description du départ des troupes de Béric Dondarrion :

    C’était merveilleux, cette venue au monde d’une chanson… ! / It was all so exciting, a song come to life.

    On peut sourire de la candeur de Sansa mais n’éprouve-t-elle pas là le fameux « sense of wonder » que ressent tout lecteur des littératures de l’imaginaire ? Belle pirouette littéraire de GRRM qui dans son œuvre le détruit consciencieusement dans la réalité du monde de Sansa tout en nous le donnant à éprouver dans notre expérience de lecteur.

    Dans les trois chapitres de Sansa « le rideau d’or » (curtains of yellow […] turned the whole world gold – AGOT 30) au travers duquel elle perçoit la réalité se déchire immanquablement sans qu’elle se rende compte encore que « la vie n’est pas une chanson / life is not a song » : altercation de Joffrey et Arya, violence létale de Gregor Clegane au Tournoi de la Main, et dans ce chapitre l’altercation très vive avec Arya. La décision de Ned Stark de renvoyer ses filles est le coup de grâce- se figure-t-elle – porté au « wonderful world » de notre gente demoiselle.

    La réalité recomposée

    Mais c’est moins la capacité à s’émerveiller de Sansa que GRRM remet en cause que son acharnement à la confondre avec le sens des réalités, à reconstruire une réalité idéale. Ce qui sépare définitivement l’émerveillement du lecteur de celui de Sansa.

    Il en va ainsi de son souhait de voir Loras Tyrell commander l’expédition contre Gregor Clegane, motivé par son désir de voir se réaliser une scène de conte. (à noter que la traduction surévalue la vo : comparer « elle s’était persuadée qu’elle allait assister pour de vrai à l’un des contes de Vieille Nan, voir la féerie se réaliser, sous ses yeux. » et l’original beaucoup plus sobre : »she’d been sure she was about to see one of Old Nan’s stories come to life. »

    Pour Sansa, l’apparence qu’elle confère aux choses en est l’essence.

    La recomposition du réel passe aussi par la croyance chez Sansa que la parole est performatrice : il suffit d’évoquer sa réalité – fantasmée ou mensongère – pour qu’elle existe. L’exemple le plus frappant est le « rêve » de Joffrey à la chasse :

    J’ai rêvé que l’honneur de prendre le cerf blanc revenait à Joffrey », dit-elle. Il s’agissait plus exactement d’un vœu, mais « rêve » sonnait mieux, nul n’ignorant que les rêves sont prophétiques. / I had a dream that Joffrey would be the one to take the white hart,” she said. It had been more of a wish, actually, but it sounded better to call it a dream. Everyone knew that dreams were prophetic.

    On voit aussi cette parole performatrice à l’œuvre chez Sansa au cours de sa violente altercation avec Arya où elle reprend la version officielle de l’incident du Trident :

    Ton boucher d’ami s’en était pris au prince. / Your butcher’s boy attacked the prince.

    Sans craindre de contredire son propre Pov du chapitre 16 :

    Joffrey releva Dent-de-Lion et, de la pointe, l’en piqua juste en dessous de l’œil. L’autre tremblait de tous ses membres. […] Une goutte de sang vermeil perla sur la joue du malheureux puis, lentement, une zébrure rouge la lui laboura. / Joffrey lifted Lion’s Tooth and laid its point on Mycah’s cheek below the eye, as the butcher’s boy stood trembling. […] A bright bud of blood blossomed where his sword pressed into Mycah’s flesh, and a slow red line trickled down the boy’s cheek.

    Pas étonnant qu’Arya la traite de menteuse. Mais Sansa n’en a cure puisque la réalité présente et future sera telle qu’elle la désire et décrit :

    Va, va…, décocha Sansa d’un air désinvolte, donne-moi tous les noms que tu veux, tu n’oseras plus quand je serai l’épouse de Joffrey. Il te faudra me faire la révérence et me dire « Votre Grâce ». Go ahead, call me all the names you want,” Sansa said airily. “You won’t dare when I’m married to Joffrey. You’ll have to bow to me and call me Your Grace.

    Graine d’ado

    C’est que Sansa a changé depuis qu’elle réside à Port-Réal. Si elle ne vivait pas dans le monde de Planetos, on pourrait se dire que Sansa est en train de se préparer sa crise d’ado. Si on déplace Sansa et Jeyne dans notre monde du 21ème siècle, on a un couple d’ados typiques (la très jolie populaire et la suiveuse qui se bourrent de sucreries en cancanant sur les derniers potins et les avenants jeunes gens.

    Contrairement à ce qu’en a dit d’elle Catelyn à Brienne, elle n’est plus débordante de gentillesse mais quoi de plus normal chez une ado. Mentalement, elle juge sévèrement la toquade de Jeyne Poole pour Béric Dondarrion – sans qu’à aucun moment du texte, il ne soit dit d’ailleurs au lecteur que Jeyne prenne réellement son fantasme pour la réalité.
    Elle tient volontiers des propos choquants à la septa. Pour un peu, on pourrait la croire blasée :

    D’après vous, septa, que va faire lord Béric ? empaler la tête de ser Gregor au-dessus de sa propre porte ou la rapporter ici pour le roi ?/ Septa, will Lord Beric spike Ser Gregor’s head on his own gate or bring it back here for the king?

    Pour finir sur la violente agression verbale dirigée contre Arya dont au fond elle ne doit pas penser un seul mot :

    Ce n’est pas Lady, c’est toi qu’il fallait abattre !/ They should have killed you instead of Lady!

    Rappel direct et cruel du chapitre 16. Au-delà de la réalité des mots, seule compte la volonté de blesser Arya, dictée sans doute à ce moment-là par la réminiscence inconsciente du rêve de Lady qu’elle a fait la nuit précédente.

    Et en parfaite ado, Sansa remet en cause l’autorité de son père, confortée en plus par cette fouine de Littlefinger – ohhh le malin ! –

    Elle s’était contentée jusqu’ici de tordre le nez sur le manque de sévérité de Ned vis-à-vis de la conduite d’Arya ; au début du chapitre, c’est son père comme Main qu’elle conteste pour avoir refusé à Loras Tyrell ce qu’il donne à Béric Dondarrion.

    Le modèle paternel a chu symboliquement de son trône avant de le faire vraiment dans quelques chapitres : il faut dire qu’avec sa patte folle et douloureuse , Eddard Stark n’est plus conforme aux représentations de Sansa qui n’a pas à ce moment-là du récit d’empathie avec la difformité et la laideur : Yoren le bossu, le gros Robert, Ilyn Payne sans langue, Sandor le brûlé et Hodor.

    Au passage, il est ironique de constater que tous les chevaliers ou prétendus tels qui ont fait chavirer le petit cœur de Sansa sont tous victimes de graves dégradations physiques : Waymar Royce, Béric Dondarrion, Jaime Lannister, Joffrey Baratheon et sans doute, de ce qu’on en sait, Loras Tyrell.

    Bref, le récit est construit de manière à rendre Sansa exaspérante voire odieuse au lecteur et au relecteur qui eux, certes, ont l’avantage de connaître (presque) tous les tenants et aboutissants de l’intrigue. Seulement voilà, Westeros n’est pas un monde de bisounours et la septa a beau répéter qu’un père sait ce qui convient à ses enfants et qu’il faut respecter ses décisions, la prochaine fois que Sansa contestera en acte la décision de Ned Stark, son coup de tête la conduira dans quelques chapitres à contempler celles de Ned et de Mordane.

    J’arrête là cette très longue présentation qui n’épuise pas tout l’intérêt du texte, loin de là  ; il reste tant à dire sur ce chapitre charnière. Aussi, je vous laisse la parole pour commenter les prémonitions du texte, notamment les rêves – le conscient et le vrai – de Sansa. Les échos aux chapitres précédents et futurs. – il est beaucoup question de décapitation : Ned, Mordane, si vous m’entendez !  de mariage … Sans parler des plans d’Eddard Stark.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 3 années et 7 mois par Nymphadora.
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    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #140118
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Imperceptiblement, l’auteur concentre l’action sur Port-Réal (via différents POV, certes), comme ça le lecteur a plus de chances de se souvenir de tout et de tout savoir (ou croire que c’est le cas)

    Mais après un chapitre eddardien, très solennel, on arrive à un chapitre sansaesque plus léger en apparence. Sansa est une pré-ado qui a des jeux de son âge (cancaner, manger des gâteaux, reprocher à sa meilleure copine des trucs qu’elle fait elle-même, trouver son père trop relou et sa petite soeur trop énervante). Elle trouve aussi que Beric est beaucoup trop vieux (presque 22 ans, imaginez !) et trouve qu’Alyn remplace bien Jory car il est plus élégant (empathie pour un mort récent, bonjour !). Dans les détails rigolos, il y a tout de même Sansa qui parle de la jambe (leg) blessée de son père avant de servir un pilon de poulet (leg) 😀

    Cela dit, Sansa n’est pas totalement dupe sur ses songes, elle choisit comment elle les transmet, ici au sujet de Joffrey chassant le cerf blanc

    « It had been more of a wish, actually, but it sounded better to call it a dream. « 

    Cela dit, elle se trompe quand elle pense que Joffrey ne fait mal qu’à des animaux

     “He shot it with a golden arrow and brought it back for me.” In the songs, the knights never killed magical beasts, they just went up to them and touched them and did them no harm, but she knew Joffrey liked hunting, especially the killing part. Only animals, though. Sansa was certain her prince had no part in murdering Jory and those other poor men; that had been his wicked uncle, the Kingslayer. She knew her father was still angry about that, but it wasn’t fair to blame Joff. That would be like blaming her for something that Arya had done.

    Rien que sur ça, y a beaucoup à dire. Déjà le prince des contes ne fait pas de mal aux animaux. Joffrey le fait. Mais Sansa s’aveugle en disant que cela ne touche que des animaux (ce qui est déjà un signal que tout ne va pas bien…). Puis, elle se rassure en disant que Joffrey n’a rien à voir avec la mort de Jory et des autres, ce qui est vrai mais n’a pas grand chose à voir. Et puis elle rejette la faute (plutôt à raison) sur Jaime et se rapproche de la situation en disant que c’est comme si on l’accusait pour une mauvaise action d’Arya. La boucle est bouclée, Joffrey c’est le prince idéal (juste car il n’a pas tué Jory… mais on oublie les autres petits incidents comme Mycah etc)

    Jeyne reprend le rôle traditionnel de la confidente de théâtre pour entendre les infos de la cour. Sansa nous déclame tout le dégoût pour Yoren, bien éloigné de la classe de son tonton Benjen. Elle a même une pensée pour Jon, c’est dire si elle est meurtrie 😀

    De quels hommes parle-t-elle ici ?

    And later these two brothers came before him, freeriders from the Dornish Marches, and pledged their swords to the service of the king. Father accepted their oaths

    Anguy, pour sûr. Et ? Gladden Wylde (mais ça semble un peu éloigné des marches de Dorne)

    Puis on retrouve Arya (Sansa sait-elle quel type de « danse » apprend sa soeur ?) qui a une autre vision de la justice que sa soeur.

    “What did Gregor do?” Arya asked.

    “He burned down a holdfast and murdered a lot of people, women and children too.”

    Arya screwed up her face in a scowl. “Jaime Lannister murdered Jory and Heward and Wyl, and the Hound murdered Mycah. Somebody should have beheaded them.”

    Sansa est furax et balance un truc du genre « tu verras quand je serai reine ». Et là, j’avais complètement oublié qu’Arya humilie sa soeur en lui envoyant une orange épluchée (et sanguine) au visage.

    Et là, gros symbolisme sanguin pas du tout subtil

    “Liar,” Arya said. Her hand clenched the blood orange so hard that red juice oozed between her fingers. (…)

     It caught her in the middle of the forehead with a wet squish and plopped down into her lap.

    “You have juice on your face, Your Grace,” Arya said.

    It was running down her nose and stinging her eyes. Sansa wiped it away with a napkin. When she saw what the fruit in her lap had done to her beautiful ivory silk dress (…)  When she reached her bedchamber, she barred the door and took off her dress. The blood orange had left a blotchy red stain on the silk. “I hate her!” she screamed. She balled up the dress and flung it into the cold hearth, on top of the ashes of last night’s fire. When she saw that the stain had bled through onto her underskirt, she began to sob despite herself.

    Peu après (faut quand même que Sansa mette sa robe dans la cheminée pauvre petite fille riche et qu’elle repense à Lady), les deux soeurs sont convoquées par leur père pour tout autre chose mais elles ne le savent pas et commencent à râler avant que Ned ne parle. Arya tente de calmer le jeu en proposant de coudre une nouvelle robe (elle était sincère ?), mais ça ne marche pas.

    Sinon, on peut noter qu’Arya est OK pour retourner à Winterfell, mais avec Syrio. Pour Sansa, c’est im-pos-si-bleuh, elle a toutes ses copines ici (et puis Joffrey !!). Ned tente en vain de la raisonner sur la vraie nature de Joffrey et sur l’erreur de leurs fiançailles futures. L’échange pique pas mal

     “I don’t want someone brave and gentle, I want him. We’ll be ever so happy, just like in the songs, you’ll see. I’ll give him a son with golden hair, and one day he’ll be the king of all the realm, the greatest king that ever was, as brave as the wolf and as proud as the lion.”

    Arya made a face. “Not if Joffrey’s his father,” she said. “He’s a liar and a craven and anyhow he’s a stag, not a lion.”

    Sansa felt tears in her eyes. “He is not! He’s not the least bit like that old drunken king,” she screamed at her sister, forgetting herself in her grief.

    Sansa ne veut pas quelqu’un de « brave and gentle », elle veut Joffrey pour être comme dans les chansons. Arya dit la vérité toute nue et Sansa commence à dire du mal de Robert, l’ami de son père (mais là, elle marque un point pour « old drunken king »)

    Ned arrête les frais, appelle la septa, Arya tente de dire à sa soeur les bons côtés de retourner à Winterfell, elle touche le bras de Sansa qui l’envoie balader violemment.

    Hodor!” Sansa yelled. “You ought to marry Hodor, you’re just like him, stupid and hairy and ugly!” She wrenched away from her sister’s hand, stormed into her bedchamber, and barred the door behind her.

    C’est pas gagné. Et pourtant, il y a des problèmes beaucoup plus graves au donjon rouge

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par Lapin rouge. Raison: Test

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
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    #140120
    Ysilla
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    faut quand même que Sansa mette sa robe dans la cheminée

    Je ne sais pas si on peut lier les deux événements, mais cette robe ensanglantée par l’orange me fait penser au drap taché que Sansa met au feu lors de ses premières règles. Je crois qu’elle tente aussi d’enfourner carrément le matelas dans la cheminée, tant qu’à faire.

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    #140121
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Mon avis est qu’il est dur de ne pas faire de lien^^ (et on peut remarquer que Sansa a toujours eu un confort matériel niveau XXL)

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.

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    #140154
    Liloo75
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    Merci Ysilla pour cette belle analyse du chapitre de Sansa.

    J’avais oublié qu’elle pouvait se montrer si puérile. Son argument pour choisir Loras Tyrell comme chevalier justicier est imparable : il a la taille si fine et une belle chevelure. Il est certain que ce ne sont pas des atouts qui ont dû sauter aux yeux de lord Eddard.

    Et cette histoire de cerf blanc dont la capture devrait échoir à Joffrey. Un vrai conte de fée, qui cadre mal avec la véritable personnalité de Joffrey. Une réalité qu’elle refuse de voir.

    Je sais que Sansa est une adolescente, mais j’ai une fille qui a presque l’âge de Sansa et elle ne rêve pas de prince, de chevaliers des temps modernes, ni de licornes 😉

    J’avais oublié également l’influence que Littlefinger essaie d’avoir sur Sansa, et la proximité physique (déplacée dans ce contexte) qu’il tente d’instituer entre eux. Il n’y a rien de surprenant qu’il saisisse l’occasion, dès qu’elle se présentera aux Eyrié, pour l’embrasser.

    Le rêve où Lady est présente et la regarde de ses yeux d’or intelligents, ce fameux rêve qui s’efface au réveil, je l’ai interprété comme un message de la louve à sa maîtresse. Lady, depuis l’au-delà et à travers le rêve tente peut-être de conseiller Sansa. Avec son « air triste et sagace », elle veut lui rappeler qu’elle doit être raisonnable et cesser ces enfantillages.

    La scène de l’orange sanguine n’est pas mal non plus. Arya qui nomme Sansa « votre grâce  » pour faire écho à la boutade de sa sœur. Et Sansa qui met la robe au feu parce quelle est forcément perdue. Je n’ai jamais eu de robe en soie mais j’imagine qu’il doit bien y avoir un moyen de la nettoyer.

    Enfin, la conclusion du chapitre est édifiante. Sansa qui traite sa sœur de « bête et laide » et qui lui conseille d’épouser Hodor. C’est insultant pour Arya et Hodor. Et puis, je suis sûre que lavée, bien peignée et habillée Arya doit être jolie. Il y a deux hommes au moins qui le pensent et le lui ont dit 😉

    Bon j’arrête là, sinon tout le monde va penser que j’ai une dent contre Sansa. Ce qui n’est pas le cas. Dans ce chapitre, elle n’est pas présentée sous son meilleur jour. Mais quand on connaît les épreuves qui l’attendent, et l’intelligence dont elle va savoir faire preuve pour s’en sortir, je lui dis : chapeau !

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #140159
    dracaufeux
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    Bon j’arrête là, sinon tout le monde va penser que j’ai une dent contre Sansa. Ce qui n’est pas le cas. Dans ce chapitre, elle n’est pas présentée sous son meilleur jour. Mais quand on connaît les épreuves qui l’attendent, et l’intelligence dont elle va savoir faire preuve pour s’en sortir, je lui dis : chapeau !

    Moi aussi dans AGOT Sansa elle me gonflait un peu (Arya aussi mais moins) parce que c’est deux gamines et elles ont des chamailleries de gamines (j’ai un peu passé l’âge pour ça) puis leurs conversations tournent vite à l’enfantillage .

    Bon après j’ai fini par trouver les chapitres sur Sansa intéressants mais à partir de ACOK où elle était un peu moins niaise, tandis que les chapitres sur Arya m’indiffèrent/m’exaspèrent de plus en plus.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #140164
    Yfos
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    A l’issue de ce chapitre, je trouve que Sansa ferait une reine redoutable.

    – D’une part, parce qu’elle s’est vraiment intéressée à ce qui se passait durant l’audience, y compris aux moments les moins palpitants, comme l’intervention de Yoren et des deux francs-coureurs. Elle persiste même à les exposer après certaines diversions de Jeyne Poole. Elle est également réaliste sur Robert (mais ça, c’est plus facile)

    – D’autre part, de façon plus inquiétante, car elle semble prête à défendre Joffrey, quelles que soient les circonstances (elle justifie la mort de Mycah) et manque d’empathie (après s’être dit, suite à la mort de Hugh du Val, qu’elle éprouverait de la peine pour celle de Jory, elle dit maintenant que Alyn est plus beau : bel épitaphe)

    Je trouve également ironique que, après que Sansa a pensé qu’il serait aussi peu juste de blâmer Joffrey pour la mort de Jory que de la blâmer, elle, pour une faute qu’aurait commise Arya, cette dernière soit englobée dans la critique lorsque la septa est choquée par la question de Sansa sur le devenir de la tête de Gregor Clegane

    Depuis quelques temps, vous deviendriez presque aussi grossière que votre sœur.

    Pour une fois que Arya se tenait tranquille …

    es deux soeurs sont convoquées par leur père pour tout autre chose mais elles ne le savent pas et commencent à râler

    Arya ne râle pas : elle prie spontanément sa sœur de lui pardonner. C’est suffisamment rare pour le noter.

    D’ailleurs, je suis étonnée que la septa ait dû la traîner : Arya a toujours accepté de répondre à son père et, dans ce cas-là, reconnaît immédiatement ses torts.

    J’ai l’impression que Mordane n’est pas équitable et qu’elle a accordé à Sansa le temps de se préparer et a attrapé Arya par la peau du cou et l’a emmenée devant Eddard sans rien lui dire.

    Et Sansa qui met la robe au feu parce quelle est forcément perdue. Je n’ai jamais eu de robe en soie mais j’imagine qu’il doit bien y avoir un moyen de la nettoyer.

    Je n’ai jamais eu de robe en soie non plus mais ça doit être compliqué à nettoyer. De toutes façons, elle n’a pas été jetée au feu mais sur de la cendre refroidie : il y a juste quelques nouvelles tâches et sans doute plus faciles à enlever mais je ne suis pas convaincue que Arya ait les compétence nécessaires pour laver ce tissu fragile.

    A la relecture, j’éprouve un sentiment vraiment sinistre lorsque Sansa remarque, après le départ de Lord Beric et de ses troupes, que la Tour de la Main est vide. Les hommes que Eddard avait prêtés au guet durant le tournoi sont revenus mais il se dépouille aussitôt, de façon plus durable, en en faisant partir d’autres.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #140169
    Liloo75
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    Et Sansa qui met la robe au feu parce quelle est forcément perdue. Je n’ai jamais eu de robe en soie mais j’imagine qu’il doit bien y avoir un moyen de la nettoyer.

    Je n’ai jamais eu de robe en soie non plus mais ça doit être compliqué à nettoyer. De toutes façons, elle n’a pas été jetée au feu mais sur de la cendre refroidie : il y a juste quelques nouvelles tâches et sans doute plus faciles à enlever mais je ne suis pas convaincue que Arya ait les compétence nécessaires pour laver ce tissu fragile.

    C’est vrai, la robe n’est pas jetée au feu mais dans l’âtre, qui ne flambe pas encore.

    Pour récupérer sa robe, il suffisait de la faire tremper dans un mélange d’eau tiède et de jus de citron. Le jus de citron dissout les taches sur la soie (astuce de mamie).

    Sansa qui aime tant les gâteaux au citron devrait le savoir, non ? 😊

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #140171
    Obsidienne
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    Et Sansa qui met la robe au feu parce quelle est forcément perdue. Je n’ai jamais eu de robe en soie mais j’imagine qu’il doit bien y avoir un moyen de la nettoyer.

    Je n’ai jamais eu de robe en soie non plus mais ça doit être compliqué à nettoyer. De toutes façons, elle n’a pas été jetée au feu mais sur de la cendre refroidie : il y a juste quelques nouvelles tâches et sans doute plus faciles à enlever mais je ne suis pas convaincue que Arya ait les compétence nécessaires pour laver ce tissu fragile.

    Juste pour l’anecdote, la soie n’est pas si fragile (les premiers parachutes étaient en soie …) !

    Il faut juste ne pas la laver à l’eau bouillante et elle se repasse mouillée en la séchant au fer !

    Bon, ça, c’est avec les lessives de notre monde mais la cendre peut contribuer à absorber les taches, justement !
    Edit.  Grillée par Liloo 75 !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par Obsidienne.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #140227
    Ysilla
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    on retrouve Arya (Sansa sait-elle quel type de « danse » apprend sa soeur ?) qui a une autre vision de la justice que sa soeur.

    A propos des leçons d’Arya, j’ai toujours été persuadée que Sansa savait exactement de quoi il retournait. A la relecture, ce n’est pas aussi évident :

    Je me suis aussi posé la question.

    Cependant, même si Sansa ne fait aucune allusion explicite à l’apprentissage du combat à  l’épée par Arya, il me semble peu vraisemblable qu’elle  ne sache pas de quoi il retourne.

    L’entraînement d’Arya n’a  rien de secret. Dans AGOT 23, Arya II, on voit Vayon Poole envoyer Arya dans la galerie débarrassée de son mobilier, transformée pour l’occasion en salle d’armes : les hommes de Ned sont donc au courant, la septa, chargée de l’éducation des filles l’est aussi.  Il serait étonnant que Sansa soit la seule à ignorer en quoi consiste la « danse » apprise par Arya.

    Lors du festin donné à l’issue du tournoi, Sansa semble bien à quoi s’en  tenir :

    Amenée par Jory, Arya avait condescendu à se joindre à eux, et Sansa lui parlait gentiment. « Le tournoi était d’une magnificence ! soupirait-elle, tu aurais vraiment dû venir… Ton cours de danse s’est bien passé ?
    – J’en ai mal partout ! » s’exclama Arya, tout heureuse et fière d’exhiber sa jambe qu’embellissait une énorme ecchymose violacée.
    « Tu dois faire une redoutable danseuse… », dit Sansa, d’un air médiocrement convaincu. AGOT 30, Sansa II 

    You must be a terrible dancer,” Sansa said doubtfully.

    L’expression « terrible dancer » est sans ambiguïté.

    il semble aussi bien établi que le mot danse est une métaphore de combat et que maître à danser nomme un maître d’armes spécialiste de l’escrime des spadassins de Braavos.

    Syrio Forel se désigne ainsi dans AGOT 23, Arya II :

    Qui êtes-vous ? demanda-t-elle.
    – Ton maître à danser. » Il lui jeta l’une des épées.

    L’expression est aussi utilisée par Merryn Trant dans AGOT 51, Arya IV :

    Garde ton rang, maître à danser, rétorqua l’autre. Ceci ne te concerne pas.

    Et aussi par Cersei qui évoque Syrio Forel dans ACOK 4, Tyrion I

    J’ai fait accroire que j’avais aussi la cadette, c’est un mensonge. J’avais envoyé Meryn Trant se saisir d’elle au moment de la mort de Robert, mais son maudit maître à danser s’est interposé, et elle s’est enfuie.

    Ça n’a d’ailleurs étonné ou scandalisé personne que la fille cadette de la Main prenne des leçons  d’escrime braavienne.

    En revanche, Sansa semble ignorer l’existence d’Aiguille.

     

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #140281
    Mélusine
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    J’ai remarqué dans ce chapitre que Littlefinger comme Varys, trouve peu judicieux qu’Eddard n’ait pas envoyé Loras à la poursuite de Gregor. Pas pour les raisons invoquées par Sansa, mais je pense pour les mêmes raisons politiques qu’a décrites Varys. Dans le chapitre d’Eddard précédent, il se moque de Loras qui souhaite se battre contre Gregor, il le dit haut et fort, Littlefinger continue à manipuler Eddard.

    Littlefinger a également raison la -dessus:

    La vie n’est pas une chanson, ma douce. Tu risques de l’apprendre un jour à tes cruels dépends.

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.
    #140289
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Ce qui me choque sur Sansa, c’est pas forcément le côté princesse pleine de rêves ou pré-ado, c’est à quel point son caractère ne semble ni Stark ni Tully. Je le trouve très « sudière » et je l’imagine totalement à sa place à la cour. Sauf que justement elle ne vient pas du sud mais du nord donc Lannister et Tyrell la traiteront comme un pion à jouer sur leurs échiquiers politiques.

    Les autres enfants de Cat et Eddard ne sont pas autant attirés par les rêves de princesse de Sansa et je me demande ce qui a différé dans son éducation pour qu’elle dérive autant au point de tenir tête à son père, puis plus tard le trahir en allant voir Cersei ? Les préceptes de Septa Mordane ? On ne sait pas grand chose d’elle et de ses origines, reporterait-elle sur Sansa ses anciens rêves d’enfance ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 7 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #140291
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Boarf, Bran rêve d’être un membre de la Garde Royale comme les héros dans ses contes pour enfants. C’est l’équivalent « garçon » (vilain stéréotype) des princesses de Sansa. Et que ce soit pour l’un ou pour l’autre, ces contes se jouent au milieu de la cour du roi, des tournois et des chevaliers. Pas dans un château perdu au milieu de nulle part et loin de toute festivité princesso-chevalière.

    je me demande ce qui a différé dans son éducation pour qu’elle dérive autant au point de tenir tête à son père, puis plus tard le trahir en allant voir Cersei ?

    1. C’est une ado, donc c’est assez normal qu’elle tienne tête à son père (et d’ailleurs, Arya le fait aussi, mais à d’autres moments). 2. C’est une ado, isolée, qui tente de faire au mieux sans se compromettre et qui est cernée par des personnes qui ne veulent pas que son bien (tout en disant le contraire). Sansa n’est pas butée comme Arya, elle tente de s’adapter aux circonstances (en priant pour que tout cela cesse). Sauf que ça ne marche pas. De là à la blâmer pour céder face à des adultes, faut y aller quand même 😉

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #140292
    Ser Aemon Belaerys
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Je ne la blâme pas, je comprends qu’à 11 ans si elle ne se méfie pas elle va faire avec les informations dont elle dispose et son père ne lui explique pas tout, et comme elle a envie de rester à la cour, elle espérait que la « gentille » reine Cersei va l’aider à convaincre Eddard de retourner à Winterfell sans elle.

    Alors les autres enfants font aussi leurs erreurs et ont une part de caractère rebelle, mais je les imagine pas contredire leur père au point d’aller le dénoncer.

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    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #140301
    Aurore
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    Je ne la blâme pas, je comprends qu’à 11 ans si elle ne se méfie pas elle va faire avec les informations dont elle dispose et son père ne lui explique pas tout, et comme elle a envie de rester à la cour, elle espérait que la « gentille » reine Cersei va l’aider à convaincre Eddard de retourner à Winterfell sans elle. Alors les autres enfants font aussi leurs erreurs et ont une part de caractère rebelle, mais je les imagine pas contredire leur père au point d’aller le dénoncer.

    Une gamine de 11-12 ans inconsciente de tout ce qui se trame entre son père et sa future belle-mère a-t-elle eu réellement conscience qu’elle balançait tous les plans de son père ? Perso j’en doute, pour avoir vu un gosse de 11 ans raconter que ses parents le maltraitaient, simplement parce qu’il s’était vu punir après une bêtise. À cet âge-là, mesure-t-on entièrement et toujours la portée de ses actes et de ses paroles ?

    #140310
    Yfos
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    ne gamine de 11-12 ans inconsciente de tout ce qui se trame entre son père et sa future belle-mère a-t-elle eu réellement conscience qu’elle balançait tous les plans de son père ? Perso j’en doute, pour avoir vu un gosse de 11 ans raconter que ses parents le maltraitaient, simplement parce qu’il s’était vu punir après une bêtise. À cet âge-là, mesure-t-on entièrement et toujours la portée de ses actes et de ses paroles ?

    C’est un peu hors-sujet pour le chapitre mais ce qui me choque le plus est qu’elle n’éprouve aucun remord/regret/culpabilité pour ce qu’elle a fait, malgré les conséquences.

    #140313
    Aurore
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    ne gamine de 11-12 ans inconsciente de tout ce qui se trame entre son père et sa future belle-mère a-t-elle eu réellement conscience qu’elle balançait tous les plans de son père ? Perso j’en doute, pour avoir vu un gosse de 11 ans raconter que ses parents le maltraitaient, simplement parce qu’il s’était vu punir après une bêtise. À cet âge-là, mesure-t-on entièrement et toujours la portée de ses actes et de ses paroles ?

    C’est un peu hors-sujet pour le chapitre mais ce qui me choque le plus est qu’elle n’éprouve aucun remord/regret/culpabilité pour ce qu’elle a fait, malgré les conséquences.

    Je crois que c’est une question de maturité… ce qui pourrait venir avec son évolution en Sansalayne, et à condition qu’elle accepte d’examiner son passé sans l’idéaliser comme elle le fera plus tard avec ses souvenirs de Winterfell (bon, après, idéaliser son enfance, c’est un travers assez commun).

    #140314
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Il faudrait que je relise pour voir les sentiments de Sansa vis à vis de sa participation (involontaire et indirecte mais tout de même importante) dans la mort de son père. J’imagine qu’on peut aussi occulter ce qu’on a fait, ou se mentir à soi même (comme le unkiss, tiens) de bonne foi pour se protéger car la vérité serait trop dure à accepter. Car il est clair qu’elle ne voulait pas la mort de son père et se rendre compte qu’elle en est en partie responsable, cela peut occasionner un choc psychique.

    Arya n’y est pour rien dans la mort de son père mais c’est un des éléments (parmi tant d’autres) qui ont amorcé un déclic psychologique où elle banalise la mort (au début d’ennemis, puis de gens « neutres » à la Dareon) au point de perdre son humanité petit à petit. Elle n’a pas encore eu à tuer des amis ou parents proches, cela dit

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    #140747
    Samyriana
    • Pas Trouillard
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    C’est un peu hors-sujet pour le chapitre mais ce qui me choque le plus est qu’elle n’éprouve aucun remord/regret/culpabilité pour ce qu’elle a fait, malgré les conséquences.

    Je vous rattrape dans la relecture. J’ai surtout l’impression que Sansa ne réalise jamais vraiment l’impact que ses paroles ont eu. Dans la suite de la saga, on lui rappelle tout le temps que son père est un félon car il ne veut pas reconnaître le droit de Joffrey à régner:

    « Prononcés d’un ton calme, ces mots glacèrent d’autant mieux Sansa. « Qu’y a-t-il ?
    — Votre père est un félon, ma chère », lâcha lord Varys.
    Le Grand Mestre leva sa vénérable tête. « De mes propres oreilles, j’ai entendu lord Eddard promettre à Robert, notre roi bien-aimé, qu’il protégerait les jeunes princes à l’instar de ses propres enfants. Et pourtant, sitôt celui-ci disparu, il réunit le Conseil restreint pour dépouiller le prince Joffrey de ses droits au trône.
    — Non ! s’insurgea Sansa. Il n’a pas fait cela ! Il ne l’a pas fait !  » […]

    Elle semble complètement déconnecter le fait d’avoir rapporté les plans de son père à Cersei et ce qui se passe ensuite:

    «  Je ne le sais que trop, enfant, reprit Cersei, tellement, tellement aimable, et de sa voix la plus veloutée. Serais-tu venue me voir et me révéler que ton père projetait de t’enlever à nous si l’amour ne t’avait guidée ?— C’était bien par amour ! confirma-t-elle avec élan. Père me refusait même la permission de vous dire adieu…  »

     

     

     

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #141089
    Yoda Bor
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    De quels hommes parle-t-elle ici ?

    And later these two brothers came before him, freeriders from the Dornish Marches, and pledged their swords to the service of the king. Father accepted their oaths

    Anguy, pour sûr. Et ? Gladden Wylde (mais ça semble un peu éloigné des marches de Dorne)

    Même question chez moi, je me suis demandée de qui il pouvait bien s’agir.

    Arys du Rouvre 💜

    #141091
    Eridan
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    Perso, je pense qu’il ne s’agit pas d’Anguy. Il est à Port-Réal depuis un moment déjà, a remporté une compétition, et il est identifié comme un archer, pas comme un franc-coureur (cavalerie légère). La région d’origine correspond, mais on ne connaît aucun frère à Anguy.

    Ser Gladden est un « chevalier » , un rang supérieur à celui du franc-coureur. On ne lui connaît pas de frère et les terres des Wylde sont situé au bout du cap de l’Ire : il y a tout le Bois-la-Pluie qui les séparent des Marches de Dorne.

    Je ne vois a priori personne qui corresponde à la très courte description que donne Sansa. (faudrait fouiller d’avantage chez les membres de la fraternité sans bannières, peut-être). Pour moi, GRRM les mentionne juste en passant, mais pas pour en faire quelque chose par la suite. Tout le monde ne peut pas être quelqu’un. ^^

    #141095
    Pat le petit porcher
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Elle semble complètement déconnecter le fait d’avoir rapporté les plans de son père à Cersei et ce qui se passe ensuite

    Je rebondis un peu tard sur ce sujet mais je ne suis pas sûr, pour ma part, que la connexion soit si évidente. Tout ce qu’elle peut rapporter à Cersei, c’est qu’elle soit prendre le bateau pour quitter Port-Réal. Admettons qu’elle ne le fasse pas : que se passerait-il ensuite pour Ned ? Cersei, de toute façon, savait déjà qu’il n’avait aucune intention de reconnaître Joffrey pour roi, et le moindre délai permettant à Ned de faire reconnaître sa régence par le royaume était à éviter pour elle (et il est probable qu’un certain Littlefinger l’ait informée du projet de Ned d’acheter la loyauté du Guet…). Je pense donc que si Sansa n’était pas venue la voir, Cersei aurait fait exactement la même chose: frapper dès la première réunion du Conseil. Et le sort de Ned aurait été le même.

    L’avantage que la révélation de Sansa procure à Cersei, c’est d’abord de l’avoir pour otage au moment où elle doit affronter Ned (mais finalement, elle n’aura même pas besoin de cette carte-là), ensuite cela épargne à Sansa la vue des affrontements entre les hommes de son père et ceux des Lannister, ce qui lui permet de conserver ses illusions sur la bienveillance de la reine et de son fils, et la rend donc bien plus aisément manipulable.

    Après, on peut toujours imaginer qu’au moment de l’affrontement, Sansa aurait déjà été en chemin pour le bateau… Mais je doute qu’elle aurait pu s’embarquer. D’autant plus que les propos de Ned à ses filles n’ont pas dû échapper aux oisillons, et que Varys aurait sûrement vendu la mèche (à ce moment de l’histoire, il a plutôt intérêt à ce que Sansa reste otage des Lannister, car pour éviter que le royaume sombre trop tôt dans la guerre civile il vaut mieux que les Stark aient autant que possible les mains liées).

    Bref, j’incline à penser que le comportement de Sansa aura joué un rôle beaucoup moins décisif dans la chute de son père que Cersei ne le prétendra devant Tyrion, et qu’on ne le dit souvent.

    #141096
    Eridan
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    Bref, j’incline à penser que le comportement de Sansa aura joué un rôle beaucoup moins décisif dans la chute de son père que Cersei ne le prétendra devant Tyrion, et qu’on ne le dit souvent.

    Comme le rappelait Yfos, c’est prématuré dans ce chapitre. ^^ Mais on en reparlera très prochainement.

    #141106
    Tizun Thane
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    C’est vrai, la robe n’est pas jetée au feu mais dans l’âtre, qui ne flambe pas encore. Pour récupérer sa robe, il suffisait de la faire tremper dans un mélange d’eau tiède et de jus de citron. Le jus de citron dissout les taches sur la soie (astuce de mamie).

    En vrai, la robe n’a pas brûlé. Sansa la teindra en noir dans un des chapitres suivants pour la rattraper en dissimulant les tâches. Ce qui me choque un peu, c’est que Sansa n’ait pas de servante attitrée qui connaisse le genre d’astuce de mamie que tu décris.

    Sinon, ce chapitre n’est clairement pas à l’avantage de Sansa, dont les pires défauts ressortent. On a là Sansa en vraie drama queen, dans un rôle qu’on ne reverra plus après sa chute.

    Un truc sinon qui n’a pas été mis en lumière, c’est que la querelle avec sa sœur a pour origine la défense du Limier.

    « It’s not the same, » Sansa said. « The Hound is Joffrey’s sworn shield. Your butcher’s boy attacked the prince. »

    Du point de vue du Limier, en effet, le garçon boucher a bel et bien attaqué le prince, de telle sorte que le tuer ne constitue pas un meurtre, d’un certain point de vue. Il l’expliquera lui-même plus tard à la Fraternité Sans Bannière.

    Je trouve fascinant qu’elle défende l’honneur d’un homme qui a tué un petit garçon, alors qu’à la fin du chapitre précédent, ce même Limier la menaçait de la tuer, elle. Clairement, elle n’a pas pris ses menaces au sérieux.

    On peut déduire de cette interaction que la relation étrange que va nouer Sansa et Sandor est déjà en germe. Dans la tête de Sansa, le Limier est devenu un « gentil » oppressé par son frère le « monstre » Gregor Clegane.

    Sansa ne veut pas quelqu’un de « brave and gentle », elle veut Joffrey pour être comme dans les chansons.

    Foreshadowing… Elle n’aura pas quelqu’un de noble et courageux, elle n’aura que Joffrey. La pauvre.

    Ned tente en vain de la raisonner sur la vraie nature de Joffrey et sur l’erreur de leurs fiançailles futures. L’échange pique pas mal

    Trop peu, trop tard. Les fautes de Sansa sont en réalité bien davantage les fautes de son père. Ned a conservé les fiançailles alors que cela fait très longtemps qu’il pense qu’il s’agit d’une mauvaise idée. Mais il était prêt, jusque là, à sacrifier sa fille.

    A aucun moment, il n’a cherché à raisonner Sansa, à lui mettre du plomb dans la tête, comme lors du tête à tête qu’il a eu avec Arya. Si seulement il avait convoqué ses deux filles pour un entretien solennel. Il l’a laissée avec ses rêves de reine, et de princesse, en ignorant sa fille.

    Le souci de Ned est qu’il est persuadé que Sansa, toujours obéissante (d’habitude), fera ce qu’on lui dit sans poser de question, parce que son père lui a ordonné, en bon patriarche. Mais comme le dira Littlefinger plus tard, « Au jeu des Trônes, même les pièces les plus humbles peuvent être dotées d’une volonté propre. »

    #141109
    Obsidienne
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    Foreshadowing… Elle n’aura pas quelqu’un de noble et courageux, elle n’aura que Joffrey. La pauvre.

    Elle aura également Tyrion mais trop tôt dans son évolution pour qu’elle puisse reconnaître sa noblesse et son courage. Une véritable complicité de couple entre eux aurait pu…mais bon, laissons tomber :

    Trop peu, trop tard. Les fautes de Sansa sont en réalité bien davantage les fautes de son père.

    Dans quelques chapitres, nous aurons beaucoup à dire sur Eddard et son manque crasse de discernement …

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par Obsidienne.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 6 mois par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
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    #167436
    Worgen Stone
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    En vrai, la robe n’a pas brûlé. Sansa la teindra en noir dans un des chapitres suivants pour la rattraper en dissimulant les tâches. Ce qui me choque un peu, c’est que Sansa n’ait pas de servante attitrée qui connaisse le genre d’astuce de mamie que tu décris.

      Les astuces de Mamie Whent sont plus utiles (se faire pousser des ailes de pipistrelle pour disparaître par la fenêtre, la classe !).

    La teinture de la robe en noir me semble avoir plus de signification que si une lavandière arrivait à la remettre dans son pristin état. Il s’agit d’un cadeau de Cersei à l’occasion des fiançailles de Sansa et Joffrey.  Cela ne me semble pas anodin qu’elle devienne une robe de deuil.

    Dans ASOS 17 , Cersei commande une nouvelle robe de cette couleur pour les noces de Sansa avec Tyrion.

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