ASOS 01 – Prologue

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    Ysilla
    • Terreur des Spectres
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    ASOS 01 – Prologue
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 70, Bran VII ASOS 02, Jaime I

    Vive le vent, vive le vent,
    Vive le vent d’hiver
    Qui s’en va sifflant, soufflant
    Dans les grands vigiers verts…

    Bonne année à vous, mes sœurs et mes frères de la Garde de nuit. Non, à mon grand déplaisir, je ne peux pas vous promettre TWOW pour 2022, je vais me contenter de vous offrir la bise glacée de ce prologue d’ASOS et en profiter pour vous en claquer une à tous, de bise, très chaleureuse, celle-là, au seuil de ce nouvel an, en nous souhaitant à tous, de riches heures de relecture d’ASOS.

    Un petit résumé mitonné à feux doux et à déguster chaud ou froid 🍗

    Ce Prologue nous ramène à un déjà lointain chapitre d’ACOK : 44, Jon V ; dernier chapitre sur le Poing des Premiers Hommes, Jon ayant entraîné le lecteur à sa suite à crapahuter dans les Crocgivre. Je vous rafraîchis la mémoire : Jon avait surpris les propos peu amènes de quelques frères sur Jeor Mormont et l’expédition au-delà du Mur mais avait renoncé à les rapporter, par esprit de corps.
    Or donc, nous en retrouvons trois : Chett, Fauvette et P’tit Paul, occupés à pister un ours insaisissable, quelque part au pied du Poing. Nos chasseurs, pas plus que leurs chiens, ne sont très chauds sur ce coup-là, et pour cause, il fait un froid de loup : le lecteur aurait presqu’envie de compatir, si ce n’est que nos trois chasseurs congelés, acoquinés avec onze complices, brûlent de refroidir rien moins qu’un plantigrade plus prestigieux : le Vieil Ours lui-même et aussi six de ses hommes dont Samwell, afin de couvrir leur désertion, lors de la troisième veille. Mais Chett a un autre objectif ; il veut tirer une froide vengeance de Tarly qui lui a pris sa place au chaud auprès de mestre Aemon. Glaçant, non ?
    Sur la route du retour au Poing, Chett observe, goguenard, sa future victime qui, en compagnie de Grenn et Edd-la-Douleur, s’entraîne au tir à l’arc avec ardeur mais, il faut bien le reconnaître, assez piteusement, dans la perspective d’une prochaine confrontation avec les sauvageons.
    Justement, après un dernier conseil d’état-major, le lord commandant, pas très frais, rameute les troupes et annonce qu’à l’aube, la Garde attaquera à l’improviste les sauvageons et, pour rallumer le feu sacré des frères noirs, lui et les officiers embrasent les esprits en entonnant le serment de la Garde tandis que s’avive un froid glacial de très mauvais augure sur le Poing. Ça fait chaud au cœur du lecteur mais ça laisse Chett de glace, qui finit par s’assoupir.
    Or, voici que la neige vient le tirer de sa somnolence et annihiler tous ses espoirs : visibilité réduite, traces fraîches de pas empêchent toute désertion. Mais Chett, dans sa rage, peut toujours égorger Sam. Las ! Voici que retentit une première sonnerie du cor… raté pour Chett, tout le camp s’éveille, retour d’une patrouille avec des nouvelles fraîches ? non, une deuxième sonnerie…Les sauvageons ! Ça va être chaud bouillant ! Non plus…Uuuuuuuuuooooooooooo, nous voilà tous cueillis à froid, lecteurs comme personnages…LA troisième sonnerie…ILS arrivent…les Autres et leurs morts qui marchent.
    Ainsi s’achève le plus saisissant de tous les prologues d’ASOIAF à la relecture et le plus frustrant aussi : on a eu peur pour Sam et le Vieil Ours mais ils ne sont pas sauvés pour autant. Quant au détestable Chett, pour une fois, on n’aurait pas pleuré sur son cadavre de PoV de prologue, comme on a pu déplorer les morts de Will et de mestre Cressen. Mais on ignore son sort à la fin du texte. Rendez-vous aux chapitres 16, 18, 34 et 47 pour avoir des nouvelles du Poing, des Autres, de Chett et sa clique.

    Je vous propose quelques réflexions autour de trois points : la composition du prologue et la fraternité dans la Garde de nuit, tout en tentant, gros défi d’avocat du diable, de trouver quelques circonstances atténuantes à Chett, dont le misérable compissage fumant dans le froid est tout de même un point final jouissif du prologue.

    De l’art renouvelé du Prologue ou les mots ne sont pas du vent.

    Je dédie ces quelques phrases à DNDM, notre maître à tous et toutes, lorsqu’il s’agit des tours et détours lexicaux de GRRM.

    Un mot d’abord sur la place de ce prologue parmi les cinq que nous connaissons dans la saga jusqu’à présent. La lecture de l’intégralité des prologues connus semble faire apparaître un rythme particulier, celui du titre antithétique de son œuvre : (A Song) of Ice and Fire  : GRRM semble vouloir souffler alternativement le chaud et le froid, nous attirer dans le nord puis nous pousser au sud, évoquer les êtres magiques de la glace et ceux du feu, tout en ayant en commun de mettre en scène un ou plusieurs meurtres.
    Mais celui d’ASOS est unique en son genre : il est le seul, à ce jour, à avoir été annoncé dans un chapitre du tome précédent, le passage en question constituant un foreshadowing :

    En rentrant de pisser, la nuit dernière encore, il avait surpris les murmures de cinq ou six types blottis autour des braises et, entendant Chett maugréer qu’il n’était que temps de rebrousser chemin, s’était immobilisé dans le noir, tout oreilles. « C’t une lubie de vioque, c’te expédition. On trouv’ra qu’ nos tombes, dans leurs montagnes.

    — Aux Crocgivre, y a des géants, des zomans, puis plein d’ trucs ’cor’ pus pires, dit Fauvette des Sœurs.
    — J’irai pas, moi, promis.
    — Com’ si l’ Vieil Ours, y va t’ laisser l’ choix !
    — P’t-êt’ à lui qu’on l’ laiss’ra pas, nous… », dit Chett.

    ACOK 44, Jon V

    Après deux prologues qui ont tué leur personnage PoV, même un primo-lecteur inattentif peut se douter du sort réservé au personnage PoV, aussi sans détour GRRM, dès le début, sature le texte de funestes indications lexicales comme autant d’avertissements au lecteur :

    Il faisait gris et un froid mordant, et les chiens refusaient de suivre la piste.
    Après n’avoir concédé qu’un reniflement aux traces de l’ours, la grande lice noire avait battu en retraite et, la queue entre les jambes, rallié piteusement la meute qui se pelotonnait d’un air misérable sur la berge où la harcelait la bise. Celle-ci n’épargnait pas davantage Chett et plantait ses crocs au travers des lainages noirs et des cuirs bouillis.

    Le commencement de ce texte rappelle le prologue d’AGOT avec les piaffements d’inquiétude du destrier de Waymar Royce et davantage encore AGOT 53, Jon VII où sont découverts les cadavres de Othor et Jafers :

    La meute s’était révélée inutilisable. Il avait suffi que Bass, le maître piqueux, prétende leur faire flairer la main sectionnée pour que, pris de démence et le poil hérissé, les limiers se mettent à hurler, se démènent pour fuir. Et, maintenant encore, ils grognaient, geignaient tour à tour, tiraient à rebours sur leur laisse, au grand dam de Chett qui fulminait en vain contre leur couardise.

    On a là le motif littéraire assez commun de l’animal qui sent le danger bien avant les humains qui sert à alerter le lecteur renvoyé aux Autres et aux morts-vivants.
    Et puis quand on se penche sur le texte en V.O., on constate que GRRM prend un malin plaisir à imbiber le texte de sang en jouant sur la polysémie de bloody (le passage au français gomme malheureusement cette imprégnation sanglante et ne conserve que la verdeur du langage de Chett, indice de ses origines misérables tout autant que de sa rage et de sa bassesse morale.
    J’ai relevé pas moins de vingt-et-une occurrences du mot bloody, la troisième sonnerie de cor étant ironiquement annoncée à la fin du texte par une rafale de trois bloody à la suite, comme les trois coups au théâtre.

    Bloody Harma. Bloody Mance Rayder. Bloody Smallwood.

    Et en plus, Ce que tu te goures, Chett, Chett, ce que tu te goures.
    Ce principe de clins d’œil ironiques se retrouve à plusieurs reprises dans le texte.
    J’en ai cité déjà un dans le résumé du chapitre :
    L’ours insaisissable pisté Chett et ses camarades annonce le meurtre du Vieil Ours fomenté par les conjurés du prologue.Il n’est d’ailleurs pas impossible que ce fameux ours invisible ne soit l’ours spectre évoqué au chapitre 19 :

    L’ours était mort, écorché, livide, en putréfaction, sans peau ni fourrure, la moitié du bras droit calcinée jusqu’à l’os, mais il avançait tout de même. Seuls vivaient ses yeux. Bleu vif, exactement comme disait Jon.

    De la même façon, dans le prologue, Chett se promet d’égorger Samwell comme un porc et se jure qu’il se pissera dessus alors qu’au chapitre 19, c’est Sam qui se fera égorgeur et à la fin du prologue, c’est Chett qui se compissera.

    edit : et j’allais oublier ce qui m’avait sauté au visage, même en première lecture : Sam, sauvé par Jon Snow dans AGOT 42, Jon V quand il intercède pour lui auprès de mestre Aemon, est de nouveau sauvée par la neige (snow).
    Pour finir ces quelques réflexions sur la structure du prologue, on peut dire qu’il finit par surprendre tout de même le lecteur en le frustrant de la fin de l’arc narratif, transformant les ultimes lignes du texte en un énorme cliffhanger.
    Je ne ferai pas de commentaires désobligeants 😉 sur le principe de frustration du lecteur, élevé au rang de constante littéraire chez GRMM quant à la publication. Il semble que les showrunners aient adopté ce principe en confondant la frustration par la jouissance différée et la frustration née de la jouissance refusée. CQFD. 😋😅
    Tout ce que le lecteur peut se dire, c’est qu’après avoir conclu ACOK sur la dispersion finale de tous les Stark, voilà que vole en éclat l’expédition menée par les frères de la Garde de nuit. Enfin …frères…vraiment ? …plutôt faux-frères, oui !

    Tous des frères ? une question de point de vue

    Hormis le prologue d’AGOT, le lecteur a une vision des frères de la Garde de Nuit biaisée par le filtre de personnages bien nés : Jon et Tyrion (quoi que pensent l’un et l’autre de leur condition).
    Cette vision pèche autant par préjugé de classe que par idéalisme moral. On se souvient des débuts pénibles de Jon Snow, pétri d’idées toutes faites sur ses compagnons de hasard et par la suite, de sa vision idéalisée de la fraternité au Mur :

    Châteaunoir incarnait sa vie, une vie où ses frères s’appelaient Sam et Grenn et Halder et Pyp, où ses frères étaient les proscrits et les marginaux qui portaient le noir de la Garde de Nuit. AGOT 27, Jon IV

    Au point qu’il renonce à dénoncer les propos séditieux tenus par Chett et ses comparses, tout en n’ayant aucune illusion à leur sujet :

    Il envisagea d’informer Mormont, mais moucharder ses frères, s’agît-il de frères tels que Chett et Fauvette, lui répugnait. ACOK 44, Jon V

    Le prologue d’Asos est précieux en cela qu’il nous offre, pour une fois, le point de vue, je dirais au ras du sol, d’un frère, prototype de ce qu’est la Garde au temps d’ASOIAF.
    Chett est un meurtrier, contraint pour sauver sa propre vie de l’achever dans les rangs de la Garde de Nuit. Ainsi en va-t-il, pour les motifs les plus divers, de Pyp, Grenn, Dareon, etc… Tant que la Garde est un pénitencier à ciel ouvert, la fiction fraternelle en unit plus ou moins les hommes. Ainsi Chett lui-même emploie-t-il un « nous » confraternel et je pense, sincère, pour décrire avec fierté la contribution essentielle du corps de l’intendance dans AGOT 42, Jon V
    Cependant, la fraternité de la Garde ne résiste pas aux origines et au passé de chaque frère, sans parler des capacités physiques et intellectuelles de chacun, qui creusent les différences entre les frères, en contradiction totale avec les idéaux de rédemption mis en avant par Jeor Mormont, en préambule à chaque prestation de serment dans AGOT 49, Jon VI.
    Dès lors, le lecteur est invité à entrer – un temps seulement – dans les raisons des conjurés et là est le tour de force de GRRM qui aime à mettre en scène le relativisme moral – quand bien même Chett et sa bande sont une clique de criminels, pour qui le bien et le mal ne signifie pas grand-chose, hormis le bien et le mal qu’ils se font à eux-mêmes ou qu’on leur donne ou inflige.
    Ces frères-là, dans leur tête, ont « signé » dans la Garde pour une commutation de peine : ils s’accommodent plus ou moins bien d’un quotidien de bagne, pas pour se faire trouer la peau par des sauvageons et encore moins par des morts qui marchent et des Autres, réputés disparus depuis des millénaires et même imaginaires.

    Autour du feu s’échangeaient des regards inquiets. Rencontrer même une douzaine de sauvageons montés, c’était plutôt rare, mais cinq cents…
    Le Vieil Ours avait eu beau renforcer le Poing d’épieux, de fosses et de chausse-trapes, tout ça ne servirait à rien contre une pareille horde. […] On ne gagnerait, à rester, qu’à se faire engloutir et écrabouiller.

    Après tout, il n’est pas interdit de déserter, il est interdit de se faire prendre et les serments, quand bien même en appelleraient-ils aux idéaux les plus élevés, n’engagent que ceux qui les écoutent, it is known !, surtout s’ils sont prêtés sous contrainte.
    Mais la fin ne justifie pas les moyens : quatorze individus veulent en tuer sept autres pour sauver leur peau et abandonner celle de tous les autres aux sauvageons, frères volontaires ou contraints. C’est pas joli, joli !
    Vous me direz qu’on voit pire dans ASOIAF, mais littérairement parlant, cette conjuration est condamnée dans l’esprit du lecteur… surtout que des personnages emblématiques tels que Sam et Jeor Mormont sont menacés.

    Illustration et défense (ou pas, surtout pas) de Chett

    Toutefois, GRRM nous invite à comprendre la haine féroce que Chett voue à ses « frères » Sam et Jon.

    Je devrais être bien peinard au Mur, à soigner ces putains de corbeaux et à faire de bonnes flambées pour le vieux mestre Aemon. Et c’était à ce bâtard de Jon Snow qu’il devait d’en être privé, à lui et à son gros porc de copain, Sam Tarly.

    Dans AGOT, chaque lecteur est soulagé de voir Sam échapper aux mauvais traitements mais on préfère oublier que c’est au détriment de Chett, qui n’a rien demandé à personne et qui n’a jamais participé aux brimades physiques dont est victime Sam. Certes, il est présenté d’emblée comme un sale type qu’il est vraiment, mais il n’empêche que ce sont des gens de la « haute », Jon et Sam qui le virent d’un poste qui lui convenait, où il semblait s’acquitter honorablement de sa tâche, prenant soin d’un mestre Aemon, qui, aveugle, ne risquait pas de s’offusquer de sa disgrâce physique et qui plus est, détail important, ne l’a jamais maltraité.

    Il n’avait jamais eu la vie douce que comme ordonnance de mestre Aemon. Le vieillard aveugle n’exigeait guère, et Clydas se chargeait d’ailleurs d’en satisfaire la plupart des vœux. Les tâches imparties à Chett : nettoyer la roukerie, faire un peu de feu, rapporter quelques plats, n’avaient rien de sorcier… et jamais mestre Aemon n’avait levé la main sur lui. Se figure qu’il a qu’à entrer puis à me flanquer dehors, sous prétexte qu’il est né dans la haute et sait lire, hein ?

    Comme quoi une bonne action – sauver Sam d’une mort certaine – aboutit à nuire à autrui, Chett et au final à Sam lui-même. Ironiquement les Autres et leurs morts-vivants ont sauvé la peau de Sam sans que nul que le lecteur ne le sache.
    Et pourtant, le malaise du lecteur ne dure pas et le relativisme moral n’aboutit pas à la complaisance car en Chett, GRRM a dessiné un de ces personnages irrécupérables dont il a le secret. Si on s’explique les circonstances qui ont présidé à la construction de sa détestable personnalité, elles ne l’excusent jamais : il est né dans un milieu misérable, est vraisemblablement un enfant battu et sa laideur est un traumatisme qui a ruiné sa vie affective.

    Dans sa prime jeunesse, un seul regard à ses pustules et à sa loupe suffisait aux filles du village pour se détourner, prises de nausées. Le pire lui fut infligé par cette gueuse de Bessa.

    Mais on se réjouit de la mort de Chett car il n’est pas accessible à l’empathie (ni envers les humains, ni envers les animaux), n’est jamais capable d’une bonne action désintéressée, de se mettre en danger pour autrui : il a une si haute idée de lui-même, sans doute pour compenser le mépris constant dont il est l’objet (contrairement à Sam, lui aussi enfant maltraité et laid), qu’il se voue à une frustration perpétuelle qui engendre fatalement la jalousie et la convoitise de ce qu’est ou de ce que possède autrui, d’où sa rage et sa haine meurtrière qui se fixe sur ceux qui blessent son ego : Bessa, Jon ou ceux qui mettent à mal son confort personnel : Sam puis Jeor Mormont.
    Il aurait pu voir en Sam un frère de disgrâce mais non, il déteste en Sam le reflet de ce qu’il est lui-même : répugnant physiquement et couard tout autant que lui.
    Et ce qui achève de le condamner, c’est qu’autrui n’est jamais qu’un instrument pour satisfaire ses fantasmes : il pense même ouvertement se débarrasser tôt ou tard de Fauvette, se fiche du devenir de ses complices.
    Je terminerai en remarquant que ce personnage antipathique, autrefois préposé aux corbeaux, les seuls animaux qu’il n’ait pas maltraités, qui use d’autrui comme d’un objet utile, sera réifié en spectre et tué par des corbeaux et aussi que GRRM tue ce personnage tout en se servant de lui pour envoyer des signaux au lecteur :
    on voit apparaître le nom de Sorcefangier où s’est décidé peut-être la légitimation de Jon, l’ennemi intime de Chett. Les armes que s’imagine Chett – sangsues sur fond rose – font furieusement penser à Roose Bolton et de Sorcefangier aux Jumeaux des Noces Pourpres, il n’y a pas loin.
    Sans compter que le fantasme de Chett en seigneur du manoir de Craster et son projet de meurtre de Mormont annoncent (et ironiquement sans lui mais avec quelques uns de ses complices) les événements chez Craster dans ASOS 34, Samwell II, qui sont comme le miroir déformé du Prologue ( y compris la scène de tir à l’arc de Sam)
    Je vous laisse poursuivre la réflexion sur ce gros prologue où il y a tant à dire encore…

     

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 2 mois par Ysilla.
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    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #165095
    PierreKirool
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 112

    Merci Ysilla pour cette introduction au prologue.

    Quel prologue encore une fois, ça nous plonge directement dans l’action et nous donne l’envie furieuse de tourner les pages sans tenir compte du pavé énorme qu’on a entre les mains (pour l’intégrale). Je n’avais d’ailleurs pas fait particulièrement attention aux prologues car j’avais lu les versions poches initialement, et avec le découpage français, on oublie cette particularité absente de la plupart des tomes.

     

    Je pense que tu as relevé les points majeurs ici Ysilla, avec brio.

    Outre l’image de l’ours traqué par les conspirateurs qui rappelle Jeor Mormont, on peut aussi relever cette petite discussion entre Dywen et Chett concernant la disparition des loups qui me rappelle particulièrement la situation de Jon (et son épée à tête de loup) et Fantôme 🙂

    « Les bois sont trop silencieux, disait le vieux forestier. Pas d’ grenouilles près d’ la rivière et pas d’hiboux dans l’ noir. Jamais entendu d’ bois pus morts qu’ ça.

    – Pus mort sonnant, y a les dents qu’ t’as », dit Hake.

    Dywen fit cliqueter son râtelier de bois. « Et d’ loups non pus. Y avait, avant, y a pus. Où c’ qu’ sont allés, t’as idée, toi ?

    – Quèqu’ part qu’ fait chaud », dit Chett.

     

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par PierreKirool.
    #165103
    R.Graymarch
    • Vervoyant
    • Posts : 9858

    Chapeau la chouette, t’as tout donné dans le champ sémantique ^^

    Ce chapitre est étonnant. C’est la première fois qu’on est dans la tête d’un salopard (vous avez vu que j’ai fait des efforts pour ne pas mettre Theon dedans ?). Et en plus, il annonce un plan contre des gens qu’on aime bien (et comme dit Ysilla, c’était annoncé dans le tome d’avant). Moi aussi, j’ai trouvé que le PoV était un retour à la réalité de la Garde et de l’humain. Non, tous les « frères » n’ont pas un esprit de corps et ne sont pas animés par des éléments positifs, altruistes. Il va falloir faire avec (ou malgré) eux. Jon s’en rendra compte bien plus tard (et bien trop tard).

    Je n’ai pas grand chose à en dire, mais ça reste un chapitre haletant. On y va

    Pour commencer, une allitération en b

    The big black bitch had taken one sniff at the bear tracks, backed off, and skulked back to the pack with her tail between her legs.

    Ensuite, on suit Chett et ses potes (et ses chiens pas nourris pour les affamer… charmant garçon) à la chasse d’un ours. C’est dur de ne pas penser à Jeor en effet. On nous présente le plan qui parait à la fois pensé et foireux : tuer les officiers pour mettre quelqu’un de moins courageux à la tête de la Garde, et avoir interverti les tours de garde. Impliquer assez de gens mais pas trop… et apparemment pas tous les plus finauds du groupe
    On évoque aussi les sauvageons : ils sont plein !!! Et beaucoup de montés par rapport à la normale
    Chett envisage d’en tuer plus (de ses frères, pas de sauvageons). Du coup, ils n’ont pas de gardes ?
    That was a new thought, and for a moment it tempted him. But they would need to kill Ser Ottyn and Ser Mallador Locke as well to give Smallwood the command, and both of them were well-attended day and night . . . no, the risk was too great.
    En retournant au campement, Chett ne peut pas s’empêcher de voir sa nemesis personnelle (avec Jon Snow mais ce dernier est loin… il pense qu’il est mort d’ailleurs vu qu’on n’a pas eu de nouvelle), Sam. Ce dernier est mauvais à l’arc, mais heureusement pour nous, il y a Edd qui est un perso vraiment génial. <3
    “The axe that split your skull. Is it true that half your wits leaked out on the ground and your dogs ate them?”
    Chett n’a pas beaucoup d’arguments, et pense se venger le soir, donc il s’en va. On apprend d’ailleurs qu’il y a des tensions avec Lark et qu’il aimerait bien s’en séparer violemment. De bons présages pour le futur. Au passage, le froid devient de plus en plus dense. Ca pue un peu, non ?
    Jeor Mormont expose son plan qui paraît audacieux mais suicidaire pour certains. Il admet que tout le monde ne va pas revenir en vie mais bon, c’est le job quoi et il faut protéger les royaumes humaines. Sauf que tout le monde n’a pas la dévotion de Jeor (surtout chez les recrues qui ne sont pas là par choix). Cela rapproche des positions du groupe de Chett. Jeor ne répond pas vraiment aux critiques (il n’en a pas vraiment l’intention, peut-être car c’est lui le chef, et qu’il sait que c’est peine perdue) alors il cloue tout ça en rappelant le serment de la Garde. Habile mais bon… un peu creux.
    “Many of us,” the Old Bear said. “Mayhaps even all of us. But as another Lord Commander said a thousand years ago, that is why they dress us in black. Remember your words, brothers. For we are the swords in the darkness, the watchers on the walls . . .”
    J’étais super content de voir le double sens de « Snow was falling. » sauf que c’est éventé par l’auteur lui-même peu après (c’est pas du juste).

    The snow’s taken it all from me . . . the bloody snow . . .

    Snow had ruined him once before. Snow and his pet pig.

    Chett va buter Sam, vu que bon, tant qu’à être là, autant faire ça. Le corbeau par là dit « Snow » mais en vain.
    Sauf que le cor sonne. Trois fois. (et je répète ce que j’ai mis y a 2 ans dans le prologue d’AGOT, c’est quand même bizarre qu’aucun frère de la Garde de Nuit, en 8000 ans, n’ait fait une blague ou ait paniqué… ja-mais !)
    Donc, « ouf », le plan est annulé. Sauf que.. les Autres sont (enfin !!) là. Faut pas « s’enflammer », on ne va pas les voir si longtemps que ça non plus.

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #165110
    Hizieł
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 179

    Merci beaucoup Ysilla pour cette première introduction de chapitre d’ASoS, très exhaustive ! (par contre, je ne te dis pas merci pour Vive le vent, qui est bien parti pour me rester en tête toute la soirée …)

    Comme vous, j’ai bien aimé cet autre regard porté sur la Garde de Nuit, et la diversité des profils au sein même des conjurateurs. Sur Chett lui-même, sa vision (très ambitieuse) de son avenir après la désertion comme lord du Manoir de Craster, et même pourquoi pas roi au-delà du Mur, m’a beaucoup fait pensé à la façon qu’avait Theon (à la toute fin d’ACoK, quand Luwin le pressait d’envisager de rejoindre le Mur) de s’imaginer gravir les échelons très vite et pourquoi pas même devenir Lord Commandant. D’ailleurs, pour Chett, on retrouve textuellement cette attitude du « Pourquoi pas moi ? » dans son souvenir de sa déconvenue avec Bessa.

    Sinon, j’ai eu plaisir à trouver dans ce chapitre un nouvel élément pour ma proto-théorie crackpot « la surelle … c’est mortel » (que j’avais commencé à développer avec le destin funeste de Yoren dans ACoK 10 ; Arya III, et que j’avais déjà oubliée ^^’) : à savoir, quand on voit un personnage mastiquer de la surelle, attendez-vous à ce que ça ne se passe pas bien pour lui pas longtemps après (qui s’était pour l’instant vérifiée avec Masha Heddle et Yoren). Autant dire que là, voir Chett faire « lentement, le tour de l’enceinte, pour partager des chiques de surelle avec les frères en sentinelle, en les entendant dégoiser, le temps d’un mâchouillage ou deux« , je ne crois pas qu’il leur fasse de cadeau. Comme on n’a pas le nom des sentinelles, on ne pourra jamais savoir s’ils ont réchappé aux Autres ou non, mais on va dire que leurs chances sont assez minces …

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par Hizieł.

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
    L'incompris Winni Naz Puur dans DOH 9 - "Tous ceux qui veulent changer Meereen"

    #165114
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 209

    Merci Ysilla.

    C’est vrai qu’ils ne sont pas très futés ces conspirateurs. Mais les plans les plus simples sont parfois les meilleurs et, sans les autres ils auraient pu réussir (oui c’est un gros si).

    C’est vrai que le plan de Chett de prendre la place de Craster (quel ambition ce garçon) me paraît plutôt présomptueux (il a le coup de hache facile le vieux).

    Sinon, quelle fin de prologue. C’est un peu frustrant de devoir attendre pour connaître le sort de la garde de nuit, mais que c’est bien écrit encore une fois.

    Prologue qui est aussi un peu différent des autres en effet. Peut-être parce que pour la première fois ce tome nous offre un épilogue ?

    #165188
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3458

    Merci Ysilla pour cette brillante présentation du prologue d’ASOS.

    J’ai pris beaucoup de plaisir à te lire (autant qu’à redécouvrir le chapitre 😉).

    J’ai trouvé pertinente ta comparaison de Chett avec Samwell. Il est vrai qu’ils sont tous deux repoussants physiquement, ils ont été maltraités dans leur enfance et sont rejetés pour ce qu’ils représentent (deux vilains petits  gros canards). Mais à la différence de Chett, Samwell n’est pas aigri. Il est capable de s’ouvrir aux autres. Ce qui lui permettra de trouver un véritable ami et frère en Jon Snow. Et par ricochet, d’intégrer la bande de Jon et se faire accepter par eux véritablement. Il recevra de l’aide à chaque fois qu’il en aura besoin.

    Contrairement à Chett, qui n’a que des alliés de circonstances et pas d’amis. Je ne lui trouve pas d’excuses. Il ne songe qu’à sauver sa peau, quitte à sacrifier plusieurs de ses frères et se parjurer. Je pense qu’il ne se sent pas vraiment comme un membre de la Garde. Il purge sa peine, comme tu le dis si bien. Il n’est pas là pour défendre le royaume des humains. Il subit cette sanction qui lui a évité la mort.

    Alors que Sam, qui n’était pas fait pour intégrer la Garde de Nuit, a priori, va finir par faire siennes les valeurs des frères jurés. Le serment a un sens à ses yeux. Ce ne sont pas juste quelques mots.

    C’est sans doute pour tous ces motifs que nous éprouvons de la sympathie pour Sam. Et que nous attendons avec impatience la punition de Chett.

    Bien vu Gray au sujet de la neige qui de met à tomber et qui ruine les plans de Chett. Je ne lis pas en VO. Je n’ai pas fait le lien tout de suite. C’est encore lord Snow qui vient perturber ses projets, comme il l’avait déjà fait en le privant de son rôle peinard auprès de Mestre Aemon.

    Je n’ai rien se spécial à rajouter. Je crois que l’essentiel a déjà été dit dans les différents commentaires.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par Liloo75. Raison: Orthographe

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #165191
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1872

    C’est vrai que le plan de Chett de prendre la place de Craster (quel ambition ce garçon) me paraît plutôt présomptueux (il a le coup de hache facile le vieux).

    Présomptueux, je me demande …car Craster est facilement tué par Ollo, sans qu’il puisse opposer une grande résistance à des mutins, pourtant épuisés par la retraite de Russie, du Poing.

    C’est vrai qu’ils ne sont pas très futés ces conspirateurs. Mais les plans les plus simples sont parfois les meilleurs et, sans les autres ils auraient pu réussir (oui c’est un gros si).

    Effectivement c’est un gros, gros si : même si les spectres étaient parvenus au Poing après la fuite des conjurés, je pense que le plan de Chett souffrait d’importantes lacunes qui compromettaient, à brève ou longue échéance, sa réussite.
    Chett a une si haute opinion de lui-même qu’il pense avoir conçu un plan imparable :

    Il n’y aurait pas de lune, cette nuit-là, et ils avaient combiné les veilles pour disposer de huit sentinelles à eux, plus deux gardant les chevaux. On ne pouvait pas rêver meilleur moment.
    On les tue sans bruit, tant qu’y dorment. Un cri, et on est tous bons pour les asticots, nous.
    Un foutu bordel. Grâce auquel on mettrait des heures à s’apercevoir que quatorze frères manquaient à l’appel.

    Il semble avoir pensé à tout : la nuit sans lune, le bidouillage des veilles, le ravitaillement, les chevaux, ne pas se faire prendre en tuant en silence et couvrir la fuite en déclenchant un furieux barouf sur le Poing.
    Sauf que j’estime que les déserteurs n’auraient pas de longues heures devant eux, contrairement à ce que Chett prétend : Il ne prend pas en compte les guetteurs de Jarman Buckwell, guetteurs que Chett n’a pas pu neutraliser, vu qu’ils sont perchés dans des arbres, à l’extérieur du Poing. Le vacarme déclenché par les chiens et les chevaux les alerterait immédiatement et attirerait leur attention sur le Poing et sur les déserteurs qui ne progresseraient pas bien vite dans la nuit noire en descendant l’unique sentier praticable par des chevaux. Jon en a fait l’expérience dans ACOK : 

    D’encre était la nuit, raide la descente, et caillouteuse et propice aux faux pas. Une seconde d’inadvertance, et il se romprait une cheville…, voire le cou. Suis en train de fiche ? se demanda-t-il tout en surveillant ses pieds. ACOK 35, Jon IV

    Le Poing serait prévenu, les déserteurs identifiés et ils n’auraient que peu d’avance sur les pisteurs qui se lanceraient à leur suite, tôt ou tard.
    Des paramètres que ne peut maîtriser Chett peuvent aussi compromettre la réussite de la désertion :
    Chett compte sur le fait que le commandement serait remis au vieil Ottyn Withers, le plus âgé des officiers supérieurs :

    Mormont mort, le commandement passerait à ce débris de ser Ottyn Wythers, tant souffreteux que décati. Le soleil sera pas couché qu’y galopera vers le Mur. y va pas gaspiller des hommes à nous courir après non plus.
    Du moment qu’on se tire sans bavures. Ser Ottyn foncerait au sud, vers Tour Ombreuse, le plus court chemin pour le Mur. Y s’occupera pas de nous, pas Wythers, tout ce qu’y voudra, c’est rentrer entier.

    Je trouve Chett bien optimiste : laisser courir des déserteurs, qui plus est assassins d’un lord commandant, c’est délétère pour le moral des troupes et pour l’autorité du commandement. De plus, qu’Ottyn hésite à se battre contre des Sauvageons en surnombre est une chose, qu’il hésite à lancer des hommes à la poursuite de déserteurs, en est une autre. Le choc serait tel qu’il ne manquerait pas de frères ni d’officiers pour se lancer aux trousses de Chett et Cie. Ce qui n’empêcherait pas Ottyn de rentrer entier, ce n’est pas lui qui se lancerait en personne à la poursuite des déserteurs.
    Il n’est même pas évident que, dans des circonstances aussi troublées, (assassinat du lord commandant + attaque imminente des sauvageons) le commandement soit confié à Ottyn Withers, vieux et timoré. On sait que Thoren Petitbois est un va-t-en-guerre vaniteux, ambitieux et opportuniste et que c’est sa stratégie d’attaque qui l’a emporté chez le Vieil Ours. Il pourrait aussi bien être considéré comme le plus légitime pour exercer le commandement et comme il est persuadé de la supériorité de la Garde sur les sauvageons, qu’est-ce qui l’empêcherait de se priver d’une quinzaine d’hommes pour poursuivre les déserteurs ?

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 2 années et 2 mois par Ysilla.

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #165200
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 209

    Oui je suis plutôt d’accord avec toi Ysilla. Je n’avais pas développé faute de temps, mais quand je disais que leur plan pouvait réussir, je pensais à l’élimination des chefs puis à la fuite du poing. Par la suite ça ce serait forcément corsé. D’ailleurs ils ne semblent pas avoir eu de stratégie à moyen/long terme (ils sont sans doute trop limités pour ça).

    C’est vrai aussi que Craster sera au final facilement liquidé, mais d’un autre côté Chett n’a pas l’air d’être un foudre de guerre.

    #166369
    darkdoudou
    • Pas Trouillard
    • Posts : 733

    Merci Ysilla pour la belle analyse et à tous pour les commentaires. Pas grand chose à ajouter, juste un point qui m’a frappé avec Chett sur les rêves de gloire et la place accordée au père : de quoi rêve un homme du commun ? C’est de devenir un noble, d’avoir à sa disposition une ou plusieurs femmes et sa terre à soi. Chett se rêve en seigneur, et le passage chez Craster a fait naître beaucoup d’envie chez ce personnage très peu sympathique et pas gâté par la vie. Je suis assez d’accord avec Hizieł à propos du parallèle saisissant avec Theon. Et la bannière qui vient accompagner ce rêve de vie meilleure – un douze de sangsues sur champ rose – fait surtout référence au métier du père, cherche-sangsue, métier qui dégoûtait pourtant Chett qui n’a que des mauvais souvenirs de son père. Les pensées de Chett quand il s’aperçoit que son plan est raté, pathétiques au possible, font uniquement référence à ses rêves démesurés :

     Il n’y aurait pas d’existence seigneuriale pour le fils du cherche-sangsues, il n’aurait pas de fort à lui, pas plus d’épouses que de couronne. Rien qu’une épée sauvageonne en pleines tripes, et puis une tombe anonyme. La neige m’enlève tout…, la putain de neige…  

     

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