ASOS 82 – Épilogue

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    Eridan
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    ASOS 82 – Épilogue
    Au fil des pages – liste des sujets

    ACOK 81, Sansa VII AFFC 01, Prélude

    Après avoir ouvert tant de chapitres de Jaime, n’était-il pas normal que j’ouvre aussi celui de son camarade Merrett Frey ? … Vous voyez qui c’est ? … Allons donc, on nous en a déjà parlé trois fois : c’est le père de Petit Walder Frey (ACOK, Bran I) et on l’a vu dans le célèbre chapitre des Noces Pourpres (ASOS, Catelyn VII) dans un fameux concours de picole avec le Lard Jon Omble !

    Oui, bon ! Il faut le dire, Merrett n’est pas particulièrement mémorable … Alors pourquoi en avoir fait un PoV ? Pourquoi conclure ASOS par son chapitre ? Sûrement parce que, comme beaucoup de personnages, surtout ceux des prologues et des épilogues, Merrett n’est pas tant intéressant par lui-même que parce qu’il peut nous révéler sur les autres personnages et sur cet univers.

    La Folie des Frey

    Le premier intérêt de Merrett, c’est qu’il nous apporte un tout autre point de vue sur les Noces Pourpres, celui des agresseurs, celui des Frey. Et on comprend à travers son discours les raisons vraies ou fausses qui ont amené les Frey à commettre un sacrilège, qui les couvre d’opprobre. Un point, déjà, qui avait pu nous échapper :

    Son père était acariâtre et buté, il avait une langue de guêpe et une volonté de fer, bon, mais il s’était fait un dogme d’assurer la protection des siens. De tous les siens, y compris de ceux qui lui avaient déplu ou qui l’avaient désappointé. Même de ceux dont il ne peut pas se rappeler le nom.

    Jusque là, nous n’avions vu Walder Frey qu’à travers le regard des Tully, des Stark, des Lannister : c’est un vieillard déloyal, retors, un butor aigri, dévoré d’ambitions et de rancunes contre le mépris des Grandes Familles … Mais il a, à sa façon, le sens de la famille. On pouvait déjà le deviner : tous ses enfants ou petits enfants sont placés (cf. les appendices) et même ceux qui sont très loin dans la ligne de succession comme Petit et Grand Walder se trouvent pourvu de tout l’équipement onéreux pour jouer au chevalier (ACOK Bran II). On avait aussi pu constater qu’il n’hésitait pas à payer les rançons de sa descendance (ACOK Arya VII), et c’est une nouvelle fois le cas ici, où lord Walder paie la rançon de Petyr Boutonneux. On savait également lord Walder fier et rancunier. Fatalement, il a pris ombrage du parjure irrespectueux de Robb, et il a voulu se venger :

    « Il [Robb] nous avait couverts d’opprobre, le royaume entier rigolait, il fallait qu’on lave la tache faite à notre honneur. » Son père l’avait ressassé tant et plus.
    […]
    Vengeance, c’était, on avait droit à notre vengeance.

    Jusque là, les arguments Frey, pour détestables qu’ils puissent paraître, sont parfaitement justes et incontestables. Comme on l’apprenait dans Bran IV (wiki, relecture) “La vengeance est un droit de l’homme.” Les Frey avaient le droit de se venger …  Mais très vite, leurs arguments ne suivent plus :

    — Meurtre y a pas eu ! » Sa voix s’était faite stridente. « Vengeance, c’était, on avait droit à notre vengeance. C’était la guerre. Aegon, qu’on s’appelait, nous, Tintinnabul, un pauvre simplet qui avait jamais fait du mal à personne, hé bien, lady Stark te lui a tranché la gorge. Même que, dans les camps, on s’est perdu un demi-cent d’hommes. Et ser Juéry Bonru, le mari à Kyra, et ser Tytos, le fils à Jared… qu’une hache te lui a défoncé le crâne… Et que le loup-garou à Stark, il te nous a tué quatre de nos louviers, arraché de l’épaule le bras à notre maître piqueux, quoiqu’on l’avait déjà farci de carreaux…

    Le lecteur ne sera pas sensible à cette plaidoirie  ; déjà, parce que le système de PoV et les Noces Pourpres nous font apparaître les Frey comme des antagonistes méprisables ; ensuite, parce que les arguments de Merrett sont totalement fallacieux. La réponse des Frey à leur déshonneur est disproportionnée. Merrett assimile les Noces Pourpres à une bataille, il prétend que c’était “la guerre” (un mot dont avait usé Robert Baratheon pour qualifier l’horrible meurtre des enfants de Rhaegar par les Lannister, au passage). Pire, il met sur un pied d’égalité les quelques (trop) rares pertes Frey avec les (énormes) pertes nordiennes, comme si le fait d’avoir perdu quelques hommes était une justification a posteriori pour commettre leur crime … et comme si les Nordiens auraient dû se laisser gentiment abattre, plutôt que chercher à se défendre.

    Merrett lui-même n’y croit pas vraiment, on sent bien qu’il n’a pas agi pour laver l’honneur de sa famille. Mais alors, comment expliquer cette folie collective des Frey, pourquoi ont-ils presque tous accepté de suivre les ordres de lord Walder ? Bien sûr, le système patriarcal des Sept Couronnes veut que “les fils doivent obéissance à leur père” … mais on a déjà eu le cas d’héritiers ou de fils, se dressant contre leur seigneur-père (Tywin Tytos pour ne citer que le plus célèbre). Pourquoi les Frey ont suivi ?

    Toute la réflexion de Merrett en début de chapitre nous amène à comprendre les tenants et les aboutissants de la situation : ce qui fait la force des Frey sur le champ de bataille et leur intérêt auprès de leurs alliés est précisément ce qui les met en danger au sein de leur propre famille : ils sont trop nombreux. Chacun s’épie, s’observe, se jauge, comme on avait déjà pu le constater avec Petit et Grand Walder. Merrett nous en apprend beaucoup plus sur le climat délétère des Jumeaux :

    Il vous fallait vous distinguer en quelque chose, aux Jumeaux, n’importe quoi, sans quoi c’était tout le genre à oublier que vous étiez vivant
    […]
    Bon, des ragots, tu me diras, il en courait en permanence des tas, aux Jumeaux, et il y avait à peine ça dedans de véridique, mais là, là, Merrett y croyait assez.
    […]
    Aux Jumeaux, tu n’étais pas long à apprendre que tu ne devais faire confiance qu’à tes frères et sœurs plein sang, et encore modérément…

    Le climat des Jumeaux n’est pas serein de base … Et une situation bien pire se profile prochainement :

    Lord Walder aurait sous peu ses quatre-vingt-douze. Ses oreilles avaient commencé à l’abandonner, ses yeux y étaient presque parvenus, et sa goutte lui laissait si peu de répit qu’il en était réduit à se faire trimballer partout. Il ne pouvait pas possiblement durer beaucoup plus longtemps, tous ses fils étaient unanimes là-dessus. Et, lui parti, tout va changer, et pas pour du mieux
    […]
    Ça risquait fort d’être, à la mort du vieux, chaque fils pour soi – et chaque fille aussi, naturellement. Le nouveau sire du Pont garderait sans doute aux Jumeaux quelques-uns de ses oncles, neveux, cousins, ceux que d’aventure il aimerait bien, ceux dont il ne se défierait pas trop, ou ceux, plutôt, qu’il estimerait pouvoir lui être d’une quelconque utilité. Quant au rebut, c’est tous qu’il nous flanquera dehors, et démerde-toi.

    Les Frey anticipent une succession compliquée, et tous n’auront pas la chance de conserver leurs privilèges actuels, de continuer à bénéficier des largesses du prochain Sire du Pont. Qui plus est, “il se peut” qu’on voit venir un sanglant jeu du seigneur du Pont, une Danse des Frey. (On en parle ici.) Tous essaient donc de se placer, de se faire valoir auprès de celui ou ceux qui ont une chance de régner un jour sur les Jumeaux : ce n’est pas le moment de défier la famille. Surtout pour un Merrett Frey :

    Il aurait quarante ans dans moins de trois ans, il était trop vieux pour entreprendre une existence de chevalier errant… si, par chance, il avait été chevalier, mais sa déveine avait voulu qu’il ne le fût point. Il ne possédait pas de terres ni aucun bien propre. Il avait à lui les frusques qu’il portait sur le dos, mais pas beaucoup plus, pas même le canasson sur lequel il était maintenant juché. Il n’était pas assez intelligent pour faire un mestre, pas assez pieux pour faire un septon, pas assez rustre pour faire un reître.

    La vérité nous apparaît toute crue : Merrett est un bon-à-rien, un parasite habitué à vivre une vie facile aux crochets de son patriarche. Voilà pourquoi il ne s’est pas opposé au projet des Noces Pourpres, et ce n’est probablement pas le seul … Et stupide, avec ça, car il se raccroche à un espoir parfaitement vain :

    S’il arrivait à ramener Petyr Boutonneux, sûrement que ça te le mettrait dans les bonnes grâces de ser Ryman. Petyr pouvait avoir un vilain côté fouettard, mais il n’était pas si froid qu’Edwyn ni si volcanique que Walder le Noir. Il me sera reconnaissant de mon rôle, et son père verra que je suis loyal, qu’il a intérêt à m’avoir sous la main.
    […]
    Petyr saura se rappeler qui s’est tapé de venir le chercher.

    Il n’en sera pas question dans ce chapitre, mais il y a une autre raison évidente aux Noces Pourpres : les Frey et Bolton avaient compris que Robb avait d’ores et déjà perdu la guerre (cf. ACOK, Arya X). Ils ont simplement eu le souci d’être du côté du vainqueur …

    On est bien loin du motif de vengeance presque romantique invoqué par les Frey pour justifier leur sacrilège, qui a appelé sur eux le courroux divin … Car si “la vengeance est un droit de l’homme”, elle peut aussi être un droit de la femme.

    Le Fléau des Frey

    L’autre grande révélation de ce chapitre, c’est la survie de Catelyn … Enfin, si on peut dire ! On ignore encore tout des circonstances de la résurrection de Catelyn, mais elle nous apparaît d’ores et déjà bien comme une résurrection :

    Non. Non, je l’ai vue mourir. Elle était déjà morte depuis un jour et une nuit quand on l’a mise à poil pour jeter son cadavre dans la rivière. Raymund te lui avait ouvert la gorge d’une oreille à l’autre. Elle était morte.

    Se pose, fatalement, la question nécessaire : quel dieu a bien pu ramener Catelyn ? Et là, les indices abondent, tout comme les possibilités de réponses, mais pas les conclusions. Les dieux, il faut le dire, sont assez présents dans ce chapitre, et tenu responsables de pas mal de choses :

    Je rêvais d’être le plus épatant chevalier qu’on ait jamais vu coucher une lance, autrefois. Les dieux m’ont refusé cette satisfaction.
    […]
    Les dieux ne m’ont pas fait d’autre présent que la vie, et, en plus, ils ont lésiné.
    […]
    Ça n’était jamais, bon, que du gros rouge sirupeux, tellement sombre qu’il t’avait l’air noir, mais, bons dieux, que ça t’avait bon goût… !
    […]
    Prends-moi en miséricorde, Mère, songea-t-il.

    A la relecture, j’avoue avoir pensé à Bran, puiné lui-aussi, dont le rêve de chevalerie a été brisé par la réalité, le destin, les dieux … Je n’en serai pas à dire que les dieux ont vraiment dirigé le parcours de Merrett jusqu’à ce point précis … Mais je trouve toujours ça intéressant à relever.

    Mais revenons à Catelyn !

    Par certaines caractéristiques, Catelyn rappelle l’Etranger, la personnification de la mort dans la religion des Sept : comme lui, elle porte des vêtements gris et un capuchon / “hood” qui dissimule ses traits monstrueux ; comme ses servantes, elle est vouée au Silence (non par un vœu, mais bien par une mutilation). D’ailleurs, elle recevra prochainement des surnoms allant dans ce sens : la Sœur Silencieuse ou la Mère Sans-merci (amusant pour une femme qui incarnait jusqu’à maintenant plutôt la Mère, figure à qui on demande miséricorde : “Mother ! Mercy !”). Dans une interprétation plus fantasque, on peut penser au dieu Noyé, à cause du corps de Catelyn, pâle et gonflé d’eau … Les paroles sacrées de cette religion ne disent-elles pas que “ce qui est mort ne saurait mourir, mais ressurgit plus rude et plus vigoureux” ?  … On se demande toutefois bien ce qu’un dieu des mers viendrait faire dans cette galère, d’autant que techniquement, Catelyn ne s’est pas noyée, elle était morte avant ! Surtout, ce ne sont théoriquement ni le dieu Noyé, ni les Sept qui ont ramené Catelyn, mais plutôt R’hllor, puisqu’on sait que Thoros a le pouvoir de redonner vie … Pourtant, le sang noir des ressuscités n’est-il pas censé bouillonner ?

    Et si les dieux concernés étaient plus anciens ?

    le visage qu’elle t’avait était encore plus épouvantable que celui qu’il se rappelait. La chair s’en était ramollie comme du flan durant son séjour dans l’eau, et elle avait viré à la couleur du lait caillé. Elle avait perdu la moitié des cheveux, et ceux qui lui restaient étaient devenus aussi blancs et cassants que ceux d’une vieillarde. Dessous leurs mèches ravagées, sa figure se montrait labourée de sillons encroûtés de sang noir, ceux-là mêmes qu’elle avait creusés de ses propres ongles. Mais le plus terrible, c’étaient ses yeux. Ses yeux qui voyaient, ses yeux qui le voyaient, ses yeux qui le haïssaient.
    […]
    Lady Catelyn ne le lâchait pas des yeux. Elle hocha simplement la tête.

    L’aspect de Catelyn évoque particulièrement celui du barral. Le sang noir, habituellement bouillonnant des ressuscités, se retrouve cette fois à coaguler. Et cette insistance sur les yeux n’est pas sans rappeler Freuxsanglant et sa manie de tout regarder par les yeux des barrals. (Ouf !  la justice divine n’est pas aveugle ! ^^) Je n’irai pas jusqu’à dire que l’écureuil qui effraie Merrett en début de chapitre est une évocation des enfants de la forêt (=le peuple écureuil), ça me paraît être de la surinterprétation. En revanche, le fait que la scène se passe dans le bois sacré de Vieilles-Pierres n’est pas anodin non-plus. Est-ce parce que Cateyn est véritablement l’instrument des anciens dieux ? Ou parce qu’elle voulait honorer les dieux des Nordiens et des Stark ? Ou parce qu’elle pensait que même un Frey ne pourrait pas mentir dans le bois sacré ? Ou est-ce plus simplement parce que pour pendre des gens, il faut des arbres ?

    Un autre point mérite peut-être d’être relevé :

    « Elle peut pas parler, dit le grand diable au manteau jaune. Vous y avez tranché la gorge trop profond pour ça, vous autres, putains de salauds. Mais elle se souvient. »

    “Elle se souvient” … comme le Nord ! ^^

    Au fond, peu importe. Catelyn peut bien être la malédiction lancée contre les Frey par un dieu ou par tous les dieux, par l’univers entier ou par personne … Ce n’est pas très important. Une seule chose est sûre : ce “elle se souvient” ne sonne pas comme un avertissement, mais comme une condamnation. Catelyn a encore en elle le souvenir de ce massacre, de ceux qui étaient là, qui savaient, qui n’ont rien empêché. Merrett est coupable, non parce qu’il a bu, mais parce qu’il était complice. Au passage, la méthode (pendaison) est ignominieuse : ce sont les gens du commun qu’on pend, pas les chevaliers et les nobles qui sont traditionnellement décapités … Une manière pour Catelyn de faire passer un autre message au Frey. Ils ont commis un sacrilège, ils seront traités sans égard. Amusant au passage de constater que sa première victime s’appelle Petyr, comme le compagnon des jeu d’autrefois, qui avait prétendu être son Duncan quand elle était sa Jenny … Ce temps est bien loin, désormais !

    On espérera que la fureur vengeresse n’effacera pas le souvenir des autres ( “Olyvar, songea-t-elle, et Perwyn, Alesander, tous absents, tous. Et Roslin qui pleurait…” cf. ASOS, Catelyn VII.) Mais les dieux sont cruels … Est-ce qu’ils font la différence entre les présents et les absents, entre les innocents et les coupables ? La légende du roi Coq laisse entendre que non …

    La Fraternité sans Bannière

    En parlant d’absents, il y en a dans ce chapitre. On retrouve quelques membres de la fraternité vu dans les chapitres d’Arya (Tom des Sept, Lym Limonbur, Jack le borgne, Coche …) mais il en manque, à commencer par les deux plus importants, ce dont les autres font un jeu :

    « Lequel d’entre vous est Béric Dondarrion ? » Avant de se faire hors-la-loi, Dondarrion était un noble seigneur. Peut-être lui restait-il encore le sens de l’honneur…
    « Ben, disons que ça serait moi, fit le borgne.
    — T’es qu’un putain de menteur, Jack ! s’indigna le grand barbu au manteau jaune. C’est mon tour à moi d’être lord Béric.
    — Cela signifie-t-il que je dois être Thoros, moi ? »

    On ignore encore que Beric a connu sa mort définitive. (Martin l’avait-il seulement décidé à cette époque ?) En prenant son identité à tour de rôle, comme plusieurs personnes ont pris le titre de roi Vautour (ou bientôt l’identité du Limier), les hors-la-loi ne vont-ils pas l’empêcher de mourir ?

    Il y a d’autres absents, la troupe était plus épaisse, du temps d’Arya et de Beric … La nouvelle direction prise par la Fraternité poserait-elle problème ? Les hors-la-loi sont censés ne porter aucune bannière, mais Catelyn leur fait épouser sa cause, la cause des Stark …

    Je ne vais pas revenir sur les plans de la fraternité ici, (on en parle déjà là) On remerciera simplement Merrett pour sa confession, bien plus utiles que les quelques rares informations qu’il parvient à lâcher sur Sandor et Arya. Grâce à lui, nous savons qui seront les cibles :

    Vous pouvez rien prouver contre moi. Les Noces Pourpres, ç’a été l’ouvrage à mon père, à Ryman et à Roose Bolton. C’est Lothar qu’a truqué les tentes pour qu’elles s’effondrent, et c’est lui qu’a mis les arbalétriers dans la tribune avec les musiciens, c’est Walder le Bâtard qu’a dirigé l’attaque dans les camps…, voilà, c’est à eux qu’il faut vous en prendre, si vous voulez savoir, pas à moi, moi, j’ai fait que boire un peu de vin…,

    Contes et chansons d’autrefois et d’aujourd’hui

    Pas grand chose à dire sur les ragots des Frey eux-mêmes, à part que Walder le Noir est un sacré coureur, et qu’il aurait eu des relations charnelles avec avec Janyce Veneur, Mylenda Caron, Walda la Belle et Annara Farring. Cette dernière option est celle qui, très vaguement, est la plus intéressante, car elle ouvre la possibilité à ce qu’Elmar Frey soit un bâtard, ce qui rendrait une fois de plus fort ironique ce passage, qui l’est déjà beaucoup :

    Fort amical lorsqu’il lui fallait de l’aide, il ne manquait jamais, ensuite, de se rappeler leurs statuts respectifs de vulgaire servante et de noble écuyer. Il [Elmar] se rengorgeait volontiers d’être le fils du seigneur du Pont, pas un neveu, pas un bâtard ni un petit-fils, ça non ! le fils légitime, et, à ce titre, se flattait d’épouser rien de moins qu’une princesse.

    ACOK, Arya X.

    Mais même ainsi, ce n’est pas des plus passionnants … J’y vois surtout un moyen de caractériser et d’opposer les deux figures centrales que seront Edwyn et Walder le Noir pour les prochains tomes, puisqu’ils soient à l’origine de la “danse des Frey”. Le chapitre est aussi l’occasion de caractériser Lothar le Boiteux et de montrer toute l’étendue de sa duplicité.

    Là où le chapitre s’avère plus intéressant, c’est comme souvent lors de l’évocation des fantômes du passé. Logique, dans un chapitre qui nous avertit que Catelyn est revenue pour hanter les Frey ! ^^ Les chapitres où apparaît la fraternité sans bannière sont souvent l’occasion d’évoquer une autre bande de célèbres hors-la-loi : la Fraternité Bois-du-Roi, dont Tom des Sept chante souvent les louanges … Ici, c’est à travers le regard de Merrett qu’on en entend parler, et lui ne garde pas un bon souvenir des bandits. Il ne nous dit pas sur leur compte grand chose de plus que ce qu’on peut trouver ailleurs. Visiblement, il a surtout été marqué par sa rencontre avec Wenda Faonblanc :

    Alors que son pair et copain Jaime Lannister se couvrait de gloire, lui t’avait d’abord attrapé sa vérole de cette punaise de camp, et puis il s’était démerdé pour se faire en plus capturer par une gonzesse, la Wenda qu’on appelait Faonblanc. Lord Sumner s’était fendu d’une rançon pour te le ravoir, mais voilà-ti-pas que, dès le combat suivant, il t’écopait d’un coup de masse qui, non content de lui démolir le heaume, te le laissait sans connaissance quinze jours ?
    […]
    Cette ignoble petite salope de Wenda te lui avait imprimé au fer rouge un faon sur une miche de son cul, du temps qu’elle le tenait prisonnier.

    On remarquera d’ailleurs que, comme beaucoup d’autres personnages, Merrett a tendance à valoriser un passé jugé plus glorieux que ce qui existe dans le présent :

    Comme si c’était le Bois-du-Roi, ici, et comme si c’était la vieille Fraternité que je vais devoir affronter, et pas ce ramassis de brigands miteux du seigneur la Foudre

    La fraternité Bois du Roi n’est pas le seul fantôme du chapitre. Il y a Vieilles-Pierres, qui a son propre lot de fantômes. Et le plus célèbre de ces fantômes …

    Dans les salles des rois défunts,
    Jenny,
    Tout là-haut là-haut,
    Dansait avec ses fantômes…

    Jenny, évidemment, qui d’autres ? ^^ Nous sommes revenu à Vieilles-Pierres, après tout !

    (Pour la chanson de Jenny : wiki, blog)

    Amusant d’ailleurs de relever ce que Merrett dit de Vieilles-Pierres :

    L’enceinte extérieure de Vieilles-Pierres avait autrefois encerclé le front de la colline comme une couronne le crâne d’un roi.

    Et au milieu des “feuilles mortes” semblables à “des soldats après quelque épouvantable carnage”, on trouve le tombeau de pierre érodée par les siècles” du roi Tristifer … La mort et la royauté sont partout présents à Vieilles-Pierres.

    Un dernier fantôme est convoqué, mais celui-ci est le plus trivial :

    Le chanteur adressa à Merrett un haussement d’épaules désolé puis se mit à jouer Le jour qu’on pendit Robin le Noir. La chanson sert surtout à faire comprendre à Merrett qu’il est fichu.

    Nous ne savons quasiment rien de celui-ci, à part qu’il s’agirait d’un hors-la-loi fabuleux (cf. L’Epée lige) qu’on aurait fini par pendre. Se servir d’une chanson connue comme d’une menace, il n’y a pas que Tywin Lannister qui sache le faire !

    Merrett le Malchanceux

    Je vais tout de même accorder quelques lignes à Merrett lui-même. Pas à son parcours ni à sa famille … Mais aux mots qu’il choisit avec parfois beaucoup trop de légèreté :

    De la neige en automne, dans le Conflans, c’est contre nature, songea sombrement Merrett.

    En vo, Merrett dit unnatural, un terme que l’on peut aussi traduire par “surnaturel” et que Martin utilise fréquemment pour parler de magie (Le célèbre livre de Barth a pour sous-titre La Surnaturelle histoire / The Unnatural History). Une manière, dès le début du chapitre, de nous signaler que l’ordre des choses est troublé, que la magie est de plus en plus présente … Et bientôt, l’hiver viendra et les cadavres marcheront de nouveau. 😛

    Mais surtout, ce qui m’amuse, c’est que Merrett le voit comme un présage et qu’il va dès lors émettre un espoir :

    Des quantités de gens connaîtraient la faim, et certains d’entre eux crèveraient tout court. Merrett n’espérait qu’une chose, n’être pas du nombre, lui.

    Vœu exhaussé : il n’aura pas le temps de connaître la faim. Toujours se méfier des souhaits que l’on formule avec GRRM.

    Son crâne lui lançait comme ce putain de tambour qui t’avait régalé la noce […]

    Le son des tambours précède toujours la mort ? ^^

    Conclusion

    Quel souvenir laissera Merrett, finalement ? Pour ce qui est des personnages, on le verra dans un chapitre de Jaime d’AFFC, et ce n’est pas brillant. Quant au lecteur, que retiendra-t-il de cette triste et courte épopée ? Sur le coup, pas grand chose à part la résurrection de Catelyn. Mais la relecture offre l’occasion de redécouvrir son chapitre, de le connecter au reste de l’œuvre pour en voir l’intérêt … de se remémorer, de se souvenir. Comme Catelyn, comme le Nord ! ^^

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #188383
    R.Graymarch
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    Ah, l’épilogue. J’avoue que je n’en suis pas super fan. Bien entendu, en primo-lecture on a l’immense surprise de Lady Coeurdepierre et ça change tout. Une fois qu’on sait, on se plait davantage à chercher les quelques indices sur ce qui est suggéré plutôt que dit. Mais Merrett n’est pas un personnage bien intéressant (loser même pas magnifique)

    Le temps est au froid, le futur ne sent pas bon et les arbres sont des sentinelles (on n’avait pas déjà eu ça vers le Mur ou au delà ?). Le Pov de Merrett est centré sur le fait qu’il déteste les hors-la-loi (quelle idée de se porter volontaire du coup) car dans le passé, il a été euh meurtri par Wenda Faonblanc

    Merrett hated the woods, if truth be told, and he hated outlaws even more. “Outlaws stole my life,” he had been known to complain when in his cups.

    Donc pour se distinguer aux Jumeaux, il picole.

    You needed some sort of distinction in the Twins, else they were liable to forget you were alive, but a reputation as the biggest drinker in the castle had done little to enhance his prospects, he’d found. I once hoped to be the greatest knight who ever couched a lance. The gods took that away from me. Why shouldn’t I have a cup of wine from time to time? It helps my headaches. Besides, my wife is a shrew, my father despises me, my children are worthless. What do I have to stay sober for?

    Le personnage n’emporte pas l’adhésion mais le chapitre est bien construit car petit à petit on en apprend sur lui. Ici ses maux de tête liés à sa rencontre avec Wenda, comme on le verra plus tard. Merrett a de l’ambition, c’est pour cela qu’il a accepté la mission de payer la rançon de Petyr Boutonneux. Au passage, sa motivation pour sauver Petyr est assez faible

    For a moment he was tempted to trot right back down the hill and find the nearest alehouse. That bag of gold would buy a lot of ale, enough for him to forget all about Petyr Pimple. Let them hang him, he brought this on himself. It’s no more than he deserves, wandering off with some bloody camp follower like a stag in rut.

    His head had begun to pound; soft now, but he knew it would get worse. Merrett rubbed the bridge of his nose. He really had no right to think so ill of Petyr. I did the same myself when I was his age. In his case all it got him was a pox, but still, he shouldn’t condemn.

    Et donc on apprend ça fricote chez les Frey ! (« jolie » remarque sexiste en fin)

    The poor lad had a wife, to be sure, but she was half the problem. Not only was she twice his age, but she was bedding his brother Walder too, if the talk was true. There was always lots of talk around the Twins, and only a little was ever true, but in this case Merrett believed it. Black Walder was a man who took what he wanted, even his brother’s wife. He’d had Edwyn’s wife too, that was common knowledge, Fair Walda had been known to slip into his bed from time to time, and some even said he’d known the seventh Lady Frey a deal better than he should have. Small wonder he refused to marry. Why buy a cow when there were udders all around begging to be milked?

    Plus inquiétant, la succession sera un panier de crabes

    He could not possibly last much longer, all his sons agreed. And when he goes, everything will change, and not for the better. His father was querulous and stubborn, with an iron will and a wasp’s tongue, but he did believe in taking care of his own. All of his own, even the ones who had displeased and disappointed him. Even the ones whose names he can’t remember. Once he was gone, though . . .

    When Ser Stevron had been heir, that was one thing. The old man had been grooming Stevron for sixty years, and had pounded it into his head that blood was blood. But Stevron had died whilst campaigning with the Young Wolf in the west—“of waiting, no doubt,” Lame Lothar had quipped when the raven brought them the news—and his sons and grandsons were a different sort of Frey. Stevron’s son Ser Ryman stood to inherit now; a thick-witted, stubborn, greedy man. And after Ryman came his own sons, Edwyn and Black Walder, who were even worse. “Fortunately,” Lame Lothar once said, “they hate each other even more than they hate us.”

    Merrett wasn’t certain that was fortunate at all, and for that matter Lothar himself might be more dangerous than either of them. Lord Walder had ordered the slaughter of the Starks at Roslin’s wedding, but it had been Lame Lothar who had plotted it out with Roose Bolton, all the way down to which songs would be played. Lothar was a very amusing fellow to get drunk with, but Merrett would never be so foolish as to turn his back on him. In the Twins, you learned early that only full blood siblings could be trusted, and them not very far.

    It was like to be every son for himself when the old man died, and every daughter as well. The new Lord of the Crossing would doubtless keep on some of his uncles, nephews, and cousins at the Twins, the ones he happened to like or trust, or more likely the ones he thought would prove useful to him. The rest of us he’ll shove out to fend for ourselves.

    Or Merrett est en fort mauvaise position, alors qu’il approche les 40 ans

    He had no land, no wealth of his own. He owned the clothes on his back but not much else, not even the horse he was riding. He wasn’t clever enough to be a maester, pious enough to be a septon, or savage enough to be a sellsword.

    Puis on a son origin story, qui raconte comment il a été écuyer chez Crakehall (famille de sa mère) et que tout est parti en vrille : sa capture (sa blessure), son mariage avec les Darry pro Targaryen, ses enfants (son gendre qui veut de la gloire en se battant contre Gregor Clegane et… meurt). Il pense avoir redoré son blason en ayant sa fille comme lady Bolton mais même pour ça il se fait engueuler. Bref, un gros loser. Même pendant les Noces pourpres, son seul boulot, c’est d’enivrer le Lard-Jon mais il n’y arrive pas

    “You shall have one task and one task only, Merrett, but I believe you are well suited to it. I want you to see to it that Greatjon Umber is so bloody drunk that he can hardly stand, let alone fight.”

    And even that I failed at. He’d cozened the huge northman into drinking enough wine to kill any three normal men, yet after Roslin had been bedded the Greatjon still managed to snatch the sword of the first man to accost him and break his arm in the snatching. It had taken eight of them to get him into chains, and the effort had left two men wounded, one dead, and poor old Ser Leslyn Haigh short half an ear. When he couldn’t fight with his hands any longer, Umber had fought with his teeth.

    Donc Merrett se pense malin et veut redorer son blason et se placer dans la succession qui va forcément venir un jour ou l’autre

    If he could bring back Petyr Pimple, surely it would put him in Ser Ryman’s good graces. Petyr might be a whisker on the hapless side, but he wasn’t as cold as Edwyn, nor as hot as Black Walder. The boy will be grateful for my part, and his father will see that I’m loyal, a man worth having about.

    /

    I have to go through with this. Petyr Pimple might be Lord of the Crossing one day, Edwyn has no sons and Black Walder’s only got bastards. Petyr will remember who came to get him.

    Et là, sur la tombe de Tristifer « la masse de Justice » (bel endroit pour un procès), il tombe sur les hors-la-loi (via une chanson, bien entendu)

    Le baladin le reconnait mais ce n’est pas réciproque. Ensuite on a un cliché sur les pièces d’or mordues (ça reviendra plus tard). Merrett demande qui est Béric (pour traiter avec un noble) mais on ne lui répond pas vraiment

    “Why, that would be me,” said the one-eyed man.

    “You’re a bloody liar, Jack,” said the big bearded man in the yellow cloak. “It’s my turn to be Lord Beric.”

    “Does that mean I have to be Thoros?” The singer laughed. “My lord, sad to say, Lord Beric was needed elsewhere. The times are troubled, and there are many battles to fight. But we’ll sort you out just as he would, have no fear.”

    Merrett se rend compte du danger et veut partir avec son neveu, on lui dit qu’il est dans le Bois sacré et en effet, il y est, pendu. Forcément, réplique mythique !

    “You . . . you had no right.”

    “We had a rope,” said yellow cloak. “That’s right enough.”

    Et bien entendu, tout n’était qu’un tissu de mensonges (ah, ces ménestrels)

    “I only came to ransom Petyr. You said if you had the gold by sunset he wouldn’t be harmed . . .”

    “Well,” said the singer, “you’ve got us there, my lord. That was a lie of sorts, as it happens.”

    Merrett tente de négocier en disant qu’ils n’oseraient pas tuer un Frey ou que Walder paiera sa rançon mais les autres ne sont pas idiots

    Mais avant de le tuer (enfin, I’ll tell them to let you go), il y a une question. A-t-il vu Sandor Clegane ? Avec un ou une enfant de 10 ans. C’est la seule question, ce qui me laisse perplexe. Bien entendu, la Fraternité sait que Sandor est parti avec Arya mais il n’y a rien d’autre à demander

    Avant de mourir, Merrett clame son innocence mais cela se retourne contre lui. Il a l’air sincère quand il dit que les Frey n’ont rien fait de mal

    “I’ve done you no harm. I brought the gold, the way you said. I answered your question. I have children.”

    “That Young Wolf never will,” said the one-eyed outlaw.

    Merrett could hardly think for the pounding in his head. “He shamed us, the whole realm was laughing, we had to cleanse the stain on our honor.” His father had said all that and more.

    “Maybe so. What do a bunch o’ bloody peasants know about a lord’s honor?” Yellow cloak wrapped the end of the rope around his hand three times. “We know some about murder, though.”

    “Not murder.” His voice was shrill. “It was vengeance, we had a right to our vengeance. It was war. Aegon, we called him Jinglebell, a poor lackwit never hurt anyone, Lady Stark cut his throat. We lost half a hundred men in the camps. Ser Garse Goodbrook, Kyra’s husband, and Ser Tytos, Jared’s son . . . someone smashed his head in with an axe . . . Stark’s direwolf killed four of our wolfhounds and tore the kennelmaster’s arm off his shoulder, even after we’d filled him full of quarrels . . .”

    “So you sewed his head on Robb Stark’s neck after both o’ them were dead,” said yellow cloak.

    “My father did that. All I did was drink. You wouldn’t kill a man for drinking.” Merrett remembered something then, something that might be the saving of him. “They say Lord Beric always gives a man a trial, that he won’t kill a man unless something’s proved against him. You can’t prove anything against me. The Red Wedding was my father’s work, and Ryman’s and Lord Bolton’s. Lothar rigged the tents to collapse and put the crossbowmen in the gallery with the musicians, Bastard Walder led the attack on the camps . . . they’re the ones you want, not me, I only drank some wine . . . you have no witness.”

    Et là c’est assez diabolique de la part de l’auteur car il y a un témoin (qui apparaît brusquement, en coup de théâtre). Au début, on ne nous dit pas qui c’est. Juste que Merrett la reconnait

    When she lowered her hood, something tightened inside Merrett’s chest, and for a moment he could not breathe. No. No, I saw her die. She was dead for a day and night before they stripped her naked and threw her body in the river. Raymund opened her throat from ear to ear. She was dead.

    On a ensuite une description physique. Et pour ceux qui n’ont toujours pas compris (moi en primolecture) c’est écrit explicitement

    “She don’t speak,” said the big man in the yellow cloak. “You bloody bastards cut her throat too deep for that. But she remembers.” He turned to the dead woman and said, “What do you say, m’lady? Was he part of it?”

    Lady Catelyn’s eyes never left him. She nodded.

    Le chapitre et le livre s’arrêtent au paragraphe suivant. Grosse sensation : Merrett, on s’en fout un peu (beaucoup), les combines chez les Frey on les oublie (pour l’instant) mais surtout : Catelyn est ressuscitée, elle a survécu (enfin plus ou moins). La suite, dans 5 ans. Ca paraissait long à l’époque mais en fait, pas tant que ça

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    #188384
    Obsidienne
    • Pisteur de Géants
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    Merci pour ces riches analyses !
    Une chose m’étonne : comment les Frey, et leur patriarche en particulier, tellement retors, ont-ils pu laisser porter la rançon par 1 seul homme qui n’est ni leur meilleur combattant (je suppose que ses crises de migraine et son alcoolisme ne sont un mystère pour personne !) ni le plus fûté de la nichée !
    On ne peut même pas supposer que ce soit pour se débarrasser de lui puisqu’on lui a, effectivement, confié la rançon.

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    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 1 mois par Obsidienne.
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    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #188389
    Eridan
    • Vervoyant
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    les arbres sont des sentinelles (on n’avait pas déjà eu ça vers le Mur ou au delà ?).

    Si. Et il y en aura d’autres. (Ca fait un moment que je me dis qu’une page wiki pourrait leur être consacré, d’ailleurs ! ^^) En fait, cette page existe déjà (vigier), mais elle est fort incomplète.

    C’est la seule question, ce qui me laisse perplexe. Bien entendu, la Fraternité sait que Sandor est parti avec Arya mais il n’y a rien d’autre à demander

    Je n’en ai pas parlé plus haut, parce qu’en effet, il n’y a rien d’autre à demander. La confession spontanée de Merrett sur les Noces Pourpres est utile pour nous, lecteurs, qui ne savions pas qui a joué quel rôle, mais il est plus que probable que la Fraternité le sache déjà : ils ont le témoignage de Catelyn … et ce n’est pas le premier Frey qu’ils ont sous la main, eux. 😉 Petyr a sûrement eu le temps de parler un peu avant d’être pendu ! Pourquoi en demander plus à Merrett ?

    En plus, je pense que poser cette unique question permet à Martin de faire passer un message, sur les priorités et les intentions de Catelyn : elle sait désormais que sa fille est vivante, qu’elle vagabonde dans le Conflans. Elle veut la retrouver. Savoir qui a fait quoi pendant les Noces Pourpres n’est pas son problème dans l’immédiat … elle s’occupera d’eux en temps voulu ! ^^

    Une chose m’étonne : comment les Frey, et leur patriarche en particulier, tellement retors, ont-ils pu laisser porter la rançon par 1 seul homme qui n’est ni leur meilleur combattant (je suppose que ses crises de migraine et son alcoolisme ne sont un mystère pour personne !) ni le plus fûté de la nichée ! On ne peut même pas supposer que ce soit pour se débarrasser de lui puisqu’on lui a, effectivement, confié la rançon.

    J’imagine que les hors-la-loi avait posé comme condition que la rançon soit amenée par un homme seul … Ils ont choisi le lieu, savent se dissimuler au besoin comme dit Merrett et ont sûrement des solutions de replis. En plus de ça, les Frey s’attendent peut-être à ce que leurs vis-à-vis les traitent avec honneur, comme le suggère notre PoV :

    « Lequel d’entre vous est Béric Dondarrion ? » Avant de se faire hors-la-loi, Dondarrion était un noble seigneur. Peut-être lui restait-il encore le sens de l’honneur…
    […]
    « On dit que lord Béric, il accorde toujours un procès aux gens, qu’il tue jamais les gens, s’il y a rien de prouvé contre eux. »

    Ce en quoi il sera détrompé par Lym Limonbure :

    « Peut-être bien. Mais quoi que ça sait de l’honneur des lords, une poignée de putains de rustres ? » Manteau jaune s’enroula trois fois l’extrémité de la corde autour de la main. « Mais pour ce qu’est des meurtres, on en sait un bout.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #188407
    DJC
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    Merci pour vos analyses ! Qui épaississent mon intérêt pour ce « chapitre », en effet le personnage de Merrett est brillamment construit comme sans enjeu, ça démarre « comme un cheveu sur la soupe », et on se prend une claque à la fin 🙂

    Je dis une claque mais en primo-lecture, je n’ai pas du tout apprécié cette résurrection de Catelyn, trop de magie qui peut chambouler l’histoire à tout moment, trop facile. Mais la relecture, comme beaucoup, m’a permis d’y voir plus clair dans le réel intérêt du chapitre, avec ce débrief des Noces Pourpres, ainsi que d’autres éléments que vous avez décrits et qui passent pour secondaires, du coup.

    Pour parler de Catelyn quand-même (hihi), je n’avais pas noté la similitude avec les barrals, bien vu. J’avais noté pour la pièce d’or croquée (« wow »). Je me suis aussi demandé comme vous ce que fait ce gars sans histoire dans cette galère, avec tout cet argent.

    Ca bouge beaucoup pour les Stark en cette fin de tome, et on se languit de lire la suite ! Mais ça sera très dilué parmi beaucoup d’autres intrigues dans les prochains ouvrages, dont certaines concernant des lieux et des personnages pas encore abordés par l’auteur..

    #188409
    Pandémie
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    Moi j’aime toujours énormément les prologues et épilogues. Ils ont souvent l’air donnectés de prime abord puis ce sont ceux généralement où l’on trouve les indices parmi les plus travaillés. L’exercice semble bien convenir à Martin, car quand il est limité à un chapitre unique et à un PoV kleenex, il part moins dans tous les sens et doit réussir à dire tout ce qu’il veut dire en une seule fois sans laisser trop d’idées qui vont germer plus tard. Perso, j’aimerais bien qu’il s’impose la même discipline sur l’ensemble de l’œuvre.

    En primo lecture, je n’ai compris que la résurrection de Cat et l’immense foutoir qu’est la maison Frey. Puis, avec aussi les tomes suivants, on comprend mieux la lutte interne de la succession et les plans de la Fraternité. Et j’aime aussi le côté loser de Merret, ça colle bien a l’ambiance. Genre les petites remarques à Tom des Sept de bouger son cul de la tombe de la Masse de Justice oubla justice de lord Béric  pour finalement finir pendu dans autre forme de procès. Mon côté cynique est ravi

    #188414
    Liloo75
    • Fléau des Autres
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    Merci Eridan pour ce riche commentaire de l’épilogue d’Asos. Merci à tous pour vos analyses.

    Je me souviens qu’en première lecture j’avais trouvé cet ultime chapitre bien long, et pas follement passionnant, en dehors de la révélation finale quant à la résurrection de Catelyn Stark.

    Et puis, ce Merrett Frey, c’est qui ce gars là ? Il n’a pas franchement l’habit du héros.

    C’est lors de sa relecture que cet épilogue a pris tout son sens à mes yeux. Car Merrett va nous brosser un portrait intéressant de sa famille. Nous apprenons ainsi que Walder Frey n’est pas si horrible qu’il n’y paraît. Il a toujours veillé sur les membres de sa famille, même les plus modestes et les moutons noirs comme Merrett.

    En revanche, son héritier actuel n’est pas taillé dans le même bois. Et s’il succède à lord Walder, Ryman ne se montrera pas aussi généreux envers Merrett le désargenté. C’est la raison pour laquelle celui-ci s’est porté volontaire en vue de livrer la rançon aux hors-la-loi qui ont capturé Petyr, le fils de Ryman.

    Nous découvrons également que Merrett est le père de deux femmes qui vont compter par la suite : Walda la grosse, épouse de lord Bolton, et Ami, future femme de Lancel Lannister.

    Merrett nous rappelle également les exploits de la Fraternité du Bois-du-Roi (cause de nombre de ses malheureux). Ce qui permet d’établir un parallèle avec la Fraternité sans Bannière qui va l’accueillir à Vieilles-Pierres.

    Et cet endroit est le même que celui où l’escorte du roi Robb avait fait une halte sous la pluie, en se rendant aux Jumeaux pour le mariage d’Edmure et Roslin. Il pleuvait beaucoup ce jour-là, et quand il pleut dans un des chapitres de Catelyn cela n’augure rien de bon.

    Merrett va enfin nous raconter par le détail l’organisation des Noces pourpres par les Frey. Nous savons désormais qui a fait quoi. Et comment s’est déroulée la mise à mort de Robb et de ses hommes.

    Pour le lecteur, c’est l’occasion de découvrir les Noces pourpres de l’intérieur.

    En revanche, même si leurs noms ne sont pas cités, nous reconnaissons chaque membre de la Fraternité sans Bannière.

    Le choc final, c’est la révélation de Lady Coeurdepierre. Muette mais qui n’a rien oublié, et qui prononce la sentence à l’encontre de Merrett. Il était présent, il est donc coupable.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 1 mois par R.Graymarch.
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 1 année et 1 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #188561
    Sandor is alive
    • Patrouilleur du Dimanche
    • Posts : 210

    Un épilogue marquant dont je ne me souvenais pas de grand chose, à part la révélation finale.

    J’aime la façon dont GRRM parvient à nous décrire un nouveau personnage en peu de pages/lignes, tout en nous plantant le décor de la future guerre civile Frey. Merret est assez détestable (enfin c’est un Frey, comme dirait lord Manderly), mais il fait surtout pitié en fait. Encore un personnage peu futé et malchanceux, un peu comme un écho de celui ouvrant ce tome 3.

    Celui-ci se termine par un énième coup de théâtre. En primo lecture j’étais surpris, choqué par l’état de Catelyn et assez content de la vengeance qui s’annonçait. Cette fois je suis surtout impatient de voir ce que la fraternité prépare à long terme. En espérant avoir un jour la réponse…

    #188826
    Yfos
    • Terreur des Spectres
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    J’essaie de rattraper mon retard

    La réponse des Frey à leur déshonneur est disproportionnée.

    Au non respect des droits de l’hôte près, guère plus que celle de Tywin Lannister qui est chantée dans les Pluies de Castamere. La loi du talion, oeil pour œil dent pour dent (mais pas plus) n’a visiblement pas cours  ici.

    Et stupide, avec ça, car il se raccroche à un espoir parfaitement vain

    J’ignore à quel point il y croît vraiment. Il essaie de trouver une solution à sa situation.

    Je n’irai pas jusqu’à dire que l’écureuil qui effraie Merrett en début de chapitre est une évocation des enfants de la forêt

    ou un symbole du fait que l’écureuil d’or (ainsi qu’est qualifiée Arya dans ASOS Arya III), objet de la rançon va lui échapper?

    En parlant d’absents, il y en a dans ce chapitre. On retrouve quelques membres de la fraternité vu dans les chapitres d’Arya (Tom des Sept, Lym Limonbur, Jack le borgne, Coche …) mais il en manque, à commencer par les deux plus importants,

    il manque également il me semble ceux qui étaient proches d’Arya : Harwin, Ned Dayne, Gendry.

    œu exhaussé : il n’aura pas le temps de connaître la faim. Toujours se méfier des souhaits que l’on formule avec GRRM.

    Merett peut quand même se plaindre : la seconde partie de son souhait (ne pas crever) n’est pas exaucée.

    Nous découvrons également que Merrett est le père de deux femmes qui vont compter par la suite : Walda la grosse, épouse de lord Bolton, et Ami, future femme de Lancel Lannister.

    Il ne pense pas  à lui mais il est également père de petit Walder. On a donc à Winterfell le fils et le neveu de deux participants aux Noces Pourpres : Petit Walder, fils de Merrett et Grand Walder, neveu de l’inquiétant Lothar.

    Il pense avoir redoré son blason en ayant sa fille comme lady Bolton mais même pour ça il se fait engueuler.

    Lors du festin des Noces Pourpres, Walda explique que Walder Frey « s’offrait à doter la future en argent mais au prorata de son poids». Normal que Lord Frey soit furieux mais il l’avait bien cherché avec cette proposition et est plus responsable que Merett.

    #188847
    Eridan
    • Vervoyant
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    Eridan wrote: La réponse des Frey à leur déshonneur est disproportionnée. Au non respect des droits de l’hôte près, guère plus que celle de Tywin Lannister qui est chantée dans les Pluies de Castamere. La loi du talion, oeil pour œil dent pour dent (mais pas plus) n’a visiblement pas cours ici.

    Si la réponse de Tywin me paraît excessive, je ne la trouve certainement pas aussi disproportionnée que celle des Frey. Tywin punit des bannerets rebelles, des gens qui pendant près de 20 ans ont été déloyaux et ont conduit la maison Lannister et les terres de l’Ouest pratiquement à la ruine. Les Reynes et les Tarbeck étaient devenus des voyous sans foi ni loi, commettant nombre de crimes (dont l’assassinat du grand-père maternel de Tywin, quand même) sans jamais avoir été puni. L’autorité de la maison Lannister était complètement fracturée, et pas qu’auprès des Reyne et des Tarbeck. Tywin avait certes un plan de bataille, mais il a affronté les deux maisons sans piège aussi ignoble que de les inviter à sa table (ce qui n’aurait pas marché de toute façon, ils se méfiaient trop). Si on adopte une lecture conséquentialiste, on peut se dire que Tywin a fait un exemple, et depuis, l’autorité de la maison Lannister est restaurée et tout l’Ouest se tient calme … Les Frey n’ont pas un bilan aussi « positif » avec leurs Noces Pourpres. Et comme tu le rappelles, Tywin n’a jamais enfreint de loi divine, au contraire, il s’arrange comme toujours pour donner l’apparence de la légalité à ses actes. Les Frey n’ont pas cette excuse : ils essaient de justifier leur acte, mais ça ne prend pas. Ils essaient de mettre en avance l’offense qui leur a été faite, mais ça ne prend pas. Les Stark ont certes engagé les Frey dans une guerre contre une promesse (extorquée) de mariage, qui n’aura finalement pas lieu, des Frey sont certes morts en se battant loyalement pour les Stark … Mais le parjure ne suffit pas à rendre un acte aussi lâche et sacrilège que les Noces Pourpres légitime.

    En définitive, le lecteur donne raison à qui il veut … Mais ça soulève des questionnements intéressants : si les Stark (ou loyalistes-Stark) assassinent tous les Bolton, irons-nous dire que la réponse était disproportionnée au regard des crimes commis individuellement et collectivement par « les Bolton » ? ^^

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

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