ACOK 01 – Prologue

  • Ce sujet contient 34 réponses, 22 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Eridan, le il y a 2 années et 8 mois.
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    DroZo
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    ACOK 01 – Prologue
    Au fil des pages – liste des sujets

    AGOT 73, Daenerys X ACOK 02, Arya I

    Allez, nous allons commencer cette relecture d’ACOK avec un (long) chapitre que je trouve HYPER intéressant : le prologue de Mestre Cressen.

    Ce chapitre est intéressant à plus d’un titre. Déjà parce qu’il est le premier à nous introduire le personnage de Stannis. Tout, dans la mise en scène, dans les dialogues, est fait pour nous le rendre antipathique. Stannis dans ce prologue, c’est un cliché de méchant ténébreux. C’est un triste sire qui vit dans un château froid et peu agréable (d’autant plus douloureux à vivre qu’il nous est présenté du point de vue d’un vieillard qui peine à s’y déplacer). La forteresse est gothique as fuck, avec ses innombrables gargouilles, sa tour tambour qui fait résonne la foudre (d’ailleurs, si ce prologue ne se déroule pas à proprement parler en plein orage, la mention de la tempête qui a tué les parents de Stannis suffit à me faire entendre des éclairs au-dessus de Peyredragon). On pousse même le cliché de repère de grand vilain en le plaçant sous un volcan en éruption ; on a connu plus subtile ! Je ne dis pas que Peyredragon en lui-même ne peut pas être décrit comme un lieu accueillant et chaleureux ; la preuve, Feu et Sang nous le rendra agréable. Mais dans ce prologue ce n’est très clairement pas le cas.

    Parce qu’en plus de l’architecture en elle-même, même les personnages qui peuplent ce château sont là pour nous mettre mal à l’aise. Barriol fait flipper. Selyse, outre sa description limite monstrueuse, a clairement pas l’air d’être une femme agréable à côtoyer. Mélisandre fait elle aussi froid dans le dos. Et même Shôren… je m’attache facilement aux personnages d’enfants d’habitude, mais elle il n’y a rien à faire. Je la trouve froide, elle rajoute même à l’ambiance glauque du lieu. Notons également la scène de banquet finale, très martiale, qui sera d’ailleurs mis plus tard en opposition aux banquets de Renly vu par Catelyn Stark qui, eux, seront extrêmement bordéliques et ridicules ; bref, en total opposition à celui de Stannis vu par Cressen.

    Stannis parlons-en. Et bien paradoxalement, bien qu’il nous soit présenté du point de vue de Cressen, une des personnes qui l’aiment en le connaissent le plus… Et bien le moins que l’on puisse dire c’est que ce personnage brille par ses défauts. Ils nous sont tous exposés dans ce chapitre : il est un frère jaloux et aigris, est horriblement sexiste et n’aime pas la présence des femmes, ses paroles semblent cassantes et méchantes, il est psychorigide et refuse les compromis, il laisse parler sans broncher d’assassiner son propre frère, il mutile ses plus fidèles alliés (coucou Chevalier Oignon) et pousse même jusqu’à menacer ses sbires de nouvelles mutilations au moindre déplaisir (comme lorsqu’il menace de couper sa langue à Davos). Et je ne parle même pas de l’infâme humiliation qu’il fait subir à Mestre Cressen en fin de chapitre, humiliation d’autant plus douloureuse qu’on l’a lit directement du point de vue de la victime, et que cette victime, dont on nous a montré durant 30 pages qu’elle était une bonne personne, en meurt ! Quand je vous disais que Stannis, dans ce chapitre, est l’archétype du méchant démoniaque de fantasy, je ne plaisantais pas !

    Et personnellement je trouve que nous présenter Stannis de façon aussi antipathique est très habile de la part de GRRM. La plupart des personnages du livre détestent Stannis, et avec ce prologue nous ne pouvons que leur donner raison. Les seuls qui apprécient ce roi sont ceux qui savent aller au-delà de cette apparence sinistre pour y trouver ses vrais qualités. En nous faisant détester Stannis dès notre première rencontre avec lui, GRRM nous mets dans la même position que les personnages de son univers. Ce n’est pas pour rien que Stannis est un des personnages qui divisent le plus les lecteurs, entre les fanboys qui lui jetteraient leurs culottes (ne faites pas ça) et ceux qui ne comprennent pas ce qu’on peut bien trouver à ce fanatique malfaisant. Parce que pour trouver du positif chez Stannis dans ce prologue, il faut creuser au-delà des apparences.

    Oui Stannis menace de couper la langue de ser Davos, mais cela est une simple blague pince-sans-rire, que Cressen comprend bien d’ailleurs, puisqu’il y répond sur le ton de l’humour.

    Oui Stannis a mutilé Davos, mais en contrepartie il a fait de lui un chevalier et l’a toujours gardé auprès de lui.

    Oui Stannisnest jaloux que Renly ai eu Accalmie… mais en réalité on peut le comprendre ! Certes Peyredragon est traditionnellement le siège de l’héritier au Trône de Fer, mais Accalmie peut lever 30 000 hommes, et en cas de crise de succession, 30 000 hommes valent bien plus qu’un vieux symbole de l’ancienne dynastie royale (et c’est bien le problème).

    Oui Stannis laisse Dame Selyse parler librement de tuer Renly… mais là encore on constate que c’est juste sa façon de faire durant un conseil de guerre. Stannis laisse librement parler ses conseillers, même quand ils ont des idées débiles et affreuses, et n’admet pas que l’on censure leurs idées. On verra ce comportement notamment dans ASOS, Davos IV, dans une scène où Axell Florent détail ses plans pour piller le château des Celtigar, alors même que les Celtigar se sont sacrifiés pour Stannis lors de la Bataille de la Néra. Un plan injuste, cruel et inutile… que pourtant Stannis a écouté jusqu’au bout sans s’indigner, et sans le suivre. Lorsque Stannis écoute Selyse parler du meurtre de Renly, il fait exactement pareil. Il écoute sans rien laisser paraître. Cela ne veut pas dire qu’il planifie sérieusement de tuer Renly, mais nous verrons ça plusnloin dans la relecture.

    OuI Stannis humilie Cressen, ce qui entraîne sa mort. Mais nous aurons le point de vue de Stannis un peu plus tard dans le livre :

    « Ce n’est pas que Pylos me déplaise, Sire, mais je ne puis voir la chaîne qu’il porte au col sans pleurer mestre Cressen.
    — Est-ce par sa faute qu’est mort le vieillard?» Le regard de Stannis se porta vers le feu. « Je ne voulais à aucun prix que Cressen assiste à ce banquet. Il m’avait mis en colère, oui, et mal conseillé, mais je ne désirais pas sa mort. J’espérais le voir jouir de quelques années paisibles et douillettes. Il l’avait d’ailleurs amplement mérité, mais voilà – ses dents se mirent à grincer –, mais voilà qu’il meurt. Et je n’ai qu’à me louer de l’habileté de Pylos. »

    ACOK, Davos I

    Stannis savait que Cressen allait tenter de tuer Melisandre, et mourrir dans ce geste. Il le savait parce que Mélisandre le lui a dit. Et Mélisandre l’a su parce que, comme on l’apprendra dans ADWD, elle surveille toujours sa propre mort dans les flammes. Oui Stannis a humilié Cressen, mais c’était pour le faire fuir, pour l’empêcher de tuer la Femme Rouge et de mourir dans sa folle tentative. Il l’a humilié pour lui sauver la vie.

    Et à côté de tous ces « défauts » qu’a Stannis, ce chapitre révèle aussi certaines de ses qualités humaines. On apprend que Stannis a pris Davos sous son aile, alors qu’il n’était qu’un hors-la-loi, un contrebandier de basse extraction. Il a conservé Barriol, alors que la plupart des seigneurs l’auraient abandonnés. Mine de rien, ce sont des signes de grande générosité je trouve, loin des cours de flagorneurs de Robert et de Renly. Vous ilaginez Tywin Lannister recxueillir Barriol par pitié ? Moi pas.

    Bref, ce chapitre est une manipulation du lecteur pour nous faire croire que Stannis est un méchant, avant de déconstruire dans les romans suivants cet aspect du personnage pour révéler une personnalité beaucoup plus complexe.

    Un autre élément à noter dans ce chapitre, c’est qu’il introduit déjà un thème qui sera omniprésent dans tout l’arc de Stannis dans ACOK et dans ASOS (moins dans ADWD, mais c’est parce que Stannis est très peu présent dans ADWD ; on voit plus ses armées sans beaucoup le voir lui) : le thème du parricide. À chaque scène des livres où on s’intéresse au psyché du roi le parricide n’est pas loin. Dans ce prologue, on sous-entend deux parricides. Le premier est le meurtre de Renly, dont nous avons déjà parlé.

    Le second concerne le meurtre de Cressen. Certes, Cressen n’est pas du sang de Stannis, mais il se considère comme son père adoptif, et le texte nous le rappel au moins trois fois. Certes on apprendra par la suite l’innocence de Stannis dans sa mort, mais ce prologue est tout de même particulièrement incriminant contre lui. Bref, il n’y a pas eu ici de parricide, mais il est très intéressant de noter que l’idée est déjà là et que, tout au long d’ACOK et d’ASOS, elle ne cessera de se faire de plus en plus concrète. Mais j’anticipe sur l’avenir.

    • Ce sujet a été modifié le il y a 2 années et 8 mois par Babar des Bois.

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    #149056
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    J’ai adoré ce (très) long chapitre. Cette entrée en matière est étourdissante. Pourtant, je pense qu’en primo-lecture, on doit être submergé (coucou Bariol) par toutes les informations qu’on nous donne : Bariel, Shôren, Selyse, Cressen, Mélisandre, Davos. Et Stannis

    On commence par faire un tour de Peyredragon avec toutes ses gargouilles, maintenant familières à Cressen. Un corbeau blanc vient de la Citadelle, puis Cressen mentionne la comète : on rejoint les éléments de la fin d’AGOT. Et on parle à nouveau de présages.

    Omens, all. Too many to deny. What does it all mean? he wanted to cry.

    J’imagine qu’en primo-lecture ce n’est pas simple de raccrocher les wagons avec un endroit et une personne qu’on n’a jamais lus directement. Peyredragon, y avait qui déjà ? Ah oui, Stannis ? Il fait quoi au fait ? Heureusement, Pylos est là pour nous rappeler quelques informations

    “The princess would see the white raven.” Ever correct, Pylos called her princess now, as her lord father was a king. King of a smoking rock in the great salt sea, yet a king nonetheless.
    Shôren arrive avec son fou et Pylos. Ca ne respire pas la rigolade : la princesse a toujours été un peu triste, Bariol est… inquiétant et Pylos fait son taf mais n’est pas vraiment sympathique (Cressen sait qu’il va le remplacer, ça le rassure et l’attriste en même temps). D’ailleurs, on apprend que Stannis (et Cressen) est là depuis 12 ans. Et plus loin, qu’avant ça, Cressen était à Accalmie
    A maester must go where he is sent, so Cressen had come here with his lord some twelve years past, and he had served, and served well. Yet he had never loved Dragonstone, nor ever felt truly at home here.

    Shôren fait des cauchemars bien inquiétants

    “I had bad dreams,” Shireen told him. “About the dragons. They were coming to eat me.”

    The child had been plagued by nightmares as far back as Maester Cressen could recall. “We have talked of this before,” he said gently. “The dragons cannot come to life. They are carved of stone, child.

    On nous fait un petit cours sur le corbeau blanc et le cycle des saisons. C’est la fin de l’été (et je note que « turn » est utilisé pour dire « mois »)

    Ten years, two turns, and sixteen days it lasted.

    On nous dit aussi comment distinguer un corbeau blanc d’un albinos (les yeux noirs). Shôren a l’air ravie, Bariol est flippant (« Under the seas, it snows up ») et la princesse voudrait bien une robe d’algues argentées (gown of silver seaweed).

    Sinon y a que moi qui trouve que parler d’ombres (amenées à rester) et d’andouillers, c’est quand même très bizarre ???

    “The shadows come to stay, my lord, stay my lord, stay my lord.” He jerked his head with each word, the bells in his antlers sending up a clangor.

    Du coup (Once I might have silenced him forever, but now . . .), on dérive (^^) sur Bariol et on apprend ce qui lui est arrivé, ainsi qu’aux parents Baratheon. Encore du tragique mais cette fois près d’Accalmie. Steffon était chargé de trouver une épouse pour Rhaegar vu que ce dernier n’avait pas de soeur à épouser (…). A se demander pourquoi aller dans les Cités libres pour ça.

    A posteriori, c’est dur de ne pas rire en lisant

    Robert will be delighted with him, and perhaps in time he will even teach Stannis how to laugh

    Car Stannis n’est pas franchement le mec à rigoler…

    Et là nouvelle scène, nouveau participant : Davos. Je me suis peut-être emballé car je connais la suite mais il dégage un truc d’emblée. Le contrebandier malin (Han Solo quoi !! En un peu plus grave)

    “Ser Davos,” the maester said. “When did you return?”

    “In the black of morning. My favorite time.” It was said that no one had ever handled a ship by night half so well as Davos Shorthand. Before Lord Stannis had knighted him, he had been the most notorious and elusive smuggler in all the Seven Kingdoms.

    “In the black of morning. My favorite time.”, ça c’est de la phrase d’intro !!

    Et hop, on embraye sur Davos. Avec une jolie expression pour décrire le siège

    and the garrison was down to roots and rats

    Davos a aussi le sens de la formule concernant Stannis

    “My fingers will grow back before that man bends to sense.”

    Au passage, on apprend que Stannis a presque 35 ans et Renly 21. Ca en fait des années de différence pour deux frangins….

    On arrive avec Stannis qui est peu amène (plus de détails plus bas). Renly en prend aussi pour son grade

    “You seldom answer at all these days, it seems to me. Who maesters for Renly? Perchance I should send for him, I might like his counsel better. What do you think this maester said when my brother decided to steal my crown? What counsel did your colleague offer to this traitor blood of mine?”

    “It would surprise me if Lord Renly sought counsel, Your Grace.”

    Là, on voit ensuite la fameuse table peinte de Peyredragon. Et il y a encore une ombre !! Cette fois ci à l’embouchure de la Néra et sur le Bois du roi !

    He descended the steps of his chair to stand before the table, his shadow falling across the mouth of the Blackwater Rush and the painted forest where King’s Landing now stood.

    Stannis est cassant (Cressen n’y est pour rien dans ses malheurs). Ah tiens, une autre version de la nourriture lors du siège d’Accalmie

    Did Robert thank me? No. He thanked Stark, for lifting the siege when we were down to rats and radishes.

    On apprend aussi la tentative de tutelle entre les Arryn et les Baratheon. Quand soudain, une femme intervient

    “The boy is weak and sickly,” Lord Stannis objected. “Even his father saw how it was, when he asked me to foster him on Dragonstone. Service as a page might have done him good, but that damnable Lannister woman had Lord Arryn poisoned before it could be done, and now Lysa hides him in the Eyrie. She’ll never part with the boy, I promise you that.”

    “Then you must send Shireen to the Eyrie,” the maester urged. “Dragonstone is a grim home for a child. Let her fool go with her, so she will have a familiar face about her.”

    “Familiar and hideous.” Stannis furrowed his brow in thought. “Still . . . perhaps it is worth the trying . . .”

    “Must the rightful Lord of the Seven Kingdoms beg for help from widow women and usurpers?” a woman’s voice asked sharply.

    Maester Cressen turned, and bowed his head. “My lady,” he said, chagrined that he had not heard her enter.

    Lord Stannis scowled. “I do not beg. Of anyone. Mind you remember that, woman.”

    Waouh, brutal, Stannis. Et apparemment il s’y connait en armées (et se fout d’une alliance avec Robb Stark)

    It was said that Stannis knew the strength of every house in the Seven Kingdoms.

    Cressen revient chez lui et mentionne Mélisandre, en la nommant

    “I will speak her name,” Cressen told his stone hellhound. “Melisandre. Her.

    Et on passe au plan d’empoisonnement

    They shone like jewels in the candlelight, so purple that the maester found himself thinking that he had never truly seen the color before.

    Et cela nous renvoie à la mort de Bariol, si loin et si proche

    Such a small thing to hold the power of life and death.

    Cressen est résolu. Et il ne paraît pas vraiment bien croyant

    If there are gods, surely they will forgive me.

    Cressen s’endort et se réveille trop : on n’est pas venu le chercher

    Clutching for his cane, he rose unsteady to his feet. So late, he thought. They did not summon me. He was always summoned for feasts, seated near the salt, close to Lord Stannis.

    Cressen est résolu (ou du moins il se dit ça pour s’encourager) mais l’environnement semble maléfique

    Above, the comet blazed red and malevolent. I am too old and wise to fear such things, the maester told himself.

    The doors to the Great Hall were set in the mouth of a stone dragon. He told the servants to leave him outside.

    Je note que Bariol chante la même chanson sinistre alors que Cressen avait dit à Shôren de se calmer, qu’il allait changer de chanson

    La table de Stannis, c’est pas la grosse rigolade, comme le souligne DroZo au dessus

    Here there was no loud laughter, no raucous shouting such as marred the dignity of other men’s feasts; Lord Stannis did not permit such.

    Cressen tombe et qui l’aide à se relever… Mélisandre ! On nous parle de son accent de la mer de Jade. On vient de mentionner cet endroit en évoquant l’étrangleur

    “Only children fear the dark” Oui, on sait, depuis 1967, George^^

    Mélisandre se moque de Cressen puis ce dernier se fait rabrouer par à peu près tout le monde (sauf Davos)

    The old man could only stop and stare. “Maester Pylos,” he said at last. “You . . . you did not wake me.”

    “His Grace commanded me to let you rest.” Pylos had at least the grace to blush. “He told me you were not needed here.” /

    “You are too ill and too confused to be of use to me, old man.” It sounded so like Lord Stannis’s voice, but it could not be, it could not. “Pylos will counsel me henceforth. Already he works with the ravens, since you can no longer climb to the rookery. I will not have you kill yourself in my service.”

    Cressen oublie encore que Stannis est roi et non plus lord, Selyse le rabroue et Stannis le défend un peu tout en le rabaissant

    Cressen slid his hands up into his sleeves as if for warmth. His fingers found the hard lumps the crystals made in the wool. “Lord Stannis.”

    Stannis turned from the red woman, but it was Lady Selyse who replied. “King Stannis. You forget yourself, Maester.”

    “He is old, his mind wanders,” the king told her gruffly.

    Néanmoins, Stannis prend finalement le parti de sa femme quand celle ci humilie Stannis. Mais jusqu’à un certain point. Mettre la couronne du fou oui, le faire chanter, non.
    Lord Stannis’s eyes were shadowed beneath his heavy brow, his mouth tight as his jaw worked silently. He always ground his teeth when he was angry. “Fool,” he growled at last, “my lady wife commands. Give Cressen your helm.” /

    “Perhaps he ought sing his counsel henceforth,” Lady Selyse said.

    “You go too far, woman,” Lord Stannis said. “He is an old man, and he’s served me well.”

    Cressen fait donc son tour de passe-passe avec le vin et Davos voit Cressen, lui fait savoir qu’il a vu, tente de l’empêcher d’un regard (pour ne pas l’incriminer).  Ahh, ce que j’adore Davos.
    Et le prologue se termine sur une mort (ah tiens, encore ?^^) où le red red répond au fool fool
    And the cowbells peeled in his antlers, singing fool, fool, fool while the red woman looked down on him in pity, the candle flames dancing in her red red eyes.
    Bilan : c’était super long mais on apprend des tas de choses du présent et du passé. On nous présente plein de gens et l’auteur passe avec pas mal d’habileté d’une personne à une autre. Du grand art. Si avec ça, votre intérêt pour Mélisandre et Davos (aussi Stannis et Bariol si vous êtes perspicaces) n’est pas là, c’est à pleurer.
    Cela dit, on ne nous dit peut-être pas tout !

    Apparemment c’est évident pour beaucoup mais moi j’ai découvert « récemment » (quand Evrach avait posté un brouillon (côté « rédacteurs ») pour un article, avant que tout ne soit englouti par la Longue Nuit) que Stannis a tenté de sauver Cressen et testait Mélisandre. A la relecture, c’est vrai qu’on insiste énormément sur le fait que Stannis ne fait pas réveiller Cressen, l’humilie, le laisse loin à table… bref fait beaucoup pour qu’il ne soit pas proche de Mélisandre. Cela mérite peut-être son article à part mais ce que disait Evrach était que c’était avéré dans ADWD qui nous donne l’indice manquant pour le prouver. Là dans son chapitre (à vérifier), Mélisandre dit qu’elle est en train de faire à Jon Snow la même chose qu’elle a fait à Stannis, car tous deux se ressemblent plus qu’ils ne le croient, ils sont des sceptiques qu’il faut convaincre (le brouillon servait aussi à rappeler que dans les livres, Stannis n’est pas du tout inféodé à Mélisandre et qu’il l’utilise autant qu’elle l’utilise). A priori, un peu avant, elle convainc Jon Snow de la véracité de ses pouvoirs en annonçant le retour funeste de patrouilleurs. Cela arrive et convainc Jon Snow. Si elle a fait la même chose (quelque chose comme « dansé la même danse » ?) avec Stannis, cela signifie qu’elle l’a aussi convaincu en lui faisant une prédiction inattendue qui s’est révélée exacte. Et on retourne au prologue d’ACOK

    Le plus probable est que cette prédiction ait été la mort de Cressen au banquet. En effet, avant la prédiction, Mélisandre n’a pas l’oreille du roi. Cressen et Davos la décrivent comme « la femme de la reine », mais Stannis est distant. Stannis fait tout pour que Cressen ne vienne pas au banquet pour « déjouer » la prédiction de Mélisandre : il ne le fait pas réveiller, il change de mestre et quand il est là,
    il l’humilie pour le faire partir alors que ce n’est pas son habitude de l’avis de Cressen comme celui de Davos. Mais rien n’y fait,
    la prédiction se réalise. Stannis décide alors de faire de Mélisandre son « bras droit » même s’il n’est pas dupe sur le maître de la lumière pour autant. Il utilise les cartes qu’il a en main : Mélisandre a un ascendant psychologique non négligeable sur les hommes influençables (cf les Florent et cie) et fait peur aux ennemis

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    #149059
    PierreKirool
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    J’ai été surpris par la longueur de ce chapitre !

    Martin nous présente un personnage touchant auquel on s’attache rapidement, pour le faire mourir immédiatement de manière horrible (suffocation…). C’est à partir de ce prologue qu’on peut faire le lien avec celui d’AGOT et supposer/comprendre que les prologues dans cette saga n’amèneront que la mort des personnages qu’ils introduisent.

     

    J’ai été interloqué par cette phrase descriptive de Cressen:

    Les présages, le mestre n’y croyait pas. Encore que… Tout chenu qu’il était, Cressen n’avait jamais vu de comète comparable à celle-ci.

    Chenu… choix de mot étrange en VF, Cressen serait-il un descendant de la maison Chenu ? Rien sur le wiki à ce sujet.

    Quelqu’un pourrait comparer avec la VO svp ?

     

    Sinon Barriol est un personnage que j’avais complètement oublié (ma dernière relecture étant lointaine et la série étant passée par là…) et je l’ai redécouvert mi-horrifié mi-intrigué, j’ai tiqué aussi comme Graymarch sur les andouillers et les ombres dont il parle en permanence.

    J’ai aussi réagi sur l’histoire de la tutelle de Robert Arryn, qui n’est pas la même que celle que raconte d’autres protagonistes dans AGOT, chose qu’en primo-lecture est assez discrète mais qui a pourtant son importance: les personnages mentent ou ne savent pas tout, c’est au lecteur de recoller les morceaux et de trouver la vérité.

    3 occurrences pour la famille Velaryon et Celtigar dans ce prologue, familles qui sont considérées comme largement mineures et minables par Stannis:

    « Ce soir, je dois souper avec mes bannerets – ce qui m’en tient lieu. Celtigar, Velaryon, Bar Emmon, enfin toute cette pitoyable clique. Du petit bétail, pour ne rien celer, les rogatons, bref, qu’ont daigné me laisser mes frères. »

    Ce sont pourtant des familles d’ascendances Targaryennes, et particulièrement pour les Velaryon, avec une histoire hors du commun et riche en liens avec le Trône de Fer (on l’a vu dans Feu et Sang). C’est étonnant cette manière de les considérer (même si je comprends que les familles ont perdu en influence et prestige au fil du temps et surtout depuis la chute des Targaryens).

    Concernant le titre de femme la plus creepy du prologue, on a le choix entre Mélisandre, Selyse et Shôren, normal que Stannis tire la tronche en permanence à force d’être entouré d’autant de joie de vivre.

    Enfin, je l’avais souligné déjà, malgré la différence d’âge, j’ai vraiment du mal à comprendre comment les  frères Baratheon peuvent s’ignorer/se détester autant, Stannis et Renly étant certes différents, et Robert par ses actes/nominations ayant créé une jalousie chez Stannis, celui-ci semble pragmatique malgré son intransigeance, et pragmatique sur son armée il l’est. La seule solution raisonnable serait de discuter avec son frère malgré sa semi-trahison…

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par PierreKirool.
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    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.
    #149065
    R.Graymarch
    • Vervoyant
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    Chenu… choix de mot étrange en VF, Cressen serait-il un descendant de la maison Chenu ? Rien sur le wiki à ce sujet. Quelqu’un pourrait comparer avec la VO svp ?

    Le choix de « chenu » comme vocabulaire, ça sent le solaïsme 😉

    Et en effet, en VO c’est « old », difficile de faire plus simple 😀

    The maester did not believe in omens. And yet . . . old as he was, Cressen had never seen a comet half so bright, nor yet that color, that terrible color, the color of blood and flame and sunsets.

    La seule solution raisonnable serait de discuter avec son frère malgré sa semi-trahison…

    Dans la tête de Stannis, il n’y a pas à discuter, le droit est pour lui (c’est la partie « raison » de « raisonnable » mais dans un autre sens), Renly doit plier, et n’aurait même pas dû penser à se déclarer roi en fait. Dans la tête de Renly, euhhh il se fout des autres avis, donc discuter…

     

     

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    #149069
    Lapin rouge
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    Chenu… choix de mot étrange en VF, Cressen serait-il un descendant de la maison Chenu ? Rien sur le wiki à ce sujet.

    « Chenu » peut signifier « vieux, marqué par les ans », mais c’est un mot plutôt archaïque. Sola l’a choisi pour traduire la maison « Hoare », probablement parce que « Hoary » peut se traduire ainsi. Cela ne signifie pas qu’un homme qualifié de chenu serait membre de cette maison (pas plus que les jardiniers ne sont des membres de la maison homonyme, ni que tous les joueurs de tambour descendent de la maison Timbal).

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #149071
    PierreKirool
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    Ah mais je suis d’accord qu’il faut mettre en perspective la traduction de Sola, c’est pour ça que j’ai demandé la VO.
    Dommage que Sola traduise à la fois la Maison Hoare par Chenu et utilise l’adjectif chenu en parallèle (dont je connaissais bien le sens par ailleurs), ça peut être confusant 🙂

    #149073
    Ser Aemon Belaerys
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    Dans AGOT nous avions appris via Eddard que les enfants de Cersei sont le résultat de l’inceste avec Jaime, et que Stannis, héritier légal de Robert, est au courant de cette situation. L’arrivée donc de Stannis dès le prologue d’un livre dont le titre annonce guerre et batailles, rien de plus logique. On pourrait (naïvement ?) penser que Stannis sera le Eddard du second livre, le Lord plein d’honneurs et de bravoure, qui aura pour ennemi les « méchants » Lannister.

    Stannis n’aura pas son POV, mais via ce prologue de Mestre Cressen (puis ceux de Davos), nous ferons tout de même connaissance avec ce roi.

    A la relecture, sachant ce qui allait arriver à ce pauvre Cressen, et avec les descriptions de Peyredragon et de l’ambiance pas du tout joyeuse qui y règne, je me suis retrouvé comme dans le prologue de AGOT, en tension et suspense.

    Aucun perso ne sourit, même pas le fou Barriol, qui en plus fait le lien avec la mort tragique des parents de Stannis.

    Ce n’est pas pour rien que Stannis est un des personnages qui divisent le plus les lecteurs, entre les fanboys qui lui jetteraient leurs culottes (ne faites pas ça) et ceux qui ne comprennent pas ce qu’on peut bien trouver à ce fanatique malfaisant.

    Sans me mettre tout nu, je fais plutôt parti de ceux qui apprécie Stannis, possiblement parce que c’est le plus légitime à succéder à Robert. En tout cas il est vrai comme vous dites ci-dessus que rien n’est fait pour rendre Stannis immédiatement sympathique aux yeux des lecteurs, surtout quand tous les POV de AGOT le décrivaient déjà par ses défauts.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
    - "Dans mon lit, à l’âge de 80 ans, le ventre plein de vin et ma queue dans la bouche d’une pute. "

    #149075
    RichardIII
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    Chapitre intéressant, et à titre personnel mon prologue préféré. Il oscille entre le pathétique et l’horrible, entre Cressen et Mélisandre.

    Stannis et ses 3-5000 hommes notamment est clairement dans la mouise. Sa volonté de ne pas traiter avec Robb ou son frère se comprend cependant je trouve l’idée d’approcher les Arryn plutôt intéressante. Sur le possible soutien des Florent j’ai toujours trouvé bizarre qu’une des grandes maisons du Bief n’ait que 2000 hommes, Stannis n’est peut-être pas si doué que ça pour évaluer les forces des différentes maisons.

    C’est aussi là qu’on voit l’approche du worldbuilding. Sous les Targaryens, Celtigar et Velaryon étaient de puissantes maisons et ils sont réduits maintenant à n’être capable d’amener que quelques centaines d’hommes à leur suzerain. Il est probable que les pertes des terres de la Couronne lors de la Rébellion aient pour conséquence à terme d’affaiblir Stannis.

    Stannis a acheté des mercenaires mais clairement pas assez pour faire la différence et en plus il n’a plus d’or. Dans ces circonstances je comprends qu’il soit passé si vite sous l’influence de Mélisandre, il n’a plus vraiment d’autres options.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.
    #149086
    Emmalaure
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    Ce chapitre est effectivement très long et passionnant ! Il répond bien à la problématique de replonger dans le bain et ici, dans une ambiance tragique qui douche assez froidement l’enthousiasme qu’on avait pu ressentir aux événements suivant la mort d’Eddard, comme la proclamation de Robb comme Roi du Nord après sa victoire ou la naissance miraculeuse des dragons de Daenerys. Et cela ajoute de la complexité à l’intrigue politique : le premier tome nous avait montré l’antagonisme entre les Stark et les Lannister. Ce second tome ouvre de nouvelles perspectives dans le jeu des trônes et on pénètre dans un endroit tenu « secret » jusque-là, puisque Stannis c’était l’arlésienne d’AGOT : on en parlait pas mal, mais on ne le voyait jamais et aucun de nos maîtres joueurs ne savait exactement ce qu’il tramait.
    Je rejoins complètement DroZo sur la présentation peu flatteuse de Stannis dans ce chapitre : GRRM a chargé la barque pour que le lecteur le trouve antipathique au premier abord et d’une extrême rigidité. Le décor horrifique de Peyredragon ne fait que renforcer ça. J’ai même trouvé à cette relecture qu’il y avait un côté antre de vampires et que tout ce petit monde avait des têtes de morts en puissance, ou plutôt de « victimes-de-mélédictions-déjà-morts-et-sortis-du-tombeau », ce qui semble illustré à la lettre par Bariol et son histoire, suivi de peu par Shôren (suspens pour elle). Même Stannis avec le siège d’Accalmie fait figure de survivant. Et toujours dans la question de la symbolique, le chapitre expose la situation politique de Stannis qui est loin d’être gagnante, et qui – parce qu’il ne veut pas mettre d’eau dans son vin (=proposer une alliance à Robb Stark et aux Arryn, même si du côté des Arryn mmh mhh) et choisit l’option « sans s’incliner » – va se retrouver contraint de passer un pacte avec le diable représenté par Melisandre. Cette dernière, dans ce chapitre, est un énorme cliché de la sorcière démoniaque et séductrice (la beauté du diable). Ses feux font davantage penser aux flammes de l’enfer qu’à la chaleur bienfaisante. Il y a également à mon sens une référence assez explicite au roman de Tad Williams (l’Arcane des épées) avec le couple formé entre le sorcier rouge et le roi Elias, à la différence près que GRRM va davantage nuancer sa Melisandre (elle est convaincue sincèrement de travailler au bien de l’humanité, là où Pryrates ne sort jamais du rôle maléfique qui lui a été attribué) et son Stannis (qui agit toujours de manière rationnelle, même quand ses sentiments pourraient le pousser ailleurs, contrairement à l’obsessionnel Elias) et les enrichir d’une humanité plus palpable que ne le fait Williams. On peut cependant tabler sur une fin tragique également pour eux.

    A la relecture, je me suis posé une question toute neuve pour moi : ces sculptures monstrueuses de Peyredragon ne pourraient-elles pas être de vraies créatures autrefois vivantes et pétrifiées par « magie valyrienne » ?
    Je n’ai pas la réponse, évidemment, mais il y a une telle insistance sur leur aspect inquiétant, sur le fait qu’elles ne peuvent pas se réveiller que la question m’a sauté à la figure. Peut-être qu’effectivement elles ne se réveilleront jamais et qu’on ne saura jamais comment elles ont été sculptées, mais il me semble à présent évident que GRRM joue avec nous là-dessus.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par Emmalaure.
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    #149094
    Samyriana
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    Merci pour cette belle présentation DroZo!

    Dans mon souvenir, je n’avais pas trop aimé ce prologue à la première lecture. En m’y mettant, je me suis dit: « mmmphh… » et puis j’ai rapidement été embarquée dans ce long prologue qui introduit un lieu et des personnages nouveaux. L’intérêt de la relecture!

    Je rejoins toute votre analyse, j’aime beaucoup ton image des morts vivants sortis du tombeau Emmalaure. C’est vrai qu’on peut difficilement faire atmosphère plus lugubre (la tente de Maggy la Grenouille peut être, ou la caverne de Freuxsanglant…).

    On note dès le début du chapitre un corbeau qui parle, certes pas aussi bien que celui de Mormont, mais tout de même. Et ce corbeau réagit ainsi face à Barriol:

    «  Les ombres entrent, messire, dans la danse, danse messire, messire danse, chantait-il en sautillant d’un pied sur l’autre, alternativement. Les ombres entendent s’installer, messire, s’installer messire, s’installer messire. » Et de tant branler du chef, à chaque mot, que les clarines de ses andouillers menaient un tapage d’enfer.
    Avec un cri d’effroi, le corbeau blanc prit l’air et s’alla percher sur la rampe en fer de l’échelle de la roukerie. »

    C’est sûrement anecdotique, mais la nature de Barriol et de ses « chansons » ayant été pas mal abordée ici

    A la relecture, je me suis posé une question toute neuve pour moi : ces sculptures monstrueuses de Peyredragon ne pourraient-elles pas être de vraies créatures autrefois vivantes et pétrifiées par « magie valyrienne » ?

    En effet ça y fait penser, surtout mis en parallèle de la prophétie d’Azor Ahai réveillant les dragons de pierre…

    "Des chefs de guerre, y en a de toutes sortes. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros. Une légende. Des chefs comme ça, y en a presque jamais. Et tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret? Ils ne se battent que pour la dignité des faibles."

    #149101
    DroZo
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    A la relecture, je me suis posé une question toute neuve pour moi : ces sculptures monstrueuses de Peyredragon ne pourraient-elles pas être de vraies créatures autrefois vivantes et pétrifiées par « magie valyrienne » ?
    Je n’ai pas la réponse, évidemment, mais il y a une telle insistance sur leur aspect inquiétant, sur le fait qu’elles ne peuvent pas se réveiller que la question m’a sauté à la figure. Peut-être qu’effectivement elles ne se réveilleront jamais et qu’on ne saura jamais comment elles ont été sculptées, mais il me semble à présent évident que GRRM joue avec nous là-dessus.

    Pour moi cette architecture souligne surtout le savoir magique hallucinant des Valyriens. La forteresse a clairement été construite par magie, aucun seigneur ouestrien n’aurait utilise une architecture aussi fantasque. De plus, on nous présente de nombreuses chimères… et on nous révèle dans TWOIAF (ou dans Feu et Sang, je ne sais plus) que les Valyriens étaient spécialistes justement dans la création de chimères. Donc toutes ces bestioles ont vraisemblablement bien existé. Après pour savoir si Peyredragon a eté construites à partir de bestioles fossilisées… Perso je n’y crois pas. Des édifices incroyables, les Valyriens en ont fait d’autres, comme les routes valyriennes. Et puis même, la forteresse possède de nombreux dragons de pierres, jusqu’à la cuisine qui ressemble à un dragon roulé en boule. Je vois mal un seigneur Valyrien sacrifier des dizaines de dragons vivants juste pour décorer un château. Même à l’époque, ça devait être trop précieux.

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    #149102
    DJC
    • Patrouilleur Expérimenté
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    Là, on voit ensuite la fameuse table peinte de Peyredragon. Et il y a encore une ombre !! Cette fois ci à l’embouchure de la Néra et sur le Bois du roi !

    He descended the steps of his chair to stand before the table, his shadow falling across the mouth of the Blackwater Rush and the painted forest where King’s Landing now stood.

    Check aussi ! Merci la relecture, le genre de détail qui passe inaperçu en primo-lecture…

    Sinon, j’ai souffert avec Cressen dans les escaliers, comme j’ai souffert avec Glotka dans The First Law.

    J’ai kiffé Bariol, qui dénote au sein de cette ambiance vampiresque (et je vous rejoins sur le déclin prévisible de ces personnages).

    J’ai aimé le lien avec la comète, dans cette ancienne maison des « seigneurs dragon ». Pourquoi les gargouilles ne se réveilleraient pas un jour, elles-aussi ?

    Et en effet, vu ce qui était dit de Stannis dans AGOT, je m’attendais à une toute autre image de lui… tout l’art du contre-pieds par Maître GRR MARTIN. La sagesse et la tactique seront plutôt du côté de Davos, auquel on s’attache déjà.

    Un excellent prologue-chapitre, pour poser ce nouveau tome !

    #149145
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
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    J’ai lu ce (très long) chapitre ce matin. DroZo m’a volé la quasi totalité de mes répliques. Tu me le paieras! Prends garde à toi la mouche! ^^

    Je pense notamment à:

    • Présentation de Stannis comme un cliché de grand méchant dans sa forteresse maudite
    • Le fait qu’en première lecture, tout est fait pour confirmer la mauvaise impression qu’on a de lui d’un homme inflexible et inhumain.
    • Le fait qu’il me paraisse évident (en relecture) que Stannis cherche à sauver le pauvre Cressen. Melissandre a prévenu Stannis que Cressen chercherait à l’assassiner, comme preuve de la vérité de ses pouvoirs. C’est pour ça que Stannis ne l’invite pas au festin, et cherche à le ridiculiser en le faisant porter la couronne du fou, pour le faire fuir.

    En réflexions personnelles, je rajouterai toutefois que:

    • La comète fait le lien entre les chapitres. Elle apparaît dans le dernier chapitre AGOT, et on la verra beaucoup par la suite.
    • La tentative d’empoisonnement reste merveilleusement bien écrite. Mélissandre qui prévient Cressen qu’il peut encore renverser le vin plutôt que lui offrir, le vieux fou qui ne croit pas aux pouvoirs de la femme en rouge et finit par en mourir.
    • Le fait que le pauvre vieux Cressen meurt avec son chapeau de bouffon sur la tête. Tel est fou qui se croyait sage. Terrible fin pour lui. Même en mourant, il reste attaché aux croyances de la Citadelle (la Magie n’existe pas), alors qu’il a la preuve du contraire. Un symbole puissant que la magie s’est invitée dans l’histoire.
    • La cause de Stannis est présentée comme désespérée, mais se finit par la « preuve » que la femme en rouge a des pouvoirs. Tout devient possible.
    • le bateau qui fait naufrage avec les parents de Stannis s’appelle le « proudwind ». Stannis appelera plus tard son faucon Proudwing, à une lettre prêt. Lui aussi lui fera défaut…
    #149159
    Hizieł
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    J’aime beaucoup ce prologue, vraiment tragique, et si j’ai toujours du mal, après 5 intégrales à apprécier Stannis, c’est sûrement lié au poids qu’a (eu) ce chapitre dans ma perception du personnage dans mes premières lectures et mes souvenirs. C’est l’un des chapitres les plus marquants de la saga pour moi, (et je me demande si ce n’est pas lié au fait que j’avais dû le relire plusieurs fois, n’arrivant pas à accrocher à ACoK en première lecture).

    Toujours est-il que comme plusieurs d’entre vous, la description lugubre de Peyredragon m’évoque rapidement la mort, et à la relecture de ce chapitre, je n’ai pas pu m’empêcher de voir Stannis comme le Hadès d’ASOIAF, qui a injustement hérité d’une forteresse sombre et désolée, là où ses deux frères se partagent les belles parts du gâteau (le Trône et les Terres de l’Orage). Ajouté à l’amertume du personnage, le feu émanant de la comète et de Mélisandre, et la mort qui occupe toute la dernière partie du chapitre, j’ai vraiment l’impression de commencer ce 2e livre au cœur des Enfers…

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    #149164
    DroZo
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    Toujours est-il que comme plusieurs d’entre vous, la description lugubre de Peyredragon m’évoque rapidement la mort, et à la relecture de ce chapitre, je n’ai pas pu m’empêcher de voir Stannis comme le Hadès d’ASOIAF, qui a injustement hérité d’une forteresse sombre et désolée, là où ses deux frères se partagent les belles parts du gâteau (le Trône et les Terres de l’Orage).

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    #149165
    Hizieł
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    Toujours est-il que comme plusieurs d’entre vous, la description lugubre de Peyredragon m’évoque rapidement la mort, et à la relecture de ce chapitre, je n’ai pas pu m’empêcher de voir Stannis comme le Hadès d’ASOIAF, qui a injustement hérité d’une forteresse sombre et désolée, là où ses deux frères se partagent les belles parts du gâteau (le Trône et les Terres de l’Orage).

    Oh, j’avais jamais vu ce détournement mais je le trouve plutôt adapté finalement !

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    #149211
    darkdoudou
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    Merci pour l’analyse et vos reflexions que je partage sur les personnages, l’ambiance, le côté antipathique de Stannis qui est là pour nous tromper…

    Ce qui m’a frappé, c’est l’omniprésence de la pierre et du dragon. On est bien à Dragonstone :
    – les gargouilles (la vouivre est une cousine ou à l’origine des dragons)
    – les tours en forme de dragon édifiées par les Targaryen
    – les portes de la grande salle en forme de bouche de dragon (donc l’impression d’être avalé par un dragon quand on y entre)
    – Shôren qui rêve qu’elle est dévorée par un dragon, et dont le visage est pétrifié par la maladie
    – la comète qui est comparée à la respiration d’un dragon

    Cressen dans sa solitude s’appuie sur une gargouille pour tenir droit, parle à ces deux compagnons, le cerbère et la vouivre, il souhaite que « les langues de pierre puissent parler ».

    En plus de ça quand il évoque Renly, que dit-il ?  look at me, I am a dragon

    J’ai noté aussi le nom du grand bateau de Stannis (une galère, bien sûr) : Fury / Fureur, qui bien sûr évoque la devise des Baratheon Ours is the Fury / Nôtre est la Fureur.
    La fureur, c’est déjà le sentiment qui semble animer Stannis dès le premier mot, lui que Cressen croit entendre grincer des dents half a castle away (à la distance d’un demi château).

    #149220
    DJC
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    En plus de ça quand il évoque Renly, que dit-il ?  look at me, I am a dragon J’ai noté aussi le nom du grand bateau de Stannis (une galère, bien sûr) : Fury / Fureur, qui bien sûr évoque la devise des Baratheon Ours is the Fury / Nôtre est la Fureur. La fureur, c’est déjà le sentiment qui semble animer Stannis dès le premier mot,

    La fureur du dragon, ça m’inspire bien des disgressions…

    je me retiens 😀

     

    #149221
    Ser Aemon Belaerys
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    La fureur, c’est déjà le sentiment qui semble animer Stannis dès le premier mot, lui que Cressen croit entendre grincer des dents half a castle away (à la distance d’un demi château).

    Le tic de Stannis de grincer des dents aura d’autres occurrences dans les prochains chapitres de Davos ou de Jon lorsque Stannis sera au Mur.

    -"Comment veux-tu mourir, Tyrion, fils de Tywin ?"
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    #149243
    Liloo75
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    Merci DroZo pour cette belle présentation du prologue d’ACOK. Oh combien riche et complexe.

    Je dois avouer que la forteresse de Peyredragon m’a plue immédiatement. Son côté gothique, presque inquiétant avec ses gargouilles, mais tellement fascinant. Cela ressemble au château de Dracula 😈

    En revanche, les personnages qui y vivent je les ai trouvés flippants. Je comprends que Stannis soit taciturne et ombrageux. Il est entouré par une femme qui fait peur, et pas seulement par son aspect physique peu avantageux. Une unique enfant qui a gardé les stigmates de la léprose, et qui ne respire pas la joie de vivre. Un fou très énervant. Je me souviens qu’à la première lecture Barriol m’ennuyait, je le trouvais inintéressant. Là il me donne froid dans le dos, c’est un mort vivant en réalité ! Personne ne survit deux jours au fond des eaux. Même ce pauvre Cressen ne doit pas être d’un grand secours pour conseiller Stannis.

    Le seul à tirer son épingle du jeu, c’est Davos. Sobre, diplomate, il nous est présenté comme le sauveur de Stannis et des siens lors du siège d’Accalmie. Une volonté de l’auteur, sans doute, qui souhaite nous le rendre sympathique.

    Merci DroZo de nous avoir rappelé que Stannis a volontairement éloigné Cressen du banquet, afin de lui éviter la mort. J’avais oublié cette partie de l’histoire. Quel ingrat me suis-je dis en lisant ce chapitre, comment Stannis peut-il traiter ainsi un homme qui lui a servi de père ? En réalité, il voulait lui épargner le pire.

    Au sujet de Stannis, je crois que je suis marquée par son intervention dans le Nord, pour défendre Châteaunoir contre les sauvageons. Je n’arrive pas à le voir comme un mauvais homme. Certes, il est rigide, mais il n’est pas le seul.

    La seule chose que je ne comprends pas, c’est le sacrifice des doigts de Davos. Je trouve l’acte barbare et inutile.

    Parmi tout ce beau monde, j’ai remarqué Melisandre, évidemment. Elle ressemble aux belles et dangereuses sorcières des contes. J’ai noté qu’elle aide Cressen à se redresser lorsqu’il chute à cause de Barriol. Elle lui laisse le choix de jeter le vin empoisonné. Cette femme ne doit pas être complètement mauvaise.

     

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #149247
    R.Graymarch
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    La seule chose que je ne comprends pas, c’est le sacrifice des doigts de Davos. Je trouve l’acte barbare et inutile.

    Pour Stannis, cet acte est légaliste (c’est tout lui, ça^^)

    Ca rapproche un peu du Marquis de Lantenac dans Quatre-vingt treize d’Hugo (ce passage est aussi cité dans Le Pendule de Foucault d’Eco) : sur un bateau contre-révolutionnaire, un homme a mal attaché un canon, donc ce dernier roule sur le pont et endommage la coque. Ce marin, au péril de sa vie, arrête le canon. Lantenac lui donne une médaille pour sa bravoure puis le fait fusiller car toute la vie de l’équipage est en jeu à cause de sa négligence.

    Du coup, il parait sympa, Stannis ^^

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    #149258
    Aurore
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    Parmi tout ce beau monde, j’ai remarqué Melisandre, évidemment. Elle ressemble aux belles et dangereuses sorcières des contes. J’ai noté qu’elle aide Cressen à se redresser lorsqu’il chute à cause de Barriol. Elle lui laisse le choix de jeter le vin empoisonné. Cette femme ne doit pas être complètement mauvaise.

    Ou bien grâce à ses flammes elle sait que Cressen lui est hostile, elle sait qu’il ira jusqu’au bout mais qu’elle ne risque rien, et donc elle se donne les gants de soigner son image dans une forteresse où elle sait qu’elle n’a pas que des sympathies.

    #149271
    DroZo
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    Je suis pas sûr qu’elle mets des gants juste pour soigner son image. Je serais pas surpris qu’elle essaye vraiment de sauver Cressen, mais jusqu’à un certain point seulement. Dans ASOS, Davos a lui aussi l’intention de tuer Mélisandre, et elle l’en empêche en le jetant en prison. Elle dira à son sujet dans ADWD que certes Davos lui est hostile, mais que au moins il essaye sincèrement d’aider son roi, mêle q’il n’est pas de bons conseils selon elle. Bref, ce n’est pas parce que quelqu’un lui est hostile et veut la buter qu’elle va se débrouiller pour qu’il meurt.

    (Je ne dis pas non plus que Mélisandre voulait sauver Cressen. Juste qu’on ne sait pas)

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    #149286
    Obsidienne
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    Je suis pas sûr qu’elle mets des gants juste pour soigner son image. Je serais pas surpris qu’elle essaye vraiment de sauver Cressen, mais jusqu’à un certain point seulement. Dans ASOS, Davos a lui aussi l’intention de tuer Mélisandre, et elle l’en empêche en le jetant en prison. Elle dira à son sujet dans ADWD que certes Davos lui est hostile, mais que au moins il essaye sincèrement d’aider son roi, mêle q’il n’est pas de bons conseils selon elle. Bref, ce n’est pas parce que quelqu’un lui est hostile et veut la buter qu’elle va se débrouiller pour qu’il meurt.

    (Je ne dis pas non plus que Mélisandre voulait sauver Cressen. Juste qu’on ne sait pas)

    Si elle avait voulu sauver Cressen, elle aurait bu tout le contenu de la coupe…alors qu’elle l’a forcé à boire…
     

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #149301
    Pandémie
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    Ce qui est amusant, c’est que le PoV nous fait passer Cressen pour un gentil, mais c’est une tentative de meurtre basée sur des ressentis et de prémonitions, et si ça se trouve, il allait anéantir l’humanité en voulant tuer une femme qui va vraiment trouver Azor Ahai (mais pas Stannis) et contribuer à sauver l’humanité, même si à l’insu de son plein gré.

    #149313
    Liloo75
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    Ce qui est amusant, c’est que le PoV nous fait passer Cressen pour un gentil, mais c’est une tentative de meurtre basée sur des ressentis et de prémonitions, et si ça se trouve, il allait anéantir l’humanité en voulant tuer une femme qui va vraiment trouver Azor Ahai (mais pas Stannis) et contribuer à sauver l’humanité, même si à l’insu de son plein gré.

    Cressen était en effet déterminé à tuer Mélisandre. Il la perçoit comme une hérétique qui croit en un dieu de pacotille. Il croit surtout qu’elle a une mauvaise influence sur Stannis et qu’elle va finir par lui porter tort.

    Si Cressen avait échoué dans sa tentative d’assassinat, il aurait probablement essayer de l’éliminer à la prochaine occasion.

    Mélisandre a défendu sa vie en le laissant boire la coupe jusqu’au bout.

    Et je crois comme toi qu’elle va finir par trouver Azor Ahai, dans ses feux. Même si elle devra remettre en question sa position vis à vis de Stannis.

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    #149319
    DroZo
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    Je suis pas forcément d’accord que si Cressen tente de tuer Mélisandre c’est par un racisme sans fondement. Certes dès le début du chapitre il ne l’aime pas. Ses raisons ne sont pas vraiment données, mais on nous dit (il me semble) qu’elle fait flipper tous les serviteurs, mais dans ce début de chapitre il ne mentionne pas son intention de la tuer. Il commence à préparer son plan seulement à partie du moment où Selyse demande à Stannis d’assassiner Renly par la magie noire de Mélissandre, et que Stannis semble douter Selyse et le chasse lui, qui est choqué. Cressen voit en cette proposition de fratricide l’ombre de la sorcière rouge, et sur ce point il me semble qu’il a raison.

    On ne sait pas si Cressen envisageait déjà d’assassiner Mélissandre avant qu’il n’entende Selyse parler de fratricide, mais le chapitre m’a donné l’impression que c’est l’élément déclencheur. Je rappelle que Cressen a autant élevé Stannis que Renly, et c’est pour éviter que l’un ne tue l’autre qu’il agit.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.

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    #149321
    Athouni
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    Cressen est un vieillard qui voit son influence et son pouvoir décroitre à mesure que la vie le quitte. Stannis, à qui il a consacré une large partie de sa vie, a fait de Mélisandre son bras droit, sa meilleure conseillère reléguant physiquement et symboliquement Cressen au marge de Peyredragon.

    Pour Cressen, c’est forcément une blessure et il cède d’autant plus naturellement au ressentiment qu’il est remplacé par Mélisandre, une adoratrice d’un Dieu qui n’est pas le sien, une étrangère dont les rites et les croyances entrent en conflit avec les siens et qui murmure à l’oreille de Stannis ce qu’il juge être des abominations.

    Cressen n’a pas besoin de fondement pour agir (même si on peut lui en trouver), il livre un combat à mort contre le Mal pour sauver Stannis. Il y a une dimension sacrificielle forte dans son acte. Qu’il parvienne ou non à tuer Mélisandre, il ne survivra pas.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 3 mois par R.Graymarch.

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    #149324
    Pandémie
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    Je suis pas forcément d’accord que si Cressen tente de tuer Mélisandre c’est par un racisme sans fondement

    Je ne vois pas trop le rapport avec le racisme, tu voulais dire fanatisme?

    Cressen est convaincu que le Bien est de tuer Mel. Mel est convaincu que le Bien est l’avènement d’Azor Ahai et que les hommes et elles-même sont des outils au service de R’hllor. Le PoV de Cressen nous la montre comme un être malfaisant mais son PoV dans ADWD nous montre qu’elle est désireuse de sauver le monde mais en proie à des doutes.

    Cressen a une mort rapide, qui évite à Stannis de devoir condamner à mort son ancien mentor pour tentative de meurtre. Ca ne veut pas dire que Melissandre va le pleurer, mais à mon sens, si Cressen pense se sacrifier, Mel voit aussi son décès comme un sacrifice pour une cause plus grande, un outil qui a façonné Stannis enfant et jusqu’à la mort.

    L’ambiance du chapitre, sinistre et grandiloquente qui perso me fait penser un peu à celle de classiques comme Elric de Melniboné ou Conan,  le côté magicienne rouge maléfique, effectivement sans doute inspiré du Pryrates de Tad Williams (pour le coup l’archétype du vil mage noir) et le point de vue de Cressen, font tout pour présenter Mel et Stan comme des monstres. Oui, mais…

    Et y aurait beaucoup à dire sur Bariol, le fou pas si fou (j’ai un brouillon d’article de blog là-dessus d’ailleurs, faudrait que je relance).

    #149325
    R.Graymarch
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    Mélisandre n’est pas le bras droit de Stannis au début d’ACOK. C’est grâce au fait qu’elle « passe l’épreuve » que Stannis va lui donner plus de statut (pour l’utiliser, et vice versa). Cela dit, il reste Davos aussi qui est très très proche (Aspics, tu peux dire que c’est son « garde-fou », on te connait, va^^).

    Je trouve ça trop fort de voir que Cressen tue Mélisandre pour préserver son influence sur Stannis. En plus, on sait que ce dernier n’est pas facilement influençable. Pour moi aussi, Cressen se résout en dernier recours à tuer Mélisandre pour sauver Stannis du déshonneur d’avoir à envisager de tuer son frère (qui sait, il pourrait dire « oui » ?). Quitte à mourir lui-même. C’est un sacrifice en effet mais ça reste « altruiste » dans son esprit (altruiste en tuant quelqu’un, mais il n’a plus d’autres options, et l’inaction n’est pas envisageable). Je note d’ailleurs que Davos voit tout, le fait savoir à Cressen mais respecte sa volonté de ne pas intervenir. De fait, Davos sera le seul à proposer d’autres conseils à Stannis dans le futur

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