AGOT 07 – Catelyn II

Forums Le Trône de Fer – la saga littéraire Au fil des pages AGOT 07 – Catelyn II

  • Ce sujet contient 93 réponses, 23 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par Aspics des sables, le il y a 3 années et 9 mois.
4 sujets de 91 à 94 (sur un total de 94)
  • Auteur
    Messages
  • #130691
    Mestre Tomassen
    • Frère Juré
    • Posts : 97

    Merci Graymarch. C’est donc moins fort que révulsé, mais quand même.

    #130701
    Liloo75
    • Fléau des Autres
    • Posts : 3521

    Je n’ai vu aucun projet de couple, seulement une femme amoureuse de son mari et qui souhaite porter son enfant (sentiment d’ « après l’amour » dans son prolongement…)

    Sur ce point, j’ai l’impression que Catelyn est ce type de femme qui ne distingue pas les deux notions qui se confondent dans la tête. Ce chapitre permet de s’assurer que leur couple mène toujours une vie sexuelle active et satisfaisante. Ce qui m’a toujours surpris dans ce chapitre, c’est la façon très distanciée dont elle parle de son « urgency of his lovemaking ». Il n’y a pas l’ombre d’un reproche ou d’une frustration, mais j’ai l’impression qu’elle le note secrètement « correct, mais pas top. » Un point qui n’a pas été soulevé est l’attitude d’Eddard, et de son « urgency ». J’ai toujours eu l’impression qu’il passait sa frustration avec Robert/Jon Arryn sur sa femme, si je puis m’exprimer ainsi, en se montrant plus rude que d’habitude. C’est mon ressenti de la scène, et je suis surpris que personne n’en parle.

    @Tizun Thane, je viens à peine de lire ton commentaire. Désolée pour le décalage, je suis sans doute perturbée par la jument blanche (tu sais le corona machin truc).

    Tu n’es pas le seul à t’etre posé des questions sur la relation sexuelle entre Eddard et Catelyn. Je n’ai pas osé mettre mon analyse sur ce thème. Je me suis auto-censurée (cela ne me ressemble pas, mais le sujet est glissant…).

    Ce qui m’a interpellée c’est : « Les reins endoloris, mais non sans agrément, par la frénésie de l’assaut ».

    J’ai pensé que Ned et Catelyn avaient des relations conventionnelles. L’homme domine la femme. Il n’y a pas de sensualité apparente, ni de prise de pouvoir de Catelyn, comme le fera plus tard Daenerys avec Drogo lorsqu’elle lui aura appris à faire l’amour autrement (véritablement).

     

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 4 années et 1 mois par Liloo75.

    - De quels diables de dieux parlez-vous, lady Catelyn ? (…) S’il existe vraiment des dieux, pourquoi donc ce monde est-il saturé de douleur et d’iniquité ?
    - Grâce aux êtres de votre espèce.
    - Il n’y a pas d’êtres de mon espèce. Je suis unique.

    #130834
    Tizun Thane
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1285

    Désolée pour le décalage, je suis sans doute perturbée par la jument blanche (tu sais le corona machin truc).

    Pas de souci, la jument pâle passe avant. Et puis, tout l’intérêt d’un forum est de répondre quand on le temps 😉

    J’ai pensé que Ned et Catelyn avaient des relations conventionnelles.

    On a tous pensé à la position du missionnaire, t’inquiète. Domination? C’est un mot fort, qui me semble sans lien avec leur relation (En général, je ne suis pas trop fan des raccourcis type au dessus/dessous, donc dominant/dominé, qui me semble sans lien avec la réalité.

    La traduction n’est pas géniale une nouvelle fois. Le sens français est plus « barbare » que celui en anglais. Il n’est pas question de frénésie ou d’assaut, en anglais.

    Mon sentiment sur la scène est que Eddard cherchait du réconfort dans une période de stress et qu’il était plus franc du collier que d’habitude. Pour Catelyn, la sexualité semble assez secondaire du point de vue « agrément ». Elle se donne à son mari en mode « famille, devoir, honneur » pour reprendre la devise des Tully. Elle apprécie l’acte, davantage pour la possibilité d’avoir des enfants, d’offrir du plaisir à son mari et de partager son intimité, que pour son plaisir propre pour lequel elle ne semble pas avoir un intérêt marqué.

    #138736
    Aspics des sables
    • Pisteur de Géants
    • Posts : 1054

    Allez, hop, hop, me voilà de nouveau le nez dans AGOT, pas le temps de lambiner, ayant plus de 30 chapitres à rattraper ! Comme d’habitude, c’est un réel plaisir de vous lire, je me régale de vos remarques et vos analyses. Ma participation n’apportera rien de plus – d’autant que vous avez bien avancé depuis – , juste mon envie de faire partie de cette jolie aventure qu’est cette relecture en faisant part de mon ressenti.

    Le deuxième chapitre de Catelyn rejoint assez bien le premier : elle n’aime pas le nord, et ce, quel que soit l’attention et le confort qu’essaie de lui apporter Ned pour qu’elle puisse s’y sentir bien, y compris avoir les appartements les plus douillets de Winterfell, bénéficiant de la chaleur des sources chaudes. Cela n’empêche pas au couple d’en être un et, par là-même, de continuer à consommer leur mariage. Il faut dire que ce qui semble les unir le plus est leur amour pour les enfants et ça tombe bien Catelyn est prête à en avoir un régiment.

    Après la chaleur de l’amour, le froid de la proposition de Robert, symbolisé par l’air glacé qui entre dans la chambre trop chaude de Catelyn quand Ned en ouvre la fenêtre. Si on avait ressenti, lors de leur échange dans la crypte, qu’il n’en avait vraiment pas envie, il le confirme pleinement en annonçant à Catelyn qu’il ne compte pas l’accepter. Le fait que sa nudité renvoie à cette dernière une vulnérabilité renforce encore plus le sentiment que rien de bon ne peut venir de cette proposition sauf que Catelyn, elle, pense le contraire, rien de bon ne peut venir si Ned venait à la décliner, étant dans l’idée qu’on ne peut refuser au roi, ce que ce dernier exige. C’est le début des erreurs de Catelyn car, en assurant que Ned leur fait courir un danger s’il n’accepte pas, on sait, nous, relecteurs, qu’elle se trompe, que c’est d’avoir accepté qui a mis en branle les événements que l’on connait. Après, il est clair que ne pas y répondre favorablement en aurait engendré d’autres mais, pour ce qui est de Robert, je pense que Ned a raison, il aurait gu*ulé mais aurait fini par nommer une autre Main. Je ne le vois pas menacer son ami ou lui faire payer son refus.

    La perception de Catelyn est guidée par la superstition, son appréhension est donc immuable, se basant sur des signes tels que ceux en lien avec le cerf et la direwolve où elle y voit le présage de la destruction des Stark par les Baratheon s’il venait à refuser l’honneur que lui fait Robert à lui demander d’être sa Main. Mais Ned n’est pas dupe, il sait que ce dernier l’a choisi pour qu’il puisse continuer sa vie de débauche en ayant la certitude qu’il ne le trahira pas et veillera à ce que tout fonctionne au mieux, étant très attaché au devoir et à la justice. L’honneur que Catelyn y voit, c’est pour Sansa et le fait qu’en épousant Joffrey, elle puisse, à terme, être la reine de Westeros.

    Si le couple Stark apparaît harmonieux, ce chapitre nous montre qu’il connait aussi des fragilités, comme la mort de Brandon qui était fiancé à Catelyn. Le fait que Ned ne se sente pas légitime – n’étant pas, au départ, destiné à être l’époux de cette dernière, ne répondant qu’à la coutume de respecter l’engagement du frère décédé – , engendre, chez lui, un sentiment de ne pas être à la hauteur : il apparait en permanence dans l’idée que Brandon aurait su prendre les bonnes décisions pour la rendre heureuse (ou que Catelyn puisse le penser). C’est peut-être aussi ce qui va faire qu’il va céder.

    En attendant, mestre Luwin fait son apparition et va encore plus troubler l’esprit de Catelyn en annonçant qu’un coffre en bois a été retrouvé sur son bureau (identité de la personne ayant déposé ce dernier inconnue) avec une lentille astronomique de grande qualité afin de mieux voir… ce qui s’avérera ne pas être la réalité. Mais, ça, on ne l’apprendra que beaucoup plus tard, pour le moment, il lui confie le message – retrouvé dans un double fond – , ce dernier lui étant adressé. Difficile de croire que Lysa ait pensé à quelque chose d’aussi chiadé, ça sent Littlefinger à plein nez mais son plan est suffisamment travaillé pour passer inaperçu, l’idée étant de ne pas laisser le temps à la réflexion et d’inquiéter suffisamment pour mettre du crédit aux mots inscrits sur le parchemin. C’est d’autant bien joué de sa part que Catelyn sait que seule Lysa est en capacité de les avoir écrits, ayant utilisé un code inventé quand elles étaient petites.

    Catelyn apprend donc ce dont, au vu des circonstances, on se doutait : Jon Arryn a été assassiné. Ce qui est une réalité. Le reste est à prouver mais, de par ses aprioris en lien avec les Lannister – et la reine en particulier – , Catelyn valide dans l’immédiat les accusations de sa sœur, n’entendant pas ce que lui renvoie Ned en lien avec la paranoïa possible de cette dernière. Ce qui peut tout autant coller puisque les paranoïaques, étant persuadés de ce qu’ils perçoivent être la vérité, peuvent être des plus convaincants. La manière de procéder de Lysa – pour transmettre son message – colle d’ailleurs parfaitement à de la paranoïa. Mais, bon, les Lannister étant des c*ns depuis le début, il est plus facile de les penser coupables sans même réfléchir au pourquoi. Et si Littlefinger se chargera de le faire découvrir à Ned, à ce moment-là, rien ne peut justifier un tel acte de la part de ces derniers.

    Je ne me souvenais plus que Mestre Luwin s’était positionné du côté de Catelyn – je le croyais sorti de la chambre depuis longtemps -, laissant entendre à Ned que le pouvoir de la Main du Roi peut l’aider à connaitre la vérité et ainsi protéger Lysa et son enfant. Catelyn en profite pour porter le coup de grâce en mettant en avant le fait que, s’il considère vraiment Robert comme un frère, il se doit de le sauver en le protégeant des Lannister… sweet summer child. Il est douloureux de voir Ned redouter sa mort – ayant en tête celle de son père, survenue après avoir été convoqué à Port-Réal par le roi – parce qu’on sait qu’il va en être de même pour lui, même si, entre temps, le roi aura changé, Joffrey ayant remplacé Robert à la mort de ce dernier. Catelyn, en le poussant à accepter la proposition de Robert, le met en danger et c’est fou qu’elle n’en ait pas conscience alors même qu’elle vient d’apprendre que Jon Arryn, Main du Roi, a été assassiné.

    Alors que Catelyn commence à s’apaiser, sachant Ned prêt à aller à Port-Réal, ce dernier la déstabilise en lui annonçant qu’elle devra, de son côté, rester à Winterfell afin d’accompagner Robb dans son apprentissage de seigneur de Winterfell et s’occuper de Rickon, trop jeune pour être éloigné de sa mère. A l’idée de ne pas avoir Ned près d’elle – alors même qu’elle n’aime pas le nord – et d’être séparée de la plupart de ses enfants, Catelyn s’affole et, si elle est prête à lui concéder leurs filles – les pensant prêtes à se faire « dégrossir » à la cour – , elle le supplie de lui laisser Bran – qu’elle nomme le bien aimé (le fait qu’elle semble particulièrement attachée à ce dernier interroge, d’autant qu’il porte le prénom de l’homme qu’elle aurait dû épouser) – . Mais Ned ne veut rien entendre, étant dans l’idée qu’ayant un bon tempérament, il devienne ami avec les princes et permette ainsi de renforcer la maison Stark avec des alliances fortes. Voyant la bataille perdue, Catelyn fait promettre à Ned de l’empêcher de grimper partout, ce dernier étant casse-cou. On sait, de par notre relecture, qu’il n’aura pas besoin d’y veiller puisque la prière de Catelyn de garder Bran à ses côtés va être entendue, pas comme elle l’aurait voulue mais entendue cependant.

    Si Brandon fait partie des ombres au tableau du couple, le bâtard de Ned en est une autre et pas la moindre comme va le démontrer l’intervention de mestre Luwin concernant le devenir de ce dernier. Le fait que Ned n’ait jamais voulu nommer la mère de Jon – forcément, connaissant, à présent, la vérité sur sa naissance, on sait qu’il ne pouvait pas le faire (cela aurait été contre ses valeurs de rompre son serment à Lyanna, là, quelque part, il ne ment pas complètement, Jon étant, en effet, de son sang et son fils – d’adoption -, les deux parents de ce dernier étant décédés) – et qu’il lui ait imposé sa présence à Winterfell n’a pas aidé Catelyn à l’accepter. Le fait qu’il soit celui qui ressemble le plus à Ned non plus. Après, je trouve dommage que ce soit Jon qui subisse cette aversion, ce dernier n’étant pas responsable de l’adultère de son père. Sa rancœur est d’autant plus excessive que Ned a démontré qu’il était un époux et un père (quasi) parfait. En tout cas, c’est ainsi qu’il est décrit. Bref, malgré les années, Jon, ben, elle ne peut pas l’encadrer, du coup, si ses enfants lui sont retirés, Ned se doit de l’en débarrasser. Elle peut remercier mestre Luwin qui, mettant en avant le fait que Jon souhaite entrer dans la Garde de Nuit, arrive à le convaincre. Et pendant que Catelyn exulte à l’idée qu’elle ne l’aura plus sous le nez et qu’il ne sera plus un potentiel danger pour ses enfants (par rapport à l’héritage), Ned, lui, voit la possibilité, pour ce dernier, d’être une personne honorable et d’accéder à un statut qu’il ne pourrait pas avoir en restant à Winterfell.

    Voilà donc le destin de chacun scellé.

    De ce POV de Catelyn, je retiens 6 choses :

    • L’interprétation des signes est toujours délicate, ces derniers ne doivent donc pas être les seuls à dicter nos décisions
    • Il est toujours bon d’avoir un mestre près de soi pour appuyer nos dires et faire plier notre époux
    • Ce n’est pas parce que les lentilles astronomiques permettent d’acérer la vue que les messages disent vrais
    • Au vu de la qualité de ses interprétations, Catelyn n’est peut-être pas la plus habilité à donner des conseils à Robb
    • Il est plus facile d’en vouloir au bâtard qu’à son mari, ça permet d’éviter les conflits avec lui
    • La vie maritale est faite de compromis : Ned se doit d’aller à Port-Réal, Catelyn restera à Winterfell / Bran est retiré à cette dernière, Jon devra débarrasser le plancher
    • Cette réponse a été modifiée le il y a 3 années et 9 mois par Aspics des sables.
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