ASOS 62 – Sansa V

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    Hizieł
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    ASOS 62 – Sansa V
    Au fil des pages – liste des sujets

    ASOS 61, Tyrion VIII ASOS 63, Jaime VII

    Après un interlude Tyrion au chapitre précédent (et quel chapitre), nous retrouvons Sansa pour un 4e et dernier chapitre narrant cette longue journée de mariage royal. Dans son chapitre précédent, nous l’avions suivie au cours de la matinée qui précédait le gros du mariage de Joffrey et Margaery et le chapitre qui nous intéresse désormais conclut ces « Noces Violettes » avec la fuite de Sansa de Port-Réal, après les événements qui viennent de secouer le banquet nuptial.

    On apprend qu’elle s’est éclipsée de la salle principale en même temps que Lady Tanda alors que Joffrey n’était pas encore mort mais déjà à un stade d’agonie assez avancé pour ne plus espérer (craindre ?) sa survie. Et vu comme l’accusation est allée vite juste après la mort du roi, on ne peut que saluer cette décision de partir au plus vite. Et le plan de Dontos, bien qu’exposé il y a bien longtemps en lui offrant la résille (en tout cas pour nous lecteur puisque ça fait une intégrale [c’était le chapitre 66 d’ACoK]), se déroule plutôt conformément à ce qui était prévu, même si la fuite intervient un peu plus tôt.

    « La nuit des noces de Joffrey. Après le banquet. Tout est réglé dans le moindre détail. Le Donjon Rouge pullulera d’étrangers. La moitié de la Cour sera ivre, et l’autre moitié secondera la parade nuptiale de Joffrey. On vous oubliera le temps de ce bref entracte, et nous aurons la pagaille pour allié. » [ACoK 66 – Sansa VIII]

    Par ailleurs, on remarque que la thématique du rêve qui avait ouvert les premier et deuxième chapitres de ce « quadriptyque » des Noces royales, ouvre également cet ultime chapitre :

    « Elle rêve, songea-t-il en l’entendant murmurer quelque chose de sa voix douce » [ASoS 59 – Tyrion]
    « C’était un rêve si délicieux, songea-t-elle » [ASoS 60 – Sansa]
    « Sansa avait l’impression de flotter dans un rêve ». [ASoS 62 – Sansa]

    Ce sentiment de rêve éveillé traverse le début du chapitre, avec une Sansa qui peine à appréhender ce qui vient de se passer : « Joffrey est mort », annonça-t-elle aux arbres pour voir si cela la réveillerait. Au-delà de son sentiment de torpeur et d’irréalité, ses mains sont « étrangement gauches » et « plus capables que de gestes raides, aussi maladroits que si jamais elles n’avaient, avant, libéré ses cheveux ». Et c’est justement en examinant la résille qu’elle vient de retirer de ses cheveux que cette torpeur se transforme en peur (qu’elle n’avait pas précédemment), en remarquant la disparition de l’une des améthystes d’Asshaï (et justement les doutes l’Asshaï l’assaillent quand elle repense aux promesses de Dontos qui liaient le port de cette résille pour les Noces et la porte de sortie de Sansa vers la maison).

    Heureusement, elle n’a pas le loisir de douter seule bien longtemps puisque c’est à ce moment que Dontos débarque, habillé (sous un manteau sombre) de son ancien surcot aux couleurs de la Maison Hollard, symbole de sa volonté « d’être en chevalier. Pour cette aventure-ci du moins ». Il est bien bien saoul, mais il guide toutefois efficacement Sansa à travers les petites cours, les galeries sombres, les escaliers, jusqu’à une falaise qu’il faut descendre pour rejoindre la barque. Sansa, bien qu’effrayée à l’idée de cet exercice, reste lucide en demandant à Dontos de passer en premier : « s’il tombait, elle n’avait pas envie qu’il lui tombe sur la tête et la précipite avec lui s’écraser en bas » (en même temps, ça se comprend, il venait de lui rappeler : « ivre et gras et vieux comme l’est votre pauvre Florian, c’est lui qui devrait avoir peur. Je ne tenais même pas en selle, vous vous rappelez [..] j’étais saoul et je tombais de mon cheval » : c’est pas franchement des souvenirs rassurants).

    Ils arrivent finalement tous deux indemnes à la barque, où un certain Oswell, dont l’air semble familier à Sansa, les emmène loin du rivage, à travers les derniers vestiges de la Bataille de la Néra, jusqu’à une galère marchande fantomatique, sur laquelle Sansa retrouve des anciennes connaissances : ser Lothor Brune et surtout Lord Petyr Baelish. A la récompense demandée par ser Dontos (dix mille dragons), Littlefinger répond par le sang puis le feu, histoire de se débarrasser d’un témoin gênant, comme il l’explique à Sansa : « Un sac de dragons peut acheter le silence d’un homme pour quelque temps, mais c’est pour toujours que l’achète un carreau bien placé »

    Il lui révèle également que ce Florian discount était son homme de paille depuis le début et fait se rappeler à Sansa par la même occasion que « la vie n’est pas une chanson » (Tyrion lui avait dit dans le chapitre précédent que la réciproque était également vraie : « N’ajoutez jamais foi aux balivernes des chansons madame ». Sansa désespère un peu de ce nid de crabe permanent dans lequel elle semble évoluer « Tout ne serait-il que mensonges, toujours et à jamais, partout, les êtres comme les choses ? », mais heureusement qu’il y a Littlefinger pour la rassurer, puisqu’après tout elle est avec la seule autre personne honnête du royaume ! (kof kof).

    On n’arrête plus Littlefinger, qui semble tout déballer à Sansa (en tissant de beaux mensonges en même temps) et l’on sent que même si c’était le besoin de sa stratégie (et qu’elle a bien marché), ça lui a manqué de ne pas voir la réalisation de tous ses plans par lui-même : la joute de nains, l’empoisonnement de Joffrey, et plus globalement le début de la fin de l’apogée des Lannister à Port-Réal.

    Pour couronner le tout, le chapitre se termine sur un nouveau beau (double) mensonge du fieffé Baelish : « Vous êtes en sécurité avec moi, et vous êtes en route pour rentrer chez vous ».

    Qu’est ce qui cloche dans la ville ?!

    Les sonneries des cloches traversent la grosse première moitié du chapitre, et ce, dès la première phrase : « A l’autre bout de la cité, quelque part une cloche se mit à sonner ». Bien sûr, la signification de ces sonneries est évidente : elles annoncent la mort du roi (la première phrase ci-dessus étant justement immédiatement suivie par « Joffrey est mort » que Sansa prononce à haute voix), et c’est intéressant de voir que dans l’esprit de Sansa comme de manière littéraire, chaque sonnerie de cloche rappelle la mort de Joffrey, comme par exemple avec ces répétitions qui se répondent :

    Les cloches sonnaient, lentes et funèbres. Sonnaient, sonnaient, sonnaient. Elles avaient sonné de même pour le roi Robert. [5 occurrences]
    immédiatement suivi par Joffrey était mort, il était mort, il était mort, mort, mort. [5 également]

    Même chose pour les mention suivantes des sonneries de cloches (13 en tout dans le chapitre) : « les cloches sonnaient la descente au tombeau de Joffrey«  ; « les cloches sonnaient et le vent faisait un bruit analogue à celui que … – qu’il avait fait, lui, quand il s’efforçait en vain de respirer«  ; « les cloches s’étaient mise à sonner dans toute la ville et leur nombre ne cessait de croître […] rien de ce qu’avait décrété Joffrey n’avait plus d’importance«  ; « les cloches sonnaient plus que jamais la disparition du mioche royal« 

    Ce vacarme incessant des cloches, qui jalonne tout ce chapitre m’a fait penser au « boucan d’enfer » (relevé par @ysilla ) qui régnait durant les Noces Pourpres, soulignant donc le parallèle que dresse Sansa elle-même (comme tout lecteur) en début de chapitre : « Les dieux sont justes, songea Sansa. C’était durant un festin de noces que Robb avait péri, lui aussi. » Elle s’autorise enfin à ce moment-là à pleurer pour Robb en public (devant Lady Tanda, qui pense que c’est pour Joffrey), là où précédemment, elle restait impassible et répondait que son frère était de toute façon un traître à qui venait lui présenter ses condoléances.

    Comme pour les Noces Pourpres, la fin du chapitre voit s’estomper ce bruit incessant (ici certes plus tôt) : en effet alors qu’ils s’éloignent de Port-Réal dans la barque, « le tumulte des cloches en vint à s’estomper progressivement » et c’est ensuite largement le silence qui règne, avant l’arrivée auprès de Littlefinger, qui signe la fin des « Malheurs de Sansa » à Port-Réal, et le début d’un nouveau chapitre de son histoire dans le Val.

    De mestre passionné d'archi à archimestre déprimé dans DOH 8 - "Dans l'ombre de la Chat-rpie"
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    #184628
    R.Graymarch
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    Fin de l’arc de la mort de Joffrey. On retourne vers Sansa. Mais si souvenez vous (qui se le rappelait en première lecture ?), Tyrion avait perdu sa trace tandis que son neveu agonisait. Le chapitre s’ouvre sur le son des cloches annonçant la mort du roi (on les entendra longtemps pour rythmer le texte et donner un sens d’urgence)

    Petit flash back sur la mort de Joffrey : Sansa est remplie d’émotions contradictoires : étonnée voire choquée mais surtout joyeuse. Pourtant, elle donne le change

    Lady Tanda had been fleeing as well. “You have a good heart, my lady,” she said to Sansa. “Not every maid would weep so for a man who set her aside and wed her to a dwarf.”

    A good heart. I have a good heart. Hysterical laughter rose up her gullet, but Sansa choked it back down. The bells were ringing, slow and mournful. Ringing, ringing, ringing. They had rung for King Robert the same way. Joffrey was dead, he was dead, he was dead, dead, dead. Why was she crying, when she wanted to dance? Were they tears of joy?

    On apprend qu’elle avait caché l’avant-veille des vêtements dans le Bois sacré. Cette scène est assez magnifique : elle (se) change, repense aux améthystes (de mémoire, ce n’était pas dit, et c’était au lecteur de deviner…), puis elle se demande si ce n’est pas encore un piège

    The gods are just, thought Sansa. Robb had died at a wedding feast as well. It was Robb she wept for. Him and Margaery. Poor Margaery, twice wed and twice widowed. Sansa slid her arm from a sleeve, pushed down the gown, and wriggled out of it. She balled it up and shoved it into the bole of an oak, shook out the clothing she had hidden there. Dress warmly, Ser Dontos had told her, and dress dark. She had no blacks, so she chose a dress of thick brown wool. The bodice was decorated with freshwater pearls, though. The cloak will cover them. The cloak was a deep green, with a large hood. She slipped the dress over her head, and donned the cloak, though she left the hood down for the moment. There were shoes as well, simple and sturdy, with flat heels and square toes. The gods heard my prayer, she thought. She felt so numb and dreamy. My skin has turned to porcelain, to ivory, to steel. Her hands moved stiffly, awkwardly, as if they had never let down her hair before. For a moment she wished Shae was there, to help her with the net.

    When she pulled it free, her long auburn hair cascaded down her back and across her shoulders. The web of spun silver hung from her fingers, the fine metal glimmering softly, the stones black in the moonlight. Black amethysts from Asshai. One of them was missing. Sansa lifted the net for a closer look. There was a dark smudge in the silver socket where the stone had fallen out.

    A sudden terror filled her. Her heart hammered against her ribs, and for an instant she held her breath. Why am I so scared, it’s only an amethyst, a black amethyst from Asshai, no more than that. It must have been loose in the setting, that’s all. It was loose and it fell out, and now it’s lying somewhere in the throne room, or in the yard, unless . . .

    Ser Dontos had said the hair net was magic, that it would take her home. He told her she must wear it tonight at Joffrey’s wedding feast. The silver wire stretched tight across her knuckles. Her thumb rubbed back and forth against the hole where the stone had been. She tried to stop, but her fingers were not her own. Her thumb was drawn to the hole as the tongue is drawn to a missing tooth. What kind of magic? The king was dead, the cruel king who had been her gallant prince a thousand years ago. If Dontos had lied about the hair net, had he lied about the rest as well? What if he never comes? What if there is no ship, no boat on the river, no escape? What would happen to her then?

    Et là, Dontos arrive pour nous dire le début du fin mot de l’histoire…. et que Tyrion est soupçonné…. et que donc forcément, elle aussi

    In Old Nan’s stories the grumkins crafted magic things that could make a wish come true. Did I wish him dead? she wondered, before she remembered that she was too old to believe in grumkins. “Tyrion poisoned him?” Her dwarf husband had hated his nephew, she knew. Could he truly have killed him? Did he know about my hair net, about the black amethysts? He brought Joff wine. How could you make someone choke by putting an amethyst in their wine? If Tyrion did it, they will think I was part of it as well, she realized with a start of fear. How not? They were man and wife, and Joff had killed her father and mocked her with her brother’s death. One flesh, one heart, one soul.

    Ils s’en vont, bras dessus, bras dessous (il a besoin d’elle pour tenir debout, tellement il est ivre) dans les ruelles qui serpentent. Pathétique, se voulant avec du panache.. tellement Dontos (alors certes, il la vend contre beaucoup d’argent, ça le rend un peu moins glorieux)

    While descending the serpentine steps he stumbled to his knees and retched. My poor Florian, she thought, as he wiped his mouth with a floppy sleeve. Dress dark, he’d said, yet under his brown hooded cloak he was wearing his old surcoat; red and pink horizontal stripes beneath a black chief bearing three gold crowns, the arms of House Hollard. “Why are you wearing your surcoat? Joff decreed it was death if you were caught dressed as a knight again, he . . . oh . . .” Nothing Joff had decreed mattered any longer.

    “I wanted to be a knight. For this, at least.”

    Le chemin via le précipice est très éprouvant mais Sansa arrive à le prendre

    Be brave, she told herself. Be brave, like a lady in a song.

    Sansa dared not look down. She kept her eyes on the face of the cliff, making certain of each step before reaching for the next. The stone was rough and cold. Sometimes she could feel her fingers slipping, and the handholds were not as evenly spaced as she would have liked. The bells would not stop ringing. Before she was halfway down her arms were trembling and she knew that she was going to fall. One more step, she told herself, one more step. She had to keep moving. If she stopped, she would never start again, and dawn would find her still clinging to the cliff, frozen in fear. One more step, and one more step.

    The ground took her by surprise. She stumbled and fell, her heart pounding. When she rolled onto her back and stared up at from where she had come, her head swam dizzily and her fingers clawed at the dirt. I did it. I did it, I didn’t fall, I made the climb and now I’m going home.

    Une barque vient les prendre (Oswell Potaunoir dont j’avais oublié l’existence), Sansa un peu et Dontos surtout parlent trop. Et son vrai sauveur est….. Petyr Baelish (quelle chance !!)

    Et Dontos est assassiné lui aussi

    “But first you’ll want your payment. Ten thousand dragons, was it?”

    “Ten thousand.” Dontos rubbed his mouth with the back of his hand. “As you promised, my lord.”

    “Ser Lothor, the reward.”

    Lothor Brune dipped his torch. Three men stepped to the gunwale, raised crossbows, fired. One bolt took Dontos in the chest as he looked up, punching through the left crown on his surcoat. The others ripped into throat and belly. It happened so quickly neither Dontos nor Sansa had time to cry out. When it was done, Lothor Brune tossed the torch down on top of the corpse. The little boat was blazing fiercely as the galley moved away.

    On apprend la version Baelish des mots de Roose Bolton sur les écorchés qui n’ont pas de secret

    “He sold you for a promise of ten thousand dragons. Your disappearance will make them suspect you in Joffrey’s death. The gold cloaks will hunt, and the eunuch will jingle his purse. Dontos . . . well, you heard him. He sold you for gold, and when he’d drunk it up he would have sold you again. A bag of dragons buys a man’s silence for a while, but a well-placed quarrel buys it forever.” He smiled sadly. “All he did he did at my behest. I dared not befriend you openly. When I heard how you saved his life at Joff’s tourney, I knew he would be the perfect catspaw.”

    Petyr exulte et donne beaucoup de clés (le lectorat le remercie), et dit bien du mal de Varys et ses rats

    The moment came back to her vividly. “You told me that life was not a song. That I would learn that one day, to my sorrow.” She felt tears in her eyes, but whether she wept for Ser Dontos Hollard, for Joff, for Tyrion, or for herself, Sansa could not say. “Is it all lies, forever and ever, everyone and everything?”

    “Almost everyone. Save you and I, of course.” He smiled. “Come to the godswood tonight if you want to go home.”

    “The note . . . it was you?”

    “It had to be the godswood. No other place in the Red Keep is safe from the eunuch’s little birds . . . or little rats, as I call them. There are trees in the godswood instead of walls. Sky above instead of ceiling. Roots and dirt and rock in place of floor. The rats have no place to scurry. Rats need to hide, lest men skewer them with swords.” Lord Petyr took her arm. “Let me show you to your cabin. You have had a long and trying day, I know. You must be weary.”

    Petyr continue de balancer ses idées (la joute de nains par exemple) et appuie sur Tyrion alors qu’elle ne veut pas vraiment qu’il meure (même si elle est contente de ne plus avoir à partager son lit).

    “They think Tyrion poisoned Joffrey. Ser Dontos said they seized him.”

    Littlefinger smiled. “Widowhood will become you, Sansa.”

    The thought made her tummy flutter. She might never need to share a bed with Tyrion again. That was what she’d wanted . . . wasn’t it?

    Ensuite vient l’archétype de la pensée littlefingeresque

    “Why should I wish him dead?” Littlefinger shrugged. “I had no motive. Besides, I am a thousand leagues away in the Vale. Always keep your foes confused. If they are never certain who you are or what you want, they cannot know what you are like to do next. Sometimes the best way to baffle them is to make moves that have no purpose, or even seem to work against you. Remember that, Sansa, when you come to play the game.”

    “What . . . what game?”

    “The only game. The game of thrones.”

    Et comme il dit sans doute la vérité, on l’a sans doute cru en primolecture quand il balance ensuite qu’il a couché avec Catelyn et que donc Sansa est un peu sa fille

    “You are old enough to know that your mother and I were more than friends. There was a time when Cat was all I wanted in this world. I dared to dream of the life we might make and the children she would give me . . . but she was a daughter of Riverrun, and Hoster Tully. Family, Duty, Honor, Sansa. Family, Duty, Honor meant I could never have her hand. But she gave me something finer, a gift a woman can give but once. How could I turn my back upon her daughter? In a better world, you might have been mine, not Eddard Stark’s. My loyal loving daughter . . . Put Joffrey from your mind, sweetling. Dontos, Tyrion, all of them. They will never trouble you again. You are safe now, that’s all that matters. You are safe with me, and sailing home.”

    « safe with me » ? A l’époque je n’ai pas dû voir à quel point Sansa n’était pas vraiment à l’abri, même si sa situation de départ était également peu rassurante

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
    MJ de Chanson d'Encre et de Sang (2013-2020) et de parties en ligne de jeu de rôle
    DOH. #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #184633
    darkdoudou
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    Merci Hizieł pour l’analyse. J’ai beaucoup apprécié les parties sur les rêves et les cloches.

    Sansa quitte ici son dernier protecteur du trio d’ACOK (Sandor – Dontos – Tyrion), et elle retrouve un nouveau trio : Littlefinger – Ser Lothor Brune – Oswell (bon le dernier ne va pas servir à grand chose  au moins jusqu’à la fin d’ADWD)

    Littlefinger commence à faire son numéro du superméchant qui expose ses plans à l’héroine, et comme dit R.Graymarch, le lecteur peut le remercier. Dans ses propos un mélange de vérités et de mensonges savamment dosé, et la qualité des informations qu’il donne fait avaler les mensonges et exagérations.

    Je note enfin la piété de Sansa, qui, contrairement à Tyrion attribue immédiatement aux dieux la justice immanente que pourtant eux deux avaient demandé dans leurs prières.

    #184635
    Eridan
    • Vervoyant
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    Un tout petit détail en passant, amusant à la relecture : Sansa passe par le même passage secret discret pour s’enfuir que celui que Littlefinger avait fait emprunter à Eddard dans AGOT, pour le mener jusqu’au bordel où se trouvait Catelyn.

    Après un instant d’hésitation, Ned se résigna, et l’autre le mena dans une tour, lui fit descendre un escalier, traverser une courette encaissée, longer un interminable corridor désert que bordaient, en guise de sentinelles, des armures poussiéreuses, en acier noir, aux heaumes ciselés d’écailles de dragon, et reléguées dans l’oubli de la dynastie targaryenne. […] Au bas des marches se dressait une lourde porte de chêne bardée de fer. Petyr Baelish retira la barre qui la bloquait, fit signe à Ned de passer devant, et, tout à coup, ils se retrouvèrent dans le crépuscule rougeoyant, sur un escarpement rocheux sous lequel coulait la Néra.

    AGOT 21, Eddard IV. (wiki, relecture)

    Ils continuèrent à descendre les serpentines, traversèrent une courette en contrebas. Ser Dontos poussa une lourde porte et alluma un rat-de-cave. Ils se trouvaient dans une interminable galerie le long des murs de laquelle étaient alignées, noires et poussiéreuses, des armures vides à heaumes crêtés d’écailles retombant à la queue-leu-leu jusque dans le dos. Au fur et à mesure de leur passage précipité, la loupiote faisait se tordre et s’étirer les ombres de chaque écaille. Voici que les chevaliers creux se métamorphosent en dragons, songea-t-elle.
    Un nouvel escalier les mena devant une porte de chêne bardé de fer. […] Une fois qu’il eut soulevé la barre et tiré le vantail, un courant d’air froid cingla le visage de Sansa. Le temps de parcourir les douze pieds d’épaisseur du mur, et elle se retrouva en dehors du château, debout au bord d’une falaise. En dessous, c’était la rivière, au-dessus le ciel, tous deux aussi noirs l’un que l’autre.

    ASOS 62, Sansa V.

    Une autre manière de signer son méfait avant même qu’on sache qu’il s’agit de lui. ^^

    Rétroactivement dans Feu et Sang, Martin a donné une histoire à ces armures targaryennes poussiéreuses : ce sont celles des Gardiens des Dragons, devenus inutiles après la disparition du dernier dragon.

    Un nouvel ordre de gardes fut créé à cet effet : les Gardiens des Dragons, forts de soixante-dix-sept membres et revêtus d’armures d’un noir luisant, leurs heaumes portant en timbre une rangée d’écailles de dragons qui se poursuivait, en diminuant, le long de leur dos.

    Feu et Sang : Jaehaerys et Alysanne. Leurs triomphes et leurs tragédies.

    Je trouve intéressant de voir comment Martin suggère par pleins de petits éléments disparates l’héritage des Targaryen dans le Donjon Rouge. Certes, ces reliques sont le témoignage d’une époque glorieuse et révolue, tombée depuis longtemps en décadence même pour les Targaryen (l’époque où ils avaient des dragons), mais cela nous montre aussi comme certaines choses persistent malgré tout, malgré le changement de dynastie et la haine de Robert pour les Targaryen. Robert a été obligé de reprendre certains symboles (le Trône de Fer), il en a caché d’autres (les crânes des dragons) et il en a laissé d’autres par négligence ou commodité (les armures, la mosaïque Targaryen ou les crânes jaunes dans les passages secrets utilisés par Varys, les sphinx valyriens à l’entrée de la salle du conseil). Le Donjon Rouge porte toujours les marques de son histoire, il nous la suggère. (Certains pousseront jusqu’à y voir un message : le Donjon Rouge appartient toujours aux Targaryen, Robert n’est qu’un usurpateur. ^^ Mais c’est pousser trop loin la symbolique pour moi.)

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #184636
    Aurore
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    Pas étonnant : Robert a apparemment supprimé les symboles targaryens uniquement dans les zones qu’il connait et qui sont publiques, mais je doute qu’il ait vraiment pris la peine de découvrir l’intégralité du donjon rouge, vu qu’il en est si souvent absent et qu’il ne s’investit pas plus dans l’exercice du pouvoir que dans sa propre famille. Dans le donjon comme dans sa famille, il ne cherche pas plus loin que les apparences. Comme le dit @Eridan, parler d’usurpation est peut-être une surinterprétation, mais Robert fait bien figure d’intrus.

    #184714
    Worgen Stone
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    Je me suis demandé à plusieurs reprises pourquoi Petyr Baelish avait réclamé les tapisserie de la salle du Trône.  Ce n’est peut-être pas pour obtenir les tapisseries en question à son propre usage, mais peut-être dans le but que ce qu’elles dissimulent soit révélé, et Cersei n’y aurait pas pensé avant de les lui faire expédier.

    #184724
    Eridan
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    Je me suis demandé à plusieurs reprises pourquoi Petyr Baelish avait réclamé les tapisserie de la salle du Trône. Ce n’est peut-être pas pour obtenir les tapisseries en question à son propre usage, mais peut-être dans le but que ce qu’elles dissimulent soit révélé, et Cersei n’y aurait pas pensé avant de les lui faire expédier.

    Je ne pense pas que ce soit le cas. Déjà, je ne vois pas bien ce que l’absence des tapisseries pourrait révéler qui ne soit pas déjà « visible » à un œil averti : les Baratheon vivent dans le Donjon Rouge des Targaryen dans la ville des Targaryen. Il n’y a pas besoin d’aller très loin dans le château ou dans la ville pour tomber sur un bâtiment qui soit lié aux Targaryen (Fossedragon, le Grand Septuaire de Baelor, la Citadelle de Maegor).

    Surtout, les tentures sont décrochées très tôt, au début du règne de Joffrey, sans qu’on sache précisément pourquoi : choix de Cersei ou Joffrey ? manigance de Littlefinger ? (Après, bon ! des scènes de chasse alors que le roi vient de mourir à la chasse … ^^)

    La salle du Trône était nue. On avait décroché les chasses chères au roi Robert, et elles gisaient dans un coin, sommairement amoncelées.

    AGOT, Sansa V.

    C’est bien plus tard que LF s’y intéresse et met la main dessus, dans AFFC.

    Pour moi, LF ne veut pas juste que Cersei enlève les tapisseries, il en a besoin pour autre chose. Il doit y avoir des détails précieux brodés dessus, dont nous n’avons pas encore conscience, mais que LF a remarqué et dont il compte se servir auprès des seigneurs du Val pour les pousser à une action : peut-être encore une histoire de cheveux et d’yeux pour prouver la bâtardise/légitimité de quelqu’un … A moins que ce ne soit les personnages représentés qui soient importants, pour évoquer d’obscurs lignes de succession généalogiques ?

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #184729
    Tizun Thane
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    Sur les tapisseries du roi Robert, la théorie couramment évoquée est celle de la bâtardise. Les scènes de chasse représentent probablement des Baratheon, cheveux noirs et yeux bleus.

    Or, Mya Stone est une bâtarde connue du Roi Robert aux cheveux noirs et aux yeux bleus. Il s’agirait de démontrer une nouvelle fois la bâtardise des enfants de la reine.

    #184858
    Worgen Stone
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    Il nous reste tant de mystères à découvrir dans le Trône de Fer.

    Merci @tizunthane et @eridan pour vos lumières !

    #190568
    PierreKirool
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Merci pour ces détails et réflexions ☺️

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