[LPH] Présentation Ser Harmund

[Krill Patrouilleur du DimanchePosts : 101]

– Vous savez messer que vos armes sont pas obligées d’être, euh… Des armes, hein ?

– C’est trop tard. Maintenant, j’ai fait mon choix.

– Certes. Mais une épée cassée, c’est vraiment ce qui vous va ? Enfin… C’est vous qui voyez… C’est vous que ça représente…

– Mmmmh… Mmh. Vous avez raison. Mettez y une masse qui casse l’épée, plutôt. Les autres ladres risqueraient de pas bien comprendre le message. Y sont pas subtils, les gens des ter… Les gens. Avec des pointes, la masse. »

Le peintre haussa les épaules et roula des yeux avant de se munir de ses pinceaux.

Le jeune homme laissa le maître à son ouvrage et regarda la silhouette funeste de la ruine qui noircissait l’horizon. Les cinq tours semblables aux doigts dérisoires d’une main qui jadis, voulut imposer une halte au Dragon. Si les gens des terres célèbrent cette bataille comme celle de leur libération, chaque fer-né s’en souvient encore comme d’un avertissement indélébile.

Harmund avait connu son Harrenhal à lui, en quelque sorte, au sortir de l’hiver dernier. Alors que les flots chahutaient le navire sur lequel il s’esbignait pour trois fois rien, une vague plus ambitieuse que les autres l’avait entraîné à la dérive. Il s’était vu partir, trainé par les fonds, le soleil décroissant dans ses yeux encroutés de sel. Mais en lieu et place d’hydromel dans les froides demeures de Celui Qui Réside Sous les Vagues, il s’était réveillé dans une paillasse près d’une cheminée, au cœur d’un Septistère de la baie du Fer-Né, à boire des bouillons de plantes. Septa Eilyn qui, d’un souffle puissant, avait chassé l’eau de ses poumons, veillait depuis sur la vilaine toux qui l’avait gagné. Quoique qu’un peu éloignée des légendes que racontaient les plus vantards aux îles, sur la beauté et la fraicheur légendaire des femmes-sel du continent, il émanait d’elle une force et une résilience qui impressionnaient le jeune fer-né. Que n’avait-il pas lui même sept ans de plus et trois fois plus de batailles au compteur pour l’impressionner tout autant en retour ! Le Dieu-Noyé avait beau le terrifier depuis toujours, force était d’admettre que les Sept, par l’intermédiaire des soins et des soeurs qui veillaient sur lui et les autres malades, lui semblaient en cet instant la plus grande puissance en Westeros. Et la puissance, Harmund ne respecte que cela.

 

Ainsi remis, attendant que le temps revienne enfin à l’été, il s’était activé aux labours et aux ruches, le temps qu’un chevalier de passage ne vienne quérir l’hospitalité. Alors, il s’était mis en tête de le défier. Pis encore, de triompher, armé d’une simple buche. Septa Eilyn, loin de tomber en pâmoison devant une telle démonstration, estima qu’il était assez rétabli pour fiche le camp. Pire encore, le chevalier errant s’en allait au tournoi d’anniversaire de Lord Marpheux, et ne pouvant plus concourir à la mêlée, lui proposa de prendre sa place sous le heaume. Considérant d’abord l’hypothèse de réemployer sa bûche pour se saisir au fer prix des maigres atours du Ser, Harmund accepta cependant : Si il venait à bien se placer, le chevalier prendrait certes sa mise, mais lui se ferait adouber ! Être un guerrier mythique sept fois béni des dieux qui lui avaient sauvé la vie, c’était la promesse certaine d’un avenir glorieux. Point question de renoncer complètement au Dieu-Noyé, sans quoi la punition serait à la hauteur de la trahison, mais il n’était pas dans ses habitudes d’écarter une opportunité de triompher ou de mourir en s’y essayant.

 

-Vous avez une devise, messer ?

– Une comment ?

– Une devise. Un cri de guerre, une fierté, une parole qui vous définirait, soupira le maître.

– Vaincre.

– Et ben au moins c’est court et ça se retient.

 

Il espérait bien, qu’on le retienne. Il parait que les gens du continent se préparaient eux aussi à connaitre leurs premiers états généraux de la royauté. Et fidèle à lui même, si un événement venait à faire parler de lui dans les Royaumes, autant fallait-il en être si l’on veut être soi même remémoré.

Sa destination était en vue. Et le lugubre rappel des tours calcinées ne lui laissait pour ainsi dire pas le choix concernant le champion dont il porterait les couleurs. La main sur son emblème des Sept, les pensées vers son dieu, le regard pour le seul choix qui pourrait l’emporter selon lui. Toujours mettre les puissances avec soi.

 

HRP : Ser Harmund, pour les Targaryen !

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