Sansa Stark

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  • #22681
    Eridan
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    Varamyr dans son chapitre se rappelle des paroles de son mentor, Haegon, qui expliquait que le zomanisme était un pratique dangereuse, car les esprits des deux créatures communient et s’influencent mutuellement. Plus il y a de contacts entre eux, plus leurs personnalités se mélangent. D’ailleurs, dans son premier chapitre, Sansa dit de Lady qu’elle est la louve la plus docile et la plus délicate de la fratrie. L’appréciation de Sansa peut-être biaisée par le fait que Lady est sa louve, et que c’est ce qu’elle a envie de voir … ou alors, on peut aussi s’imaginer que la double influence commençait à s’opérer dès ce moment-là, et que le caractère de Sansa était déjà en train de déteindre sur celui de Lady (et réciproquement) … On sait grâce à Bran que dans ACOK, la personnalité immature de Rickon a déjà bien déteint sur Broussailles.

    Après, la Seconde Vie elle-même ne me semble possible que pour ceux qui pratique effectivement le zomanisme, donc les zoman. Pas ceux qui se font zomanifiés.

    "Si l'enfer est éternel, le paradis est un leurre !"

    #22783
    Mélusine
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    Un des rares POV qui m’insupporte, elle est l’incarnation de la nunuche modèle.

    Elle vit comme dans les livres avec les beaux chevaliers qui sauvent la gente dame en détresse. Cela vient aussi de son éducation où elle doit être la parfaite jeune fille à marier: douce, délicate, attentionnée (quand ça peut lui servir), sachant coudre, chanter,  merci Catelyn d’en avoir fait une bonne demoiselle bonne à être mariée.

    Je crois que le moment où elle m’a le plus agacée c’est quand, elle s’échappe de Port Réal et qu’elle doit descendre l’échelle pour prendre la barque. On a l’impression  que c’est une chose presque insurmontable, faut peut-être pas exagérer.

    Elle vit littéralement chez les bisounours, ce n’est qu’avec la présence de Littlefinguer qu’elle commence à réaliser qu’elle vit dans la réalité, les mensonges, la manipulation. J’avais eu un moment d’espoir avec Joffrey quand elle pense à pouvoir le balancer dans le vide, mais ça a été fugace!

    #22803
    Odeon
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    Elle vit comme dans les livres avec les beaux chevaliers qui sauvent la gente dame en détresse. Cela vient aussi de son éducation où elle doit être la parfaite jeune fille à marier: douce, délicate, attentionnée (quand ça peut lui servir), sachant coudre, chanter,  merci Catelyn d’en avoir fait une bonne demoiselle bonne à être mariée.

    Tu es dure avec elle, n’oublie pas que Sansa n’a que 11 ans au début la série elle est objectivement encore une enfant et on peut difficilement reprocher à Catelyn de l’avoir protéger jusque là! On peut lui reprocher bien des choses, notamment un certain égoïsme mais pas son coté naïve.

    Elle vit littéralement chez les bisounours, ce n’est qu’avec la présence de Littlefinguer qu’elle commence à réaliser qu’elle vit dans la réalité, les mensonges, la manipulation. J’avais eu un moment d’espoir avec Joffrey quand elle pense à pouvoir le balancer dans le vide, mais ça a été fugace!

    C’est plutôt faux déjà dans Port-Réal elle se fait plusieurs foi la réflexion de la vacuité de ses rêves de beau et preux chevalier, de plus Sandor Clegane l’a plus poussé à grandir pour l’instant que Peter Baelish.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #22812
    Aurore
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    Plus que Sansa, on devrait blâmer l’éducation que les Stark lui ont donné. Vouloir la protéger c’est une chose, mais protège-t-on vraiment quelqu’un en lui cachant à ce point la vérité sur les horreurs qui existent ? Sans forcément lui exhiber des cadavres tous les matins au petit déjeuner (notez que Ned n’a aucun scrupule à montrer une décapitation à Bran, malgré sa jeunesse, simplement parce que c’est un garçon), Catelyn aurait pu lui expliquer au minimum que ses règles seraient salissantes…

    #22815
    Odeon
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    Plus que Sansa, on devrait blâmer l’éducation que les Stark lui ont donné. Vouloir la protéger c’est une chose, mais protège-t-on vraiment quelqu’un en lui cachant à ce point la vérité sur les horreurs qui existent ?

    Oui mais il ne faut pas oublier que Catelyn n’a jamais prévu qu’elle serait séparée de ses enfants, du reste oui on peut clairement lui reprocher d’avoir surprotégé Sansa quoiqu’il est dur d’avoir un avis objectif sur la chose. Dès son plus jeune age Sansa aimait les histoires de preux chevaliers et de gentes demoiselles, même aujourd’hui on cherche toujours à protéger l’innocence de nos enfants en nous disant qu’ils auront tout le temps d’êtres confrontés plus tard à la dure réalité du monde. Du reste il ne faut pas oublier que si les vrais chevaliers sont rares dans ASOIAF c’est un idéal vers lequel est éduqué tout enfant issu de famille noble, ils sont rares mais ils sont souhaités.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #22828
    esmenard
    • Patrouilleur du Dimanche
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    Justement, je trouve intéressant le côté nunuche modèle hyper naïve au début de la saga, stéréotype de la princesse parfaite, qui découvre à ses dépens à partir de la fin de AGOT que le chevalier parfait n’existe pas, et le prince parfait encore moins. Avec l’arrivée de Petyr, ça risque de devenir encore plus intéressant puisqu’il a l’air de chercher à finir son éducation entamée (à ses dépens) par la Cour, tout en la considérant sans doute comme quelqu’un de facilement manipulable.

    Pour ce qui est de faire confiance à Dontos, je pense que ça doit être dans son éducation de faire confiance un peu trop facilement aux gens (Ned a fait confiance à Petyr, Robb aux Frey…).

    #22859
    Ser Trystan Ravenstern
    • Éplucheur de Navets
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    Personnellement, j’ai eu au départ beaucoup de mal avec Sansa, mais force est d’avouer que c’est un personnage qui évolue énormément au contraire d’autres comme Arya ou Daenerys.

    Faut pas oublier qu’Arya est cool selon nos critères parce qu’on veux voir des demoiselles badass qui font comme les garçons parce qu’elles peuvent. Mais dans un univers comme celui de ASOIAF, Arya est une casse pied de première catégorie (pour pas dire autre chose) alors que Sansa est une jeune fille de bonne famille bien élevée comme elle se doit de l’être. C’est juste qu’on la regarde avec les critères de notre époque. Mais si on regarde avec les critères ne serais-ce que du siècle précédent, bah, c’est juste un modèle.

    Bref. Pour Sansa viens quant même l’épisode de la trahison de son père qui viens mettre un bon coup au personnage. Mais on pouvait s’attendre à quoi? J’ai commencé à relire le premier tome il n’y a pas longtemps et ça m’est un peu arrivé en pleine tête. Ned a fait cette « trahison » tout seul. Si on reprend ce qui se passe à Port-Réal, il a tué Lady et Sansa au départ passe son temps à pleurer. Mais à pleurer seule. A aucun moment Ned ne vient tenter de la réconforter. Parce qu’il n’est simplement pas à l’aise avec le chagrin de sa fille et ne veux pas s’y confronter. Déjà c’est pas joli joli quant même. Arrive le tournoi de la main, hautement représentatif. Ned n’arrive pour y assister que pour les finales (laissant sa fille seule avec une septa qui tiens pas l’alcool la veille) et il lui faut tout le temps d’un affrontement pour remarquer la rose qu’arbore Sansa depuis la veille. Une rose bien rouge et flashy qu’il ne remarque qu’à ce moment et uniquement parce que Jory l’a évoqué la veille. Ca me semble assez parlant quant à l’attention qu’il porte à son aînée quand il veille sur sa cadette et est allé lui dégotter une ancienne Première Epée de Braavos des qu’il l’a vu avec un machin pointu en main. Pas étonnant que Sansa se réfugie chez Cersei qui elle est gentille et attentionnée.

    Mais même en considérant cette « trahison », Sansa n’a au fond rien fait de très mal. Pourquoi? Parce que lorsqu’elle va voir Cersei après que Ned ait menacé Cersei. Et qu’elle aille voir Cersei ou pas n’aurait rien changé. Sansa n’aurait pas put partir pour le Nord, pas plus que les autres, Robert serait quand même mort et Ned quand même arrêté et exécuté parce qu’avec ou sans sa fille, il se serait quand même reposé sur Littlefinger.

    Bref, on en arrive au moment où Sansa est seule et entourée d’ennemis. Bah oui parce que le Tyrion, il arrive pas de suite à Port-Réal. Alors certes, sa situation s’améliore avec Tyrion, mais pas des masses non plus. Elle est toujours fiancée à Jean l’Arbalète, se fait toujours humilier, Cersei la déteste et veut la tuer, pas sur que les autres armées qui marchent vers la capitale souhaitent la garder, à n’importe quel moment, elle peu se faire tuer pour n’importe quoi, surtout si elle montre le moindre signe d’affection pour son frère ou un quelconque membre de sa famille. Alors oui, elle est un otage précieux, mais les otages, ça se tue. Techniquement, un otages, c’est pour empêcher un parent de se révolter. Sauf que même si Sansa est prisonnière, ça empêche pas Robb de casser du Lannister. Donc son statut d’otage, il vaut rien du tout. C’est elle qui se sort de tout ça en utilisant le moule dans lequel on l’a façonné. Elle joue les nunuches et se glisse dans la peau d’une personne qui resterait parfaitement inoffensive et ne représente aucun danger au point qu’il faut un moment pour que les Lannister se rendent compte qu’en brisant ses fiançailles avec Joffrey, d’autres ont le champ libre pour comploter et la prendre pour eux.

    Alors elle compartimente à mort tout ce qui se passe autour d’elle et ne se préoccupe de pas grand chose d’autre que de sa pomme. D’un autre côté, on a affaire à une gamine tout juste pubère dont la famille et les amis sont proprement massacrés les uns après les autres ce dont elle est obligée de se réjouir si elle veux survivre. Bien sur qu’elle est froide et qu’elle compartimente. Elle serait morte depuis longtemps sinon. Quant au fait qu’elle pense qu’à sa pomme, bah, c’est loin d’être la seule et unique dans ce cas.

    #22866
    Sandrenal
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    Si on reprend ce qui se passe à Port-Réal, il a tué Lady et Sansa au départ passe son temps à pleurer.

    Au nom de quoi ce qui arrive à Lady est de la responsabilité d’Eddard ? Cersei est coupable, Joffrey est coupable, Robert est coupable, Eddard essaye de la sauver… Cette séquence était quand même une opportunité extraordinaire pour Sansa d’ouvrir les yeux sur Cersei et Joffrey. Mais c’est plus facile de blâmer Arya…

    Alors oui, elle est un otage précieux, mais les otages, ça se tue. Techniquement, un otages, c’est pour empêcher un parent de se révolter. Sauf que même si Sansa est prisonnière, ça empêche pas Robb de casser du Lannister. Donc son statut d’otage, il vaut rien du tout.

    Les otages, ce n’est pas seulement fait pour empêcher les révoltes. Les otages servent aussi de monnaie d’échange. Les Lannister n’ont aucun intérêt à tuer Sansa, au contraire. Si ils la tuent, plus rien n’empêche Robb de se débarrasser de Jaime.

    C’est elle qui se sort de tout ça en utilisant le moule dans lequel on l’a façonné. Elle joue les nunuches et se glisse dans la peau d’une personne qui resterait parfaitement inoffensive

    Elle ne joue aucun rôle, c’est ce qu’elle est. Elle croit voir de la bonté, de la générosité et de l’amabilité chez les Tyrell alors que ces derniers ne s’intéressent à elle que comme héritière du Nord, comme les Lannister. Sa position en fait une pièce convoitée mais une pièce. En elle-même elle est inoffensive, ne devenant dangereuse que lorsqu’un camp la joue contre un autre.

    #22872
    Ser Trystan Ravenstern
    • Éplucheur de Navets
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    La mort de Lady n’est pas de la responsabilité d’Eddard. On est plus ou moins d’accord là-dessus. Par contre, le fait d’avoir laissé sa fille pleurer toute seule dans son coin parce qu’il ne voulait pas se confronter à ce chagrin et ne savait pas comment la réconforter, ça, c’est de la responsabilité d’Eddard. Même si tu sais pas comment faire, ça te dispense pas d’essayer. On aurait eu une scène tendre mais très maladroite d’Eddard qui essaye de faire quelque chose, j’aurais rien dit. Sauf qu’il n’essaye même pas. Il se contente de s’occuper d’autre chose en attendant que ça passe. Il y a pas de recette magique pour ce genre de truc. Mais ne rien faire et laisser ton enfant pleurer dans son coin en te planquant pour ne pas avoir à y être confronté, c’est sur que ça arrangera rien.

    Et oui, que ça plaise ou pas, Arya est très largement à blâmer pour l’incident. Si elle n’avait pas voulut jouer au garçon et si elle n’avait pas frappé un prince, tout ça ne serait pas arrivé. Joffrey est une enflure. Mais ça reste le prince héritier des Sept Couronnes. Dunk a faillit perdre une main et un pied pour avoir frappé un prince nettement moins bien placé dans l’ordre de succession. C’est juste normal. Tout comme le fait qu’il est indéniable qu’Arya s’en tire comme une fleure de cette histoire. Alors non. C’était pas une bonne occasion pour Sansa de remettre en cause l’intégralité de son mode de pensée et de ce qu’elle a put apprendre pendant toute sa vie simplement parce qu’elle a vu Joffrey menacer un bouseux avant que sa soeur ne le cogne.

    Pour les otages je vais me permettre de re-dire ce qui a déjà été dit plus tôt dans le sujet. Les Lannister n’avaient pas non plus d’intérêt à décapiter Eddard. Sansa ne doit pas sa survie à son statut d’otage. S’il n’y avait que cela, elle serait morte. Juste après son envie de se suicider, elle se fond dans la masse (on rappel le : « A moins que ce ne soit lui qui me rapporte la vôtre ! » pas vraiment une réplique de nunuche idéaliste). Tyrion n’arrive pas tout de suite. Joffrey veux de toute façon la tuer avant et après. Elle n’arrête pas de louvoyer entre les différentes personnes présentes et courants d’influence à la cour.

    Alors peut-être qu’elle n’est pas toujours le moteur principal de sa propre survie. Mais elle y participe très activement. Elle fait avec le peu de cartes qu’elle a entre les mains, et elle se débrouille vraiment très bien.

    #22874
    O’Cahan
    • Exterminateur de Sauvageons
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    Dois-je rappeler qu’Eddard aussi était censé être un otage dont la confession publique devait donner l’exemple? Alors pour la question des intérêts, on repassera… Cersei et l’ensemble des Lannister ne voulaient pas tuer Eddard – même Tywin traite son petit-fils de crétin – or Joffrey l’a fait, fin de l’histoire. Je vois pas ce qui aurait pu l’empêcher de réitérer sur Sansa.

    please mind the gap between your brain and the platform

    #22879
    Tizun Thane
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    Je crois que le moment où elle m’a le plus agacée c’est quand, elle s’échappe de Port Réal et qu’elle doit descendre l’échelle pour prendre la barque. On a l’impression  que c’est une chose presque insurmontable, faut peut-être pas exagérer.

    Juste par souci de véracité. L’échelle secrète en question est constituée d’une série de prises cachées et inégales creusées dans une falaise surplombant le vide qui descend sur je ne sais plus combien de dizaines de mètres. C’est moins une échelle que de l’escalade aménagée^^

    #22887
    Sandrenal
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    le fait d’avoir laissé sa fille pleurer toute seule dans son coin parce qu’il ne voulait pas se confronter à ce chagrin et ne savait pas comment la réconforter, ça, c’est de la responsabilité d’Eddard.

    Là-dessus, pourquoi pas mais Eddard a beaucoup de circonstances atténuantes. Il est Main du Roi, a de bonnes raisons de croire qu’il est entouré d’ennemis, doit gérer les foucades de Robert et résoudre le meurtre de son prédécesseur. Et quand il essaye de passer du temps avec ses filles, il se rend compte qu’il est complétement dépassé.

    Sur l’incident, Arya a sans doute une part de responsabilité, même si cette part est assez faible. Qu’elle joue avec un gamin roturier, ça la regarde. Qu’elle frappe un prince est certes blâmable mais que faire d’autre dans sa situation ? Tu cites le précédent de Dunk mais Dunk était un roturier, pas la fille de l’un des seigneurs les plus puissants du royaume. Quand Lucerys Velaryon rend Aemon Targaryen borgne, on ne lui crève pas un œil en punition. Quand Bran frappe Tommen à coups d’épée en bois, on ne lui tranche pas la main. Les souverains de Westeros ne sont pas des dieux vivants. Le contexte et le rang comptent.

    C’était pas une bonne occasion pour Sansa de remettre en cause l’intégralité de son mode de pensée et de ce qu’elle a put apprendre pendant toute sa vie simplement parce qu’elle a vu Joffrey menacer un bouseux avant que sa soeur ne le cogne.

    C’est un bel euphémisme. On peut plutôt y voir un prince s’amuser à torturer un de ses futurs sujets. Mais il n’y a pas que ça qui aurait pu alerter Sansa. Elle aurait pu être alertée par la manière dont les Lannister récompensent son mensonge ou par les demandes hallucinantes de Cersei.

    Les Lannister n’avaient pas non plus d’intérêt à décapiter Eddard.

    La situation au moment de la mort d’Eddard n’est pas du tout la même. Jaime n’était pas prisonnier mais assiégeait Vivesaigues. Les Lannister semblaient être en train de gagner la guerre. Et même ainsi, Cersei compte bien épargner Eddard. Eddard ne perd sa tête que parce que Joffrey est fou.

    Si Sansa n’idéalise plus Joffrey et Cersei, elle ne perd pas pour autant son caractère idéaliste. Elle remplace les Lannister par les Tyrell.

    Elle n’arrête pas de louvoyer entre les différentes personnes présentes et courants d’influence à la cour.

    Je ne vois pas en quoi on peut dire que Sansa louvoie. Pour reprendre la distinction de Littlefinger, il y a des joueurs et des pièces. Pendant tout le temps qu’elle passe à Port-Réal (et encore après), Sansa est une pièce, jamais une joueuse. Ça n’est même pas une critique. Elle n’a ni la position ni la maturité pour faire autre chose que subir.

    #22897
    Tomcat
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    Eddard ne perd sa tête que parce que Joffrey est fou.

    Ned perd sa tête parce que Joffrey est manipulé (et pas bien malin, mais c’est un autre sujet).

    Elle remplace les Lannister par les Tyrell

    Du tout. Elle se méfie des Tyrell, son caractère confiant et le charme de Margaery lui donnent envie de leur faire confiance, mais elle est loin de les idéaliser comme elle le faisait avec Joff et Cersei. Elle finit par leur faire confiance quand ils lui proposent d’épouser Wyllos, quand bien même ce serait par interêt. Sansa est tiraillée entre la peur d’être trahie à nouveau et son besoin d’avoir des amies, et des alliés à la cour, où elle est désespérément seule.

    Elle passe de Wintefell, un milieu ultra-protégée où elle est the lady-to-be, on la fiance au prince héritier, tous ses rêves sont en passe de se réaliser et tout s’effondre en quelque semaines, on fait tuer sa louve, elle perd son père et les gens de sa maison, sa soeur (même si elles n’étaient pas proches…), ses frères, sa mère etc… Elle a 12-13 ans, et elle doit se débrouiller dans un milieu qui a été fatal à Jon Arryn, son père et Robert. Elle ne s’y débrouille pas si mal, et rien d’étonnant à ce qu’elle ait envie/besoin de faire confiance aux Tyrell.

    Le fait qu’ils veuillent  lui faire épouser Wyllos par interêt pour son héritage est même rassurant, car cela appuie la crédibilité du projet. Et les parents de Sansa ont été mariés pour les mêmes raisons (union entre 2 grandes familles, on remplace l’ainé par le cadet) et ont eu un mariage heureux. Sansa pense à un moment qu’elle fera en sorte de se faire aimer de Wyllos, comme sa mère s’est faite aimer de Ned, et qu’elle apprendra bien à l’aimer malgré son handicap. C’est plutôt mature de sa part, à un âge où l’on rêve habituellement de « destinée » amoureuse.

     

    "When I'm king in my own right, I'm going to outlaw beets." Tommen. Best manifesto ever.

    #22911
    Mélusine
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    Juste par souci de véracité. L’échelle secrète en question est constituée d’une série de prises cachées et inégales creusées dans une falaise surplombant le vide qui descend sur je ne sais plus combien de dizaines de mètres. C’est moins une échelle que de l’escalade aménagée^^

    Pour Dontos cela ne représente pas si grande difficulté et pourtant il est plus âgé et moins agile qu’une jeune fille.

    Mais Sansa n’a jamais escaladé, ni monté aux arbres ou autres car elle a été formée à être une jolie jeune fille et une future bonne épouse, merci Catelyn. Oui, j’en veux beaucoup à Catelyn, car elle a formé Sansa comme si tous les hommes ressemblaient à Eddard.

    Pour revenir sur Eddard et son comportement après avoir tué Lady, il ne faut pas oublier que Eddard est quelqu’un de froid, je veux dire qu’il ne montre pas beaucoup ses sentiments. Eddard est un homme qui s’occupe de truc d’hommes: l’honneur, la chevalerie, …, les trucs de bonnes femmes ben ce sont des trucs de bonnes femmes qui doivent être gérées par les femmes: les sentiments.

    Arya ressemble à un garçon manqué et aussi à sa sœur Lyanna, ça lui est plus facile de comprendre et d’être proche d’elle.

    pour répondre à Odéon:

    C’est plutôt faux déjà dans Port-Réal elle se fait plusieurs foi la réflexion de la vacuité de ses rêves de beau et preux chevalier, de plus Sandor Clegane l’a plus poussé à grandir pour l’instant que Peter Baelish.

    Sandor a essayé de lui faire comprendre et vu de tous ce qui lui arrive heureusement qu’elle se pose des questions sur les preux chevaliers de ses livres qui n’existent peut être pas. ça prouve juste qu’elle est pas stupide.

    #22920
    Raff-Tout-Miel
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    Mon avis sur Sansa est aussi assez mitigé. Je ne la vois pas comme une fille forte au caractère affirmé qui impose son point de vue, ses décisions, etc. Elle n’est pas Arya, ni Brienne. Elle est exactement telle que décrite par le Limier: un joli oiseau récitant les belles paroles qu’on lui a seriné.

    Je m’explique, et ça a déjà été relevé: elle ne fait aucun cas de son vécu et se concentre sur l’action présente. Elle considère sa famille morte ou disparue, mais même ses proches parents restants comme Jon Snow, elle n’y pense même pas. Car elle ne se voit pas partir seule, s’enfuir à travers Westeros rejoindre le Mur ou ailleurs. Elle est pourtant dans une situation délicate qui la met en péril à chaque pas, mais préfère s’effacer pour faire tout ce qu’on lui demande au lieu d’agir pour elle-même. Sansa cherche sans cesse à être protégée, et la peur sa motivation. C’est de cette façon que les gens s’élèvent à la Cour, ils ne sont pas récompensés au mérite ou au courage, mais parce qu’ils suivent les ordres au détriment de leur individualité (la comparaison va être rude, mais je pense en analogie aux Sonderkommandos). Sansa a 2 armes, la première est son héritage, la seconde sa docilité. Elle ne représente donc pas un danger immédiat aux yeux de la Cour, est façonnable à souhait. La comparaison entre Lady qui se fait décapiter et Nyméria qui devient sauvage montre que les deux louves perdent leurs attaches, elles n’ont plus de « propriétaires ». Sansa Stark est en train de mourir sous son masque de comédie au point qu’elle est en train d’oublier qui elle est, et risquer de devenir définitivement Alayne Stone. Arya Stark erre avec l’espoir de revenir chez elle, mais ne peut se résoudre à quitter sa vraie personnalité, et finit par se créer des avatars avec de l’Arya dessous. Le parallèle est intéressant. L’une EST Alayne Stone sous le masque de Sansa Stark vis-à-vis de Baelish. L’autre EST Arya Stark sous le masque d’avatars vis-à-vis du Dieu Multiface.

    On le voit bien à travers les pensées de Sansa dans AFFC et ADWD Elle ne pense plus comme une Stark, mais comme un nouveau personnage complètement refaçonné. Elle s’occupe de Robin-robinet, elle ne joue plus un rôle, son mode de pensée fait qu’elle vit en tant que nouvel individu.

    "A toi de choisir mon gars. Ou t'affrontes les fantômes, ou t'en deviens un."

    #22939
    Aurore
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    Les options de Sansa à la Cour, après la mort de son père, sont assez limitées. Que peut-elle faire concrètement ? La seule fois où elle veut vraiment agir, en balançant Joffrey dans le vide, elle se fait arrêter par le Limier. Pour le reste, quelles solutions vraiment praticables a-t-elle ? Fuir le Donjon Rouge ? Sansa ne connait pas le terrain, la route, elle n’a jamais observé l’extérieur comme Arya a pu le faire. Ses PoV lui montrent toujours le monde extérieur au château comme dangereux : les hurlements de la foule lors de la mort de son père, les émeutes lors du départ de Myrcella, la guerre… ce qui n’est pas 100% faux. Arya se lance à l’extérieur, mais on a perdu le compte du nombre de fois où elle aurait pu se faire tuer, si elle n’avait pas eu la chance de croiser les bonnes personnes au bon moment… et elle se camoufle en garçon. Option que Sansa, plus grande et plus formée, ne peut plus trop assumer.

    L’intérieur du château n’est pas forcément plus sûr, évidemment. Sansa s’y abrite de la façon qui colle le plus à son éducation : son armure est la courtoisie (la septa qui a inventé cette phrase mérite des gifles). Elle se camoufle sous l’apparence d’une jeune fille de bonne famille bien élevée et docile. Quand son camouflage manque de détruire sa vie (mariage avec Tyrion qui risque de l’entraîner pour régicide au mariage de Joffrey), elle profite de l’option LF pour fuir. Elle aurait pu choisir de rester sur place en comptant sur son innocence, son devoir d’épouse. Mais elle fuit et se retrouve sous un autre camouflage, celui d’Alayne Stone.

    Petit parallèle pour Sansa, princesse de conte de fées : beaucoup de contes sont plus ou moins applicables à Sansa, mais je ne crois pas qu’on ait pensé au conte de Toutes-Fourrures, des frères Grimm. Parallèle assez limité. Toutes-Fourrures , qui fuit le roi méchant qui doit l’épouser (son père/Joffrey), cache sa vraie identité dans l’endroit où elle vit et ne se montre en princesse qu’à certaines occasions solennelles : la 1e fois avec une robe couleur de soleil (or des Lannister, les cérémonies de la Cour), la 2e fois avec une robe couleur de lune (la lune, symbole Arryn ; chapitre à venir de TWOW), la 3e fois avec une robe couleur d’étoiles au cours de laquelle son identité réelle est révélée (événement futur ? ça tombe bien, on a une maison Neufétoiles dans le Val, dirigée par la maison Templeton, apparentée aux Stark ; Symond Templeton est un des seigneurs déclarants). Ne manque que le manteau fait de toutes les fourrures (version Perrault, c’est Peau-d’âne, mais l’histoire est plus courte) : ça aurait pu être la peau de Lady, mais elle n’aurait pas caché l’identité de Sansa, bien au contraire.

    #22980
    Odeon
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    L’intérieur du château n’est pas forcément plus sûr, évidemment. Sansa s’y abrite de la façon qui colle le plus à son éducation : son armure est la courtoisie (la septa qui a inventé cette phrase mérite des gifles).

    Je pense qu’au contraire dans certaine occasion c’est une bonne maxime. Quand on a pas de moyens de changer une situation il vaut mieux l’aborder avec le sourire, surtout que Westeros est un monde ou l’on se préoccupe peu de tes états d’âmes.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #22985
    Raff-Tout-Miel
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    Justement et c’est là que j’y viens. Sansa n’a absolument aucun état d’âme. Toute sa famille se fait massacrer et le seul truc qui compte pour elle c’est de se faire bien voir à la Cour en définitive pour éviter d’avoir des ennuis. Par lâcheté, elle survit, oui, au détriment de sa propre famille, car elle n’a pas le choix. Mais n’empêche, elle se surprend elle-même à un moment qu’elle avait oublié de s’enquérir du sort de sa propre soeur. Quand elle apprend la mort de ses frères et de sa mère, elle sombre, mais Joffrey meurt également. Cela la soulage et elle s’apprête limite à en finir, justement, quand elle comprend qu’elle est impliquée par sa résille. C’est là qu’elle est extradée par Dontos. Le meurtre de celui-ci par Baelish ne l’effleure même pas, et elle appelle ce dernier « père ». Belle gratitude, en effet. Enfin, c’est à partir de là que sa personnalité « Sansa » s’estompe progressivement pour devenir « Alayne ». Elle rencontre sa tante qui manque de la tuer de peu en tant que Sansa Stark, ce qui la traumatise encore plus. Au final, elle devient Alayne véritablement, elle change de vie, d’identité, car elle n’a pas la force d’assumer son identité de Sansa Stark. Ce n’est plus un rôle qu’elle joue, elle a l’air de croire à son propre mensonge. C’est ce que je tente de souligner.

    Dans le fond, c’est un peu le même genre de problème que Theon qui ne sait plus s’il est Fer-né ou nordien. Et comme le dit Balon Greyjoy d’Asha: « elle sait qui elle est ». Pas Theon qui alterne entre l’une et l’autre.

    Sansa semble vouloir anéantir son identité pour mieux se protéger en s’en créant une nouvelle.

    Arya revendique son identité et ne veut pas la détruire alors qu’on lui en impose de nouvelles.

    Conclusion: Sansa ferait une meilleure sans-visage.

    "A toi de choisir mon gars. Ou t'affrontes les fantômes, ou t'en deviens un."

    #23407
    Yavanna
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    On a pas du tout appris à Sansa à avoir du caractère. Alors face à des situations si difficiles, elle se défend comme elle peut, et je pense que son meilleur moyen d’aller de l’avant (en particulier après la mort de sa mère, de Robb, Bran et Rickon, qu’elle apprend toutes en même temps il me semble), elle se referme complètement sur elle-même.

    Mais elle est aussi lâche. Il me semble qu’à la bataille de la Néra (ou pas loin), elle monte en haut de son donjon et songe à se suicider, mais n’en trouve pas le courage. Le courage, c’est un trait d’Arya, et ce que je trouve intéressant, c’est que Sansa doit apprendre à être courageuse, alors qu’Arya doit apprendre à être policée pour remplir parfaitement son rôle de sans-visage. D’ailleurs, Sansa est de plus en plus douée pour mentir : elle arrive à abuser Joffrey de nombreuses fois (bon ok il est pas finaud mais c’est un début), puis même Tyrion (pourtant très clairvoyant) qui n’arrive pas à décrypter ses pensées.

    Ensuite elle tient parfaitement son rôle face aux Seigneurs Déclarants, même si ça devient plus difficile quand elle atteint les Portes de la Lune et rencontre la curieuse Myranda Royce.

    Cependant, j’ai vraiment l’impression que ça évolue par la suite

    spoiler TWOW

    Spoiler:
    Au début du tournoi, Sansa tient parfaitement son rôle d’Alayne. Et plus encore, elle « drague » à la perfection ce rustre d’Harry ; on est bien loin de la demoiselle hésitante et rougissante qui n’arrivait pas à aligner deux mots devant Joffrey.

    A noter qu’elle parle de plus en plus à la troisième personne, et qu’on connaît de moins en moins ses pensées profondes.

    Sansa est bel et bien plus prête qu’Arya à devenir « personne » !

    #23412
    Odeon
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    Conclusion: Sansa ferait une meilleure sans-visage.

    J’aime bien cette vision des choses. =)

    On verra ce que ça donnera quand Sansa devra réaffirmer son identité.

    N'est pas mort ce qui à jamais dort et au long des ères étranges peut mourir même la Mort .

    #23459
    Nymphadora
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    Je trouve injuste de dire que Sansa n’a pas de courage. Dans le nid de scorpions qu’est Port Réal, elle réussit à survivre en gardant son intégrité et son humanité, et je trouve ça personnellement très courageux : elle fait face, avec ses armes à elles. Oui elle n’a pas la hargne et l’épée d’Arya, mais justement… dans les conditions dans lesquelles Sansa vit, Arya elle, elle n’aurait jamais survécu. On va me dire « oui Arya dans le Conflans c’est pas rose, Sansa est dans sa tour de verre »… enfin Sansa est quand même une petite fille seule au milieu d’une horde de types lubriques qui la convoitent (la menace du viol n’est jamais très loin dans ses chapitres, que ça soit avec les Gardes Blancs, Marillion, Littlefinger… même Tyrion ou Sandor) et d’égotiques qui adorent l’humilier… et dans ces conditions, Sansa a une résilience impressionnante, et, notamment grâce à une certaine forme de détachement, elle réussit à encaisser sans se briser. Et, dans tout ce fatras, elle réussit même à s’attacher des fidélités, et pour moi, ce n’est pas dû à son joli minois : Sansa a une capacité incroyable de petits gestes de bonté alors même qu’elle-même n’est pas beaucoup mieux lotie. Que ça soit envers Sandor, envers Dontos, elle a quand même une humanité folle. Certains prennent ça pour de l’éducation et de la bêtise, mais moi j’y vois vraiment une qualité : ne pas cracher sur l’autre alors qu’elle est dans le noir, ce n’est pas donné à tout le monde.

    ~~ Always ~~

    #23473
    Tomcat
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    elle réussit à survivre en gardant son intégrité et son humanité, et je trouve ça personnellement très courageux : elle fait face, avec ses armes à elles.

    Je ne peux qu’être de ton avis. Elle gagne même, je trouve, en humanité après les épreuves qu’elle subit. Quand Sansa était hautaine et arrogante, elle montre de plus en plus de capacités de compassion au fil de la saga. C’est presque de la sublimation.

    "When I'm king in my own right, I'm going to outlaw beets." Tommen. Best manifesto ever.

    #23598
    Tizun Thane
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    Je trouve injuste de dire que Sansa n’a pas de courage.

    Sur le courage de Sansa, celle qui en doute le plus, c’est Sansa elle-même, d’où cette impression de lâcheté (injustifiée). Il y a nombre de fois où elle se motive à elle-même à aller de l’avant. Citations (de tête).

    Je dois être courageuse et forte, comme dame ma mère.

    Je dois être courageuse, comme Robb.

    Je dois être courageuse, comme une dame de chanson.

    Je dois être aussi courageuse qu’une bâtarde.

    Sansa, reine du pep talk! Ce qui est intéressant, c’est qu’à chaque fois, elle trouve en elle le courage d’avancer. On dirait que sans le savoir, elle applique l’adage de son père à Bran à propos du courage et de la peur, justement.

    Un point qui me paraît essentiel, c’est le passage au précipice des Eyrié. Sa mère Catelyn, que personne n’accusera je crois de ne pas être courageuse, est frappée d’une crise de vertige en montant.

    Il est précisé que la vue est plus terrifiante encore à la descente.

    Or, au même passage étroit, Sansa/Alayne traverse avec Robin chéri dans la main sans faillir. Il me semble qu’il s’agit d’un détail important et symbolique sur le courage de Sansa, et le fait qu’elle surpassera sa mère.

    #23604
    Mélusine
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    Sansa a une résilience impressionnante, et, notamment grâce à une certaine forme de détachement, elle réussit à encaisser sans se briser.

    ça me fait penser au conseil de Jaime à Tommen:

    « Le monde pullule d’horreurs,Tommen. Tu peux les combattre ou bien t’en gausser, ou bien encore… regarder sans voir…te réfugier tout au fond de toi. »

    #23646
    Ser Trystan Ravenstern
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    Là-dessus, pourquoi pas mais Eddard a beaucoup de circonstances atténuantes. Il est Main du Roi, a de bonnes raisons de croire qu’il est entouré d’ennemis, doit gérer les foucades de Robert et résoudre le meurtre de son prédécesseur. Et quand il essaye de passer du temps avec ses filles, il se rend compte qu’il est complétement dépassé.

    Toutes ces circonstances atténuantes ne l’empêchent pas de prendre le temps de trouver un Syrio Forel pour la cadette. Donc bon, faut clairement pondéré le côté « je suis trop pris par mes responsabilités » quand même.

     

    Sur l’incident, Arya a sans doute une part de responsabilité, même si cette part est assez faible. Qu’elle joue avec un gamin roturier, ça la regarde. Qu’elle frappe un prince est certes blâmable mais que faire d’autre dans sa situation ? Tu cites le précédent de Dunk mais Dunk était un roturier, pas la fille de l’un des seigneurs les plus puissants du royaume. Quand Lucerys Velaryon rend Aemon Targaryen borgne, on ne lui crève pas un œil en punition. Quand Bran frappe Tommen à coups d’épée en bois, on ne lui tranche pas la main. Les souverains de Westeros ne sont pas des dieux vivants. Le contexte et le rang comptent.

    Alors, non. Arya est 100% responsable. Encore une fois, si elle n’en avait pas fait qu’à sa tête et avait tenu son rang de jeune dame au lieu de jouer avec des bâtons, rien ne serait arrivé. Ça fait un peu mal, mais c’est la réalité. Arya est tout aussi orgueilleuse et capricieuse que Sansa dans le tome 1, si ce n’est plus. C’est juste qu’on a une majorité de PoV d’Arya, que c’est elle qui nous donne nos premières impressions des sœurs Stark et elle a l’air tellement plus cool que sa sœur douce et gentille à jouer les rebelles.

    Ensuite, je me permets de revenir sur les exemples que tu donnes.

    Dunk est un chevalier. Pas un simple paysan. Certes, chevalier errant, c’est pas bien glorieux, mais ça reste au dessus de la « masse ». Et pourtant, on veut lui couper main et pied.

    Les autres exemples sont faussés. Commençons par Tommen le punching ball. Cela va être court. Le seul moment où ils se rencontrent, c’est à Winterfell au début de AGOT. Du coup, lorsqu’il se fait taper dessus avec une épée de bois, c’est un entrainement aux armes. Pas une agression envers un prince. Donc on ne peut pas le prendre en compte. Pourquoi ? Parce que dans ce contexte très encadré et sous la surveillance d’un maître d’armes, c’est normal que tu prenne des coups. Même si tu es prince. Cela fait partie de l’apprentissage.

    Pour le cas Lucerys/Aemond, c’est un poil plus complexe. Grosso modo, c’est une bagarre violente entre les enfants de la princesse Rhaenyra et leur oncle qui a pour objet le dragon Vhagar. Notons trois éléments. 1) Lucerys se fait exploser le nez par Aemond avant que celui-ci ne commence à frapper très violemment Jacaerys. Le couteau ne sort qu’à ce moment pour défendre Jacaerys. On est limite sur de la légitime défense. 2) Lucerys, tout comme Aemond est un prince. Enfin, le plus important 3) L’œil de Lucerys a été réclamé par la reine Alicent comme compensation. Elle ne l’a pas obtenu, mais elle aurait pu.

    Donc même si tu es d’une noble lignée, même si tu es haut placé, si, frapper un prince, c’est un crime grave.

    J’ajouterais que si la famille royale n’est pas considérée comme étant d’essence divine, elle n’en est pas loin. Tous autant qu’ils sont sont couronnés rois « Par la grâce des Sept ». Dans la mentalité, ce sont les dieux qui les ont placés à la place où ils se trouvent. Donc lever la main sur eux est un crime grave. C’est tout.

     

    C’est un bel euphémisme. On peut plutôt y voir un prince s’amuser à torturer un de ses futurs sujets. Mais il n’y a pas que ça qui aurait pu alerter Sansa. Elle aurait pu être alertée par la manière dont les Lannister récompensent son mensonge ou par les demandes hallucinantes de Cersei.

    Un prince torturant ses sujets ? Vraiment ? Alors c’est peut-être un peu fumeux, mais je pense pas que c’est ce qu’a vu Sansa. Ce qu’elle a vu, c’est effectivement Joffrey se montrer menacent envers le garçon qui se battait avec Arya (notons que c’est Arya qui a obligé ledit garçon à le faire et ce encore une fois au mépris de toutes les convenances et de toutes les règles). Mais ce qui déclenche l’agression d’Arya, c’est que Joffrey entaille la joue du garçon. Et pour le coup, je pense pas qu’elle ait vu ça. On va tricher un peu et prendre la série pour l’exemple. Sansa se trouve plusieurs pas derrière Joffrey, elle le voit de loin, n’aperçoit sans doute presque plus le garçon parce qu’il y a le prince entre elle et lui quant à voir que Jof est autre chose que menace, c’est encore moins sur. Du coup, ce qu’elle a vu, c’est quelqu’un qui remet à sa place un garçon de boucher et sa frangine (chose qui n’aurait certainement pas fait de mal à Arya de temps en temps plutôt qu’on lui passe tout ses caprices). Quand bien même elle aurait vraiment saisi tout les détails de la scène, le comportement de Joffrey à ce moment là, même s’il dénote d’une légère cruauté n’a rien de vraiment choquant. Pas de quoi complètement effacer le gentil prince qu’il a été avec elle jusque là. La fermeté et la crainte, c’est une façon comme une autre de régner.

     

    La situation au moment de la mort d’Eddard n’est pas du tout la même. Jaime n’était pas prisonnier mais assiégeait Vivesaigues. Les Lannister semblaient être en train de gagner la guerre. Et même ainsi, Cersei compte bien épargner Eddard. Eddard ne perd sa tête que parce que Joffrey est fou. Si Sansa n’idéalise plus Joffrey et Cersei, elle ne perd pas pour autant son caractère idéaliste. Elle remplace les Lannister par les Tyrell.

    Alors au moment où Eddard meurt, On peu encore calmer les choses. Effectivement, Vivesaigue est assiégée, mais les choses peuvent encore se calmer. Tyrion est libéré, Jof sur le trône et si tout se passe bien, Robb n’appellera pas ses bannerets. Les choses sont bien avancés, mais le point de non-retour de la guerre des Cinq Rois n’est pas encore franchi. Il le sera lorsque la tête de Ned sera détachée du reste.

    Petit détail au passage, si Jof est assez fou pour faire exécuter Ned et que ni Cersei ni qui que se soit n’a put le dissuader, il n’y a pas de raison pour qu’il ne soit pas assez barge pour faire exécuter Sansa et que qui que se soit puisse le dissuader.

    Pour ce qui est des Tyrell, Sansa est consciente de ce qui se passe et du fait qu’on est en train de se servir d’elle pour son statut d’héritière. Elle l’a parfaitement compris, tout comme elle a parfaitement compris qu’elle n’a pas le choix et qu’il va lui falloir épouser Tyrion si elle veut survivre. Alors pourquoi laisse-t-elle faire les choses ? Parce que cela l’arrange. Au fond, lorsque les Tyrell débarquent et veulent la marier à Willos ou autre chose de ce genre, quel importance qu’ils se servent d’elle? Son but est et a toujours été de rester en vie. Alors oui, elle fait le jeu des Tyrell. Mais plus parce que cela l’arrange que parce qu’elle n’est qu’une potiche. Se marier à Willos, cela signifie qu’elle sera envoyée à Hautjardin très loin de Joffrey, de Cersei et tout les mauvais traitement et des humiliations qui lui ont été infligées. Hors de leur portée et protégée par la famille de son époux, elle ne risquera plus d’être décapitée, bâttue, violée ou de se faire tirer dessus à l’arbalète sur un coup de tête.

     

    Je ne vois pas en quoi on peut dire que Sansa louvoie. Pour reprendre la distinction de Littlefinger, il y a des joueurs et des pièces. Pendant tout le temps qu’elle passe à Port-Réal (et encore après), Sansa est une pièce, jamais une joueuse. Ça n’est même pas une critique. Elle n’a ni la position ni la maturité pour faire autre chose que subir.

    A mon sens, ce que tu dis là est en partie vrai. Sansa n’est effectivement pas une joueuse et jusqu’à présent, elle ne prend qu’assez peu de décisions et est le plus souvent dans la position de celle qui subit les évènements. Sauf que ce n’est pas parce que Littlefinger a dit quelque chose que c’est forcément vrai. Il peu aussi faire et dire de belle connerie celui-là. Celle que tu cites en est une à mon sens parce qu’avec Sansa on est face à un problème. Elle n’est ni pièce ni joueur.

    Explication.

    On a effectivement Sansa qui subit la plupart du temps ce qui lui arrive. Elle est brinquebalée à gauche à droite dans tout les sens au gré des alliances, des ambitions et de ce que souhaite d’autres personnes. C’est une gamine qui a été élevée toute sa vie aux histoires de princes charmants qui se retrouve plongé dans le pire sac de serpent de tout le continent avec en cadeau bonus un statut de fille de traitre sans aucun appuis et qui peut servir de punshing ball à son fiancée quant bon lui semblera.

    Comment se fait-il qu’elle n’est pas morte ?

    Inutile de sortir le statut d’otage, il a ses limites. Quant au fait qu’elle est importante parce qu’elle est la « clef du Nord », les Lannister ont demandé à Petyr de leur sortir une fausse Arya Stark de son fondement. Ils en sont plus à ça prêt. Sansa, tu l’étrangle tranquillement dans un coin, tu balances le corps à la Néra et tu la remplaces par une doublure assez ressemblante et assez renseignée pour faire illusion.

    Au final, force est d’admettre que Sansa est une joueuse selon la définition qu’en donne Petyr. Sauf que c’est une joueuse qu’on ne laisse pas jouer. Elle n’a aucun atout, aucune carte en main et donc ne peu rien faire d’autre qu’attendre que les autres aient fini de jouer et de se laisser porter par le courant.

    Je vais prendre la série pour l’illustrer, simplement parce que c’est plus visuel, mais l’évolution des choses est la même dans les livres. Comme ça, j’aurais quelque chose de bien concret pour expliquer ce que j’appelle le « louvoiement » de Sansa. Attention, ça va parler chiffon (inspiration libre des très intéressantes analyses de la Dame sur son blog).

    Saison 1, épisode 1, tu regarde coiffure et tenues. Sansa est une mini-Catelyn. Très propre sur elle, la coiffure avec les deux nattes, les robes très longues et très fermées. Plus la saison avance et plus on vois que les cheveux de Sansa se structurent de façon différentes, elle délaisse petit à petit ses robes au col fermées pour des robes légèrement décolletées, elle porte des bijoux (collier de libellule), et petit à petit les robes se font « foureau ». L’évolution est achevée dans la saison 2 où Sansa est une mini-Cersei rousse. Arrive la saison 3 et Margaery Tyrell. Plus de coiffures élaborés, les cheveu de Sansa sont lâchés ou légèrement attachés, les manches se rajustent, la taille aussi et le côté foureau laisse petit à petit place à un vêtement croisé munis d’un décolté et de motifs floraux. Sansa garde encore des manches, mais elle abandonne le style Lannister pour le style Tyrell qui sont de plus en plus influents à la cour. Elle change de moule en suivant le courant du pouvoir qui est en train de changer de main. Enfin, fin de la saison 4, que dire de sa robe noire sinon qu’elle est totalement Baelishesque. Encore une fois, Sansa s’est adapté à la situation.

    J’ai un peu triché avec la série, mais c’était pour expliquer ce que je voulais dire. Sansa n’est pas qu’une simple pièce. Elle a jusqu’à présent passé tout son temps à les regarder jouer sans avoir la possibilité d’en placer une simplement parce que ça arrangeait tout le monde qu’elle ne le fasse pas. Cela ne veux pas dire qu’elle est cruche ou stupide pour autant. Juste qu’elle n’a pas encore eu la possibilité de se lancer parce qu’elle se serait fait tuer tout de suite (on rappelle quand même qu’à Port-Réal, elle est dans l’obligation de se réjouir de toutes les horreurs qui arrivent à sa famille pour ne pas être pointée du doigt comme traitresse).

    Finalement, pour les non-convaincus, un dernier argument, Sansa est exactement comme Robb. Dans le tome 1 et jusqu’à ce qu’il soit sire de Winterfell, Robb n’a aucun pouvoir. Il est obligé de composer avec le fait que son père soit partit avec les meilleurs hommes, que sa mère enlève Tyrion, que son grand père est assiégé, qu’on tente de tuer son frère, etc… jusqu’à ce qu’il convoque ses bannerets, Robb n’est qu’une simple pièce parce qu’il ne peut pas réellement prendre de décision. Mais une fois qu’il a des cartes en main, il devient joueur. Pour Sansa, c’est la même chose. La seule différence, c’est qu’elle, elle n’a pas encore eu l’occasion de commencer à jouer.

    D’un autre côté, pour le moment, elle a été assez forte pour tous les enterrer.

    #23652
    R.Graymarch
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    Dans un topic en dehors du forum « série », utiliser ce qui se passe dans la série comme argument dans la discussion n’est pas valable (même quand on le fait en disant qu’il ne faut pas le faire, surtout, en fait). La prochaine fois, j’efface ces passages

    Je sers la Garde et c'est ma joie. For this night, and all the nights to come
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    DOH : #TeamLoyalistsForeverUntilNow. L’élu des 7, le Conseiller-Pyat Pree qui ne le Fut Jamais

    #23674
    Ysilla
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    Alors c’est peut-être un peu fumeux, mais je pense pas que c’est ce qu’a vu Sansa. Ce qu’elle a vu, c’est effectivement Joffrey se montrer menacent envers le garçon qui se battait avec Arya (notons que c’est Arya qui a obligé ledit garçon à le faire et ce encore une fois au mépris de toutes les convenances et de toutes les règles). Mais ce qui déclenche l’agression d’Arya, c’est que Joffrey entaille la joue du garçon. Et pour le coup, je pense pas qu’elle ait vu ça.

    Je ne partage pas, Trystan, ton analyse de la scène à laquelle les lecteurs assistent par les yeux de Sansa :

    – Mycah, murmura le garçon qui, reconnaissant le prince, détourna les yeux. M’seigneur.
    Il est garçon boucher, susurra Sansa.
    – Il est mon ami, rétorqua sèchement Arya. Fichez-lui la paix.
    – Et ce garçon boucher veut être chevalier, n’est-ce pas ? dit Joffrey, sautant à bas de sa monture, l’épée au poing. Ramasse ton arme, garçon boucher. » Il affichait un air goguenard. « Montre-nous donc ton habileté. »
    Fou de peur, Mycah ne broncha pas.

    Dans cet extrait, on voit Sansa appuyer méchamment là où ça fait mal  : Mycah est de naissance vile ( elle s’est d’ailleurs disputée en vain avec Arya à ce sujet et veut prendre bêtement sa revanche sans se douter bien évidemment de ce qui va suivre)

    Puisque le chapitre est celui de son PoV, on sait qu’elle perçoit l’effroi du garçon.

    Ensuite vient l’agression, sans aucun motif réel sinon la cruauté de Joffrey désinhibé par l’alcool. Nous la voyons par les yeux de Sansa.

    Il releva Dent-de-Lion et, de la pointe, l’en piqua juste en dessous de l’œil. L’autre tremblait de tous ses membres.
    « C’est la sœur de ma dame que tu frappais, tu le sais ? »
    Une goutte de sang vermeil perla sur la joue du malheureux puis, lentement, une zébrure rouge la lui laboura.

    Sansa perçoit exactement ce qui est en train de se passer et sa seule réaction, c’est justement de ne pas en avoir et de faire comme si elle ne voyait rien.
    Mais le pire reste à venir après la réaction violente d’Arya – mais sans conséquence physique pour Joffrey.

    Joffrey n’en menaçait pas moins Arya de son épée, tout en vomissant un flot d’obscénités, de mots ignobles, de mots répugnants. Maintenant terrifiée, la fillette battait en retraite, mais il la harcelait, la poussait vers les bois, l’accula contre un arbre.

    Les mots que j’ai mis en gras transcrivent ce que voit et ressent Sansa : rien moins qu’une tentative de blesser gravement Arya sinon plus .. Qui sait ce qui se serait produit si Nyméria n’avait pas volé au secours d’Arya ?

    Alors non, Sansa n’a pas vu « Joffrey se montrer menaçant avec le garçon boucher », elle a bien conscience d’assister une agression physique cruelle perpétrée gratuitement par son prince-pas-charmant-du-tout, puis à une tentative d’agression plus grave encore sur sa propre sœur.

    Je cite pour finir ce que Sansa perçoit de Joffrey à la fin de l’extrait :

    Il rouvrit brusquement les yeux et la gratifia d’un regard où ne se lisait rien d’autre que la répulsion, rien d’autre que le plus infâme mépris.

    Le doute ne résiste pas à ces extraits : Sansa a parfaitement analysé ce qui se passait – nous sommes dans son PoV, je le rappelle et c’est même son premier chapitre. Dès ce jour-là, elle a su ce qu’était Joffrey et ce qu’il était capable de faire.
    Elle refuse de voir mais elle sait. Et elle refusera de voir tant qu’elle ne sera pas intimement concernée dans sa chair : quand Joffrey rompt la promesse qu’il lui avait fait de se montrer miséricordieux envers Eddard.
    Sansa n’est pas une écervelée qui vit dans un monde rose fantasmé (celle qui vit ainsi, c’est Jeyne Poole, le double roturier et affadi de Sansa et son sort est beaucoup moins enviable encore que celui de Sansa, pourtant pas gai-gai, c’est dire !)
    Sansa est plutôt une jeune fille qui veut se donner les moyens de vivre à toutes forces dans un monde rose bien réel à ses yeux et auquel elle donne corps – c’est là son erreur – dont elle est le soleil et que les autres soient ses satellites adorateurs, bon gré, mal gré.
    Toujours dans ce chapitre I de Sansa :
    Elle enrage par exemple qu’ Arya ne veuille pas l’accompagner dans le carrosse de la Reine et lui préfère la compagnie de ….Mycah justement.
    Elle ne comprend pas qu’Eddard Stark non seulement ne réprimande pas Arya d’avoir dangereusement exploré les marais du Neck mais encore soit attendri par les fleurs urticantes qu’elle en a rapportées. Ned et Arya échappent là à l’attraction de son mode de pensée.
    D’ailleurs, Sansa, si bien élevée, désobéit ou ment à son père : elle boit trop de vin lors de la sortie au Trident avec Joffrey, ment sciemment lors de la confrontation avec Robert et Cersei au château de Darry, alors qu’elle a dit la vérité sur l’agression à son père juste avant(Eddard III) et enfin elle précipite l’arrestation de son père, en allant dénoncer à Cersei leur prochain départ vers Winterfell par crainte de ne plus pouvoir épouser Joffrey.
    Bien sûr, elle n’envisage pas les conséquences de ses actes mais dans AGOT, elle n’agit que pour sauvegarder ce qu’elle imagine être son intérêt, sans beaucoup d’état d’âme pour son entourage : le sort de Mycah l’indiffère, de même que la menace qui pèse sur la tête de Nyméria, elle ne se préoccupe d’Arya que tardivement, après le massacre à la tour de la Main, raille souvent Jeyne Poole, s’énerve de ses gémissements après la mort de son père, Vayon Poole et se trouve contente finalement qu’on l’ait éloignée d’elle.
    Bref, vous l’aurez compris, Sansa, dans AGOT, ne m’inspire pas beaucoup de sympathie et je la trouve beaucoup moins écervelée et naïve qu’on le dit – souvent pour minimiser ses cagades – .

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

    #24507
    Sandrenal
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    Encore une fois, si elle n’en avait pas fait qu’à sa tête et avait tenu son rang de jeune dame au lieu de jouer avec des bâtons, rien ne serait arrivé.

    Arya ne respecte pas les conventions sociales de son époque, d’accord. Mais c’est là son seul tort et ce n’est pas une faute. Des exemples de nobles qui ne respectent pas les conventions sociales, on en a d’autres (Lyanna, Aegon V entre autres). C’est sans doute mal vu mais ni illégal ni répréhensible. Par contre, qu’un prince torture un sujet pour son plaisir ou qu’il essaye de tuer la fille de l’un des plus grands seigneurs du royaume, c’est répréhensible, on a vu des rébellions pour moins que ça… Je ne reviens pas sur le point de vue de Sansa, Ysilla a tout dit.

    Les exemples que je donnais de personnes ayant frappé un prince n’avaient pas vocation à être des comparaisons exactes, seulement à prouver qu’il n’y a pas de loi écrite et que la règle s’applique différemment selon les situations. D’ailleurs, la réaction de Robert (et de Renly d’ailleurs) le montre bien. Robert est beaucoup plus écœuré par le comportement de Joffrey et de Cersei que par le « crime de lèse-majesté » d’Arya. Si la fonction royale avait été atteinte par le geste d’Arya, Robert aurait pu prendre une sanction symbolique contre elle (puisqu’elle porte le coup).

    Elle n’est ni pièce ni joueur.

    Là-dessus, tu te contredis puisque tu ajoutes

    Elle est brinquebalée à gauche à droite dans tout les sens au gré des alliances, des ambitions et de ce que souhaite d’autres personnes.

    Ça me paraît être la définition même de la pièce…

    les Lannister ont demandé à Petyr de leur sortir une fausse Arya Stark de son fondement.

    Les Lannister n’utilisent leur fausse Arya que parce qu’ils ont perdu et Arya et Sansa. C’est un choix par défaut et pas très sécurisant. Les chapitres de Theon montrent bien que la plupart des seigneurs nordiens ont des doutes et Roose doit se servir de Theon pour essayer de faire passer la supercherie. Au moment de l’arrestation d’Eddard, Cersei dispose virtuellement d’Eddard, Arya et Sansa. Elle a toutes les cartes en main. Mais elle perd Arya dès le début et Eddard à cause de Joffrey. Trancher la gorge de Sansa à ce moment-là aurait été la pire des choses à faire.

    #24690
    Jaqen
    • Fléau des Autres
    • Posts : 4199

    Sansa à été élevée pour le paraître.  Paraître gentille, obéissante, charitable, féminine.  Mais qui est-elle vraiment?  Nous savons qu’elle est plus Tully que Stark.  Comme sa mère, elle peut être hautaine, comme avec Jeyne Poole qui n’est pas de son rang.  Sa cruauté envers Arya rappelle celle de sa mère envers Jon.  Elle n’est ni noire ni blanche et peut évoluer dans un sens ou un autre selon la personne qui aura le plus d’ascendant sur elle.

    #24721
    Ysilla
    • Terreur des Spectres
    • Posts : 1872

    Sansa n’est ni noire ni blanche et peut évoluer dans un sens ou un autre.

    En effet, sous une apparence de douceur et de candeur, en somme, le vernis de son excellente éducation de demoiselle noble, se dessine une Sansa plus sombre. À mon avis, les événements de Port-Réal la révèlent plus qu’ils ne la transforment.
    Comme l’a si justement mentionné Jaqen, cette Sansa-là ne sort pas de nulle part :
    Elle emprunte à sa tante Lysa son émotivité et sa conception idéalisée de l’amour et du mariage, et aussi un peu à Catelyn (rappelons-nous sa déception, lorsqu’au pied de l’autel, elle compare, à son net désavantage, Eddard Stark à son frère défunt Brandon).
    Sansa est bien la fille de sa mère : on en retrouve la trace dans la grande conscience qu’elle a de son rang et sa détestation de la bâtardise. Et aussi dans le manque d’empathie et de sensibilité dont elle fait parfois preuve : elle ne s’émeut guère de ce qui arrive à Jeyne Poole, à Dontos Hollard ; elle oublie un temps sa soeur Arya de la même façon que Catelyn oublie Rickon, lors du coma de Bran ; que Petyr Baelish soit un manipulateur et un meurtrier ne semble guère la troubler : elle prend assez tranquillement la mort de Dontos Hollard, l’assassinat de son oncle par alliance Jon Arryn, celui de Lysa sa tante, de Marillion, le barde et semble complice de la mort programmée de Robert Arryn.
    Cela annonce une évolution intéressante de Sansa : embrasse-t-elle définitivement son côté obscur dont Baelish est le révélateur ? ou bien s’en sert-elle habilement pour à terme, tirer vengeance de lui ?

    "L'imaginaire se loge entre les livres et la lampe...Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire."

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