Une Heure Lumière, la formidable collection du Bélial’

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  • #206770
    FeyGirl
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    Hop, hop, un autre UHL lu pendant les vacances :

    Le Serpent (la Maison des jeux, tome 1), de Claire North

    Genre : Fantastique.

    Première édition : 2022 en VF (The Serpent2015 en VO).

    Voici une bien étrange novella que nous propose la collection Une Heure Lumière, novella qui est le premier tome d’une trilogie : fantastique, envoûtante, onirique.

    Venise, 1610 : Thene est une jeune femme mal mariée avec un époux qui la méprise et dilapide sa dot au jeu. Il lui impose de l’accompagner dans une maison de jeux, elle reste de marbre, voit son mari se ridiculiser, s’efforce d’être indifférente puis accepte de jouer avec des inconnus… Et se révèle douée. Cependant, elle est intriguée par la Haute Loge, un niveau réservé à peu de joueurs et sans doute inaccessible. « Nous » l’observons. « Nous » lui proposons d’intégrer la Haute Loge, mais avant cela Thene doit jouer une partie contre trois autres personnes. Une partie où se joue l’élection du nouveau tribun de Venise, avec des pièces qui sont des personnages de chair et de sang. « Nous » étudions Thene et ses adversaires.

    Le lecteur se laisse entraîner par une histoire mystérieuse, où l’on devine que les enjeux vont au-delà de la partie, et où les mondes et les époques se croisent. Thene doit ruser et faire preuve de tactiques hors norme pour battre ses adversaires dans une partie d’échecs grandeur nature et faire gagner un concurrent qu’elle n’a pas choisi. L’atmosphère mystérieuse est omniprésente, Thene elle-même est une protagoniste marquante qui prend en main son destin, sans connaître toutes les règles du jeu. Sa profondeur de réflexion fait la différence, mais sait-elle à quel jeu elle joue ?

    La plume de l’auteure ajoute au parfum énigmatique, dans une ambiance entre la Venise réelle et celle fantasmée par le cinéma, renforcée par une dimension fantastique et intrigante. On se cache sous des masques, on manipule, on disparaît dans la nuit, on agit dans l’ombre.

    La fin de la novella est une promesse d’autres parties, tant le lecteur s’interroge sur « Nous », ces narrateurs qui observent et jugent.

    #206776
    Obsidienne
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    Hop, hop, un autre UHL lu pendant les vacances : Le Serpent (la Maison des jeux, tome 1), de Claire North  ]…[La fin de la novella est une promesse d’autres parties, tant le lecteur s’interroge sur « Nous », ces narrateurs qui observent et jugent.

    Merci, FeyGirl, pour ce commentaire , conforme à ce que j’ai ressenti en lisant.
    Seul petit souci perso. : j’ai dû m’accrocher au début pour mémoriser tous les intervenants, leurs caractéristiques etc … Ensuite, effectivement, on est emporté.
    C’est original dans le thème comme dans le style.
    J’ai lu les trois tomes et, à la fin … on se pose toujours des questions, extrapolées I.R.L. : n’y aurait-il pas un (e) Maître(sse) des Jeux ?

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #206792
    FeyGirl
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    J’ai lu les trois tomes et, à la fin … on se pose toujours des questions, extrapolées I.R.L. : n’y aurait-il pas un (e) Maître(sse) des Jeux ?

    Je compte lire les deux autres tomes d’ici la fin de cette année (comme ce sont des novellas, ça ira) donc je verrai si j’ai les mêmes questions que toi à la fin 😉

    Pour les personnages : comme je l’ai lu de manière hachée pendant les vacances, parfois je ne me souvenais plus de tel ou tel personnage, mais j’avais pensé que c’était lié au fait que je ne lisais pas d’une traite. Apparemment, d’après ce que tu écris, ce n’est peut-être pas la raison…

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 9 mois et 3 semaines par FeyGirl.
    #206807
    Obsidienne
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    Pour les personnages : comme je l’ai lu de manière hachée pendant les vacances, parfois je ne me souvenais plus de tel ou tel personnage, mais j’avais pensé que c’était lié au fait que je ne lisais pas d’une traite. Apparemment, d’après ce que tu écris, ce n’est peut-être pas la raison…

    Pour ma part, c’est une de mes faiblesses : j’ai du mal à mémoriser les noms, même I.R.L., donc, là, avec … une dizaine de joueurs ( environ ) j’ai pris quelques notes pour démarrer !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 9 mois et 2 semaines par Obsidienne.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #206937
    Obsidienne
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    Un autre Claire North  Sweet Harmony.

    Sweet Harmony

    Tout sourit à Harmony : dans ce futur , on achète la santé/beauté en « nanos » qui vous  font un corps selon vos désirs, permettent de résister ou de  guérir de bien des maux   et peuvent même effacer les inconvénients des excès de toute sorte !
    Evidemment, elle est belle ce qui l’a fait recruter dans une agence immobilière haut de gamme et y assure son succès : quel client pourrait refuser ce qu’elle présente ?

    Jusqu’au jour où c’est l’overdose : trop de nanos, son corps « craque ». Elle doit se passer de beaucoup d’entre eux, achetés à crédit et c’est la descente aux enfers.

    Beaucoup de sujets en 160 pages : le culte du corps, le surendettement, certes, mais d’autres encore dont vous aurez la surprise !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 9 mois et 1 semaine par R.Graymarch.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #207008
    DNDM
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    Sur la route d’Aldébaran, d’Adrian Tchaikovsky
    Gary erre dans les Cryptes. Gary est le seul humain perdu dans ce labyrinthe de l’espace. Gary est prisonnier dans cet artefact construit bien avant nos civilisations. Gary est un astronaute qui rencontre d’autres représentants d’espèces extra-terrestres, tour à tour menaçants, intrigants, dangereux ou indifférents. Gary veut survivre et retrouver le chemin du retour, tout en parlant à Toto, un personnage imaginaire qui l’accompagne et l’aide à ne pas sombrer.

    La narration en flash-back explique peu à peu les raisons de la présence de Gary dans les Cryptes, dont la découverte aux confins du système solaire a amené les puissances terriennes à mettre sur pied une expédition. Quand l’équipe approche de cet objet, elle découvre une « tête de grenouille » géante.

    Gary est coincé dans cette tête de grenouille, en réalité des salles et des couloirs qui défient les lois de la physique et qui offrent des atmosphères et des gravités adaptées à certaines espèces, mais pas à d’autres. Gary tente de sympathiser avec ces vagabonds de l’espace, mais il ne sait pas comment communiquer avec des êtres si différents… quand il n’échappe pas de peu à la mort avec des créatures tout droit sorties des pires cauchemars. Amateurs de Lovecraft, vous vous régalerez.

    Gary ne manque pas d’un humour caustique, quand il parle à Toto, et à nous autres lecteurs. Le style du récit est une autre qualité de cette novella, contrepied bienvenu à une ambiance inquiétante, voire effrayante. Je me suis beaucoup amusée à la lecture de certains passages.

    Si vous appréciez les courtes histoires de science-fiction bien ficelées et bien écrites, si vous attendez un worldbuilding solide et étonnant, si vous aimez avoir peur, si vous aimez les nouvelles « à chute », ou si vous recherchez une prose croustillante, ne vous privez pas !

    Lu, et j’ai aussi beaucoup aimé cette histoire d’astronaute paumé dans une structure gigantesque et mystérieuse. C’est le genre d’histoires pour lesquelles j’ai une grosse faiblesse, j’aime beaucoup les lieux labyrinthiques incompréhensibles.
    Au final, pas de réponse au mystère principal, on est pas la pour ça, mais un parcours et un récit assez drôle, où l’on explore les lieux en même temps que l’esprit tourmenté de note héros, qui nous raconte en chapitres alternés maintenant / avant qui il est et comment il est arrivé là.
    Le titre ne représente guère l’histoire, par contre, mais c’est un détail.

    Auteur de "Les mystères du Trône de Fer", tome I, co-auteur du tome 2: https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-les-mots-sont-du-vent/ & https://www.lagardedenuit.com/forums/sujets/les-mysteres-du-trone-de-fer-2/
    Présentation & autres pub(lications) : www.lagardedenuit.com/forums/sujets/presentation-dndm/

    #207409
    FeyGirl
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    Le Voleur (la Maison des jeux, tome 2), de Claire North

    Genre : Fantastique.

    Première édition : 2022 en VF (The Thief2015 en VO).

    Ce second tome change radicalement de décor : nous voici en Thaïlande en 1938. Rémy Burke, joueur de la Maison des Jeux, a piteusement été manipulé à Bangkok : Abhik Lee l’a incité à se saouler pour l’entraîner dans une partie trop déséquilibrée.

    Les deux joueurs s’affrontent dans une partie de cache-cache : Rémy est la proie, Abhik le chasseur qui doit le retrouver et le toucher pour gagner. Si Abhik perd, il doit donner vingt ans de vie ; et si Rémy échoue, il perd ses souvenirs. Abhik est froid, calculateur, sans état d’âme.

    Rémy se réveille effrayé au lendemain de sa cuite : l’enjeu est trop important pour lui. Selon les termes de la partie, il n’a pas le droit de quitter la Thaïlande, alors que toutes ses pièces (les personnes qui peuvent l’aider) sont à l’étranger. Abhik, lui, dispose de forces impressionnantes : appuis de responsables de la police, de l’armée, etc. Un réseau tentaculaire. Rémy, ancien joueur sans talent exceptionnel, s’engage dans une fuite éperdue dans le pays, alors même que son physique européen le rend repérable. Il s’en suit une course-poursuite très exotique pour le lecteur, avec le parfum suranné des anciens romans d’aventures se déroulant dans les colonies.

    À nouveau, le narrateur est « nous », ces inconnus qui observent les parties. Un petit morceau de voile se lèvera pour donner des indices sur le « nous », mais ils restent très mystérieux.

    La majeure partie de la novella ressemble à un récit de traque dans les campagnes et villes thaïlandaises à la veille de la Seconde Guerre mondiale, un thriller au cadre asiatique où un fugitif échappe aux forces de l’ordre. À vrai dire, si de temps en temps « nous » ne nous parlait pas, on oublierait que nous sommes dans une saga fantastique.

    Alors que d’autres parties influencent le cours des États, font gagner ou perdre des rois ou des tyrans, ici seuls les destins des joueurs sont en cause ; donc Rémy ne comprend pas pourquoi il est la cible d’Abhik, qui a préparé cette partie depuis bien longtemps. Considéré comme un joueur moyen, il s’obstine et court, court, court pour sa vie.

    Heureusement, à la fin le mystère reprend ses droits, et nous entrons à nouveau dans la Maison des Jeux et sa mécanique étrange. La conclusion nous promet un troisième tome avec des joueurs de premier ordre.

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 8 mois et 2 semaines par FeyGirl.
    #208486
    FeyGirl
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    Le Maître (la Maison des jeux, tome 3), de Claire North

    Genre : Fantastique.

    Première édition : 2023 en VF (The Master, 2015 en VO).

    (cette chronique concerne la troisième et dernière novella de la saga ; cependant les éditions Le Bélial’ publient l’intégrale pour cette fin d’année. Profitez-en !)

    Suite et fin de cette saga de novellas. Cette fois-ci, l’intrigue se déroule dans le monde contemporain. Argent (oui, c’est son nom. Ou plutôt, il a perdu son vrai nom au jeu, voici longtemps), Argent, donc, est prêt à défier la Maîtresse des Jeux. Nous l’avions déjà rencontré dans les tomes 1 et 2, comme personnage secondaire et mystérieux. Depuis des siècles, il joue, il gagne et transforme des joueurs en pièce du jeu, il accumule ses atouts, en prévision du jeu, du grand jeu, le seul jeu qui compte pour lui : celui dont l’enjeu est la Maison des Jeux elle-même.

    La Maîtresse des Jeux, elle aussi, est puissante. Mais quelle est sa puissance, au juste ? Argent est convaincu d’avoir sa chance. Mais non, Argent ! Au jeu, la chance n’existe pas.

    On démarre sur les chapeaux de roue avec une partie d’échecs grandeur nature, où le plateau est la Terre entière. À ce stade, il vaut mieux ne pas en dire plus, pour ne pas divulgâcher le plaisir de lecture et la découverte de ce que nous a concocté Claire North. Sachez tout de même qu’Argent voyage beaucoup et recroise les protagonistes des tomes 1 et 2, ça pète dans tous les coins, quelques moments offrent une jolie nostalgie, et ça pétarade à nouveau fort, très fort !

    À maintes reprises, Argent esquive les questions éthiques, mais on sent qu’il n’est pas si insensible aux victimes, du moins quand elles ne sont pas des puissants. Il navigue constamment entre deux eaux, est aux prises avec la morale devant les conséquences de ses actes, avant que le virus du jeu et le désir de gagner ne s’emparent encore une fois de lui.

    Des enjeux colossaux pour Argent et pour la Maîtresse des Jeux, avec un enjeu sous-jacent qu’on peut deviner avant la fin mais qui fait toute la beauté et la force de la conclusion.

    #208492
    Obsidienne
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    Le meilleur de la trilogie , qui conduit à bien des réflexions sur notre monde réel !

    • Cette réponse a été modifiée le il y a 6 mois et 2 semaines par Obsidienne.

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #209447
    FeyGirl
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    Dragon, de Thomas Day

    Genre : Fantastique.

    Première édition : 2016.

    Une novella fantastique qui ne laisse pas indifférent, en forme de conte pour adulte.

    Bangkok, dans un futur proche : une partie de la ville est continuellement inondée et couverte d’immondices.

    Immondices qui sont le reflet des pédophiles arpentant les rues à la recherche d’enfants sous la coupe de proxénètes.

    Le narrateur, Tann, est un policier qui poursuit Dragon, tueur implacable de pédophiles, dans une Bangkok au corps suintant et pourrissant. Dragon doit son surnom à son habitude de laisser sur ses victimes des cartes à l’effigie de cet animal mythique. Officiellement les autorités combattent la pédophilie, mais elles ont besoin de la manne de ces touristes étrangers. Et avec ces crimes, les autorités ont peur que Dragon fasse fuir les touristes : il faut à tout prix retrouver le tueur.

    Tann traque Dragon dans la puanteur de Dragon. Dragon traque les criminels. Mais qui est Dragon ?

    J’avais maintes fois reculé la lecture de cette novella, à cause de son sujet délicat. C’était une erreur, car si l’auteur ne cache rien de l’abomination de la pédophilie et sait révolter le lecteur, il souligne aussi les limites floues de notre propre morale : nous sommes satisfaits quand les ordures sont exécutées. Nous n’arrivons pas à condamner Dragon. Mais Thomas Day nous offre plus qu’un simple thriller flirtant avec le roman noir : l’histoire de Dragon, du dragon, dont je ne vous dirai pas plus pour ne pas divulgâcher ; sachez simplement que le lecteur découvrira la Thaïlande traditionnelle, celle nichée hors des métropoles corrompues et qui n’a pas dit son dernier mot.

    Voici une novella qui, malgré son sujet, se lit avec avidité. La tonalité fantastique se dévoile peu à peu, renforcée par une construction originale du récit. Les chapitres sont éparpillés dans le temps (les numéros de chapitres sont dans l’ordre chronologique, ce qui permet de situer la scène dans l’histoire). Étonnamment, ça fonctionne très bien. Le lecteur revient en arrière, pour se projeter dans le futur lors de la scène suivante. Cette articulation souligne des moments clefs de l’histoire, et finit par une fin où le fantastique et le rappel des mythes locaux trouvent leurs pleines justifications.

    En conclusion, une lecture captivante à ne pas rater, sur un sujet malheureusement toujours d’actualité.

    #209977
    FeyGirl
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    La marche funèbre des marionnettes, d’Adam-Troy Castro

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (The Funeral March of the Marionettes, 1997 en VO).

    Cette novella s’inscrit dans l’univers de la trilogie des Andrea Cort, des années avant le dernier tome, et elle nous propose de revenir sur la planète Vlhan, la planète des Vlhanis surnommés les « marionnettes ». Voici l’histoire d’Isadora, la première humaine augmentée qui a participé au Ballet mortel et qui est devenue une légende.

    Alex est un exolinguiste humain qui tente, après d’autres avant lui, de déchiffrer le langage des marionnettes. Le corps des marionnettes est une grande sphère noire et luisante, prolongée de tentacules en forme de fouets géants leur permettant de se déplacer, d’attraper des objets ou de dessiner des signes qui sont leur langage. Peu de mots sont connus, et les communications interespèces sont maigres. Les Vlhanis sont un mystère. Par-dessus tout, leur Ballet annuel fascine tout autant qu’il est une énigme. Cent mille Vlhanis se regroupent, dansent avec leurs fouets, et s’entretuent. Car les fouets peuvent être tranchants comme des épées gigantesques. Tous les Vlhanis de la planète se réunissent pour assister au spectacle, ainsi que les ambassades des espèces sentientes. Les vidéos captivent les autres mondes habités.

    Alex, comme les autres humains, attend le début du spectacle, impatient. Soudain, une humaine entre dans le Ballet, au milieu des Vlhanis. Isadora a transformé son corps, ses bras et ses jambes bougent comme les fouets. Que fait-elle là ? Elle va se faire tuer ! Alex part la sauver.

    Cette novella nous permet de retrouver avec plaisir l’univers créé par Adam-Troy Castro et ses marionnettes intrigantes. Une espèce sentiente si différente des autres, indifférente aux autres, et pourtant son spectacle annuel est hypnotisant. Le suicide collectif, partie intégrante du Ballet, exerce une fascination tout autant que le Ballet lui-même. Tout le monde se doute que les Vlhanis racontent quelque chose d’important à ce moment-là avec leurs fouets, mais personne n’a idée du sujet.

    On l’a deviné, Isadora a compris quelque chose au Ballet qui échappe à ses congénères.

    La fin de la novella est forte, émouvante, poignante. Le lien étrange qui s’est tissé entre Alex et Isadora n’empêche pas le destin de s’accomplir, et le lecteur a le cœur serré.

    Une belle réussite.

    #209990
    Obsidienne
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    Dragon, de Thomas Day

    Alléchée par mes précédentes lectures dans cette excellente collection et les commentaires de FeyGirl, je suis sortie perplexe de cette lecture .

    Spoiler:
    Il y a pour moi une part de magie trop facile pour influer sur la destinée de Tann ( dont la motivation première n’est pas la même que celle de Dragon.
    Comment Dragon disparait-il  physiquement ? Est-il mort à la fin ?
    De plus, Dragon ne se préoccupe que de sa vengeance et, finalement, pas de l’avenir des enfants qu’il prétend libérer …

    "Vé ! " (Frédéric Mistral, 1830-1914)
    " Ouinshinshoin, ouinshinshishoin " ( Donald Duck, 1934)

    #209993
    FeyGirl
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    @obsidienne :

    Spoiler:
    Je ne me suis pas posée les mêmes question que toi Quant à la destinée de Dragon, je pense que le flou est volontaire.

    Ma dernière lecture :

    Les fils enchevêtrés des Marionnettes, d’Adam-Troy Castro

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (The Tangled Strings of the Marionettes, 2003 en VO).

    Seconde novella sur la planète Vhlan, des années après les événements de la marche funèbre des marionnettes. Isadora a suscité bien des vocations, et maintenant des milliers d’humains se font augmenter dans l’espoir de participer au Ballet des Vhlanis, surnommés les « marionnettes ».

    Royco est un shooteur de neuropics : il enregistre les scènes auxquelles il assiste, y compris ses propres sentiments, et des humains pourront vivre la scène qu’il a vécue et ressentir ce qu’il a ressenti. Sur Vhlan, il cherche à rencontrer Shalakan, une humaine augmentée et déterminée à participer au Ballet, ce fameux ballet annuel qui est un suicide collectif et un spectacle fascinant les autres espèces sentientes. Ce sera Dalmo, le mari de Shalakan lui aussi augmenté, qui va marquer Royco.

    Dalmo souffre d’une incompatibilité : son système nerveux se bloque devant les millions de calculs nécessaires pour effectuer un geste imitant un Vhlanis. Il a pourtant une importance que Royco va découvrir : c’est un handicapé — un raté des augmentations — qui ne peut pas exercer l’art pour lequel il a déjà tant sacrifié.

    Avec cette novella, Adam-Troy Castro poursuit l’exploration de la danse des Vhlanis. Peu à peu, les interactions entre humains augmentés et Vhlanis deviennent centrales. Dalmo a quelque chose à dire mais il est emprisonné dans un corps qui le lâche et qui l’empêche de s’exprimer. Sa souffrance est palpable, et sa quête est poignante : Dalmo cherche encore et toujours à communiquer, à livrer son message, à faire avancer le Ballet. Son impuissance le ronge de désespoir.

    À lire pour tous ceux qui ont aimé la saga Andrea Cort.

    #210052
    FeyGirl
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    Barbares, de Rich Larson

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2023 en VF (Barbarians, 2023 en VO).

    Dans un futur très lointain, Yanna et Hilly, deux contrebandiers de l’espace, amènent deux jumeaux sur un nagevide en décomposition. Les nagevides ressemblent à des astéroïdes vivants, legs d’une civilisation disparue. Yanna et son comparse Hilly (réduit à une tête après avoir subi une décollation !) ignorent tous deux que les jumeaux sont à la recherche d’un objet précieux. L’aventure va se transformer en chasse au trésor dans un milieu hostile, avec en prime la survenue d’ennemis impitoyables.

    Rich Larson fait encore preuve de son imagination sciencefictive débridée. Les êtres vivants et les technologies futuristes sont surprenants, parfois cauchemardesques, souvent intrigants. Du nagevide géant aux espèces végétales ou animales évoluées qui ont colonisé ces astres (mention spéciale aux arbres-bouchers et aux gueules-de-rasoirs), des cyborgs aux augmentations humaines, ce futur recèle bien des menaces. Ce récit de science-fiction flirte avec l’horreur et le suspens est à son comble. Yanna, qui est loin d’avoir l’âme d’une héroïne, devra puiser dans ses ressources pour tenter de sauver sa peau. Même si l’histoire est courte, les personnages sont finement explorés, notamment Yanna qui culpabilise pour Hilly, et les deux jumeaux moins superficiels qu’il y paraît.

    À noter le travail remarquable du traducteur pour franciser Pierre-Paul Durastanti les nombreux mots inventés !

    Avec cette novella courte mais aussi dense que certains romans, Rich Larson nous offre une aventure mouvementée où le danger rôde et où les passions restent intemporelles, et somme toute barbares.

    #210056
    Lapin rouge
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    À noter le travail remarquable du traducteur pour franciser Pierre-Paul Durastanti les nombreux mots inventés !

    Pierre-Paul Durastanti a droit à sa notice dans notre wiki, car il a traduit plusieurs nouvelles de GRRM. C’est un traducteur prolifique (sa bibliographie sur Noosphère est impressionnante), mais aussi un auteur de SF.

    They can keep their heaven. When I die, I’d sooner go to Middle Earth.
    #210359
    FeyGirl
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    Le Temps fut, de Ian McDonald

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2020 en VF (Time Was, 2018 en VO).

    Emmett est un bouquiniste désargenté de Londres. Un jour, il déniche un recueil de poésie, Le Temps fut. À l’intérieur est glissée une vieille lettre, d’un certain Tom à son amant Ben. Intrigué, Emmett découvre que Tom et Ben apparaissent sur des photographies de la Seconde Guerre Mondiale, mais aussi de la Première Guerre Mondiale, en ayant quasiment le même âge.

    Cette novella est basée sur une idée de départ qui, en soi, n’est pas novatrice : des photographies de différentes époques suggèrent que des personnes voyagent à travers le temps. Mais qu’il y ait un air de « déjà vu » n’est pas important ici.

    Tout réside dans la construction du récit (des changements de narrateurs qui alternent entre Emmett et Tom), un ton ancré dans la réalité et évocateur du quotidien, avec une pointe de nostalgie, des personnages dotés d’une belle profondeur, et une jolie plume (avec une traduction à la hauteur).

    Emmett entame un voyage dont la résolution du mystère ne sera que le début. Les lettres de Tom qu’il trouvera et ses propres investigations entraînent le lecteur dans une Angleterre intemporelle et mystérieuse.

    Le soin particulier qu’apporte Ian McDonald aux caractères ajoute une touche de véracité et de délicatesse. Il entreprend de creuser l’idée du voyage dans le temps à partir de la théorie quantique, raccrochant encore plus la novella à la grande famille de la science-fiction. L’auteur en profite pour raconter une histoire d’amour gay forte, qui perdure à travers les époques.

    Beau, sensible, élégant.

    #210542
    FeyGirl
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    Un autre Claire North  Sweet Harmony.

    (…)

    Beaucoup de sujets en 160 pages : le culte du corps, le surendettement, certes, mais d’autres encore dont vous aurez la surprise !

    Je viens de le lire, et j’ai beaucoup aimé !

    Sweet Harmony, de Claire North

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (Sweet Harmony, 2020 en VO).

    Tout commence par un bouton. Un petit bouton sur le visage d’Harmony.

    Elle n’a pas payé ses dernières mensualités à Fullife, la société qui lui fournit ses nanos. Fulllife se met donc à désactiver certains nanos, ceux qui lui donnent une peau éclatante et des cheveux brillants.

    La majeure partie de cette novella alterne deux temporalités à Londres, entre le passé pour comprendre comment Harmony en est arrivée à cette situation, et le présent qui en détaille les conséquences.

    Dans ce futur proche, des nanos préviennent la survenue de maladies tandis que d’autres améliorent l’état physique et le bien-être. Et là est le piège : chaque « extension » exige un contrat avec paiement mensuel. Ça commence par un petit rien, des extensions pour les maladies du quotidien. Et dans un monde où l’aspect physique est la clef d’accès aux meilleurs emplois et aux milieux privilégiés, le dérapage est inévitable : on achète des extensions pour être beau et svelte, pour respirer la santé, pour se sentir bien. Puis les nanos s’immiscent dans la quête de relations sentimentales. Puisqu’on peut être beau et svelte, il faut être beau et svelte. On attend de l’autre qu’il prenne soin de lui, avec les bons nanos… seuls ceux qui ont de faibles revenus ne le peuvent pas. Et Harmony se laisse entraîner par ses rêves mais aussi par les techniques commerciales affûtées de Fullife.

    Claire North en profite pour explorer une autre thématique, avec la rencontre entre Harmony et l’Homme IdéalTM. Qui attend d’Harmony qu’elle soit la Femme IdéaleTM, et la poussera dans ce sens, à travers une relation dysfonctionnelle qui la dépassera. Elle vient d’un milieu modeste qu’elle méprise et rejette, et pour son plus grand malheur elle veut faire partie du monde superficiel mais attrayant de son compagnon.

    Le personnage d’Harmony est particulièrement réussi, entre ses espoirs naïfs de jeunesse puis sa vie de jeune adulte, ses faiblesses et sa fragilité, dans un monde d’apparence où tout est facile si on a les moyens, car la spirale de l’endettement guette. On notera quand dans ce futur, le NHS britannique ne finance pas les nanos médicaux, ceux qui entretiennent la santé ou préviennent la maladie. Ce monde est, sans surprise, à deux vitesses.

    Une novella parfois déprimante, parfois poignante, tant les situations décrites sont réalistes et tant Harmony est plausible dans son aveuglement et son désir d’être meilleure.

    Et pour finir, une conclusion douce-amère qui souligne les travers de notre société actuelle.

    #211028
    FeyGirl
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    Les Armées de ceux que j’aime, de Ken Liu.

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2024 en VF (The Armies of Those I Love2021 en VO).

    Quelle étrange novella !

    Dans un lointain futur où la civilisation telle que nous la connaissons a disparu, Franny habite sur Boss, une ville-montagne vivante qui bouge et qui respire.

    Le cadre est planté dès le départ : un univers à la fois postapocalyptique et onirique (si, le mélange est possible). La nature a repris une partie de ses droits, des animaux mi-organiques mi-métalliques entourent les villes vivantes, et la société a radicalement changé. Les humains sont protégés par les mystérieux Pilotes qui « savent » et ils sont surveillés par les gardiens qui punissent ceux qui fautent. La culture s’attache à faire le contraire des anciens : l’égoïsme, qui a conduit à la destruction de la planète, est devenu le pire des défauts. Mais les Pilotent savent où il faut aller, ils détiennent les clefs et ne se trompent pas.

    Franny a toujours vécu à l’écart avec la vieille Prudence qui lui a transmis sa passion pour les sorts d’histoire, qui sont les romans et les poésies dont les traces écrites ont disparu et que les deux femmes ont appris par cœur. Franny aime les sorts d’histoires même si le sens de certains mots lui échappe, elle aime les symboles anciens qui s’effacent avec le temps, elle aime poser des questions, encore et encore, et Prudence l’a encouragé dans ce sens jusqu’à sa mort.

    Mais un jour, Santa Mon, un vieillard en fuite, se réfugie chez Franny. La communauté le recherche car il a enfreint une des règles : ne pas aller de ville en ville. Franny et Santa Mon vont s’enfuir et découvrir leur propre monde.

    Cette novella offre un monde extra-ordinaire, futuriste, où la nature et le béton en ruine se mélangent, où les rares sources d’électricité sont un trésor convoité, où nos règles n’existent plus, et comme je le disais plus haut, où le postapocalyptique se dispute avec l’onirique. Il faut se laisser porter par le récit pour en apprécier l’ambiance. Les thématiques sur le pouvoir des textes littéraires (« Charmant, songea Franny. Il exprime tout ce que je veux dire. Bizarre de penser qu’un ancien a su ce que j’éprouvais. Il y a là une histoire en soi. »), sur la religion comme instrument de contrôle, et évidemment sur la destruction de l’environnement construisent un cadre dystopique.

    Franny, jeune fille solitaire et déterminée, voyagera dans un monde héritier des erreurs de l’humanité. À travers une intrigue pimentée de quelques péripéties — le danger est partout — sa conviction l’emmènera jusqu’à une arrivée qui justifie le titre, et qui offre un peu d’espoir.

    Une novella qui vaut beaucoup pour son ambiance et pour un univers qui mélange les influences.

    #211039
    FeyGirl
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    Symposium Inc, d’Olivier Caruso

    Genre : Science-Fiction.

    Première édition : 2021.

    Un futur très proche de nous, où les réseaux sociaux sont stimulés par la dopamine.

    Le jour de ses 18 ans, Rebecca tue sa mère Rose. Son père Stéphane, génie des neurosciences et des biotechnologies, savait que ça allait arriver : il avait vu les scans de sa fille qui prédisaient un risque de 85 % de psychopathie. Il engage Amélie, une avocate et ancienne amie proche du couple. Il le répète : Rebecca est malade, ce n’est pas de sa faute, elle ne doit pas aller en prison.

    Stéphane a inventé des technologies qui contrôlent ou exacerbent nos émotions. Ce spécialiste mondialement connu du cerveau a breveté les outils qui nous alertent et les moyens de remédier à des humeurs que nous voulons chasser. Tout est mesuré par une greffe dans notre bras : dopamine, sérotonine, alcool… Un coup de stress ? Un chewing-gum dopé, et ça va mieux. Dans ce futur, Olivier Caruso a imaginé une entreprise, dirigée par Stéphane, qui nous aide à dominer nos émotions.

    Cette novella alterne deux narrateurs : Stéphane, père génial mais qui fut impuissant à guérir sa fille, et Amélie, ancienne amante de la victime, alcoolique et avocate déterminée. Amélie est ravagée par la rancœur contre Stéphane qui lui a pris Rose, selon elle. Elle fera tout pour sauver sa cliente, la jeune Rebecca, tour à tour perdue et effrayante, tantôt infantile, tantôt submergée par ses pulsions meurtrières.

    Le personnage d’Amélia est particulièrement bien construit. Avocate pénale à succès, minée par son passé sentimental désastreux, elle dirige l’histoire, n’évite pas toutes les chausse-trappes, et songe avec mélancolie aux bons moments avec Rose (la victime). Elle n’hésite pas à s’emparer d’un dossier qui, en plus du conflit d’intérêts, met à mal ses sentiments.

    Parmi les nombreuses thématiques explorées, nous y trouvons évidemment celle de la responsabilité individuelle. Rebecca est-elle malade ? Oui, nous le savons dès le départ. Elle a un kyste au cerveau qui perturbe son comportement. Est-elle responsable ? Curieusement, la novella ne se demande pas si, dans le cas où elle serait déclarée irresponsable, la société accepterait de la laisser en liberté alors qu’elle peut faire preuve d’une violence meurtrière. Car Amélia va étouffer cette question et tout faire pour être la grande pénaliste qui fait gagner ses clients. Sa réputation est en jeu dans une affaire médiatisée où les réseaux sociaux jouent un rôle d’arbitre. L’intrigue, assez solide, relève du polar (avec des schémas narratifs classiques du genre, et un style dynamique sans temps morts). Ce techno-thriller plonge dans les arcanes d’un futur où nos contrôlons nos émotions avec les technologies et où nous ne pouvons plus nous passer des béquilles chimiques.

    La conclusion offre de beaux retournements de situations, et esquisse un avenir prometteur.

    #211140
    FeyGirl
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    Kid Wolf et Kraken Boy, de Sam J. Miller

    Genre : Fantasy.

    Première édition : 2024 en VF (Kid Wolf and Kraken Boy, 2022 en VO).

    Deux gamins juifs et pauvres dans le New York des années 1920. Kid Wolf apprend à boxer, tombe amoureux d’un homme qui le trahit et le vend à un mafieux. Ce dernier gère un club de boxe et organise des matchs truqués. Kid Wolf devient un boxeur de bon niveau sans être exceptionnel, et refoule sa haine et sa rancœur après cette trahison. Il est pris en main par Hinky, l’adjointe du mafieux, qui lui demande de se faire tatouer par Kraken Boy.

    Kraken Boy, jeune homme du même âge que Kid Wolf, est un tatoueur indépendant qui connaît un peu l’art des tatouages magiques, mais à un niveau limité. Hinky a vu quelque chose en lui (on comprendra à la fin de du récit) et l’a embauché. Elle l’a envoyé vers une femme connaissant l’histoire des tatouages magiques, les glyphes de protection, et les différentes « lignées » dont certaines remontent à plusieurs siècles. Kraken Boy ne possède pas ce grand art, et pourtant, il accepte de travailler sur Kid Wolf. Car l’amour va naître entre les deux hommes et changer bien des choses.

    Cette novella nous plonge dans le monde corrompu de la boxe et des mafias new-yorkaises du débit du XXe siècle. Sueur, coups, rings, paris truqués, boxeurs manipulés ou mis de côté selon les intérêts des chefs de gangs, anciennes victoires de la boxe sur le retour : tout y est. Jusqu’aux meurtres ou fusillades.

    Le fil rouge, à savoir la relation entre ces deux jeunes hommes a priori sans envergure, va bouleverser l’ordre des choses. L’auteur exploite l’allégorie de l’amour qui crée une magie et rend plus fort. Ne vous y trompez pas : c’est loin d’être niais, bien au contraire, grâce à un univers impitoyable bien retranscrit. L’auteur a fait beaucoup de recherches historiques. En parallèle, il a imaginé un système de magie qui n’est pas toute puissante, presque invisible, mais cruciale aux moments clefs.

    Surtout, les deux protagonistes sont bien construits, crédibles, a priori opposés en tout (physique, personnalité, espoirs), mais merveilleusement complémentaires.

    Cette novella (192 pages) tisse un vrai roman, qui emprunte au roman noir et au roman social pour finalement aller sur d’autres chemins. Le boxeur et le tatoueur, chapeautés par la chef de gang Hinky, nous offrent une belle histoire d’amour, de combats, de ténacité et de ruse. Car ce trio saura déjouer un grand pari truqué, quelque part à Albany.

    Un petit mot sur la classification : je vois que cette novella est souvent rangée en Fantastique. Pourtant, l’auteur nous propose ici une magie connue par les personnages et qui a ses règles. Donc nous sommes plutôt dans la Fantasy historique. À noter que pour la fin, Sam J. Miller s’est plu à imaginer une autre histoire du XXe siècle après 1929, inscrivant le texte dans l’uchronie. Mais comme c’est le dernier chapitre, qui est en réalité un épilogue, c’est à mon avis anecdotique pour la classification car l’essentiel du roman n’est pas là.

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